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La dernière fois que j’avais vu The Sword en concert, c’était en ouverture de Metallica au Palais des Sports d’Anvers en 2009. Il était donc temps que notre quatuor américain ne revienne en Europe pour une vraie tournée digne de ce nom. Il faut dire que les bougres avaient bien tenté l’expérience il y a quelques mois mais le départ soudain de leur batteur avait on s’en doute, compromis les plans du groupe.
Un nouveau batteur, un nouvel album, un nouveau label, me voici donc à peu de choses près 4 ans plus tard, toujours dans la ville d’Anvers pour m’en prendre plein les oreilles. Toujours à Anvers oui, mais nous sommes bien loin du Palais des Sports et c’est tant mieux ! Non, ce soir, c’est le Trix, modeste salle, à mi-chemin entre grand bar et petite salle qui nous accueille. La capacité annoncée ? 432 personnes maxi. Le concert n’est pourtant pas affiché complet même si j’ai un peu de mal à le croire, la salle étant très bien remplie.
Elle l’est déjà lorsque le premier groupe de la soirée entame son set. Your Highness, des locaux, nous délivrent un rock bien pêchu, apparenté stoner et parfaitement dans le ton pour la soirée.

Après cette entame ma foi sympathique, voici le tour de Lonely Kamel. Groupe que j’apprécie particulièrement sur cd, voici la chance de les voir sur scène. Je dis bien la chance car il est fort à parier que ce groupe ne sillonnera pas les routes françaises très souvent, et n’ayant pas eu la chance de les voir lors de la tournée Up in Smoke, je ne boude pas mon plaisir. Oui je précise routes françaises car comme chacun l’aura déjà compris, la tournée de The Sword évite soigneusement l’hexagone.
Le groupe entame sur l’énergique Evil Man, extrait du dernier album qui représentera à lui seul cinq des huit titres joués ce soir. Mes premières impressions sont excellentes et cet avis ne changera pas tout au long du set. Leurs albums studio souffrant peut-être d’un polissage trop fort, d’un son pas assez brut à mon gout, l’interprétation live ajoute cette petite dose d’authenticité qui finit d’achever les sceptiques. Le groupe alterne entre passages énergiques et plus planants. L’enchainement Grim Reefer, Ragnarökr, Stick With Your Plan vaut à lui seul les heures de route effectuées. Tomas nous précise que c’est la première fois qu’il joue Ragnarökr, et bien vous le maîtrisez déjà pleinement ce titre les gars. Spacerider, le seul représentant du premier album vient clore le set du quatuor norvégien de bien belle façon. Excellente prestation, j’en redemande.

Après la petite pause réglementaire, c’est au tour de The Sword de prendre possession de la scène pour un set d’une heure vingt dense, complet et parfaitement maîtrisé. C’est avec le premier titre de leur dernier effort studio que le groupe se lance. Tout de suite, j’en prends plein les oreilles. Le son est bon même si j’aurai aimé voir la basse un peu plus présente. Et premier constat assez positif, John chante très correctement. Attention, je n’ai pas dit qu’il chantait bien, mais l’un dans l’autre, il s’en sort honnêtement. Car il ne faut pas se le cacher, pour lui, le chant en studio c’est une chose, en live, ce n’est pas toujours une réussite. Peut être suis-je aussi indulgent du fait de les voir enfin après une attente et une frustration bien trop longue. Le groupe enchaîne directement avec le cultissime Freya, je tourne la tête et regarde derrière moi, ça headbangue de partout dans la salle. Excellent morceau pour voir si le groupe est en forme, une intro réussie aux petits oignons, une rythmique imparable, le premier solo pile comme il faut, du tout bon !

Vient ensuite Hammer of Heaven, titre parfois méconnu des fans car ne figurant sur aucun des quatre albums. On tourne dans le lourd au tempo lent, un bon choix pour surprendre l’audience sans la dérouter.
Parfaitement lancé dans la bataille, le groupe déroule son set sans le moindre accro. Les trois premiers albums sont représentés chacun par trois titres, le dernier album est lui bien sur le plus défendu avec six titres. L’ensemble est très homogène et le groupe est vraiment en pleine maîtrise de son sujet. Certains regretteront éventuellement un manque de surprise et de prise de risque, ce qui n’est pas faux, mais en même temps, ce n’est pas le genre de groupe que l’on peut voir souvent en Europe pour le moment donc ne faisons pas les blasés, profitons. C’est une position que j’applique à la lettre et donc forcément je me régale. Et je ne suis pas le seul visiblement puisque j’ai beau me retourner régulièrement pour jeter un oeil sur le public et ça headbangue toujours autant.

J’espère aussi que la prestation aura fini de convaincre ceux qui ne trouvent pas le dernier album excellent. L’intro de Cloak of Feathers et son pur riff ne peut qu’aller dans ce sens. Le tout enchainé avec un Arcane Montane monstrueux, suivi de l’excellent Dying Earth pour l’adhésion totale des plus réticents.
A titre strictement personnel, j’aurai vraiment aimé avec un enchainement Iron Swan/Eyes of the Stormwitch, mais ni l’un ni l’autre ne sera joué. A la place le groupe m’offre Arrows in the Dark/Night City… hum… Ok, je prends.
Après avoir commencé par l’ouverture du dernier album, le groupe termine avant le rappel habituel avec le dernier titre de ce même album, Apocryphon. Les coups de batteries sont autant de claques qu’on se prend, c’est puissant. Le groupe peut sortir de scène avec le sentiment du devoir accompli.
Bien entendu le public en redemande et le traditionnel rappel est là pour nous offrir un petit bonus.
Et quel bonus ! Le groupe se paye le luxe de se garder pour finir un enchaînement Barael’s Blade/Winter’s Wolves. Pour le premier des deux titres, John est tellement dans son trip durant l’intro qu’il en oublie le micro pour chanter.
Je me retourne une dernière fois pour voir le public, ça n’headbangue plus, ça fait du crowdsurfing, l’ambiance est bonne. Forcément avec un groupe comme celui-ci, défendant avec conviction et talent des titres aussi excellents.
The Sword, c’est quand vous voulez, j’en serai.
Setlist Lonely Kamel
Evil Man
A Tale of a Madman
Rotten Seed
Grim Reefer
Ragnarökr
Stick With Your Plan
Roadtrip with Lucifer
Spacerider
Setlist The Sword
Veil of Isis
Freya
Hammer of Heaven
Tres Brujas
How Heavy This Axe
Cloak of Feathers
Arcane Montane
Dying Earth
Maiden, Mother & Crone
To Take the Black
Seven Sisters
Arrows in the Dark
Night City
Apocryphon
————
Barael’s Blade
Winter’s Wolves
Shinkibo
Il est clair que la notoriété de Truckfighters dans nos contrées les plus occidentales de l’Europe n’est pas à la hauteur de leur réputation scénique, ni de leur production discographique. A ceci, au moins une explication : le groupe n’avait, jusqu’à cette année, pas joué plus de 4 fois de notre côté de la frontière (et encore, uniquement dans des villes plutôt à l’est). Jamais le groupe n’avait même été jusqu’en Espagne par exemple. Remonté comme des coucous, et auréolés d’une notoriété qui les a mis en confiance, le groupe a jeté ses amplis dans une petite camionnette, et a pris la route, bien décidé à aller faire exploser neurones et tympans un peu partout en Europe ! Dans ce contexte, avec une furieuse envie d’en découdre, le groupe aura même ajouté un peu à l’arrache cette date à Toulouse, initialement non prévue dans sa tournée. Annonce tardive, peu de promo, groupe pas encore très renommé, tout laissait à penser que l’affluence serait catastrophique. Quel soulagement dès lors d’arriver devant la salle en constatant une petite file d’attente ! Mieux encore, une fois rentrés, l’affluence dans la salle est plus que satisfaisante, et ce alors que le premier groupe n’a pas encore branché ses guitares.
Le premier groupe est Slurm. Comme son patronyme un peu crasseux le laisse penser, le quintette évolue dans un gros sludge bien gras, pas d’ambiguïté. Plus précisément, Slurm se rapproche très (trop ?) largement de Down, et la voix du chanteur rappelle énormément celle d’Anselmo, sur pas mal de passages. De fait, la musique du groupe a un peu de mal à se détacher de ce lourd héritage, et lorsque ici ou là ils se lâchent un peu et développent des passages un peu plus variés, atmosphériques par exemple, on sent que le potentiel est là.
Wonderbar prend la suite, et leur pourtant assez longue balance ne leur aura pas permis de mettre tout sous contrôle : le trio enquille les problèmes techniques qui polluent un peu leur début de set, mais pas leur bonne humeur. Le groupe évolue dans un style assez éloigné du stoner, une sorte de mélange de Helmet, de Prong, de Cult Of Luna. Ça part un peu dans tous les sens ! Du coup, on ne s’ennuie pas trop durant leur set, même si au final on cherche un peu la ligne directrice globale.

Il est temps pour Truckfighters de monter sur scène. Et alors que retentissent les premiers accords de « Desert Cruiser » et son gros riff fuzzé, on comprend qu’on va probablement prendre une grosse claque. Ozo à la basse tient bien la baraque, il assure non seulement des vocaux puissants mais aussi des grosses lignes de basse, rondes, saturées et percutantes juste comme il faut. Mais comme d’hab, les yeux s’orientent inévitablement vers Dango et sa gratte : comme possédé, le guitariste à l’allure improbable (un bonhomme un peu dégingandé, grand et mince, torse nu en shorts et une paire de tennis toutes pourries) saute dans tous les sens tel un pois sauteur, écrase son immense rack de pédales d’effets à toutes occasions, virevolte, harangue le public. Un beau duo en effet ! La set list est impeccable, le groupe enchaînant sur le très catchy « Traffic » puis « Last Curfew », des titres comportant des passages plus calmes, bien retranscrits en live, à l’image de l’épique « Chameleon » qui fait son apparition un peu plus tard. Pas difficile dans une discographie à la cohérence implacable de faire ses courses. Du coup, le groupe se permet même le luxe de faire une incartade dans ses productions plus « rares » (« Helium 28 » issu d’un split album avec Firestone).

Le public, pour beaucoup constitué de curieux, et pour partie de vrais amateurs, comprend peu à peu qu’il a devant lui une véritable machine de guerre scénique. L’alchimie entre les 3 bonhommes est palpable, et les titres s’enchaînent sans temps mort, sans laisser au public le temps de respirer ou comprendre ce qui se passe. Dango est littéralement déchaîné en fin de set, riffe comme un damné et aligne ses soli possédés comme si sa vie en dépendait, notamment sur le somptueux « Monte Gargano », particulièrement propice à l’exercice.
Au final, le set aura duré environ 1h30, et le groupe ne se sera éclipsé que quelques minutes reprendre sa respiration avant de dégainer sa dernière paire de cartouches pour un rappel que le public, sachant la fin proche, déguste jusqu’à la lie. Gros son, bonne ambiance, bons musiciens, rasades de fuzz, tous les ingrédients étaient réunis ce soir pour une superbe soirée.
Laurent
La tendance est là, il ne s’agit pas d’une mode, ni d’un revival : à n’en pas douter, le Glazart est ce soir le lieu de rassemblement hippie parisien. Tapis d’orient, bâtons d’encens, lampe à lave projetée sur la grosse caisse de la batterie et sur écran géant… j’aperçois même un t-shirt “Don’t worry, be hippie” ! Les quatre groupes présents (dont deux français et un suisse), avec chacun une identité propre, ont quelque chose en commun : la même intensité sonore et visuelle, au point de générer l’attraction de certains phénomènes atmosphériques, telle la tempête tropicale Nadine qui fera des siennes sur la scène durant toute la soirée. Quatre groupes aux qualités musicales indéniables, mais aussi et surtout des qualités humaines, ayant tous manifestement l’envie de partager avec le public des instants véritablement exceptionnels. Quel que soit le talent de ceux qui les composent et quelle que soit la manière dont ils l’expriment, les groupes présents dégagent quelque chose de beau, de grand et de fort ; ils ne sont pas non plus dénués d’une certaine noblesse, et ce n’est pas un hasard car dans ce temple où est célébrée ce soir une messe nocturne, véritable black sabbath, ils attestent tous à leur manière de l’héritage et de la continuité des Seventies ; et ce quelque chose a un nom : ça s’appelle le rock n’roll.
Grandloom démarre les hostilités dès 19h00 alors que les infos sur Facebook annonçaient 19h30, et l’intégralité du public n’est donc pas encore arrivée. Mais peu importe pour les allemands de jouer devant 200 ou 2000 personnes : Le groupe se donne à fond avec une intensité peu commune, et un son ENORME, enchaînant les titres sans laisser aucun répit. Une fois l’intégralité de leur album lancée sur les chapeaux de roue, ils ne s’arrêteront qu’une demi-heure plus tard, imposant un set carré et sobre, de l’énergie pure portée par des lignes de basse totalement déjantées (“Larry Fairy”), des riffs furieux (“Swamp”) et psychédéliques (“Paula’s Voodoo Groove”). Une prestation qui confirme le statut de Grandloom comme l’un des plus grands groupes stoner du moment.
Abrahma prend la suite et c’est une grosse claque ! Le public continue d’affluer, l’ambiance n’est plus la même : dès les premiers accords, c’est le feu aux poudres. On se demandait ce que valait Abrahma sur scène, après la parution de leur premier album (vendu 10 Euros sur place), et bien tous ceux qui étaient là ce soir ont saisi la différence : Abrahma est un groupe qui prend toute sa dimension en LIVE, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. De l’aveu même du guitariste (Nicolas Heller), le groupe n’a pas forcément eu le temps de trouver exactement LE son (pourtant déjà énorme !) lors de l’enregistrement de l’album, le live offrant l’occasion de forger mieux encore l’identité musicale d’Abrahma. Ce soir, le son est plus aérien, plus ample, moins “dark” que sur l’album, et du coup, les compos paraissent plus subtiles et gagnent en intensité. La puissance qui se dégage du disque est encore amplifiée sur scène, où la voix de Seb Bismuth, plus psychédélique, est lancée comme une incantation, en communion avec le public. La présence charismatique du chanteur-guitariste fait son effet, immédiat et sans concession : le public réagit au quart de tour et se lâche. La complicité entre les musiciens et le contact avec la salle sont vraiment forts, le plaisir ressenti est partagé, et le groupe en est manifestement satisfait. L’album dans son intégralité ne sera pas joué ce soir, les 71 minutes qu’il contient débordant allègrement le planning prévu par les organisateurs. Abrahma est un groupe à l’avenir prometteur dont on va entendre parler, c’est certain.
Glowsun n’est pas encore apparu que déjà l’atmosphère qui s’installe indique clairement que l’on ne va pas avoir à faire à un groupe ordinaire. Tapis oriental, bâtons d’encens au bord de la scène… Ambiance feutrée qui donne le ton pour la suite. On pourrait supposer qu’il s’agit là de simples artifices destinés à donner une certaine image orientée peace and love, alors qu’il s’agit d’un rituel qui est tout sauf désuet ou anodin : il est même émouvant, quelque part, il participe à la fête – car il s’agit bien d’une fête – avec le public, véritable filiation avec Led Zeppelin et les Seventies. Ce n’est pas de la nostalgie mal placée, ni l’apologie d’un “Âge d’Or” qui serait de retour, mais une continuité, qui s’inscrit dans l’Histoire du rock et pour certains, même, dans la Légende. Glowsun est certainement l’un des groupes français capable d’y entrer. Et puis le show démarre : la guitare semble vivante et lancer des cris venus du fin fond de l’espace ou de je ne sais quelle dimension, mais ce qui est certain, c’est que ça vient de sacrément loin ! La qualité du son est extraordinaire, Johan Jaccob s’en délecte, nous l’offre, nous la fait partager, s’en amuse avec son complice Ronan Chiron, impressionnant à la basse. Dès les premières mesures, le groupe génère une ambiance totalement irréelle et hallucinée, qui s’amplifie avec l’enchaînement d’autres compos certainement parmi les plus fortes de la soirée. Mais le spectacle n’a pas encore commencé : c’est quand l’atmosphère planante et les chants électriques deviennent tempête, puis orage, que le chanteur se lâche : le show est astronomique ! Comme ses acolytes, Johan Jaccob se donne à fond, fait corps avec son instrument et la musique et il s’éclate, en accomplissant ce que l’on pourrait qualifier une sorte de danse chamanique vraiment impressionnante.
D’autres personnes arrivent encore, certaines sont même munies de sacs à dos : on vient de loin pour voir Monkey 3 ! Dommage tout de même d’avoir raté l’occasion de voir les groupes précédents… Les fans sont venus en masse pour leur groupe favori. Là, plus question de tapis ni d’encens : à part le chapeau que porte Picasso, le bassiste, les rituels ont cédés la place aux plages rythmiques psychédéliques et aux sons électroniques distillés par le synthé, participant pour beaucoup à l’ambiance si particulière de Monkey3. Le seul artifice de la soirée est de taille : la sono est soudainement poussée à fond, au point que les sons graves fassent “drum n’ bass”, et rendent l’écoute finalement insupportable, même du fin fond de la salle (je ne porte jamais de bouchons dans les oreilles, par principe), ce qui incite un certain nombre de personnes à sortir fumer une cigarette ou respirer un peu d’air frais, d’autant que la salle est surchauffée. Les fans des Monkey3 se sont déplacés, mais pas seulement : une armada de photographes fait également son apparition, servant de couverture médiatique singulièrement incomparable avec celle des autres groupes. Tout comme le niveau sonore artificiellement augmenté, cela participe à la volonté manifeste de démontrer que Monkey 3 est un groupe “au-dessus du lot”, alors que techniquement et musicalement, il me semble que d’une part, la comparaison n’a pas lieu d’être, chaque groupe ayant en effet démontré ce soir une identité bien distincte, avec ses propres caractéristiques, et que de toute manière, au-delà de toute comparaison, il est injuste qu’un groupe, quel qu’il soit, bénéficie des faveurs de l’organisateur avec de tels procédés (passer en dernier, boostage en règle de la sono, déferlement de photographes). Bref, une attitude pour un groupe manifestement (auto ?)proclamé “star” au détriment des autres excellents groupes de la soirée, au moins aussi bons. Sans cette surenchère exagérée de puissance sonore, la reprise de “One of These Days”, de Pink Floyd, aurait pourtant valu à elle seule le déplacement.
Brad Burroughs
Un samedi soir sur la terre vaudoise pour les amateurs du genre psychédélique et instrumental : le Up In Smoke Vol.IV faisait escale le temps d’une soirée à l’Amalgame d’Yverdon et de ses bains. Cette ville sans grand intérêt a acquis ses lettres de noblesse dans le circuit rock’n’roll en abritant cet été la date suisse du fameux Sonisphere et quelle rigolade de voir des metalleux se balader avec des shirts de Metallica black album revival avec le Yverdon-les-Bains qui dépasse – et de loin – les autres noms d’étapes. Mais revenons à nos blancs moutons : la version quatre de la tournée organisée par nos potes de Sound Of Liberation avait débuté la veille dans la partie germanique de la Suisse. C’est donc une petite journée de car que se sont tapés les acteurs de ce tour pour rejoindre le pays d’origine – ou presque – de Monkey 3.
Ah ouais, j’ai été vraiment étonné lorsque les amis de Glowsun ont posté sur les réseaux sociaux une photo du véhicule qui sera le leur durant ces seize dates : un vrai car de tournée pour pointure des circuits rock’n’roll ; exit le van roots où s’amoncellent les corps, les instruments, le backline et les t-shirt puants : on voyage désormais dans un vrai car de rockstar ! Du coup quand je me suis pointé devant l’Amalgame déjà plongé dans l’obscurité je n’ai pas rebroussé chemin en pensant m’être gouré de soirée et j’ai pris place naturellement dans le parking faisant face au club qui, à l’heure de l’ouverture des portes, comportait encore plusieurs places libres… J’étais dans le juste : j’étais à un show stoner et à son habituel public clairsemé. Bon, il y avait quand-même déjà plus de monde que la dernière fois que j’y ai vu Karma To Burn lors d’une de ses – nombreuses – tournées européennes de post comeback.
Petit tour du propriétaire, poignées de main, causette avec des membres de notre forum, largage de quelque argent au stand merch qui recelait de mille-et-un trucs d’enfer genre le DVD du Roadburn de Monkey 3, les vinyles colorés de Glowsun et Monkey3, les affiches de Johan – à prononcer à la française s.v.p. – puis clopes sur le parvis et rentrée dans la salle pour tous – c’est-à-dire pour plus de monde que lors de mon arrivée car ça a commencé à affluer durant les civilités – afin d’assister au début du set des germains de la soirée.
Grandloom ouvre timidement cette petite sauterie stoner. Le trio instrumental de Gottbus ne semble pas faire très attention à son public et on se croirait presque en répétition. Le charisme de la formation n’est pas franchement bluffant en ce qui concerne sa présence scénique, mais force est de constater que les titres se succédant, le bassiste initiant quelques headbanging et les énormes riffs font mouche : le public adhère et se trémousse. Tout le monde semble ravi et je suis frappé par les similitudes physiques, scéniques et musicales que le guitariste a avec son homologue et compatriote Chris de Samsara Blues Experiment. Ne connaissant pas cette bande de teutons, je n’ai aucun repère pour apprécier l’interprétation des titres joués ce soir-là. Néanmoins, j’adhère bien au truc plus orienté planant que rentre-dedans. Les morceaux plutôt généreux s’enchaînent avec brio et le public reste un peu sur sa faim lorsque le groupe se défait de ses instruments à la fin d’un morceaux signalant ainsi la fin de leur set d’une manière très nonchalante.

On sort s’aérer les poumons – ou s’humecter le gosier pour certaines et certains – et retaper un brin de causette le temps pour Glowsun de se mettre en place, et c’est après un changement éclair que le trio nordiste se lance à son tour. Le rituel usuel débute avec l’indispensable bâton d’encens allumé par Fabrice qui donne le top départ de la prestation. De leur album ‘The Sundering’, seuls ‘The End’ et ‘Virus’ seront interprétés durant leur concert à l’Amalgame : le groupe se lâche avec des nouveaux, et remarquables, titres selon mes souvenirs. On attaque dans la nouveauté avec ‘Death’s Face’ qui ouvre aussi le flambant neuf ‘Eternal Season’. A la portée du public, le moins que l’on puisse dire c’est que les nouvelles compositions des désormais résidents de Napalm Records font tout leur effet sur scène de par leur aspect à la fois massif et hypnotisant : nul besoin de s’être tapé la discographie complète de ces lascars pour rentrer dans leur univers. En plus, la cohérence dans le choix du tiercé à l’affiche pour cette version d’Up In Smoke joue en faveur des lillos qui évoluent dans un registre pas très éloigné de celui pratiqué par la formation qui les suivra sur scène avec les parties vocales en plus.
Le set jouissif de nos potes survole avec parcimonie l’opus précédent avant de nous livrer une brochette de nouvelles compos foutrement bien ficelées. Fabrice envoie le gros bois derrière ses fûts, Johan tape des soli impeccables et limite ses parties chantées au strict minimum, Ronan livre un show de grande classe en faisant vrombir sa quatre-cordes avec brio, le public a la banane et ça commence à se décoincer un brin parmi les romands d’ordinaire si statiques : un bon concert pour un groupe que je n’avais plus revu depuis des lustres ; en fait depuis bien avant la sortie de son premier vrai long format… ça nous rajeunit pas tout ça…

Encore sous le coup de l’émotion on reprend le traditionnel bar, clope, tchatche à l’air libre et on rejoint la salle où une échelle trône désormais sur scène. Ah la technique reste la technique ; alors que les projections sur la batterie hexagonale s’étaient déroulées sans anicroche, la projection combinée grosse caisse et backdrop n’a pas l’air de fonctionner pour le groupe originaire d’une trentaine de kilomètres plus au sud. On s’affaire, on discute, on change de câble, on tchatche (et je ressors me faire un mégot) puis enfin on se met d’accord : Monkey 3 n’aura pas sa traditionnelle projection sur la batterie. Ce n’est pas bien grave, le groupe a de la bouteille et, même sans cet artifice, il va tenir la scène et entraîner son public dans un gros set psychédélique dont il est coutumier.
Les Suisses ayant opté pour la solution tout confort en tournée, ils ont emmené dans leurs bagages leur ingé-son afin de pouvoir transcrire sur scène l’énorme paire de couilles qu’a ‘Beyond The Black Sky’. Cet expert en son hard a profité de la mi-temps entre les deux tournées de Gojira qu’il assure pour pouvoir faire bénéficier à Monkey 3 d’un son terrible ! Le choix de cet apport se ressent sur le rendu fantastique que le quatuor déploie sur scène.
Niveau titres, on évolue dans un registre des plus classiques et il n’y a pas eu de grosse surprise, mais une efficacité redoutable. D’après ce dont je me souviens, je pense pouvoir affirmer que ‘Camhell’, ‘Electric Mistress’, ‘One Zero Zero One’, ‘Black Maiden’ et ‘Jack’ ont été interprétés, mais ayant pleinement profité de ce show jouissif, je n’ai pas opté pour noircir des pages avec les titres enchaînés. Show jouissif j’ai noté ? Hé ouais, ils ont de nouveau mis un boulet d’enfer et ceux qui ne l’étaient pas avant sont sortis évangélisés par ces apôtres du psychédélisme. Une prestation parfaite livrée par un Picasso toujours au poil avec son stetson et son jeu parfait, un Walter métronomique à la batterie, un dB clopant frénétiquement en balançant ses nappes synthétiques et un Boris qu’on reconnaît à peine sans son marcel, mais qui est toujours aussi précis dans ses plans à la fois planants et incisifs.
Pour couronner cette énorme soirée de folie, Monkey 3 a envoyé son ‘Once Upon The Time In The West’ orgasmique lequel a été le point d’orgue d’une sauterie parfaite durant laquelle deux des formations majeurs de la scène francophone ont confirmé sur les planches la toute grande forme de celle-ci. La présence de ces garçons sur une structure confirmée n’est en tous cas pas un hasard et c’est quand vous voulez que vous repointez vos flying cases ensemble par vers chez nous ! Chris
Un peu naïfs sur le coup, on pensait qu’en arrivant à l’heure prévue, on pourrait voir tous les groupes… Grave erreur qui nous a fait rater la première-première partie qui a fini son set avant l’heure de début prévue, Marple Chariot, dont je ne vous dirai donc rien. Allez, une prochaine fois peut-être.
Arrivés devant la petite salle du centre ville de Bordeaux, le monde à l’extérieur annonce un concert sold out. C’est le moins qu’on puisse dire ! En effet, une fois devant la porte, impossible de rentrer, même si on a sa place ou son invit qui nous attend ! La contenance de la salle est atteinte, les règles de sécurité empêchent de faire rentrer le moindre individu supplémentaire ! Par le truchement de mecs pas très frais qui sortent de la salle (sans comprendre qu’ils ne pourraient pas re-rentrer), on parvient donc à rentrer… L’impression qu’on avait depuis l’extérieur se confirme à l’intérieur : la petite salle est blindée plus que de raison ! Juste le temps de descendre une petite mousse après ces émotions, et on descend dans le ventre de la bête… Les toulousains de Drawers bastonnent déjà depuis quelques minutes quand on met le pied dans la fournaise. Car oui, comment qualifier autrement ce sous-sol ras du plafond dans lequel 2/3 des mètres cubes disponibles sont consacrés à des corps humains en sueur… Le petit espace réservé à l’air est en fait un mélange de vapeur de sueur, d’odeurs de bière, de fumée (et oui, la clope est autorisée / tolérée…)… mais en tout cas pas d’air frais ! On prend donc sa dernière respiration en ouvrant la porte, et on reste en apnée pendant plus de 2 heures ! Prenant notre courage à deux mains, on se faufile au milieu de la foule pour gagner le coin de la scène, qu’on ne quittera plus jusqu’à la fin de Red Fang. Drawers, donc. Manifestement, le combo est venu avec quelques copains, ou en tout cas grands amateurs, qui apprécient leur set puissant. Faut dire que l’ambiance littéralement poisseuse convient à ravir au quintette de furieux qui se défonce sur les 3 m² de scène. Leur stoner-metal furieusement sludge mais assez technique fonctionne bien, le groupe est à sa place sur l’affiche et profite de cette opportunité pour se faire connaître, si possible en éclatant quelques crânes au passage. Réussi ! A revoir néanmoins dans une ambiance où on passe plus de temps à écouter la musique qu’à s’essorer le front ou à essayer de trouver un filet d’air frais pour survivre 15 minutes supplémentaires…

Parce que oui, quand Red Fang monte tranquillement sur scène, la température ambiante relève plus de l’incubateur que de la simple salle de concert. Quant à l’humidité ambiante, elle s’approche des 100%, et les murs s’en souviennent : ils suintent au moins autant que n’importe qui dans la salle, à grosses gouttes ! D’ailleurs, quand Aaron monte sur scène avec ses petites lunettes de premier de la classe complètement embuées, il commence par demander « il y a quelqu’un ici ? Non parce que moi je vois personne à travers mes lunettes ». Le groupe entame son set dans cette ambiance bouillante et perturbante, et monte en tension très vite. Le public, au diapason, n’a d’autre choix que d’évoluer comme un seul être, au rythme des riffs de la paire impeccable de bretteurs, appliqués mais carrés en diable. La première partie du set (dont la set list m’apparaît avec le recul quelque peu confuse – je pense que mes neurones ont dû disjoncter par 2 ou 3 fois durant ce set, ayant atteint depuis belle lurette la température maxi de sécurité) est largement dédiée à « Murder The Mountains », leur dernier disque. C’est de bonne guerre, et vue la qualité du brûlot, on ne va pas se plaindre. Les musiciens sont un peu à la peine, avec des amplis qui déconnent, des micros vacillants, des faux contacts, des lumières qui sautent… Manifestement, humidité ambiante et électronique ne font pas bon ménage.

Sans faiblir, les bonhommes commencent à dégainer les meilleurs titres de leur premier album éponyme. La satisfaction éprouvée face à la contemplation de ce public en fusion fait manifestement oublier à Aaron Beam et ses collègues la rudesse physique exigée par leur prestation : les sourires sont nombreux sur leurs visages, tandis que les bouteilles d’eau et les serviettes éponges défilent. Une petite heure plus tard, le groupe quitte la scène quelques minutes, histoire de récupérer quelques volutes d’air en coulisse, avant de revenir décocher l’ultime salve. Encore une fois, set list un peu nébuleuse, toujours est-il qu’après 2 ou 3 titres joués les dents serrées et le sourire hargneux au bord des lèvres, le groupe n’en peut plus et quitte la scène, avec le sentiment du devoir accompli. Et avec panache, je vous prie ! On les retrouvera quelques minutes plus tard assis sur le trottoir à essayer d’avaler quelques bouffées d’air frais… Une soirée en tous points mémorable.
Laurent
C’est avec une excitation non dissimulée que nous retournons dans la région d’Erfurt pour le grandissant festival underground allemand. Ce concurrent direct au Roadburn de Tilburg et au nouveau venu DesertFest ne va pas flancher devant l’exercice et prouver une nouvelle fois que le heavy underground aurait pu naître à Erfurt, au moins dans l’esprit.
Jeudi
Arrivés sous un ciel menaçant et des prévisions qui l’étaient encore plus, c’est sous un ciel relativement clément que le camping s’installe et qu’on récupère les pass. Les festivités commencent tard cette fois, on a le temps de faire le tour du site (toujours aussi petit, ceci dit), de remarquer la nouvelle scène d’appoint, toute petite, et du coup de regretter l’absence des places assises qui se trouvaient là l’année précédente. En gros, si tu veux une place au sec, il va falloir te battre ou rester debout tout le weekend.
A 20 heures pétantes, Bushfire (de Darmstadt, à côté de chez moi) commencent à jouer. Une ouverture de festival à couper le souffle, la voix et les riffs rameutent un public solide à une vitesse fulgurante. Bushfire, c’est une sorte de Clutch venu d’un hypothétique désert allemand qui aurait hébergé une scène musicale telle que celle de Palm Desert, dans leurs rêves les plus fous. Le décor est planté et je ne peux pas m’empêcher de penser que ça aura aidé à ce que la pluie nous foute la paix. Un grand rayon de soleil perce et on a pu voir des grands sourires sur les tronches de nombreuses personnes qui se sont peut-être dit que les dieux du Rock’n’roll auront écouté leurs prières. Enfin en tout cas c’est ce que m’a dit mon collègue Vincenzo. Bushfire finira avec Useless In So ManyWays, de façon à ce qu’on en oublie pas une miette.
Pas facile pour Cojones d’enchaîner, mais malgré le jeu de scène un poil maladroit sans guitare entre les mains, le frontman du groupe croate va emmener son groupe dans ses derniers retranchements et propulser des chansons comme Superskunk dans les anales du festival. Je commence à remarquer à quel point le son de la scène est bon, c’est clair, agréable.
La soirée bien entamée atteint un stade bizarre avec la performance de Dampfmaschine, groupe allemand qui mélange sans soucis Rammstein à Turbonegro. Un gros son limite indus le tout dans un esprit décalé autant dans le jeu de scène que dans les paroles. Ne sachant pas trop quoi en penser au début, on se laisse avoir par l’ambiance, tout simplement un excellent groupe de scène.
Finish de la grande scène avec The FlyingEyes, groupe psyché de Baltimore, souvent remarqué pour la ressemblance du chanteur avec Jim Morrison, vocalement. Puisant dans le répertoire de leurs 2 EPs sortis à ce jour, le groupe n’aura aucun mal à faire planer un public déjà bien là-haut, les assaultsfuzz nous gardant néanmoins bien sur terre pour qui a le headbang facile.
Alors que les techniciens débarrassent la grande scène pour la nuit, la populace du site se dirige vers la tente pour apercevoir le groupe italien The Cyborgs. Apercevoir est ici important car le duo guitare/batterie est affublé de masques de soudeur, leur donnant un style steam punk assez unique. Musicalement, on trouvera un hard blues sans concession, parfois alambiqué et torturé, mais plutôt efficace voir même dansant. Je ne peux trouver aucune critique à faire à cette première journée, c’était vraiment parfait…
The FlyingEyes
Vendredi
Un peu de tourisme nous ramènera sur le site du festival avec un peu de retard, mais à en entendre ce qui se passait sur la scène, c’était sans grand regret… King Kronos, qui jouait à ce moment-là, m’aurait plutôt fait fuir ; l’amateurisme à des limites.
S’en suivent les méfaits de Stonehead, groupe doom allemand bien métal mais sans réelle identité ni présence scénique, tout cela est un peu trop simple.
Kadavar fait parait-il sensation en ce moment, on lit pas mal de bonnes choses à leur sujet. Malheureusement, les berlinois sont un petit peu stériles sur scène, ça va me forcer à creuser le sujet parce que sur ce coup-là, je n’ai aucune louange à formuler.
Ah, Brain Police ! Malheureusement c’est un peu la même histoire, je trouve leur rock très cheesy par moment, téléphoné, sans personnalité ni originalité. Disons que sans rien d’autre à se mettre sous la dent, ça pourrait passer.
C’est sans compter que la concurrence est rude, Red Fang, le groupe le plus hype du moment, écume les salles de concert et festivals européens sans relâche depuis la sortie de Murder the Mountains, et distribue des tubes par paquets de douze. Par contre les concerts se suivent et se ressemblent tous, faute à un groupe très statique sur scène… N’allez pas les voir trop souvent, ça pourrait vous jouer des tours.
Red Fang
Tito & Tarantula, heavy, doom, stoner, je cherche encore. Mais d’une certaine manière, leur place est sur cette scène, ça ne fait aucun doute. Bande son préférée des amateurs de Robert Rodriguez, Tarantino et consors, le groupe de Tito Larriva fait souffler un vent chaud, la maestria du groupe sur scène est impressionnante. La nouvelle guitariste blonde par contre, plante verte qui ne jouait que quatre accords m’agacera au plus haut point. Un peu déçu de ce coté là, mais le final sur La Bamba m’aura fait oublier tout ça pendant un instant ! Juste avant ça, Tito fera monter sur scène des dizaines de spectateurs pour danser sur AfterDark, leur faire jouer de la guitare, chanter, une routine pour le groupe de ce que j’en sais, mais qui a eu l’air un peu débordé ce coup-ci.
Changement d’ambiance radical quand St Vitus monte sur scène. Voilà en face de nous un groupe qui impressionne pendant qu’ils accordent leur guitare, règlent leur matériel, ajustent la hauteur de leur micro. J’avais une légère et étrange sensation de peur dans le pit photo, alors que le groupe s’apprêtait à commencer. Disons que la musique de St Vitus n’est pas du genre à égayer un clown triste, et ça n’ira pas en s’améliorant. Prenant aux tripes, voir ces types abimés par la vie et pas forcément meilleurs potes laisse une tension palpable sur scène, alors que les riffs et la diction de Wino finiront de m’enterrer six pieds sous terre. Born Too Late, oui, il semblerait. Mais voilà une reformation qui fait plaisir. Sur le final, Dave Chandler avouera aimer martyriser son public et fera monter le premier rang sur les gros baffles au pied de la scène, ambiance concert hardcore. La sécu est dépassée, le groupe aussi, mais c’était formidable.
St Vitus
Beehoover se chargeront de clore la soirée, duo batterie/basse au gros son et structures complexes, assez captivant mais aussi éprouvant par moment. Lassant sur la fin, le groupe m’aura néanmoins amené vers le stand de Elvis’ Dead, illustrateur français présent pendant tout le weekend. Son poster exclusif pour le festival est vraiment superbe, je repars avec et encourage les lecteurs à jeter un œil sur son travail.
Samedi
Grosse journée qui commence. Orobouros l’entame sans trembler. Le groupe américain relativement inconnu fera bonne impression.
Wight, deuxième groupe de Darmstadt du weekend, est aussi un bon groupe de doom à l’ancienne. Célébrant la sortie de leur nouvel album, ils n’auront néanmoins pas de chance avec le temps. Grosse pluie qui en fera fuir plus d’un, moi y compris, on devra se contenter d’échos lointains. Ceux qui sont restés ont trouvé ça bien !
Le ciel s’éclaircit juste après leur set, comme si Arenna avait apporté leur soleil espagnol avec eux. Un bon set de stoner plutôt classique plus tard, tout le monde en ressort motivé pour la suite.
Sigiriya ne fera néanmoins pas forte impression, pour être honnête je n’en ai aucun souvenir. Pas marquant, désolé messieurs…
Rotor, par contre, aura sur se faire remarquer. Est-ce leur son, leurs couacs dans la joie et la bonne humeur, Mario Lalli visiblement très intéressé sur le côté de la scène ? Je ne sais pas, mais le tout était inratable. Drehmoment version ultra longue, c’est le même riff pendant 8 ou 10 minutes, mais qu’est-ce que c’est bon. Je noterais juste les 2 chanteurs un peu bidons qui se sont succédés sur scène, à revoir…
Mario Lalli donc, qui rejoindra son cousin, son fils, et leur batteur pendant une heure de FatsoJetsoneries dont ils ont le secret. Pas grand-chose à dire, hormis un set efficace, bluesy à souhait, une certaine ferveur dans le public et des légendes finalement vues de mes propres yeux.
Fatso Jetson
Weedeater reviennent, et comme à leur habitude rameutent les foules. Mais moi, je n’adhère toujours pas. Une sorte d’allergie aux sons de porcs égorgés que le chanteur produit par moment, je me lasse après 2 chansons. Musicalement ça marche, ah si seulement c’était un groupe instrumental… Enfin, aussi objectivement que possible, c’était un bon show, le public en aura témoigné.
J’attendais pas mal Baby Woodrose et c’était un bon concert, mais je les préfère dans une petite salle, là où leur potentiel se révèle réellement. Leur énergie se disperse pas mal en open air, c’est assez flagrant. Il manquait donc un petit quelque chose pour que ce soit génial.
Encore un groupe qui m’impressionne pas mal, Crowbar. Riff sur riff, la bande à Kirk assomme l’assemblée qui en redemande. Simplement excellent. Je continue à penser qu’il pourrait parler à son pote Phil Anselmo, histoire qu’on se fasse Down l’année prochaine, je suis volontaire.
Les gens chargés de la prog à Stoned From The Underground ne sont pas dupes. Un groupe comme Orange Goblin pour finir en beauté, c’est mission accomplie d’avance. Le groupe jouera un set incroyablement énergique, un concert dans les règles de l’art qui ne laissera pas grand monde indifférent. Avec une bonne poignée de titres du dernier album taillé pour la scène, comme Acid Trial et Red Tide Rising, le groupe s’installe toujours plus dans le hall of fame du heavystoner. Un retour aux sources avec Scorpionica pour terminer, groove sans fin, son impeccable, Ben Ward gigantesque et impérial, le groupe laisse le public dans un champ de bataille.
Orange Goblin
Sous la tente, Neume sera un peu toomuch pour moi, malgré leurs qualités techniques certaines.
Franchement crevés, on suivra le groupe suisse Pyuss depuis la tente, qui reprend du… Kyuss. Oui bon, on a déjà un super groupe de covers de Kyuss, il s’appelle… (Seul commentaire, le son : absolument 100% fidèle, c’est impressionnant)
Nous voilà au dimanche matin, arpentant les vestiges du festival à la recherche d’un café. Le site est dévasté par la boue, les détritus, mais tout le monde a le sourire, c’était encore une fois génial et à l’année prochaine.
Jeudi
Bushfire 20:00 – 20:45
Cojones 21:00 – 21:45
Dampfmaschine 22:00 – 22:45
The Flying Eyes 23:00 – 00:00
The Cyborgs 00:30 – 01:30 *
Vendredi
King Kronos 16:00 – 16:40
Stonehead 17:00 – 17:40
Kadavar 18:00 – 18:40
BrainPolice 19:00 – 19:45
Red Fang 20:10 – 21:00
Tito & Tarantula 21:30 – 22:45
St. Vitus 23:15 – 00:45
Beehoover 01:00 – 02:00 *
Samedi
Orobourus 13:00 – 13:40
Wight 14:00 – 14:40
Arenna 15:00 – 15:40
Sigiriya 16:00 – 16:40
Rotor 17:00 – 17:40
Fatso Jetson 18:00 – 18:40
Weedeater 19:00 – 19:45
Baby Woodrose 20:15 – 21:15
Crowbar 21:35 – 22:45
Orange Goblin 23:15 – 00:45
Neume 01:00 – 01:45 *
Pyuss 02:15 – 03:30 *
* sous la tente
Retrouvez l’ensemble des photos à l’adresse suivante : lien.
Mathieu Springinsfeld
En vieux con has been, je n’ai jamais trop réussi à vraiment “écouter” de la musique via internet ou autre. Grosse lacune dans le cas présent, car il est particulièrement difficile d’écouter des titres de The Grand Astoria autrement que via Myspace, Bandcamp, et autres joyeusetés… Néanmoins, j’ai décidé d’aller quand même voir ce que donnait le groupe en live en parcourant les dizaines de kilomètres qui me séparaient de leur lieu de méfait de ce soir…

J’arrive dans la salle alors qu’un groupe prend juste la scène et s’engage dans un morceau au début un peu chaotique (sans doute la fin de la balance) qui peu à peu prend tournure et se structure. Au début, ne connaissant pas l’autre groupe qui occupait l’affiche (qui, au final, n’est jamais venu), difficile de savoir s’il s’agissait déjà de The Grand Astoria qui sévissait sur la scène. Mais petit à petit, les soli aériens et les passages psyche s’enchaînant, le doute ne fut plus permis. Les quatre jeunes russes alignent les titres avec une efficacité qui me surprend, agréablement : le peu que j’avais entendu était probablement une sélection malheureuse, mais je sentais un groupe qui se barrait un peu dans tous les sens, musicalement. Grave erreur de ma part : les titres sont puissants, robustes, chargés d’envolées psyche du meilleur tonneau, sans point faible. Une set list mastoc, constituée de titres bien foutus, qui donnent envie d’en entendre plus (pas pu m’empêcher de rafler un CD après le concert…). Le chant n’est pas prépondérant dans la musique de TGA, mais Kamille, en leader incontesté, assure, tout comme lors de ses incartades solo, jamais abusives, toujours dans la retenue et la maîtrise. Les autres zicos ne sont pas d’un naturel déchaîné : le second guitariste est statique, le batteur se la donne un peu, tout comme le bassiste – rien de flamboyant non plus ! Le public, peu nombreux (le club ne peut contenir dans tous les cas que quelques dizaines de personnes, et il est à moitié rempli ce soir), apprécie. Les applaudissements sont fournis, les têtes headbanguent gentiment, les sourires sont nombreux et les bières coulent à flot pendant un peu plus d’une heure de musique. Que demander de plus pour une bonne soirée ?
Après le set, Kamille m’informe qu’en réalité le batteur et le bassiste ont remplacé à l’arrache juste avant de partir en tournée les 2 membres originels du groupe, et ont eu à peine 2 jours de répèt’ environ ! Je comprends mieux dès lors le look “surfer” un peu atypique du bassiste, mais je reste surpris du manque de faiblesse de ce quatuor, qui a bien assuré, surtout dans le cadre d’une musique aussi axée sur les improvisations et les passages aériens… J’imagine ce que ça aurait pu donner avec des gars qui se connaissent depuis 10 ans !
En tous les cas, on peut rester admiratif du travail de ce jeune Kamille qui, complètement à fond dans sa musique, arrive depuis chez lui (Saint Petersbourg !) à mettre en place une tournée européenne complète pour son groupe, là où des groupes français arrivent avec difficultés à aligner quelques dates en club dans l’hexagone… Et bravo au Celtic Pub qui les a accueillis sans hésiter, malgré la réputation maigrelette de ce groupe modeste mais ambitieux.
Laurent
Au vu du succès rencontré par le DesertFest Berlin cette année, nous avons voulu rendre hommage à l’événement en apportant un regard un peu décalé de l’événement, sous la forme d’une véritable “immersion” inédite dans le festival. On a donc demandé à tous les groupes “francophones” présents sur l’affiche de nous proposer leur vision de l’événement, ce qu’ils ont accepté de faire pour Desert-Rock, sans hésiter une seconde ! Merci à eux (mention spéciale à Francky qui a rédigé une chronique super détaillée à la fin de cet article). Bonne lecture !
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MARS RED SKY
Par Jimmy (basse)
Nous avons été très agréablement surpris. Le festival était complet, donc la petite scène était forcément blindée à 20h mais en plus, dès qu’on a attaqué, on a senti qu’on était un peu attendu. Pas mal de réactions sur le début des morceaux, c’était vraiment chouette. Pour nous c’était un peu spécial car c’était la dernière date d’une dizaine (Belgique, Roadburn, Pologne…), c’était de la “bonne” fatigue.
Concernant l’atmosphère du festival, là aussi assez spécial pour nous car on est arrivé 2h avant de jouer et on a du repartir après le concert (certain d’entre nous avaient du boulot le lendemain sur Paris ou Bordeaux). Nous avons quand même pris le temps de faire quelques photos et une interviews “dînatoires” avec les copains de Stonerrock.EU. Nous avons quelques amis aussi à Berlin, du coup j’avoue qu’on n’a pas vu beaucoup de groupes à part TruckFighters que je ne connaissais pas et qui nous ont fait une très forte impression. L’ambiance était sympa, dommage que le temps était gris. L’organisation tenait la route pour une première édition. Certains amis de Berlin me disaient que le site et la soirée leur rappelait ce qui se passait il y a une dizaine ou quinzaine d’années à Berlin, le côté “free” je pense , ça leur plaisait…
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GLOWSUN
Par Fab (batterie)

Berlin n’étant pas la porte à coté depuis Lille, nous partons donc la veille vers 20h après avoir booké un hôtel à Hanovre pour arriver frais à Berlin le lendemain vers 13h… Arrivés sur place, nous découvrons un site de bâtiment désaffecté juste en contrebas de la gare de Berlin dans lequel se trouve l’Astra, là où nous devons jouer à 18h45.
Après un accueil nickel de la part du staff de Sound of Liberation nous prenons une bonne bière (du même nom que la salle l’Astra), nous préparons tranquillement notre merchandising et notre matos histoire d’être au point le moment venu.
Les Lonely Kamel n’étant malheureusement pas là pour cause de maladie, nous jouissons d’un peu plus de temps pour s’installer sur scène, le son étant assuré par Richard Behrens le très bon bassiste de Samsara Blues Experiment.
Le moment pour est venu d’envoyer la sauce, le son sur scène est très bon, la Ludwig Vistalite Bleue (kit de batterie destinée à tout les groupes de la scène du foyer pour le vendredi) est énorme et sonne méchamment bien !
La salle est comble, le public est très réceptif à notre son, les têtes bougent un max et visiblement certains connaissent quelques un de nos titres, ce qui fait toujours hyper plaisir ! (surtout à 900 bornes de la maison…)
Concert nickel pour nous et partagé avec le public qui nous acclame avec beaucoup de ferveur ! Nous voilà absolument ravis.
Le reste de la journée se déroule dans une coolitude sans égale. L’organisation est parfaite tant au niveau des groupes que du public qui est manifestement venu en masse pour la deuxième journée de ce festival réussi, qui se clôture avec le set de Grandloom qui va faire vibrer le foyer une dernière fois ce soir, avant la 3eme journée qui s’annonce énorme au vu de l’affiche promise.
Nous ne pouvons malheureusement pas rester pour des raisons pratique le lendemain.
Le temps de passer un moment avec les Los Disidentes Del Sucio Motel ainsi qu’avec les Monkey 3 avec qui nous partagerons l’affiche du Up in Smoke 4 en septembr,e nous repartons vers 13h, ravis par ce DesertFest mené d’une main de maître par Beth & Matte de Sound Of Liberation, que nous remercions particulièrement pour ce grand moment !
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ABRAHMA
Par Seb (guitare / chant)
On était programmés pour l’after-show dans un club du complexe qui se nomme le Raw Tempel. On a assez flippé au début en fait, car y’avait ni retour ni D.I. [ndlr : boîtier électronique permettant notamment de connecter ses instruments à la console] dans la salle, car c’est à la base un endroit qui fait surtout night club.
Mais au final ça a été plutôt génial ! Le public était très ouvert et malgré le fait que nous étions inconnus, ils ont vite été chauffés à blanc. Sûrement l’un des meilleur accueils du public que l’on ai eu jusqu’à présent.
Après, niveau accueil de groupe, on a pas fait mieux. Tout était là pour que tout se passe bien. Chambre d’hôtel pour la nuit et un catering à nourrir un régiment. Sans parler de la coolitude du crew. Dés que tu franchissais la porte du Kulturhaus ça sentait bon la good vibe. Tout le monde traînait entre échoppes et événements… On se serait cru 40 ans en arrière lors d’un fameux Woodstock.
On était arrivé le Samedi dans l’après-midi, on a donc pas trop pu voir beaucoup de groupes mais Black Tusk et Monkey 3 ont bien envoyés… Et enfin l’aftershow avec Kadavar et Toner Low a été une façon bien puissante de terminer le fest.
Nous on remet ça quand ils veulent !
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MONKEY 3
Par Boris (guitare)
Berlin, 21 avril 2012. Il est 17h45, notre intro de concert ronronne depuis quelques minutes,
nous entrons sur scène, le public manifeste son enthousiasme, la salle est pleine, c’est une sensation incroyable.
1 heure de concert la tête dans les étoile, à fond, un public chaud, un moment inoubliable. Desertfest, un grand festival ! Il réunit la famille stoner, au coeur de Berlin, pour 3 jours de concerts non-stop, une tuerie !
Très bonne organisation, accueil et staff très pro, et tout ça avec le sourire.
Plein de rencontres enrichissantes avec des artistes et des fans, une ambiance festive et super détendue.
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LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL
Par Francky Maverick (guitare/chant)
Après un long trajet Strasbourg Berlin (interrompu par une escale à l’Etap Hotel d’Erfurt où nous nous sommes fait piéger comme des débutants à notre propre ruse consistant à dormir à 6 dans des chambres doubles, matelas gonflables sous le bras, nous obligeant à rallonger 40€ pour une chambre supplémentaire – mais merde, le lit enfant était largement assez grand pour Sonny !), nous arrivâmes enfin sur les lieux du Desertfest pour la 3ème journée du festival. Il est 11h du mat’, le soleil brille et les têtes sont encore clairement bien dans le cul, en particulier pour Matte, le chef d’orchestre de ce festival, dont les valises sous les yeux laissaient supposer d’une nuit très, très, très courte. L’endroit est atypique, mais tellement Berlinois. Une sorte de zone désaffectée mais qui abrite au final tout un regroupement d’activités culturelles et festives. Skatepark, bars, salon de tatouage, galeries d’art et bien évidemment 2 salles de concert. Tous les murs sont recouverts de tags qui donnent à cette zone une ambiance underground vraiment particulière. Après un rapide tour des lieux avec Matte, celui-ci nous dit de nous poser tranquillement en backstage, car l’équipe n’a pas l’air d’avoir envie de se speeder pour ce dernier jour. “Just take your time men, nothing will happen ‘till 13h…”. Ok cool. Allons glander sur la terrasse au soleil. C’est là que nous croisons nos compatriotes français des Glowsun.

Les Lillois nous racontent que tout s’est très bien passé pour eux pour hier soir. Beaucoup de monde, motivation dans le public et merchandising à gogo. Voilà qui fait plaisir à entendre. Seulement Johan nous précise aussi que la majorité des gens n’arrive qu’à partir de 17h, ce qui au final est relativement tôt pour un festival en temps normal, seulement là, c’est à 13h30 que nous sommes censés jouer… Du moins c’est ce que nous avions en tête. Beth, une autre membre de Sound Of Liberation, nous avait même dit que suivant l’affluence, nous pourrions retarder notre passage à 14h. Pourquoi pas ? Ca nous laisse plus de temps pour balancer et au public d’arriver. Seulement voilà, après 30 min de balance, l’ingé son nous fait signe de débuter le set. « Heu… il est 13h15 les mecs, y a pas un problème ? ». « Are you sure that we have to play now ? ». Ouais, il avait raison… Billy lance donc la machine par 4 coups de baguettes et le riff d’Atari part sur un volume sonore presque indécent. Sonny n’a même pas mis ses retours oreilles et surtout, le shérif Rudolvski n’est pas encore arrivé !! Quoi la baise ?? Nous ne sommes pas prêts, le shérif n’est pas là, et personnellement je ne m’entends plus jouer. Quant au public il se compte sur les doigts de la main. Pour le moment… « Don’t worry, people will come, when they’ll ear your sound ». Le bougre avait raison. Au bout de 10 min de show, la salle s’est déjà bien remplie. Rudo est arrivé, le son de scène est bon et apparemment à en juger les têtes qui headbangent devant nous, celui dans la fosse aussi. Aujourd’hui nous avons décidé d’axer notre set sur les morceaux les plus lourds de notre liste actuelle. Pas question cela dit de prendre des risques avec de nouveaux titres tout juste sortis du studio qui ont subit moult modifications que nous ne maîtrisons pas encore. Il faut taper fort et lourd pour ce concert car, ici, on ne rigole pas avec le sens du mot « heavy ». Il est agréable de jouer devant un public qui comprend pleinement ta musique et qui s’est déplacé uniquement pour ça. Ce son fuzz, grave et massif qui caractérise tous les groupes qui jouent ce soir ; malgré la grande diversité des styles représentés sur l’affiche. 30 minutes, c’est le temps qu’aura duré notre prestation. Difficile d’avoir le sentiment du travail pleinement accompli sur un si petit temps de jeu, mais le plaisir était bel et bien là. Nous avons terminé le concert sur notre nouvelle traditionnelle reprise des Beatles, Helter Skelter, fusionnée avec le Feel Good Hit of the Summer des QOTSA, au beau milieu du public comme nous adorons le faire. Les têtes bougent, les cheveux volent, les bouches sourient et les voix crient. Messieurs dames, vous qui nous posez toujours la question de « Mais pourquoi vous faites tout ça ? », j’ai envie de vous répondre : pour vivre simplement ça. Ces quelques minutes de kiffe absolu entre amis et amateurs de musique.
14h, le matos est déjà plié. Au passage, un grand merci à The Grand Astoria, qui nous ont dépannés de leur backline (batterie + baffles), sans eux, pas de concert pour nous. A la sortie de scène, notre shérif tant détesté nous raconte qu’il a été littéralement viré de scène par un agent de sécu pendant notre concert à cause de l’arme factice qu’il portait à la ceinture ! Bon OK, il faisait son putain de job, mais malgré les explications, il n’a pas voulu lui rendre l’arme et l’a carrément confisqué. Comme à l’école ! Rassurez-vous, ce petit incident a été résolu en fin de soirée grâce à l’orga du festival, et Rudo pourra continuer à exercer son métier pour votre plus grand plaisir.

Ce qui frappe dans ce festival c’est aussi son coté cosmopolite. Ca vient du monde entier. Rien que pour notre journée, nous avons côtoyé américains, russes, allemands, suédois, italiens, bien sûr français et je dois en oublier. Et tous se parlent, boivent des coups ensemble et partagent les mêmes backstage à quelques exceptions près. Les backstages, parlons-en. Quelques tables et canapés autour d’un grand buffet froid, sucré salé jusqu’à 18h, suivi d’un grand barbeuk des familles en soirée. La tireuse à bière ne cesse de fonctionner, mais personne n’abuse de l’accueil qui nous est réservé à nous tous musiciens. Le monde du Stoner Rock est décidément peuplé de gens à la cool. Y a du poil, de la longueur de cheveux et de la chemise à carreaux partout.
Nous flânons désormais sur le site, entre le market, l’expo d’affiches de Johan Jacob, et les 2 salles de concerts. Nous faisons la rencontre des frangins marseillais d’Elvis Dead, graphistes illustrateurs de métier qui ont notamment collaboré avec Headcharger. Le courant passe à merveille et nous repartons avec la magnifique sérigraphie à tirage limité aux couleurs du festival. Le visuel est vraiment adéquat, un gros poilu à la moustache proéminente et au petit sourire en coin. Le bon festivalier Stoner de base quoi !
Un petit tour au concert de SUMA qui nous laisse un peu perplexes. Il faut avouer que nous ne sommes pas très amateurs de Doom et consorts dans LDDSM, mais il faut leur reconnaître un son hypnotisant assez malsain. Nous enchaînons avec les allemands d’Orchus Chylde dans la grande salle. Leur bassiste au look hippie nous fait penser à l’acteur qui joue celui de Spinal Tap et ça nous suffit pour nous faire marrer. Musicalement on est plus proche d’un rock 70’s, mais pas très transcendant malgré la qualité incontestable des zikos.
La première petite claque de la journée se fera en la présence du groupe Black Tusk. Un trio qui tourne actuellement avec les Red Fang et fait parler de lui pour ses prestations riches en sueur. Pas de doutes, tous les clichés du style sont réunis : de la bedaine, de la barbe et du cheveu long. A blinde de la première à la dernière seconde du set, le groupe se donne vraiment à fond. Le son est assez bon quoiqu’un peu brouillon mais c’est aussi le style un peu « trashy » du groupe qui veut ça. Une bonne surprise live. Je dois maintenant me pencher sur leurs productions studio pour voir si je reste sur ma position.

Nous traçons au petit théâtre pour aller voir Wino et Conny Ochs en duo acoustique. Les places vont être chères car l’endroit est vraiment tout petit. Je n’avais pas pris le temps d’écouter leurs chansons jusqu’à ce jour, mais mes amis parisiens m’avaient dit beaucoup de bien de leur passage au Klub quelques semaines auparavant. Je dois dire que je me suis laissé emporter tout de suite par leur univers. Musique minimaliste, mais précise, chants parfaitement harmonisés et interprétation juste. Voilà qui donne tout de suite le sourire. C’est apparemment le dernier concert d’une tournée de 7 semaines et on sent que les 2 amis ont partagé de grandes choses ensembles et sont très proches. Pas de prise de tête, le set déroule tranquillement malgré quelques petits soucis techniques qui ne nuisent pourtant pas à la bonne humeur qui plane dans l’assemblée. Le père Conny était pour moi un parfait inconnu. Je savais juste de lui qu’il faisait rêver toutes les copines Parisiennes qui l’avaient vu (elles se reconnaîtront…) et j’avoue que ce monsieur a quand même grandement la classe. Un petit coté Chris Cornel qui se dégage de lui qui doit en effet en faire fondre plus d’une. Quant à Wino, toujours digne, il impose simplement le respect d’un simple regard. On repart avec le vinyle et un t-shirt sous le bras tant leur prestation nous a séduits.
Un petit passage pour aller voir Ufomammut. Pour l’anecdote, c’est en première partie de ses messieurs que LDDSM a fait ses premiers pas ! Premier concert dans un petit rade de Strasbourg. Nous étions jeunes et naïfs et leur son monstrueux nous faisait presque peur à l’époque. Les murs en tremblent encore je pense. J’étais curieux de voir ce que le groupe donnait sur une grande scène. Comment dire… ? Bah c’est toujours un peu chiant. Enfin, ce n’est que mon avis, mais au bout d’un quart d’heure, lorsque tu es clean, ben tu t’emmerdes un peu. Attention, j’ai un profond respect pour ce groupe et ce qu’il apporte à la scène Doom atmosphérique, mais ce n’est juste pas trop mon truc. Le public a l’air d’apprécier en tout cas, car la salle est pleine à craquer et les corps ondulent lentement au rythme de 20bpm, comme dans un grand rassemblement de zombies. Les basses sont énormes et la descente d’organes n’est pas loin, donc je préfère me retirer en backstage le temps d’attendre LE groupe que nous ne voulons manquer sous aucun prétexte : RED FANG !!!

Les 4 ricains arrivés plus tôt dans l’après midi, ont des mines de déterrés ! John, le batteur nous expliquera plus tard dans la soirée qu’ils n’avaient dormis que 3h cette nuit et que cette tournée commençait à les exténuer. Le lendemain, ils partaient pour le Sud de la Grèce, puis avion vers Helsinki et retour en Allemagne pour la suite du tour en bus. Les canettes de bière ont laissé la place à celles de Monster energy drink. Le groupe s’installe et la « petite » salle est déjà pleine à craquer. On joue un peu des coudes pour être devant et ne pas en rater une miette. La salle a beaucoup de charme mais il faut reconnaître qu’au-delà du 10ème rang, on ne voit plus grand-chose. Leur show commence et le son est MONSTRUEUX ! Le groupe joue sur leurs propres amplis et ça s’entend ! Le son de leurs têtes Sunn est tout bonnement parfait. Riches en harmoniques, bourrés de dynamique, mais gras à souhait ! Le pogo démarre et tiendra jusqu’à la fin du set. Bien sur, le public attend surtout UN titre, LE titre : Prehistoric dog. Pas de discussion possible, ce morceau est désormais un véritable hymne du Stoner Rock. Juste imparable ! Le set durera environ 1h, à blinde, tout droit, sans fioriture et avec le sourire. Pour moi, le meilleur concert de la journée et de loin.
La nuit est désormais tombée depuis un petit moment sur le festival et l’ambiance festive a évoluée vers une ambiance plus cool et planante. C’est l’heure d’accueillir les stars locales de Colour Haze. Ce trio de rock psyché a vraiment l’air d’avoir une grande notoriété dans leur pays car plus personne ne traîne dehors. Connaissant le groupe vaguement et ayant eu de bonnes sensations sur les quelques morceaux que j’avais pu écouter, je me rends dans la salle pour écouter ça. Des images kaléidoscopiques sont diffusées sur l’écran géant et plongent tout le monde dans leur trip lancinant. Le batteur est impressionnant dans sa régularité de frappe et très créatif dans ses breaks. Le duo basse/guitare a sorti la grosse artillerie avec un vrai mur de baffles. Le son n’est pas extraordinaire mais permet tout de même d’apprécier leur musique. Peu de chant et une voix pas forcément très atypique, mais ce n’est clairement pas l’élément important ici. Le bassiste, habillé comme un garçon de café, fait le job, mais a l’air de se faire carrément chier sur scène, contrairement au guitariste qui trippe littéralement dans des impros assez bien inspirées. Le trio nous offre un petit interlude de 2 chansons acoustiques très agréables, accompagné d’une cithare indienne. Je me suis bien laissé bercer par leur groove et poursuivrai la découverte de ce groupe.
Il est déjà tard, mais tout n’est pas encore fini pour nous, puisque nous traçons maintenant à l’after party du festival pour retrouver nos potes d’Abrahma. Nous allons tourner ensemble sur quelques dates la semaine prochaine, c’est donc avec grand intérêt que nous nous y rendons. Le club est grand et permet d’accueillir beaucoup de monde. La scène est par contre très limite. Déjà très petite et ensuite montées sur des palettes… OK… Heureusement qu’ils ne sont que 4, car un groupe comme nous ne serait pas rentré dessus. Les parisiens envoient le bousin et ont vraiment envie de montrer que leur nouvelle formation a des choses à dire et du gros son à envoyer. Malgré une très bonne énergie sur scène, notamment de Séb au chant et guitare, le son est juste horrible et ne permet pas d’apprécier la qualité des riffs à leur juste valeur. Tout est couvert par un brouhaha général et l’ingé son n’a pas l’air plus perturbé que ça. Dommage, car les copains ont des nouveaux titres qui démontent vraiment.
Nous sommes maintenant levés depuis quasiment 24h, pourtant notre hôte nous motive pour un dernier verre. « Ok, mais seulement s’ils font du russe blanc ! ». Certains sont chauds, d’autres moins, mais Billy sort de son portefeuille un argument de taille qui met tout le monde d’accord (CMB). « C’est ma tournée les mecs ! J’ai trouvé ça par terre ». Bon OK… Ca, ça ne se refuse pas. Quand c’est le destin qui s’en mêle, il ne faut pas lui tourner le dos. Un dernier verre qui se transforme en un deuxième, puis un troisième. Il faut être raisonnable, nous avons 800kms qui nous attendent le lendemain, c’est donc à 4h du mat’ que nous rentrons nous coucher dans un grand appart en centre de Berlin et que nous disons non, à la bouteille de vodka comme notre amie nous avait sorti de sa réserve. Certains se contentent de la gouter pour le plaisir. Quel bonheur, nous avons tous un matelas !
La nuit fut courte mais réparatrice, sauf pour ceux qui n’ont pas pu couvrir les ronflements par omission naïve de boule quies. Un petit café, un petit double wooper chez burger king (et ouais, le white trash était fermé ! Fuck !) et retour dans le van pour une demi-journée de route. Dire que les Abrahma ont encore 5h de route de plus que nous… Respect les mecs !
En bref, un séjour très agréable, dans une ambiance vraiment cool et un accueil chaleureux. Berlin est vraiment une ville à part. LDDSM remercie toute l’organisation du Desertfest, en particulier Matte et Beth pour leur bonne humeur et leur professionnalisme, les potes de France venus nous encourager (Henri, le fuck était un message d’amitié !), les personnes qui nous ont hébergés et évidemment tout le public. A l’année prochaine ?
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Photos non créditées : Stonerhead / stonerheadletgrooveyourbrainstonight.blogspot.fr
[SUITE ET FIN]
LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL (FRA)
On attaque à fond ce dernier jour avec LDDSM.
On vous prévient de suite, on n’est pas très objectifs sur leur presta’, ce sont des potes à nous depuis quelques années maintenant et on est tout acquis à leur cause.
Quoiqu’il en soit, pour les avoir vus de nombreuses fois, ce set bien que court était un des meilleurs auquel il m’ait été donné d’assister.
Uniquement les morceaux les plus rentre-dedans, depuis leur premier skeud, jusqu’aux tous nouveaux titres à paraître prochainement sur leur prochaine galette, ça avoine sec, c’est en place et ça poutre. ET C’EST FRANÇAIS SACREBLEU !!
THE GRAND ASTORIA (Russie)
C’est ensuite au tour de The Grand Astoria de prendre place sur la petite scène avec leur garage stoner parfois teinté de noise et venant tout droit de russie.
Le son ne sert pas vraiment leur prestation, les aigus sortants de leurs wah utilisées à outrance et la voix criarde ne m’ont personnellement pas convaincu.
Ça reste cependant solide, mais ce groupe ne m’aura au final pas séduit.
THE MACHINE (Pays-Bas)

Premiers à fouler la “MAIN STAGE” le dernier jour du festival, “WELCOME TO THE MACHINE” !! (remember “Wish you were here”)
Déambulant sur les cendres encore incandescentes et fumantes des laves de Pompéi, là même où, 40 ans plus tôt, le “Flamand Rose” posait les jalons du futur stoner-rock ou “desert-rock”, les bataves s’imposent sans conteste comme l’un de leurs dignes héritiers, avec la dimension nouvelle qui sied au rock moderne : le gros son qui tue, en fédérant avec brio la finesse et la puissance, le mariage réussi entre les riffs plombés, les soli recherchés et psychédéliques et un tempo soutenu de main de maître par le jeune Davy Boogaard, au facies de jouvenceau. Dans une ambiance extrêmement relaxante, dans les volutes de fumée d’un bâtonnet d’encens posé sur l’avant de la scène et baignant dans la lumière chaude des spot-lights, THE MACHINE propose un voyage qui ne se refuse pas, usant de rythmes et contre-rythmes ensorceleurs, de lignes vocales placées à bon escient et de soli de guitare aussi novateurs qu’aériens… Les “hollandais volants” sont, à mes yeux, une des excellentes surprises du festival et constituent une valeur montante. A l’issue de leur show, je me rue sur le merchandising pour me procurer leur dernier album “Calmer than you are” sorti en 2012 et je fais d’ailleurs la connaissance d’un allemand bilingue qui vient d’acheter le t-shirt dudit groupe, et avec lequel je partage le même engouement pour ces nouveaux-venus de la scène stoner ! Quel bonheur ce festival que d’y découvrir des perles de ce genre et de partager sa passion avec des fans, tous aussi sympathiques et curieux les uns que les autres…
BLACK TUSK (USA)
Une petite pause clope, et une grosse calotte avec Black Tusk.
Assurant la première partie de Red Fang sur toute leur récente tournée, ce trio de vikings aux barbes et cheveux incommensurables envoie du très très lourd.
On pourrait qualifier ces barbares d’artisans sludge trash hardcore, entre Kylesa et Slayer.
Une véritable machine de guerre surpuissante, qui nous en a mis plein la face pendant près de 45 minutes non stop. Mortel.
MONKEY 3 (Suisse)
Et c’est parti pour une bonne grosse dose de psychédélisme dans la plus grande des salles du fest. Du stoner de hippies, comme le précise mon collègue. Des rythmiques longues et entrainantes pour des morceaux bien prog’ de 10 minutes, «on y aime bien» comme on dit chez nous. Le tout illustré par un rétroprojecteur balançant des vidéos psychés derrière le groupe, un véritable spectacle son et lumière. Une belle découverte pour moi qui ne connaissait pas ce groupe, qui m’a rappelé un peu Samsara Blue experiment.
BRAIN POLICE (Islande)
Retour à la petite scène, après la déflagration Black Tusk, il fallait du lourd pour assurer, et ce fut chose faite avec Brain Police.
Du stoner dans sa forme la plus élémentaire, riffs bluesy, structures classiques, voix rocailleuses, solos omniprésents, rythmique implacable.
Un concert très agréable, ponctué par l’arrivée de Tommi Holappa en guest, le gratteux de Greenleaf (et accessoirement de Dozer), pour reprendre justement un titre de ce dernier groupe.
Classique, simple, efficace. C’est tout ce qu’on aime.
UFOMAMMUT (Italie)
Grosse claque doom dans la caboche, à conseiller à tout bon fan de Electric wizard ou autre Windhand. Un set que les non initiés auraient peut-être pu trouver un peu long (et oui un bon morceau de doom ça dure plus longtemps qu’un épisode de Derrick) mais une bonne grosse taloche pour ma part. Néanmoins la fatigue cumulée commence à se faire sentir dans les jambes, et c’est bientôt Red Fang, faut aller se placer tout devant…
RED FANG (USA)
La petite salle est, tout comme pour Truckfighters, comble une demi-heure avant le show.
Les cigarettes magiques tournent, le videur ressemblant à un paramilitaire kosovar squatte la scène derrière les stacks des vikings de Portland, et le concert peut commencer.
Dés l’entrée des quatre barbus, l’ambiance est à son paroxysme, et ça attaque très fort avec “Malverde”, titre d’ouverture du dernier disque.
Gros gros gros son, équilibré, puissant, lourd, gras, parfait.
Ca headbang sec, et ce sera le cas pendant les 45 bonnes minutes de set, composé des hymnes (“Prehistoric dog”, “Wires” entre autres) et d’autres brulots issus de leurs deux galettes.
Le meilleur show pour moi sur ce Desert Fest, de la tuerie sans temps mort, prouvant que Red Fang est véritablement l’une des têtes de proues du mouvement stoner du 21e siècle.
COLOUR HAZE (Allemagne)
Bon… un festival stoner à Berlin, on ne pouvait pas passer à côté des légendes du rock psyché allemand, j’ai nommé Colour Haze. Impossible de ne pas se laisser transporter par les mélodies envoutantes et mystiques. Tout comme Monkey 3 avant eux, un show lumière projeté derrière le groupe finit de nous achever, que dire de plus… c’est Colour Haze bordel… un show comme ça, ça se vit, ça se décrit pas.
Une belle sortie pour ce festival qui nous aurait bien fait rêver le temps de 3 jours, que ça soit par son ambiance super conviviale que par sa prog’. Mais c’est déjà l’heure de rentrer à l’auberge pour notre première vraie nuit de sommeil (comprenez “sobre”) avant le voyage de retour qui s’annonce bien long…
*************Les remarques de papa William ! :
Ce que j’ai adoré :
– la diversité musicale de la programmation : il y en avait pour tous les goûts !
– le public relax et très connaisseur de la scène “underground” stoner : j’ai découvert plein de nouveaux groupes à travers de nouveaux contacts.
– l’excellente bière-pression servie dans les “Biergarten”, son accessibilité au niveau du tarif, et la promptitude des girls à les servir !!
– la convivialité de la Festsaal Kreuzberg, où j’ai pu croiser Ben Ward et ses acolytes d’Orange Goblin, dans le Biergarten, et les photographier en toute simplicité !
– la ville de Berlin pour ses outrances, la richesse de sa vie nocturne et de ses concerts “underground” : il n’y a que l’embarras du choix !!
– l’accueil berlinois, l’excellent rapport qualité-prix : dans mon bar rock de l’hôtel, la pression pils est à 1,90 euros la 0,4 l !!! que veut le peuple ?
Ce que j’ai bien aimé et les groupes que j’ai le plus apprécié :
– Le merchandising du festival, où l’on pouvait trouver des raretés à prix correct (12-13 euros en moyenne).
– les t-shirts officiels du festival, même si j’avais espéré un motif un peu plus percutant et les noms de groupes écrits en plus gros.
– les deux “Biergarten sympas” où l’on pouvait se délasser et prendre le soleil entre les concerts, rencontrer des fans, etc…
– les petites salles intimistes (Théâtre Bizarre) où l’on pouvait assister à des petits showcases tout à fait sympas et avec une totale proximité avec les artistes : merci à David Celia, le troubadour canadien, pour son show acoustique très prenant et sa cover de Pink Floyd croustillante !
– les groupes suivants qui m’ont fait voyager ou headbanguer (sans ordre de classement par intérêt) : OPERATORS, GREENLEAF, ORANGE GOBLIN, GLOWSUN, MOTORPSYCHO, GRANDLOOM, LOS DISENDENTES DEL SUCIO MOTEL (quelle entame de troisème jour malgré l’heure prématurée !), THE MACHINE, MONKEY 3, COLOUR HAZE et David CELIA.
Ce que j’ai moins aimé :
– la configuration de la salle “ROCKZILLA” située à l’entrée de la grande salle et qui créait un gros encombrement du public sortant et entrant, les piliers qui gênaient la visualisation de la moyenne scène !
– le son parfois brouillon de cette même salle.
– la bouffe vendue dans l’enceinte du festival, mais on trouvait des commerces de restauration rapide, à l’extérieur, aux abords du site.
– les chiottes un peu trop exigües pour une affluence de ce niveau.
– l’heure un peu trop avancée de la 3ème journée : on manquait de sommeil à 13h00 pour affronter le dernier jour.
En résumé, cette première édition du DESERTFEST est un massif succès, à mes yeux et de l’avis de nombreux fans dont j’ai fait la connaissance. Elle est d’ores et déjà reconduite sur les mêmes sites les 26, 27 et 28 avril 2013 !! Avis aux amateurs ! Je suis totalement accro et m’y rendrai sans nul doute ! Notre musique commence à prendre de l’ampleur !
Photos : http://stonerheadletgrooveyourbrainstonight.blogspot.fr
Henri, Max et William
Le réveil nous permet tout de même de trouver une auberge (merci Baloo, ami et bassiste de LDDSM) qui nous donne la magnifique opportunité de prendre une douche et de pouvoir boire des litres de cafés (fresh pooooots !!) avant d’aller pérégriner dans Berlin à la recherche de nourriture comestible pour nos petits estomacs faibles de gastronomes français.
Mais « Ho ! il est déjà presque l’heure d’y retourner, et la salle, on ne sait pas vraiment où elle est ! »… Ils sont fourbes ces organisateurs de faire ça dans 2 différents endroits, « Allez, on prend les parapluies et on suit un mec avec une casquette Truckfighters… »
Arrivés sur le site en avance (la chance est avec nous, enfin !), cela nous permet de faire un tour de ce qui sera notre petit coin de paradis peu ensoleillé pour les 2 jours à venir : en résumé un super stand de merch qui te donne envie de te faire enguirlander par ton banquier, plusieurs bars, une salle remplie des superbes sérigraphies d’Elvis Dead avec des DJ’s qui passent du gros son et la fameuse salle ou tout va se passer, composée d’une petite et d’une grande scène. Et c’est l’heure du premier groupe de la journée, qui correspond à notre première grosse découverte…
SHRINE 69 (UK)
Encore des anglais, et ça se sent dans les influences Sabbath qui font vraiment plaisir aux conduits auditifs. J’ai d’abord même pensé que ces mecs avaient volé les plans de ma machine à remonter dans le temps (encore en construction) pour aller chercher leur bassiste dans les 70’s (cheveux très long et pantalon pattes d’eph’), ainsi que leur chanteur au look dandy étonnant avec une voix toute aussi étonnante.
Un set vraiment cool à base d’hymnes (“I guess that’s why they called her Lady Midnight” !!!) et de riffs et plans qui tendent vers le psychédélisme. Une belle taloche pour notre part qui n’a apparemment pas fait l’unanimité…
WIGHT (Allemagne)
Placés en début de 2ème journée et succédant à SHRINE ’69, dont la performance fut gâchée par un son déplorable, les allemands de WIGHT déboulent à leur tour sur la ROCKZILLA STAGE. Suivant les conseils de ce bon Henri (qui a un petit air de ressemblance avec le LECONTE du même prénom !), je me suis placé plus près de la scène et bien m’en a pris, car le son est nettement meilleur que leurs prédécesseurs… Si la musique de WIGHT emprunte la lourdeur des riffs de BLACK SABBATH et le psychédélisme d’un KYUSS, elle ne parvient pas cependant à me faire entrer dans un trip. Il faut dire que le public ne commence à arriver massivement dans la salle, que durant leur set, ce qui perturbe légèrement les conditions d’écoute et par conséquent la justesse de l’appréciation. En raison de l’annulation des LONELY KAMEL, qui devaient leur emboîter le pas, WIGHT bénéficie d’un allongement de leur prestation, mais ne réussit pas à conquérir le public. A revoir donc, dans des conditions et à une heure plus favorable.
GLOWSUN (FRA)

Forts d’une “ROCKZILLA STAGE” cette fois copieusement garnie, nos trois lillois ne ratent pas l’occasion de faire monter l’adrénaline du public, en assénant un stoner de très grande qualité, à savoir celui alliant une omniprésence de la basse, des riffs plombés, des mélodies entêtantes, des changements opportuns de rythme : bref, la subtile alchimie qui nous rend accros au stoner. Le son est carrément excellent et permet au groupe de captiver un auditoire, qui, dans sa grande majorité, découvre les frenchies pour la première fois en live. Reprenant l’essentiel des titres de leur excellent album “The sundering” (2008), ils ne commettent pas l’erreur de les reproduire de façon fidèle et stérile, mais profitent de l’excellente réactivité des festivaliers pour “envoyer la sauce”, lâcher les chevaux et insister sur les riffs qui font du bien ! A l’instar des Karma To Burn, Glowsun décoche son gros stoner comme un direct du droit qui fait mal, sauf que là, on en redemande !! Je comprends avec plus d’acuité, les raisons qui me font aimer ce style, c’est “l’éclate” suprême, Glowsun me fait penser à un QOTSA moins alambiqué, mais tout aussi expérimenté et surtout tout aussi riche en émotions. Oui, décidément, ces chtis, c’est du lourd et nous pouvons être fiers de compter dans notre hexagone, un des fleurons du genre. Le public ne s’y trompe pas et les acclame avec ardeur et détermination. Sans aucun doute une des toutes meilleures prestations du festival !!! Vivement leur prochain album, prévu, à priori, cette année !
MARS RED SKY (FRA)
Groupe déjà montant de la scène nationale, Mars red Sky se paye Berlin, et c’est la première fois de la journée où la salle est aussi remplie. Ça fait plaisir pour eux car je les ai personnellement vu dans un caf’ conc’ de ma petite ville (Besançon représente) l’année dernière et j’avais adoré ça.
Pour le coup, avec tout ce tas de grands barbus devant moi et un son loin d’être exceptionnel, j’ai forcement perdu un poil d’objectivité.
Le trio Bordelais n’en demeure pas moins d’une belle efficacité, alliant comme souvent dans le stoner les rythmiques envoutantes et psychédéliques avec de bon gros riffs rock old school 70’s pour notre plus grand plaisir.
TRUCKFIGHTERS (Suède)

La salle est (sans véritable surprise) comble presque une demi heure avant le début du show. Truckfighters, c’est le band qui fait le buzz ces dernières années, avec leurs trois albums tous plus énormes les uns que les autres. Ils font la quasi unanimité sur leur statut de “Kings of stoner”, en Europe du moins.
C’est donc pour cela que je me suis calé dans la fosse, étant un grand fan ne souhaitant pas louper une seule miette d’un des groupes que j’attendais le plus sur la programmation de ce festoche.
Ambiance de fou furieux, sur scène comme dans l’audience, prestation d’une puissance laissant pantois et setlist reprenant leurs plus grands succès, mais je mettrai tout de même un bémol au son en façade, qui m’empêchera de dire que c’est tout juste parfait.
Mon seul regret aura de ne pas m’être placé juste devant la scène pour me prendre uniquement le son des (très gros) amplis dans la tronche, ce qu’on a fait avec Max pour Red Fang, mais on vous en parlera plus tard…
Bref, c’était vraiment super cool mais pas énorme…(roooh le rabat-oije)
MOTORPSYCHO (Norvège)

Il fallait en avoir sacrément gardé sous le pied pour assister au show de 2h des Motorpsycho, headliner de la 2ème journée ! En fait, je soupçonne fortement les fans fidèles de ces norvégiens, de ne pas avoir pris part à tout le marathon du stoner de la journée, et d’être arrivés en fin d’après-midi, afin de savourer la zique de leurs idoles avec la fraîcheur et la disponibilité nécessaires à l’écoute de leur musique. En effet, si le LochNess écossais a son monstre, les fjords norvégiens ont, quant à eux, Motorpsycho!! Véritable bull(dozer), le combo originaire de Trondheim a plus de 22 ans d’existence, pas moins de 15 albums studios et d’innombrables compilations, E.P, démos et bootlegs à son actif. Il a même joué avec le Trondheim Jazz Orchestra ! Véritable icône viking, Motorpsycho peut rebuter les aficionados du stoner basique, uniquement soucieux de headbanguer sur des riffs impitoyables mais somme toute prévisibles. Sa musique requiert beaucoup “d’approche”, d’ouverture d’esprit et d’éclectisme, car elle est le fruit d’influences musicales puisées dans les 60’s et les 70’s, à l’époque où la créativité atteignait son apogée. Chaque morceau est un patchwork différent, teinté ça et là de pop-rock progressif rappelant à bien des égard le déjanté Syd Barrett, de surf-rock façon Beach Boys, ou de jazz psychédélique. Bref, vous l’aurez compris, Motorpsycho a un style inclassable, tant son spectre musical est large, les ambiances musicales changeantes et complexes ! Passant de ballades très “flower-power” à des compositions beaucoup plus pêchues et électriques, les norvégiens ont trouvé la recette d’ un long voyage dans le temps et leur “MOTOR” s’apparente davantage à celui d’une DeLoreane que de la Harley Davidson vintage, représentée sur la pochette du premier opus d’Orange Goblin (cf “The travelling blues”). Ce soir, sur la MAIN STAGE et devant un public manifestement avisé et connaisseur (la salle est remplie d’environ 1200 personnes, mais permet de circuler assez librement à l’arrière), MOTORPSYCHO nous entraîne (ou pas !) dans leur univers contrasté, servis par une sono impeccable et un light-show discret mais suffisant pour créer une ambiance chaude et feutrée. Je reconnais au moins quatre des compositions de leur dernier album “The death defying Unicorn” sorti en 2012 et qui recueillent un très bon écho du public. Malgré le degré de lévitation qui m’a soulevé durant la première heure et demi de leur prestation, les effets d’une fatigue générale, commencent à se faire sentir, m’obligeant à revenir sur terre et à renoncer à la fin du set. Dommage car je commençais à être envouté, mais, prudent, je garde mes dernières munitions pour Grandloom, le dernier groupe de la soirée (si l’on occulte les groupes d’after-show !!), dont la prestation s’avèrera démentielle et me fera retrouver un second souffle.
Il est clair qu’il fallait être résistant pour savourer jusqu’au bout la maîtrise technique et l’univers musical des Motorpsycho, mais à n’en point douter, leur présence en tête d’affiche, n’est que légitime, dans la mesure où ce groupe résume bien les racines du stoner-rock et justifie la hardiesse et la passion d’un nombre grandissant des fans de cette scène…
GRANDLOOM (Allemagne)
Il fallait une fois de plus se greffer une paire de jambes et une tête toute neuve pour assister et apprécier la performance de ce trio allemand, venu clore la 2ème journée du DESERTFEST, à une heure tardive (1h30) ! Alors que la plupart des festivaliers, éprouvés par environ 10 heures de furia stoner, (dont la prestation marathon de Motorpsycho de plus de deux heures), jetaient l’éponge et se dirigeaient vers la sortie, quelques survivants dont votre serviteur décidions de faire de la résistance et de se faire “achever” par Grandloom sur la “ROCKZILLA STAGE” !! Bien nous en a pris, car, devant un parterre clairsemé, ces barbus ont envoyé leur stoner direct et brutal, comme si leurs vies en dépendaient… Dans une ambiance très “woodstockienne”, le public, à l’image d’un Frankenstein ressuscité, retrouve la motricité nécessaire à un headbanging frénétique et semble vibrer sous les assauts plombés du “grand méchant LOOM” ! A l’instar de mes coreligionnaires, je retrouve un second souffle et communie à l’allégresse générale ! Après 40 minutes d’orgie stonerienne, le rideau tombe sur la deuxième journée. Oui, décidément, Grandloom est encore une excellente découverte de ce festival ô combien jouissif ! Dommage que ce groupe n’ait disposé d’aucun merchandising, car je les aurais volontiers “rapportés” à la maison pour mieux les découvrir.
“Bon on va se coucher ? Grosse journée demain ça commence tôt, et ça serait con de louper les potes des Los Dissidentes Del Sucio Motel”. Mais c’était sans compter sur les deux énergumènes parisiens rencontré sur le site, qui nous on trainés du site jusque dans un bar avant de finir notre nuit alcoolisé comme on l’aime dans une boite de nuit “techno/indus/minimale” dégueulasse dans un entrepôt désaffecté. Sortie à l’aube. Un petit saut à l’auberge pour “dormir” et HOP ! Frais comme des gardons à 13h de retour sur le fest.
[A SUIVRE…]
Photos : http://stonerheadletgrooveyourbrainstonight.blogspot.fr
Henri, Max et William
– Le DesertFest… Mais qu’est ce que c’est que ce truc là encore ?
– Un festival de musique avec des groupes majoritairement composés de mecs avec de très longs cheveux et de très grosses barbes il me semble…
– Ah bon ok… Et c’est où cette année ? Edmonton, Kentucky ? Seattle, Washington ?
– A Londres et à Berlin.
– Londres et Berlin, en Europe ? Je n’y crois pas…
Un festoche de musique stoner en Europe ? No way.
On se doit d’y être, ce n’est pas possible autrement… C’est sold out ?
Forcément… Avec la programmation plus qu’alléchante, les places ont du se vendre comme des ptits pains et on se retrouve bredouille.
Mais nan, ya Desert-Rock tu sais, le webzine français spécialisé dans cette musique lourde et aérienne à la fois, ils ont mis en place un concours qui permettra à 2 personnes de gagner un pass 3 jours en l’échange d’un reportage.
Sérieux ? On le tente ?
Et voilà.
1h32 du mat’. Lyon, Texas. Euh… France.
On sort tout juste d’un concert donné le soir même dans la capital des gaules avec le groupe dans lequel nous, vos humbles serviteurs du LonsAngelesPirateRadio, officions (un p’tit coup de pub gratos hop : http://www.facebook.com/slutmachinerock).
Autant vous dire qu’on est flappis, vannés, vidés, knocked out en somme…
Rien à braire.
Rien que la perspective de se retrouver à Berlin en fin de journée pour un évènement qu’en tant que fans hardcore de musique stoner on n’aurait loupé pour rien au monde nous file d’ores et déjà une bonne érection (en tout bien tout honneur, bien entendu).
L’autoradio à fond, la twingo poussée dans ses derniers retranchements, c’est avec un smile jusqu’aux esgourdes et des cernes qui tombent jusqu’aux sneakers qu’on se dirige doucement mais surement vers l’est de la Teutonie.
Après un road trip de près d’une journée complète, rythmé par le son de nos iPod’s (on a d’ailleurs uploadé la playlist du voyage sur grooveshark, si jamais ça vous branche : http://grooveshark.com/#!/playlist/Road+Trip+To+Berlin/69784622), les pitstops “sandwich triangles à 1000 euros / cafés dégueulasses / clopes / boissons énergétiques cheapos” et les embouteillages sur l’autobahn, on arrive enfin à Berlin aux alentours de 21h… En retard en plus, “putain il faut absolument qu’on arrive à temps pour au moins voir Greenleaf et Orange Goblin mec, sinon ça la fout mal pour le report et puis même, Greenleaf et Orange Goblin mec”.
Et forcément, ce p*tain de GPS de m*rde nous lâche comme par hasard aux portes de la ville…
Après avoir demandé notre chemin à pas moins d’une petite dizaine de personnes différentes et avoir failli provoquer de multiples accidents de la route (“you must drive your car good man”), on finit par se garer trop loin et finir le trajet en courant pendant 20 minutes pour arriver aux portes de la salle.
La FESTSAAL KREUZBERG se trouve, comme son nom l’indique, à l’est du quartier de KREUZBERG, dans la partie habitée par de nombreux turcs et autres immigrés.
Globalement, ce secteur est un vivier de restos “Imbiss” et de bars, de galeries d’art, une sorte de “Belleville turc”, où de nouveau lieux nocturnes s’ouvrent chaque mois. Il est admis que les nuits de Berlin y sont les plus longues,que “c’est ici que cela se passe”. Même si elle fait grise mine de l’extérieur, la FESTSAAL est une magnifique salle. Accessible par une petite cour extérieure, servant pour l’occasion de “Biergarten” et de repli à l’air libre, pendant les concerts, le bâtiment est flanqué d’un bar à l’arrière de la scène et de deux balcons surplombant latéralement la fosse et permettant une excellente vision de la scène.
Les bracelets qui donnent droit de se faire bananer la tronche par du gros son pendant 3 jours aux poignets, et une pinte à la main (dieu qu’on l’avait attendu cette satanée pinte), on pénètre dans ce club, aux allures de théâtre de l’underground, un poil crado mais bien classe au son de “Jack Staff”, titre d’ouverture du dernier album de Greenleaf. On y est mate, here we GO !
GREENLEAF (Suède)

Premier groupe qu’on a eu l’occase de voir, première taloche.
Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une sorte de allstarband suédois, ayant réuni en son sein depuis sa création en l’an 2000 des membres de Spiritual Beggars, Lowrider, Dozer, Truckfighters (ouais ouais, rien que ça).
Truckfighters justement représentés par leur chanteur depuis leur dernier excellent disque, le meilleur selon moi, sorti au début de cette année.
Ca poutre, aucun souci et ce n’est pas une surprise compte tenu de la composition du line up.
Une rythmique bien en place assurée par un bassiste quarantenaire stoïque et un batteur à l’assise remarquable, deux gratteux assurant le show à grands coups de riffs limite bluesy et de solos ravageurs, et un chanteur à la voix qu’on ne présente plus, qui pose ses lignes de chants peinard.
On remarque cependant que Greenleaf n’est pas un groupe de scène, les mecs s’éclatent c’est clair, mais la communication avec le public reste cloitrée au strict minimum “merci, au revoir”…
Un super show malgré tout, et surtout une parfaite entrée en matière pour nous.
Une clope dehors, des retrouvailles avec notre pote strasbourgeois Baloo (bassiste / chanteur dans LDDSM), une autre pinte et nous voilà face à Orange Goblin.
ORANGE GOBLIN (UK)

Quatuor briton qu’on ne présente plus, fer de lance de la scène Stoner depuis maintenant près d’une vingtaine d’années, les gaillards débarquent sur scène avec une envie certaine d’en découdre. On sait cash qu’on va prendre chéros.
La maîtrise de ces mecs impressionne, un bass / batt implacable, un ptit gratteux nerveux qui fait chialer sa wah et envoie du gros riff qui te cloue sur place et un chanteur aux allures de Gourou, qu’on pourrait comparer à Hank du Turbonegro de la grande époque, capable de chauffer la salle comme personne et de gueuler dans son mic sans jamais faiblir à aucun moment.
Une bonne heure de set composée de leurs hymnes (“Some you Win Some you Lose”, “The Ballad of Salomon Eagle”, “Time Travelling Blues”) mais aussi de morceaux plus “obscurs” tirés de leurs premiers albums, histoire de ravir les néophytes, certes peu nombreux dans le public, comme les groupies poilues de la première heure.
Un son surpuissant à l’épreuve des balles, capable de vous défourailler une armée de panzers en deux temps trois mouvements.
Et après un long rappel conclu en toute logique par le single de leur dernier album “Red Tide Rising”, on ressort lessivé et sur le cul. Un show monstrueux, point barre.
OMG comme disent les poufiasses ricaines trémoussant leur jolis minois sur MTV (ou les cagoles trémoussant leur minois “orange UV” sur Nrj12, au choix). Une première soirée comme celle ci ne laisse présager que du lourd, du très lourd pour les deux restant encore à venir. Mais pour l’heure, on retourne dans notre chère twingo, histoire de (mal) dormir quelques (trop courtes) heures avant la suite.
****************(Comme précisé précédemment, nous ne sommes arrivés à temps que pour Greenleaf et Orange Goblin… Mais ne vous inquiétez pas, c’est là qu’intervient notre sauveur William Hertz qui va vous compter les performances des groupes ayant joué en début de soirée… Ah ce William, l’une des rencontres de ce séjour, mais on vous en reparle plus tard, place à sa plume !)
OPERATORS (Allemagne)

Ces tout jeunes berlinois (ils doivent avoir à peine 21 ans !), qui viennent de sortir leur premier album éponyme, ont l’honneur et en même temps la délicate mission d’ouvrir les hostilités et… ma foi, ils s’en tirent avec beaucoup de brio ! Virevoltant dans tous les sens, tout sourire, ils démontrent sans peine qu’ils s’entendent très bien entre eux, qu’ils sont là pour se faire plaisir et du coup, nous font agréablement plaisir, en nous délivrant avec une énergie brute et spontanée un heavy rock alliant le prog-psychédélique, le stoner et le rock pur et dur, le tout mâtiné de nappes de claviers très opportunes. Accélérant souvent leur rythme entêtant de leurs mélodies, les Operators laissent libre cours à la bonne humeur qui les caractérise, tout en gardant une excellente maîtrise de leur technique. J’adhère totalement à leur côté extraverti et déjanté, tout ce qui constitue à mes yeux l’essence du bon rock. Eggard, le chanteur à la voix pêchue tombe même souvent à genoux, dans le même mouvement que le claviériste. L’on ne pouvait espérer une meilleure entame pour ce festival. J’irai même leur serrer la louche et les féliciter après le concert, ce qui sembla les toucher au cœur !! D’ailleurs, par une pure coïncidence, alors que je déambulais, une semaine après le festival, dans une rue du quartier de PRENZLAUER BERG, autre quartier de Berlin, quel ne fut pas mon étonnement de me faire interpeller verbalement par ce même Eggart, qui m’avait reconnu et qui me remerciai de ma ferveur…
STONEHENGE (Allemagne)
Après la vague déferlante provoquée par les Operators, l’univers musical des Stonehenge tranche avec celui de leurs prédécesseurs. Bien qu’ils soient allemands, ces adeptes du big rock oldschool, teinté de doom et de southern rock ont fait mouche en choisissant comme nom, celui d’une localité anglaise proche d’Oxford, que je connais et qui abrite un monument mégalithique composé de monolithes disposés en arc de cercle. Leur rock est en effet monolithique et moins original que celui des Operators, mais grâce à leur son “vintage” et massif, ils réussissent néanmoins à entretenir ma flamme et manifestement celle du public aussi.
Un peu trop en retrait scéniquement à mon goût, les Stonehenge auraient gagné à montrer un peu plus d’enthousiasme à un parterre qui ne demandait que cela…
ANCESTORS (Allemagne)

Décidément, c’est le jour des groupes dont le nom se termine en -ORS !! Avec donc l’arrivée sur scène des Ancestors, la pression de bière monte en même temps que celle de l’attente du public !! Si l’on part du principe que nos ancêtres sont les hommes de Néandertal, alors oui, les Ancestors leur ressemblent quelque peu par la voix caverneuse de leur leader, la basse pachydermique et la barbe hirsute de son guitariste… Plus doom atmosphérique que stoner, la musique des américains se fond parfaitement avec les images austères et en noir et blanc projetées derrière eux, et fait penser parfois à celle du mythique combo suédois Count Raven, connu pour la lourdeur et la lenteur de son rythme et à ses lignes implacables de basse !! Tel un suppôt de Satan, le claviériste, revêtu d’un perfecto et encagoulé malgré la chaleur ambiante, martèle son pupitre avec rage, déversant des myriades de notes, à la fois aériennes et inquiétantes…
Par leur théâtralité et leur pesanteur, Ancestors m’embarque dans un univers que certains auront pu trouver légèrement déprimant, mais que je ressens pour ma part comme envoûtant !! A vrai dire, pour avoir découvert récemment leur musique sur Youtube, je pensais m’emmerder cruellement et profiter de leur show pour faire le merchandising, et j’ai donc été positivement pris au piège !! A la fin du set, je me rue sur l’un des deux T-shirts officiels du festival ainsi que sur la galette des Operators qui m’ont subjugué, puis direction la buvette de l’arrière salle, où une magnifique brune aux yeux bleus océan me sert une excellente Pils.
En résumé, la première journée est une pleine réussite et la programmation de seulement cinq groupes s’est avérée judicieuse pour entamer les débats crescendo, en appréciant dans le confort, et dans un état encore neuf, des univers musicaux différents. Beaucoup de fans rencontrés ultérieurement me conforteront dans le sentiment que cette 1ère journée était sans doute la plus réussie en terme d’acoustique et de confort d’écoute, la salle étant sans nul doute la plus conviviale, la plus intimiste et la plus adaptée à ce type de musique. Excusez l’absence de setlists, mais en présence d’une telle densité de groupes, la mission s’avérait trop astreignante… Je ne vous parlerais pas non plus de la danoise qui ne m’a pas lâché de la soirée (véridique), alors que j’étais uniquement venu bosser !!!
(un petit filou ce William…)
[A SUIVRE…]
Photos : http://stonerheadletgrooveyourbrainstonight.blogspot.fr
Henri, Max et William
A une époque où bon nombre des groupes les plus excitants de la rockosphère évitent ou traversent à peine la France pour y déposer leurs amplis, il est particulièrement judicieux d’ouvrir un peu les écoutilles et de constater qu’à 3 kilomètres à peine de la frontière française, côté espagnol, il est possible d’aller se faire exploser les cages à miel au doux son de Valient Thorr, après une soirée tapas sur le port de Fontarrabie, peinard… Un bon plan, dont nous avait déjà régalé Nebula il y a plusieurs mois. En l’occurrence, Valient Thorr ne dénigre pas la France sur sa tournée européenne, mais toutes les options sont bonnes à prendre…

Le Psilocybenea est une petite salle de concert bien foutue mais assez petite, très vite remplie. Ce n’est toutefois pas encore le cas quand les anglais de Jettblack prennent la scène. La musique décomplexée du quatuor convainc peu à peu le public qui se masse près de la scène. Le groupe se défonce sur scène devant ces quelques dizaines de curieux comme s’ils se produisaient à Wembley : ils se donnent à fond, la bave aux lèvres et le sourire jusqu’aux oreilles. Complètement hors du temps, le groupe donne dans une sorte de mix de hard rock fun, très influencé, un peu comme The Darkness il y a quelques années, mais avec quelques rasades de gros stadium-rock à la Kiss. On voit pas mal de Airbourne aussi là dedans. Bref, rien de trop dégueulasse, et on passe une excellente grosse demi-heure en leur sympathique compagnie.

Quelques minutes plus tard, alors que les 5 velus musiciens de Valient Thorr s’emparent de leurs instruments et décochent leur premier riff, très vite on comprend que le niveau a changé : tout en reconnaissant la qualité de leur 1ère partie, la puissance de Valient Thorr s’étale sous le regard effaré de tout un chacun, et après quelques accords, la messe est dite. Le bassiste Nitewolf est déchaîné, il joue tout le set la mâchoire serrée prêt à bouffer tout ce qui passe ; le gratteux Eidan Thorr, qui avait l’air tout paisible dans son coin pendant le soundcheck, se déchaîne dès que les amplis commencent à rugir. Et que dire de Valient Himself, vocaliste improbable, charismatique et rigolard, outrancièrement sympathique mais prêt à gueuler comme un cochon étripé dès qu’un micro passe sous son nez ! En 3 ou 4 chansons il tombe successivement le blouson et la chemise et finit torse-poil pour le plus grand bonheur (!!) des damoiselles de l’assistance… Bref, le niveau monte très vite très haut et ne redescendra pas pendant tout le concert : sans jamais sacrifier à la bonne ambiance et au fun, la puissance et la tension de ce concert sont palpables…

Le combo enquille les morceaux issus de ses dernières galettes comme des perles sur une corde de guitare : avec des titres bourrins mais insidieusement groovy, la musique du combo ne ressemble décidément à rien d’autre. Je n’ai pas noté tous les titres, mais je pense qu’au tableau de score, c’est leur avant-dernière galette, Immortalizer, qui se taille la part du lion : du sautillant “Mask Of Sanity” au tubesque “Tomorrow police”, en passant par le rageur “Red Flag”, c’est un sans faute. Dès lors qu’il s’agit de décocher des bombes de son petit dernier, Stranger, le combo ne fait pas non plus dans la dentelle : même si tout le monde attend les hits monumentaux que sont “Double Crossed” ou “Sleeper awakes”, d’autres morceaux comme le presque doom (version rapide…) “Sudden death is nothing” donnent bien le change. Le tout est mastoc, joué avec fougue et panache. Les seuls temps morts sont mis en profit par Valient Himself pour échanger avec le public, expliquant en quelques mots le thème de ses chansons, blaguant…
Il y a vraiment une relation spéciale entre Valient Thorr et son public, et c’est quelque chose que l’on ne peut appréhender qu’en le vivant en live. Une expérience viscérale, décalée, outrancièrement fun, sans prétention, ce qui n’empêche pas les bonhommes d’être doués et manifestement furieusement passionnés. S’ils passent à moins de 500 km de chez vous, il serait dommage de les rater…
Laurent
Elles sont bien loin les températures estivales, et, en ce 30 novembre, il fallait se motiver pour renoncer à une bonne tisane, bien au chaud chez soi, et braver le froid hivernal du grand nord pour se rendre à la Chimère. Grand bien nous en a pris, à nous et à la soixantaine de personnes présentes ce soir pour applaudir Monkey 3. Car le fameux bar du boulevard Montebello était « the place to be » pour applaudir les fameux suisses, entité à part dans l’univers du stoner.
Arrivé à 20H30, je tombe sur des connaissances et sur les pompes à bière bien achalandées du bar. Embrassade, retrouvailles, tournées…….bref : 1H00 et 2 Duvel plus tard, j’ai raté les El Cam. Dommage pour moi.
Je ne verrai donc que le combo suisse qui investit la scène tout sourire et envoie le bois pour 70 minutes d’un concert très dense. L’intégralité de leur répertoire sera balayée. Boris, de par sa carrure, occupe quasiment la moitié de la scène, attirant la quasi-totalité des regards sur lui. C’est technique et plus carré qu’un lit dans une base militaire. Du pur bonheur.
Seul petit accroc à mon sens : la salle. Car qui connait les suisses sait que leurs sets ne se résument pas à la seule musique. Et l’absence d’un véritable light show, pourtant propice à rendre les performances de Monkey 3 encore plus hallucinantes (voire hallucinogènes) et à donner à des titres comme « Xub » ou « Electric Mistress » beaucoup plus de relief, se fait sentir cruellement par moment. Il n’empêche que, même sans artifices lumineux, un « Camhell » le fait grave et satisfait pleinement la poignée d’amateurs présents ce soir.
Le constat est donc évident : Lille manque cruellement de salles « intermédiaires » pour des concerts de cet acabit. Mais ce n’est pas la faute aux suisses qui, une fois le set terminé, demandera, par l’intermédiaire de dB, si nous voulons encore un morceau. Of course !!!! et le temps d’un rappel, ils nous emmèneront dans les contrées du far west d’Ennio Morricone.
Stonerpope
La soirée se déroule au Trix d’Anvers, lieu que je ne connaissais pas avant et qui me semble fort sympathique d’entrée. Après quelques marches, et après être passé à l’entrée en annonçant « j’ai gagné deux places sur Desert Rock » (et oui ça fait plaisir!), on découvre le (mini)stand de vente puis la salle : lieu assez petit mais convivial, le bar d’un côté et la scène de l’autre. Scène parfaite pour ce type de soirée, à peine surélevée ce qui permet au public de bien ressentir les impressions du concert.
Samsara Blues Experiment ouvre le bal, et nous délivre un stoner bluesy d’excellente qualité. La première chanson nous met direct dans l’ambiance : des riffs lourds, des solos à tout va et une basse très présente. Le bassiste est déchaîné et les guitaristes ne sont pas en reste. Seul le batteur se démarque avec un style beaucoup plus discret, plus concentré.
On alterne entre des passages blues et des passages bien puissants, tout cela dans la même chanson. Les changements de rythmes sont assez fréquents et cela évite l’impression de monotonie. Avec une touche de jam, le groupe reste carré et après plusieurs minutes d’instrumental, le chant se repose sans aucune hésitation. La dernière chanson du set sera la plus longue, la plus psychédélique et nous laisse sur une excellente impression de ce groupe que je ne connaissais pas auparavant.
Le temps d’une bière et d’une clope sur l’énorme balcon fumeur (quelle bonne idée!) et le prochain concert commence. C’est Lonely Kamel qui prend la suite et qui va nous envoyer du gros son. Du très gros son je dirais même, les chansons sont courtes, mais bien puissantes, un peu à la Acid King ou Truckfighters. Mais étant un peu fatigué du voyage, du gros son et aussi parce qu’il fallait rester en forme pour les deux autres concerts, je reste un peu à l’écart.
Et enfin arrive le groupe je que j’attendais : My Sleeping Karma. Un soundcheck vite fait, une accolade et le groupe entame le concert avec la première chanson de leur premier album. Et tout de suite, on sent que le concert va être bon. C’est simple, mais tellement efficace ! Les membres sont à fond dedans et se font plaisir, ce qui est toujours agréable à voir. A noter, le clavier qu’on n’entend pas toujours mais qui montre le bout de son nez au bon moment. Les chansons s’enchaînent parfaitement, le batteur est toujours aussi incroyable de technique et d’aisance. On aura le droit à seulement deux chansons du dernier album mais cela laisse la place aux anciennes, ce qui n’est pas pour me déplaire. On termine le concert sur “Hymn 72”, chanson très rythmée et intense ce qui nous laisse sur une merveilleuse impression. Ce concert était de loin le meilleur que j’ai vu de leur part et je n’ai qu’un mot pour le décrire : dantesque !
On termine la soirée avec The Machine, jeune groupe néerlandais. Les influences se ressentent immédiatement : Kyuss (en particulier Josh Homme) et Colour Haze. On pourrait penser que le mélange ne peut qu’être bon, mais finalement ce groupe n’aura pas vraiment convaincu. Le concert est quasi instrumental mais manque parfois de punch et étant donné la fatigue accumulée, il en fallait. Une petite touche d’originalité tout de même avec une chanson en 5 temps, fait rare dans notre bon vieux stoner.
Bref, une soirée excellente qui ne me fait pas regretter d’avoir fait 400 bornes.
didif
Stoned From The Underground 2.O(11), c’est comme ça que j’appellerais le festival pendant ces 3 jours de musique lourde et entêtante. En effet, le désormais fameux festival d’Erfurt a fêté ses 10 ans l’an passé, et a décidé de faire peau neuve et de prendre un peu d’embonpoint au passage. La tente abritant auparavant la scène fait désormais office d’abris à un grand bar, au merch officiel et à un groupe de « volksmusik » qui jouait là le samedi matin, pour le plus grand bonheur des amateurs de Monster Magnet. La scène, elle, n’est plus couverte et est trois fois plus grande qu’avant, équipée d’énormes baffles et de jeux de lumières. Le festival gagne d’emblée une aura plus professionnelle et le line-up va suivre la tendance au cours des 3 jours avec pas mal de pointures. Avec un jour en plus au programme, voici un report plus long qu’à mon habitude.
Le jeudi (gratuit!) commencera avec un temps incertain, mais le moral est au beau fixe et l’impatience palpable. Grant National et Drive by Shooting ouvrent les hostilités alors que l’on s’installe encore au camping. On notera un nouveau système de jetons pour les boissons et la nourriture, utilisable à tous les stands dans l’enceinte du festival, qui nous laissera perplexe au début. En effet, tout le monde commence par faire la queue pour faire provision de ces précieux jetons, et les plus assoiffés devront patienter un bon moment avant de passer à autre chose. Mais une fois tout le monde servi, ce n’était plus qu’un détail et tous les jetons restants nous seront remboursés. Professionnels, on va dit.
La pluie se fait plutôt embêtante, mais Valient Thorr s’apprêtent à jouer. Le public est vraiment à fond, Valient Himself tombe la chemise après deux chansons comme à son habitude, et le groupe produit une solide performance sous une grosse averse qui ne semble pas les faire grogner le moins du monde. Au contraire, le déchaînement des éléments semble leur coller au poil et on a l’impression de voir des dieux du rock’n’roll, souverains et tout puissants. Le pit est en transe, trempé, et content.

Pour finir cette première soirée, Karma to Burn remplaceront Gates of Slumber qui ont dû annuler deux semaines plus tôt. Ils joueront un set assommant et absolument captivant. Valient Thorr et Karma to Burn jouent désormais le même soir, alors qu’ils étaient les deux têtes d’affiches du festival deux ans auparavant. On commence à mesurer l’ampleur et la popularité grandissante de l’évènement après une édition anniversaire qui aurait très bien pu rester exceptionnelle.
Vendredi était pour ma part un jour de repos, les concerts commençaient relativement tard et je n’attendais que Jex Thoth au tournant, en gardant un peu de curiosité de côté pour Eyehategod plus tard dans la soirée.
Après une bonne balade ensoleillée dans Erfurt jusqu’à 17h, les concerts commencent enfin. Marant m’ont laissé presque de marbre, mais The Egocentrics et Coogan’s Bluff ont fait mouche. Jex Thoth arrivent en scène et délivrent une prestation plutôt bonne et pour le moins théâtrale du côté de la charismatique chanteuse rousse. J’aurais entendu après le show que ce groupe n’a qu’un jeu de scène pour les sauver, mais j’aime particulièrement le chant et le style envoûtant des compos.
Sans avoir particulièrement accroché à Cowboys & Aliens que j’ai trouvé beaucoup trop lisses et convenus, c’était une autre paire de manche quand Eyehategod sont arrivé. Malgré un discours un peu délinquant immature à base de « Fuck the police » , leur sludge de Louisiane inspire le sérieux et enveloppe la scène d’une aura malsaine. Les riffs seront les plus lourds du weekend, et quelques membres de Church of Misery se joindront à la boucherie l’espace d’un titre pour enfoncer le clou. Impressionnant.
Pour finir la journée, je dois avouer que je n’attendais pas particulièrement My Sleeping Karma que j’ai vu un bon nombre de fois déjà, mais je les ai découverts sous un nouveau jour, de loin sur la butte, à un volume impressionnant. Ça envoyait très fort et ils iront jusqu’à faire sauter les plombs.
Samedi était le jour le plus attendu et aussi celui des plus grosses déceptions… Grandloom et Planet of Zeus ouvrent les festivités de bien belle manière. Chapeau notamment à Planet of Zeus qui jouaient là leur premier concert en dehors de Grèce, comme quoi on passe vraiment du groupe local à la pointure internationale ici.

Glowsun montent sur scène et j’attendais avec impatience de voir de quoi il en retournait en live. Je suis bien forcé de reconnaître que la sauce n’a pas pris du tout, j’ai trouvé cela plutôt mou et trop retenu, quel dommage. Le disque promettait plus de potentiel.
Lonely Kamel m’a ennuyé comme rarement, m’a littéralement forcé à m’endormir au soleil. Je me réveille pour Sungrazer, que j’attendais également de pied ferme, mais le syndrome Glowsun frappe à nouveau. Je les trouve plutôt effacés, une exécution qui ne percute pas, c’est mou. Le son n’était pas terrible non plus avec une guitare très maigre, contrairement à leurs productions studio, alors que c’est aspect des choses n’a posé aucun problème jusqu’à maintenant. Peut-être que la scène était trop grande pour ces groupes?
Mais j’oublie rapidement tout ça pour me concentrer sur le groupe du weekend à mes yeux, les japonais de Church of Misery! Quel concert, quelle violence, quelle présence, les frissons et la bouche béante… Un jeu de scène dément, un son gargantuesque, un chanteur possédé par le fantôme de Black Sabbath.

L’ouverture sur « El Padrino » était jouissive, telle que je l’avais toujours imaginée, cette chanson en live a le pouvoir de violer les conduits auditifs de n’importe quel quidam, même averti. Je noterais toutefois que le dernier guitariste semble être un peu moins à l’aise que le précédent guitariste australien.
On enchaîne sereinement avec un concert tout bonnement parfait de Monster Magnet, pointures parmi les pointures à ne plus présenter. Wyndorf toujours bouffi mais toujours aussi (d’autant plus?) présent, arrive sur scène, y pose ses testicules massifs et joue. Pas de chichis, des tubes, du space rock par pelletés, des riffs qui font mouche, une voix en or et un public acquis à la cause depuis toujours. Un moment qu’on sent très rôdé mais qu’on passe sans broncher un seul instant, ce serait cracher dans la meilleur soupe du monde…

Vibravoid aura l’honneur de clôturer le festival sur une vibe 60’s psyché, un concert plutôt prenant mais la fatigue aura raison de moi et je retourne me coucher sur ce son fort agréable, après avoir échangé mes jetons.
Je donne rendez-vous l’année prochaine, comme tous les ans, sans une seule hésitation. C’est le meilleur festival que je connaisse.
Note concernant le samedi :
Un jeune homme a du être secouru par les pompiers sur les abords du festival, après s’être noyé samedi en fin de matinée dans le lac artificiel accessible au public, ainsi qu’aux festivaliers bien entendu. Il n’a pas survécu, et était selon les rapports officiels sous l’emprise de l’alcool et des drogues. Mes pensées vont à la famille et aux amis, mais il est vraiment regrettable que des gens puissent perdre la vie dans ces conditions, pendant un tel évènement et dans un premier lieu qu’ils ne puissent pas contrôler leur consommation. Soyez responsable…
Jeudi
Grant National 20:00 – 20:45
Drive By Shooting 21:00 – 21:45
Valient Thorr 22:00 – 23:00
Karma To Burn (remplacement de Gates Of Slumber) 23:15 – 00:15
Vendredi
Marant 17:30 – 18:10
The Egocentrics 18:30 – 19:10
Coogan’s Bluff 19:30 – 20:10
Jex Thoth 20:30 – 21:20
Cowboys & Aliens 21:40 – 22:40
Eyehategod 23:00 – 00:15
My Sleeping Karma 00:30 – 01:30
Samedi
Grandloom 14:00 – 14:45
Planet Of Zeus 15:00 – 15:50
Glowsun 16:10 – 17:00
Lonely Kamel 17:20 – 18:10
Sungrazer 18:30 – 19:30
Church Of Misery 20:00 – 21:00
Monster Magnet 21:30 – 23:00
Vibravoid 23:30 – 01:00
Mathieu Springinsfeld
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