|

Du haut de leur dix ans d’existence les Italiens de Kayleth (en provenance de Vérone pour être précis) nous reviennent avec leur cinquième album !
Toujours à fond dans le Stoner pur et dur, les compos font mouche à chaque coup. Lorsque le groupe se prend à ralentir le tempo, les ambiances se font pesantes et groovy à souhait, voir le final de « Mountains » par exemple.
Depuis 2013, le groupe a accueilli un claviériste à qui ils laissent de plus en plus de place lors de passages instrumentaux qui fonctionnent à merveille (voir « NGC 2244 »), ce qui leur permet d’accentuer le coté space rock qu’ils revendiquent. En effet, depuis les deux derniers albums, ambiance spatiale et thématique planétaire sont au rendez vous.
On notera un plan de gratte en forme de clin d’oeil à Led Zep sur l’intro de « Secret Place » qui fait toujours plaisir .
Un album a écouter les pieds dans le sable, le soleil dans les yeux et le regard perdu dans l’immensité du ciel.

Tradition indienne reprise aujourd’hui par certaines communautés « new age », la tente à sudation (Sweat Lodge) est, selon d’ancestrales croyances nord-américaines, le lien direct pour communiquer avec les esprits. Basé sur le principe de la sudation collective, teinté de spiritisme, ce tipi a tout de la métaphore du concert de rock et c’est probablement ce qui a décidé Lee Johnson, Caleb Dawson, Dustin Anderson, Austin Shockley (ce dernier étant descendant d’Amérindiens) et Javier Gardea au moment de choisir Sweat Lodge pour nommer leur projet. Monté en 2011 au sein de la (encore) balbutiante mais florissante scène heavy rock/stoner texane, que l’on retrouve principalement à Austin, le groupe publie l’année suivante une démo qui aura – au moins localement – fait parler, au point d’éveiller l’appétit de Ripple Music, l’un des labels les plus excitants de la côte ouest américaine. Le résultat de cette collaboration, Talismana, postule tout simplement au titre d’album de l’année.
Il n’est en effet pas banal de tomber sur une production d’une telle qualité et d’une telle énergie, d’autant plus pour un premier effort. Derrière le logo de Sweat Lodge, talisman fait d’un crane et d’une lame ondulante, se cachent cinq jeune loups (désormais quatre), ressassant comme beaucoup les grands préceptes du rock 70’s, de Coven à Pentagram, mâtinant d’occultisme un rock d’un autre temps, fait d’interminables cavalcades de guitares harmonisées, le tout sublimé par la présence vocale de Cody Lee Johnson. Irrésistible de bout en bout, du tourbillon « Tramplifier » aux faux airs de ballade de « Banshee Call » en passant par les penchants doom de « Heavy Head » ou le phrasé génial du refrain de « Phoenixascent », Talismana est un condensé de ce que cette musique produit de meilleur, trouvant sa salvation à la croisée du heavy metal, du doom et du stoner.
C’est un premier album impeccable, maitrisé et passionnant que nous propose donc Sweat Lodge. Espérons désormais les voir rapidement de ce coté ci de l’atlantique.
Point Vinyle :
Ripple Music fait les choses correctement : le disque vient avec un insert sur lequel sont imprimées les paroles ainsi qu’une download cart. Sobre et efficace.
Coté couleurs, le vinyle est disponible, outre en sa version classique, en gris « aigle » et en version « spirit warrior » (une sorte de blanc cassé avec un splatter pourpre), l’une et l’autre de ces versions ont été pressées à 100 exemplaires.

Oyez Oyez les amis. Pour faire patienter les pervers lubriques qui trépignent d’impatience à l’idée de se délecter du futur et lascif Sechs, nos amis teutons de Rotor sont de retour avec un nouvel opus sobrement intitulé Fünf.
Ceux déjà familiers des hymnes que sont “An3R4″ ou “Drehmoment” ne seront pas foncièrement dépaysés par cette nouvelle offrande germanique. Rotor n’a en effet pas cassé le moule et les morceaux de ce Fünf possèdent cet aspect rugueux et froid qui caractérise si bien la musique de groupe depuis plus de quinze ans maintenant. Un titre comme “Scheusal” n’aurait d’ailleurs pas dépareillé sur un Drei ou un Vier par exemple et définit parfaitement à lui seul le « son » Rotor. Mais il n’y a pas que des “Scheusal” sur ce cinquième album studio.
Car si le moule n’a pas été cassé, il a quand même été un brin refondu pour donner un peu plus de chaleur à la musique de Rotor, et potentiellement rallier de nouvelles esgourdes à la cause berlinoise. “Rabensol” illustre parfaitement ce renouveau allemand : un riff tout en rondeur, aguicheur et sexy à souhait qui nous fait du gringue en tournant pendant sechs minuten, égratignant au passage l’image frigide que pouvaient parfois revêtir les morceaux du combo aux oreilles de certains. Même chose avec “Volllast” (et son intro aérienne ; quoi de plus normal avec trois ‘l’) ou encore “Weltall Erde Rotor” qui dévoilent tous deux une facette méconnue et une musique libidineuse à laquelle il est impossible et inutile de résister.
Tout au long du skeud, les berlinois s’amusent à alterner le Rotor « old school », parfois plus froid qu’un glaçon et plus sec qu’un saucisson, et le new-Rotor, chaud et humide tel le plus tropical des ouragans. Normal donc d’être surexcité à l’issu des huit titres de ce disque qui marque un virage pour le combo. Ce dernier lorgne désormais vers un stoner plus psyché qu’auparavant.
Tel un cupidon instrumental, Rotor a ajouté une nouvelle corde à son arc et est devenu très Sechs avant l’heure. Les allemands frappent donc un grand coup avec ce Fünf de haute volée qui rendra tout durs vos tétons. Sacrés teutons !

“Inspiré par « Dune » de Frank Herberts, dédié au fans de classic stoner et de science fiction.”
Voila ce qu’annonce la bio du groupe et qui pourrait très bien me servir de chronique entière si j’étais flemmard (ouais, je le suis, mais une fois de temps en temps on peut faire un effort non ?).
Franchement c’est exactement ça, du Stoner à l’ancienne joué avec le cœur par et pour des Stoneheads, avec en toile de fond l’imagerie SF qui va bien.
Enregistré en 2014 après s’être entraîné sur des démos et autres EP, le son d’Echoes of the big sand est un peu étouffé à la première écoute mais au fil de l’album ce défaut se fait oublier et les compos suffisamment bien ficelées nous font voyager bien loin de ce petit problème.
Je vous mets au défi de ne pas taper du pied au moins une fois par titre, chaque chanson comporte au minimum un riff qui déclenche un hochement de tête, un sourire ou un soubresaut dans la jambe.
L’album à tendance lente et groovy, donne envie de prendre son temps, de vivre chaque chose en suivant son propre rythme (comprendre : attendre que la bière rafraîchisse).
Même sur les morceaux dont le tempo est plus élevé, une impression de pesanteur s’installe et le groove vous tient.
Les passages instrumentaux sont particulièrement réussis et évocateurs, tentez donc le coup avec « The golden path » qui sert de final à l’album. C’est d’ailleurs rassurant pour l’avenir quand on sait que le groupe vient de changer de chanteur, heureusement que tout ne reposait pas sur les parties chantées …
Si on garde l’univers de Dune en tête on ne peut s’empêcher de voyager au coté de Muad’Dib lors de ses longues traversées du désert, à la recherche des Fremen.
Pensez donc à emmener une gourde lors de vos écoutes de ce disque (non, pas elle, une bouteille…).

” On s’ajuste tous à la vision qu’on nous impose de la vie, une vie dont seuls sont bénéficiaires ceux qui nous régissent. On nous apprend que la seule issue est de trimer sans dire mot, on gâche nos précieuses existences dans un job pourri, à mettre de l’argent de côté et acheter des amplis pour pouvoir au final nous exprimer et dire à quel point on hait tout ça ”
La musique prévaut parfois sur la parole et tient lieu de moyen d’expression lorsque les mots ne suffisent plus pour traduire assez fidèlement un ressenti. C’est à n’en pas douter la vision du combo suédois Throneless, auteur de la citation ci-dessus, qui a préféré piocher entre do et si qu’entre A et Z pour coucher ses émotions. Cette approche est en parfaite adéquation avec le style dans lequel évolue le groupe, le doom. Ce genre contient une telle puissance évocatrice qu’il est capable de poser une ambiance en quelques notes, là où la parole demanderait une quantité faramineuse de mots. Throneless a trouvé son syllabaire pour enfin se débarrasser de ses remontées biliaires inspirées par l’angoissante linéarité de nos existences. Dans une société de dominants et de dominés, le riff reste la seule arme contre l’ennemi invisible.
Basé à Malmö en Suède, le trio sort aujourd’hui son premier album éponyme chez Heavy Psych Sound Records, 4 titres pour une durée totale d’une quarantaine de minutes.
“Masters Of Nothing” ouvre l’album et pose d’emblée un riff hypnotique à l’épaisseur d’un steak nous garantissant un apport lipidique d’au moins un an. Tout sonne gras et lourd, de la guitare à la basse en passant par le moindre petit coup de cymbale. Au sein de cette tempête, les vocaux succincts et hachurés sonnent comme l’écho d’une lamentation lointaine, comme eux même terrifiés par un tel déferlement de puissance. “Cavedrones” et “Thinning The Herd” poursuivent quant à eux leur quête graalesque du riff le plus massif de la planète et osent quelques hausses de tempo qui auront définitivement raison de nos tympans et de nos cervicales. Si jusqu’ici tout est très efficace, l’originalité fait quelque peu défaut sur ces compositions qui manquent de surprise, et la douce léthargie dans laquelle nous plonge Throneless manque parfois de se transformer en somnolence.
“Reaching For The Dead”, dernier morceau de l’album, vient rompre avec bonheur cette légère monotonie en apportant à l’arc du groupe de nouvelles flèches. Pas d’inquiétude, les pointes de ces flèches sont émoussées, pour une ouverture tout en douceur avec une guitare acoustique aérienne qui fait décoller Throneless des enfers pour l’envoyer dans le ciel le temps d’un instant. Mais c’est finalement un épilogue aux accents death qui terminera cet album, laissant le mot de la fin à une caisse claire martelée frénétiquement. La raison du plus fort est toujours la meilleure…
Ces prises de risques de fin d’album nous prouvent que Throneless gagne à se mettre en danger et à sortir des sentiers déjà maintes fois foulés par d’autres groupes du même genre. Elles ne pourront qu’ajouter plus d’identité et de cachet à la musique du combo, qui bénéficie déjà d’un son monumental et d’une bonne palette de riffs sur ce premier album prometteur.
À déguster avec : un carpaccio de rat (pour le dressage, voir pochette d’album)

S’ils étaient nés noirs, dans un project du côté de Compton, les quatre lascars de Saviours auraient clairement versé dans le gangsta rap. Austin Barber et sa bande sont blancs, connaissent les bas-fonds d’Oakland, Californie, comme leur poche et ont grandit au son des riffs acérées du Priest, de Maiden ou de Motörhead. A l’instar de Matt Pike et son High On Fire – autre référence évidente de Saviours – en bonne gloire locale établie à San José, le quatuor semble avoir passé sa jeunesse en regardant d’un air défiant le ronronnement psychédélique berçant San Francisco, de l’autre coté des deux énormes ponts (payants) séparant la cité où il fait bon vivre, de la moiteur musicale d’Oakland.
Cette situation aura permis au groupe d’engendrer trois disques aussi teigneux qu’indispensables : Into Abaddon (2008), Accelerated Living (2009) et Death’s Procession (2011) tous parus chez Kemado Records.
Après quelques changements de personnel (le poste de bassiste semble être ici le plus sensible), Saviours nous revient d’une absence anormalement longue avec Palace of Visions publié chez Listenable Records.
Dans la droite lignée de ce savoureux stoner metal américain, fait de riffs et de cavalcades empruntées à la NWOBHM et d’ambiances venues du hardcore (chant, breaks), quelque part entre High On Fire et le early The Sword, Saviours frappe fort, sous la ceinture et déroule 9 titres teigneux, fidèles à la marque de fabrique du gang. L’album fait la part belle au riffing pied au plancher et à l’avalanche de notes, proposant avec « The Mountain », « The Beast Remains » ou « The Devil’s Crown » ses meilleurs atouts, petites boules d’énergies, préparant en finalité l’arrivée de deux titres plus travaillés, au tempi pesants et aux aspirations plus construites (il serait vulgaire ici d’utiliser le terme progressif) que sont « Palace of Visions » et « The Seeker ». Cette dernière, par ailleurs magnifiquement introduite par l’interlude « Cursed Night», conclut l’album en beauté, faisant étal de tout l’amour que Saviours porte pour les harmonies de guitares, rappelant les plus grandes paires de bretteurs que nous a offert le hard rock.
Dans la lignée des albums précédents, déversant tout azimut son fiel californien, entre réminiscences thrash hardcore et duels de guitares ancestraux, Saviours ajoute un quatrième succès à son petit palmarès personnel. A l’image de leur entière discographie, Palace of Visions ne s’impose pas comme l’un des albums les plus marquants de l’année, mais rappelle, à qui aurait eu tendance à l’oublier, qu’il n’ont pas leur pareil pour composer des titres taillés pour le live, entre heavy metal bas du front et cavalcades épiques.
Point Vinyle:
Listenable Records propose le dernier Saviours en black (400 exemplaires), en vert transparent (300) et en blanc (300 également). Leur magasin en ligne est bien sur l’endroit idéal pour tomber sur ces éditions.

Un bon gros toutou venu du pays des caribous, voilà comment se réchauffer le cœur en s’embarquant à bord de Music Machine, deuxième album du groupe Black Mastiff. Le premier constat qu’on peut se faire, c’est que le power trio, originaire de Edmonton au Canada, n’est pas encore très connu dans notre belle France, il est donc temps de remédier à ça.
Enregistré dans les studios Thunder-Metro à Palm Springs, les calés en géographie sauront faire le lien direct avec un certain John Garcia. En effet, le groupe a été rapidement pris sous ses ailes pour en faire ses nouveaux petits protégés, en produisant ce nouvel opus. Mais l’ancien frontman de Kyuss n’était pas seul, puisque Harper Hug rempile avec le molosse canadien pour la deuxième fois, ce dernier ayant déjà produit l’EP éponyme du groupe sorti en 2014.
On pourrait penser que cette pochette d’album austère et monochromatique pourrait renseigner sur un son bien froid, bien lourd à la Electric Wizard. Que nenni !!! En fait, Music Machine est beaucoup plus subtil que ça. Ce qu’on découvre, c’est du vrai rock’n’roll, une vraie musique symétrique qui respire et qui donne beaucoup de fraicheur pendant toute l’écoute de l’album. Ça respire le gros Heavy Blues Rock, rappelant sans conteste les débuts de Black Sabbath mais avec une teneur à la Soundgarden. Il suffit de se laisser prendre par des morceaux comme « Pariah », « Bloody Mastiff » ou encore « Leave it on the Floor » pour comprendre que Black Mastiff savent taper et donner de la lourdeur quand il faut et où il faut. Saupoudrez le tout de cette voix lisse, charmeuse mais qui sait appuyer là où ça fait mal, et vous obtiendrez une parfaite réussite musicale.
Avec Music Machine, invitez-vous donc à découvrir cet univers, groovy, sexy, d’un autre genre, qui se refuse d’emprunter les voies du gros Stoner bas et gras (qu’on aime pourtant), mais bien d’un Stoner-Rock qui se veut plus cristallin et plus recherché dans la sonorité.

Cela faisait un bout de temps que Relapse ne nous avait pas proposé une vraie sortie psychédélique, un album de transe un peu dégueu et cyclique. La chose est réparée en cette année 2015 avec la venue au monde du premier album d’Ecstatic Vision, trio from Philadelphie, égaré de la scène hardcore et souhaitant composer une musique qu’il pourrait écouter. Ok. Mais d’où vient que ce « Sonic Praise » pourrait se démarquer de ce que Hawkind ou Amon Düül ont déjà proposé ?
Les cinq titres, en effet, courent le long d’une route heavy et psychée maintes fois empruntée par ses prédécesseurs et, disons-le tout de go, avec qualité et aisance. L’effet marquant de la galette vient de son aspect terreux. On cherche, d’habitude dans le style, par une flopée d’effets spatiaux, à élever ses riffs et ses mantras pour accéder à une illumination sonore. La chose est bien sûr présente et de « Journey » à « Cross the Divide » les réverb, flanger et autres delay sont bien utilisés. Mais le chant et la plus-que-patine heavy confèrent un étrange sentiment. Voyez Motorhead vrombir et vomir sur les instrumentaux d’Acid Mothers Temple, ou bien, imaginez-vous dans un trip sous LSD mais accoudé au comptoir d’un bar PMU à 8h du mat’, à boire un ballon de blanc avec les piliers rougeots de l’estaminet. Voilà, vous y êtes. C’est l’effet que procure cet album.
La qualité, les influences et les envies du groupe sont toutes résumées dans le titre phare de l’album, « Astral Plane ». Un quasi 13 minutes où la transe primaire et le rock binaire côtoient sans dépareiller des influences afrobeat certaines, où la basse se fait aussi câline qu’impitoyable, où la voix vous rappelle que l’alcool se consomme avec modération, où le corps s’enracine autant qu’il s’envole. Une réussite et l’un des meilleurs titres de cette année.
Le groupe propose un voyage non pas convenu, mais balisé de marqueurs nécessaires et inhérents au genre. Il réussit à intégrer de petites touches personnelles qui le démarquent déjà de certaines autres productions. « Sonic Praise » ne deviendra pas non plus une référence en la matière mais on passe un vrai bon moment en sa compagnie et la prochaine fois que vous vous retrouverez accoudé à un bar, n’oubliez pas que l’esprit peut s’élever entre piquette et Rapido.

Dans la famille des groupes assimilés stoner dont le nom commence par ‘mono’, voici Monomyth et son deuxième album Further qui comblera les amateurs de prog, de kraut, de mellotron et d’orgue hammond. A une époque où les groupes instrumentaux se multiplient plus vites que les lapins et sont parfois plus mous que du chewing-gum, les cinq hollandais de Monomyth se démarquent de la concurrence en seulement trois quarts d’heure et quatre morceaux.
Captivante, envoûtante, hypnotique, la musique proposée par le groupe l’est, tout autant que mélodieuse et mélodique. La longue jam session « Ark-M » qui ouvre ce bal sonique en dit d’ailleurs long sur la créativité du combo. Pendant une bonne dizaine de minutes, les hollandais étirent leur musique, triturent les idées et multiplient les sons pour donner naissance à une bête qui se nourrit sur le dos de l’auditeur médusé.
Car c’est bien là que réside toute la force de Monomyth : chacun entend dans la musique du groupe ce qu’il veut bien entendre, donnant ainsi à chaque morceau une multitude de facettes, tel un diamant brut à l’éclat adamantin. Et encore, cette comparaison semble un brin faiblarde à l’écoute du monstrueux « 6EQUJ5 » qui vient clore ce Further tant ce dernier titre tient plus de la mine de diamants que du solitaire. Sur ce morceau épique, Monomyth déroule la complexité de sa musique en toute simplicité. Dix-huit minutes de groove, de rage, d’hypnose pendant lesquelles le combo de La Hague repousse les limites du rock progressif de nos glorieux ancêtres.
Vous l’aurez compris : la musique de Monomyth est tout sauf monotone. Pas étonnant donc que le groupe se soit retrouvé sur la main stage du DesertFest d’Anvers et est déjà annoncé à l’affiche de l’édition teutonne de 2016. En attendant, ne vous privez pas de vous gaver de cet excellent Further.

« A voyage through the ages ». Voilà ce à quoi nous invite le label World in Sound sur la page d’accueil de leur site internet. Cette organisation allemande non gouvernementale a une politique bien claire : nous replonger dans l’âge d’or du rock psychédélique, où Grateful Dead et autre Quicksilver Messenger Service régnaient d’une main de maître sur le monde du rock, à grand renfort d’improvisations enflammées, terrain de rencontre du blues et d’un hard tout nouveau. Heavy, psychédélique et rock progressif, voilà donc le fer de lance du parti. Pour mener à bien sa mission, le label s’est entouré de groupuscules à l’idéologie similaire, tous persuadés qu’un revival patte d’eph et veston-imprimé-marguerite pourrait être la rédemption espérée à notre époque d’errance sonore. Le fameux « c’était mieux avant », adage éculé mais aussi malheureusement souvent justifié. Au rang des élus locaux, on trouve notamment Christian Peters, le guitariste-chanteur et tête pensante de Samsara Blues Experiment, groupe figurant d’ailleurs au catalogue du label. Entre deux albums avec sa bande, Christian trouve le temps de se faire le porte parole de la philosophie du rétroviseur et de tous ses bienfaits pour l’industrie musical en promouvant certains artistes signés chez World In Sound. C’est le cas des heureux élus du jour, j’ai nommé les trois allemands de Dunst. Et avec le leader de Samsara Blues Experiment comme VRP, ça flaire plutôt bon la qualité.
Initialement enregistré en 2011 et distribué numériquement en 2013, « Archimedes Waffen » est le deuxième album du groupe. World In Sound a décidé d’offrir une seconde vie à l’album en l’éditant en CD cette année, Electric Magic Records s’étant quant à lui chargé de l’édition vinyl. Une fois le disque lancé, on est tenté de rouvrir notre chaîne hifi pour s’assurer qu’il est bien écrit « Dunst » et non « My Sleeping Karma », tant le titre introductif « Kin-Shaq-King » fait penser aux allemands, pas eux, les autres, donc. Finalement pas besoin de se donner cette peine, notre patience viendra taire notre surprise : même si l’influence de mon karma endormi (le titre francisé à quand même moins de cachet que l’original) est évidente, Dunst s’oriente vers quelque chose de plus jazzy et progressif. On s’amuse avec les tonalités, les rythmiques, et dans ce joyeux et très maîtrisé terrain de jeu, on perçoit les spectres chéris du passé, comme Cream ou Can, au milieu de groupe plus récent aux sonorités plus rentre-dedans. Le très réussi « Hammerhigh » offre un bel échantillon de ces différents univers, mixant riffs puissants et ravageurs avec passages plus délicats et tout en retenu. D’autres morceaux laissent paraître une volonté de pousser l’expérimentation sonore un poil plus loin en intégrant timidement des effets moins usités, comme « Agathe & Saturnia » et son synthétiseur de l’espace, ou « Dhimahi Prachodayat », dont tous les joueurs d’Altered Beast sur Megadrive reconnaitront la bande sonore.
La diversité de l’album permet de faire passer les 6 titres instrumentaux sans problème. Les influences du groupe sont liées avec une telle cohérence que cet « Archimedes Waffen » trouve finalement son identité propre sur des bases pourtant très classiques. L’initiative de World In Sound de dépoussiérer ces enregistrements passés inaperçus à l’époque est donc à saluer.À n’en pas douter, tous les nostalgiques de Pompidou trouveront leur bonheur en jetant une oreille à cet album, mais aussi aux autres proposés par le label. Si Dunst garde une filiation sonore évidente avec la sphère stoner, beaucoup de groupes chez World In Sound s’en éloignent pour un rock plus traditionnel, mais n’en restent pas moins intéressants et talentueux. Alors si pour vous aussi, tout était mieux avant, faites-y un tour.
À déguster avec : de la crème fraîche (composée par Eric Clapton et sortie en 1966)

Deville, ce n’est pas les perdreaux de l’année. Aux prémices de l’engouement pour ce que l’on nomme aujourd’hui vulgairement le « stoner-rock », les norvégiens œuvraient déjà dans un stoner (cqfd) pur jus, mâtiné de bons gros riffs sur rythmiques bien calés. Signé sur Buzzville Records (si si, souviens-toi de ce label qui sortait de son chapeau des groupes aguicheurs) pour deux albums, la traversée du désert ne s’annonçait pas si aride pour le prometteur quatuor. Fatalement (parce que l’inverse tient de l’exceptionnel) des changements de line-up déboulent, les labels se perdent et soit le groupe s’arrête (comme bien d’autres), soit il se met un bon coup de pied au derrière et tente, ose, se pousse à aller plus loin. C’est ainsi que « Hydra » est né il y a maintenant deux ans. Quatre ans après leurs précédents efforts, Deville revenait plus rasé de près. Avec production aussi puissante que léchée et des titres, qui sans renier les dénivelés sablonneux, lorgnaient plus vers un heavy-rock calibré pour les autoroutes américaines.
Passé chemin faisant par Small Stone Records, les voilà chez Fuzzorama maintenant avec leur nouvel opus « Make it belong to us ». Deville confirme et signe leur tournant « propret ». On ne change pas une formule qui gagne et en 10 titres pour 37 minutes, inutile de tergiverser sur l’évidente efficacité qui règne dans le songwriting. Efficacité ne rimant certainement pas avec facilité ici, chaque morceau conjugue plans aériens avec fuzz massive, riffs bucherons avec passages clairs. L’ombre du mastodonte d’Atlanta des derniers albums n’est jamais bien loin, avec une fraîcheur toute foo fighterienne. Autour du chant porteur, le riffing est solide et s’appuie surtout sur une batterie variant son martelage de fûts pour capter l’esprit vagabond de l’auditeur qui se serait égaré au détour d’un énième arpège.
Parce que hélas c’est un peu là que le bas blesse. Parfaitement arrangé, matraqué en règle, avoiné en raison, « Make it belong to us » perd un peu en âme là où il gagne en pédigrée. D’un fier bâtard qui se pourléchait les babines de riffs de tous poils, nous voilà face à des titres racés, ramassés, maîtrisés parfaitement exécutés mais qui pêchent en charme. Ca claque monstrueusement bien pourtant, les mélodies et syncopées s’imprégnant dans votre esprit sans forcer. La variété ne laissant pas place à de quelconques prémices d’ennui. Deville envoie du très lourd et a du talent à revendre. Un album bourré de qualité qui s’écoute sans peine, pour les plus classiques qui s’encanaillent d’entre nous. Peut être qu’un prochain disque synthèse de l’œuvre norvégienne remettrait plus le groupe dans le chemin vers Sky Valley, néanmoins aucune raison de bouder son plaisir à s’écouter cet album à en faire trembler le pacemaker du voisin. Il n’y a pas de mal à se faire du bien.

Etre originaire de Memphis (Tennessee) et ne pas avoir le blues/rock dans le sang reviendrait à être anglais et ne pas savoir cuisiner indien. Quand il s’agit de ce qu’il y a de mieux dans un domaine, autant se fier à la source. Le trio The Heavy Eyes ne déroge pas à cette règle d’or. Sans douter de leurs compétences culinaires, en terme de heavy-stoner-blues-rock les américains avec leur troisième album « He Dreams Of Lions » démontrent un savoir-faire dans le genre qui tient du jouissif. Les onze titres qui composent la galette (ou naan comme vous le souhaitez) déroulent leurs lots de licks léchés, de groove racé et de vocaux désenchantés, qui scellent la patte des américains dans un style pourtant maintes fois visité.
Cette nonchalance dans l’efficacité rapproche le groupe de poids lourds actuels comme Fu Manchu, la force des tennessiens étant de puiser dans les racines de leur terre natale. La révolution n’est pas en marche mais les maîtres pionniers de ce mix nous saluent, Led Zeppelin/Humble Pie/Mountain. L’écoute de « He Dreams Of Lions » évoque la crème des œuvres du rock alternatif ou rock indépendant des années 90, qui en toute honnêteté puisait dans l’héritage de l’âge d’or du rock pour le propulser dans les temps modernes.
Troisième album pour les américains, qui cette fois paraît chez Kozmik Artifactz, après un premier album éponyme en 2011 et « Maera » sorti en 2012 qui avait déjà attiré quelques projecteurs sur ce prometteur combo. La recette est rôdée et plus aboutie, démontrant une authenticité qui sonne le glas des rockers qui depuis longtemps l’ont mise au placard. Le genre d’album qui passe à merveille l’épreuve du poste-radio en voiture toute puissance dehors, fenêtre ouverte. « Shadow Shaker », « Saint », « Smoke Signals » sont autant de pousse-à-écraser-l’accélérateur qui sauront couvrir le bruit du moteur. Les rythmiques nous rappellent qu’avant tout le R’n’B c’est du Rhythm and Blues, un appel au dandinage du crâne aux fessiers mais pas anodin. Au fil de la dégoulinante fuzz, les incursions savent se faire pop/rock aux portes du lo-fi (« He dreams of Lions », « Hail to the King, Baby »).
Coup de maître que cet album étalon d’un stoner-rock décomplexé sur le fil du déjà-vu. Bercé par la voix apathique (« the Fool », « Modern Shells »), les mélodies ne tarderont pas de vous gluez l’esprit de leurs enchanteresses ritournelles (« Z-Bo », « Littlefinger »). Ne vous empressez pas trop de relancer l’album avant d’entendre les 3 minutes acoustiques du titre caché (ouaip comme au bon vieux temps), démonstration des sources du trio. The Heavy Eyes ont concocté un repas complet, varié, jouant autant sur les épices que sur les ingrédients. « He Dreams Of Lions » est aussi saturé en acide gras que riche en principe actif, un essentiel pour tout régime fuzzé équilibré.

Quelques notes de claviers histoire de nous faire passer de l’autre côté.
Du mur, de la barrière, des années, peu importe. Le fait de plonger à la manière d’un générique de série Z, dans ce nouvel univers, permet à Sunder de s’affranchir (un peu) de sa jeune et tourmentée histoire. Révélé sous le nom de The Socks voilà un peu moins de 2 ans, signé chez Small Stone et coupable d’un album éponyme placé sous le signe des 70s et de Graveyard, le quatuor lyonnais voilà un peu plus d’un an, envoie valdinguer ses oripeaux. Bisbille contractuelle ? Nom simpliste et réducteur pour le marché international ? Difficile d’y voir clair. Toujours est-il qu’après un barbecue d’instruments en compagnie de Naam lors d’un Up In Smoke, The Socks entame une nouvelle mue. Pour revenir un an plus tard en papillon acide et drapé de ce blaze, Sunder, signé chez TeePee Records et Crusher Records. Mêmes musiciens. Même savoir-faire. Même musique ?
Dans cette nouvelle aventure, exit la deuxième guitare et place à une batterie de claviers tous plus vintages les uns des autres. Farfisa, Mellotron, ce sont d’ailleurs eux qui ouvrent l’album et nous font plonger dans un bain 60s, révélateur photographique faisant apparaître la nouvelle patte du combo au gré d’une dizaine de titres courts et enlevés. On pense forcément aux Beatles à l’écoute des harmonies vocales léchées déployées par le quatuor et aux grilles mélodiques construisant la structure de l’album. Le fond est un savoir-faire d’écriture pop, la forme une patine fuzz et garage. A l’image de « Bleeding Trees » insidieux titre, très bien écrit et dont la mélodie va vous coller au fiacre une bonne partie de la semaine après écoute.
Cependant, l’urgence qui parcourt le disque, cette volonté d’être direct laisse peut-être des détails sur le côté. Détails qui grandiraient les compos de Sunder. La précipitation et la frustration. C’est ce qui ressort de l’album. Est-ce la volonté de sortir un album rapidement pour asseoir la nouvelle entité dans le paysage, une envie un peu trop débordante ? Toujours est-il qu’on traverse certains titres sans jamais vraiment s’y arrêter et que d’autres frustrent par leur format court. On voudrait entendre les lyonnais poser plus sereinement leurs idées, le chanteur Julien Méret entrer dans le micro avec moins de hargne par moment, les claviers prendre un peu plus le pouvoir, la section rythmique avoir plus d’espaces d’expression.
Reste que les lyonnais sont des maîtres en la matière pour trousser riffing et mélodie en de petits bijoux de composition. Quand ils arrivent à trouver le juste équilibre, qu’ils insufflent un peu plus de mid-tempo, qu’ils distillent du doute et de l’angoisse à la naïveté pop, on se retrouve avec des titres tels « Daughter of the Snow » ou « Don’t leave it behind », qui renvoient la concurrence à ses études, laissant le groupe prendre l’apéro en tête à tête avec son Oncle Acide. On voudrait maintenant que le groupe puisse grandir sereinement dans sa nouvelle formule, ce premier album posant de solides bases et ouvrant le champ à plus d’expérimentations. A plus que suivre donc.

Mine de tout ça, petit à petit Fuzzorama fait son nid. Quelles que soient les prétentions du label truckfighterien, il faut reconnaitre aux suédois la délicatesse de leurs choix et leurs à-propos. A la même latitude que leurs terres d’appartenance se trouve le Canada. Et du pays du sirop d’érable découle We Hunt Buffalo avec leur nouvel album Living Ghosts paru ce 25 septembre. Si la Suède se trouve bien à 62° N comme le Canada, l’inspiration contemporaine du trio chasseurs est bien du côté du rock à la suèdoise et de ces fiers artilleurs représentés par Dozer et Greenleaf.
N’imaginez pas un riffing à la Tommi, mais plutôt l’art de pondre des titres rock aussi efficaces qu’originaux. Ca sonne classique mais bigrement bien gaulé. Le groupe n’est pas à son coup d’essai, troisième album depuis leur naissance en 2010, Living Ghosts parfait les orientations et les aspirations des canadiens à proposer un rock fuzzé et dur (soit) mais qui offre son lot de mélodies accrocheuses et de profondeur. Plus cérébrale que bas du front en somme. L’intro « Ragnarök » inspire à une certaine mélancolie et quand la production aussi précise qu’une massue de pointe envoie la sauce et propulse « Back to the River » l’effet est saisissant. Ainsi l’album vous agrippe et ne vous relâche qu’à son terme.
Vocalises en harmonie pour appuyer les refrains entêtants, section rythmique métronomique pour guitares acérées, We Hunt Buffalo nous sort ces plus beaux atours. Les frémissements d’ambition totalement progressive nous titillent qu’un parpaing velu nous défouraille de toutes aspirations plus psychédéliques. Ainsi va la première partie de l’album avec ses hauts faits de groove (« Hold On »), ses voix hurlées (« Prairie Oyster ») et ses riffs fuzzo-mélodiques (« Comatose »).
Sur les neufs titres que proposent l’album, les quatre derniers diviseront les plus exigeants d’entre vous. Baisse de régime ? Non. Baisse de tempo assurément. La chasse est finie, place maintenant au repos des guerriers. Sans délaisser l’efficacité des titres et le pachydermisme de la batterie (aux plans plus typés metal que stoner d’ailleurs), la part belle est donnée au cœur coulant qui se cache sous l’épaisse croute de bourrin en nous. Les six cordes s’arpègent et dégoulinent de tendresse dans ses licks. « Fear » maintient l’intensité par ses voix une nouvelle fois hurlées et offre une bonne respiration après les précédents titres dévastateurs. « The Barrens » s’accélère en fin de course pour que la machine se remballe et « Looking Glass » synthétise l’ensemble, soutenu par un clavier aux touches écrasées des puissantes pates des bovidés pourchassés.
Quatre mid-tempo pour clore un album lancé sur les chapeaux de roues, c’est un parti pris artistique. Deux faces qui se complètent et s’opposent. De « Walk Again » nous incombe-t-on finalement. Si ce n’est dans l’immédiat, cela restera une partie de chasse dans laquelle on aura plaisir à se relancer. Un bel album qui sonne aussi bien qu’il est bien foutu.

Ce qui est génial avec le Stoner, c’est que cet univers musical agit comme un charmant convecteur temporel, nous permettant de remonter le temps, comme ce cher Marty McFly venu nous rendre visite un certain 21 octobre 2015. Quelques jours avant son arrivé, les Gentlemans Pistols nous ont offert leur troisième album : Hustler’s Row, sorti le 16 octobre 2015, histoire de faire découvrir des sonorités dignes des années 1970.
Ce qui est frappant, c’est tout d’abord la pochette de ce troisième opus, réalisée par John Pearson. Car en effet, nous sommes à une époque où ce genre de formation, ravivant fortement l’héritage de Led Zeppelin, use de design tout en couleur et de psychédélisme à vous donner l’impression d’assister à de perpétuelles répétitions iconographique. Il est très appréciable de voir que le groupe a fait un choix original à travers la volonté d’interrompre un cycle coloré et de se prêter au jeu du noir et du gris, contrastés par un sanguinolent titre d’album au sol. On y découvre tout un univers de débauche, de sexualité, de folie et de meurtre face à la maternité et une fécondité qui s’associent étrangement à un homme tenant sa femme morte et sortant d’une boutique au nom du groupe britannique. Mais est-ce que cette ambiance caractérise bien la teneure musicale de Hustler’s Row ?
Il est impossible de se faire une vraie idée dès la première écoute, tant cet album respire un rock 70’ très classique. James Atkinson, chanteur guitariste et leader incontesté du groupe avait cette volonté de surpasser un intéressant deuxième album et sorti en 2011 (At her Majesty’s Pleasure). Pourtant, après avoir appris à connaître ce nouvel album, on constate qu’il se divise en deux parties maladroitement réparties. En effet, Gentlemans Pistols ouvrent le bal avec une première face (si on est adepte du vinyle) des plus moyennes. On se retrouve dans un univers fidèle aux années 1970, avec un groupe qui joue bien et qui possède un son plus que vintage. Néanmoins, à mesure que les titres défilent, on ressent cette impression de déjà tant entendu en si peu de temps (Kadavar , Graveyard, … ). Ainsi l’ouverture de « The Searcher » ou du premier single et clip vidéo « Devil’s Advocate On Call » n’arrivent pas à convaincre. Relativisons tout de même les choses puisque « Time Wasters » redonne un élan de fraicheur.
Et ce n’est pas fini, puisque la deuxième partie est riche en surprises. C’est notamment avec « Personal Fantazy Wonderland », « Lady Teaser » et « Dazzle Drizzler » que cet album prend une certaine ampleur musicale, grâce notamment à Bill Steer (Carcass, ex-Firebird, Napalm Death,…) très en forme. On retrouve ainsi tous les ingrédients qui font le succès des sujets de sa Majesté, Groove et rythmiques séduisants, guitares enjouées et dignes de grands morceaux des années 1970, voix clairement maîtrisées ; de quoi vous donner l’envie de voyager sur les routes de Grande Bretagne. Seul petit bémol à cette progression, cette deuxième vitesse se retrouve bloquée par un final des plus interrogateurs avec le titre éponyme de l’album « Hustler’s Row » qui n’emballe pas. Par sa volonté de mener une balade qui monte et qui finalement n’apporte rien de plus qu’un solo oublié et casé en toute fin de titre, le groupe nous laisse sur une fin perplexe.
Hustler’s Row met donc du temps à décoller mais se rattrape très vite avec un petit point de chute un peu maladroit en fin d’album. On peut ainsi imaginer que Gentlemans Pistols saura faire encore mieux la prochaine fois, en prenant plus de risque, tout en gardant cette ambiance 70’ qu’ils maîtrisent plutôt bien.
|
|