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Kyuss Lives !, 27 mars 2011 (Afternoon Show), Ancienne Belgique, Bruxelles, Belgique

Après avoir joué sur le filon nostalgique avec Garcia plays Kyuss, revoilà notre bon vieux John qui, plus motivé par des envies de billets verts que par une réelle envie musicale, a réussi à embarquer dans son sillage les ex-Kyuss, pas non plus très vernis niveau compte en banque, Nick Oliveri et Brant Bjork. Kyuss lives !

Que dire de cette prestation dominicale à l’Ancienne Belgique ? Ma foi, pas grand chose. Certains mettront ça sur le compte du fait qu’il s’agisse du show de l’après-midi (groupe sur la réserve pour se préserver pour le soir ?). D’autres, aveuglés par le fait de voir 3 quarts de Kyuss (et pas les meilleurs 3 quarts) sur la même scène crieront au scandale en lisant cette chronique. Toujours est-il que ce concert du 27 mars était aussi plat que le pays qui l’accueillait.

Froideur incroyable de la part du groupe. Peu de réaction du public, notamment au niveau des refrains (repris pourtant en choeur l’année dernière avec GPK). Triple plantage du gratteux et de Brant Bjork (Freedom run). Manque de puissance du son (un gaillard est même monté sur scène, sans que la sécurité intervienne, pour aller trouver Garcia et lui dire qu’on ne l’entendait pas) ainsi qu’au niveau des frappes de Brant Bjork. « Aménagement » de certaines parties de guitare sur des morceaux qui n’en ont pourtant pas besoin….

Alors oui, on a eu le droit à I’m not et 50 million year trip. C’est d’ailleurs sur ce dernier morceau, grâce au choeurs (pourtant moins hargneux qu’à son habitude) de Nick Oliveri, que le gig a très légèrement commencé à décoller. Rebelote deux morceaux plus tard avec El Rodeo sur lequel le barbu fera entendre sa voix, ainsi qu’au moment du rappel avec Allen’s wrench. Mis à part ça, rien de bien alléchant, au contraire. Franchement, voir et entendre Oliveri massacrer avec son médiator le groove de Scott Reeder sur Whitewater, ça fait mal au bide.

Garcia pense faire revivre Kyuss. Il est plutôt en train de tuer le mythe. Dommage.

Stonerpope 

Fu Manchu, 8 mars 2011, Muziek-O-Droom, Hasselt, Belgique

Initialement prévus au Trix d’Anvers, c’est finalement au Muziek-O-Droom de Hasselt que les Fu Manchu se produisent ce soir. La faute à une faible vente de tickets ? Nous ne le saurons jamais. Quoiqu’il en soit, il est près de 21H40 quand nos 4 surfeurs font leur apparition.

Le groupe commence par une petite mise en bouche de 4 titres, histoire de titiller nos tympans. Après avoir ouvert par Eatin’ dust, le groupe enchaîne avec les 2 brûlots que sont Hell on wheels et Mongoose. Belle entrée en matière quand même.

Certes l’ambiance est assez froide (scène dépouillée et ultra profonde). Certes le père Scott Hill a pris un sérieux coup de vieux (et un bidon Kronenbourg). Certes les Fu ont l’air de faire la gueule. Mais l’essentiel, c’est que les quelques 300 quidams présents ce soir sont venus pour se farcir une bonne ration de fuzz. Et ils ne seront pas déçus lorsque Hill annoncera le plat de résistance: « It’s time for In Search Of… ».

Et c’est donc avec Regal Begal que commencera notre voyage en 1996. Et quel voyage mes enfants….ça le fait grave ! Servi par un son excellent, le Chu enquille les titres. Les vans de Balch jouent alternativement avec les pédales d’effets, nous abreuvant ainsi d’une ration de fuzz quasi ininterrompue. Entre l’urgence d’un Asphalt risin’, la lourdeur d’un The falcon has landed ou la puissance d’un Neptune’s convoy, nous sommes biens servis. Les Fu Manchu nous distillent différentes saveurs pour le plaisir de nos oreilles et chaque morceau joué prend l’allure d’un véritable hymne dans ce Muziek-O-Droom. Le public ne s’y trompe pas d’ailleurs et choisit de profiter du concert, préférant une ambiance bon enfant et un headbanging régulier à une fosse déchainée.
Malgré la froideur scénique qui transpire depuis le début du gig, les lascars vont timidement se dérider, Reeder et Davis plaisantant même sur la taille des canettes de bières (qui ressemblent plus à des shots). Chose étrange, Scott Hill devra, à 3 reprises, venir jeter un oeil à la setlist pour savoir quel morceau vient ensuite. Le Chu a pris des rides, oui, mais pas leurs morceaux. A tel point que le public, encore sur sa faim après les dernières notes de Supershooter réclamera du rab. Le Chu revient pour le dessert donc, et c’est avec rien de moins qu’un Boogie van et qu’un King of the road que la bande à Scott Hill va tenter de rassasier un public encore affamé.

Aussi, lorsque les lumières se rallument, c’est quand même la frustration qui prime car les Fu Manchu ont trouvé la recette miracle…..et les gourmands que nous sommes en auraient bien repris quelques tranches pour la route.

Stonerpope 

Glowsun, The Grand Astoria, 1er février 2011, Le Select, Lille, France

Pourtant déjà forts de 3 albums, ce sont bien les russes de The Grand Astoria qui ouvriront ce soir pour Glowsun.

Il est à peine 20H30 quand les 4 gars de Saint-Petersbourg montent sur la minuscule scène du Select, devant un parterre de fans fort clairsemé, et déjà, le patron du bar veille au grain (comme en novembre dernier lors du passage de Karma To Burn) avec son décibelmètre. Que dire de la prestation de The Grand Astoria ? Oui, leur musique est super technique et très fédératrice. Seulement, il manque un « je ne sais quoi » pour que la mayonnaise prenne. Les 4 zicos font une tronche d’enterrement et ne sont visiblement pas ravis d’être là. Du coup, cela influe sur la prestation et sur la réaction de l’auditoire. Un « Mania Grandiosa » par exemple, qui passe relativement bien en skeud semble un poil trop long en live et le fait beaucoup moins. Conséquence : le public déjà pas très nombreux se réduira à peau de chagrin au fur et à mesure que certains (moi inclus) iront faire un tour dans le bar pour discuter au calme. Dommage.

Viennent ensuite les locaux de Glowsun donc, dont la prestation a failli tourner court. La faute au nouvel ampli Sunn de Ronan ? Peut-être ! Toujours est-il que le groupe attaque son set un peu avant 22H00, et le patron du Select les mesure à 120 dB……alors que la limite est fixée à 100. Le morceau à peine terminé, le gaillard rallume les lumières et met tout le monde en garde. Qu’à cela ne tienne, le trio baisse le volume des amplis, Fabrice retient ses frappes, et Johan chuchotera au lieu de chanter….et c’est dans une ambiance assez drôle et bon enfant que le groupe va assurer jusque 23H00 pétantes. Johan est déterminé à faire de ce mardi soir un mardi « rock’n’roll »; ce sera chose faite à mesure que défileront les « Inside my head », « The end » ou « Barbarella », et à mesure bien évidemment que les dB repasseront la barre des 100. En bonus, le combo nous offrira la primeur d’un nouveau morceau « Lost soul » qu’on attend de retrouver sur galette avec impatience.

Un excellent concert malheureusement interrompu par le tavernier qui, sentant que les Glowsun sont d’humeur à jouer ce soir, rallumera les lumières avant que le couvre-feu ne soit dépassé.

Stonerpope 

Orange Goblin, 4 décembre 2010, Rockschool Barbey, Bordeaux, France

De manière complètement surréaliste, le label Volcom Entertainment a organisé en ce samedi soir l’un des événements les plus excitants de ces derniers mois : ils proposent à quatre groupes amateurs de jouer sur la célèbre scène du Théâtre Barbey de Bordeaux, et en plus ils y greffent ni plus ni moins que la seule date française de Orange Goblin en tête d’affiche… et ce n’est pas tout : la soirée est 100% gratuite ! Comment rater ça ?

En pénétrant dans la salle le doute nous accable néanmoins : la salle est loin d’afficher complet, on craint le pire… Le premier groupe de la « Band Joust » (sorte de « radio crochet » pour groupes de rock, porté chaque année de pays en pays par Volcom, qui a cette année choisi la France et Bordeaux) est Drunknones, groupe de jeunes métalleux de la Côte Basque. Difficile de se faire un avis définitif et partial après 20 minutes de concert ! Je m’abstiendrai donc de toute critique détaillée, et dirai juste que le groupe joue correctement, évoluant entre plusieurs genres aux frontières mal définies… Choisir une direction nette une bonne fois pour toute paraîtrait un conseil judicieux. Second groupe, les béarnais de … But the planes are not made out of paper alignent leur rock tendance robot-rock stoner sympathique, avec quelques influs QOTSA bien senties. Les titres sont bien exécutés, le public (qui se remplume un peu) apprécie ce court set, et on regrettera juste que scéniquement la dynamique du groupe soit un peu « hétérogène » (un guitariste et un chanteur bien agités, tandis que la section rythmique et le second gratteux sont plutôt du genre posés et appliqués…). Bon succès auprès du public, connaisseur.

[Photo : … But the planes are not made out of paper]

Dissident Pachyderm prend la suite et aligne un set dynamique mais pas complètement emballant : le metal du groupe semble se chercher un peu, entre titres groovy et autres morceaux « uppercut » proches du hardcore, le tout porté par des vocaux en chœurs pas toujours pertinents. On peine sur une durée si courte à adhérer complètement, même si on apprécie les morceaux. Enfin, les « petits nouveaux » de Oyabun débarquent sur scène. On connaissait les bonhommes sous leur patronyme « Mother of Pearl », en tout cas leur musique n’a pas faibli depuis ce changement, et le quatuor aligne rapidement quelques titres stoner qui rencontrent une forte adhésion de la part du public. Il faut dire (en toute impartialité) qu’en jouant dernier, le groupe profite d’une salle quasi pleine désormais, et par ailleurs, le groupe est bordelais, et on peut gager que pas mal de potes ou de fans sont venus étoffer les premiers rangs ! Mais le succès n’est pas volé, le groupe alignant un set direct et très homogène, dont quelques influences très agréables se font entendre. Au final, c’est Oyabun qui a remporté la première place du concours, raflant au passage une superbe gratte des luthiers magnifiques Wild Customs. Bravo à eux, et merci Volcom !

[Photo : Oyabun]

La salle est donc enfin pleine comme un œuf pour célébrer l’arrivée de Orange Goblin, lorsque le géant Ben Ward monte sur scène accompagné de ses 3 porte-flingues préférés. Le set commence par un doublé issu du dernier disque du groupe (les deux premiers titres de l’album, en réalité) : bonne manière de présenter ces morceaux (néanmoins plus tout jeunes non plus… à quand un nouvel album ?) tout en faisant progressivement « monter la sauce ». Très vite, le groupe est chaud, et les premiers mouvements de foule se font sentir contre la scène, dans les premiers rangs. Le groupe enquille avec un titre de « Thieving » pour carrément prendre la machine à remonter le temps et ressortir le bouillant « Aquatic fanatic » de leur premier méfait. Sans logique apparente, ils enchaînent les aller-retour entre leur dernier disque (« Cities of Frost », impeccable, puis un peu plus tard « They come back ») et quelques vieilleries avec des extraits de « Coup de Grace », « Time travelling blues »… Il y en a pour tous les goûts, pas un seul album ne se retrouve mis de côté ou sous-représenté, un bel exemple de respect de son public ! Il faut dire que le groupe n’a pas encore sorti un mauvais album, il serait donc dommage de se priver de balancer ces pépites telluriques en contexte live.

Tandis que Joe et Martyn l’épaulent sur scène avec une certaine fougue, et s’y entendent pour bourriner le moindre riff dans la face de ce public bordelais qui n’en demandait pas tant, c’est bien Ben Ward qui attire à lui tous les regards. Au-delà de son gabarit hors norme, le gaillard bénéficie d’une aura remarquable, et ses interventions enragées, plus proches du furieux grizzly affamé que du timide vocaliste introspectif, lui donnent une stature complètement bestiale. Il génère avec le public un échange qui se rapproche presque de la bataille rangée… sauf que tout le monde est dans le même camp !!! Le public ne s’y trompe pas, avec une fosse chaude comme la braise, en mouvement constant, et un pit assez virulent qui répond au moindre geste de Ward…


Quoi qu’il en soit, le groupe aligne les perles de sa discographie, entre des brûlots de gros metal doom imparables et des morceaux plus planants qui hébergent quand même quelques riffs vachards. Le set s’interrompt ainsi sur « Blue Snow », avant que le groupe, sous les beuglements d’un public qui en veut encore une rasade, ne remonte sur scène pour encore une poignée de titres, et pas n’importe lesquels : OG déterre 2 saillies issues de leur monumental « The Big Black », avec les pachydermiques « Quincy the Pigboy » et évidemment l’immense « Scorpionica » en clôture. Entre les deux, le groupe se permet une petite douceur en interprétant avec une légèreté toute Gobelin-esque le « Symptom of the Universe » du grand Sabbath (qu’il a récemment enregistrée en l’honneur du groupe sur une compil’ « Metal Hammer »).

Evidemment, cette dernière mandale aura achevé un public ravi de sa soirée. Les anglais auraient pu, dans un tel contexte (concert gratuit, 4 groupes de première partie…), servir un set court, en roue libre. Ils ont préféré marquer cette date au fer rouge dans tous les crânes présents ce soir, et gageons qu’en plus d’affirmer leur toute-puissance scénique, ils auront au passage gagné pas mal de fans. Ce ne serait que justice au vu de cette prestation époustouflante. Les absents ce soir auront eu bien tort !

Laurent 

Monster Magnet, Seventh Void, 27 novembre 2010, La Machine du Moulin Rouge, Paris, France

La montée en puissance des prestations scéniques de Monster Magnet ces derniers mois laissait à penser qu’il fallait à tout prix être à Paris en ce très froid mois de novembre.

Premiers pas dans l’antre de “la Machine du Moulin Rouge” pour constater que c’est vraiment l’ancienne Loco que l’on retrouve ainsi annexée par le prestigieux cabaret franchouillard. Une salle sombre, de taille conséquente, avec différents niveaux, balcons, etc… Intéressant.

Les hostilités commencent assez tard (vers 23h) avec la première partie Seventh Void. Ce groupe qui accompagne Monster Magnet sur la tournée, est plutôt connu pour la notoriété de 2 de ses membres, à savoir Kenny Hickey (chant / guitare) et Johnny Kelly (batterie), plus connus en tant que section rythmique de feu-Type O Negative. Le facteur “curiosité” étant vite passé, on peut se concentrer sur la musique du quatuor, qui se révèle assez intéressante. Evoluant dans une sorte de doom / heavy stoner sombre et ténébreux, les américains savent aussi faire parler la poudre via des embardées au rythme accéléré ici ou là. Rien de révolutionnaire, mais des chansons intéressantes qui donnent envie d’en entendre plus. Le professionnalisme des musiciens est lui aussi évident, avec une attitude scénique dynamique et une bonne communication avec le public. Bref, sans avoir été transcendante, cette première partie se sera révélée fort intéressante.


Passé minuit, la tête d’affiche Monster Magnet pointe enfin le bout du nez avec une intro parfaitement adaptée : le très atmosphérique “Nod Scene” leur permet une montée en puissance progressive, quelques embardées guitaristiques maîtrisées… Bref, parfait morceau de chauffe ! A partir de là, les titres s’enchaînent avec une entâme plus “psychédélique”, jusqu’aux premiers titres de leur dernier album (dont ils joueront 4 extraits ce soir), qui cartonnent en version live. A ce stade, tous les musiciens sont en grande forme, avec notamment un Wyndorf dont la voix ne sera que rarement prise à défaut (un ou deux passages un peu limites, et encore…) et un trio rythmique toujours impeccable (le calme et inquiétant Phil Caivano à la gratte, le déjanté bassiste Jim Baglino – un peu plus calme aujourd’hui – et évidemment derrière ses futs le père Pantella et sa frappe de mule). On notera surtout le discret Garret Sweeny, qui remplace avec brio le regretté Ed Mundell : les soli de Sweeny sont absolument impeccables, rien à redire.


S’ensuit un enchaînement complètement hétéroclite, avec des morceaux issus de l’ensemble de leurs albums (presque tous), évoluant entre le space rock le plus aérien et le hard rock le plus impétueux. Soyons clair, le public, qui a blindé la salle, est chaud comme la braise au bout d’une demi-heure. Chaque morceau cartonne et la température monte d’un degré à chaque titre. Une série de “oldies” (“Medicine”, “Dinosaur vacuum”,…) précède “The right stuff” et l’énorme “Space lord”, qui voit le groupe quitter la scène devant un public exsangue.

Sans surprise, le groupe revient vite sur scène et remonte en pression avec le doublon “Gods and punks” et “Bored with sorcery”, issus de “Mastermind”. Reste plus qu’à achever la bête avec l’infernal duo “Crop circle” / “Powertrip”, qui a déjà tant de fois prouvé son efficacité.

Sur cette conclusion, le groupe salue le public et laisse une salle encore sous le choc. Monster Magnet a donné ce soir un concert impeccable de maîtrise (choix des morceaux bien étudié, maîtrise instrumentale aussi) et une impression de puissance remarquable. Où s’arrêteront-ils ?

Laurent 

Karma to Burn, Glowsun, 7 novembre 2010, Le Select, Lille, France

Quasiment un an jour pour jour après avoir ouvert, pour la première fois, pour Karma To Burn à l’hôtel de la musique à Roubaix, c’est aujourd’hui au Select que les Glowsun ont une nouvelle fois le privilège d’assurer la première partie du combo de West Virginia.

Et il s’en est passé des choses en presque un an…..car ce que le concert de Roubaix laissait présager s’est produit : le trio a énormément gagné en maturité.
Jouant sur ses terres lilloises, le groupe enchaîne les titres qui ont fait sa renommée : en vrac, Jo, Ronan et Fabrice nous livrent du Barbarella, du Green Sun, Sick World ou encore un magnifique The End sur lequel Will Mecum, présent au fond de la minuscule salle du Select, applaudira à tout rompre tant il est scotché par le rythme envoûtant de ce morceau.
Servis par un son d’une qualité exceptionnelle (jamais je ne les avais vus avec un son comme ça), les Glowsun ont la bonne idée de modifier certains morceaux. Nouvel arrangement par-ci, final plus incisif par-là…..bref, du tout bon sur toute la ligne. Glowsun se positionne donc comme la référence hexagonale du genre et on attend avec impatience la sortie d’un nouvel opus pour satisfaire nos cages à miel…..et découvrir de nouvelles offrandes live flirtant avec les 110 dB.

Car c’est un drôle de manège auquel nous allons assister durant le changement de matériel. Le patron du Select veille au grain car ça joue trop fort. Tributaire d’un voisinage capricieux, notre tavernier craint une descente de la police montée……et demande expressément à ce que Karma To Burn joue moins fort pour préserver la quiétude de son cher quartier.

Le quatuor (et oui, Daniel Davies est toujours présent) fait donc un soundcheck, quasi hilare, devant notre aubergiste et son décibelmètre……et c’est un Will Mecum, visiblement amusé, qui lancera les hostilités en prenant le public à partie : « can we go now ? ». Et c’est parti pour un set monstrueux des K2B. Au cas ou vous posez la question, nos 4 lascars ne joueront pas le jeu du patron du bar. D’ailleurs, Rob sera tellement sur la « réserve » qu’il en perdra une baguette et qu’il cassera son kick de batterie……c’est dire.
Bref, servi par un son toujours aussi exceptionnel, le groupe impose sa puissance scénique. Ca bastonne sec dans la chaleur du Select. Contrairement à ce que le groupe avait proposé l’été dernier (et ce n’est pas pour me déplaire), seuls des titres purement instrumentaux seront joués, empêchant ainsi le géant Davies de nous faire profiter de son joli brin de voix. Ce n’est pas plus mal, car Karma To Burn c’est avant tout une affaire de musique !
Construisant un set en 2 parties (la première moitié est centrée sur Appalachian Incantations, et la seconde sur leurs « hits » antérieurs), le gang américain réussit à fédérer leurs fans les plus récents…..et à réveiller les vieux de la vieille et les slammers avec du 34, du 30 ou du 32…..un régal pour les oreilles. Il est presque 23H15 lorsque retentissent les premiers accords du final 20, l’occasion pour Mecum d’utiliser une seconde et dernière fois son micro pour un tonitruant « Tequila ».

Une excellente soirée donc, qui se terminera par une réhydratation au bar et une bonne douche pour évacuer la transpiration.

Stonerpope 

Monster Magnet, 15 août 2010, Sziget Festival, Budapest, Hongrie

La seule incursion du stoner dans les terres hongroises du festival Sziget (le plus grand festival de musique en Europe, sur une île en plein centre de Budapest) est matérialisée par la prestation de l’un de ses meilleurs emblèmes : Monster Magnet.

Le groupe de Dave Wyndorf foule les planches de la scène « metal » du festival devant plusieurs centaines de fans ou de curieux (normal, pour un festival musicalement si diversifié). De manières assez surprenante pour un public largement constitué de « newbies », Monster Magnet déterre le classique « Dopes To Infinity » en intro, et finalement, le résultat est là et l’ambiance est bien lancée. Le père Wyndorf a beau être toujours aussi bouffi (désolé pour cette remarque quelque peu « superficielle », mais en grand admirateur du groupe et de son leader, cette situation me chagrine un peu), le groupe se la donne comme au premier jour, à fond dans l’exécution des titres : Phil Caivano apporte la touche de « folie » aux guitares tandis que Ed Mundell délivre des soli infectieux de manière plus « posée », et le déjanté Jim Baglino est déchaîné avec sa basse.

Le groupe joue un ou deux titres de son nouvel album à sortir dans les prochains mois (novembre), dont un intitulé « Dig that hole » (je crois) qui sonne assez bien en live. Difficile en revanche sur un titre d’identifier la tendance d’un album… Va falloir attendre ! Le reste de la set list est constitué de morceaux plus anciens (« Twin Earth », excellent) mais aussi de titres bien choisis issus des dernières productions du groupe (« Radiation day », « The right stuff »), pour un final en apothéose avec « Tractor » et « Powertrip ».

Un concert impeccable, qui aura permis au groupe de satisfaire ses plus grands fans, mais surtout, c’est sûr, d’en gagner d’autres. Le groupe a sacrément la pêche, il me tarde de les voir en tête d’affiche !

Laurent

Karma To Burn, 16 juillet 2010, Minus One, Gand, Belgique

Le Minus One de Gand porte bien son nom. Cette salle en sous-sol, perdue au milieu d’un quasi-désert urbain à la périphérie de Gand, sert apparement de Centre Animation Jeunesse en temps ordinaire. Mais suite à des potentiels soucis de couvre-feu au Make-Up Club, endroit initialement prévu pour le gig de ce soir, c’est bien ici que se produiront Year Long Disaster et Karma To Burn.

Il est donc près de 11H30 lorsque Will Mecum, Daniel Davies, Rich Mullins et Rob Oswalt montent sur scène pour le changement de backline et les derniers réglages, devant une salle absolument vide, tous les joyeux drilles présents ce soir étant retournés au bar. Le dernier check est pourtant très rapide et c’est devant 3 personnes en tout et pour tout que Mecum prend le micro : « Where’s everyone ? Guess they’re all gone to get laid. Good for them…. ». Et là, surprise de taille. Davies est toujours sur scène quand Will lâche un « Anyway : we are Karma To Burn » et balance le premier riff de la soirée, celui de 19, rameutant ainsi tous les soiffards partis se désaltérer avec une bière.

C’est donc bien avec 2 guitares que se produit Karma To Burn. On aurait pu très bien prendre le temps de se dire : « Mais qu’en est-il de Year Long Disaster ? Est-ce qu’ils vont jouer après ? Est-ce que c’est un set commun ? »…..mais finalement non. La musique de KTB fait mouche comme à chaque fois et on oublie tout le reste.
Comme d’habitude, Oswalt qui joue quasiment « à plat » frappe comme une mule sur ses fûts, balançant ses bras dans tous les sens tel un pantin désarticulé. Hallucinant et halluciné. Comme d’habitude, Mullins est bien sur ses appuis, jambes écartées, et martèle sa basse le sourire aux lèvres.
Mais pas comme d’habitude, il y a deux guitaristes sur scène. J’entends déjà certains puristes parler de sacrilège, de trahison ou autre connerie du genre. Foutaises. Le plus apporté par la présence de Davies sur scène est absolument incroyable, et peut-être même carrément libérateur pour Will Mecum.
Cerise sur le gateau, tout semble vraiment naturel, Davies ayant l’air de jouer au feeling, à la limite de l’impro, apportant parfois un côté plus « aérien » sur certains passages pendant que son alter ego se concentre sur la solidité de la rythmique. Le résultat, un 34 de toute beauté, suintant, étouffant, et traître car les quelques rares respirations apportées par la patte du géant de YLD ne servent qu’à mieux nous remettre la tête sous l’eau.
Après un intermède chanté avec « Welcome To The Western World », ainsi que 2 nouveaux titres (à paraître sur un prochain album ?), retour aux sources avec de l’instrumental pur jus : l’essence même de Karma To Burn. Dans le désordre : 32, 43 ou encore 8.
Pour un morceau comme 30, c’est comme basse que Davies utilisera sa gratte, allant même se positionner juste en face de Rich Mullins afin de calquer exactement sa position de main sur celle de son comparse dans YLD. Pendant ce temps, et grâce à cette rythmique rendue plus « tranchante », Mecum cartonne grave.
Et sur un 36 par exemple, c’est sur Mecum que Davies se calque exactement. Le résultat : la puissance de feu du morceau, déjà énorme à la base, est plus que décuplée. Ces gaillards ont définitivement pactisé avec le Diable ! Du grand art.
Bref, lorsque retentit l’accord final du tonitruant 20, que les lumières se rallument, et que l’on comprend avec le démontage de la scène qu’il n’y aura pas de show de Year Long Disaster, nous sommes loins d’être déçus.

La relation « incestueuse » entre Year Long Disaster et Karma To Burn a finalement de bons côtés (si l’on fait exception des titres chantés).

Stonerpope 

STONED FROM THE UNDERGROUND 2010, 9 et 10 juillet 2010, Stotterneheimer, Erfurt, Allemagne

Le festival des extrêmes : Coal stones slo burning from the underground

Nous voici de retour à Erfurt pour le 10ème anniversaire de Stoned From The Underground, ce petit festival doom/stoner à l’ambiance familiale perdu au milieu de l’Allemagne. Qui dit anniversaire dit célébration, dit cadeaux, et ces cadeaux c’est le public qui les reçoit. Quels cadeaux ? Un line up béton. Pendant deux jours vont se succéder des pointures ainsi que d’autres groupes moins connus mais sans aucune faute de goût… Le tout sous un soleil au beau fixe, au contraire de l’édition précédente.

Vendredi :

Après notre arrivée, avoir installé nos maisons de fortune et retiré nos pass, on se dirige vers la plage en attendant les premiers concerts. L’endroit est si agréable qu’on aura du mal à se déplacer vers la scène aux premières notes jouées… Le soleil tape dur et me crame généreusement dès les premières heures, je l’en remercie.

C’est Luna Negra qui ouvre le bal, et en toute honnêteté je ne pourrais pas en parler, étant toujours à trainasser près du rivage. Je me souviens juste avoir pensé que les coups de basse résonnaient comme des cloches pour le ralliement des troupes.

Samsara Blues Experiment seront symptomatiques des quelques problèmes de son du festival en général (pas de voix pendant la moitié du set en l’occurrence), ils présentent tout de même un bon show allant du doom au blues psyché, on y perçoit même d’infimes touches jazzy. Une de mes révélations du festival, ça commence bien.

Kongh n’est pas là pour rigoler. Les premières notes très lourdes s’accompagnent d’un chant hurlé style death metal. Nous qualifierons donc Kongh de groupe death doom; cette étiquette collée à la va-vite nous fera mentir car le chant s’adoucira un peu, alors que le style deviendra plus technique. Certaines compo sont tout simplement hyper-efficaces, seconde révélation du festival, ça enchaîne.

Vient le tour de Winnebago Deal, duo guitariste/batteur punk sans concession, un peu hors tableau malgré le son burné et bien crade.

On s’éclipse néanmoins après deux chansons sympas pour essayer d’approcher John Garcia. Le fameux Ralph ayant l’air de se foutre un peu de l’organisation presse, on doit tout faire nous-mêmes. La mission s’annonce ardue, John parle avec Alfredo Hernandez (Yawning Man, ex-Kyuss), rigole avec des potes en toute décontraction. On s’avance, se présente, mais John a « un truc à voir » et aimerait voir jouer « these guys » (Yawning Man). Il cherche une voie de sortie, voit quelqu’un au loin et nous a déjà oublié. Autant dire qu’on la trouvé bien faux-cul pour le coup. Tant pis, on est pas là pour courir après les gens, il fait bien trop chaud pour ça.

Yawning Man s’installe et c’est l’ovation. Ils jouent un set qui passera très vite, et ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais c’était bien. Les projections derrière le groupe n’y sont pas étrangères, c’est voyage instantané dans le désert. Compte des membres de feu Kyuss à jouer sur scène ce weekend : « et de 1 ».

Après une grosse demi-heure d’attente à l’air frais de la soirée déjà bien installée, on rentre sous la tente surchauffée pour Garcia plays Kyuss, un des gros morceaux du weekend. Le set commence sur un Molten Universe sans John Garcia donc, qui entre en scène au moment de balancer Thumb. Le public est à fond et ça durera comme ça pendant 1h30. Je noterais juste que John avait du mal vocalement parfois, et que le son de guitare était vraiment limite là ou je me trouvais. La section rythmique était par contre impeccable. Au contraire du passage au Batschkapp de Francfort dont j’ai également été témoin, Spaceship Landing sera jouée à vitesse normale, et non deux fois plus vite.

John ne manquera pas de provoquer le public en s’étonnant à plusieurs reprises de ne pas sentir d’herbe… Compte des membres de feu Kyuss à jouer sur scène ce weekend : « et de 2 ».

La sortie vers la bute est salvatrice, la chaleur de la journée et du dernier set nous a ruinés, et on ne rentrera plus sous la tente aujourd’hui. Peter Pan Speedrock sera donc apprécié depuis l’extérieur (oui j’ai bien aimé), avec le meilleur son possible de surcroit. A l’instar de Valient Thorr l’an dernier, Peter Pan Speedrock apporte une dose de rock’n’roll survitaminé à des festivaliers aux méninges embrumées par des fumées pas toujours licites.

Ensuite, direction les tentes, à demain.

Samedi :

Réveil à 8h, étonnement pas à cause de la chaleur, mais parce que le champ est à nouveau très inconfortable. On enfile le maillot de bain et la matinée sera passée à l’ombre près de la plage. Hors de question de faire quoi que ce soit d’autre, le soleil est déjà bien trop terrifiant. Grosse glande donc (mais je prends le temps d’écrire ces lignes tout de même).

Après un barbecue récalcitrant, on pouvait entendre un groupe clandestin s’éclater sous le soleil au fond du camping, le tout alimenté par un générateur… ça vous dit quelque chose j’en suis sûr. Et ils avaient l’air d’être bons.

Peu de temps après, une mini-tornade ravage une petite partie du camping… Ambiance particulière, on se croirait transporté dans un autre pays.

The Machine ouvre les hostilités du samedi vers 15h, mais comme la veille, je fais l’impasse pour profiter un maximum de la fraîcheur du lac, surtout à cette heure-ci… Désolé à ces messieurs, mais de loin ça avait l’air bien.

Idem pour Highway Child, mais ce que j’en entendais ne m’a pas vraiment fait regretter cette fois d’être resté dans notre petit coin de verdure.

On décide néanmoins de bouger nos fesses pour voir Firebird. Décidément assommé par la chaleur, je n’arrive pas à rentrer dans le concert et cette musique est trop classic rock pour moi, on s’ennuie un peu. La dernière chanson où le chanteur se concentrera sur son harmonica était toutefois vraiment bien.

Nightstalker. Ils viennent de Grèce, ont incarné le temps de ce weekend le pur groupe stoner rock. Leur musique lourde mais toutefois énergique et catchy, aux saveurs de poussière, d’huile et de soleil a fait mouche. Le chanteur et le bassiste étaient particulièrement impressionnants, le premier dans un registre très charismatique, le second plus sobre mais au jeu très solide et groovy.

La suite sera sous le signe du metal. Trois des groupes du weekend tournent ensemble à cette période, et ils joueront tous l’un après l’autre pour inaugurer les premiers moments de la nuit.

On commence par les californiens de Saviours, que beaucoup comparent à The Sword. A juste titre puisque tous deux envoient du riff lourd, dans le pur style heavy metal avec pour Saint Père Ozzy Osbourne et son culte Black Sabbath.

Influence que le chanteur ne manquera pas de rappeler au micro dans une tentative de discours fédérateur autour du groupe phare, malgré un public un tantinet clairsemé.

La suite des évènements nous emmènera dans l’enceinte du camping alors que Black Cobra, deuxième groupe du trio, s’adonne à un soundcheck épique, d’une violence inouïe. Le but est de tester les micros, régler les retours mais pas de tout péter, rappelons-le. Leur concert sera à l’image du soundcheck: du metal sans concessions, aux côtés sludge. L’aspect extrêmement imposant m’a toutefois tapé dans l’œil et attisé ma curiosité, je note le nom pour me renseigner, n’étant pas spécialiste du genre…

Pour finir ce trio, le groupe au nom plutôt suggestif Weedeater fait son entrée et enfonce le clou. Sur un point personnel, j’ai trouvé ça assez indigeste, et je crois que la récente surenchère de groupes purement metal n’y était pas étranger. Mon collègue Vincenzo a par contre visiblement bien aimé, et a comparé le chanteur bassiste à « un guerrier faisant valdinguer sa hache dans un champ de bataille, à coup de riffs ». Forcément sous cet angle là, c’est attirant.

Ravitaillement et repos des oreilles. Les dernières heures du festival se profilent, et les dernières pointures s’apprêtent à jouer.

Brant Bjork investit la scène et envoie la sauce. Ce sera une très bonne heure et demi, avec peut-être un coup de mou vers le milieu du set mais globalement le nouveau son plus fuzzy, globalement plus fort, plus lourd apparu avec le dernier album Gods and Goddesses, en fera vite son affaire.

Ce sera un des meilleurs concerts du weekend. Mais là encore, difficile de départager tant le niveau est élevé… Un discours de l’organisateur conclura le set, en mettant en parallèle les 10 ans du festival avec les 10 ans d’existence d’Ufomammut, concert de clôture.

Nous interviewons Brant Bjork qui est rapidement disponible backstage après le concert. Très accessible, l’interview se déroulera néanmoins dans de mauvaises conditions et le dernier concert commençait…

Nous voici donc devant Ufomammut, un moment qui a su se faire attendre. La claque est monumentale, le son est dantesque, les riffs ont abasourdi la foule restée en masse pour ce dernier concert du weekend. Je suis en transe et j’ai du mal à me rappeler ce qui a été joué. Les mouvements II et III d’Eve, le dernier album, ainsi que Stardog d’Idolum.

Le reste n’était plus que sons ronflants et rythmes obsessionnels dans ma tête et ça m’était bien égal. Le groupe reviendra pour deux morceaux, et les lumières s’allument sur les coups de 2h du matin.

DJ Walter (Mr Roadburn en personne) prend les platines pour finir la nuit à gros coups de titres de Black Sabbath, Fu Manchu et consors.

Au réveil quelques heures plus tard, on oubliera pas de piquer une tête d’adieu dans le lac avant de plier boutique et de dire au revoir à ces 2 jours et demi de rock dans la poussière et sous le soleil. Un festival stoner quoi.

Mathieu Springinsfeld

Yawning Man, Glowsun, 21 juin 2010, Rue Gambetta, Lille, France

Il y a des personnes qui, en France, font des efforts surhumains pour promouvoir notre style de musique favori. Et les petits gars de l’association Kallimadelik sont à citer en exemple. Non content de nous avoir offert une semaine avant un concert exceptionnel avec Glowsun et Brant Bjork dans une toute petite salle lilloise, voilà qu’ils nous présentent Yawning Man pour deux concerts gratuits le jour de la fête de la musique. Toujours en compagnie de Glowsun (certains d’entre vous ont certainement fait le rapprochement entre Kallimadelik et Glowsun), voilà les américains en terre nordiste juste après leur passage au Hellfest et juste avant une date parisienne.
Vous connaissez tous le principe de la fête de la musique, chacun peut y aller de son petit concert dans la rue au milieu des passants et dans une ambiance bon enfant et c’est exactement ce que nous avons eu en ce magnifique soir du 21 juin. Me voilà donc à l’angle de la rue Solférino et Gambetta pour attendre l’arrivée des deux groupes qui, miracle, n’auront pas trop de mal à trouver une place pour se garer et décharger le matériel. Les trois membres de Yawning Man et leur tourneur sont de très bonne humeur, le sourire aux lèvres, la soirée s’annonce bien.

Alfredo Hernandez et Gary Arce entame tout de suite la conversation, un vrai plaisir de fan. On leur avait expliqué le principe de la soirée mais Alfredo Hernandez ne peut s’empêcher de demander « c’est vraiment ici qu’on va jouer? ». On lui dit que oui, c’est bien sur un coin de rue. Et là il répond direct « Il nous faut une caméra, faut filmer ça, c’est dingue ».
Pendant que Glowsun place son matériel, j’entame une longue discussion hallucinante avec Alfredo. Je commence par lui demandé pourquoi la veille il n’a pas joué avec Garcia lors du Hellfest, la réponse est simple : « il ne me l’a pas demandé ». Ensuite on parle de choses et d’autres pour finir par une leçon de français. Alfredo ne parle pas français mais aimerait bien alors il me demande de confirmer les quelques mots qu’il croit savoir, du pur fun. Soirée festive oblige, des bénévoles distribuent des éthylotests. Alfredo écoute poliment ce que nous raconte la jeune fille sans rien comprendre et prend ce qu’on lui tend. Bien entendu après il me demande ce que c’est et je lui explique. Et là il me dit « c’est dingue, c’est trop cool, il m’en faut d’autres!! ». Et il appelle Gary pour lui raconter… il n’en croit pas ses yeux.

Ensuite on a eu le droit à deux superbes concerts. Glowsun dans une prestation surpuissante au top de leur forme, l’une des meilleures performances que j’ai pu voir et je les ai déjà vu un paquet de fois. Yawning Man a aussi livré une superbe prestation, décidant des morceaux au fur et à mesure. La foule de curieux attirés par un son dantesque ne sont pas repartis de là indifférents, certains ont noté le nom du groupe sur un bout de papier, histoire certainement d’y jeter une oreille attentive une fois rentrés chez eux. La aussi le son est surpuissant. Par moment je me demande même si ce n’est pas trop fort. Après quelques titres je vois la patronne du restaurant asiatique sortir et s’approcher. Je me dis qu’elle va certainement demander à ce que le son soit baisser un petit peu… et même pas… imaginez la petite chinoise avec son tablier en train d’écouter quelques titres de Yawning Man dans les rues lilloises avant de retourner voir ses clients.

Certes ce n’était pas l’expérience d’un de ces légendaires concerts dans le désert mais c’était tout aussi mythique, inoubliable.
Les concerts se terminent, les deux groupes rejoueront un peu plus tard dans la soirée mais malheureusement je ne peux pas y assister. Je repars donc pour une nuit de sommeil bien courte avant le boulot du lendemain, je n’arrive pas à redescendre, je suis sur un nuage.

Shinkibo 

HELLFEST 2010, Jour 3, 20 juin 2010, Clisson, France

JOUR 3 : 20 juin 2010
[Rappel : Pour ne pas choquer les puristes, les chroniques des groupes stoner ou assimilés sont en blanc, les autres en gris…]

On arrive tôt sur le site pour ne rien rater de cette journée fortement dosée en stoner ! En réalité, on y est forcé, étant donné que les personnes en charge de la programmation ont collé Omega Massif avant 11h ! Le temps du trajet et d’une arrivée un peu chaotique, on n’entend que les dernières basses fréquences du combo allemand, qui embrase les tempes d’une Terrorizer tent déjà correctement remplie par les fans de stoner, qui ont bien prévu de rester là une bonne part de la journée ! Une prestation sympa, dont je ne vois que la fin.

Le temps de changer le backline, je vais faire un tour voir les rigolos death metalleux de General Surgery sous la tente Rock Hard. Grimés en chirurgiens ensanglantés, le quatuor est rigolo, mais peu intéressant musicalement (en ce qui me concerne…).


Mais heureusement, je ne rate pas les cultissimes SOLACE, l’un des groupes qui justifiaient à eux seuls d’être présents ! Les retrouver si tôt dans la journée, aussi bas sur l’affiche, relève en revanche de la plus grande aberration. Quel gâchis pour ce groupe culte ! Pas de quoi gâcher notre plaisir d’être là néanmoins. Le groupe américain, ayant atterri en Europe la veille, n’y prête aucune attention : ils sont là pour dérouler leur meilleure musique, sans retenue. Et le déluge de stoner coule des amplis pendant 30 minuscules minutes, mais dont le groupe profite à fond pour composer un set splendide. Ce dernier pioche un peu dans “A.D.”, la récente galette sortie chez Small Stone, mais aussi dans les sorties plus anciennes. Tandis que Tommy Southard et son look totalement improbable (short en jean, chaussettes multicolores…) assure la quantité syndicale de riffs sur un concert de cette trempe, Rob Hultz se la joue “bass hero” en larvant la musique du combo de ses lignes de basse infectieuses. Jason au chant assure, sans pour autant monopoliser la place de frontman, un rôle partagé par l’ensemble des zicos. Superbe set, qui nous donne la banane pour le reste de la journée.

Alors que la tente Terrorizer est dédiée au stoner pour toute la journée, on ne peut qu’être dubitatif sur l’ajout de quelques groupes qui viennent “perturber” l’ambiance qui règne dans ce public d’aficionados. C’est le cas de 16, qui même s’il garde un esprit très sludge, détonne quand même en prenant la suite du super culte Solace. Cris, son chanteur, est clairement la pierre angulaire de l’édifice, avec son physique de bagnard condamné à perpète, il arpente la scène de long en large, vomissant ses tripes sur chaque titre de ce set pêchu, et finalement plutôt sympathique !


Je dois m’absenter du site un moment, ce qui m’empêche de voir Black Cobra, pour un set qui apparemment a laissé des traces très positives dans l’assemblée. A revoir vite !
Retour au sludge avec WEEDEATER, des anciens Buzzov-En bien entamés du bulbe. Complètement barré sur scène, Dixie Collins vomit ses vocaux en grimaçant comme un débile consanguin, danse comme un hillbilly, le tout en assurant ses parties de basse. Son duo avec le batteur déjanté Keko (dont le kit est posé juste au bord de la scène, initiative intéressante !) assure le spectacle. Les titres bien catchy et accessibles du trio cartonnent, et Nick Oliveri, qui est arrivé sur le site un peu plus tôt, s’éclate pendant leur set sur le bord de la scène. Excellent.

De manière encore un peu incongrue, le metal sludgy de RWAKE prend la suite, mais leur son plus froid, plus métallique, et globalement leur sérieux à toute épreuve, refroidissent quelque peu notre état d’esprit… Ca casse un peu l’ambiance, même si la musique du combo tient la route et que son set est pro et efficace. A leur décharge, le public accroche pas mal !


La “seconde journée” commence enfin pour une série de concerts que tout fan de desert rock se doit de déguster d’affilée… Premier débarqué de Palm Springs, YAWNING MAN monte sur une scène dénuée du moindre artifice… Une scène que le trio (dont Mario Lalli n’assure pas la basse, snif !) a du mal à occuper ! Un peu gauches, les musiciens se regardent, plantés droit comme des “i” pendant tout le concert… Pas vraiment des bêtes de scène ! Gary Arce tourne presque le dos au public pendant tout le set, et le nouveau bassiste est concentré sur son manche (!!). On a trouvé un concurrent au concours des plants de tomate (private joke “desert-rock.com”)… Alfredo Hernandez, lui, flanqué de son habituel casque sur les oreilles, assure sa frappe métronomique avec concentration et sérieux. Musicalement, rien à redire en revanche : aussi concentrés que sont les zicos, ça joue bien. En revanche, le public, qui vient de bouffer du sludge-core-bidule, a un peu de mal à adhérer complètement au set un peu trop calme du combo. Bref, pas au bon endroit, ni au bon moment ! Probablement pas un groupe de festival… Pas franchement une réussite. Aujourd’hui plus que jamais, le groupe porte parfaitement bien son nom (je laisse les non-anglophones traduire…).

Changement de ton avec MONDO GENERATOR qui déboule sur scène avec “Fuck You I’m Free” et débite directement quelques pépites qui remettent les cases en place. Les fans se réveillent très vite et les connaisseurs dégustent une set list virulente et superbement exécutée, composée des morceaux les plus rentre-dedans du père Oliveri, de Mondo Generator surtout (de mémoire “Shawnette”, “All the way down”, “JR High Love”…), auxquels se greffent assez naturellement les titres les plus “Oliveri-esques” de Kyuss et QOTSA, of course. Oliveri agit en leader naturel du trio : vocaux impeccables, basse bien saturée omniprésente, attitude, hurlements… Nick est en grande forme ! Ses comparses, issus d’un combo australien apparemment, assurent bien : ça joue, ça a la pêche, ça sourit et ça donne le sourire ! Excellent, et trop court ! Un des points forts de la journée.


Pour finir cette séquence de concerts qui fleure bon le sable chaud, qui mieux que Mister Cool himself pour prendre la scène ? Tandis que mes collègues de Desert-Rock ont pu le voir récemment, et notamment depuis son récent changement de line-up, j’en étais resté à l’image d’un combo scéniquement amorphe, qui aurait pu ré-activer la torpeur dans laquelle Yawning Man avait plongé le public un peu plus tôt… Quand BRANT BJORK & The Bros montent sur scène, le doute n’est plus permis : désormais, en live, le groupe assure sur tous les aspects ! Musicalement, c’est impeccable. Manifestement, Brant a été prévenu avant de monter sur scène : le Hellfest, c’est un festival de métalleux ! Il axe donc son set autour de certains de ses titres les plus nerveux et les plus rock, ce qui ne l’empêche pas de déborder de groove et de cool attitude… Les musiciens sont à fond dedans (bon sang, ça change de notre souvenir il y a quelques années !), ils se la donnent, et Brant lui-même sourit, blague, entâme des pas de danse pour le moins décalés, grimace… Superbe concert et gros succès dans cette tente toute acquise à la cause stoner…

La suite des événements s’annonce plutôt “décalée” sous cette tente, on va donc un peu voir la lumière du jour, notamment sur la main stage pour zieuter (comme Nick Oliveri, qui sourit comme un gamin sur le bord de la scène !) Motörhead. Perdu au milieu d’une main stage énorme (du fait du matériel prévu pour le set de Kiss…), Lemmy est un peu amorphe, super statique, planté derrière son micro, et Phil Campbell daigne à peine parfois s’approcher du bord de scène pour venir sourire au public… Un peu léger pour un groupe de cette trempe ! Après, impossible de cracher sur cette prestation sans faille et sans temps mort, qui enchaîne les classiques comme personne.

Dans la même veine, Slayer prend la suite du trio : le quatuor se plante sur la scène et n’en bougera quasiment pas. Que la boucherie commence ! Slayer sur scène, en festival notamment, c’est un peu le marronnier : toujours pareil, toujours le même effet imparable. Quelques morceaux récents (“Jihad”) côtoient une montagne de classiques à l’efficacité éprouvée. Le public est à fond, tandis que le groupe, à son habitude, reflète bien l’idée de “la force tranquille” : une machine de guerre an mode “auto-pilote”, en quelque sorte. Implacable, une mécanique bien huilée, sans accroc. Sacrée baffe, comme d’habitude… mais on s’y habitue, justement !

Du coup, on revient vers la Terrorizer tent au milieu de Slayer pour assister à la fin du set apocalyptique de Dillinger Escape Plan : les déjantés ricains évoluent sur une scène noyée dans la pénombre, déchirée de spots speedés et de stroboscopes jaunes et blancs. Et sur cette scène, les zicos courent dans tous les sens, crient, montent sur les retours, sautent, se roulent par terre… si on cligne des yeux un instant on les perd de vue ! Le très musculeux Greg Puciato en tête (qui court dans tous les sens, hurle dans son micro, et escalade les poteaux, murs d’amplis, etc…), le groupe se donne à 200%. Musicalement, c’est bien gaulé, mais peu mélodique : saccadé, froid, rêche, les compos du groupe vont droit au but. Une sacrée expérience !

Passé ce moment de poésie pure, et avant de clôturer le festival en apothéose, on va jeter un œil au début du set de KISS, groupe le plus attendu du festival. Quoiqu’on pense du groupe musicalement, force est de reconnaître que leur set est taillé pour le spectacle : maquillages, costumes, plateformes hydrauliques dans tous les sens, écran monumental en fond de scène, explosions, lights surpuissantes… Pffou, un autre monde ! 20 minutes, et il est temps de passer à autre chose…


En effet, John Garcia, sous sa configuration GARCIA PLAYS KYUSS se prépare à monter sur scène sous la Terrorizer. De manière toute à fait emblématique et hautement symbolique, le set commence par un titre instrumental de Kyuss, “Asteroid”, avec uniquement sur scène les 3 musiciens néerlandais qui épaulent le chanteur sur cette tournée. Le message est clair : Kyuss, c’est avant tout la musique, et seulement “entre autres” une voix. Cela remet les choses en places pour ceux qui croient le bonhomme présomptueux et doté d’un ego démesuré ; il est en réalité modeste et reconnaissant. Garcia débarque donc sur scène sur le 1er titre, “Thumb”. Pas l’entrée en matière la plus directe, mais très vite le ton est donné par l’intermédiaire d’une succession de classiques (“One Inch Man”, “Hurricane”…). Et puis alors que le feeling commence à bien prendre progressivement, on remarque que même si la magie de Kyuss est irremplaçable, on prend un sacré plaisir à écouter ces titres. Et on n’est pas les seuls : le public est incandescent ! La tente est d’ailleurs ultra-bondée… Instrumentalement, ça joue bien, voire techniquement très bien. Certes, le son de basse rondouillard et ronflant de Scott Reeder est ici plus clair et carré, la guitare graveleuse et aérienne de Homme paraît plus acérée et claire… Mais les chansons sont là, les musiciens très compétents, et Garcia se donne à fond derrière ces (ou plutôt “SES”) titres, au top vocalement de ces dernières années. Alors que l’on commence à sérieusement prendre notre pied, arrive un moment que l’on attendait tous (et qui a été improvisé quelques instants plus tôt backstage), alors que Jacques de Haard cède sa place de bassiste à Nick Oliveri ! Le groupe entame “Freedom Run” sous cette configuration, avec un Oliveri presque timide, évoluant sans micro dans son coin, “presque” concentré sur son jeu de basse… Frissons renforcés quelques morceaux plus tard quand Oliveri garde le poste de bassiste et que… Brant Bjork prend les baguettes derrière le kit de batterie de Rob Snijders ! Comme beaucoup le diront depuis, 3/4 de Kyuss se trouve à entamer “Gardenia” puis “Green Machine” sous nos yeux ! Le tout dans une ambiance manifeste d’amitié franche et sincère entre ces musiciens. Énorme expérience… La fin du concert voit d’autres classiques défiler, et le set se prolonger bien plus que le timing initialement prévu ! Encore chaud, Garcia voudra même remonter sur scène après un rappel, mais l’horaire étant tellement dépassé, le régisseur l’interrompt un peu abruptement.

Mais ceci n’entamera en rien le sentiment d’avoir clôturé ce magnifique Hellfest par un concert incroyable, déjà culte.

Bravo le Hellfest, et… à l’an prochain ?

Laurent 

HELLFEST 2010, Jours 1 & 2, 18 et 19 juin 2010, Clisson, France

JOUR 1 : 18 juin 2010
Après un Hellfest 2009 purement idyllique en terme de programmation (le paradis de l’amateur de stoner) et d’organisation, on se devait d’être présents cette année pour la nouvelle édition du festival français, qui faisait la part belle une nouvelle fois aux groupes de desert rock.

Nouveau principe cette année : la proportion stonerienne de l’affiche étant plutôt erratiquement dispatchée sur l’ensemble des journées, nous ferons une petite chronique de quelques autres groupes metal “hors spectres” : que les puristes repassent directement aux groupes qui les intéressent ==> écrit en blanc !

Arrivés sur le site, on n’est pas dépaysés : peu de changements sur les emplacements des scènes, on retrouve les divers stands, et surtout… l’ambiance générale est au beau fixe, comme la météo ! Sourires partout, tee shirts noirs, tatouages, clous… tout ça fait bon ménage partout sur le site !


Pour prendre le ton de la journée, on fonce direct voir CROWBAR sur la main stage. Un an après leurs proches cousins de EYEHATEGOD, le quatuor de la Nouvelle Orléans est venu pour déboiter quelques vertèbres sur le festival. Le sludge typique du combo crache à travers les montagnes d’ampli, et fait mouche, malgré l’horaire très avancé dans la journée. Kirk Windstein, second couteau de luxe chez Down, s’affirme en modeste leader du groupe : il grimace, joue avec le public, vomit ses tripes derrière le micro, et au milieu de tout ça abat des riffs de bucheron et tombe une ribambelles de soli impeccables. Le petit nouveau Matt Brunson assure bien à la gratte, bon choix. Un peu moins doom que leurs collègues de Eyehategod, Crowbar s’appuie sur une fan base bien représentée, mais devant un public pas encore très garni sur le site. La prestation du groupe de NOLA restera donc un peu en deçà de celle de Eyehategod l’an dernier en terme de “cultitude”. Mais le père Windstein s’en sort avec plus que les honneurs, et la prestation est justement applaudie par les nombreux connaisseurs.

Prochain groupe sur l’affiche, donc, les frenchies de Mass Hysteria. Placés étonnamment bas sur l’affiche en début d’après-midi (une décision qui reste incompréhensible au regard de la popularité du groupe dans leurs contrées, et de plusieurs groupes bien pourris qui jouent bien après eux…). Mais le groupe s’en fout manifestement, et débarque sur scène avec une furieuse envie d’en découdre. Chose est faite alors que la machine à riffs Yann abat tout ce qui passe à coups de Gibson, tandis que Mouss arpente la scène de long en large en chantant les titres les plus percutants du répertoire du groupe. Les français s’attirent sans peine les faveurs d’un public acquis à sa cause, en mettant le paquet sur la communication. Sans critiquer les derniers albums du combo, force est de constater que la sauce prend surtout sur la fin du set, autour de la triplette issue des premiers LPs du groupe : “P4”, “Furia” et “Respect to the dancefloor”. Excellente prestation qui, on le répète, aurait eu sa place un peu plus tard dans la soirée devant un public plus fourni.

Les métalleux scandinaves de Finntroll sont un peu trop éloignés de mon spectre musical pour suciter une écoute très attentive, et assurent une transition tranquille avant les cultissimes KMFDM : rappelons à toutes fins utiles que les allemands ont annulé leur participation l’an dernier, remplacés au dernier moment par… Clutch ! Inévitablement, on les aime bien, depuis… Musicalement, l’indus très traditionnel du groupe a un peu vieilli. Heureusement le chanteur Sascha et son énigmatique binome féminine Lucia assurent le show. Les rythmiques martiales du groupe ont fait les joies des fans de groupes comme Rammstein (qui s’en sont vraisemblablement copieusement inspiré sur leurs premiers disques…).

Un peu de hardcore ricain ensuite commence à enflammer un peu la mainstage, par l’intermédiaire de Walls of Jericho et de sa hurleuse en chef, Candace. Ca déboîte, ça gueule, ça riffe, ça bondit dans tous les coins : sur scène, Walls Of Jericho envoie le bois. Brutal.


Passés ces quelques amuse-bouches, on fonce vers la sympathique et chaleureuse tente Terrorizer pour voir le premier groupe de pur stoner de l’affiche : les suisses de MONKEY 3. La scénographie (lights, fumigènes, vidéos…) fait plaisir à voir quand on vient des moches Main stages en plein jour : le groupe fait un réel effort pour soigner sa mise en musique, une réussite ! Le quatuor se concentre sur sa musique, et ça marche : le public est conquis. Ambiance hypnotique, passages atmosphériques… tout est balayé d’un revers de poignet de Boris et Picasso par l’intermédiaire d’un riff dantesque, soutenu par une rythmique impeccable. Même si le groupe n’est pas aussi “rentre-dedans” que des groupes “riff-oriented” comme Karma To Burn, leur stoner instrumental, plus élaboré, parfois aux relents progressifs, fait mouche. Les musiciens sont à fond dans leur musique, ils communiquent entre eux et avec le public uniquement par leurs instruments… une vraie expérience ! Le trip prend fin après un set court de 40 minutes, dense et efficace. Un sans faute ! Gageons que Monkey 3 a gagné une montagne de nouveaux fans aujourd’hui.

La séquence stoner prend fin pour la journée alors que quelques “gros morceaux” sont quand même prévus sur cette fin de journée, à commencer par Infectious Grooves.les funk metalleux ricains passent beaucoup de temps à justifier leur présence sur l’affiche, mais au final, la réaction du public parle d’elle-même : le groupe, qui n’a qu’un guitariste de différence avec Suicidal Tendencies, fait un carton sans compromettre son genre de prédilection (il aurait été si facile de balancer quelques titres de ST !). Comme l’an dernier pour Suicidal, le concert se termine avec la scène envahie par le public, hallucinant !

Les hard coreux de Sick Of It All, road warriors dans l’âme, tueurs de festivals sans pareille, déboulent juste après pour assoir le public. J’ai vu le groupe des frangins Koller plus percutant à d’autres occasions, même si les brulots des new yorkais génèrent leur part syndicale de circle pits. Bon concert, mais on n’en attendait pas moins. Manque de surprise.

On passe faire un tour sous les tentes pour aller se rincer les oreilles à coups de Young Gods (qui n’ont plus de “young” que le nom, malheureusement). La scène est noyée de fumigènes, et les lumières en contre-jour systématique renforcent l’effet forcément énigmatique et nébuleux de la musique du combo. Un peu répétitif passée la première demi-heure (pour le non-esthète que je suis…), je me réfugie dans l’ambiance chaleureuse de la tente Rock Hard pour bouffer un peu du black metal des gros crétins de Watain. Cette scène superbe, toute en profondeur, est parfaitement mise à profit par le groupe, qui l’a décorée de bougies, tridents enflammés, croix inversées, etc… A voir plus qu’à entendre !

Pour finir la soirée, Arch Enemy et Fear Factory enchaînent leurs sets puissants. Mes tympans sont probablement trop fatigués, mais le son ultra saturé de Fear Factory me paraît trop “rèche”. Soit je suis trop vieux, soit le son est effectivement moyen, soit… je suis trop fatigué ! Tant pis pour Biohazard, il est probablement l’heure de rentrer et de plier pour ce soir !

JOUR 2 : 19 juin 2010
La deuxième journée du festival ne fait pas la part la plus belle au stoner, loin s’en faut. Le fan de metal y aura néanmoins trouvé quelques bons moments (ainsi que quelques gouttes de pluie en début d’après-midi…).

Les Main Stages sont largement dédiées au vieux hard rock des 80’s, avec successivement Raven, Pretty Maids, Anvil, Twisted Sister… Revival revivifiant, on passe quand même de bons moments d’une nostalgie saine et bon enfant. Mention spéciale à Anvil, dont le sourire de Lips donne une pêche incroyable. Excellent set.

Pour contrebalancer ces moments “légers” de metal old school, la main stage fait pour moitié la part belle aux groupes de thrash old school les plus bourrins : Tankard, Overkill, Nevermore, Annihilator… De quoi déflorer plus d’une paire d’oreilles encore restées chastes de ce week end.

Bouffée d’air frais, les australiens d’Airbourne sont là pour mettre le feu. Même si les musiciens s’en donnent à coeur joie, c’est le chanteur / gratteux Joel qui assure le show : hurlant dans le micro, enchaînant les poses de guitar hero, il passe la moitié de son temps perché sur les amplis. Clou du concert, il escalade carrément la structure de la scène (au moins 30 mètres de haut à vue de nez) pour exécuter son solo sur le toit de la main stage !! Ebourrifant ! Notons que musicalement, leur hard rock dynamique est efficace, quoi qu’un peu lassant sur la longueur (qu’en resterait-il sans son leader ?).

Une petite visite sous les tentes nous permet d’assister aux sets des black metalleux de Dark Funeral (pas ma came) ou aux coreux de As I Lay Dying (pas ma came non plus, mais force est de constater que la pêche du groupe fait mouche).


La tente Rock Hard est ensuite la scène du concert des doomeux de CANDLEMASS : le groupe de Leif Edling traîne son statut culte à l’occasion de quelques concerts ces dernières années, et notamment depuis l’arrivée du très peu charismatique chanteur Robert Lowe. Celui-ci, doté d’une voix plutôt correcte, n’a pas le talent de Messiah Marcolin, hélas ! Sans passion, Candlemass enquille quand même quelques classiques, bien exécutés, avec un Lowe qui ressemble plus à un dandy bourgeois un peu replet qu’à un prêtre maléfique… Autre époque ! D’ailleurs, les titres les plus cultes du combo sont autant représentés que les extraits du dernier album en date (sacrilège !). Les fans de doom old school traditionnel “à l’anglaise” (ni foncièrement lent, ni foncièrement grave) ne boudent pas leur plaisir, même si à titre personnel j’en ressors un peu déçu…

La journée se termine tranquillement par quelques “curiosités” : Immortal d’abord, les black metalleux de référence, dont la popularité bluffante leur garantit un succès remarquable sur la main stage, et ce malgré une scéno minimaliste (de la fumée, quelques lights…). Ca me dépasse…
Alice Cooper enfin, déroule un set efficace pour les nostalgique de son hard rock 80’s typique : il enchaîne les classiques, avec une voix impeccable et une pêche que ses quelques décennies au compteur n’entament pas. Un bon concert, que je ne regarderai pas jusqu’à la fin, tant la journée fut éprouvante.

La journée de demain s’annonce idyllique pour le fan de stoner, autant reprendre des forces…

[A suivre…]

Laurent

Garcia Plays Kyuss, 29 mai 2010, Vooruit, Gent, Belgique

Combien d’entre vous on eu la chance de voir Kyuss en concert ? Certainement très peu.
Combien d’entre vous aurait voulu voir Kyuss en concert ? Assurément beaucoup.
C’est en partant de ce constat très simple que John Garcia s’est finalement décidé à monter ce projet « Garcia Plays Kyuss ». Après des années de demande des fans, il est toujours hors de question de voir un jour une reformation du groupe mythique, mais devons nous nous contenter de ce « cover band » de luxe ?
Visiblement la question ne se posent pas trop pour les fans proches de la Belgique puisque le show annoncé au Vooruit est complet en quelques jours et la demande de places supplémentaires si pressante qu’un second show qui sera donné l’après midi est ajouté.
J’ai la chance de pouvoir faire les deux, je ne vais certainement pas m’en priver.
Les concerts sont assez différents et nous aurons le droit à un total de 23 titres sur les deux concerts (11 titres communs).

Le concert commence sur un instrumental (Molten Universe/Stage III l’après midi contre Jumbo Blimp Jumbo le soir) histoire de chauffer le public avant la montée sur scène telle une star de John après l’intro de Thumb à vous en donner des frissons. Car il faut bien le dire, sur bon nombre d’intro j’avais la chaire de poule et je n’étais à mon avis pas le seul, loin de là.
Le premier constant est évident, le public est chaud comme la braise et la voix de John est au top. Je ne vais pas écrire des pages et des pages sur les musiciens qui l’accompagnent. D’après ce que j’ai pu lire ici et là, certains ont été convaincus, d’autres, minoritaires, plus septiques. Je fais personnellement parti de la première catégorie car à aucun moment je ne suis entré dans le jeu de la comparaison. Prendre la place de membres aussi charismatiques devant des fans aussi exigeants, c’est en soit déjà un exploit et même si certains vont pinailler sur tel ou tel plan de batterie simplifié, sur tel ou tel riff ou solo de guitare mal maîtrisé, l’ensemble était largement convaincant, très largement.
Thumb à peine terminé, Hurricane vient balayer tout sur son passage et je sais déjà que mes attentes vont être comblées. Les fans reprennent les paroles en chœur (One Inch Man, Odyssey parmi tant d’exemples), l’émotion est palpable. Chaque intro est saluée par les cris et applaudissements de la foule et certains moments sont inoubliables (en tout cas pour moi) comme l’intro de El Rodeo qui me refile des frissons rien qu’à écrire ces lignes.
Garcia prend plaisir à être sur scène c’est évident et les musiciens bien que très concentrés sur leur jeu sont visiblement en plein rêve et ils seront d’ailleurs copieusement applaudis lors des présentations. Le public est de plus en plus chaud, la température monte dans la salle, c’est une fournaise. A noter d’ailleurs que le show de l’après midi avec une foule légèrement moins compacte que le soir verra un nombre de « slammeurs » et de « stage diving » assez surprenant.
John nous avait annoncé que des titres de Slo Burn et Unida seraient joués et ce fut le cas, le show de l’après midi avec Thorn (Unida) et celui du soir avec Pilot the Dune (Slo Burn). Ce dernier titre est d’ailleurs accueilli avec un enthousiasme qui fait plaisir à voir.
Les deux concerts se terminent sur Green Machine, la température est au plus haut, Garcia a réussi son coup, chapeau bas.

Personnellement je n’ai jamais vu Kyuss et je n’ai pas l’impression des les avoir vu après ces deux concerts. Mais j’ai vu deux sacrés concerts, c’est indiscutable.

Setlists des deux concerts:

“Afternoon show”

Molten Universe/Stage III (Beginning)
Thumb
Hurricane
One Inch Man
Odyssey
Asteroid
Supa Scoopa And Mighty Scoop
Size Queen
Fatso Forgotso
El Rodeo
Freedom Run
100 Degrees
Thorn (Unida)
Gardenia
Demon Cleaner
Allen’s Wrench
————–
Green Machine

“Evening Show”

Jumbo Blimp Jumbo
Thumb
Hurricane
Allen’s Wrench
Odyssey
Asteroid
Supa Scoopa And Mighty Scoop
100 Degrees
Spaceship Landing
El Rodeo
Freedom Run
Gardenia
One Inch Man
Pilot the Dune (Slo Burn)
Whitewater
————–
Green Machine

Shinkibo 

Fatso Jetson, Oaks Mary, 16 avril 2010, Charlatan, Gant, Belgique

Une semaine à peine après la prestation énorme de Sardonis, Year Long Disaster et Karma to Burn à Leuven, nous revoilà partis en Flandres pour voir sur scène d’autres légendes vivantes : Fatso Jetson.
L’ouverture des portes étant prévue pour 20H00, j’arrive au Charlatan une petite dizaine de minutes avant. C’est à ce moment qu’un Minibus de location immatriculé en Italie se gare devant le fameux bar de Gand. 4 Italiens en sortent, bientôt suivis par 4 américains qui ne payent pas de mine: Fatso Jetson ! Ni roadies, ni répit pour nos gaillards qui doivent décharger le matos de toute urgence : le groupe de première partie est prévu dans une petite heure. Force est donc de constater que certaines légendes ont la vie dure et n’ont jamais eu le succès qu’elles méritaient…….mais elles prennent visiblement ça avec philosophie et le sourire.

Juste le temps pour les musiciens de brancher les amplis, monter la batterie et accorder les grattes, et pour moi de tomber sur 3 compatriotes forts sympathiques venus de l’ouest Parisien uniquement pour voir Fatso. Et à 21 heures, les italiens de Oaks Mary montent sur scène.

Bon, on va la faire brève et pas trop méchant pour dire que nos transalpins étaient transparents et ont eu beaucoup moins de succès que le demi de Primus à 2€ qu’on sert au Charlatan. Un chanteur à la ramasse ponctuant toutes ses fins de chansons par un « Yeah, Rock’n roll tonight ! », et ses 3 compères, plutôt conscients du manque de ferveur du public et qui semblaient avoir envie que le cauchemar s’arrête. Le seul moment où Oaks Mary réussira à faire frémir la foule, c’est quand ils annonceront leur dernier titre (non ce n’est pas un hoax).

Dernière pause Primus donc et c’est au tour des Fatso d’enfin pointer le bout du nez et d’offrir quelques décibels au parterre de fans présents ce soir. Le changement d’ambiance dans le charlatan est proprement hallucinant. Ca se presse devant la minuscule scène pour apprécier le show de Fatso. Larry Lalli se la joue timide et reste concentré sur sa 5 cordes pendant que son alter ego Mario (plus affûté que par le passé) assure le spectacle à lui tout seul. Le dieu de SoCal est visiblement content d’être là et n’est pas avare en paroles, allant même jusqu’à plaisanter avec la foule. Les titres s’enchaînent à toute allure pour le plus grand plaisir de tous : « Magma », « I’ve got the Shame », « Too Many Skulls »….Tony Tornay assure derrière ses fûts tout comme Vince Meghrouni au saxo et à l’harmonica. Ce dernier est lui aussi très heureux d’être à Gand et se lancera même dans une plaisanterie sur l’éruption volcanique islandaise. Les Fatso s’amusent et ça fait plaisir et voir….et à entendre, surtout lorsque retentissent les premières notes de « Light Yourself on Fire ». La musique du gang des Lalli, proprement hallucinante, gagne encore en puissance grâce à Meghrouni et son souffle incroyable (le gaillard enchaîne parties de saxo et vocaux avec une facilité déconcertante). C’est tout simplement l’extase. Après 1H15 de bons et loyaux services, Fatso quittera la scène avant de revenir pour un mini-rappel d’un titre…..mais après une tournée européenne en minivan, sans le moindre day-off et qui s’achèvera le lendemain au Roadburn, et avant une vraisemblable attente de calme volcanique dans un quelconque aéroport européen pour retourner sous le soleil de Californie, on les comprend et on leur pardonne.

Stonerpope

Karma To Burn, Year Long Disaster, Sardonis, 10 avril 2010, Het Depot, Leuven, Belgique

C’est sous un soleil radieux que nous atterrissons à Leuven, patrie de la Stella Artois, et capitale, en ce samedi 10 avril, du Rock n’Roll avec une triple affiche plus qu’alléchante : Sardonis, Year Long Disaster et Karma To Burn.

Juste le temps d’arriver au Het Depot, de faire un pit-stop au bar et de discuter un peu……et voilà qu’un monstrueux son de gratte se fait entendre, rameutant la faune présente ce soir devant la scène pour voir Sardonis ouvrir le bal. Servis par un son absolument fabuleux et le fait de jouer à domicile, nos deux belges envoient le bois et tapent là où ça fait mal. Pendant près de 45 minutes, Roel utilisera sa Les Paul pour nous balancer quelques scuds biens sentis, accompagné par Jelle et ses frappes de mammouth. Le tout est bien en place. Résultat : même celui qui ne connait pas (encore) la musique du groupe est obligé d’opiner continuellement du chef lorsque retentit un Thor, un Skullcrusher AD ou encore un Nero D’avola. Sardonis repousse à l’extrême les limites de l’instrumental et on en vient à se demander à quoi peut bien servir un bassiste finalement.

Nous retournons donc au bar, le sourire aux lèvres, à la fois conquis par la prestation qui vient de finir, mais aussi ravi de voir que Year Long Disaster jouera finalement juste avant Karma To Burn, contrairement à ce qui s’était passé sur la date parisienne. C’est donc plein d’illusions que, une fois notre breuvage terminé, nous retournons dans la salle pour voir Davies et sa bande nous offrir un set un peu plus consistant que le showcase de Paname la semaine précédente.

Et quand Love Like Blood vient titiller nos tympans, les chefs se remettent immédiatement à opiner. Le groupe enchaîne avec le fédérateur Per Qualche Dollaro in Piu histoire de bien enfoncer le clou d’entreé de jeu. L’immense Davies transpire la rock n’roll attitude et attire tous les regards sur lui, laissant tout loisir à ses deux comparses de se concentrer sur les rythmiques de plomb caractéristiques de la musique du combo. Ca s’annonce vraiment très bien : Le soufflet est en train de monter sûrement………mais va très très vite tomber à plat. Car après le single Show me Your Teeth et le syncopé Cyclone, le trio quitte la scène et les lumières se rallument. Le public de Leuven aura donc lui aussi eu droit à son showcase de 6 petits titres. Est-ce pour épargner Rich Mullins qui officie également avec Karma To Burn ? Cela restera un mystère.

La durée du set de Year Long Disaster alimentera donc les discussions jusqu’à l’arrivée sur scène de Karma To Burn.

Deux mots suffisent pour résumer la prestation de Mecum, Mullins et Oswald : ABSOLUMENT ENORME. Certes, les sets de Karma sont sans surprises, le groupe enquillant les morceaux sans y rajouter des petits passages de ci de là.

N’en reste pas moins que sur scène, la puissance d’un 8 ou d’un 19 est décuplée et ça le fait grave ! Le groupe est visiblement heureux et finalement, la petite surprise viendra sur 30, morceau que Mecum commencera à genoux et finira allongé sur scène….

Mullins, tout en martelant sa basse, est hilare et devra même se retourner afin de réprimer le fou rire. Comme à son habitude, Davies montera sur scène pour deux titres avant que Karma nous offre un avant goût de son Appalachian Incantations avec 44 et surtout le pachydermique 43. Le public en redemande et l’hystérie collective gagne le Het Depot quand le combo de Virginie occidenatale a le bon goût d’enchaîner 34, 28 et 20.

Tout y est, hurlement de la foule, mosh pit (je crois que c’est à ce moment là que mon cou à le plus morflé d’ailleurs). Quelle claque…..Le groupe, finelement, joue depuis 1 bonne heure et demie quand il termine son deuxième rappel et que les lumières se rallument. Karma is back….

Un grand Merci à Feeb et Chrystel pour les photos.

Stonerpope

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