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En vieux con has been, je n’ai jamais trop réussi à vraiment “écouter” de la musique via internet ou autre. Grosse lacune dans le cas présent, car il est particulièrement difficile d’écouter des titres de The Grand Astoria autrement que via Myspace, Bandcamp, et autres joyeusetés… Néanmoins, j’ai décidé d’aller quand même voir ce que donnait le groupe en live en parcourant les dizaines de kilomètres qui me séparaient de leur lieu de méfait de ce soir…
J’arrive dans la salle alors qu’un groupe prend juste la scène et s’engage dans un morceau au début un peu chaotique (sans doute la fin de la balance) qui peu à peu prend tournure et se structure. Au début, ne connaissant pas l’autre groupe qui occupait l’affiche (qui, au final, n’est jamais venu), difficile de savoir s’il s’agissait déjà de The Grand Astoria qui sévissait sur la scène. Mais petit à petit, les soli aériens et les passages psyche s’enchaînant, le doute ne fut plus permis. Les quatre jeunes russes alignent les titres avec une efficacité qui me surprend, agréablement : le peu que j’avais entendu était probablement une sélection malheureuse, mais je sentais un groupe qui se barrait un peu dans tous les sens, musicalement. Grave erreur de ma part : les titres sont puissants, robustes, chargés d’envolées psyche du meilleur tonneau, sans point faible. Une set list mastoc, constituée de titres bien foutus, qui donnent envie d’en entendre plus (pas pu m’empêcher de rafler un CD après le concert…). Le chant n’est pas prépondérant dans la musique de TGA, mais Kamille, en leader incontesté, assure, tout comme lors de ses incartades solo, jamais abusives, toujours dans la retenue et la maîtrise. Les autres zicos ne sont pas d’un naturel déchaîné : le second guitariste est statique, le batteur se la donne un peu, tout comme le bassiste – rien de flamboyant non plus ! Le public, peu nombreux (le club ne peut contenir dans tous les cas que quelques dizaines de personnes, et il est à moitié rempli ce soir), apprécie. Les applaudissements sont fournis, les têtes headbanguent gentiment, les sourires sont nombreux et les bières coulent à flot pendant un peu plus d’une heure de musique. Que demander de plus pour une bonne soirée ?
Après le set, Kamille m’informe qu’en réalité le batteur et le bassiste ont remplacé à l’arrache juste avant de partir en tournée les 2 membres originels du groupe, et ont eu à peine 2 jours de répèt’ environ ! Je comprends mieux dès lors le look “surfer” un peu atypique du bassiste, mais je reste surpris du manque de faiblesse de ce quatuor, qui a bien assuré, surtout dans le cadre d’une musique aussi axée sur les improvisations et les passages aériens… J’imagine ce que ça aurait pu donner avec des gars qui se connaissent depuis 10 ans !
En tous les cas, on peut rester admiratif du travail de ce jeune Kamille qui, complètement à fond dans sa musique, arrive depuis chez lui (Saint Petersbourg !) à mettre en place une tournée européenne complète pour son groupe, là où des groupes français arrivent avec difficultés à aligner quelques dates en club dans l’hexagone… Et bravo au Celtic Pub qui les a accueillis sans hésiter, malgré la réputation maigrelette de ce groupe modeste mais ambitieux.
Laurent
Au vu du succès rencontré par le DesertFest Berlin cette année, nous avons voulu rendre hommage à l’événement en apportant un regard un peu décalé de l’événement, sous la forme d’une véritable “immersion” inédite dans le festival. On a donc demandé à tous les groupes “francophones” présents sur l’affiche de nous proposer leur vision de l’événement, ce qu’ils ont accepté de faire pour Desert-Rock, sans hésiter une seconde ! Merci à eux (mention spéciale à Francky qui a rédigé une chronique super détaillée à la fin de cet article). Bonne lecture !
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MARS RED SKY
Par Jimmy (basse)
Nous avons été très agréablement surpris. Le festival était complet, donc la petite scène était forcément blindée à 20h mais en plus, dès qu’on a attaqué, on a senti qu’on était un peu attendu. Pas mal de réactions sur le début des morceaux, c’était vraiment chouette. Pour nous c’était un peu spécial car c’était la dernière date d’une dizaine (Belgique, Roadburn, Pologne…), c’était de la “bonne” fatigue.
Concernant l’atmosphère du festival, là aussi assez spécial pour nous car on est arrivé 2h avant de jouer et on a du repartir après le concert (certain d’entre nous avaient du boulot le lendemain sur Paris ou Bordeaux). Nous avons quand même pris le temps de faire quelques photos et une interviews “dînatoires” avec les copains de Stonerrock.EU. Nous avons quelques amis aussi à Berlin, du coup j’avoue qu’on n’a pas vu beaucoup de groupes à part TruckFighters que je ne connaissais pas et qui nous ont fait une très forte impression. L’ambiance était sympa, dommage que le temps était gris. L’organisation tenait la route pour une première édition. Certains amis de Berlin me disaient que le site et la soirée leur rappelait ce qui se passait il y a une dizaine ou quinzaine d’années à Berlin, le côté “free” je pense , ça leur plaisait…
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GLOWSUN
Par Fab (batterie)
Berlin n’étant pas la porte à coté depuis Lille, nous partons donc la veille vers 20h après avoir booké un hôtel à Hanovre pour arriver frais à Berlin le lendemain vers 13h… Arrivés sur place, nous découvrons un site de bâtiment désaffecté juste en contrebas de la gare de Berlin dans lequel se trouve l’Astra, là où nous devons jouer à 18h45.
Après un accueil nickel de la part du staff de Sound of Liberation nous prenons une bonne bière (du même nom que la salle l’Astra), nous préparons tranquillement notre merchandising et notre matos histoire d’être au point le moment venu.
Les Lonely Kamel n’étant malheureusement pas là pour cause de maladie, nous jouissons d’un peu plus de temps pour s’installer sur scène, le son étant assuré par Richard Behrens le très bon bassiste de Samsara Blues Experiment.
Le moment pour est venu d’envoyer la sauce, le son sur scène est très bon, la Ludwig Vistalite Bleue (kit de batterie destinée à tout les groupes de la scène du foyer pour le vendredi) est énorme et sonne méchamment bien !
La salle est comble, le public est très réceptif à notre son, les têtes bougent un max et visiblement certains connaissent quelques un de nos titres, ce qui fait toujours hyper plaisir ! (surtout à 900 bornes de la maison…)
Concert nickel pour nous et partagé avec le public qui nous acclame avec beaucoup de ferveur ! Nous voilà absolument ravis.
Le reste de la journée se déroule dans une coolitude sans égale. L’organisation est parfaite tant au niveau des groupes que du public qui est manifestement venu en masse pour la deuxième journée de ce festival réussi, qui se clôture avec le set de Grandloom qui va faire vibrer le foyer une dernière fois ce soir, avant la 3eme journée qui s’annonce énorme au vu de l’affiche promise.
Nous ne pouvons malheureusement pas rester pour des raisons pratique le lendemain.
Le temps de passer un moment avec les Los Disidentes Del Sucio Motel ainsi qu’avec les Monkey 3 avec qui nous partagerons l’affiche du Up in Smoke 4 en septembr,e nous repartons vers 13h, ravis par ce DesertFest mené d’une main de maître par Beth & Matte de Sound Of Liberation, que nous remercions particulièrement pour ce grand moment !
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ABRAHMA
Par Seb (guitare / chant)
On était programmés pour l’after-show dans un club du complexe qui se nomme le Raw Tempel. On a assez flippé au début en fait, car y’avait ni retour ni D.I. [ndlr : boîtier électronique permettant notamment de connecter ses instruments à la console] dans la salle, car c’est à la base un endroit qui fait surtout night club.
Mais au final ça a été plutôt génial ! Le public était très ouvert et malgré le fait que nous étions inconnus, ils ont vite été chauffés à blanc. Sûrement l’un des meilleur accueils du public que l’on ai eu jusqu’à présent.
Après, niveau accueil de groupe, on a pas fait mieux. Tout était là pour que tout se passe bien. Chambre d’hôtel pour la nuit et un catering à nourrir un régiment. Sans parler de la coolitude du crew. Dés que tu franchissais la porte du Kulturhaus ça sentait bon la good vibe. Tout le monde traînait entre échoppes et événements… On se serait cru 40 ans en arrière lors d’un fameux Woodstock.
On était arrivé le Samedi dans l’après-midi, on a donc pas trop pu voir beaucoup de groupes mais Black Tusk et Monkey 3 ont bien envoyés… Et enfin l’aftershow avec Kadavar et Toner Low a été une façon bien puissante de terminer le fest.
Nous on remet ça quand ils veulent !
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MONKEY 3
Par Boris (guitare)
Berlin, 21 avril 2012. Il est 17h45, notre intro de concert ronronne depuis quelques minutes,
nous entrons sur scène, le public manifeste son enthousiasme, la salle est pleine, c’est une sensation incroyable.
1 heure de concert la tête dans les étoile, à fond, un public chaud, un moment inoubliable. Desertfest, un grand festival ! Il réunit la famille stoner, au coeur de Berlin, pour 3 jours de concerts non-stop, une tuerie !
Très bonne organisation, accueil et staff très pro, et tout ça avec le sourire.
Plein de rencontres enrichissantes avec des artistes et des fans, une ambiance festive et super détendue.
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LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL
Par Francky Maverick (guitare/chant)
Après un long trajet Strasbourg Berlin (interrompu par une escale à l’Etap Hotel d’Erfurt où nous nous sommes fait piéger comme des débutants à notre propre ruse consistant à dormir à 6 dans des chambres doubles, matelas gonflables sous le bras, nous obligeant à rallonger 40€ pour une chambre supplémentaire – mais merde, le lit enfant était largement assez grand pour Sonny !), nous arrivâmes enfin sur les lieux du Desertfest pour la 3ème journée du festival. Il est 11h du mat’, le soleil brille et les têtes sont encore clairement bien dans le cul, en particulier pour Matte, le chef d’orchestre de ce festival, dont les valises sous les yeux laissaient supposer d’une nuit très, très, très courte. L’endroit est atypique, mais tellement Berlinois. Une sorte de zone désaffectée mais qui abrite au final tout un regroupement d’activités culturelles et festives. Skatepark, bars, salon de tatouage, galeries d’art et bien évidemment 2 salles de concert. Tous les murs sont recouverts de tags qui donnent à cette zone une ambiance underground vraiment particulière. Après un rapide tour des lieux avec Matte, celui-ci nous dit de nous poser tranquillement en backstage, car l’équipe n’a pas l’air d’avoir envie de se speeder pour ce dernier jour. “Just take your time men, nothing will happen ‘till 13h…”. Ok cool. Allons glander sur la terrasse au soleil. C’est là que nous croisons nos compatriotes français des Glowsun.
Les Lillois nous racontent que tout s’est très bien passé pour eux pour hier soir. Beaucoup de monde, motivation dans le public et merchandising à gogo. Voilà qui fait plaisir à entendre. Seulement Johan nous précise aussi que la majorité des gens n’arrive qu’à partir de 17h, ce qui au final est relativement tôt pour un festival en temps normal, seulement là, c’est à 13h30 que nous sommes censés jouer… Du moins c’est ce que nous avions en tête. Beth, une autre membre de Sound Of Liberation, nous avait même dit que suivant l’affluence, nous pourrions retarder notre passage à 14h. Pourquoi pas ? Ca nous laisse plus de temps pour balancer et au public d’arriver. Seulement voilà, après 30 min de balance, l’ingé son nous fait signe de débuter le set. « Heu… il est 13h15 les mecs, y a pas un problème ? ». « Are you sure that we have to play now ? ». Ouais, il avait raison… Billy lance donc la machine par 4 coups de baguettes et le riff d’Atari part sur un volume sonore presque indécent. Sonny n’a même pas mis ses retours oreilles et surtout, le shérif Rudolvski n’est pas encore arrivé !! Quoi la baise ?? Nous ne sommes pas prêts, le shérif n’est pas là, et personnellement je ne m’entends plus jouer. Quant au public il se compte sur les doigts de la main. Pour le moment… « Don’t worry, people will come, when they’ll ear your sound ». Le bougre avait raison. Au bout de 10 min de show, la salle s’est déjà bien remplie. Rudo est arrivé, le son de scène est bon et apparemment à en juger les têtes qui headbangent devant nous, celui dans la fosse aussi. Aujourd’hui nous avons décidé d’axer notre set sur les morceaux les plus lourds de notre liste actuelle. Pas question cela dit de prendre des risques avec de nouveaux titres tout juste sortis du studio qui ont subit moult modifications que nous ne maîtrisons pas encore. Il faut taper fort et lourd pour ce concert car, ici, on ne rigole pas avec le sens du mot « heavy ». Il est agréable de jouer devant un public qui comprend pleinement ta musique et qui s’est déplacé uniquement pour ça. Ce son fuzz, grave et massif qui caractérise tous les groupes qui jouent ce soir ; malgré la grande diversité des styles représentés sur l’affiche. 30 minutes, c’est le temps qu’aura duré notre prestation. Difficile d’avoir le sentiment du travail pleinement accompli sur un si petit temps de jeu, mais le plaisir était bel et bien là. Nous avons terminé le concert sur notre nouvelle traditionnelle reprise des Beatles, Helter Skelter, fusionnée avec le Feel Good Hit of the Summer des QOTSA, au beau milieu du public comme nous adorons le faire. Les têtes bougent, les cheveux volent, les bouches sourient et les voix crient. Messieurs dames, vous qui nous posez toujours la question de « Mais pourquoi vous faites tout ça ? », j’ai envie de vous répondre : pour vivre simplement ça. Ces quelques minutes de kiffe absolu entre amis et amateurs de musique.
14h, le matos est déjà plié. Au passage, un grand merci à The Grand Astoria, qui nous ont dépannés de leur backline (batterie + baffles), sans eux, pas de concert pour nous. A la sortie de scène, notre shérif tant détesté nous raconte qu’il a été littéralement viré de scène par un agent de sécu pendant notre concert à cause de l’arme factice qu’il portait à la ceinture ! Bon OK, il faisait son putain de job, mais malgré les explications, il n’a pas voulu lui rendre l’arme et l’a carrément confisqué. Comme à l’école ! Rassurez-vous, ce petit incident a été résolu en fin de soirée grâce à l’orga du festival, et Rudo pourra continuer à exercer son métier pour votre plus grand plaisir.
Ce qui frappe dans ce festival c’est aussi son coté cosmopolite. Ca vient du monde entier. Rien que pour notre journée, nous avons côtoyé américains, russes, allemands, suédois, italiens, bien sûr français et je dois en oublier. Et tous se parlent, boivent des coups ensemble et partagent les mêmes backstage à quelques exceptions près. Les backstages, parlons-en. Quelques tables et canapés autour d’un grand buffet froid, sucré salé jusqu’à 18h, suivi d’un grand barbeuk des familles en soirée. La tireuse à bière ne cesse de fonctionner, mais personne n’abuse de l’accueil qui nous est réservé à nous tous musiciens. Le monde du Stoner Rock est décidément peuplé de gens à la cool. Y a du poil, de la longueur de cheveux et de la chemise à carreaux partout.
Nous flânons désormais sur le site, entre le market, l’expo d’affiches de Johan Jacob, et les 2 salles de concerts. Nous faisons la rencontre des frangins marseillais d’Elvis Dead, graphistes illustrateurs de métier qui ont notamment collaboré avec Headcharger. Le courant passe à merveille et nous repartons avec la magnifique sérigraphie à tirage limité aux couleurs du festival. Le visuel est vraiment adéquat, un gros poilu à la moustache proéminente et au petit sourire en coin. Le bon festivalier Stoner de base quoi !
Un petit tour au concert de SUMA qui nous laisse un peu perplexes. Il faut avouer que nous ne sommes pas très amateurs de Doom et consorts dans LDDSM, mais il faut leur reconnaître un son hypnotisant assez malsain. Nous enchaînons avec les allemands d’Orchus Chylde dans la grande salle. Leur bassiste au look hippie nous fait penser à l’acteur qui joue celui de Spinal Tap et ça nous suffit pour nous faire marrer. Musicalement on est plus proche d’un rock 70’s, mais pas très transcendant malgré la qualité incontestable des zikos.
La première petite claque de la journée se fera en la présence du groupe Black Tusk. Un trio qui tourne actuellement avec les Red Fang et fait parler de lui pour ses prestations riches en sueur. Pas de doutes, tous les clichés du style sont réunis : de la bedaine, de la barbe et du cheveu long. A blinde de la première à la dernière seconde du set, le groupe se donne vraiment à fond. Le son est assez bon quoiqu’un peu brouillon mais c’est aussi le style un peu « trashy » du groupe qui veut ça. Une bonne surprise live. Je dois maintenant me pencher sur leurs productions studio pour voir si je reste sur ma position.
Nous traçons au petit théâtre pour aller voir Wino et Conny Ochs en duo acoustique. Les places vont être chères car l’endroit est vraiment tout petit. Je n’avais pas pris le temps d’écouter leurs chansons jusqu’à ce jour, mais mes amis parisiens m’avaient dit beaucoup de bien de leur passage au Klub quelques semaines auparavant. Je dois dire que je me suis laissé emporter tout de suite par leur univers. Musique minimaliste, mais précise, chants parfaitement harmonisés et interprétation juste. Voilà qui donne tout de suite le sourire. C’est apparemment le dernier concert d’une tournée de 7 semaines et on sent que les 2 amis ont partagé de grandes choses ensembles et sont très proches. Pas de prise de tête, le set déroule tranquillement malgré quelques petits soucis techniques qui ne nuisent pourtant pas à la bonne humeur qui plane dans l’assemblée. Le père Conny était pour moi un parfait inconnu. Je savais juste de lui qu’il faisait rêver toutes les copines Parisiennes qui l’avaient vu (elles se reconnaîtront…) et j’avoue que ce monsieur a quand même grandement la classe. Un petit coté Chris Cornel qui se dégage de lui qui doit en effet en faire fondre plus d’une. Quant à Wino, toujours digne, il impose simplement le respect d’un simple regard. On repart avec le vinyle et un t-shirt sous le bras tant leur prestation nous a séduits.
Un petit passage pour aller voir Ufomammut. Pour l’anecdote, c’est en première partie de ses messieurs que LDDSM a fait ses premiers pas ! Premier concert dans un petit rade de Strasbourg. Nous étions jeunes et naïfs et leur son monstrueux nous faisait presque peur à l’époque. Les murs en tremblent encore je pense. J’étais curieux de voir ce que le groupe donnait sur une grande scène. Comment dire… ? Bah c’est toujours un peu chiant. Enfin, ce n’est que mon avis, mais au bout d’un quart d’heure, lorsque tu es clean, ben tu t’emmerdes un peu. Attention, j’ai un profond respect pour ce groupe et ce qu’il apporte à la scène Doom atmosphérique, mais ce n’est juste pas trop mon truc. Le public a l’air d’apprécier en tout cas, car la salle est pleine à craquer et les corps ondulent lentement au rythme de 20bpm, comme dans un grand rassemblement de zombies. Les basses sont énormes et la descente d’organes n’est pas loin, donc je préfère me retirer en backstage le temps d’attendre LE groupe que nous ne voulons manquer sous aucun prétexte : RED FANG !!!
Les 4 ricains arrivés plus tôt dans l’après midi, ont des mines de déterrés ! John, le batteur nous expliquera plus tard dans la soirée qu’ils n’avaient dormis que 3h cette nuit et que cette tournée commençait à les exténuer. Le lendemain, ils partaient pour le Sud de la Grèce, puis avion vers Helsinki et retour en Allemagne pour la suite du tour en bus. Les canettes de bière ont laissé la place à celles de Monster energy drink. Le groupe s’installe et la « petite » salle est déjà pleine à craquer. On joue un peu des coudes pour être devant et ne pas en rater une miette. La salle a beaucoup de charme mais il faut reconnaître qu’au-delà du 10ème rang, on ne voit plus grand-chose. Leur show commence et le son est MONSTRUEUX ! Le groupe joue sur leurs propres amplis et ça s’entend ! Le son de leurs têtes Sunn est tout bonnement parfait. Riches en harmoniques, bourrés de dynamique, mais gras à souhait ! Le pogo démarre et tiendra jusqu’à la fin du set. Bien sur, le public attend surtout UN titre, LE titre : Prehistoric dog. Pas de discussion possible, ce morceau est désormais un véritable hymne du Stoner Rock. Juste imparable ! Le set durera environ 1h, à blinde, tout droit, sans fioriture et avec le sourire. Pour moi, le meilleur concert de la journée et de loin.
La nuit est désormais tombée depuis un petit moment sur le festival et l’ambiance festive a évoluée vers une ambiance plus cool et planante. C’est l’heure d’accueillir les stars locales de Colour Haze. Ce trio de rock psyché a vraiment l’air d’avoir une grande notoriété dans leur pays car plus personne ne traîne dehors. Connaissant le groupe vaguement et ayant eu de bonnes sensations sur les quelques morceaux que j’avais pu écouter, je me rends dans la salle pour écouter ça. Des images kaléidoscopiques sont diffusées sur l’écran géant et plongent tout le monde dans leur trip lancinant. Le batteur est impressionnant dans sa régularité de frappe et très créatif dans ses breaks. Le duo basse/guitare a sorti la grosse artillerie avec un vrai mur de baffles. Le son n’est pas extraordinaire mais permet tout de même d’apprécier leur musique. Peu de chant et une voix pas forcément très atypique, mais ce n’est clairement pas l’élément important ici. Le bassiste, habillé comme un garçon de café, fait le job, mais a l’air de se faire carrément chier sur scène, contrairement au guitariste qui trippe littéralement dans des impros assez bien inspirées. Le trio nous offre un petit interlude de 2 chansons acoustiques très agréables, accompagné d’une cithare indienne. Je me suis bien laissé bercer par leur groove et poursuivrai la découverte de ce groupe.
Il est déjà tard, mais tout n’est pas encore fini pour nous, puisque nous traçons maintenant à l’after party du festival pour retrouver nos potes d’Abrahma. Nous allons tourner ensemble sur quelques dates la semaine prochaine, c’est donc avec grand intérêt que nous nous y rendons. Le club est grand et permet d’accueillir beaucoup de monde. La scène est par contre très limite. Déjà très petite et ensuite montées sur des palettes… OK… Heureusement qu’ils ne sont que 4, car un groupe comme nous ne serait pas rentré dessus. Les parisiens envoient le bousin et ont vraiment envie de montrer que leur nouvelle formation a des choses à dire et du gros son à envoyer. Malgré une très bonne énergie sur scène, notamment de Séb au chant et guitare, le son est juste horrible et ne permet pas d’apprécier la qualité des riffs à leur juste valeur. Tout est couvert par un brouhaha général et l’ingé son n’a pas l’air plus perturbé que ça. Dommage, car les copains ont des nouveaux titres qui démontent vraiment.
Nous sommes maintenant levés depuis quasiment 24h, pourtant notre hôte nous motive pour un dernier verre. « Ok, mais seulement s’ils font du russe blanc ! ». Certains sont chauds, d’autres moins, mais Billy sort de son portefeuille un argument de taille qui met tout le monde d’accord (CMB). « C’est ma tournée les mecs ! J’ai trouvé ça par terre ». Bon OK… Ca, ça ne se refuse pas. Quand c’est le destin qui s’en mêle, il ne faut pas lui tourner le dos. Un dernier verre qui se transforme en un deuxième, puis un troisième. Il faut être raisonnable, nous avons 800kms qui nous attendent le lendemain, c’est donc à 4h du mat’ que nous rentrons nous coucher dans un grand appart en centre de Berlin et que nous disons non, à la bouteille de vodka comme notre amie nous avait sorti de sa réserve. Certains se contentent de la gouter pour le plaisir. Quel bonheur, nous avons tous un matelas !
La nuit fut courte mais réparatrice, sauf pour ceux qui n’ont pas pu couvrir les ronflements par omission naïve de boule quies. Un petit café, un petit double wooper chez burger king (et ouais, le white trash était fermé ! Fuck !) et retour dans le van pour une demi-journée de route. Dire que les Abrahma ont encore 5h de route de plus que nous… Respect les mecs !
En bref, un séjour très agréable, dans une ambiance vraiment cool et un accueil chaleureux. Berlin est vraiment une ville à part. LDDSM remercie toute l’organisation du Desertfest, en particulier Matte et Beth pour leur bonne humeur et leur professionnalisme, les potes de France venus nous encourager (Henri, le fuck était un message d’amitié !), les personnes qui nous ont hébergés et évidemment tout le public. A l’année prochaine ?
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Photos non créditées : Stonerhead / stonerheadletgrooveyourbrainstonight.blogspot.fr
[SUITE ET FIN]
LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL (FRA)
On attaque à fond ce dernier jour avec LDDSM.
On vous prévient de suite, on n’est pas très objectifs sur leur presta’, ce sont des potes à nous depuis quelques années maintenant et on est tout acquis à leur cause.
Quoiqu’il en soit, pour les avoir vus de nombreuses fois, ce set bien que court était un des meilleurs auquel il m’ait été donné d’assister.
Uniquement les morceaux les plus rentre-dedans, depuis leur premier skeud, jusqu’aux tous nouveaux titres à paraître prochainement sur leur prochaine galette, ça avoine sec, c’est en place et ça poutre. ET C’EST FRANÇAIS SACREBLEU !!
THE GRAND ASTORIA (Russie)
C’est ensuite au tour de The Grand Astoria de prendre place sur la petite scène avec leur garage stoner parfois teinté de noise et venant tout droit de russie.
Le son ne sert pas vraiment leur prestation, les aigus sortants de leurs wah utilisées à outrance et la voix criarde ne m’ont personnellement pas convaincu.
Ça reste cependant solide, mais ce groupe ne m’aura au final pas séduit.
THE MACHINE (Pays-Bas)
Premiers à fouler la “MAIN STAGE” le dernier jour du festival, “WELCOME TO THE MACHINE” !! (remember “Wish you were here”)
Déambulant sur les cendres encore incandescentes et fumantes des laves de Pompéi, là même où, 40 ans plus tôt, le “Flamand Rose” posait les jalons du futur stoner-rock ou “desert-rock”, les bataves s’imposent sans conteste comme l’un de leurs dignes héritiers, avec la dimension nouvelle qui sied au rock moderne : le gros son qui tue, en fédérant avec brio la finesse et la puissance, le mariage réussi entre les riffs plombés, les soli recherchés et psychédéliques et un tempo soutenu de main de maître par le jeune Davy Boogaard, au facies de jouvenceau. Dans une ambiance extrêmement relaxante, dans les volutes de fumée d’un bâtonnet d’encens posé sur l’avant de la scène et baignant dans la lumière chaude des spot-lights, THE MACHINE propose un voyage qui ne se refuse pas, usant de rythmes et contre-rythmes ensorceleurs, de lignes vocales placées à bon escient et de soli de guitare aussi novateurs qu’aériens… Les “hollandais volants” sont, à mes yeux, une des excellentes surprises du festival et constituent une valeur montante. A l’issue de leur show, je me rue sur le merchandising pour me procurer leur dernier album “Calmer than you are” sorti en 2012 et je fais d’ailleurs la connaissance d’un allemand bilingue qui vient d’acheter le t-shirt dudit groupe, et avec lequel je partage le même engouement pour ces nouveaux-venus de la scène stoner ! Quel bonheur ce festival que d’y découvrir des perles de ce genre et de partager sa passion avec des fans, tous aussi sympathiques et curieux les uns que les autres…
BLACK TUSK (USA)
Une petite pause clope, et une grosse calotte avec Black Tusk.
Assurant la première partie de Red Fang sur toute leur récente tournée, ce trio de vikings aux barbes et cheveux incommensurables envoie du très très lourd.
On pourrait qualifier ces barbares d’artisans sludge trash hardcore, entre Kylesa et Slayer.
Une véritable machine de guerre surpuissante, qui nous en a mis plein la face pendant près de 45 minutes non stop. Mortel.
MONKEY 3 (Suisse)
Et c’est parti pour une bonne grosse dose de psychédélisme dans la plus grande des salles du fest. Du stoner de hippies, comme le précise mon collègue. Des rythmiques longues et entrainantes pour des morceaux bien prog’ de 10 minutes, «on y aime bien» comme on dit chez nous. Le tout illustré par un rétroprojecteur balançant des vidéos psychés derrière le groupe, un véritable spectacle son et lumière. Une belle découverte pour moi qui ne connaissait pas ce groupe, qui m’a rappelé un peu Samsara Blue experiment.
BRAIN POLICE (Islande)
Retour à la petite scène, après la déflagration Black Tusk, il fallait du lourd pour assurer, et ce fut chose faite avec Brain Police.
Du stoner dans sa forme la plus élémentaire, riffs bluesy, structures classiques, voix rocailleuses, solos omniprésents, rythmique implacable.
Un concert très agréable, ponctué par l’arrivée de Tommi Holappa en guest, le gratteux de Greenleaf (et accessoirement de Dozer), pour reprendre justement un titre de ce dernier groupe.
Classique, simple, efficace. C’est tout ce qu’on aime.
UFOMAMMUT (Italie)
Grosse claque doom dans la caboche, à conseiller à tout bon fan de Electric wizard ou autre Windhand. Un set que les non initiés auraient peut-être pu trouver un peu long (et oui un bon morceau de doom ça dure plus longtemps qu’un épisode de Derrick) mais une bonne grosse taloche pour ma part. Néanmoins la fatigue cumulée commence à se faire sentir dans les jambes, et c’est bientôt Red Fang, faut aller se placer tout devant…
RED FANG (USA)
La petite salle est, tout comme pour Truckfighters, comble une demi-heure avant le show.
Les cigarettes magiques tournent, le videur ressemblant à un paramilitaire kosovar squatte la scène derrière les stacks des vikings de Portland, et le concert peut commencer.
Dés l’entrée des quatre barbus, l’ambiance est à son paroxysme, et ça attaque très fort avec “Malverde”, titre d’ouverture du dernier disque.
Gros gros gros son, équilibré, puissant, lourd, gras, parfait.
Ca headbang sec, et ce sera le cas pendant les 45 bonnes minutes de set, composé des hymnes (“Prehistoric dog”, “Wires” entre autres) et d’autres brulots issus de leurs deux galettes.
Le meilleur show pour moi sur ce Desert Fest, de la tuerie sans temps mort, prouvant que Red Fang est véritablement l’une des têtes de proues du mouvement stoner du 21e siècle.
COLOUR HAZE (Allemagne)
Bon… un festival stoner à Berlin, on ne pouvait pas passer à côté des légendes du rock psyché allemand, j’ai nommé Colour Haze. Impossible de ne pas se laisser transporter par les mélodies envoutantes et mystiques. Tout comme Monkey 3 avant eux, un show lumière projeté derrière le groupe finit de nous achever, que dire de plus… c’est Colour Haze bordel… un show comme ça, ça se vit, ça se décrit pas.
Une belle sortie pour ce festival qui nous aurait bien fait rêver le temps de 3 jours, que ça soit par son ambiance super conviviale que par sa prog’. Mais c’est déjà l’heure de rentrer à l’auberge pour notre première vraie nuit de sommeil (comprenez “sobre”) avant le voyage de retour qui s’annonce bien long…
*************Les remarques de papa William ! :
Ce que j’ai adoré :
– la diversité musicale de la programmation : il y en avait pour tous les goûts !
– le public relax et très connaisseur de la scène “underground” stoner : j’ai découvert plein de nouveaux groupes à travers de nouveaux contacts.
– l’excellente bière-pression servie dans les “Biergarten”, son accessibilité au niveau du tarif, et la promptitude des girls à les servir !!
– la convivialité de la Festsaal Kreuzberg, où j’ai pu croiser Ben Ward et ses acolytes d’Orange Goblin, dans le Biergarten, et les photographier en toute simplicité !
– la ville de Berlin pour ses outrances, la richesse de sa vie nocturne et de ses concerts “underground” : il n’y a que l’embarras du choix !!
– l’accueil berlinois, l’excellent rapport qualité-prix : dans mon bar rock de l’hôtel, la pression pils est à 1,90 euros la 0,4 l !!! que veut le peuple ?
Ce que j’ai bien aimé et les groupes que j’ai le plus apprécié :
– Le merchandising du festival, où l’on pouvait trouver des raretés à prix correct (12-13 euros en moyenne).
– les t-shirts officiels du festival, même si j’avais espéré un motif un peu plus percutant et les noms de groupes écrits en plus gros.
– les deux “Biergarten sympas” où l’on pouvait se délasser et prendre le soleil entre les concerts, rencontrer des fans, etc…
– les petites salles intimistes (Théâtre Bizarre) où l’on pouvait assister à des petits showcases tout à fait sympas et avec une totale proximité avec les artistes : merci à David Celia, le troubadour canadien, pour son show acoustique très prenant et sa cover de Pink Floyd croustillante !
– les groupes suivants qui m’ont fait voyager ou headbanguer (sans ordre de classement par intérêt) : OPERATORS, GREENLEAF, ORANGE GOBLIN, GLOWSUN, MOTORPSYCHO, GRANDLOOM, LOS DISENDENTES DEL SUCIO MOTEL (quelle entame de troisème jour malgré l’heure prématurée !), THE MACHINE, MONKEY 3, COLOUR HAZE et David CELIA.
Ce que j’ai moins aimé :
– la configuration de la salle “ROCKZILLA” située à l’entrée de la grande salle et qui créait un gros encombrement du public sortant et entrant, les piliers qui gênaient la visualisation de la moyenne scène !
– le son parfois brouillon de cette même salle.
– la bouffe vendue dans l’enceinte du festival, mais on trouvait des commerces de restauration rapide, à l’extérieur, aux abords du site.
– les chiottes un peu trop exigües pour une affluence de ce niveau.
– l’heure un peu trop avancée de la 3ème journée : on manquait de sommeil à 13h00 pour affronter le dernier jour.
En résumé, cette première édition du DESERTFEST est un massif succès, à mes yeux et de l’avis de nombreux fans dont j’ai fait la connaissance. Elle est d’ores et déjà reconduite sur les mêmes sites les 26, 27 et 28 avril 2013 !! Avis aux amateurs ! Je suis totalement accro et m’y rendrai sans nul doute ! Notre musique commence à prendre de l’ampleur !
Photos : http://stonerheadletgrooveyourbrainstonight.blogspot.fr
Henri, Max et William
Le réveil nous permet tout de même de trouver une auberge (merci Baloo, ami et bassiste de LDDSM) qui nous donne la magnifique opportunité de prendre une douche et de pouvoir boire des litres de cafés (fresh pooooots !!) avant d’aller pérégriner dans Berlin à la recherche de nourriture comestible pour nos petits estomacs faibles de gastronomes français.
Mais « Ho ! il est déjà presque l’heure d’y retourner, et la salle, on ne sait pas vraiment où elle est ! »… Ils sont fourbes ces organisateurs de faire ça dans 2 différents endroits, « Allez, on prend les parapluies et on suit un mec avec une casquette Truckfighters… »
Arrivés sur le site en avance (la chance est avec nous, enfin !), cela nous permet de faire un tour de ce qui sera notre petit coin de paradis peu ensoleillé pour les 2 jours à venir : en résumé un super stand de merch qui te donne envie de te faire enguirlander par ton banquier, plusieurs bars, une salle remplie des superbes sérigraphies d’Elvis Dead avec des DJ’s qui passent du gros son et la fameuse salle ou tout va se passer, composée d’une petite et d’une grande scène. Et c’est l’heure du premier groupe de la journée, qui correspond à notre première grosse découverte…
SHRINE 69 (UK)
Encore des anglais, et ça se sent dans les influences Sabbath qui font vraiment plaisir aux conduits auditifs. J’ai d’abord même pensé que ces mecs avaient volé les plans de ma machine à remonter dans le temps (encore en construction) pour aller chercher leur bassiste dans les 70’s (cheveux très long et pantalon pattes d’eph’), ainsi que leur chanteur au look dandy étonnant avec une voix toute aussi étonnante.
Un set vraiment cool à base d’hymnes (“I guess that’s why they called her Lady Midnight” !!!) et de riffs et plans qui tendent vers le psychédélisme. Une belle taloche pour notre part qui n’a apparemment pas fait l’unanimité…
WIGHT (Allemagne)
Placés en début de 2ème journée et succédant à SHRINE ’69, dont la performance fut gâchée par un son déplorable, les allemands de WIGHT déboulent à leur tour sur la ROCKZILLA STAGE. Suivant les conseils de ce bon Henri (qui a un petit air de ressemblance avec le LECONTE du même prénom !), je me suis placé plus près de la scène et bien m’en a pris, car le son est nettement meilleur que leurs prédécesseurs… Si la musique de WIGHT emprunte la lourdeur des riffs de BLACK SABBATH et le psychédélisme d’un KYUSS, elle ne parvient pas cependant à me faire entrer dans un trip. Il faut dire que le public ne commence à arriver massivement dans la salle, que durant leur set, ce qui perturbe légèrement les conditions d’écoute et par conséquent la justesse de l’appréciation. En raison de l’annulation des LONELY KAMEL, qui devaient leur emboîter le pas, WIGHT bénéficie d’un allongement de leur prestation, mais ne réussit pas à conquérir le public. A revoir donc, dans des conditions et à une heure plus favorable.
GLOWSUN (FRA)
Forts d’une “ROCKZILLA STAGE” cette fois copieusement garnie, nos trois lillois ne ratent pas l’occasion de faire monter l’adrénaline du public, en assénant un stoner de très grande qualité, à savoir celui alliant une omniprésence de la basse, des riffs plombés, des mélodies entêtantes, des changements opportuns de rythme : bref, la subtile alchimie qui nous rend accros au stoner. Le son est carrément excellent et permet au groupe de captiver un auditoire, qui, dans sa grande majorité, découvre les frenchies pour la première fois en live. Reprenant l’essentiel des titres de leur excellent album “The sundering” (2008), ils ne commettent pas l’erreur de les reproduire de façon fidèle et stérile, mais profitent de l’excellente réactivité des festivaliers pour “envoyer la sauce”, lâcher les chevaux et insister sur les riffs qui font du bien ! A l’instar des Karma To Burn, Glowsun décoche son gros stoner comme un direct du droit qui fait mal, sauf que là, on en redemande !! Je comprends avec plus d’acuité, les raisons qui me font aimer ce style, c’est “l’éclate” suprême, Glowsun me fait penser à un QOTSA moins alambiqué, mais tout aussi expérimenté et surtout tout aussi riche en émotions. Oui, décidément, ces chtis, c’est du lourd et nous pouvons être fiers de compter dans notre hexagone, un des fleurons du genre. Le public ne s’y trompe pas et les acclame avec ardeur et détermination. Sans aucun doute une des toutes meilleures prestations du festival !!! Vivement leur prochain album, prévu, à priori, cette année !
MARS RED SKY (FRA)
Groupe déjà montant de la scène nationale, Mars red Sky se paye Berlin, et c’est la première fois de la journée où la salle est aussi remplie. Ça fait plaisir pour eux car je les ai personnellement vu dans un caf’ conc’ de ma petite ville (Besançon représente) l’année dernière et j’avais adoré ça.
Pour le coup, avec tout ce tas de grands barbus devant moi et un son loin d’être exceptionnel, j’ai forcement perdu un poil d’objectivité.
Le trio Bordelais n’en demeure pas moins d’une belle efficacité, alliant comme souvent dans le stoner les rythmiques envoutantes et psychédéliques avec de bon gros riffs rock old school 70’s pour notre plus grand plaisir.
TRUCKFIGHTERS (Suède)
La salle est (sans véritable surprise) comble presque une demi heure avant le début du show. Truckfighters, c’est le band qui fait le buzz ces dernières années, avec leurs trois albums tous plus énormes les uns que les autres. Ils font la quasi unanimité sur leur statut de “Kings of stoner”, en Europe du moins.
C’est donc pour cela que je me suis calé dans la fosse, étant un grand fan ne souhaitant pas louper une seule miette d’un des groupes que j’attendais le plus sur la programmation de ce festoche.
Ambiance de fou furieux, sur scène comme dans l’audience, prestation d’une puissance laissant pantois et setlist reprenant leurs plus grands succès, mais je mettrai tout de même un bémol au son en façade, qui m’empêchera de dire que c’est tout juste parfait.
Mon seul regret aura de ne pas m’être placé juste devant la scène pour me prendre uniquement le son des (très gros) amplis dans la tronche, ce qu’on a fait avec Max pour Red Fang, mais on vous en parlera plus tard…
Bref, c’était vraiment super cool mais pas énorme…(roooh le rabat-oije)
MOTORPSYCHO (Norvège)
Il fallait en avoir sacrément gardé sous le pied pour assister au show de 2h des Motorpsycho, headliner de la 2ème journée ! En fait, je soupçonne fortement les fans fidèles de ces norvégiens, de ne pas avoir pris part à tout le marathon du stoner de la journée, et d’être arrivés en fin d’après-midi, afin de savourer la zique de leurs idoles avec la fraîcheur et la disponibilité nécessaires à l’écoute de leur musique. En effet, si le LochNess écossais a son monstre, les fjords norvégiens ont, quant à eux, Motorpsycho!! Véritable bull(dozer), le combo originaire de Trondheim a plus de 22 ans d’existence, pas moins de 15 albums studios et d’innombrables compilations, E.P, démos et bootlegs à son actif. Il a même joué avec le Trondheim Jazz Orchestra ! Véritable icône viking, Motorpsycho peut rebuter les aficionados du stoner basique, uniquement soucieux de headbanguer sur des riffs impitoyables mais somme toute prévisibles. Sa musique requiert beaucoup “d’approche”, d’ouverture d’esprit et d’éclectisme, car elle est le fruit d’influences musicales puisées dans les 60’s et les 70’s, à l’époque où la créativité atteignait son apogée. Chaque morceau est un patchwork différent, teinté ça et là de pop-rock progressif rappelant à bien des égard le déjanté Syd Barrett, de surf-rock façon Beach Boys, ou de jazz psychédélique. Bref, vous l’aurez compris, Motorpsycho a un style inclassable, tant son spectre musical est large, les ambiances musicales changeantes et complexes ! Passant de ballades très “flower-power” à des compositions beaucoup plus pêchues et électriques, les norvégiens ont trouvé la recette d’ un long voyage dans le temps et leur “MOTOR” s’apparente davantage à celui d’une DeLoreane que de la Harley Davidson vintage, représentée sur la pochette du premier opus d’Orange Goblin (cf “The travelling blues”). Ce soir, sur la MAIN STAGE et devant un public manifestement avisé et connaisseur (la salle est remplie d’environ 1200 personnes, mais permet de circuler assez librement à l’arrière), MOTORPSYCHO nous entraîne (ou pas !) dans leur univers contrasté, servis par une sono impeccable et un light-show discret mais suffisant pour créer une ambiance chaude et feutrée. Je reconnais au moins quatre des compositions de leur dernier album “The death defying Unicorn” sorti en 2012 et qui recueillent un très bon écho du public. Malgré le degré de lévitation qui m’a soulevé durant la première heure et demi de leur prestation, les effets d’une fatigue générale, commencent à se faire sentir, m’obligeant à revenir sur terre et à renoncer à la fin du set. Dommage car je commençais à être envouté, mais, prudent, je garde mes dernières munitions pour Grandloom, le dernier groupe de la soirée (si l’on occulte les groupes d’after-show !!), dont la prestation s’avèrera démentielle et me fera retrouver un second souffle.
Il est clair qu’il fallait être résistant pour savourer jusqu’au bout la maîtrise technique et l’univers musical des Motorpsycho, mais à n’en point douter, leur présence en tête d’affiche, n’est que légitime, dans la mesure où ce groupe résume bien les racines du stoner-rock et justifie la hardiesse et la passion d’un nombre grandissant des fans de cette scène…
GRANDLOOM (Allemagne)
Il fallait une fois de plus se greffer une paire de jambes et une tête toute neuve pour assister et apprécier la performance de ce trio allemand, venu clore la 2ème journée du DESERTFEST, à une heure tardive (1h30) ! Alors que la plupart des festivaliers, éprouvés par environ 10 heures de furia stoner, (dont la prestation marathon de Motorpsycho de plus de deux heures), jetaient l’éponge et se dirigeaient vers la sortie, quelques survivants dont votre serviteur décidions de faire de la résistance et de se faire “achever” par Grandloom sur la “ROCKZILLA STAGE” !! Bien nous en a pris, car, devant un parterre clairsemé, ces barbus ont envoyé leur stoner direct et brutal, comme si leurs vies en dépendaient… Dans une ambiance très “woodstockienne”, le public, à l’image d’un Frankenstein ressuscité, retrouve la motricité nécessaire à un headbanging frénétique et semble vibrer sous les assauts plombés du “grand méchant LOOM” ! A l’instar de mes coreligionnaires, je retrouve un second souffle et communie à l’allégresse générale ! Après 40 minutes d’orgie stonerienne, le rideau tombe sur la deuxième journée. Oui, décidément, Grandloom est encore une excellente découverte de ce festival ô combien jouissif ! Dommage que ce groupe n’ait disposé d’aucun merchandising, car je les aurais volontiers “rapportés” à la maison pour mieux les découvrir.
“Bon on va se coucher ? Grosse journée demain ça commence tôt, et ça serait con de louper les potes des Los Dissidentes Del Sucio Motel”. Mais c’était sans compter sur les deux énergumènes parisiens rencontré sur le site, qui nous on trainés du site jusque dans un bar avant de finir notre nuit alcoolisé comme on l’aime dans une boite de nuit “techno/indus/minimale” dégueulasse dans un entrepôt désaffecté. Sortie à l’aube. Un petit saut à l’auberge pour “dormir” et HOP ! Frais comme des gardons à 13h de retour sur le fest.
[A SUIVRE…]
Photos : http://stonerheadletgrooveyourbrainstonight.blogspot.fr
Henri, Max et William
– Le DesertFest… Mais qu’est ce que c’est que ce truc là encore ?
– Un festival de musique avec des groupes majoritairement composés de mecs avec de très longs cheveux et de très grosses barbes il me semble…
– Ah bon ok… Et c’est où cette année ? Edmonton, Kentucky ? Seattle, Washington ?
– A Londres et à Berlin.
– Londres et Berlin, en Europe ? Je n’y crois pas…
Un festoche de musique stoner en Europe ? No way.
On se doit d’y être, ce n’est pas possible autrement… C’est sold out ?
Forcément… Avec la programmation plus qu’alléchante, les places ont du se vendre comme des ptits pains et on se retrouve bredouille.
Mais nan, ya Desert-Rock tu sais, le webzine français spécialisé dans cette musique lourde et aérienne à la fois, ils ont mis en place un concours qui permettra à 2 personnes de gagner un pass 3 jours en l’échange d’un reportage.
Sérieux ? On le tente ?
Et voilà.
1h32 du mat’. Lyon, Texas. Euh… France.
On sort tout juste d’un concert donné le soir même dans la capital des gaules avec le groupe dans lequel nous, vos humbles serviteurs du LonsAngelesPirateRadio, officions (un p’tit coup de pub gratos hop : http://www.facebook.com/slutmachinerock).
Autant vous dire qu’on est flappis, vannés, vidés, knocked out en somme…
Rien à braire.
Rien que la perspective de se retrouver à Berlin en fin de journée pour un évènement qu’en tant que fans hardcore de musique stoner on n’aurait loupé pour rien au monde nous file d’ores et déjà une bonne érection (en tout bien tout honneur, bien entendu).
L’autoradio à fond, la twingo poussée dans ses derniers retranchements, c’est avec un smile jusqu’aux esgourdes et des cernes qui tombent jusqu’aux sneakers qu’on se dirige doucement mais surement vers l’est de la Teutonie.
Après un road trip de près d’une journée complète, rythmé par le son de nos iPod’s (on a d’ailleurs uploadé la playlist du voyage sur grooveshark, si jamais ça vous branche : http://grooveshark.com/#!/playlist/Road+Trip+To+Berlin/69784622), les pitstops “sandwich triangles à 1000 euros / cafés dégueulasses / clopes / boissons énergétiques cheapos” et les embouteillages sur l’autobahn, on arrive enfin à Berlin aux alentours de 21h… En retard en plus, “putain il faut absolument qu’on arrive à temps pour au moins voir Greenleaf et Orange Goblin mec, sinon ça la fout mal pour le report et puis même, Greenleaf et Orange Goblin mec”.
Et forcément, ce p*tain de GPS de m*rde nous lâche comme par hasard aux portes de la ville…
Après avoir demandé notre chemin à pas moins d’une petite dizaine de personnes différentes et avoir failli provoquer de multiples accidents de la route (“you must drive your car good man”), on finit par se garer trop loin et finir le trajet en courant pendant 20 minutes pour arriver aux portes de la salle.
La FESTSAAL KREUZBERG se trouve, comme son nom l’indique, à l’est du quartier de KREUZBERG, dans la partie habitée par de nombreux turcs et autres immigrés.
Globalement, ce secteur est un vivier de restos “Imbiss” et de bars, de galeries d’art, une sorte de “Belleville turc”, où de nouveau lieux nocturnes s’ouvrent chaque mois. Il est admis que les nuits de Berlin y sont les plus longues,que “c’est ici que cela se passe”. Même si elle fait grise mine de l’extérieur, la FESTSAAL est une magnifique salle. Accessible par une petite cour extérieure, servant pour l’occasion de “Biergarten” et de repli à l’air libre, pendant les concerts, le bâtiment est flanqué d’un bar à l’arrière de la scène et de deux balcons surplombant latéralement la fosse et permettant une excellente vision de la scène.
Les bracelets qui donnent droit de se faire bananer la tronche par du gros son pendant 3 jours aux poignets, et une pinte à la main (dieu qu’on l’avait attendu cette satanée pinte), on pénètre dans ce club, aux allures de théâtre de l’underground, un poil crado mais bien classe au son de “Jack Staff”, titre d’ouverture du dernier album de Greenleaf. On y est mate, here we GO !
GREENLEAF (Suède)
Premier groupe qu’on a eu l’occase de voir, première taloche.
Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une sorte de allstarband suédois, ayant réuni en son sein depuis sa création en l’an 2000 des membres de Spiritual Beggars, Lowrider, Dozer, Truckfighters (ouais ouais, rien que ça).
Truckfighters justement représentés par leur chanteur depuis leur dernier excellent disque, le meilleur selon moi, sorti au début de cette année.
Ca poutre, aucun souci et ce n’est pas une surprise compte tenu de la composition du line up.
Une rythmique bien en place assurée par un bassiste quarantenaire stoïque et un batteur à l’assise remarquable, deux gratteux assurant le show à grands coups de riffs limite bluesy et de solos ravageurs, et un chanteur à la voix qu’on ne présente plus, qui pose ses lignes de chants peinard.
On remarque cependant que Greenleaf n’est pas un groupe de scène, les mecs s’éclatent c’est clair, mais la communication avec le public reste cloitrée au strict minimum “merci, au revoir”…
Un super show malgré tout, et surtout une parfaite entrée en matière pour nous.
Une clope dehors, des retrouvailles avec notre pote strasbourgeois Baloo (bassiste / chanteur dans LDDSM), une autre pinte et nous voilà face à Orange Goblin.
ORANGE GOBLIN (UK)
Quatuor briton qu’on ne présente plus, fer de lance de la scène Stoner depuis maintenant près d’une vingtaine d’années, les gaillards débarquent sur scène avec une envie certaine d’en découdre. On sait cash qu’on va prendre chéros.
La maîtrise de ces mecs impressionne, un bass / batt implacable, un ptit gratteux nerveux qui fait chialer sa wah et envoie du gros riff qui te cloue sur place et un chanteur aux allures de Gourou, qu’on pourrait comparer à Hank du Turbonegro de la grande époque, capable de chauffer la salle comme personne et de gueuler dans son mic sans jamais faiblir à aucun moment.
Une bonne heure de set composée de leurs hymnes (“Some you Win Some you Lose”, “The Ballad of Salomon Eagle”, “Time Travelling Blues”) mais aussi de morceaux plus “obscurs” tirés de leurs premiers albums, histoire de ravir les néophytes, certes peu nombreux dans le public, comme les groupies poilues de la première heure.
Un son surpuissant à l’épreuve des balles, capable de vous défourailler une armée de panzers en deux temps trois mouvements.
Et après un long rappel conclu en toute logique par le single de leur dernier album “Red Tide Rising”, on ressort lessivé et sur le cul. Un show monstrueux, point barre.
OMG comme disent les poufiasses ricaines trémoussant leur jolis minois sur MTV (ou les cagoles trémoussant leur minois “orange UV” sur Nrj12, au choix). Une première soirée comme celle ci ne laisse présager que du lourd, du très lourd pour les deux restant encore à venir. Mais pour l’heure, on retourne dans notre chère twingo, histoire de (mal) dormir quelques (trop courtes) heures avant la suite.
****************(Comme précisé précédemment, nous ne sommes arrivés à temps que pour Greenleaf et Orange Goblin… Mais ne vous inquiétez pas, c’est là qu’intervient notre sauveur William Hertz qui va vous compter les performances des groupes ayant joué en début de soirée… Ah ce William, l’une des rencontres de ce séjour, mais on vous en reparle plus tard, place à sa plume !)
OPERATORS (Allemagne)
Ces tout jeunes berlinois (ils doivent avoir à peine 21 ans !), qui viennent de sortir leur premier album éponyme, ont l’honneur et en même temps la délicate mission d’ouvrir les hostilités et… ma foi, ils s’en tirent avec beaucoup de brio ! Virevoltant dans tous les sens, tout sourire, ils démontrent sans peine qu’ils s’entendent très bien entre eux, qu’ils sont là pour se faire plaisir et du coup, nous font agréablement plaisir, en nous délivrant avec une énergie brute et spontanée un heavy rock alliant le prog-psychédélique, le stoner et le rock pur et dur, le tout mâtiné de nappes de claviers très opportunes. Accélérant souvent leur rythme entêtant de leurs mélodies, les Operators laissent libre cours à la bonne humeur qui les caractérise, tout en gardant une excellente maîtrise de leur technique. J’adhère totalement à leur côté extraverti et déjanté, tout ce qui constitue à mes yeux l’essence du bon rock. Eggard, le chanteur à la voix pêchue tombe même souvent à genoux, dans le même mouvement que le claviériste. L’on ne pouvait espérer une meilleure entame pour ce festival. J’irai même leur serrer la louche et les féliciter après le concert, ce qui sembla les toucher au cœur !! D’ailleurs, par une pure coïncidence, alors que je déambulais, une semaine après le festival, dans une rue du quartier de PRENZLAUER BERG, autre quartier de Berlin, quel ne fut pas mon étonnement de me faire interpeller verbalement par ce même Eggart, qui m’avait reconnu et qui me remerciai de ma ferveur…
STONEHENGE (Allemagne)
Après la vague déferlante provoquée par les Operators, l’univers musical des Stonehenge tranche avec celui de leurs prédécesseurs. Bien qu’ils soient allemands, ces adeptes du big rock oldschool, teinté de doom et de southern rock ont fait mouche en choisissant comme nom, celui d’une localité anglaise proche d’Oxford, que je connais et qui abrite un monument mégalithique composé de monolithes disposés en arc de cercle. Leur rock est en effet monolithique et moins original que celui des Operators, mais grâce à leur son “vintage” et massif, ils réussissent néanmoins à entretenir ma flamme et manifestement celle du public aussi.
Un peu trop en retrait scéniquement à mon goût, les Stonehenge auraient gagné à montrer un peu plus d’enthousiasme à un parterre qui ne demandait que cela…
ANCESTORS (Allemagne)
Décidément, c’est le jour des groupes dont le nom se termine en -ORS !! Avec donc l’arrivée sur scène des Ancestors, la pression de bière monte en même temps que celle de l’attente du public !! Si l’on part du principe que nos ancêtres sont les hommes de Néandertal, alors oui, les Ancestors leur ressemblent quelque peu par la voix caverneuse de leur leader, la basse pachydermique et la barbe hirsute de son guitariste… Plus doom atmosphérique que stoner, la musique des américains se fond parfaitement avec les images austères et en noir et blanc projetées derrière eux, et fait penser parfois à celle du mythique combo suédois Count Raven, connu pour la lourdeur et la lenteur de son rythme et à ses lignes implacables de basse !! Tel un suppôt de Satan, le claviériste, revêtu d’un perfecto et encagoulé malgré la chaleur ambiante, martèle son pupitre avec rage, déversant des myriades de notes, à la fois aériennes et inquiétantes…
Par leur théâtralité et leur pesanteur, Ancestors m’embarque dans un univers que certains auront pu trouver légèrement déprimant, mais que je ressens pour ma part comme envoûtant !! A vrai dire, pour avoir découvert récemment leur musique sur Youtube, je pensais m’emmerder cruellement et profiter de leur show pour faire le merchandising, et j’ai donc été positivement pris au piège !! A la fin du set, je me rue sur l’un des deux T-shirts officiels du festival ainsi que sur la galette des Operators qui m’ont subjugué, puis direction la buvette de l’arrière salle, où une magnifique brune aux yeux bleus océan me sert une excellente Pils.
En résumé, la première journée est une pleine réussite et la programmation de seulement cinq groupes s’est avérée judicieuse pour entamer les débats crescendo, en appréciant dans le confort, et dans un état encore neuf, des univers musicaux différents. Beaucoup de fans rencontrés ultérieurement me conforteront dans le sentiment que cette 1ère journée était sans doute la plus réussie en terme d’acoustique et de confort d’écoute, la salle étant sans nul doute la plus conviviale, la plus intimiste et la plus adaptée à ce type de musique. Excusez l’absence de setlists, mais en présence d’une telle densité de groupes, la mission s’avérait trop astreignante… Je ne vous parlerais pas non plus de la danoise qui ne m’a pas lâché de la soirée (véridique), alors que j’étais uniquement venu bosser !!!
(un petit filou ce William…)
[A SUIVRE…]
Photos : http://stonerheadletgrooveyourbrainstonight.blogspot.fr
Henri, Max et William
A une époque où bon nombre des groupes les plus excitants de la rockosphère évitent ou traversent à peine la France pour y déposer leurs amplis, il est particulièrement judicieux d’ouvrir un peu les écoutilles et de constater qu’à 3 kilomètres à peine de la frontière française, côté espagnol, il est possible d’aller se faire exploser les cages à miel au doux son de Valient Thorr, après une soirée tapas sur le port de Fontarrabie, peinard… Un bon plan, dont nous avait déjà régalé Nebula il y a plusieurs mois. En l’occurrence, Valient Thorr ne dénigre pas la France sur sa tournée européenne, mais toutes les options sont bonnes à prendre…
Le Psilocybenea est une petite salle de concert bien foutue mais assez petite, très vite remplie. Ce n’est toutefois pas encore le cas quand les anglais de Jettblack prennent la scène. La musique décomplexée du quatuor convainc peu à peu le public qui se masse près de la scène. Le groupe se défonce sur scène devant ces quelques dizaines de curieux comme s’ils se produisaient à Wembley : ils se donnent à fond, la bave aux lèvres et le sourire jusqu’aux oreilles. Complètement hors du temps, le groupe donne dans une sorte de mix de hard rock fun, très influencé, un peu comme The Darkness il y a quelques années, mais avec quelques rasades de gros stadium-rock à la Kiss. On voit pas mal de Airbourne aussi là dedans. Bref, rien de trop dégueulasse, et on passe une excellente grosse demi-heure en leur sympathique compagnie.
Quelques minutes plus tard, alors que les 5 velus musiciens de Valient Thorr s’emparent de leurs instruments et décochent leur premier riff, très vite on comprend que le niveau a changé : tout en reconnaissant la qualité de leur 1ère partie, la puissance de Valient Thorr s’étale sous le regard effaré de tout un chacun, et après quelques accords, la messe est dite. Le bassiste Nitewolf est déchaîné, il joue tout le set la mâchoire serrée prêt à bouffer tout ce qui passe ; le gratteux Eidan Thorr, qui avait l’air tout paisible dans son coin pendant le soundcheck, se déchaîne dès que les amplis commencent à rugir. Et que dire de Valient Himself, vocaliste improbable, charismatique et rigolard, outrancièrement sympathique mais prêt à gueuler comme un cochon étripé dès qu’un micro passe sous son nez ! En 3 ou 4 chansons il tombe successivement le blouson et la chemise et finit torse-poil pour le plus grand bonheur (!!) des damoiselles de l’assistance… Bref, le niveau monte très vite très haut et ne redescendra pas pendant tout le concert : sans jamais sacrifier à la bonne ambiance et au fun, la puissance et la tension de ce concert sont palpables…
Le combo enquille les morceaux issus de ses dernières galettes comme des perles sur une corde de guitare : avec des titres bourrins mais insidieusement groovy, la musique du combo ne ressemble décidément à rien d’autre. Je n’ai pas noté tous les titres, mais je pense qu’au tableau de score, c’est leur avant-dernière galette, Immortalizer, qui se taille la part du lion : du sautillant “Mask Of Sanity” au tubesque “Tomorrow police”, en passant par le rageur “Red Flag”, c’est un sans faute. Dès lors qu’il s’agit de décocher des bombes de son petit dernier, Stranger, le combo ne fait pas non plus dans la dentelle : même si tout le monde attend les hits monumentaux que sont “Double Crossed” ou “Sleeper awakes”, d’autres morceaux comme le presque doom (version rapide…) “Sudden death is nothing” donnent bien le change. Le tout est mastoc, joué avec fougue et panache. Les seuls temps morts sont mis en profit par Valient Himself pour échanger avec le public, expliquant en quelques mots le thème de ses chansons, blaguant…
Il y a vraiment une relation spéciale entre Valient Thorr et son public, et c’est quelque chose que l’on ne peut appréhender qu’en le vivant en live. Une expérience viscérale, décalée, outrancièrement fun, sans prétention, ce qui n’empêche pas les bonhommes d’être doués et manifestement furieusement passionnés. S’ils passent à moins de 500 km de chez vous, il serait dommage de les rater…
Laurent
Elles sont bien loin les températures estivales, et, en ce 30 novembre, il fallait se motiver pour renoncer à une bonne tisane, bien au chaud chez soi, et braver le froid hivernal du grand nord pour se rendre à la Chimère. Grand bien nous en a pris, à nous et à la soixantaine de personnes présentes ce soir pour applaudir Monkey 3. Car le fameux bar du boulevard Montebello était « the place to be » pour applaudir les fameux suisses, entité à part dans l’univers du stoner.
Arrivé à 20H30, je tombe sur des connaissances et sur les pompes à bière bien achalandées du bar. Embrassade, retrouvailles, tournées…….bref : 1H00 et 2 Duvel plus tard, j’ai raté les El Cam. Dommage pour moi.
Je ne verrai donc que le combo suisse qui investit la scène tout sourire et envoie le bois pour 70 minutes d’un concert très dense. L’intégralité de leur répertoire sera balayée. Boris, de par sa carrure, occupe quasiment la moitié de la scène, attirant la quasi-totalité des regards sur lui. C’est technique et plus carré qu’un lit dans une base militaire. Du pur bonheur.
Seul petit accroc à mon sens : la salle. Car qui connait les suisses sait que leurs sets ne se résument pas à la seule musique. Et l’absence d’un véritable light show, pourtant propice à rendre les performances de Monkey 3 encore plus hallucinantes (voire hallucinogènes) et à donner à des titres comme « Xub » ou « Electric Mistress » beaucoup plus de relief, se fait sentir cruellement par moment. Il n’empêche que, même sans artifices lumineux, un « Camhell » le fait grave et satisfait pleinement la poignée d’amateurs présents ce soir.
Le constat est donc évident : Lille manque cruellement de salles « intermédiaires » pour des concerts de cet acabit. Mais ce n’est pas la faute aux suisses qui, une fois le set terminé, demandera, par l’intermédiaire de dB, si nous voulons encore un morceau. Of course !!!! et le temps d’un rappel, ils nous emmèneront dans les contrées du far west d’Ennio Morricone.
Stonerpope
La soirée se déroule au Trix d’Anvers, lieu que je ne connaissais pas avant et qui me semble fort sympathique d’entrée. Après quelques marches, et après être passé à l’entrée en annonçant « j’ai gagné deux places sur Desert Rock » (et oui ça fait plaisir!), on découvre le (mini)stand de vente puis la salle : lieu assez petit mais convivial, le bar d’un côté et la scène de l’autre. Scène parfaite pour ce type de soirée, à peine surélevée ce qui permet au public de bien ressentir les impressions du concert.
Samsara Blues Experiment ouvre le bal, et nous délivre un stoner bluesy d’excellente qualité. La première chanson nous met direct dans l’ambiance : des riffs lourds, des solos à tout va et une basse très présente. Le bassiste est déchaîné et les guitaristes ne sont pas en reste. Seul le batteur se démarque avec un style beaucoup plus discret, plus concentré.
On alterne entre des passages blues et des passages bien puissants, tout cela dans la même chanson. Les changements de rythmes sont assez fréquents et cela évite l’impression de monotonie. Avec une touche de jam, le groupe reste carré et après plusieurs minutes d’instrumental, le chant se repose sans aucune hésitation. La dernière chanson du set sera la plus longue, la plus psychédélique et nous laisse sur une excellente impression de ce groupe que je ne connaissais pas auparavant.
Le temps d’une bière et d’une clope sur l’énorme balcon fumeur (quelle bonne idée!) et le prochain concert commence. C’est Lonely Kamel qui prend la suite et qui va nous envoyer du gros son. Du très gros son je dirais même, les chansons sont courtes, mais bien puissantes, un peu à la Acid King ou Truckfighters. Mais étant un peu fatigué du voyage, du gros son et aussi parce qu’il fallait rester en forme pour les deux autres concerts, je reste un peu à l’écart.
Et enfin arrive le groupe je que j’attendais : My Sleeping Karma. Un soundcheck vite fait, une accolade et le groupe entame le concert avec la première chanson de leur premier album. Et tout de suite, on sent que le concert va être bon. C’est simple, mais tellement efficace ! Les membres sont à fond dedans et se font plaisir, ce qui est toujours agréable à voir. A noter, le clavier qu’on n’entend pas toujours mais qui montre le bout de son nez au bon moment. Les chansons s’enchaînent parfaitement, le batteur est toujours aussi incroyable de technique et d’aisance. On aura le droit à seulement deux chansons du dernier album mais cela laisse la place aux anciennes, ce qui n’est pas pour me déplaire. On termine le concert sur “Hymn 72”, chanson très rythmée et intense ce qui nous laisse sur une merveilleuse impression. Ce concert était de loin le meilleur que j’ai vu de leur part et je n’ai qu’un mot pour le décrire : dantesque !
On termine la soirée avec The Machine, jeune groupe néerlandais. Les influences se ressentent immédiatement : Kyuss (en particulier Josh Homme) et Colour Haze. On pourrait penser que le mélange ne peut qu’être bon, mais finalement ce groupe n’aura pas vraiment convaincu. Le concert est quasi instrumental mais manque parfois de punch et étant donné la fatigue accumulée, il en fallait. Une petite touche d’originalité tout de même avec une chanson en 5 temps, fait rare dans notre bon vieux stoner.
Bref, une soirée excellente qui ne me fait pas regretter d’avoir fait 400 bornes.
didif
Stoned From The Underground 2.O(11), c’est comme ça que j’appellerais le festival pendant ces 3 jours de musique lourde et entêtante. En effet, le désormais fameux festival d’Erfurt a fêté ses 10 ans l’an passé, et a décidé de faire peau neuve et de prendre un peu d’embonpoint au passage. La tente abritant auparavant la scène fait désormais office d’abris à un grand bar, au merch officiel et à un groupe de « volksmusik » qui jouait là le samedi matin, pour le plus grand bonheur des amateurs de Monster Magnet. La scène, elle, n’est plus couverte et est trois fois plus grande qu’avant, équipée d’énormes baffles et de jeux de lumières. Le festival gagne d’emblée une aura plus professionnelle et le line-up va suivre la tendance au cours des 3 jours avec pas mal de pointures. Avec un jour en plus au programme, voici un report plus long qu’à mon habitude.
Le jeudi (gratuit!) commencera avec un temps incertain, mais le moral est au beau fixe et l’impatience palpable. Grant National et Drive by Shooting ouvrent les hostilités alors que l’on s’installe encore au camping. On notera un nouveau système de jetons pour les boissons et la nourriture, utilisable à tous les stands dans l’enceinte du festival, qui nous laissera perplexe au début. En effet, tout le monde commence par faire la queue pour faire provision de ces précieux jetons, et les plus assoiffés devront patienter un bon moment avant de passer à autre chose. Mais une fois tout le monde servi, ce n’était plus qu’un détail et tous les jetons restants nous seront remboursés. Professionnels, on va dit.
La pluie se fait plutôt embêtante, mais Valient Thorr s’apprêtent à jouer. Le public est vraiment à fond, Valient Himself tombe la chemise après deux chansons comme à son habitude, et le groupe produit une solide performance sous une grosse averse qui ne semble pas les faire grogner le moins du monde. Au contraire, le déchaînement des éléments semble leur coller au poil et on a l’impression de voir des dieux du rock’n’roll, souverains et tout puissants. Le pit est en transe, trempé, et content.
Pour finir cette première soirée, Karma to Burn remplaceront Gates of Slumber qui ont dû annuler deux semaines plus tôt. Ils joueront un set assommant et absolument captivant. Valient Thorr et Karma to Burn jouent désormais le même soir, alors qu’ils étaient les deux têtes d’affiches du festival deux ans auparavant. On commence à mesurer l’ampleur et la popularité grandissante de l’évènement après une édition anniversaire qui aurait très bien pu rester exceptionnelle.
Vendredi était pour ma part un jour de repos, les concerts commençaient relativement tard et je n’attendais que Jex Thoth au tournant, en gardant un peu de curiosité de côté pour Eyehategod plus tard dans la soirée.
Après une bonne balade ensoleillée dans Erfurt jusqu’à 17h, les concerts commencent enfin. Marant m’ont laissé presque de marbre, mais The Egocentrics et Coogan’s Bluff ont fait mouche. Jex Thoth arrivent en scène et délivrent une prestation plutôt bonne et pour le moins théâtrale du côté de la charismatique chanteuse rousse. J’aurais entendu après le show que ce groupe n’a qu’un jeu de scène pour les sauver, mais j’aime particulièrement le chant et le style envoûtant des compos.
Sans avoir particulièrement accroché à Cowboys & Aliens que j’ai trouvé beaucoup trop lisses et convenus, c’était une autre paire de manche quand Eyehategod sont arrivé. Malgré un discours un peu délinquant immature à base de « Fuck the police » , leur sludge de Louisiane inspire le sérieux et enveloppe la scène d’une aura malsaine. Les riffs seront les plus lourds du weekend, et quelques membres de Church of Misery se joindront à la boucherie l’espace d’un titre pour enfoncer le clou. Impressionnant.
Pour finir la journée, je dois avouer que je n’attendais pas particulièrement My Sleeping Karma que j’ai vu un bon nombre de fois déjà, mais je les ai découverts sous un nouveau jour, de loin sur la butte, à un volume impressionnant. Ça envoyait très fort et ils iront jusqu’à faire sauter les plombs.
Samedi était le jour le plus attendu et aussi celui des plus grosses déceptions… Grandloom et Planet of Zeus ouvrent les festivités de bien belle manière. Chapeau notamment à Planet of Zeus qui jouaient là leur premier concert en dehors de Grèce, comme quoi on passe vraiment du groupe local à la pointure internationale ici.
Glowsun montent sur scène et j’attendais avec impatience de voir de quoi il en retournait en live. Je suis bien forcé de reconnaître que la sauce n’a pas pris du tout, j’ai trouvé cela plutôt mou et trop retenu, quel dommage. Le disque promettait plus de potentiel.
Lonely Kamel m’a ennuyé comme rarement, m’a littéralement forcé à m’endormir au soleil. Je me réveille pour Sungrazer, que j’attendais également de pied ferme, mais le syndrome Glowsun frappe à nouveau. Je les trouve plutôt effacés, une exécution qui ne percute pas, c’est mou. Le son n’était pas terrible non plus avec une guitare très maigre, contrairement à leurs productions studio, alors que c’est aspect des choses n’a posé aucun problème jusqu’à maintenant. Peut-être que la scène était trop grande pour ces groupes?
Mais j’oublie rapidement tout ça pour me concentrer sur le groupe du weekend à mes yeux, les japonais de Church of Misery! Quel concert, quelle violence, quelle présence, les frissons et la bouche béante… Un jeu de scène dément, un son gargantuesque, un chanteur possédé par le fantôme de Black Sabbath.
L’ouverture sur « El Padrino » était jouissive, telle que je l’avais toujours imaginée, cette chanson en live a le pouvoir de violer les conduits auditifs de n’importe quel quidam, même averti. Je noterais toutefois que le dernier guitariste semble être un peu moins à l’aise que le précédent guitariste australien.
On enchaîne sereinement avec un concert tout bonnement parfait de Monster Magnet, pointures parmi les pointures à ne plus présenter. Wyndorf toujours bouffi mais toujours aussi (d’autant plus?) présent, arrive sur scène, y pose ses testicules massifs et joue. Pas de chichis, des tubes, du space rock par pelletés, des riffs qui font mouche, une voix en or et un public acquis à la cause depuis toujours. Un moment qu’on sent très rôdé mais qu’on passe sans broncher un seul instant, ce serait cracher dans la meilleur soupe du monde…
Vibravoid aura l’honneur de clôturer le festival sur une vibe 60’s psyché, un concert plutôt prenant mais la fatigue aura raison de moi et je retourne me coucher sur ce son fort agréable, après avoir échangé mes jetons.
Je donne rendez-vous l’année prochaine, comme tous les ans, sans une seule hésitation. C’est le meilleur festival que je connaisse.
Note concernant le samedi :
Un jeune homme a du être secouru par les pompiers sur les abords du festival, après s’être noyé samedi en fin de matinée dans le lac artificiel accessible au public, ainsi qu’aux festivaliers bien entendu. Il n’a pas survécu, et était selon les rapports officiels sous l’emprise de l’alcool et des drogues. Mes pensées vont à la famille et aux amis, mais il est vraiment regrettable que des gens puissent perdre la vie dans ces conditions, pendant un tel évènement et dans un premier lieu qu’ils ne puissent pas contrôler leur consommation. Soyez responsable…
Jeudi
Grant National 20:00 – 20:45
Drive By Shooting 21:00 – 21:45
Valient Thorr 22:00 – 23:00
Karma To Burn (remplacement de Gates Of Slumber) 23:15 – 00:15
Vendredi
Marant 17:30 – 18:10
The Egocentrics 18:30 – 19:10
Coogan’s Bluff 19:30 – 20:10
Jex Thoth 20:30 – 21:20
Cowboys & Aliens 21:40 – 22:40
Eyehategod 23:00 – 00:15
My Sleeping Karma 00:30 – 01:30
Samedi
Grandloom 14:00 – 14:45
Planet Of Zeus 15:00 – 15:50
Glowsun 16:10 – 17:00
Lonely Kamel 17:20 – 18:10
Sungrazer 18:30 – 19:30
Church Of Misery 20:00 – 21:00
Monster Magnet 21:30 – 23:00
Vibravoid 23:30 – 01:00
Mathieu Springinsfeld
Paris, Bataclan, 25 juin 2011.Où fallait il être à Paris le 25 juin pour avoir chaud? Au festival Solidays? Non… Au concert des Black Eyed Peas au stade de France? Non plus… Au défile de la Gay Pride alors? Et non, bien tenté. Non, hier, l’endroit le plus chaud de la capitale c’était sans aucun doute le Bataclan!
Mais quel concert ! Mais quel concert ! MAIS QUEL CONCERT !
Pour son retour en Europe pour la seconde partie de la tournée après un petit détour par l’Australie et la Nouvelle Zélande, Kyuss Lives! a (qui a dit enfin?) programmé deux vraies dates en France (en plus du Hellfest et des Eurockéennes). Bordeaux le 24 et Paris le 25 au Bataclan.
Il est toujours intéressant de voir un groupe en tout début de tournée et aussi un peu plus tard. C’est ce que j’ai fait avec deux shows à Bruxelles en mars (chronique de Stonerpope sur le site) et ce show du Bataclan en cette fin du mois de juin. Sans être aussi négatif que Stonerpope dans sa chronique, il est vrai que le show de Bruxelles avait un goût d’inachevé et j’avais finalement même préféré le projet Garcia Plays Kyuss pourtant moins rutilant sur le papier.
Le 25 juin au Bataclan, ce fût une totale réussite. Le groupe, le son, le public, tout était parfait.
Déjà la première partie était bien sympathique. Avec un rock stoner assez convaincant, les hollandais de Troy Torino entament la soirée de fort belle manière avec un set que 40 minutes assez énergique. La température ambiante commence à monter mais reste supportable.
20h30, la musique d’intro commence, le groupe entre sur scène et commence son show sur un surprenant « Spaceship Landing ». Pas surprenant que ce titre soit joué car il l’est sur quasiment tous les concerts, mais étonnant que ce soit le morceau d’intro. Habituellement, on a plutôt tendance à débuter avec un titre relativement court et péchu histoire de bien chauffer l’ambiance. Je trouve donc assez culotté d’entamer le concert avec ce titre. Mais quelle réussite, après ces plus de dix minutes j’étais déjà soufflé, conquis.
Le public, malgré la chaleur à la limite du supportable, est hyper réactif. L’ambiance est très bonne. Pour situer un peu les choses, il y avait très longtemps que je n’avais pas vu un public applaudir autant avant le rappel. Considéré comme acquis maintenant, j’ai remarqué que bien souvent le public attendait gentiment que les groupes reviennent sur scène et qu’il n’y avait jamais que quelques fans hardcores pour crier comme des damnés. Et bien ici, ce fût applaudissement nourris pendant la pause, ça fait plaisir. Et que dire de la fin de « Supa Scoopa and Mighty Scoop ». Sur les coups de batterie achevant ce morceau, le public est tellement réactif que Brant Bjork se prend au jeu et en rajoute une bonne dose, le public criant sur chaque coup de cymbales.
Autre énorme moment du concert, sur la partie instrumentale de « Whitewater », John Garcia partage sa bière avec quelqu’un du public avant de partager une bouteille d’eau, puis deux pour finir en distribution de plus d’une dizaine de bouteilles. Le groupe a chaud, le public est en feu. John, totalement liquéfié et c’est peu de le dire, se donne sans compter et après sa distribution de boisson, monte sur la balustrade pour se laisser porter par le public, incroyable. Si vous connaissez un tant soit peu John Garcia, vous savez ce que ce geste représente.
Quelques mots car il le mérite aussi sur Bruno Fevery à la guitare. Loin d’un long discours et surtout d’un comparatif, je vous dirai simplement, en exagérant un petit peu bien sur, c’était qui le guitariste de Kyuss avant déjà ? M’en souviens plus, c’est pas bien grave, maintenant c’est Bruno Fevery, point barre.
Bref, après un rappel écourté mais on leur en veut pas (« Allen’s Wrench » était prévu), le groupe quitte la scène, le public quitte la salle pour aller chercher un peu d’air et de fraîcheur ô combien bénéfique après une telle soirée!
Shinkibo
———————————————- Bordeaux, Krakatoa, 24 juin 2011
Le concert de Bordeaux la veille, même s’il n’a pas rempli cette grande salle qu’est le Krakatoa, rencontre un bon succès (le public est bien tassé, même si le balcon n’est pas ouvert). La set list est peu ou prou la même que celle de Paris, avec 1 morceau en supplément, ce qui est toujours appréciable !
Le public n’est tout de même pas aussi « chaud » (je ne parle pas forcément que de la température) que celui observé à Paris, toutefois. Il faut dire que l’alchimie vient aussi du groupe, or les musiciens sont certes concentré, mais aussi un peu « mous ». Il faut dire que, sans tirer de conclusion hâtive, Oliveri a le regard plutôt « vague », si vous voyez ce que je veux dire, et Garcia commence le concert en quémandant une cigarette rigolote au public…
Rien que ne pénalise le concert toutefois, avec une set list « non festival » qui forcément se concentre très fort sur « Blues for the red sun » (6 titres, soit presque la moitié de l’album), ce qui rend ce projet vraiment « concret »… et accessoirement redore le blason de ce pourtant excellent album.
Même si le concert ne manque pas de temps fort, on notera des impros sympas de Garcia sur des passages instrumentaux, des jams bien gaulées, et globalement un concert bien maîtrisé (je me rappelle d’une transition bien maîtrisée entre « Rodeo » et « 100° » – je ne mettrai pas ma main au feu sur les titres, je n’ai pas pris de notes…).
Plus que le minimum syndical, le groupe ce soir a tout simplement ravi le public, et à l’image de Shinkibo, je suis ravi de la tournure qu’a pris ce projet. Superbe concert.
Laurent
SET LIST DES 2 CONCERTS :
Spaceship Landing
Gardenia
Hurricane
Thumb
One Inch Man
Conan Troutman
Freedom Run
Asteroid
Supa Scoopa and Mighty Scoop
50 Million Year Trip (Downside Up)
Odyssey
Whitewater
I’m Not (prévu à Bordeaux mais non joué)
El Rodeo
100°
————-
Molten Universe
Allen’s Wrench (joué à Bordeaux, prévu à Paris mais non joué)
Green Machine
[Photos : Laurent]
JOUR 3 :
La seconde journée a fait du bien pour se reposer un peu, après un premier jour harassant. Rien de bien excitant ce matin toutefois, si bien que l’on commence à prendre nos marques à partir de midi environ. En effet, il va falloir la jouer fine : deux groupes jouent quasiment en même temps, ça va être chaud…
On commence donc par la tente Terrorizer dans laquelle RED FANG a l’excellente idée de commencer son set 5 minutes plus tôt, son soundcheck étant expédié en quelques coups de médiators. Les américains entament donc leur set et franchement, c’est pas mal du tout. Les riffs sont cinglants, le son est excellent, les zicos à fond dedans… Franchement, ça sonne bien, le concert commence très bien… malheureusement, au bout de 3 titres, je dois quitter la tente au pas de course pour ne pas rater l’autre sensation de la journée, qui joue à quelques centaines de mètres… Je me garderai donc d’apporter un jugement sur la totalité du set, mais ce que j’en ai vu montrait un groupe bien parti pour faire une grosse impression.
A l’inverse de leurs collègues américains, LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL finissent leur soundcheck un peu en retard, je ne rate donc pas une miette de leur set. Très vite, les strasbourgeois me rassureront sur mon choix de planning : quelle qu’ait été la qualité du set de Red Fang, ce concert aura été excellent. Officiant sous la « petite » scène du Metal Corner (une tente de taille très conséquente en réalité, placée juste à la sortie du camping), le groupe rassemble petit à petit les derniers campeurs et l’ensemble des passants et curieux mélomanes. La tente se remplit ainsi progressivement de plusieurs centaines de personnes, et le groupe est bien décidé à ne pas les laisser repartir une fois ferrés. Pour cela, bien conscients qu’une opportunité comme celle-là ne se rate pas (ce n’est pas uniquement une ligne prestigieuse sur un CV) ils tournent à plein régime, comme à leur habitude. Les zicos sont donc à fond dans leur trip, jouent et chantent comme si leur vie en dépendait : il faut voir Billy marteler sa batterie comme un cinglé, Francky et Johnny enchaîner les poses de guitar hero, ou Sonny beugler dans son micro… Choix étrange, même si la plupart des morceaux de la set list sont issus de leur dernier album, le groupe choisit cette opportunité pour jouer quelques nouveaux titres (ou en tout cas des titres qui me sont inconnus), on peut saluer cet excès de couillitude ! Le groupe ayant joué à 200 à l’heure, fatalement il reste 5 minutes au compteur lorsque le set est terminé : à l’arrache, le groupe choisit de conclure avec sa célèbre reprise des Bangles « Walk like an egyptian », propice à échange d’instruments, stage diving, chœurs avec le public, etc… Bref, le groupe et le public repartent avec le sourire, et nous on est bien boostés pour continuer cette journée qui commence sous les meilleurs auspices.
Pour se remettre petit à petit en forme, on passe voir la prestation des genevois de KNUT sous la Terrorizer. Rien de particulièrement passionnant dans ce set d’un groupe que j’ai déjà vu plusieurs fois, il est vrai. Leur metal teinté de sonorités noise et d’influences allant forcément chercher du côté de Neurosis et confrères fonctionne bien, et le public semble progressivement entrer dans le concert. Après une si grosse dose de rock’n’roll, j’imagine qu’il est un peu plus difficile de rentrer dedans en ce qui me concerne ; pour ma part, je passe donc un peu à côté.
S’ensuivent quelques pérégrinations plus ou moins intéressantes sur le site (dur dur la bascule Tsjuder / Duff Mc Kagan !), puis je reviens sous la Terrorizer pour le set très « hypé » de GHOST : tout le monde parle du groupe depuis 2 jours, comme « la » surprise décalée du festival… bien vu ! Pour être décalé, le groupe l’est à tous les niveaux ! Les musiciens sont tous vêtus de soutanes « intégrales » (même leur visage est dissimulé) et le chanteur, grimé en pape proche de la décomposition cadavérique, frontman pour le moins décalé, assure le show par son charisme remarquable (sa voix n’étant pas en reste). Musicalement, difficile de définir la musique du combo scandinave : metal, doom, hard, prog,… tout y passe ! Mais au final, ça joue bien, et les titres sont franchement super bien gaulés : plus d’une fois on se prend à hocher la tête en rythme, surpris par le côté catchy de certains morceaux. Pas uniquement une blague ou un groupe anecdotique, Ghost paraît mériter quelques écoutes vinyliques, et si possible d’autres passages live pour confirmer tout le bien qu’ils ont démontré sur scène.
Après une petite balade (sous le soleil !) à l’occasion de laquelle je constate l’improbable succès public de Cavalera Conspiracy (le public enchaîne les circle pits furieux les uns après les autres), je rejoins assez vite la tente pour assister au set de KYLESA. Eternelle rencontre manquée entre Kylesa et moi, je n’ai jamais été complètement séduit par leur musique. Alors que leurs concerts m’avaient jusqu’ici semblé très « froids », leur musique puissante mais aseptisée, je note aujourd’hui un son plus chaleureux, et des compos plus accessibles, moins hermétiques. Le groupe fonctionne bien, le public est nombreux tassé dans la tente pour assister à leur gig, et les musiciens se donnent bien en retour, et surtout, rendons à César ce qui revient à César, le bassiste Corey Barhorst. Anti-star par excellence, Laura Pleasants reste relativement en retrait en terme de présence scénique. La double-batterie ne m’a toujours pas convaincu, mais au final, le set laisse un excellent souvenir. Rien de transcendant toutefois, et pas non plus selon moi à la hauteur du culte voué à ce groupe.
GRAND MAGUS prend la suite sur la même scène, avec une configuration plus modeste : une basse, une batterie, et JB au chant + guitare. Depuis quelques années, le groupe du suédois nous pose un cas de conscience certain : alors que leurs premiers albums d’excellents stoner / doom nous avaient collé de sérieuses mandales à leur sortie, petit à petit le groupe s’était orienté vers un heavy metal très traditionnel, qui ne laisse désormais plus vraiment de place au stoner (une tendance que l’on observe à l’identique chez son ex-groupe d’adoption, Spiritual Beggars). D’ailleurs (je peux me tromper, n’ayant pas analysé la set list en détail), le groupe ne joue durant son set aucun titre issu de ses deux premières perles, préférant servir à un public d’aficionados de nombreux extraits de ses derniers albums. Objectivement, force est de constater que non seulement JB chante merveilleusement, mais que ses soli et rythmiques de gratte sont impeccables, et la musique du groupe est vraiment superbement exécutée. Subjectivement, en revanche, on est en train de faire notre deuil…
La tension monte petit à petit en attendant les mythiques GOATSNAKE, et atteint même son paroxysme quand, 10 minutes après le début supposé du set, le groupe n’est toujours pas sur scène… On peste devant ces 10 précieuses minutes de musique gâchées ! Heureusement, le quatuor monte sur scène et surprise derrière la basse, le frenchy Guy Pinhas ! Etant un gros branleur, je n’avais pas noté dans les communiqués que le groupe revenait sous sa formation initiale… [Parenthèse perso : à sa vue, alors que je prenais mes premiers clichés, j’ai eu un flashback redoutable : fin mai 2001, soit il y a presque exactement 10 ans de cela, je faisais mes premières photos de concert à Los Angeles, devant Acid King… et Guy Pinhas à la basse ! Le trip…] Très vite l’artillerie lourde est lancée, et la basse ronflante de Pinhas commence à labourer les conduits auditifs avec une efficacité de métronome sur le magnifique « Flower of disease » : un titre complexe, aérien et heavy, emblématique de la musique du groupe. Lorsque Pete Stahl monte sur scène, vêtu de vêtements de ville d’une banalité stupéfiante, son charisme naturel fait pardonner en 10 secondes le retard du groupe, et envoûte instantanément le public. Le voir vivre chaque morceau à fond, arpenter la scène de long en large, venir à la rencontre du public pour partager sa musique, participent à son aura. Clairement, le public lui mange dans la main, tout le monde est aux anges. Son organe vocal exceptionnel, avec ses tonalités nasillardes si caractéristiques et sa puissance, ne sera pas une seule fois pris en défaut. Greg Anderson sur le côté est à fond, il sourit, prend la pose, et globalement, assure ses montagnes de riff sans effort. Lorsque l’on ouvre à nouveau les yeux, un filet de bave au bord de la lèvre, le groupe a déjà joué plusieurs titres comme dans un rêve : en vrac, « Innocent », « Slippin’ the Stealth », « The Dealer », « IV »… Bref, une set list de rêve qui s’en va piocher dans tous les albums du groupe. Goatsnake, sur ce set, a montré un savoir faire remarquable, et surtout a démontré que le stoner le plus pointu, lorsque joué avec passion et talent, pouvait transporter des foules. Ce qui fut fait. La claque.
Il faut bien une grosse heure pour se remettre du choc, ce qui fut mis à profit pour aller voir un bout de Judas Priest et avaler quelque victuaille pour se remettre de nos émotions. Tranquillement l’heure du set de ELECTRIC WIZARD arrive. Lorsque l’on voit le groupe finir son soundcheck sous les projecteurs, on sourit de soulagement, trop frustrés que l’on est à chacun de leurs sets de les voir évoluer dans une pénombre du plus profond ennui. On déchante vite quand, dès les premiers accords, les lumières s’éteignent pour baigner la scène dans une torpeur rougeâtre imbuvable. Le paradis du photographe, en gros… Le groupe a en réalité trouvé un bon moyen de mobiliser le public sur l’ensemble de son set : diffuser un vieux film porno non stop en arrière plan de la scène. Mouaip. Au final, sans doute toujours sous le coup de l’uppercut Goatsnake, le set de EW me paraît un peu fade : probablement pas un groupe pour festival (même si ça avait bien fonctionné ici même il y a deux ans).
Pudiquement, je passerai rapidement sur la prestation pour le moins décalée de HAWKWIND. J’aurais adoré écrire ici que leur sens du second degré avait fait mouche et que l’on s‘était bien marré. Sauf que même si l’humour est bien présent, l’amateurisme des effets visuels (des danseuses à peine grimées montées sur des échasses pour simuler des aliens…) et la prestation globale (que l’on dirait totalement échappée de scènes coupées de Spinal Tap) laissent un sentiment plus proche de la pitié que du sourire compatissant. Par ailleurs, les musiciens sont vraiment (trop ?) vieux, et leur space rock complètement assumé, même s’il garde une dose de groove bien présente, est très daté et l’on peine à accrocher. Evidemment, persuadés de cartonner (à tort), le groupe dépasse de 15 minutes son horaire de fin… Grrr…
De fait, je regrette un peu de ne pas avoir été voir Ozzy à la place de Hawkwind (ça n’aurait pas changé grand-chose à la moyenne d’âge, notez) mais il est trop tard désormais : il faut rester sur place pour s’assurer d’être aux premières places pour KYUSS LIVES !. De manière assez stupéfiante, le « phénomène » déjà rencontré l’an dernier au même moment se produit à nouveau : sans parler de l’atmosphère littéralement électrique qui précède le concert, on voit se masser sur le bord de la scène et derrière (en coulisse) des dizaines de curieux et d’amateurs (un phénomène pas constaté une seule fois en 3 jours de festival). Evidemment, le groupe monte sur scène 15 bonnes minutes plus tard que prévu, et entame son set avec un libérateur « Gardenia », permettant à Garcia de soigner son entrée après un long tour de chauffe de ses musiciens. Concentré, Oliveri reste sur son côté de la scène et soigne ses lignes de basse. Son jeu au médiator finalement ne choque pas tant que ça (même si l’on ne peut que regretter la rondeur et la profondeur du son de Reeder). Quant à Fevery, il ne bougera quasiment pas de tout le concert, affichant l’assurance franche et le charisme d’une sole meunière. Ce qui ne signifie pas qu’il joue mal, bien au contraire : les lignes de guitare sont maîtrisées, et les andouilles qui le comparent à Josh Homme devraient se repasser quelques bootlegs live de Kyuss et compter les pains du grand rouquin ! (ça c’est le problème avec une armée de pseudo-fans qui ne connaissent le groupe que via leurs albums à la production impeccable – mais c’est un autre débat). Enchaînant avec « Hurricane » et « One Inch Man », le groupe choisit de contenter sa fan base et de viser le KO au premier round. Ensuite seulement, le groupe pioche dans son unique album « légitime » (rappelons que « Blues… » est le seul album de Kyuss avec Bjork et Oliveri) via « Thumb » et « Freedom Run ». Puis s’ensuivent des titres issus de leurs trois derniers albums, en vrac… Garcia, lui aussi plutôt sérieux ce soir, assure, tout simplement : ayant retrouvé sa voix d’antan (ou presque), il est infaillible. Quant à Brant Bjork, on avait simplement oublié, derrière le modeste guitariste, quel excellent batteur il est : carré, solide, il assure sa part du job sans soucis. Certes, il n’y aura pas ce soir la « magie » que d’aucuns pouvaient espérer, mais au final, voir la tente Terrorizer dégueuler de monde à 2h du mat’ après 3 jours de festival, remplie de fans et de néophytes en train de danser sur place avec le sourire, c’est une part de magie que l’on ne peut pas négliger.
Des concerts plein les oreilles et les yeux, on quitte cette édition du Hellfest avec un grand sourire : même si tous les groupes n’ont pas tenu leurs promesses, l’affiche dédiée au stoner était, cette année encore, d’une qualité remarquable, et n’a pas déçue. Espérons que le succès rencontré à nouveau en 2011 poussera l’organisation à renouveler l’expérience de manière aussi « pointue » l’an prochain. Et du coup, on espère y être aussi pour vous en faire part et si possible vous y retrouver !
Laurent
[Photos : Laurent]
—————————————Comme pour la chronique des 2 premiers jours du festival, nous souhaitions vous apporter la vision complémentaire du « reste » du festival par l’intermédiaire de Daniel, qui a arpenté pour nous les autres scènes du festival…
Quand on dit du Hellfest que c’est un festival de métal, c’est vraiment pour dire tous les genres mélangés ! Ce même jour j’ai commencé à 11h par du flamenco métal ! Et oui il fallait le faire, IMPUREZA nous a donné ça . Ca sonnait bien finalement, assez curieux le mélange tout de même…
Ensuite j’ai filé vers la Main stage 2 pour voir les incroyables TURISAS, avec leurs peintures de guerre et costumes tout comme il fallait (style Pagan metal). Au niveau musical, j’ai trouvé assez classique. Le public était déjà bien présent à midi pour cette nouvelle journée.
Profitant d’une pause dans la tente VIP nous avons pu voir un groupe étrange, non identifié, qui nous produisait de la Dance Métal ou plutôt du Disco avec du métal. Des reprises de dance version Hardcore metal. Excellent !
J’ai vraiment adoré la prestation de CAVALERA CONSPIRACY. Ils ont été super bon pour générer une super ambiance dans le public. Tout le monde a bougé, même au fond. Et une poussière… terrible ! Les frères Brésiliens ont été très bons.
En suivant, Mr BIG proposait là encore un tout autre style dans ma journée Métal. Beaucoup de technique, un très joli son, très propre. Rien à dire là dessus. On sent la référence ! En revenant dans le carré VIP nous avons pu assister à un tout autre show, celui des SIRENS (que nous avions pu voir partiellement dévêtues lors d’une brève apparition sur la stage avec Rob Zombie). Charmantes ces dames…
Le soleil commençait a se coucher pour voir JUDAS PRIEST. Toujours autant de public : les deux scènes sont noires de monde, impossible de s’approcher. Mais heureusement l’écran géant est là. Et la bonne sono. Donc d’assez loin j’ai suivi notre bon vieux Judas… avec les bons vieux classiques. Du bon heavy métal, très bien interprété. Le nouveau guitariste ne m’a pas choqué, le père Downing est presque oublié !
Quant à Ozzy, lui aussi accompagné d’un jeune guitariste performant, son set est bon, et assure le minimum syndical : une part de classiques de sa propre discographie, une part de bon vieux Sabbath. Sa voix est correcte, l’interprétation est correcte, et le concert, au global, pas mauvais, mais rien d’extraordinaire.
Voilà qui clôt bien ce festival, avant d’aller finir de se rincer les oreilles sur Kyuss Lives !. Mais c’est une autre histoire !
Daniel
[Photos : Laurent]
JOUR 1 :
On ne le dira jamais trop : les horaires du Hellfest cette année frisaient l’indécence. De fait, faire jouer le premier jour du festival les excellents Hangman’s Chair et les furieux Valient Thorr respectivement à 10h30 et 11h relève du pur sadisme, limitant leurs concerts à un public encore rare. Bingo, je les rate, avec une profonde amertume !
Quand j’arrive sur le site sous un temps grisâtre, je fonce donc vers mon lieu de villégiature préféré du week-end, la Terrorizer Tent, qui accueille les premiers riffs de MY SLEEPING KARMA. Quelle belle introduction pour le week end, finalement ! Le stoner racé à tendance psychédélique du quatuor allemand est vraiment accrocheur. Alors que je m’attendais à un set atmosphérique (entendez « mou et ennuyeux ») je ploie pendant une grosse demi-heure sous une montagne de riffs et de morceaux superbement ficelés. Effectivement très portés sur les ambiances ensorcelantes (l’apport du discret claviériste est indéniable), jamais le songwriting et l’efficacité des titres n’est négligée. Plus surprenant encore, les musiciens se donnent à fond sur scène et vivent sincèrement leur musique, leur attitude et leurs sourires ne trompent pas. Le set défile bien trop vite et donne clairement envie de découvrir ce groupe sous format vinylique. Bonne entrée en matière !
Après un petit break « non stoner », KRUGER représente une parenthèse assez agréable. Les suisses sont là pour défourrailler, et même si le genre musical du groupe les éloigne un peu de nos sonorités de prédilection, il est probable que les fans de Desert Rock à l’esprit ouvert soient susceptibles d’apprécier leur musique. Evoluant dans une sorte de post-hardcore-noise-bidule assez élaboré, le groupe est clairement ancré dans une mouvance typiquement suisse (Shovel, etc…) et peu aussi occasionnellement rappeler Neurosis ou Capricorns. Le groupe soigne sa présence scénique, baigné dans une brume artificielle et des spots à contre-jour, dirigés par leur charismatique vocaliste Reno. Ca joue bien, c’est sincère, et le public suit bien.
Cet intermède passé, on se tient prêts pour la prestation attendue de CHURCH OF MISERY. Les doomsters japonais sont rares sur scène en nos contrées, ce qui est fort dommage au vu de la pêche qu’ils ont ! Le chanteur Yoshiaki Negishi est monté sur ressort, se contorsionne dans tous les sens et vient vomir ses lyrics « serial killeresques » jusque dans le public dès que l’occasion lui en est donnée. On ne s’ennuie pas ! Les autres musiciens sont bien plus statiques malheureusement, même si la touche « désabusée » du bassiste Mikami est distrayante, portant son instrument au niveau des chevilles et grattant les cordes sur le manche, au rythme lancinant et roboratif des titres du groupe. Musicalement, le son est excellent, et les titres doom old-school (entendez par là plutôt mélodiques que dronesques) passent bien. Bonne prestation, même si on attendait peut-être quelque chose de plus « marquant » (pour être honnête on attendait un concert culte !)…
Après une petite pause, les choses sérieuses commencent avec un EYEHATEGOD placé de manière assez surprenante assez tôt sur l’affiche (le groupe jouait sur la main stage à un horaire très raisonnable il y a deux ans). Peut-être un simple problème de synchro pour le père Bower qui partage ses tâches avec Down ? Toujours est-il que le set du groupe apparaît un peu moins enflammé que celui, débridé, d’il y a deux ans. Les zicos apparaissent plus « intériorisés ». Notons que la courte durée du set (45 petites minutes) ne participe pas à la nécessaire immersion dans l’univers sludgy du combo louisiannais. Plus de 12h après l’heure de mon réveil, peut-être est-ce aussi le premier coup de barre qui m’a laissé circonspect ?… Dommage, on passe un peu à côté.
Un court instant plus tard, il est temps de se préparer à l’une des plus grosses déflagrations de la journée, avec le set de KARMA TO BURN. Le sourire jusqu’aux oreilles, Will et Rich s’emparent de leurs instruments et décochent les premiers accords de « 36 », et ça bastonne très fort, tout de suite. C’est carré, efficace, sans gras. La set list est impeccable, et les morceaux s’enchaînent sans temps mort, le groupe optimise son créneau horaire en faisant rentrer au forceps une grosse dizaines de chansons taillées dans la pierre. Les titres du dernier album fonctionnent bien (« 47 », « 49 ») tout comme les extraits de « Appalachian Incantations » (« 41 »). Forcément, le final sur « 32 » mais surtout sur l’apocalyptique « 20 » mettent un coup de semonce à cette fin d’après-midi, et montent la barre un peu haut pour les successeurs sur l’affiche… Grosse performance, KTB nailed it.
Je me vois contraint de quitter le set de Karma sur le dernier morceau pour tenter d’aller voir DOWN. Malheureusement, pour des questions d’organisation et de logistique propres aux photographes, je n’ai pas pu assister à la moitié du set du groupe. Suite à cette frustration, le climat maussade (une pluie fine et vicieuse arrose régulièrement Clisson) n’aidant pas, j’ai été assister penaudement à la fin du set, sans conviction. Subjectivement, Down semblait un peu en mode automatique. Il n’y a guère que Pepper qui se donne à fond. La set list m’a en tout cas fait plaisir, avec pas mal d’incursions dans leur premier méfait « NOLA ». Paradoxalement, le sentiment d’un groupe « en roue libre » est confirmé par la conclusion sur « Bury me in smoke », qui a vu se succéder une demi-douzaines de musiciens différents… sans que l’on n’entende concrètement la moindre rupture de transition d’un musicien à l’autre ! Moment fun finalement, mais ma légère amertume l’emporte… Ca manque un peu de « vie » sur la main stage, vivement le retour bien au chaud sous la vibrante tente Terrorizer…
Après un petit passage « nostalgie » avec les bourrins méticuleux mais furieux de Meshuggah (bon set), retour sous la Terrorizer pour assister au set mi-figue mi-raisin de CORROSION OF CONFORMITY. Soyons honnêtes, le désormais trio profite d’un vague quiproquo pour atterrir aussi haut sur l’affiche sur des festivals de cette trempe : gageons que si tout le monde savait que le groupe n’est composé « que » de son line-up d’origine, et ne joue « que » des morceaux de ses deux premiers médiocres albumps, peu de monde se serait déplacé. Preuve en est la maigre poignée de fans qui chantent les titres, dans le public (sans doute les seuls qui ont acheté ces disques à leur sortie), tandis que les autres ne comprennent pas l’absence de Pepper Keenan (on les avait pas prévenus ??). La démarche pourtant honnête et intègre du groupe (ils pourraient jouer des titres récents sans Pepper) ne produit pas pour autant un set mémorable. Il faut dire que l’allure « vieux surfer » de Woody, ses mimiques de clown, et le jeu de basse austère de Mike Dean ont toujours apporté un côté « décalé » au groupe, qui détonne dans un festival de metal. Heureusement, le « miracle » se produit alors que l’on note la discrète présence de Pepper sur le bord de la scène (avec d’autres membres de Down) : pour conclure le concert, l’ancien frontman du groupe attrape une guitare avec un grand sourire pour jouer avec ses potes « Vote with a bullet » (étrange choix d’un titre issu d’un album sans Mike Dean, même si c’est un classique du groupe). D’un seul coup, la tension monte d’un cran, et le plaisir de Pepper de jouer avec ses potes fait sincèrement plaisir à voir ! Du coup, le set finit très bien (et Pepper sauve la mise).
Pas le temps de se reposer, CLUTCH est en train de brancher ses amplis sur la scène. La tente est blindée quand le groupe entame le set par l’un de ses titres les plus péchus, « The mob goes wild ». Le message est clair : on rentre dans le lard direct et on tient le public par la gorge pendant 50 minutes. Après le premier uppercut, Clutch balance une doublette groovy avec « Profits of doom » et « 50,000 Unstoppable Watts ». Le public est clairement à fond, ce qui fait plaisir à voir. Même si Sult et Maines restent quasi imperturbables, les voir débiter à la chaîne leurs soli, riffs et lignes de basse impeccables laisse rêveur. Heureusement, comme d’habitude le sieur Gaster est à fond dans son trip et surtout Neil arpente la scène de long en large en hurlant dans le micro, ce qui suffit à assurer la présence scénique attendue. Après les premières mesures de « Gravel Road », le groupe, à son habitude, se sert du lit rythmique impeccable de ce titre pour jammer pendant quelques jouissives minutes. Le sans faute continue, avec « Freakonomics » pour introduire la déflagration finale : « Cypress Grove » puis « Electric Worry » (enchaîné comme sur l’album à « One Eye $ »), soit encore l’un de leurs titres les plus efficaces, mais pour finir cette fois. Bref, une set list taillée pour faire saigner, et ça a marché. Clutch a vaincu plusieurs centaines (milliers ?) de personnes, KO debout, le sourire aux lèvres en quittant la tente…
Vaguement curieux, je fais un passage par Rob Zombie, mais je préfère rejoindre la tente Terrorizer pour un peu plus « de sensations » avec le set des MELVINS. Je vais pas vous la faire, moi et les Melvins c’est une histoire d’amour manquée, un truc qui n’a jamais complètement marché. J’ai probablement essayé les albums les moins « accessibles », j’étais peut-être pas dans le bon état d’esprit, etc… Bref, toujours est-il qu’il me serait impossible de reconnaître beaucoup de leurs chansons. Néanmoins, force est de reconnaître que sur scène, il y a quelque chose qui se passe. Se reposant sur sa configuration rythmique « traditionnelle » de 2 batteries et une basse, c’est bien Buzz qui attire les regards : avec sa mythique touffe capillaire désormais grisonnante, le charismatique leader assure. Sur le côté de la scène, la moitié de Down est là, y compris le père Anselmo, qui se conduit comme un gros con ivre mort. L’apport de la double batterie est marginal (toutes les parties sont doublées), mais l’expérience musicale est probante, et le public est aux anges.
A l’horaire indécent de 1h du matin (après une journée de 20 heures d’affilée et quelques sacrés concerts dans les pattes), MONSTER MAGNET prend enfin la scène pour finir la journée. Le groupe démarre avec le désormais habituel « Nod Scene » : cette entrée en matière marche bien lorsque le groupe est headliner, mais s’avère un peu molle sur un concert court en festival, pour lequel on aimerait voir un groupe la bave aux lèvres, prêt à tout donner pour montrer ce qu’il a dans le ventre. Idem, « Tractor » et « Dopes… » sont de super titres de Space Rock, mais pas vraiment des titres pour emballer un public fatigué et un peu ramolli… La suite est à l’avenant : pas mal de mid-tempo, des titres aériens ou heavy plutôt lents… Une set list idéale à mon avis pour les fans, mais, dans le cadre d’un festival metal, devant un public qui en partie ne connaît pas le groupe et qui hésite entre rejoindre le camping et rester un peu plus devant un dernier concert, est-ce la set list qui convenait ? Clairement, ça commence à être dur pour votre serviteur, et après 5-6 chansons, j’ai plié les gaules…
A suivre…
Laurent
[Photos : Laurent]
—————————————La richesse du Hellfest ne se limitait pas cette année encore aux super concerts de la Terrorizer Tent, effectivement très orientés stoner. Pour cette raison, nous avons souhaité compléter cette chronique Desert-Rock d’un point de vue « festivalier » complémentaire via notre envoyé spécial Daniel, afin de mieux retranscrire l’ambiance générale et l’expérience musicale complète !
Et c’est reparti pour 3 jours de Métal non stop !
Pour ce premier jour, le temps est grisâtre… j’espère qu’on n’aura pas de pluie. Le site est comme à son habitude, composé de deux grandes scènes et de deux tentes, avec le coin VIP et le marché. Une fois mes habitudes retrouvées, je me suis dirigé vers le premier groupe de la journée : Architects. Bonne musique, un metal technique rageur tendance « metal core », rien de sensass non plus. Dur de jouer dans les premiers.
Je suis resté dehors pour enchaîner avec The Dwarves…. Les déjantés punks ricains menés par un Blag Dahlia déchaîné, ne se limitent pas à un punk rock binaire, et proposent pas mal de technicité dans leurs accords… Cela m’allait très bien pour commencer.
La pause du midi a fait du bien pour recharger les batteries. Je ne connaissais pas Dagoba, notre groupe Frenchie ! Ils ont bien tenu la scène, le public a adoré. J’ai beaucoup apprécié leur set.
La journée a été maussade. Soit on mettait le K-way, soit on se retrouvait en tee-shirt car le soleil frappait fort. Puis surtout quand il pleuvait, tout le monde partait se réfugier sous les tentes. Heureusement que la tente VIP existe ! Toujours aussi agréable cet endroit, un bon coin où l’on est peu dérangé. Et ça été le cas pour Meshuggah, qui a quand même bien assuré, sous une pluie assez forte… pas top tout ça.
Iggy, lui, n’a pas eu de pluie ! Heureusement, car fidèle à son habitude, il est torse nu sur scène. Ah, du bon Iggy Pop, avec quelques classiques des Stooges qui n’ont pas pris une ride. L’éclairage était parfait. Lui se démenait devant ses 10 000 spectateurs ! Une super presta, même si le reste du groupe était un peu mou.
Le meilleur de la journée a quand même été Rob Zombie. Comme par hasard, le ciel nocturne s’est dégagé, et nous avons pu voir une scène en entier, avec notamment des pieds de micros faits avec des os de squelettes… Cela promettait ! Puis ils sont rentrés sur la scène avec l’énergie d’un jeune groupe de metal ! Quelle prestance. Les costumes sont de toute beauté. Et les morceaux (du White Zombie et Rob) sont excellents ! Un vrai régal.
Pour finir, Mayhem, pour moi, a été vraiment décevant. J’étais trop loin, avec pas beaucoup de son. Quelques flammes heureusement, mais sinon c’était mou. N’étant pas expert en Black Metal, je me garderai bien de juger la performance…
JOUR 2 :
Deuxième jour, avec le premier groupe de la journée : Crucified Barbara. Nous voulions voir un groupe de filles, avec tout ce qu’il faut pour apprécier. Nous n’avons pas été déçus… Peut-être que je suis passé un peu au travers de leurs morceaux (qui m’ont semblés assez fade…), mais finalement leur physique a fait le reste !
Le temps a été beaucoup plus clément que la veille. Je me suis baladé dans le site, pour faire une pause Metal Market entre 12h et 14h, afin surtout de profiter un peu du calme. Tout est relatif… Mais la poussière commence aussi à arriver dans cet endroit. Avec Your Demise, je suis tombé en arrêt sur les 4 dernier morceaux du groupe. Une folie dans la Tente Terrorizer !!!! Une sacrée poussière aussi dans la tente ! Du très très bon hard core. Mais si j’ai bien compris la programmation, toute la journée dans la Terrorizer, ça va bouger !
Les violoncelles d’Apocalyptica, ont adouci quelques temps mes oreilles. Ils ont vraiment le don d’attirer les foules. Un monde de dingue devant la Main Stage 1. Ils ont bien sûr fait des reprises, mais aussi ont joué des titres leurs derniers albums.
Après le repas, j’ai enchaîné sur Kreator. Ils ont joué un bon thrash métal, sans surprise, mais efficace.
Pour Scorpions j’ai réussi à me placer correctement (en attendant 1h devant la scène). Et là premier couac de la soirée. Les rouages du Hellfest ont un peu patiné… 1/4 d’heure de retard… Je sais on devient exigeant. Mais comme jusqu’a présent tout fonctionnait bien… Puis quand même, les premiers morceaux m’ont déçu. Je pense qu’ils avaient un problème de son, ou alors c’était moi, trop sur le coté ? Il n’empêche qu’ils n’avaient même pas de décors, ni d’effet visuel. Dommage. Sur ce, je suis rentré retrouver l’équipe.
[A suivre…]
Daniel
[Photos : Laurent]
Pour cause de couvre-feu à 22h précises, les concerts du jour au Celtic Pub commencent tôt, dès 20h, ce qui perturbe un peu Los Disidentes Del Sucio Motel (jouer à l’heure de l’apéro, imaginez !). Pour autant, l’entame de set ne souffre pas de faiblesse : malgré une salle en train de se remplir petit à petit et une scène étrangement baignée par la lumière du jour, le groupe prend rapidement confiance en interprétant les deux premiers titres de son album, « Sir Dany Jack » et « All Alone ».
Le set défile tandis que progressivement le groupe rentre bien dedans et devient vite bouillant : tandis qu’un public bon enfant remplit convenablement ce sympathique pub de faible capacité (plusieurs dizaines de personnes), le groupe se donne sur la petite estrade comme s’il était sur les planches de Bercy devant 20 000 personnes ! Quelques morceaux plus rares viennent émailler une set list largement constituée de titres de leur excellent 1er album, passant de titres ultra-rapides (« Under the sun of New Mexico ») à des mid-tempo bien heavy (« Brotherhood ») sans jamais perdre en intensité, jusqu’à une reprise du « Helter Skelter » des Beatles. Pour agrémenter la présence scénique du groupe, le shériff évolue sur scène, dans le public, renforçant l’ambiance fun qui se dégage du concert, clairement partagée par le groupe. Super concert d’un groupe qui clairement ne se cantonne pas à de superbes compos vinylisées, mais confirme son talent en bouffant la scène comme peu de groupes savent le faire.
Quelques minutes à peine suffisent à permuter les groupes et à permettre à Water Pipe Cult de dégainer ses premiers accords. A noter que les deux groupes amis ont partagé la scène quelques dates ces derniers jours, et ont alterné l’ordre de passage. Le ton change quelque peu avec WPC, qui s’affirme sur une tonalité un peu plus « sérieuse » (même si, durant tout le set, les Disidentes n’ont pas manqué de participer activement au concert dans la bonne humeur, depuis le public). Les titres du groupe, moins « in your face » que LDDSM, ne déçoivent pas : compositions aux structures variées, riffs véloces, clavier efficace, du groove à revendre…
L’interprétation ne souffre pas vraiment de critique, et scéniquement, tandis que les guitaristes et bassiste sont quelque peu statiques (concentrés), c’est clairement Caroline, chanteuse montée sur ressort, qui mène la barque : elle arpente la scène de long en large, va chanter dans le public, monte sur les tables, initie un pogo avec les membres de LDDSM… Le set un peu court (comme Los Disidentes, un peu moins d’une heure) se termine pied au plancher, la bave aux lèvres pour le groupe, et le sourire sur le visage pour le public !
Deux excellents concerts, bon esprit entre les groupes, bonne ambiance, pub sympathique… Une soirée qui méritait le déplacement ! Bravo et merci aux groupes d’avoir osé s’aventurer aussi profondément en terres sudistes !
Laurent
Pour leur tournée dédiée au premier album, les Queens of the Stone Age ont prévu deux dates en France, Paris et Strasbourg. Depuis le début de la tournée européenne de l’eau a coulé sous les ponts, Josh répète à qui veut l’entendre qu’il en a assez de jouer le premier album chaque soir. C’est donc avec une certaine appréhension que j’attends le concert du jour. Après un merveilleux show en début de tournée (Ancienne Belgique, chroniqué sur le site) et un show assez spécial en milieu de tournée (Eindhoven, le 14 mai) pour cause de public amorphe me voici devant l’Olympia pour mon troisième et dernier concert.
L’Olympia ? Lors de l’annonce de la tournée j’avais été déçu d’apprendre le choix de cette salle. En effet, la quasi totalité des dates étaient programmées dans des salles tournant autour de 1 000 personnes (1 500 dans le pire des cas) et nous voici ici avec une salle pas si petite. Cette réflexion venait du fait que je n’avais jamais eu l’occasion de voir un concert dans cette salle car avouons le, elle est à la hauteur de sa réputation.
Le groupe de première partie était le même sur toute la tournée, les Dough Rollers. Beaucoup se demandent encore pourquoi eux ? Un rock 50’s/60’s très typé qui ne transcendera pas la foule présente. Même leur pourtant très réussie reprise de « Killing Floor » de Howlin’ Wolf n’obtiendra que des applaudissements bien polis. Bref, les fans sont là pour les Queens, donnez nous les Queens !
Après un petit entracte, les voici les voilà, les « vedettes américaines » de la soirée.
Le public a l’air bien chaud et c’est là une excellente nouvelle. Plus le public est bouillant, plus le groupe, et en particulier Josh Homme, se donnera à fond. La première note n’a pas encore retentie que cela crie, hurle et applaudit à tout va. Et nous voilà partis pour une soirée mémorable, un des sommets de la tournée à n’en pas douter (à en juger par moi-même ayant fait trois dates, et d’autres ami(e)s ayant fait jusqu’à cinq dates !). Pour connaître les attitudes du rouquin sur le bout des doigts, tous les signes d’un bon concert étaient présents. Tout d’abord un Josh qui parle au public assez régulièrement et qui bouge sur scène en utilisant au maximum l’espace (il passe « Hispanic Impressions » monté sur je-ne-sais-quoi à côté de la batterie). Ensuite une interaction directe avec son public, n’hésitant pas à répondre à quelques cris lancés à la volée ou demandant même à plusieurs reprises d’allumer les lumières de la salle pour voir le public (chose assez rare).
L’interprétation du premier album est un modèle de maîtrise. Alors oui, il serait étonnant du contraire en jouant la même chose dans le même ordre chaque soir. Mais le feeling fait toute la différence. Certes le groupe est en exercice imposé et comme l’a déclaré Josh, cela commence à être lassant. Mais cela ne l’empêche pas d’insuffler à sa performance ce petit plus qui fait toute la différence.
Alors que certains fans, en particulier sur la tournée nord américaine, se plaignaient d’être entourés d’un public très peu au fait du concept de la tournée et plutôt fan de « No One Knows » que de « You Would Know », ici la question ne se pose même pas. Chaque titre du premier album est accueilli par des cris et applaudissements nourris et sincères. Plus le public est chaud, plus le groupe est bouillant. Or plus le groupe est bouillant, plus le public est brulant. Et tout cela va crescendo jusqu’à une version hallucinante de « You Can’t Quit Me Baby » de 10 bonnes minutes. Il faut dire que la sauce est particulièrement bien montée avec des versions mémorables de « Mexicola » ou « The Bronze » (juste pour ne pas citer tous les titres !).
Un peu plus d’une heure après le début, le groupe quitte la scène. Chaque personne ici présente en a déjà eu pour le moindre centime dépensé pour venir assister à ce show.
La seconde partie du concert va commencer, certains auront le droit à leur single préféré (au choix « Little sister » ou « No One Knows »), d’autres auront leur chanson fétiche (« Monsters in the Parasol », « Go with the Flow »), d’autres n’auront rien du tout car trop rêveurs (exit les « Fun Machine », « Infinity » et autres « Born to Hula »). Mais qu’on ne vienne pas me dire que la seconde partie du concert n’était pas excellente. À l’image de ce que j’ai pu dire pour le concert de Bruxelles, le groupe est tellement en forme qu’il pouvait jouer n’importe quoi, n’importe quel single, c’est du bonus et on y prend plaisir. La preuve avec ce « Turnin’ on the Screw », titre pour lequel j’avais commencé ma chronique de Era Vulgaris par ces quelques mots « Voilà que commence le long défilé des déceptions que va m’apporter ce disque… ». Et pourtant, ce long passage instrumental, rien que d’en parler j’en ai des frissons…
Le groupe quitte la scène une nouvelle fois. À Eindhoven, c’était pour ne plus revenir. Ici, il reste encore un final dantesque à exécuter. On commence avec un « Go with the Flow » d’une puissance phénoménale. Ensuite notre ami Josh demande de choisir entre « No One Knows » et « A Song for the Dead ». Devant les cris, le groupe jouera les deux. Certains pourront se dire que c’était prévu mais j’ai fortement l’impression que non. En effet, après avoir proposé les deux titres et entendu le public hurlait, Josh dit « A Song for the Dead ». Le bassiste comprenant que c’est le titre choisi entame les premières notes de basse. Mais là, Josh redemande pour « No One Knows » et face à un public déchaîné, nous annonce alors qu’ils feront les deux. Et quelles versions ! Le public se dit bien que cette fois-ci c’est la fin et profite de ces deux derniers titres pour extérioriser tout le plaisir ressenti durant ce show qui restera dans les annales. Le concert se termine et j’ai franchement l’impression d’avoir assisté à l’un des meilleurs concerts de QOTSA depuis très longtemps, mais surtout à l’un des meilleurs concerts de ma vie, et je suis certain de ne pas être le seul.
[Photos : Laurent]
Set list :
Regular John
Avon
If Only
Walkin’ on the Sidewalks
You Would Know
How to Handle a Rope
Mexicola
Hispanic Impressions
The Bronze
Give the Mule What He Wants
I Was a Teenage Hand Model
You Can’t Quit Me Baby
——————-
Monsters in the Parasol
Turnin’ on the Screw
Into the Hollow
Make It Wit Chu
Little Sister
——————-
Go With the Flow
No One Knows
A Song for the Dead
Shinkibo
La dernière chronique d’un concert des Queens of the Stone Age sur desert-rock.com date de 2007 et se terminait par ces quelques mots : « Espérons que le groupe se rattrapera lors d’un prochain passage dans les mois à venir. »
Il faut dire que la quasi-totalité de la tournée Era Vulgaris était à oublier rapidement. Des shows bien trop courts, une routine trop flagrante et un Josh Homme pas vraiment au top.
Avec la « pause » Them Crooked Vultures, les Queens n’ont rien produit de nouveau depuis cette date et n’ont donné que peu de concerts. Leur actualité la plus récente, c’est 2011 et la ressortie du premier album. L’occasion de succomber à la tentation de faire une tournée spéciale pour présenter au public l’intégralité de l’album en live.
Les tickets pour cette tournée européenne se sont arrachés comme des élixirs de jouvence, beaucoup sont restés sans rien et devant la salle les tickets se revendent jusqu’à 200 € (véridique). Autant dire que ceux qui sont là sont certainement comme moi, ils ont galéré pour avoir leur sésame et attendent beaucoup de ce concert.
La première partie, The Dough Rollers est complètement snobée par le public. La salle est remplie à peine au quart. Leur rock’n’roll est pourtant sympathique, mais y’a pas, ce soir les fans ne sont là que pour les Queens et personne d’autre.
À 20h30 précise le groupe entre donc sur scène. Les premières notes de Regular John retentissent, voilà c’est parti. Les douze titres (incluant The Bronze) s’enchainent donc, avec une petite variante sur l’ordre pour finir sur You Can’t Quit Me Baby.
De la première à la dernière note, on touche à la perfection. On la dépasse même sur des versions hallucinantes de Mexicola, Walkin’ on the Sidewalks ou encore You Would Know sans compter Give the Mule What He Wants et les autres en fait. La version live de I Was a Teenage Hand Model, titre très peu joué jusque maintenant est prodigieuse. D’une simplicité déconcertante, l’interprétation en concert est un sommet, une claque. Le solo sur If Only est un peu foiré ? Et alors ? On s’en moque c’est du détail à ce niveau. Le groupe a l’air en super forme, Josh Homme en particulier qui parle pas mal avec le public. Tous les membres ont réellement l’air de prendre plaisir à ce qu’ils font. Le son est pas mal du tout même si parfois les instruments ne se distinguent pas assez les uns des autres, mais c’est vraiment pour chipoter. Non vraiment je crois que rien ne peut ternir le tableau. Les chansons sont trop bonnes, l’interprétation est trop sincère et de qualité, on a en face de nous un Josh Homme au top et un groupe en pleine maîtrise.
Le groupe quitte la scène après un You Can’t Quit Me Baby de dix minutes au final dantesque. Impressionnant.
Et là forcément j’ai un petit doute. Je sais très bien que la seconde partie du show sera axée sur des titres plus populaires, des singles. Mais c’est là que j’ai la confirmation que le groupe est au sommet et que le show est exceptionnel. Car oui, je me suis régalé sur Little Sister, oui, j’ai crié sur Sick, Sick, Sick et enfin oui, j’ai pris un réel plaisir à réentendre No One Knows. Il faut dire aussi que le premier rappel avait débuté avant ce triptyque « single-esque » par une version hyper puissante de Someone’s in the Wolf et son break hypnotique enchainé sur un Long Slow Goodbye très émouvant (je ne peux m’empêcher de penser à Natasha Shneider en écoutant ce morceau).
Le groupe quitte à nouveau la scène, le public hurle de toutes ses forces pour que le groupe reviennent.
Et là, si tant est qu’il fallait ajouter une cerise sur le gâteau, Les Queens nous offrent un final A Song for the Deaf suivi de I Think I Lost My Headache qui me laisse encore rêveur.
C’était énorme, grandiose et tout un tas de superlatifs forcément exagérés de la part d’un fan qui avait quasiment renoncé à se prendre une claque et qui vient juste de s’en prendre 19… le nombre de titres de la soirée.
Setlist
Regular John
Avon
If Only
Walkin’ on the Sidewalks
You Would Know
How to Handle a Rope
Mexicola
Hispanic Impressions
The Bronze
Give the Mule What He Wants
I Was a Teenage Hand Model
You Can’t Quit Me Baby
————-
Someone’s in the Wolf
Long Slow Goodbye
Little Sister
Sick, Sick, Sick
No One Knows
————–
A Song for the Deaf
I Think I Lost My Headache
Shinkibo
Queens of the Stone Age
Mardi 3 mai à l´Ancienne Belgique
La dernière chronique d’un concert des Queens of the Stone Age sur desert-rock.com date de 2007 et se terminait par ces quelques mots : « Espérons que le groupe se rattrapera lors d’un prochain passage dans les mois à venir. »
Il faut dire que la quasi-totalité de la tournée Era Vulgaris était à oublier rapidement. Des shows bien trop courts, une routine trop flagrante et un Josh Homme pas vraiment au top.
Avec la « pause » Them Crooked Vultures, les Queens n’ont rien produit de nouveau depuis cette date et n’ont donné que peu de concerts. Leur actualité la plus récente, c’est 2011 et la ressortie du premier album. L’occasion de succomber à la tentation de faire une tournée spéciale pour présenter au public l’intégralité de l’album en live.
Les tickets pour cette tournée européenne se sont arrachés comme des élixirs de jouvence, beaucoup sont restés sans rien et devant la salle les tickets se revendent jusqu’à 200 € (véridique). Autant dire que ceux qui sont là sont certainement comme moi, ils ont galéré pour avoir leur sésame et attendent beaucoup de ce concert.
La première partie, The Dough Rollers est complètement snobée par le public. La salle est remplie à peine au quart. Leur rock’n’roll est pourtant sympathique, mais y’a pas, ce soir les fans ne sont là que pour les Queens et personne d’autre.
À 20h30 précise le groupe entre donc sur scène. Les premières notes de Regular John retentissent, voilà c’est parti. Les douze titres (incluant The Bronze) s’enchainent donc, avec une petite variante sur l’ordre pour finir sur You Can’t Quit Me Baby.
De la première à la dernière note, on touche à la perfection. On la dépasse même sur des versions hallucinantes de Mexicola, Walkin’ on the Sidewalks ou encore You Would Know sans compter Give the Mule What He Wants et les autres en fait. La version live de I Was a Teenage Hand Model, titre très peu joué jusque maintenant est prodigieuse. D’une simplicité déconcertante, l’interprétation en concert est un sommet, une claque. Le solo sur If Only est un peu foiré ? Et alors ? On s’en moque c’est du détail à ce niveau. Le groupe a l’air en super forme, Josh Homme en particulier qui parle pas mal avec le public. Tous les membres ont réellement l’air de prendre plaisir à ce qu’ils font. Le son est pas mal du tout même si parfois les instruments ne se distinguent pas assez les uns des autres, mais c’est vraiment pour chipoter. Non vraiment je crois que rien ne peut ternir le tableau. Les chansons sont trop bonnes, l’interprétation est trop sincère et de qualité, on a en face de nous un Josh Homme au top et un groupe en pleine maîtrise.
Le groupe quitte la scène après un You Can’t Quit Me Baby de dix minutes au final dantesque. Impressionnant.
Et là forcément j’ai un petit doute. Je sais très bien que la seconde partie du show sera axée sur des titres plus populaires, des singles. Mais c’est là que j’ai la confirmation que le groupe est au sommet et que le show est exceptionnel. Car oui, je me suis régalé sur Little Sister, oui, j’ai crié sur Sick, Sick, Sick et enfin oui, j’ai pris un réel plaisir à réentendre No One Knows. Il faut dire aussi que le premier rappel avait débuté avant ce triptyque « single-esque » par une version hyper puissante de Someone’s in the Wolf et son break hypnotique enchainé sur un Long Slow Goodbye très émouvant (je ne peux m’empêcher de penser à Natasha Shneider en écoutant ce morceau).
Le groupe quitte à nouveau la scène, le public hurle de toutes ses forces pour que le groupe reviennent.
Et là, si tant est qu’il fallait ajouter une cerise sur le gâteau, Les Queens nous offrent un final A Song for the Deaf suivi de I Think I Lost My Headache qui me laisse encore rêveur.
C’était énorme, grandiose et tout un tas de superlatifs forcément exagérés de la part d’un fan qui avait quasiment renoncé à se prendre une claque et qui vient juste de s’en prendre 19… le nombre de titres de la soirée.
Setlist
Regular John
Avon
If Only
Walkin’ on the Sidewalks
You Would Know
How to Handle a Rope
Mexicola
Hispanic Impressions
The Bronze
Give the Mule What He Wants
I Was a Teenage Hand Model
You Can’t Quit Me Baby
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Someone’s in the Wolf
Long Slow Goodbye
Little Sister
Sick, Sick, Sick
No One Knows
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A Song for the Deaf
I Think I Lost My Headache
Shinkibo
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