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Etrange projet que ce Arcadea monté par Brann Dailor (Mastodon), Core Atoms (Zruda) et Raheem Amlani (Scarab). Associer le chant et la capacité de frappe colossale de Brann à des synthétiseurs des 80’s, uniquement. Ou comment surprendre tout en humant habilement l’air du temps.
Relapse ne s’y trompe d’ailleurs pas en évoquant Perturbator dans leur accroche. Une part de la synth-wave/dark-synth perce en effet un peu plus chaque jour les affiches des gros festivals pour barbus, les deux mondes se gorgeant des mêmes influences. Arcadea s’intercale donc dans un nouvel espace aux frontières brouillées.
Cependant le groupe ne nous trompe pas sur ce qui fait « Arcadea ». Les synthés remplacent certes les guitares mais finalement l’inverse pourrait s’appliquer sans que l’on perde les intentions. La résultante d’une utilisation frontale des synthés au détriment de leur potentiel cinématographique. Les membres d’Arcadea font ce qu’ils savent très bien faire et ce qui s’apparente d’abord à un délire se retrouve finalement plus balisé que prévu. On change les moyens mais pas la fin en somme.
Mais là où le groupe réussi son pari, c’est que passé l’effet de surprise, on reste, emporté par le souffle d’énergie indéniable des compositions. De vraies idées se dégagent de ce qui n’est pas un Mastodon sous perfusion synthétique. Et étrangement, la voix de Brann qui est, pour moi, inécoutable sur un Mastodon est parfaitement audible ici.
Une possibilité de parfait mélange de deux mondes soutenus par une production inattaquable. Un immanquable si tant est que l’absence de cordes ne vous écorche pas.
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Le temps passe, mais certaines choses ne changent pas. Des valeurs sûres… Troisième album chez Napalm Records pour nos quatre australiens, et le temps ne semble pas avoir de prise sur leur heavy rock fuzzé aux hormones. Car les bonhommes maîtrisent désormais à la perfection leur recette, où ils mélangent avec talent des éléments issus de AC/DC (bon sang ne saurait mentir, ce sens du riff qui groove et de cette rythmique qui fait taper du pied n’est pas tombé du ciel…), Motörhead, Valient Thorr, Rocket From The Crypt, Nashville Pussy, etc… Un petit enrobage fuzzy sur tout ça, et quelques soupçons de soli devraient finir de convaincre les plus récalcitrants.
On orientera ces derniers sur quelques morceaux de choix autour de l’os, par exemple “Sleepwalker”, “Wild and Dead”, “Cold Liquor” ou le frénétique “Kickin’ My Dog” que l’on croirait composé par le meilleur des frangins Young, pour mieux déguster le reste du plat ensuite… et en redemander ! Seule la très gratuite reprise de Kylie Minogue qui vient en bonus apparaît dispensable… Elle permet toutefois d’aller taquiner la jauge des 45 minutes, on ne va pas cracher dessus non plus.
Comme le bon vin, un bon Mammoth Mammoth est un investissement sûr, une valeur refuge dont le (bon) goût ne se dément pas avec les années. Si jamais ils étaient un chouilla plus prétentieux et hautains, nos musicos de là bas down under pourraient probablement prétendre à une belle position dans les top albums de l’année en cours ; mais les gars préfèrent violer les tympans et casser les tibias – une démarche qui les honore.
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En cette ère du numérique, il est bien rare de recevoir des CD promo « physiques ». Razor & Tie se rappelle à notre bon souvenir avec ce premier véritable live du combo texan : Greetings From...
Premier constat : The Sword fait la part belle à son(ses) dernier(s) opus en date (le High (Low) Country) en délaissant ses deux premiers albums (1 seul titre pour chacun des deux brûlots du groupe) et en ignorant totalement le pas si vieux Apocryphon. Si la démarche scénique ressemble à celle d’un Clutch (qui blinde ses setlists avec les titres de son dernier album en date), elle a de quoi déstabiliser car nous étions en droit d’attendre plus de cette première retransciption live sur disque. Quid des bûches que sont « Barael’s Blade », « Freya » ou encore « How Heavy This Axe » ?
Fort heureusement, la qualité « sonore » est là. La voix de J.D est limpidement fidèle à elle même, tandis que les riffs de Kyle Shutt font honneur au nom du groupe en tranchant tout ce qui passe à portée de main. Ainsi, les morceaux survivants de l’ère Trivett Wingo (« Maiden, Mother & Crone », « The Horned Goddess ») font le job. Oui, mais…
Deuxième constat, pour ceux qui ont eu la chance de voir le groupe en concert au début de sa carrière, il manque à ce Greetings From… la puissance qui caractérisait les sets des texans et réussissait à électriser la foule plus vite que ne le ferait une ampoule avec Claude François. Le mix faiblard de ce skeud ne rend aucunement justice à « Tres Brujas » par exemple. Niveau férocité, ça tranche donc timidement et tient plus du couteau de cuisine que de l’épée de gladiateur. Quant à cette « foule » : on ne l’entend guère. Les quelques clameurs perçues ça et là laissent à penser que le groupe est soit un cover-band jouant dans les bars les plus reclus de la planète, soit juste mou-du-genou.
Troisième et dernier constat, et non des moindres, avec 42 minutes et 10 secondes au compteur, la tentation est grande de considérer ce premier témoignage live officiel comme un grand foutage de gueule. Avis plus que mitigé donc pour le petit dernier des texans qui comblera difficilement les nostalgiques de l’ère pré-Apocryphon. A n’acheter qu’en cas d’absolue nécessité ou si vous êtes convaincu que la carrière de The Sword démarre en 2015.
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On n’est pas encore prêt à lâcher l’affaire Small Stone Records… mais on n’est quand même pas loin de penser que ce n’est plus vraiment le même label que celui qui nous apporta tant de bonheur sonore il y a une bonne décennie de ça. Non pas que Captain Crimson soit nul (loin de là) mais à quel titre figurent-ils sur le label US, à la place de tant d’autres productions au moins aussi méritantes ? Mystère.
Du coup on va pas en faire un roman : Captain Crimson est un (relativement) jeune groupe suédois, né sur les fastes terres qui ont engendré dans leur temps d’illustres sommités musicales comme Truckfighters, Blues Pills et Graveyard (cherchez l’horreur… euh l’erreur). Les bonhommes s’y entendent dès lors qu’il s’agit de réciter son vintage rock customisé. Clairement, ça joue. Mais tout ceci est d’un policé, d’un propret… Ca sonne bien, c’est bien produit, bien propre derrière les oreilles, rien qui dépasse… Une exécution sans faille, et – pire – une inspiration remarquable sont pourtant les maîtres mots de cette galette, qui crache quelques superbes compos, imparables et admirables en tant que telles. On pense à “Ghost Town”, impeccable, ou encore le groovy “Senseless Mind”, entre autres, ainsi que quelques mid-tempo ou balades qui baignent dans le sirupeux le plus efficace…
Dans le genre (gros heavy rock connoté 70s, chargé en soli et vocaux haut de gamme), Captain Crimson est excellent, et mérite même objectivement de faire parler d’eux un peu plus dans cette mouvance qui met en avant des groupes moins méritants et moins intéressants. C’est un fait. Toutefois, est-ce qu’ils proposent quelque chose d’assez remarquable pour laisser une trace mémorielle ou vinylique pérenne ? A partir du moment où la question se pose, la réponse est malheureusement un peu évidente…
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Et si Lore n’avait été qu’un marchepied au véritable but d’Elder ? Si le précédent effort du trio (devenu quintet sur ce nouvel opus) n’était finalement qu’une ébauche de ses véritables intentions artistiques ? Souvenez-vous. Elder y faisait du Elder mais tâchait, un peu maladroitement, d’insuffler plus de progression, plus de respiration à ses enfilades de notes et ses circonvolutions rythmiques. On ressortait de l’écoute sur une impression mitigée, sur le sentiment que le groupe n’avait pas réussi à exprimer véritablement son propos, que cette tentative se perdait en exercice un peu gauche de provoquer le contrepoint.
Un essai finalement salutaire car avec « Reflections of a Floating World », Elder place la barre très haute et ne semble plus écrasé par ses ambitions. A l’image de l’artwork, l’opus tumultueux et acéré ne l’est que par la grâce de sa partie immergée, monde silencieux, profond et réfléchi. Elder ne balance ni plus ni moins qu’un merveilleux album de rock progressif. En jouant du clavier, en alternant véritablement les ambiances au sein de ses morceaux, en n’ayant plus peur d’épurer considérablement ses idées, de remiser la guitare, Elder ne se ré-invente pas mais grandit, devient plus mature et explose complètement son champs d’expression.
Avant même d’être surpris par les arrangements, on se retrouve face à un Nick DiSalvo affirmant enfin son chant. Précis, puissant, clair dans ses intentions, le leader maitrise enfin son sujet vocal là où l’exercice laissait à désirer sur les précédents albums. Nous voilà donc guidés par une voix sûre d’elle au milieu de compositions fleurant bon l’esprit d’aventure, d’expérimentations, provoquant l’écoute et son auditeur à chaque mesure. L’excitation du groupe est palpable, l’on sent les musiciens vraiment à l’aise dans cette nouvelle mouture où l’inventivité côtoie une technique jamais rassasiée et toujours juste. C’est à la richesse d’un King Crimson à laquelle on pense, c’est à toute l’intelligence du courant progressif que ce nouvel album fait référence. N’ayant plus peur de se reposer pour mieux exploser sa grammaire, le groupe se fend même d’un ovni de 9 minutes intitulé « Sontag ». Répétitif, limpide, d’une progression intense, le groupe tape avec ce titre dans un désir de transe et d’immersion qui tranche intensément avec son style habituel. Pourtant différent, le morceau s’intègre parfaitement à la track-list de l’album. Cohérence, maturité, une fois de plus.
L’album ne souffre en aucun cas sur la durée, passant même l’épreuve de la multi-écoute avec brio. On découvre à chaque fois des détails, des sons qui font de son architecture un travail solide et intelligent. Une production passionnante et passionnée, d’une cohérence solide à tous les échelons. De la composition à l’interprétation en passant par la réalisation, tout concourt à faire de ce nouvel effort un objet fait pour s’inscrire dans la durée.
Vous l’aurez compris, on tient avec « Reflections of a Floating World » une pièce maîtresse de la discographie de Elder. Peu importe où les gonzes iront ensuite, dans quelle direction se porteront leurs envies artistiques. Nous sommes face à une œuvre brillante, riche, intelligente, sincère et folle. Incroyable quand on pense à la moyenne d’âge des instrumentistes. Peu importe donc ce que deviendra Elder car ici et maintenant, il est immense.
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C’est à l’Usine de Genève que j’ai, pour la première fois, fait connaissance avec le son du trio lausannois qui se payait le luxe – excusez du peu – d’ouvrir pour les Californiens de Fu Manchu. Sitôt le trio installé sur scène, je me remémorais avoir croisé ces quidams sur scène à de nombreuses reprises alors qu’ils officiaient pour d’autres formations à des années lumières de la planète stoner : Shovel ou Eastwood par exemple, voire à une formation carrément en lien avec la galaxie que nous explorons depuis une tapée d’années : !
Originaire de Lausanne Rock City, Hey Satan est – vous l’aurez capté – une nouvelle formation composée de lascars pas franchement nouveaux dans le circuit. Organisés en power trio avec une contribution vocale partagée, les Romands se sont rendu au Rec Studio de Genève (qui est une Rock City aussi si des fois vous l’ignoriez et je ne fais pas dans le chauvinisme !) pour mettre en boîte 10 plages qui font parler la poudre.
Ce premier album éponyme explore un territoire musical heavy rock pas franchement vierge avec, ça et là, une résurgence de leurs démons d’antan notamment sur « Bastardizer », une bombe de même pas 2 minutes poutrement efficaces à la croisée des univers de Rage Against The Machine et de Karma To Burn. La rythmique est métronomique et claque redoutablement, les riffs sont envoyés avec vélocité à grands renforts d’effets overdrivés et les parties vocales oscillent entre le cristallin et le saturé. Vous voyez le style quoi…c’est du bon gros rock qui tache et fait remuer de la nuque.
Intelligemment produit, ce disque – empreint de puissance et d’urgence – est conçu pour envoyer les aiguilles du VU-mètre dans le rouge sans en altérer le contenu avec sa répartition efficace des champs dédiés aux différents protagonistes de cette nouvelle aventure stoner dans la tradition de la vieille école. Au milieu de cette déferlante musicale plutôt orienté bourrin, quand le tempo se ralenti – par exemple sur « 1991 » – on se tape un retour dans le passé sur lequel plane l’ombre du blues pour le soleil rouge (très bon comestible donc). Mais n’ayez crainte les Lourds, cette sortie, issue de notre terroir local, est dopée aux amphétamines et elle accompagnera parfaitement vos prochaines sorties sur vos montures ou vos carrosses made in USA.
Point d’orgue de cet opus à mon sens, « In Cold Blood » est un déluge métronomique qui n’aurait pas dépareillé sur « Almost Heathen » – de qui vous savez – avec les voix en bonus. Une nouvelle bonne surprise donc au rayon produits locaux qui n’a pas à rougir une seule seconde de ses origines lorsqu’on la compare à certaines sorties promues par des majors à statures internationales !
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Reece, Chris, James et Sammy nous rappellent à leur bon souvenir quelques jours à peine après la sortie du split partagé avec Greenleaf sur lequel chacune des deux formations proposait un titre unique (et pas franchement neuf pour ce qui est des Scandinaves). Cette sortie mise à part, les Londoniens n’avaient pas proposé de nouveau son depuis « Slab City » que Napalm avait propagé.
Les Anglais ont changé de crèmerie, ont opté pour un autre illustrateur toujours dans le registre du comics, mais ont-ils comblé le manque de personnalité que mon collègue – et ami – leur reprochait lors de la sortie de leur précédente prod ? Alors allons-y franchement comme un Normand : ça se discute comme disait feu Jean-Luc. C’est ni oui ni non, ni noir ni blanc, ni poire ni fromage, ni Marine ni Emmanuel (oups je m’égare).
D’un côté, une partie de l’opus nouveau se déploie dans un registre heavy rock assez commun et les quatre garçons n’ont pas inventé la poudre (de Perlimpinpin). On se rapproche clairement du meilleur de la glorieuse scène scandinave d’il y a une quinzaine d’années ; une scène qui nous avait fait sévèrement hocher du chef et taper du pied. « Living Like A Rat » en est l’illustration parfaite avec son gros son hardrockisant ainsi que son tempo trépidant. En rien monotone, cette production va s’égarer dans des registres peu empruntés par le groupe précédemment : le trip instrumental et acoustique avec « The Ebb » qui la clôture (la tournée avec Garcia a visiblement laissé des traces) et surtout « Rough House » qui renoue avec une certaine tradition du titre épique de leurs ancêtres de la nwobhm. Ce dernier morceau est, au demeurant, une réussite du style et je défie quiconque parmi l’assistance de lourdauds que vous êtes de demeurer de marbre durant ces 5 minutes de branlée aux tempi aussi retenus que puissants.
D’un autre côté, Steak fait du Steak et envoie du steak en se faisant plaisir (et en nous en donnant pas mal aussi par la même occasion). Ils ont certes élargi leur terrain de jeu de naguère, mais ont aussi gagné une énorme paire de couilles qui leur permet de nous asséner d’énormes baffes en travers de la gueule. Cette maturité se traduisant par une certaine audace qui les fait clairement sortir de leur zone de confort – sur « Wickerman » par exemple – et surtout par une puissance dans l’exécution qui saura scotcher les amateurs. « King Lizard » pourrait illustrer à lui tout seul la personnalité sonore du quatuor : une basse hyper présente, des riffs tonitruants qui prennent l’ascendant sur une exécution vocale pourtant irréprochable et surtout cette faculté à déployer des riffs entêtants ; c’est carré et ça tourne ! Certainement un des meilleurs extraits de cette rondelle, ce morceau est clairement une réussite tant au niveau écriture qu’au niveau interprétation.
Sacrément en confiance en ce qui concerne leurs capacités à conquérir de nouveaux auditeurs ou pour ce qui est de maintenir captifs ses fans, Steak a carrément opté pour la difficulté en ouvrant ce disque avec une pépite de presque 7 minutes intitulée « Overthrow » (le titre qui figure sur le split dont je vous parlais un peu plus haut pour ceux qui n’avaient pas zappé). Le pari est clairement gagné en ce qui me concerne. Les Britanniques se sont affranchis de leurs inhibitions et s’affranchissent peu à peu des lieux communs qui auraient pu hanter leurs précédents opus en réduisant leur présence sur « No God To Save » et en s’affirmant comme des créateurs car nous savions tous déjà qu’ils étaient des interprètes talentueux.
Point vinyle :
le steak nouveau se déguste, dans sa déclinaison vinylique estampillée gatefold, en édition limitée splatter (y en a pu !) ainsi qu’en version standard noire serrée et sans sucre.
Depuis quelques années, la grande famille du Stoner au sens large s’est très largement développée. Des groupes nouveaux ne cessent d’arriver, les sorties se comptent chaque année par dizaines et il n’est pas exagéré de dire que notre scène musicale préférée se plutôt porte bien.
Bien entendu dans le lot il y a du bon et du moins bon, des groupes qui durent et d’autres qui repartent aussi vite qu’ils sont arrivés. Ceux qui durent ne sont pas forcément ceux qu’on aurait voulus et inversement ceux qui partent nous font vraiment regretter de ne pas les avoir vu trouver leur public. Mais bon an mal an, le Stoner est un monde en perpétuelle évolution qui se renouvelle sans cesse et a depuis longtemps passé l’effet de mode pour s’inscrire dans la durée. Et puis il y a tout de même un bon paquet de groupes qui sortent leur épingle du jeu et font une belle carrière.
Et même parfois, il y a une pépite. Il y a un petit bijou brut, rare, qui se démarque franchement dans une scène pourtant riche et variée. C’est d’une de ces pépites dont je vous parle aujourd’hui.
Samsara Blues Experiment sort son quatrième album, One With the Universe et c’est sans la moindre hésitation que je vous annonce déjà que, sauf millésime particulièrement exceptionnel, voici mon album de l’année 2017 tout trouvé.
J’ai réellement adoré les trois premiers opus du groupe qui fait pour moi partie des excellentes découvertes depuis quelques années. Rock progressif, stoner blues, rock psychédélique, je vous laisse qualifier ce groupe comme vous le voulez car de toutes façons comme toutes les pépites, aucune étiquette ne sera jamais pleinement appropriée. Samsara Blues Experiment et en particulier ce dernier album c’est tout à la fois. C’est une œuvre, une pièce unique, inclassable, un mélange de tout, une agrégat monstrueusement réussi d’influences diverses et variées le tout produit avec une maîtrise absolument éblouissante.
Les cinq morceaux qui composent cet album sont autant de réussites. Tout, absolument tout pour moi est preuve d’une maitrise parfaite d’un style propre, influencé certes, mais à l’identité unique. L’écriture, l’interprétation, la production, rien, pas le moindre détail n’est à remettre en question. Non inutile de chercher, le trio allemand vient de sortir une pièce instantanément culte, immédiatement inscrite au panthéon de mes gouts personnels. Car oui, bien sur tout cela relève d’un avis subjectif, celui du chroniqueur que je suis et qui en fait peut-être un peu trop pour essayer de vous convaincre. Mais punaise, c’est le coup de cœur que je n’ai pas ressenti depuis un bail qui me tombe dans les oreilles alors vous me pardonnerez certainement cet excès d’enthousiasme.
Et puis après tout, de nous jours, un petit tour sur le bandcamp du groupe et vous pouvez écouter l’album dans son intégralité avant de l’acheter. Alors n’hésitez pas une seule seconde. Hybride entre un Colour Haze plus couillu et un Earthless un chouïa plus posé, Samsara Blues Experiment vient de sortir un album qui fera date. Un album monstrueux. Impressionnant.
Point vinyle :
2 500 galettes noires (gatefold) sont prévues pour une sortie le 26 mai
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Autant battre le fer tant qu’il est chaud. Voilà ce que se sont probablement dit Tom Franck et ses acolytes au moment de retourner en studio, quelques mois à peine après avoir sorti Fears Of The Dead, leur premier opus et traversé l’atlantique le temps de 3 festivals. Un studio (le Red Nova Ranch) qui leur appartient et qui se trouve à quelques centaines de mètres à peine de la fameuse maison de Massacre à la Tronçonneuse (celle du fait divers pas du film). Inspirant. Il faut dire que Duel est un groupe dont le mot d’ordre n’est autre qu’« efficacité ». Dans une veine rappelant Pentagram convoquant Thin Lizzy ou Sabbath, le quatuor – au sein duquel ont trouvé refuge deux ex-Scorpions Child – sans pour autant inventer quoi que ce soit, casse littéralement la baraque. Leur soif de riffs directs et sans fioriture est une constante et ces derniers sont impeccables sur scène où ils sont capables d’une débauche d’énergie saisissante (les témoins, présents au DesertFest Anvers, Keep It Low ou Heavy Psych Fest ne peuvent qu’abonder dans ce sens). C’est dire quel était mon enthousiasme au moment où sort Witchbanger, leur second effort.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe reprend tout simplement les choses là où il les avait laissées : Riffs de bucherons, entre metal en formation et heavy rock fuzzé, refrains à brailler le poing en l’air, l’autre main sur la ceinture, le tout en moins de 40 minutes (ce qui dans ma bouche est un compliment, à l’ère du numérique et du retour du vinyle, quiconque décide de passer cette unité de temps doit justifier d’une musique impeccable de bout en bout tant l’offre est immense dans le paysage musical actuel). Rien de nouveau donc, rien qui n’évoque pas quelque chose que l’on aurait déjà entendu mais une maitrise absolue de la chose rock, de sa fièvre sonore, de sa décomplexion et de son efficacité. Un vrai disque de niche pour doomsters exigents ou mélomanes conservateurs. Un vrai disque à l’exécution parfaite aussi : avec sa paire de bretteurs toujours prêts à s’escrimer lorsque viennent les solii (ils ne s’appellent pas Duel par hasard) et un chanteur de haut vol (que la fainéantise intellectuelle pousse à rapprocher d’Hendrix ou Phil Lynott, puisque ce dernier est métisse), des qualités qui ne sont malheureusement pas l’apanage du péquin moyen dans ce microcosme fuzzé. Au rayon des grandes réussites, à placer en bonne place au sein des futures playlist du combo listons « Devil », « Witchbanger », « Astro Gipsy » et « Tigers And Rainbows » tandis que « Bed Of Nails » et « Cat’s Eye » sont les gros points faibles d’un disque qui décrasse, décoince et détend et c’est bien tout ce qu’on a besoin lorsque l’on se met ce genre de musique.
Point vinyle :
Heavy Psych Sounds est un label à taille humaine spécialiste des petits pressages à prix doux. A vous de voir donc entre le pressage black à 15 euros ou la série limitée (white purple black splatter) à 20€ à 250 exemplaires. Dans tout les cas vous ne serez pas ruinés !
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De fraîcheur, il en est question avec le premier album des Suédoises de MaidaVale. Le quatuor, créé en 2012, évolue dans un blues-rock typique de la fin des sixties, début seventies. Les mises en place, les riffs, les plans rythmiques, tout concours ici à rendre hommage à la période, le tout protégé par l’ombre bienveillante d’un paternel Zeppelin.
Rien de bien original sur la totalité de la galette « Tales of the wicked West » en ce sens qu’on n’est jamais surpris par une idée ou dérouté par une prise de risque. Mais l’ensemble passe crème sur la durée et l’on se surprend même à le ré-écouter comme ça, par plaisir. Fou non ?
Et si la production possède ce ptit goût de « reviens-y » c’est par la grâce de ses accointances avec le psychédélisme et le particularisme de sa chanteuse. Psychédélisme car, quand les guitares abandonnent crunch et fuzz pour plus de délay et d’espace, les compos prennent de l’ampleur et sortent un peu du canevas classique dans lequel elles sont gravées. On appréciera tout particulièrement l’exercice totalement instrumental qui clôture l’album « Heaven and Earth ». Un mantra de 10min arpégé autour duquel gravite un véritable propos mélancolique, bien plus personnel que le reste des titres.
Le deuxième avantage qui extirpe MaidaVale de la masse, c’est sa chanteuse. Plutôt que de singer, à l’instar de nombre de ses collègues, les figures tutélaires du genre (Janis Joplin en tête bien sûr), la frontwoman raconte, narre ses histoires avec une vraie identité vocale où la puissance n’est pas la qualité première, où l’expressivité mène la danse. La sincérité de ce chant clair est de fait, le véritable fil conducteur de l’album et le pourquoi de notre attachement à ce combo.
Un premier album sympathique pour les suédoises, frais et agréable à l’écoute. Il faudra tout de même creuser un peu plus l’identité et les particularités à l’avenir pour que le quatuor puisse nous tenir en haleine musicalement mais ne boudons pas notre plaisir et ré-écoutons donc ce « Tales of the wicked West ».
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On doit reconnaître à Sons of Apache une farouche force de caractère. Déjà chroniqué en ces pages voilà quelques années, il nous était apparu que le combo normand avait besoin de mûrir et de simplifier ses choix tant sa conduite musicale partait en tous sens. Quid donc du nouvel EP ?
On sent au bout de quelques minutes que le combo à bouffé de la route entre temps et que la rigueur du live a mis du liant dans l’appareil. Les tempos sont plus rigoureux, l’entente entre les zicos aussi. Leur jam-rock s’en trouve plus que ragaillardit, doublé d’une plus grande simplicité dans la construction des compositions. Bon point pour les deux premiers titres de ce nouvel EP donc.
Sons of Apache retombe dans ses travers en milieu de galette. Bon, pour ne rien vous cacher, et ce dès le début, nous n’étions pas fan de cette voix et ici encore elle n’apporte rien à l’ensemble et plombe les idées. Elle ne correspond pas du tout au style que cherche à développer le combo et plombe littéralement la musicalité des titres. Et puisque nous sommes dans les griefs, il convient de parler de la production dans son ensemble qui joue les montagnes russes, écrase tantôt la guitare, met trop en avant la basse un peu plus tard et n’arrive pas à soutenir les envies des musiciens.
Tout ceci semble dur mais Sons Of Apache doit maintenant apporter cette rigueur et ce caractère en acier trempé dans le traitement de sa musique. A l’écoute d’un titre comme « La Mort », beaucoup plus cinématographique, qui clôture le EP, on se dit que les gonzes ont les moyens de nous pondre une galette grasse et intelligente, étirée et éthérée, au propos très ciblé et à la production soignée. On reste à l’affût et curieux, une fois de plus, de la manière dont vont grandir ces surprenants normands.
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Montecharge, quatuor parisien riche en testostérone et en en goudron chaud, sort son premier EP après une démo parue discrètement l’an dernier. Six titres seulement, donc, pour une petite demi-heure de gros stoner sans concession.
L’emballement ne nous gagne pas tout de suite à l’écoute de l’introductif “We Stand”, et son un peu trop cliché “We stand for rock’n’roll” : soit trop 2nd degré, soit pas assez 1er degré, en tout cas le titre se cherche un peu, même musicalement. Grosse rythmique et un vrai beau solo enthousiasmant toutefois. Allez, on prend quand même, c’est plutôt très bien fait, et on a envie d’écouter la suite. En tous les cas, la trame du disque prend forme, et les rythmiques burnées y occupent la meilleure place, bien aidées par quelques riffs fort bien torchés (“Let the Devil get in”, “BAMQ”, “Deep Dark Smoke”…).
Comme rien n’est parfait en ce bas monde, les vocaux ne sont pas (encore) à la hauteur du reste : est-ce par manque de confiance en soi que Walter voit tous ses vocaux chargés d’effets (ou doublés) ? Dommage, surtout qu’ils prennent une grande place sur certains titres – une place pas forcément utile dans cette proportion, d’ailleurs, quand on voit l’efficacité des excellents instru “Cauldron” et surtout le terrible “BAMQ” qui vient conclure cette galette avec fougue, groove et panache.
Alors que la petite planète stoner hexagonale court un peu dans tous les sens, Montecharge vient graver son nom dans la petite liste d’outsiders en capacité de prétendre à une bonne place dans le peloton de tête. Donnons-leur un peu de temps avant de nous prononcer définitivement… mais ça sent plutôt bon cette affaire.
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Avec la régularité d’un métronome Clouds Taste Satanic nous proposent un troisième album en trois ans. Mais loin de se cantonner à la petite prouesse de leur premier effort « To Sleep Beyond The Earth », soit la capacité à pondre un unique morceau de 50 minutes (découpé en quatre phases peu tranchées), captivant de bout en bout, ils avaient dynamisé leur formule sur le second. « Your Doom Has Come » gagnait alors en profondeur et variations ce qu’il perdait en unicité. Quid maintenant de ce « Dawn Of The Satanic Age » ?
Et bien on est tout de même désarçonné lorsqu’après calcul, ce nouveau-né nous présente un total de six morceaux pour 37 minutes… Voilà pour l’évolution d’un format qui ne devrait plus se raccourcir par la suite (la réponse dans un an).
En ce qui concerne la sève : la base simple (voir simpliste), lancinante, lourde mais pure et suffisamment aérienne qui nous avait conquis à leur début est toujours présente, munis des surcouches et des tempos issus de leur première évolution. Les curseurs sont néanmoins poussés un chouille plus loin. S’y ajoute également un enracinage du son, qui semble léger mais que l’on ressent en réalité profondément tout au long de l’album et qui lui donne la petite différence.
Un phénomène qui ne doit pas être étranger à la production. Elle qui met ici bien plus en valeur la basse et la batterie, pour une dynamique qui faisait jusque-là défaut et un plaisir d’écoute qui s’en ressent, particulièrement sur le morceau qui semble tout droit sorti d’un film d’horreur « The Brocken ». On note aussi un travail plus poussé sur la recherche sonore qui enrichit le spectre sporadiquement et qu’ils sauront certainement développer pour leur quatrième album.
Dès lors, « Dawn Of The Satanic Age » apparait comme une nouvelle avancée pour des artistes qui ont compris que, se définir et se remettre en question sont indissociables d’une saine évolution.
Point vinyle :
Comme toujours, Clouds Taste Satanic caressent les aficionados du format physique. Un gatefold costaud limité à 250 exemplaires qui s’ouvre sur du Gustave Doré, et une coloration à base de rouge, de vert et de jaune pour un résultat remarquable de brouillard infernal.
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Souviens-toi le printemps dernier : Ecstatic Vision débarquaient de Philly, conviés par un certain Walter à une certaine petite sauterie mondialement réputée dans une certaine ville des Pays-Bas.
Une invite au Roadburn, ça vaut toutes les Garden Parties du monde. Ça vous permet de donner une bonne poignée de shows plus ou moins confidentiels en guise de tour de chauffe sur notre vieux continent, même avec un seul vinyle sous le bras.
Mais quel vinyle ! Sonic Praise émergeait du seul cerveau de Doug (guitariste/chanteur/claviériste) sur une décennie d’idées, rejoint petit à petit par ceux qui allaient devenir ses acolytes. Un essai en forme de voyage tortueux et psychédélique à la fois envoutant et inquiétant, qui pour l’anecdote a été enregistré en grande partie “à l’envers”, commençant par les voix et finissant par la batterie.
Autant dire qu’entre hâte, interrogations et une certaine confiance dans le potentiel du groupe vu l’ambiance qui semble y régner, tenter de dépeindre ce premier “vrai” effort de groupe du quatuor à cordes, touches et vent s’annonçait… Ecstatique, évidemment…
Si le Pure Rock Fury de Clutch portait bien son nom et insufflât en son temps une vague de fraîcheur, ce patronyme de Raw Rock Fury n’est pas non plus auto-adjugé à tort. Les premières secondes de l’album suffisent à s’en convaincre, à se demander déjà si la touche dédiée à la basse sur la console de mixage n’était pas bloquée sur 11… Aux antipodes d’un …And Justice For All, ici c’est la basse qui fait la pluie et le beau temps. Prédominante, elle porte le groove hypnotique et tribal du groupe à bout de manche, intelligemment dénuée de la panoplie d’effets dont ses comparses usent et abusent. Pour autant le mixage n’est pas figé pour un sou et chaque instrument prend à son tour le dessus, mettant tantôt en valeur un solo de saxophone hanté ou jazzy, un lick de guitare halluciné ou des déclamations vocales possédées. Cette voix rauque, saturée et gorgée de réverbe nous invite à s’interroger sur la vie et/ou en profiter, tandis que la batterie se place derrière, nous rappelant ce que kraut et space rock avaient en leurs temps découvert : répétition = immersion.
Un disque quasiment indivisible, comme sur Sonic Praise où tout ou presque s’enchaîne, ne laissant comme répit à l’auditeur que larsens ou nappes ambiantes de clavier, discrètes ou proéminentes au besoin.
Et pourtant on en redemande, à peine le temps d’y penser que vingt minutes se sont déjà écoulées, et tout juste le “tube” “Keep it Loose”, sorte de single de part sa durée et sa construction, nous décroche (à peine) du voyage. A moins que tout ça n’ait de sens que pour introduire la trilogie “Twinkling Eye”, qui en sa qualité de face B a le potentiel de vous faire fermer les yeux et vous laisser aller à pensées ou autres phases subconscientes.
Faites le test : pour peu qu’il ou elle prenne un peu le temps de se plonger un minimum dedans, un(e) pote à vous d’obédience musicale complètement différente devrait à un moment se laisser emporter et glisser un “P****n mais c’est bon ça !”.
Et bim, ça finit comme ça a commencé, en pure furie…
Ecstatic Vision a choisi de battre le fer tant qu’il était chaud et on peut le comprendre, les mecs ayant bourlingué un bon bout de temps sans avoir les opportunités qu’ils ont aujourd’hui. Ce premier effort collectif sent (bon) l’urgence, là où on pouvait attendre un peu plus d’explorations et d’errements. Gageons que ça viendra sur le troisième LP, qu’on espère double.
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Pallbearer est un de ces groupes qui fait causer. Pour certains, le quartet de l’Arkansas véhicule des émotions transcendantales et fait couler les larmes sur les joues. Pour d’autres, la somnolence et l’ennui sont les deux seuls effets notables. Réceptif ou hermétique, il n’y a pas vraiment d’entre deux. Après deux albums sortis respectivement en 2012 et 2014 chez Profound Lore Records et largement acclamés par tous, le groupe s’est construit une réputation assez solide pour qu’il soit considéré comme un futur très-grand du doom-game. Leur nouvel album, Heartless, sort via Profound Lore mais aussi le géant Nuclear Blast, puisque de grandes ambitions nécessitent certains changements. Avant même d’écouter une seconde de l’album, on sait que Heartless a déjà quelque chose de très réussi : sa communication. L’album nous est teasé depuis des lustres, et on nous le présente comme le prochain messie auditif qui va changer la face du monde. La prophétie disait-elle vraie ? Pas sûr.
Pallbearer a le mérite d’avoir construit son propre style et de ne rien faire comme les autres. On retrouve certes plusieurs caractéristiques du doom, notamment au niveau du son lourd et assommant, mais il est impossible de cantonner Pallbearer à cette case trop réductrice. Le doom est généralement plombant et nous fait plier sous le poids des horreurs du monde. Pallbearer, lui, nous fait plutôt relever la tête pour nous faire regarder vers les étoiles. Si on omet le titre le plus sombre de l’album, le long morceau « A Plea For Understanding », il s’agit ici plus de nostalgie que de dépression, celle qui nous dessine un léger sourire sur le visage à l’évocation de souvenirs heureux. Par quel mystère Pallbearer arrive t-il à apaiser nos esprits ? Grâce aux mélodies spatiales et gigantesques, à la voix claire et rayonnante de Brett Campbell, et aux thèmes abordés, introspectifs et métaphysiques. Cette tendance au doom positiviste et intellectuel est la direction dans laquelle s’engouffre pleinement Heartless.
Les deux premiers titres, « I Saw The End » et « Thorns » ne nous dépaysent pas puisqu’on retrouve le Pallbearer que l’on connait, avec des riffs grandioses et la voix très reconnaissable de Brett qui a encore gagné en envergure. Si un effort de production avait été fait entre le premier et le deuxième album, on a de nouveau franchi un cran sur Heartless avec un son encore plus impeccable et lisse. On est ensuite plus surpris à l’écoute de « Dancing In Madness » et sa longue intro que n’aurait pas renié David Gilmour. « Cruel Road » et « Heartless » mettent quant à eux un pied timide dans le sludge en osant accélérer le tempo et taper de la double croche en palm mute.
Heartless est un album complexe où rien ne se répète plus de 15 secondes, chaque morceau semble être une macédoine de riffs et d’idées et tout s’enchaine parfois aux dépens d’une quelconque cohérence. Rentrer dans l’album demande un effort de concentration qui n’est pas toujours récompensé. D’une manière générale, l’album joue à fond la carte du grandiloquent, certains iront même jusqu’à dire du pompeux. Le groupe a eu la main lourde sur les effets en tout genre, Brett Campbell est plus théâtral que jamais, et cette fameuse mélancolie s’efface parfois au profit du grotesque.
Sans décevoir totalement, puisqu’on y retrouve ce qui a fait les grands jours du groupe, Heartless donne l’impression d’écouter un groupe à qui l’on a trop répété qu’il était bon et qui a fini par trop se regarder le nombril. A vouloir absolument composer un album hors du commun, Pallbearer a pondu des morceaux inutilement complexes et alambiqués, et a oublié de laisser parler son intuition et son cœur. Un album qui porte bien son nom.
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