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Si l’on devait juger un collectif à sa capacité d’adaptation en situation de crise, les Fuzzoraptors remporteraient certainement une palme. Alors que Nekromant, leur tête d’affiche, vient d’annuler sa tournée en raison d’une vilaine fracture, et ce, vingt-quatre heures avant la date fatidique de l’événement, ils ne s’attardent guère davantage en apitoiement et nous dégotent un trio de remplacement pas piqué des hannetons. Trio du nom d’Homecoming Band qui aura le privilège d’ouvrir les hostilités devant la petite foule désormais caractéristique d’un 20 h à L’International.
Homecoming Band
Et c’est avec une joie croissante que je découvre ce groupe aux influences que ma propension à l’euphémisme qualifierait de variées. Déjà dans le style vestimentaire des loustics, on sent qu’il flotte un je ne sais quoi de non conventionnel. Car c’est en petite chemise boutonnée et cravate qu’Homecoming Band nous déroule son set. Et pour un groupe formé depuis à peine six mois, quel set, mes amis ! Déjà techniquement c’est irréprochable. Les années de conservatoire transpirent de la prestation de Théo qui, derrière sa batterie, offre un jeu fin dont la subtilité davantage propre aux standards du jazz s’accorde ici à merveille au Post métal du groupe. Ces deux copains ne sont pas en reste et surf avec aisance sur ses métriques démontées et ses habiles contretemps. L’imprévisibilité semble tenir une place majeure chez eux. À chaque début de morceau, le public hoche la tête en songeant naïvement pouvoir anticiper la suite. Hélas, il se fait invariablement faucher par une rupture aussi surprenante qu’inattendue, passant d’une intro black métal à un franc passage psyché, puis c’est un pont rock’n’roll qui survient, très vite suivi d’un enchainement de riffs à la lourdeur méritant qu’on se jette tous les uns sur les autres. Certains pourraient y voir des constructions casse-gueules mais Homecoming Band assume pleinement ses multiples aspirations et sait sublimer le meilleur de chaque style dans un distillat Stoner composé avec soin et finalement très rafraichissant.
Harps
Les rafraîchissements justement. À peine consommée la moitié d’une pinte qu’il faut redescendre pour accueillir le second groupe de la soirée. Les Parisiens de Harps qui bénéficient pour l’occasion d’un sous-sol commençant à bien se remplir. En avisant le T-shirt RATM de Matteo et la Bigmuff qu’il taquine du pied, je me dis que cette basse va salement groover. Toutefois, le trio évolue plus vers le Sludge mêlé de post-métal expérimental et aux teintes quand même franchement psychée. Un psyché étrangement perturbé par des lyrics qui nous sortiront à plusieurs reprises de la délicieuse rêverie dans laquelle la musique nous plonge. Ce que l’on ne peut guère retirer à Harps en revanche, c’est l’énergie avec laquelle ils jouent. Entre deux phrasés vocaux lâchés dans son micro, Julien s’agite comme un possédé ; sautant et tournant en prenant soin de serrer sa gratte pour éviter qu’elle ne se fracasse contre un mur. Cette dynamique se transmet à l’assistance qui ne manque pas de hocher la tête en témoignage d’assentiment. De quoi chauffer les esprits pour la suite des réjouissances.
Cities Of Mars
Bon, on nous avait promis une soirée doom, et à l’aube de l’ultime performance de cette soirée, il semblerait que les vrais clients se proposent enfin de nous casser les genoux. Le public encore maigrelet lors du premier lâché de riffs ne tarde pas à gonfler les rangs jusqu’à emplir une bonne moitié du sous-sol. La puissance de Cities Of Mars se révèle alors, froide et lancinante. Le bassiste et chanteur, Danne Palm, plante ses appuis et se dresse devant son micro comme si un furieux vent de face menaçait de l’emporter. Pourtant, à l’arrivée de « Doors of darkmatter » on comprend que la tempête vient de l’intérieur ; du tréfonds de nos propres entrailles. Et apparemment, tant les lyrics hauts et incantatoires que la lourdeur du jeu appellent à en éveiller les démons cachés. « Envoy of murder » ne sera pas différent. La pesanteur de ce monument nous expose toute la dimension tellurique de la musique. Mars nous apparaît alors comme une planète en proie à de glaciales tempêtes ; une terre stérile où règne une hostilité de tous les instants. Ainsi, les titres de l’album Temporal Rifts s’enchaînent. Puis, comme de rigueur, les Suédois reviennent dans le passé. À l’annonce de « Celestial Mistress » titre éponyme du second EP, le public de L’International à présent brûlant ne masque plus sa joie. Et comment agir autrement ? Comme le disent si justement nos amis de Fuzzoraptors à propos de Cities Of Mars : « ils sont beaux, talentueux, sympas, pourquoi se priver ? ».
Cities Of Mars
Si on peut regretter ce soir l’absence de Nekromant, on ne peut guère déplorer le caractère réussi de la soirée. On remercie chaudement ces trois groupes qui, en dépit des problèmes techniques et des booking de dernières minutes ont chacun su servir un show de qualité.
Sold out en quelques semaines (avant qu’on ne sache que cette tournée viendrait accompagner un nouvel album ! Les fourbes…), à quelques centaines de mètres de leur dernier passage à Paris pour un concert qui aura laissé des traces… Cette date avait tout, sur le papier, pour être immanquable.
La météo incite beaucoup de monde à prolonger l’après-midi sur les pelouses du parc baignées par le soleil, et Sofy Major en fait les frais. Il faut dire que le trio auvergnat fait un peu figure d’OVNI en première partie de Sleep (en même temps, OVNI, Sleep… Y’avait pourtant un concept…), et les amateurs des deux groupes sont rares, il ne faut pas longtemps pour le constater : remplissage de la salle moyen et ambiance “observation polie” dans le pit… Ne nous leurrons pas, après discussions avec nos voisins de tranchée, les présents au premier rang sont là pendant leur set essentiellement pour être bien placés pour Sleep. Le combo ne démérite pas et ne se démonte pas, balançant une bonne part de titres inédits notamment. Sauf que leur noise rock nerveux vaguement coreux ne convaincra pas grand monde ce soir. Pas le meilleur casting qui soit, même si le groupe ne s’est pas ridiculisé ce soir (ce qui est déjà une belle perf en première partie de Sleep).
Sleep n’est pas et ne sera jamais un groupe comme les autres. Sûr de son culte, le trio infernal, dont c’est la première date de la tournée européenne, lance une intro de pas loin de 10 minutes, reprenant le verbatim de l’alunissage d’Amstrong (“Moon Landing Radio Transmission”). 10 minutes, sans personne sur scène, de quoi asseoir son autorité et froisser ceux qui sont venus ici pour consommer de la musique live.
Sur les planches du Trabendo 7 baffles Orange, 5 têtes et un jack, au bout duquel viendra se plugger la guitare de Matt Pike, qui se présente comme toujours le torse vêtu de sa bedaine et ses tatouages, quelques secondes après ses comparses Cisneros et Roeder, ouvrant la messe spatiale par « Marijuanaut’s Theme ». Le son est massif, le public acquis à la cause, et le groupe d’enchainer sur « Holy Mountain » pour faire définitivement fondre un Trabendo extatique.
Pourtant, soyons honnête, votre serviteur ne décolle pas totalement. Le groove est fatigué, le groupe mou du riff. Il me faudra attendre « Sonic Titan » pour enfin mettre un pied dans le cosmos. Ce titre mythique, connu des puristes depuis 15 ans et enfin réarrangé et enregistré pour The Sciences, nous transporte plus loin encore. « Aquarian » ne me fera pas le même effet mais « The Clarity » – single que je considère comme l’un des titres les plus faibles (toute proportion du culte gardée) de la discographie du sommeil – sera un immense moment de bravoure interstellaire. Le sublime « Antarticans Thawed » manquera live d’un petit quelque chose avant que le groupe ne quitte la scène pour revenir assener un « Dragonaut » magistral, laissant le Trabendo hébété, entre bonheur et frustration.
1h15 d’un court concert, ressemblant finalement à tant d’autres, d’un groupe qui rôde ses morceaux et cherche son alchimie. Pas de partie de « Dopesmoker » jouée ce soir (ce qui sera fait sur d’autres dates par la suite en rappel), pas d’incantations Sabbathiennes et trop de moments laissant la tension retomber. Un bon run dans l’espace au final mais loin du voyage qu’avait été l’alunissage à la Grande Halle de la Villette le 26 mai 2012.
Perdu dans la Creuse, il existe un micro festival qui résiste depuis huit éditions et propose des programmations toujours plus alléchantes. Je me suis donc rendu au Festival Metal Culture(s) à Guéret attiré par une affiche polyvalente et sur laquelle toi lecteur de Desert-Rock.com tu pourras retrouver rien de moins que des groupes comme Elder, Hangman’s Chair, NNRA ou encore Amenra.
Le site est divisé en plusieurs lieux répartis dans le centre de Guéret. D’un côté un camping excentré sur les hauteurs de la ville, de l’autre, un Bar de La Poste, lieu central des matinées festivalières, parsemé dans la ville des lieux ponctuels tels que le cinéma et enfin La Chapelle de la Providence et sa “Crypte” résidence des deux scènes principales du festival.
Jour 1
L’arrivée sur le site est un peu décevante, si le lieu est bien une chapelle, il faut préciser qu’il s’agit d’une chapelle reconvertie où ne subsiste réellement que la porte et la rosace principale, le reste étant aménagé en vraie salle de concert. On retrouve quelques œuvres d’arts ici et là et un cabinet de curiosités qui mettent dans l’ambiance.
NNRA
Les festivités débutent avec le set de NNRA, quintet français découvert lors des ultimes Doomed Gatherings et lors de quelques rares dates. Les musiciens se cachent derrière un voile par derrière lequel une projection les accompagne. C’est un pur bonheur de re-découvrir leur Doom expérimental ultra mélancolique. Immédiatement on prend conscience du potentiel du lieu comme du groupe, un son ample et maitrisé favorisé par l’architecture. Les compos soufflent la petite assemblée des festivaliers présents à cette heure (Les concerts débutent vers 18h), une bouffée d’émotion pure dans une orchestration parfaite. Côté scénographie, on devine les comparses derrière le voile et la vidéo inonde le public durant près de cinquante minutes. Une entrée en matière parfaite pour ce festival lilliputien.
L’enchaînement est rapide et après s’être laissé tenté par le bar, le public se rend vers la Crypte ; une fois de plus c’est un peu la déception en constatant qu’il ne s’agit que d’un barnum monté devant la chapelle et qui accueille pour l’heure Dirty Rodeo, formation Power Rock qui essuie les plâtres des premiers réglages son.
Tout le festival à peu de choses près va se dérouler avec cette alternance de scènes égrenant le Crossover de Insanity Alert où le public joue des rotules et des coudes pour s’échauffer sous l’impulsion des pancartes criant la libération de l’esprit punk. S’ensuit le punk hardcore de Stinky.
Amenra
De nouveau retour à la chapelle pour assister aux deux derniers sets et pas des moindres. Amenra envahit la scène projetant sur le fond ses vidéos en noir et blanc aux thèmes élémentaires. Le set sera joué 70% en nous tournant le dos, une bonne partie de la fosse en attente d’un acte spectaculaire du frontman Colin – acte qui n’arrivera pas – mais la claque, elle, ne se fait pas attendre. Un son lourd à souhait et un Light show au petits oignons pour un set tout en montée en puissance.
Elder
Difficile pour Elder de passer après un set qui aura assourdi plus d’un festivalier et c’est devant une salle vidée d’un tiers que les quatre compères entrent en scène. C’est toujours avec un peu de difficultés que je rentre dans leur set, ralenti par la voix particulière de Nick Disalvo qu’il faut bien parfois décrire en live comme dissonante. Néanmoins la mayonnaise monte et je me laisse aller au psych massif qui nous est offert. Je note comme mes collègues de Desert-Rock.com une semaine plus tôt à Berlin, l’apparition d’un guitariste supplémentaire en la personne de Mike Riseberg déjà comparse de Nik sur la formation Gold and Silver. Cette arrivée ouvre plus de champs au groupe en live et c’est sans conteste un argument de plus dans l’intensité musicale qu’offre Elder. L’orchestration se fait ainsi de plus en plus dense tout au long du concert pour garantir une atmosphère idéale de fin de première journée.
Jour 2
L’affiche du festival annonçait un réveil au camping avec “Films de cul gratuits” ; j’ai été quelque peu surpris de constater qu’il s’agissait d’un réveil par le DJ Films de cul gratuits, ce qui a permis de calmer la déception avec humour.
Al Nour
Le soir venu, belle entrée en matière avec le premier set. Al Nour, tout jeune groupe Auvergnat Stoner Doom ouvre le bal. Il faut reconnaitre que si les compositions manquent encore d’ambition et que la structure n’est pas des plus originales, les trois mecs envoient un Doom efficace, appliqué, où le chant s’entend peu souvent mais avec à propos. Les mélodies sont inattendues ne sombrant pas dans l’orthodoxie. Le Growl du chanteur bassiste s’intègre efficacement pour apporter profondeur et puissance en écho à la frappe vigoureuse du batteur. Au final je me prends à me dire qu’un tel set aurait mérité de se passer sous la chapelle plutôt que sous la crypte.
Malheureusement pour les ayatollahs du Stoner ce sera le seul groupe dans la veine, la journée est monopolisée par d’autres styles avec Celteeberian, Deathstosterone (groupe de black parodique); Born from Pain (dont le Hardcore super efficace se traduit par des cœurs avec les poings. A noter d’ailleurs un big-up à Hangman’s Chair, ne vient pas du HxC qui veut !); Tayobo (groupe français qui ne manque pas d’intérêt).
Un p’tit Napalm Death avec des britanniques égaux à eux même puis la journée se termine sur Volker (triste fin de journée à mon goût, heureusement que d’autres auront eu plus de grâce à mes oreilles.)
Celteeberian
Deathtosterone
Born from Pain
Volker
Jour 3
Le troisème jour voit passer entre autres les grand-guignolesques Pensées Nocturnes, mélange de métal et de cuivre sous couches de maquillage. S’ensuit le Death-Thrash de Kamala chouchous du festival qui auront le droit à deux sets sous la Crypte, l’un amplifié, le second acoustique. Je passe volontairement sur la partie acoustique qui ne m’a pas tout à fait séduit mais le set électrifié dévoile toute la maitrise du groupe avec un gros coup de cœur pour une batteuse carrée et puissante à souhait.
Debasement
Pensées Nocturnes
Carcariass
En début de soirée c’est Carcariass qui investit la chapelle. Je m’arrête un moment sur ce groupe bien que hors sujet ici. Ce groupe tout droit venu de mon adolescence, va être reçu comme un inconnu total par le public sans doute amnésique du Death technique tendance Prog. Le trio de Besançon va petit à petit reconquérir un public (Il faut dire que plus de dix ans d’absence représentent un gros challenge malgré un programmation au Hellfest l’an passé). Un guitariste à quatre bras, un batteur aux frontières du jazz le plus technique et un bassiste en tapping quasi intégral vont faire sortir les spectateurs de leur torpeur pour clôturer le set dans la joie et l’allégresse.
Je passe sur le set de Igorr, Electro metal qui me lasse en l’espace d’un demi morceau. Pour autant, ils mettent le feu à la Chapelle devenue un danse floor hard tech metal ou quelques nuques cassent net.
Hangman’s Chair
Impossible à priori pour Hangman’s Chair donc de clôturer ces trois jours… Impossible n’est pas Hangman’s! Immédiatement la salle pourtant encore fourbue du set de Igorr se fait cliente et si tout ceci n’est pas censé être positif, ce n’est pas pour autant négatif. La musique mélancolique de Hangman’s fait naître un sentiment de plénitude oubliée, au sentiment de bien être enfoui au plus profond de soi. En tout cas c’est ainsi que je reçois chaque note. Le gros plus du spectacle réside dans la maitrise des lumières. Le responsable à la console œuvrant pour les Metal Culture(s) est à 100% dans le set. Il est imbibé de ce que livrent les gars sur scène et tape du pied comme il headbang, vigoureusement et sans retenue. Et si l’ingé son semble endormi, il n’en est rien, les yeux fermés il savoure le son et maitrise sa table d’une main de maître. Indubitablement, Hangman’s Chair à l’instar de NNRA et Amenra possède la palette nécessaire pour donner vie à l’architecture et livrer tout le potentiel sonore du lieu.
C’est donc trois jours de concert en famille qui se déroulent à Guéret, à une heure de Limoges. Les Metal Culture(s) c’est au final un petit festival tout terrain ou l’on arrive sans trop savoir comment cela va se passer et d’où l’on repart en ayant fait la connaissance de la moitié des festivaliers avec l’envie de revenir l’an prochain.
Après une superbe journée de printemps, quel plaisir de longer la Garonne dans la ville rose pour se rendre au Rex, superbe salle toulousaine, qui accueille ce soir une affiche aux petits oignons : organisée par l’asso Noiser qui sévit à Toulouse depuis longtemps maintenant, ce mini-festival sur 3 jours voit sa 1ère journée largement dédiée aux groupes familiers de notre lectorat. On ne pouvait pas décemment manquer cette date.
YOUR HIGHNESS
Entrée en matière solide pour la soirée : les belges de Your Highness montent sur scène et il ne leur faudra pas plus de 2 ou 3 titres pour convaincre un public qui commence tranquillement à remplir la salle (le début de soirée est probablement un peu trop agréable en buvant des mousses en terrasse…). Solide, carré musicalement, le quintette balance son sludge puissant sur une audience bien trop contente de prendre sa claque en bonne et due forme. Dynamique sur scène, lourd dans le riff, puissant dans les vocaux, Your Highness se distingue du “tout venant sludge” par une attitude scénique qui emprunte un peu au hardcore, et par une musique où riffs punchy se mixent à des plans mélodiques et des structures efficaces et bien mémorables. Alliant puissance et compos qualitatives, le groupe en a encore sous la pédale. A suivre…
CHURCH OF MISERY
Mise en place rapide, pas très formelle (quelques ajustements de dernière minute), on sent que les Church of Misery sont peinards, sûr d’eux. Il faut dire que ça fait maintenant deux semaines que les japonais sont sur la route et leurs prestations ont laissé des traces (cf notre propre expérience à Berlin il y a quelques jours). Donc on s’attend à une claque. Et on la prend… en tendant la deuxième joue, s’il vous plaît ! Un très bon “El Padrino” introduit le set du jour qui procède à un crescendo remarquable : coup d’accélérateur au premier quart d’heure, premiers pogo ensuite (un “Born to Raise Hell” très très chaud avec des pogos rudes dans le public), puis slams à gogo avant l’apothéose ! “I Motherfucker” emporte le ponpon du plus gros mosh pit de leur set. Même Takano, leur vocaliste azimuté, se lance lui-même dans une paire de slams pour finir le set avec le sourire et un feeling hors norme.Très très gros set des japonais, qui confirment leur statut de valeur très sûre du stoner/doom international désormais. Jumelés à un public à la fois bon enfant et connaisseur, l’équation est impeccable.
HIGH ON FIRE
Dernier gros client de la journée, c’est au tour de High On Fire de faire crier les amplis. Après avoir été très déçus par les conditions du concert de Berlin (allez voir la chronique, mais pour résumer le son ne rendait pas service au groupe), on a vraiment voulu aller à cette date pour voir le groupe dans un autre contexte. Quel grand bien nous a pris ! L’intro fut la même, à savoir ce « Sons of Thunder » et son tonnerre de grosse caisse sur lit de gratte, qui fait bien le job en annonciateur de la tempête à venir. Et tempête il y eut, avec un déferlement en début qui ne laissera personne de marbre (« The Black Plot »/ « Carcosa » / « Fertile Green », rien que ça), et une suite de set en forme de best of de la carrière du trio. L’ambiance est certes plus pesante et sérieuse que pour Church of Misery (la musique est un peu moins « fun » d’une certaine manière), mais dans le pit, c’est la guerre dès les premiers accords. Le son est impeccable : puissant, juste assez gras et graisseux pour retranscrire l’effet bulldozer attendu, et juste assez clair pour sentir le poids respectif des riffs coup-de-poing de Matt Pike, ainsi que des rythmiques de Jeff Matz dès lors que Pike daigne nous gratifier d’un de ces soli perçants dont il a le secret. Bon, les vocaux de ce dernier manquent un peu de relief (toujours un peu le même style hein, dans un champ tonal qui éveille des parfums de bitume chaud, de tessons de bouteille et de houblon un peu frelaté, le tout en mode beuglage…) mais pas de mauvaise surprise pour les aficionados en tous les cas.
Matz a beau œuvrer avec efficacité et dynamisme, c’est Matt Pike qui attire tous les regards, le gaillard est charismatique, et en grand ordonnateur du dieu metal (soyons honnête, High On Fire est plus proche du thrash que du doom…), il convertit les ouailles présentes comme le ferait un gourou hargneux, usant de sa guitare comme d’un artifice d’hypnotisation de masse… Le public ne résiste pas ! Les toulousains sont sortis ce soir pour s’amuser, et les flux incessants de slammers en attestent, tout comme la vigueur intarissable du pogo qui sévit dans le pit. Et ce n’est pas Hiroyuki Takano qui nous contredira : tout sourire, le chanteur de Church of Misery s’élancera depuis le bord de scène pour un slam de plusieurs minutes afin de profiter lui aussi de l’ambiance de la soirée !
Le set est dense et se termine avec l’habituel “Snakes for the Divine”… Un peu tôt ? La question ne se pose pas vraiment, en fait : la charge fut tellement rude qu’il n’aurait pas été forcément bienvenu d’en reprendre une louche ! On ressort donc rincés, usés, mais satisfaits de cette fort bonne soirée, dans cette fort bonne salle, avec un fort bon public. Toulouse, réveille-toi, tu as du potentiel !
3ème et dernière journée toujours sous le soleil Berlinois le plus agréable… C’est le cœur lourd (et les corps lourds, on n’est plus très jeunes…) que nous regagnons pour la dernière fois cette année l’Arena et y retrouvons en ce début d’après-midi la même ambiance paisible, avec la cour extérieure baignée par le DJ set perpétuel et les premières odeurs des divers food trucks commencer à émerger… On salue les amis, on papote un peu, et très vite l’heure des premiers concerts arrive…
LIONIZE
Sans grande conviction, on s’apprête à voir avec Lionize, l’OVNI de la journée. On a tant dit sur ce groupe, éhontément “pistonné” par Clutch, qui n’aurait aucun intérêt musical… Vilénies que tout cela ! Tout en rutilance musicale, le furieux quartette va prendre la side stage pendant 30 minutes et profiter de la moindre seconde qui lui est donnée pour convaincre chaque personne dans le public de son talent ! Bon, la tâche est rendue moins ambitieuse qu’il n’y paraît au vu de la modeste assistance en ce début de journée semi-caniculaire… Mais la salle se garnit petit à petit à l’écoute des décibels stylés du combo U.S. déchaîné. Enfin, c’est surtout son frontman Nate Bergman qui est déchaîné, ne nous leurrons pas, il est la machine qui tire le groupe, même si derrière, on n’a pas affaire à des manchots. Mais côté prestance scénique, dynamisme, et talent, le gars se pose là. Niveau style, c’est bariolé, ça va taper dans les confins de rock, hard rock, funk, blues, soul même parfois, pour des titres punchy et entraînants, avec option groove en supplément siouplé. Un excellent moment et une bonne surprise coup-de-pied-aux-fesses. Quelle excellente entame !
FREEDOM HAWK
C’est dans une configuration à quatre que Freedom Hawk se radine sur scène à l’occasion de leur nouvelle tournée européenne. Le dernier passage sous nos latitudes de nos amis de la Côte-Est nous avait bien plu et il n’y avait aucune raison qu’il n’en soit pas ainsi avec celui-ci surtout après la sortie de « Beast Remains » cette année ; une plaque qui avait par ailleurs fait lever la cornette d’un membre de l’équipe présent. Nous fûmes ravis de voir ces lascars se produire sur la structure la plus vaste même si un placement plus tard dans la journée n’aurait été que le juste retour des choses pour les vétérans de Virginie. Les Étasuniens jouent presque dans le noir, desservsi par un jeu de lumières peu enthousiasmant, mais ils jouent foutrement bien et font remuer les nuques, ainsi que les culs, quand bien même le son n’a pas toujours été à la hauteur ; il a été variable durant ce set pour dire vrai, mais la grosse caisse était bien lourde comme il se doit ; que du bonheur ! Décidément très en forme, Freedom Hawk plaçait la barre bien haut, comme ces prédécesseurs du jour en habits de lumière, pour ce – déjà – dernier jour de la fête du riff. Nous ne bouderions pas notre plaisir de les voir à nouveau par ici surtout lorsque des brûlots comme « Land Of The Lost » sont envoyés avec une telle ferveur et ce n’est pas la nombreuse foule qui s’est pressée derrière les barrières qui nous contredira. Une belle prestation de plus à mettre à l’actif de ce groupe à la discographie malheureusement trop méconnue.
THE BLACK WIZARDS
Retour à la case scène sur le flanc pour écouter The Black Wizards, la formation portugaise qui va s’ensabler dans le désert berlinois. Comme le public a été très mal habitué durant les deux premiers jours : il râle alors que le groupe peaufine sa préparation et que l’heure est venue pour lui de déballer la marchandise sonore. Nous n’allons pas nous voiler la face longtemps : le double double mixte va rapidement envoyer sa sauce lusitanienne qui prendra bien auprès d’une frange du public, mais pas auprès de nos pommes ! Nous les quittons même quelques instants, le temps de voir les joyeux gagnants à la loterie du festoche qui se barrent sur l’eau à bords d’une embarcation improbable pour assister à une croisière musicale. Une fois nos mouchoirs bien agités sur le quai, nous les rangeons dans nos poches et assistons à la suite du set déployé par le quatuor du sud de l’Europe (qui tourne avec Maidavale et Jex Thoth par chez nous), mais nous peinons à adhérer à leurs rock vintage que nous avons l’impression d’avoir déjà vu mille fois même s’il est franchement bien interprété.
CHURCH OF THE COSMIC SKULL
Un OVNI s’est posé au Desertfest avec à l’intérieur sept Anglais vêtus de blanc. Church of the Cosmic Skull fait clairement bande à part avec son rock-psyché. Le leader, un gourou au chapeau, est accompagné au chant par deux nanas, (une blonde et une brune, il en faut pour tous les goûts) et après quelques morceaux, l’originalité laisse quand même place à l’ennui. Le son est parfois brouillon et surtout difficile à évaluer, surtout avec ces trois voix. N’exagérons rien, le groupe est loin d’être mauvais, il n’a juste pas vraiment sa place dans les allées du désert berlinois. Une partie du public reste tout de même jusqu’au bout, parce qu’ils sont fans pour certains, par respect pour les musiciens pour d’autres… en attendant la suite.
DOPELORD
Changement de scène pour Dopelord, on passe de la mainstage à la sidestage. Et changement d’ambiance surtout. Les Polonais nous concoctent un stoner/doom diablement efficace avec un son loin d’être dégueulasse. Bon, certes, le quatuor ne réinvente pas le genre et écluse toutes les bonnes recettes: riffs gras qui tournent en boucle, râles vocaux envoûtants du bassiste… le tout dans un épais nuage de fumée qui met tout le monde d’accord. Les fans d’Electric Wizard et de Black Sabbath étaient aux anges. Certains diront tout de même que la prestation était bonne mais sans plus, et qu’on peut rapidement s’emmerder durant le set. D’autres diront à l’inverse que la puissance du groupe est à souligner, notamment la performance du deuxième guitariste, tout en nuance. C’est assez rare dans ce genre de style pour le souligner. Dopelord quitte la scène sous l’ovation du public et c’est mérité.
PLANET OF ZEUS
Deuxième groupe grec à l’affiche du fest après Vonavibe, Planet of Zeus redore le blason hellénique avec brio. Le quatuor balance un stoner rock énervé où Babis Papanikolaou, chanteur au crâne luisant, alterne entre vocalises aussi puissantes que ses riffs, growl et passages plus calmes. Là-encore, l’originalité n’est pas de mise. Planet Of Zeus enchaîne les riffs assez bateaux mais ravageurs, c’est l’essentiel. L’interaction avec le public ajoute un certain charme à la prestation des Grecs qui terminent leur set aussi bien qu’ils l’ont commencé.
JEX THOTH
Après la baffe que nous venons de nous prendre sur la scène principale, nous retrouvons la petite scène qui sied si bien à certaines performances moins populaires. C’est Jex Thoth et ses mélopées emballées par du riff sombre qui nous y a donné rendez-vous et c’est tout comme d’hab ! Madame capte les yeux du public ainsi que les objectifs de la meute compacte de photographes (y compris les lourdingues qui n’ont rien trouvé de mieux que de conserver leurs gros sacs-à-dos avec eux…). Le côté théâtral de la prestation du groupe séduit et fait preuve d’un superbe rendu au niveau visuel comme à l’accoutumé (les flammes vives illuminant le visage de la maîtresse du sabbat ça la fait toujours bien) ! Les zicos derrière la frontwoman envoient avec précision les titres bien mous et doomisants de la formation pour le plus grand bonheur des groupies de l’assistance suspendus aux lèvres de la corneille du jour. De notre côté nous allons nous aérer et nous préparer psychologiquement à l’offensive du bayou qui va suivre ensuite !
EYEHATEGOD
EHG (comme on dit dans les milieux autorisés) avait particulièrement alimenté notre curiosité suite aux déconvenues que le groupe de NOLA endure depuis quelques temps. Les rares photos – croisées sur la toile – du père Williams nous avaient laissé à penser que son enveloppe corporelle seulement serait de la partie : dans le cul ! Il est en vie et foutrement vivant ! Un brin propret, le hurleur et sa joyeuse bande d’allumés déboulent sur scène devant leur étendard guerrier (sponsorisé par la NRA ?) et embrayent directement sur l’habituel concerto de riffs, de coups de grosses caisses ainsi que de vociférations puis c’est parti pour 50 minutes de folie furieuse à l’Arena de Berlin ! Servi par un son honorable – on s’en serait même branlé d’avoir une purée sonore vu le registre emprunté par la formation de Louisiane – Eyehategod enchaîne ses standards en prenant à peine le temps de reprendre son souffle (ou d’allumer sa clope sans être importuné par le service d’ordre qui chasse pourtant assidument les fumeurs à l’intérieur). Maîtrisant son art à merveille, les Ricains provoquent slams et pogos en enchantant le clan des bourrins dans la place. Jimmy Bower a mimé la prise du rail avec son look improbable (et habituel en fait) et ça a bastonné fermement tout du long avec une mention spéciale pour le cri venant de l’intérieur : « New Orleans Is The New Vietnam ». Que ces quidams soient remerciés pour les bûches offertes au public berlinois (ainsi qu’aux nombreux francophones présents qui nous laisseraient presque penser que nous nous trouvions en Francophonie).
RADIO MOSCOW
La fosse de la Sidestage est déjà bien remplie alors que Radio Moscow ne joue que dans une dizaine de minutes. Les fumeurs ont-ils une soudaine prise de conscience à cette heure avancée du dimanche ? Non, tout le monde attend de pied ferme Radio Moscow pour en prendre plein les oreilles. Et on va être servi. Parker Griggs et ses deux acolytes entrent en scène. Même pas le temps d’un “Salut ça va les gars ?” que le premier riff tourne déjà en boucle. Pour qui a déjà vu le groupe plusieurs fois, l’entame du set est énorme, avec le bien nommé “New Beginning” (de leur nouvel album “New Beginnings”) enchaîné au jouissif “Death of a Queen” où le soliste se fait plaisir. Puis petit à petit le set rentre dans un rythme plus habituel pour le groupe. On sent que le bassiste et le batteur ne sont là que pour accompagner le père Griggs qui tape des solos stoner-blues-psyché-rock toutes les vingt secondes sans sourciller. Et les deux loustics à ses côtés font ça à merveille. Le set peu sembler un peu banal mais le public prend sa dose de son pour un bon moment. Les mecs qui vont passer après Radio Moscow ont quand même intérêt à assurer… Comment ça Matt Pike vient d’arriver? On vous laisse et on file vers la MainStage, avec des solos épiques plein la tête.
HIGH ON FIRE
Troisième headliner du festival, High on Fire était très attendu en ce dimanche soir. D’autant plus compliqué à gérer pour Matt Pike et consorts que l’on s’est déjà pris quelques belles claques dans la journée, et en particulier la furie Eyehategod deux heures plus tôt sur la main stage. Nos fiers à bras prennent la scène dans un assaut de décibels et de power chords sur une base de batterie quasi martiale (“Sons of Thunder”) qui fait bien son effet, impeccable intro. Puis les titres s’enchaînent comme autant de déflagrations menées pied au plancher par un trio de musiciens tout simplement impeccables, tant dans l’exécution que dans la manière, assurant juste l’essentiel d’interaction avec le public depuis la scène. Pike en particulier, consacre à chaque coup de médiator sa guitare comme un instrument divin, capable – on ne peut que le constater – de déchaîner les flammes de l’enfer sur un public consentant. Mais les choses ne sont pas si impeccables sous tous les aspects : variable incertaine depuis 3 jours, le son s’avère simplement catastrophique sur le set du trio ricain. Dès que l’on recule de 10 à 15 mètres de la scène, la double grosse caisse de Des Kensel prend une dimension démesurée dans le mix, faisant vrombir l’ensemble de la salle, enrobée progressivement par des déluges de plus en plus informes de lignes de basse disparates… Une bouillie. Et dès lors que l’on prend encore un peu de recul, on assiste un peu pantois à un capharnaüm improbable dans lequel il nous faut à chaque fois bien 30 secondes au moins pour discerner les classiques “Carcosa”, “Fertile Green” et autres joyeusetés, à l’image de ce “Rumors of War” dévastateur qui n’émerge que par son jeu de batterie et sa rythmique si emblématiques. Les fans hardcore prennent leur pied dans le pit, pas de soucis, mais il y a fort à parier que ce soir High on Fire n’en aura pas conquis de nouveaux. Dommage, encore un concert qui aura pâti d’une mise en son inadaptée.
HAIK
Le tintamarre de la bande à Matt Pike passé, nous convergeons la mort dans l’âme vers la SideStage pour le dernier concert du dernier jour de festival, avec Haik. Même si nous commençons à sentir la fatigue, nous ne sentons aucunement la lassitude de la belle musique et assistons à une fin de journée telle que nous les connaissons lors de la déclinaison belge de l’événement : du pointu un peu hors-normes. L’ovni du jour est un ovni berlinois dont certains protagonistes sont connus des fins limiers que nous savons parfois être aussi puisque nous les avons déjà croisés au sein de Dÿse ou Rotor ! Ça envoie comme pédigrée, mais ça ne rassure pas vraiment en ce qui concerne le répertoire musical. C’est donc un joyeux merdier coloré de metal, de rock progressif, de jazz, d’un zeste de screamo et de bien d’autres styles encore que nous proposent les protagonistes de cette nouvelle aventure musicale haute en couleur (et au look particulièrement abouti : la casquette dorée du batteur placé à l’avant de la scène derrière un bouquet de fleurs résume bien la chose). La deuxième performance de ces artistes en tant que groupe est exécutée avec une précision chirurgicale (ce n’est pas des néophytes non plus !) et elle emballe les épicuriens amateurs de ce type de frasques musicales.
Voilà c’est fini pour 2018 et on se réjouit déjà du millésime prochain. Merci aux groupes qui nous ont enchanté, merci aux groupes, merci au public fantastique (tout comme à l’accoutumé en fait, la configuration nouvelle n’a en rien altéré l’esprit qui se dégage du Desertfest Berlin), merci aux potes rencontrés, aux confrères sympathiques et surtout big up au staff de l’organisation (vous vous reconnaîtrez !) qui ont assuré une fois de plus !
Chris, Laurent & TO)))M
(Photos : Laurent)
*************** NOTRE LIVE REPORT EN VIDEO DU JOUR 3 : ****************
Une nuit pour se requinquer, une petite matinée de balade berlinoise, un déjeuner peinard au soleil, et nous voilà repartis vers l’Arena qui nous a pas mal régalés la veille. La seconde journée semble largement connotée 60’s / 70’s / 80’s, avec quelques exceptions toutefois. A moins que ce ne soit une journée placée sous le thème suédois ? Le doute est permis au vu du grand nombre de groupes issus de cette nation scandinave aujourd’hui…
HIGH REEPER
La journée commence fort avec les américains de High Reeper. Tous frais signés chez les italiens de Heavy Psych, le jeune groupe (débuts en 2016) nous avait laissé une bonne impression sur album, mais on était dubitatif sur la capacité du groupe à transformer l’essai. Malgré un public un peu clairsemé (1er groupe de la journée, tôt dans l’après-midi, soleil resplendissant dehors, l’after party d’hier qui a laissé des traces… les explications ne manquent pas) le quintette se donne à fond et nous fait revoir nos doutes : c’est du solide ! Musicalement, pas de surprise, on est dans du gros heavy old school, mode punchy. L’énergie des zicos ne trompe pas d’ailleurs, les gars se font plaisir et sont généreux. Une trentaine de minutes pied au plancher, efficaces et qui auront apparemment convaincu la modeste audience qui s’est progressivement amassée devant la petite scène…
THE NECROMANCERS
Après un deuxième jour qui commence assez fort, on retrouve les Français de The Necromancers sur la sidestage. Le quatuor n’est pas impressionné par la fosse berlinoise et envoie un set bien rôdé d’entrée de jeu. Le son est bon et les quatre gars originaires de Poitiers se lancent dans l’exécution de leur nouvel album Servants of the Salem Girl. Les gros riffs sont au rendez-vous et les Frenchies proposent une série de titres originaux, avec un chant oscillant entre clarté et envolées distordues. Les Necromanciens terminent avec un riff très (trop?) Sabbathien pour conclure. Mais la performance est bonne et les quatre Français ont assuré la réputation de l’hexagone, le public (se faisant plus dense) ayant semble-t-il été plus que convaincu par leur prestation.
DEAD LORD
En tournée avec Horisont (ça doit rameuter de la veste à franges un plateau pareil !), les Suédois de Dead Lord sont les premiers à se produire sur la plus grosse des deux structures en ce radieux samedi. Très en place scéniquement parlant, cette formation venue du grand nord assure un show ripoliné à l’extrême et peut se targuer de faire partie des groupes qui ont bénéficié d’un son correct. Ceci nous rassure après les péripéties sonores de la veille. Même si de loin, le chaland pourrait penser que nous avons à faire à une formation vintage, il n’en est absolument pas le cas puisque cette bande de nostalgiques du hard rock le plus classique s’est formée durant cette décennie. Leur set catchy remportera naturellement l’adhésion des nombreux hippies dans la place et force est de constater que c’est bien mérité vu l’énergie déployée pour envoyer un rock très heavy aux saveurs des temps jadis. Les bourrins dans la place se retrouvent à l’extérieur pour fréquenter les nombreuses échoppes commercialisant boissons et nourriture. Notons à ce propos que, certes, la gastronomie n’a pas été prise en compte lorsque nous nous sommes tâtés (en tout bien tout honneur) avant de nous déplacer à Berlin, mais sur trois jours c’est toujours sympa de pouvoir varier les plaisirs culinaires (ce que l’ancienne configuration ne permettait pas).
MAIDAVALE
Les quatre Suédoises de Maidavale prennent possession de la sidestage avec un plaisir non dissimulé. Les quatre nanas balancent un blues rock hargneux teinté de fuzz, rempli de plans instrumentaux, avec des incursions vocales occasionnelles. Le tout n’est pas d’une originalité folle, mais exécuté avec une grande efficacité. Heureusement que le quatuor s’approprie la scène correctement afin d’éviter un mouvement de fatigue général, en particulier la chanteuse, qui danse perpétuellement sur toute la scène, très présente (un peu trop peut-être). Le duo basse-batterie tient la baraque et soutient bien le jeu des Suédoises. Elles balancent principalement les titres de leur dernier album Madness is too Pure avec quelques jams instrumentaux loin d’être inintéressants. Le set se termine mieux qu’il a commencé. Tant mieux.
HORISONT
En tournée avec Dead Lord (ça doit rassembler de la patte d’éléphant une affiche pareille !), les autres Suédois de Horisont sont donc les deuxièmes à s’élancer sur la grande scène en ce second jour de festivités à la gloire du riff. Super en place en ce qui concerne sa tenue de scène, ce groupe originaire de Scandinavie déploie un set fort soigné et peut s’enorgueillir de compter parmi les chanceux ayant pu compter sur un son de qualité. Ce fait nous conforte suite à la première couche passée précédemment et augure le meilleur pour la suite. Contrairement à leurs camarades de tournée – dont la prestation est fort connexe – ces types-là exercent leur art old school depuis plus d’une dizaine d’années. La nostalgie du rock énergique des années quatre-vingt plane sur le concert d’Horisont qui bénéficie de lights parfaits pour le public (mais moins pour la horde de photographes plus ou moins professionnels qui s’agglutineront devant les frontmen sans bouger d’un iota durant toute la fin de journée : vos dépêchés dans la place ont nagé dans le bonheur…). Là aussi c’est carton plein auprès des babas et les extrémistes continuent à soigner leurs excès sous le soleil tropical qui baigne Berlin. L’architecture des compositions, genre fleuve, ainsi que le mutisme du clavier durant certaines longues parties donneront presque à certains titres de sympathiques relents à la Iron Maiden des temps passés qui rencontrèrent un grand succès auprès de certains déserteurs porteurs de veste à patch (on croyait un trend, mais la voilà bien installée visiblement). Quarante minutes riffues et vintage pour varier les plaisirs et faire chavirer les quinquas (et les quadras tant qu’on y est).
KING BUFFALO
Le public attend les rois avec impatience et remplit la fosse de la petite scène en quelques secondes. Mise à part une merde de son au niveau de la gratte en début de set, le trio déroule avec une certaine aisance. King Buffalo fait la part belle aux passages instrumentaux planants, où la section rythmique laisse toute la place aux solos fuzzy de la guitare. La fosse est complètement acquise à leur cause et un Anglais quelque peu imbibé nous lâchera même un poignant “ce sont vraiment des rois“. Sans trop exagérer, la performance se fait sans accrocs et on retrouve ici les principaux ingrédients d’un bon groupe de stoner rock, avec cette voix planante et légèrement effacée pour laisser libre champs aux zicos. King Buffalo sera l’une des belles surprises de ce samedi.
ELDER
Les mecs d’Elder débarquent sur la mainstage… Un, deux, trois… quatre ? Un deuxième guitariste est venu se greffer à la formation et la question fait débat au sein de l’équipe de Desert-rock. Finalement, le deuxième gratteux permet au frontman Nick DiSalvo de se concentrer sur son chant et de pouvoir balancer ses solos interminables avec plus de facilité. Les Américains enchaînent les titres de leur excellent dernier album Reflections of a Floating World et on sent qu’ ils ont envie de le défendre. Le son, sans être inoubliable, avec parfois une basse beaucoup trop brouillon, reste correct par rapport à d’autres perfs sur la grande scène. Le set d’Elder souffre parfois de quelques longueurs où le chanteur ne semble pas avoir envie d’utiliser son micro… Mais on pinaille, car il faut avouer, sans trop jouer aux groupies, que la prestation du quatuor est excellente. Les Ricains terminent en beauté avec “Gemini” ce titre à rallonge mais ô combien dévastateur. Plus de dix minutes de pur plaisir sonore où les musiciens semblent ne jamais vouloir s’arrêter. Elder a cassé la baraque, bien plus que d’autres têtes d’affiche du festival… chapeau !
LUCIFER
Énième formation en provenance de Suède à se produire lors de ce deuxième jour de fiesta, Lucifer attise la curiosité de moult festivaliers pour des raisons assez étrangères au registre musical déployé : la présence de sa frontwoman Johanna Sadonis à la plastique plaisante, ainsi que la proximité du combo avec le mythe Hellacopters… Bénéficiant d’un placement intéressant sur la SideStage, le groupe a vu s’agglutiner un nombre impressionnant de fêtards devant le drapeau frappé de leur logo afin d’assister à un show qui sera d’un intérêt relatif quand bien même la maîtrise artistique n’est pas remise en doute (votre serviteur lui préférant nettement The Oath avec la même égérie). Les riffs hérités de Iommi sont plutôt sympathiques, mais nous n’avons pas franchement l’impression que ce groupe a inventé la poudre de Perlimpinpin si chère à Manu. Blindant son set de titres de leur album à venir (le deuxième), Lucifer prit des risques et divisa entre fervents admiratifs à tifs et rabat-joie aux idées à l’image de leurs chevelures (la palme du sarcasme revenant au sympathique francophone qui nous demanda si nous avions assisté au concert de Sylvie Vartan : no comment !).
GRAVEYARD
Avouons-le tout de go : Graveyard n’était pas franchement le groupe le plus attendu par vos serviteurs sur ce week-end. C’est un euphémisme. Après une série de prestations honorables mais un peu monotones, le groupe nous paraissait se reposer uniquement sur ses acquis, et sur une fan base, il est vrai, imposante. Preuve en est encore de l’affluence et de l’excitation constatées en ce début de concert devant la scène. Ça commence étrangement par leur emblématique balade, la très sirupeuse “Slow Motion Countdown”. Un choix étrange, contrebalancé par le plus nerveux nouveau single “Please Don’t” (le groupe nous gratifiera d’un autre extrait de son nouvel album, “The Fox”). Et la suite du set se déroule un peu toujours de cette manière, les suédois alternant les titres les plus lents avec les plus dynamiques. Les titres s’enchaînant entre eux de manière fluide, parfois même sans transition, le concert défile et… On ne s’ennuie jamais ! Qui l’eut cru ? Il faut dire que Joakim Nilsson est en feu ce soir ! Après une entame qui nous aura quand même un peu inquiété quant à ses capacités vocales, au bout de 2 ou 3 titres de chauffe, le bonhomme est quasiment dans la démonstration, piochant au blues, à la soul, au hard rock… probablement meilleur qu’il ne l’a jamais été. Et côté guitare, là aussi, le gaillard se trouve à la fois efficace et inspiré, enchaînant les soli bluffants, où blues et rock se donnent la main. Ses collègues ne déméritent pas, on sent une assise instrumentale redoutable, mais ne nous voilons pas la face : Graveyard est Joakim Nilsson, en tous les cas, c’est ce qui rejaillit ici. Bref, une prestation de grande classe qui aura convaincu même les plus dubitatifs. Graveyard est en forme, et reprend la place qui était la sienne en locomotive de cette mouvance de rock vintage qu’ils ont initié.
YURI GAGARIN
La salle s’est copieusement dépeuplée après le set de Graveyard, mais Yuri Gagarin ne semble pas y prêter attention… Les suédois (encore !) montent sur scène avec un peu de retard, avec nonchalance, et commencent à cracher leurs premières nappes de space rock à un public attentif. Un public pour partie composé de fans de musique space/psyche, de curieux, et de gars bien imbibés, du genre à écouter debout les yeux fermés en ondulant… Devant cette audience, Yuri Gagarin déroule son set impeccablement maîtrisé, alternant plans bien lourds et passages plus planants, quasiment sans interruption, complètement focalisés sur leur musique (light show peu démonstratifs, zicos concentrés). Probablement l’un des groupes les plus efficaces dans ce genre musical, les suédois proposent probablement le set idéal de fin de soirée un samedi soir, pour mieux préparer à l’after party ou commencer à plonger les gens dans un état semi végétatif les menant à une bien méritée nuit de sommeil…
[A SUIVRE…]
Chris, Laurent & TO)))M
(Photos : Laurent)
*************** NOTRE LIVE REPORT EN VIDEO DU JOUR 2 : ****************
Après 11 heures de route en bagnole pour certains, un avion retardé pour d’autres, la team Desert-rock se retrouve à l’Arena Berlin pour cette nouvelle édition du Desertfest teuton. Nouveau lieu mais ambiance toujours aussi chaude dès l’ouverture des portes. Le soleil est de la partie et les premiers crânes chauves commencent à regretter d’avoir oublié la crème solaire. Tant pis pour eux, ils iront se planquer sous l’énorme hangar qui couvre les deux scènes du festoche, une bière à la main. Pour notre part, on contemple la vue de l’extérieur et surtout cette piscine bleu turquoise qui jouxte l’Arena berlinoise mais qui nous est malheureusement inaccessible… Qu’importe, on n’est pas venu pour bronzer mais pour prendre du son plein la tronche pendant trois longues journées. Et autant vous dire tout de suite qu’on n’a pas été déçu du voyage. On vous raconte tout en détail.
VONAVIBE
Vonavibe
Et nous voici enfin face à la sidestage pour découvrir le premier groupe du vendredi. Cette année les deux scènes sont dans la même grande salle, si bien que le public n’a qu’à se déplacer de quelques pas pour assister à tous les concerts. Pas facile de lancer les hostilités face à une fosse très éparse… Les groupes grecs n’ont pas l’habitude de nous décevoir mais Vonavibe est l’exception qui confirme la règle. Nous n’avions pas d’attente particulière pour ce premier concert, heureusement. Le quatuor qui a gagné son ticket pour le fest après avoir remporté un tremplin ne semble pas avoir sa place dans le désert berlinois. Les petits gars exécutent un genre de heavy un peu pompeux et même en cherchant bien, il n’y aucune trace de stoner ici… L’euphorie du démarrage nous force à rester jusqu’au bout mais sans grand enthousiasme. Next.
PRETTY LIGHTNING
Pretty Lightning
Premier groupe allemand du week-end avec Pretty Lightning et son duo guitare/batterie plus qu’efficace. L’absence d’une bonne grosse basse se fait rapidement ressentir mais les deux compères germains tiennent la scène comme il faut et le public adhère à leur mélange de rock-psyché (un peu) stoner. Le groupe manque un peu d’originalité et n’aurait pas eu le même succès en effectuant un set de plus de 40 minutes. Mais l’ambiance est déjà palpitante dans l’énorme hangar de l’Arena, ce qui nous laisse présager de bonnes choses pour la suite.
CHURCH OF MISERY
Church of Misery
Premier groupe à inaugurer la magistrale mainstage de cette nouvelle salle, et déjà un gros morceau de la journée et du week-end : Church of Misery. Les japonais rentrent sous les acclamations et en sortiront de la même manière ; on peut déjà affirmer que l’opération fut réussie. Sûrs d’eux, ils lâchent d’entrée de jeu un gros “El Padrino” après quelques bidouilles de Takano sur son Théremine. Le son est lourdingue mais pas si mauvais (on allait avoir bien plus mauvais plus tard sur la même scène). A l’exception de Muraki, concentré sur sa guitare et peu expressif globalement (faut dire que l’air de rien, le gonze envoie du lourd tout du long), les gars sont en forme (comme à leur habitude), souriants, créant un vrai lien avec le public (les échanges de saluts et autres devil horns sont perpétuels), et on ne s’ennuie pas durant tout le set. C’est encore une fois Takano qui attire tous les regards en arpentant la scène et gesticulant dans tous les sens, mais la baraque est tenue et bien tenue par Tatsu Mikami est ses lignes de basse impeccables. On notera en particulier un très impressionnant “Born to Raise Hell” et un “I, Motherfucker” percutant. Très bonne prestation du quatuor nippon. Véritable entrée en matière de la journée, Church of Misery ne déçoit pas et mets la barre haut pour les suivants.
DEATH ALLEY
Death Alley
Avec un nouvel album audacieux et réussi sous le bras, il nous tardait de voir Death Alley sur scène pour bien en appréhender la substantifique moelle. Et nous fûmes rassurés. Déjà, le quatuor néerlandais a toujours la même prestance scénique et le même confort, bien aidés par Douwe Truijens bien sûr, frontman impeccable en tous points (et vocalement aussi), sachant que derrière, ça déroule. La set list est courte mais punchy, exercice de rigueur pour bien remplir les 45 minutes prévues sur ce créneau. Les anciens et nouveaux titres se mêlent, avec des classiques tels que le toujours efficace “Black Magick Boogieland” ou le plus récent mais punchy “Murder your dreams” qui fonctionne déjà bien. Le groupe s’approprie la petite scène et conquiert le public par la même occasion. Côté son, les premiers rangs sont les plus vernis (sachant que dès qu’on commence à se rapprocher de la régie son au centre du public, ça commence à être un peu brouillon). Mais pas de quoi gâcher le concert. En synthétisant les genres pour hybrider son proto-metal de base, Death Alley s’est créé une place à part dans le paysage musical et il le démontre aujourd’hui encore, avec la manière.
NEBULA
Nebula
Les puristes et adorateurs de stoner rock attendaient la prestation des Ricains de Nebula avec autant d’impatience qu’un junkie attend son dealer au coin de la Schlesische Straße. Eddie Glass et sa dégaine à la Kurt Cobain balance le riff de « To the center » en tout début de set. Dommage, on aurait aimé que la température monte un petit peu avant de pouvoir headbanger sur leur titre phare. L’idée n’est pas mauvaise pour autant : après quelques minutes, la fosse est entièrement acquise à leur cause. Malgré un son brouillon, la bande d’Eddy nous balance les riffs accrocheurs comme pour rire. Leur retour était attendu après des années d’absences et le public berlinois en a pour son argent. Bon, OK la batterie et la basse ne bénéficient pas du meilleur son mais la pilule passe bien quand le trio envoie « Sonic Titan ». La prestation de Nebula reste difficile à évaluer avec ces petits soucis de son. Les fans de groupe sont en extase, les autres sont beaucoup plus mitigés mais Nebula marque tout de même le Desertfest de sa grosse patte.
MONOLORD
Monolord
Après les pérégrinations cosmiques d’un monument de la scène originelle, le temps est venu de se presser à nouveau devant la SideStage de l’Arena de Berlin pour admirer une formation plus jeune, mais ô combien robuste : Monolord ! Le trio scandinave habitué des grands-messes continentales dédiées aux Dieux du stoner nous revient bonifié d’une tournée européenne en ouverture de Black Label Society et le constat est sans appel : les gars ont foutrement acquis de la bouteille au contact de la bande de Zakk. « Rust » étant dans notre tiercé de tête des sorties 2017, inutile de vous préciser que c’est de pied ferme que nous attendions le groupe, et nous ne fûmes pas déçus (une fois de plus). Parée sur ses flancs de drapeaux à l’effigie de « Vaenir » – prédécesseur de « Rust » – sur les nombreux amplis Orange, la petite scène du festival baignée de fumigènes (on se lâche le premier jour) permet au public nombreux d’assister confortablement à ce set tueur (ce qui n’était pas toujours le cas par le passé dans l’Astra, l’ancienne salle du festival, où les formations moins populaires voyaient les spectateurs tassés devant la scène Foyer comme les passagers d’un RER un jour de grève – un jour normal quoi…). Casquette vissée sur la tête, le bassiste du trio assure toujours la partie visuelle (et attire les trop nombreux photographes accrédités lors de ce festival comme des mouches autour d’une serviette hygiénique usagée). Question titres, nous eûmes droit à un savant mélange de nouveautés et de classiques issus de la concise discographie du groupe avec en point d’orgue le titre éponyme du petit dernier. La lourdeur a régné sans partage durant un temps de jeu de presque une heure que les Nordistes avaient bien mérité vu leur grandissant succès.
MONSTER MAGNET
Monster Magnet
Le temps est venu de se déplacer de quelques mètres (ou de sortir s’empoisonner durant les 20 minutes bienvenues qui séparaient les concerts) pour assister au show du headliner du jour, Monster Magnet. La formation U.S. avait 90 minutes à sa disposition pour asseoir son statut auprès des festivaliers dans la capitale germanique et ne nous voilons pas la face : l’exercice est raté. C’est rageant et ce n’est pas uniquement le fait de la bande de Dave Wyndorf qui a rapidement embrayé sur des titres issus de son sympathique album « Mindfucker » – sorti cette année – après une ode aux substances illicites. Le quintette aligné sur l’imposante MainStage a déployé un dynamisme certain devant un backdrop blanc à son effigie et force est de constater que des morceaux nouveaux comme « Soul » intégreront rapidement les classiques live des Étasuniens tant ils sont pertinents en live. De la fosse à paparazzi nous avions une sensation assez positive, mais après avoir rejoint la fosse, nous fûmes affligés par la qualité du son. Ceci malgré quelques déplacements dans la salle qui nous permirent de valider notre perception. Manquant de clarté et confinant à la bouillie sonore, la qualité acoustique de la performance des têtes d’affiche du jour a passablement contribué à notre ressenti peu positif quant à ce show d’un groupe que nous chérissons pourtant. Le public présent lors de ces festivités nous confirmera, au fil des jours, que notre sentiment était largement partagé. Le calage dans un nouvel espace nécessitant une adaptation, les shows ne furent pas tous exempts de reproches au niveau du son surtout en ce premier jour de festival, qu’ils soient le fait de l’ingé-son du festival ou de celui des groupes. Très rapidement, la formation de la Côte Est a fait le premier coup du rappel pour terminer sa performance par un morceau fleuve, mou de la bite et sans queue ni tête délaissant le public alors qu’il leur restait amplement le temps d’interpréter 2 – voire 3 – titres pour enchanter des fans qui ne demandaient pourtant que ça ! Nous espérons bien nous rabibocher avec ces quidams lors d’un de leurs prochains passages parce que sur ce coup, ce monstre nous laisse une impression plus que mitigée…
WEEDEATER
Weedeater
Alors que Monster Magnet balançait ses plus gros riffs, Dixie Collins installait tranquillement son matos sur la sidestage, accordant de temps à autres un bref regard vers ses compatriotes américains. Le zouave a l’air en forme, accompagné par sa bouteille de Jack, comme à son habitude. L’arrivée du trio sur scène est accompagnée d’un épais nuage de fumée émanant de la fosse. On ne vous fait pas de dessin : le son est lourd, gras, du pur sludge comme on aime. Seul petit bémol : la basse de Collins ne ressort pas assez du mix, ce qui gâche un peu l’intro phénoménale de « Jason… the dragon ». Pour le reste, c’est du Weedeater dans toute sa splendeur : les gros riffs s’enchaînent, sans interruption. Le public est très réceptif et semble très joyeux. Plusieurs mecs dans la fosse se prennent dans la tronche des verres de bières pas tout à fait vides, sans réagir plus que ça. L’ambiance est chaleureuse. Weedeater termine son set avec quelques-uns de ses classiques tirés de God Luck and Good Speed, dont le titre éponyme achève définitivement la fosse berlinoise. « Vous voulez un titre de plus », questionne Dixie avec sa voix caverneuse qui pourrait faire passer Chabal pour un ado pré pubère. Le public répond par l’affirmative, évidemment. « Vous voulez dix chansons de plus ? », rajoute le frontman. « Eh bien venez nous voir demain à Londres motherfuckers ». Voir une fois Weedeater c’est sympa mais on ne va pas en abuser.
On quitte le site en faisant un crochet par l’after party avant de profiter d’une bonne nuit de sommeil (pour certains de l’équipe seulement…) et rêver de cette première journée qui a tenu toutes ses promesses.
A l’occasion de la sortie de son dernier album Banlieue Triste, Hangman’s Chair jouait à domicile le 4 mai dernier à la Maroquinerie. Le groupe parisien qui n’en finit pas d’aiguiser sa lame venait donc défendre les couleurs (noir & blanc) de son nouveau venu. Une date à ne pas manquer pour ceux qui les suivent depuis leurs débuts et sont témoins de leur ascension au podium catégorie poids lourd du doom/sludge français, et pour les autres aussi. Je tiens à préciser que cette chronique n’est absolument pas objective puisque je suis tout acquis à la cause du groupe depuis un moment.
La première partie est assuré par Team Ghost, un groupe de rock renforcé à coups de claviers, fondé par un ancien membre du groupe électro M83. Musicalement, on est bien loin de la tête d’affiche du soir, Team Ghost nous rappelle plutôt des groupes Interpol, parfois Placebo… Ce qui n’est pas pour nous déplaire. Entre claviers, guitares et paddle, le chant alterne entre les différents membres et offre au groupe une large diversité sonore. A en juger par l’ambiance dans la salle, Team Ghost a l’air de convaincre le public. Il faut pourtant l’avouer, la salle n’est qu’à moitié pleine et la plupart des gens préfèrent pour l’instant profiter de la terrasse extérieure et de la bière à l’eau.
Team Ghost
Après une mise en place qui semble durer une éternité, surement la faute à notre impatience, les lumières s’éteignent et l’intro éponyme de Banlieue Triste se met à résonner dans la salle. Les 4 membres du groupe entrent sur scène sous les applaudissements et démarrent sans préavis le morceau qui suit sur l’album, “Naïve”. D’emblée, le groupe nous arrose de sa hargne : le batteur Mehdi frappe sa batterie avec agressivité tout en gardant une maitrise métronomique, et le bassiste Clément est traversé par chacune des notes qui sort de son instrument, semblant prêt à exploser à chaque vibration.
Hangman’s Chair enchaine avec “Sleep Juice” et “04/09/16″, deux morceaux du dernier album qui permettent à nouveau au groupe une de faire démonstration de puissance et de style parfaitement exécutée. Pour les nostalgiques de l’album précédent, on aura droit à “Dripping Low”, “Cut Up Kids” et “Flashback”, l’occasion de confirmer que This Is Not… est définitivement un pur chef d’œuvre. Malgré la colère qui se dégage des morceaux, l’ambiance est très chaleureuse. Sur le côté de la scène, des enfants d’une dizaine d’années, les oreilles protégées par un gros casque, assistent au concert tout agités. Un autre du même âge se retrouvera on ne sait comment en plein slam, porté par le public puis invité à rejoindre la scène par Cédric, le chanteur guitariste. Hangman’s Chair, c’est finalement ça : une grosse envie de se débarrasser de notre tourmente intérieure en l’extériorisant en musique, et la partager avec la famille et les potes. On a face à nous 4 gaillards qui posent leur tripes sur scène et jouent avec la plus grande sincérité et gentillesse, très loin d’entretenir une image froide et distante de son public.
Le groupe nous offre ensuite le simple mais efficace “Can’t Talk”, issu de son split avec Greenmachine, et “The Saddest Call”, de Hope//Dope//Rope. Pour clore le concert, quoi de mieux que le magnifique “Touch The Razor”, avec un long passage calme tout en retenue qui monte progressivement en tension, suivi de “Full Ashtray”, où l’outro avec le sample de Georges Bataille a été déplacé à l’intro. Ces deux derniers morceaux nous prouvent à nouveau que le groupe explore de nouvelles sonorités et de nouvelles ambiances, faisant appel à plus d’effets et de subtilités, et qu’il ne cesse de se renouveler d’album en album.
Que dire de plus sur ce concert parfait. Hangman’s Chair véhicule un millier d’émotions, et les voir en live multiplie par 10 notre sensibilité. Hangman’s Chair, c’est Paris sous la pluie le moral en berne, c’est le feu intérieur et le cran d’arrêt dans la main moite, c’est la prostration devant la bouteille aussi vide que le regard, mais c’est aussi les potes et le demi-cacahuètes-rapido au PMU, c’est la bise, les rires et les vannes, c’est le sang, les larmes et le sourire.
Hangman’s Chair, c’est eux mais c’est nous tous aussi. Merci.
Alors que le Desertfest de Berlin démarre tout juste, il se passe encore des choses à Paris, en particulier dans la cave de l’International où l’association Fuzzoraptors à programmé à prix libre (Ce qui est assez rare que pour être souligné) Black Rainbows avec en première partie Electric Jaguar Baby et Red Sun Atacama
Electric Jaguar Baby
Le set de Electric Jaguar Baby débute sur les écrans de la salle du bar et sonne la descente vers la cave pour voir de quoi il retourne. Ce Duo Parisien au look de hypster propret met dès lors son énergie au service du plateau pour chauffer les planches de la scène à grand renfort de Guitare et de batterie. Ils offrent souvent des tentatives Stoner aboutissant souvent à un rock convenu mais pas sans énergie. . En habitué de la scène le chanteur cherche le contact avec le public, l’encourageant à se donner bien qu’il soit encore un peu tôt. Pour autant le set semble avoir séduit un bon nombre de personnes dans l’assemblée et c’est là le principal.
Red Sun Atacama
C’est après quelques rafraîchissements que tout le monde se meut de nouveau vers les sous sols pour découvrir Red Sun Atacama, power trio fuzzy. Le public s’est fait plus pressant devant la scène pour recevoir la performance du groupe et c’est avec peine que l’on peut désormais voir ce qui se passe devant, tant les piliers soutenant la voûte sont encombrants. Côtés lumière c’est sans surprise que l’International nous livre sa mirifique palette de Bleu et de Rouge qui empêcheront tout photographe sans qualification de faire quelques images potables. Coté balance les gars ne sont pas bien servis non plus. La basse écrase pas mal le reste et la voix ne ressort qu’à peine du magma sonore. Quel dommage! car c’est un super set qui s’offre à nous. Une violence contrôlée propulse les riffs, les compos sont filées et cohérentes et la tessiture de voix de Clément le bassiste est alléchante. Vincent transpire allègrement sur sa guitare et sous sa casquette ne jouant pas les guitar hero, juste faisant le job et le faisant bien, le tout servi par Un Rob à la batterie qui brode un tapis de percussion constant et lourd. L’entrelacs de morceaux Psych et Fuzz marche à merveille et le public est conquis. La salle est moite, de bonheur lorsque le chanteur s’excuse d’avoir encore un morceau à jouer. “Ne vous excusez pas, jouez en plus!” mais il n’en est rien, le set prend fin et on prépare l’autel pour la suite.
Black Rainbows
C’est avec appréhension que je vais découvrir Black Rainbows dans une si petite salle, en effet, la balance des premières parties laissait présager le pire et il s’est passé un miracle, tout est rentré dans l’ordre. La puissance des démons Italiens va pouvoir se livrer dans une exiguïté totale sans être incommodante outre mesure. Le set s’ouvre sur les notes lancinantes des boucles qui font presque la signature du groupe et il est désormais totalement exclu d’approcher la scène à moins de jouer les sangliers de fosse. Le groupe nous met tout de suite dans le bain avec sa force de frappe et sa grande maîtrise instrumentale. Les morceaux sont livrés au petit poil. On aurait pu s’attendre à une set-list exclusivement faite des morceau du nouvel album, mais il n’en est rien et c’est un bon mix qui la compose au final. Les fidèles venus assister à la messe noire de nos prêtres du Psych en prennent plein les oreilles et ça bouscule volontiers sur les morceau les plus costauds comme “High to Hell”. Les corps se délient également et ondulent sur les passages les plus planants comme avec “I just Wanna Fire”. Le concert passe à une vitesse folle et c’est avec regret que Gabriele annonce le dernier morceau avec “The Hunter” vendu comme un de leur classiques. A peine le morceau fini, les instruments sont débranchés, coupant net tout velléité de rappel de la part du public et chacun rentre chez soi après un tour sur le merch envahis par les productions de Heavy Psych Sounds. Clairement, si Black Rainbows est une valeur sûre quant à ses productions sur galette, il en va de même pour ses prestations scéniques.
Ah ! L’International. Son positionnement idéal, son videur taciturne et son éternel éclairage rouge et bleu. Ce jeudi 26 avril, on retourne dans cet antre joyeux pour une soirée qui se veut doomesque à souhait. Ni plus ni moins que la vingt-troisième programmation des Below The Sun, qui auront ramené pour l’occasion les Italiens de Beesus, accompagnés de Ceremonia et de Greyfell. Et ce afin de nous décrasser les boites à miel de manière consciencieuse. En plus, c’était prix libre et ça c’est quand même cadeau.
Ceremonia
On commence la thérapie avec Ceremonia, un quatuor parisien à la musique froide et obscure. Des mélodies mélancoliques posées sur un jeu de batterie incisif et accompagnées d’une basse qu’on aurait souhaité plus lourde. L’excavation des morbides sentiments que cherche à réaliser le groupe est assurée par les cris puissants de Christian, qui entre deux riffs se rapproche de son micro et invoque nos démons enfouis. De son côté, Youri enchaine les accords interdits tous plus lugubres les uns que les autres, venant ainsi renforcer la noirceur du set. Leur atmospheric doom aux accents de black metal appelle de plus en plus de fidèles qui viennent peu à peu remplir le sous-sol. Pourtant, en dépit d’une présence scénique en adéquation avec leur énergie sombre, le groupe n’obtient que de timide hochement de tête de la part du public.
Ceremonia
Après de multiples changements de line-up, on sent que Ceremonia a trouvé un équilibre solide pour enchainer les titres de son 1er album : La Existencia Humana Debe Ser Un Error. Rien de plus joyeux, n’est-ce pas ? Hélas, comme aime à le dire le groupe : « La joie n’est rien sinon une illusion ».
Greyfell
Le temps de remonter vider un réservoir pour en remplir un autre que Greyfell s’installe. Toutefois, lorsque le groupe lâche son premier mur de son, une trop maigre audience se trouve en position pour le recevoir. Là où la team parisienne avait réussi à rameuter ses potes, les mecs de Rouen semblent avoir échoué. Dommage pour les (trop) nombreux déserteurs qui manqueront un set de qualité. Cette fois-ci un clavier trône au-devant de la scène alors que la guitare de Clément flirte avec les cymbales. Pourtant, le frontman ici, c’est Boubakar. Le chanteur et bassiste du groupe qui, à l’aide de sa quatre cordes, impose des riffs telluriques musclés, tandis que son chant aigu et incantatoire envoute la foule. Des mélodies flottantes d’un autre monde surgissent ensuite et composent avec le piano d’Hugo pour générer une tension ténébreuse, abstraite. On se sent sur le fil du rasoir, prêt à voir surgir la tempête à tout moment. Tempête qui nous entraîne dans le cœur de l’abysse sans fond qu’ouvre Greyfell sous nos pieds. En dépit d’une foule qui peine à compter vingt-cinq personnes à son apogée, le quatuor normand se donne. Ça s’agite, ça saute et ça envoie de violents coups de manches aux invisibles démons du doom. Enfin sauf pour l’homme derrière son clavier qui, soit ne crains pas leurs attaques à l’abri de son hoodie à capuche, soit s’est fait vampiriser tout son charisme par son voisin pour se contenter d’une immobilité minérale. Voisin qui finira en sueur et aphone à la fin de la prestation. Pas de place pour la demi-mesure.
Beesus
Place maintenant aux maîtres de cérémonie. Le quatuor de Rome en ce moment en tournée pour présenter à l’Europe son nouvel album : Sgt. Beesus... and the lonely ass Gangbang ! sorti en mars dernier. Mais pas tout de suite, on s’échauffe d’abord sur le classique « Rise of Beesus » histoire de mettre toutes les pendules à l’heure. La bête est lâchée, et sa lourdeur explosive nous démonte la nuque. Jaco se recroqueville sur lui-même afin de pousser les vocalises du plus profond de ses tripes, tandis qu’autour de lui, la guitare et la basse gesticulent afin de prouver au batteur qu’il ne détient aucun monopole en matière de calories dépensées. Puis à l’arrivée de « Ñuña Y Freña », la pression redescend. Un peu. On remarque que le nouvel album tend moins vers le sludge doom que son grand frère. Ça reste boueux, mais on évolue davantage vers un stoner garage punk déjanté, avec même certaines constructions assez psyché. Le groove de « Stonerslam » en attestait déjà, mais là c’est pleinement assumé. De quoi générer un cocktail méchamment instable et particulièrement virulent sur scène. Le rythme global d’un set, la dynamique avec laquelle les morceaux s’enchainent, c’est important. Les Italiens l’ont compris et mettent cette sagesse en pratique.
Beesus
Après quoi, les gaillards de la cité éternelle nous ramènent à leur premier amour. Toujours avec le sourire, sans se formaliser d’une audience toujours plus maigre à mesure que les heures passent, il distille leur énergie. Pootchie vient même à plusieurs reprises se joindre à la foule afin d’attiser les braises d’un feu vacillant, mais éternel lui aussi.
Beesus
Alors que les groupes méritaient quand même une meute de possédés prêts à se sauter les uns sur les autres pour évacuer le surplus d’énergie offert par la musique, la soirée aura souffert d’un petit effectif. Qu’il faille incriminer l’attrait des terrasses, ou bien la programmation d’une soirée stoner la veille à ce même endroit, ce seul bémol n’aura en rien amoindri le goût sauvage de l’expérience. Nous garderons le souvenir d’une soirée réussie, estampe caractéristique du collectif parisien qui œuvre « sous le soleil » pour notre plus grand plaisir.
Quelle meilleure perspective un lundi soir à Bordeaux que de s’engouffrer dans le ténébreux Void pour une nouvelle soirée Make It Sabbathy ? Aucune, clairement, même si cette fois particulièrement, votre serviteur est en mode “surprenez moi”. Ayant juste vaguement entendu parler des groupes à l’affiche, c’est uniquement parce que les MIS n’ont jamais vraiment déçu quant à leur exigeante programmation que je m’y rends un peu les yeux fermés.
Malheureusement, ce n’est pas vraiment l’état d’esprit de la majorité des bordelais semble-t-il : lorsque Little Jimi lâche son premier accord à plein volume, on est… trois personnes dans l’assistance ! Heureusement le son du trio fait suffisamment vrombir les murs pour inciter les présents à quitter le bar et rejoindre la petite salle. Au final, un bon tiers de la salle sera remplie, ce qui n’est pas déshonorant, mais reste décevant. D’autant que Little Jimi propose une prestation de très haute tenue : rodés par une expérience scénique qui commence à être substantielle, le groupe est en pleine maîtrise de son set, faisant preuve d’une énergie contagieuse. Largement instrumentale (mais avec quelques vocaux ici ou là, quasi aériens) leur musique est très empreinte de sons et influences vintage, bien sûr, mais leur fougue et leur jeunesse la rendent parfaitement moderne. Comme le laisse supposer leur sobriquet, la guitare est au centre des débats, avec force soli et un recours fiévreux à la Wah-wah. D’ailleurs il y a deux guitaristes et pas de bassiste (même si l’on soupçonne l’un des larrons de générer des lignes bien proches d’une basse, par un truchement technique qui dépasse les compétences de votre serviteur). Gros son de guitare, donc, ainsi que de batterie : derrière ça martèle dur et fort. Tout le monde passe un super moment pendant un peu moins d’une heure bien remplie.
Little Jimi
La petite scène croule sous le matos quand l’on redescend pour assister au set de Pristine : amplis, clavier, pedal board démesuré et… des spots un peu partout ! Mais oui, le groupe est venu avec son propre matos d’éclairage et son ingé lumière ! Quel bonheur quand on est habitué aux 2 déplorables spots fixes rougeâtres du Void… Bref, Pristine se donne les moyens de ses ambitions, et va vite en faire la preuve. Très vite, c’est Heidi Solheim qui attire l’attention : la frontwoman (qui est aussi la principale ouvrière de la musique du groupe, loin des clichés de la potiche mise en avant artificiellement comem d’autres groupes scandinaves…) met un ou deux titres à être au top, mais fait très vite montre d’un fort charisme, et ce jusqu’à la fin du show. Sa voix remarquable va s’appuyer dans les confins de la soul la plus chaleureuse, et développe des sonorités blues, rock, hard rock, … Une superbe prestation à elle seule. Derrière, on s’appuie sur un bassiste stoïque mais solide (il le faut pour ce genre musical), et un batteur tout aussi robuste. Côté groove, la dose est là. Espen Elverum Jakobsen à la gratte est l’autre pièce essentielle du combo : il abat du riff, crache du solo a gogo, porte le pan mélodique à bout de bras. Et dans un coin de la scène, un peu planqué, un claviériste remarquable appuie chaque titre d’interventions magiques : son jeu incarné, possédé, fait mouche.
Pristine
Les titres s’enchaînent, boogies rapides, hard rock fiévreux, ou mid-tempo bouillants… Le groupe nous fait aussi cadeau d’un petit inédit, “The Pioneer”, qui nous laisse présager un excellent nouvel album à venir. Au bout d’une petite heure, le groupe quitte la scène pour un faux rappel, puisque le batteur reste derrière son kit et n’attend pas trop longtemps pour lancer la rythmique solide de “Bootie Call”, ce qui ne tarde pas à faire revenir ses acolytes. A ce stade, le (maigre) public est conquis, ça sourit et ça danse. Au final, la soirée “découverte” a encore une fois été au rendez-vous, et comme on l’espérait, c’est une double bonne surprise que l’on a eue avec ces deux groupes.
C’est un Samedi quasi méditerranéen qui s’offre pour le concert organisé par Live Nation France avec Lionize et Planet of Zeus. Le public commence à faire la queue dès 18h pour une ouverture à 19h30 des portes de La Maroquinerie. J’admets que suis plus venu pour faire un bilan que par passion. J’avais déjà eu l’occasion de voir Lionize à Paris en première Partie de Clutch sans en garder un souvenir fracassant et le dernier concert de Planet of Zeus l’an passé n’avait pas convaincu à cause de son manque de vitalité. A peine descendu dans la salle je constate une chaleur étouffante qui va provoquer à n’en pas douter une grande consommation de bière.
Lionize
Lionize entre en scène à 20h00 pétantes. Le costume de Nat Bergman le frontman est toujours d’un goût particulier avec son côté Space Opéra à paillettes. Pour autant Lionize est un parfait groupe de première partie. Une énergie débordante, une recherche de communication avec le public et un set parfaitement maîtrisé. Les influences sont multiples, on passe du Deep Purple (Orgue Hammond oblige) au Led Zep à des phases très Funk et un crochet par des accents Pop sans complexes qui servent un renouvellement du public.
Lionize
Côté composition il faut bien admettre que les 4 compères ont le sens de la montée en puissance et savent étaler un morceau sans qu’il ne devienne lassant. Cependant je regrette à quelques reprise l’aspect patchwork du travail, avec des morceaux aux thèmes disparates. En une heure pile poil le set est plié et le public conquis. Les quelques 150 personnes réunies manifestent leur contentement avec force applaudissements puis quitte le four qu’est devenu la salle pour rejoindre la terrasse à l’étage au dessus.
Planet of Zeus
Planet of Zeus
La machine est en marche et les roadies s’activent pour assurer une transition sans heurt et lorsque Planet of Zeus entre en scène, c’est la claque pour le public qui s’est fait plus massif. J’avais bien des doutes quant à la capacité des grecs à me séduire encore, des albums poussifs, une dernière venue à Paris vraiment peu convaincante m’avaient échaudés, mais là, ils sont dedans et veulent envoyer du lourd.
Planet of Zeus
Si le growl de Babis me semble un peu usé en début de set, très vite il montre qu’il n’en est rien. Il hurle son chant, l’appuyant de nombreuses grimaces et joyeuses mimiques qui caractérisent son approche de la scène. La salle en redemande et se chauffe rapidement, l’atmosphère est moite et les corps commencent à prendre vie. La cohésion est parfaite sur scène et Planet of Zeus offre un set enthousiasmant en balayant toute appréhension, ce n’est plus le même groupe qu’un an auparavant. La qualité de l’éclairage y est pour beaucoup, c’est un appui feu de taille qui augmente l’aura du groupe. La foule ne s’y trompe pas et rapidement commence à remuer violemment.
Planet of Zeus
Planet of Zeus
La réussite du set tient peut-être au fait que peu de morceaux de “Loyal to the Pack” sont interprétés (4 en l’occurrence) laissant la part belle à “Vigilente” et oh miracle, même une interprétation de “Woke Up Dead” en fin de set qui fini de convaincre la fosse de pogoter allégrement avant que ne soit sonné un rappel bien trop rapide au goût du public traitant les gars de fonctionnaires pour une prestation d’une heure à peine, ledit rappel compris! Au final, je repars heureux d’avoir fait le déplacement ce soir pour un Planet of Zeus descendu de l’Olympe pour nous offrir le Foudre.
C’est une sortie parisienne sympathique qui nous était proposée ce mercredi à la Boule Noire. Le soleil brille encore et l’air est bon alors que nous nous enfonçons dans la salle pour aller voir ce que donne le plateau proposé par l’association Below The Sun avec en tête d’affiche Dätcha Mandala et deux autres power trios.
C’est SheWolf qui ouvre le bal et le premier constat est qu’il fait bon jouer ici, le light show promet autre chose qu’un sempiternel bleu/rouge. Ce groupe du Perche se définit comme un “Do It Yourself french girlband” et délivre un grunge un rien crasseux qui fait plaisir à entendre. La présence est encore jeune pour ce groupe qui a sorti son premier LP en Février, les marques se trouvent mais il restera comme une sensation de recherche d’assurance en particulier entre les morceaux ou fusent parfois la lourdeur de remarques bovines de la part de mâles archaïsants. Musicalement, les SheWolf auront livré un set aux compositions corrosives et pêchues où réside la volonté de vivre à fond leur musique.
SheWolf
Howard entre en scène et nous voilà revenus dans un registre déjà plus familier. Ces Parisiens ont pour particularité de n’avoir pas de bassiste mais un clavier. Ce dernier s’investit pleinement dans son instrument et permet au trio de bénéficier d’une force de frappe indéniable. L’ambiance sur scène est à la connivence et au plaisir et cela se ressent au fur et à mesure du set avec de belles montées en puissance. Les gars se soutiennent entre eux, les transitions sont maîtrisées et on ne voit pas le temps passer. La salle s’est remplie d’une bonne centaine de personnes et transpire lourdement. Le son est fuzzy à souhait, il sait se faire planant quand il faut et joue fort. Si on relève des plans à la manière de Kyuss, j’ai parfois l’impression de voir un peu de Valley of the Sun du côté du chant. Fait intéressant, certaines compos gigognes, lentes à l’extérieur, contiennent plus de rapidité à l’intérieur. Le thème également passe du plus brillant au plus sombre. Le trio chauffe la salle allègrement et fait monter la pression pour céder la scène à Dätcha Mandala.
Howard
Howard
Alors que débute le set de Dätcha Mandala, la foule s’est faite plus compacte, on sent que le public attendait les bordelais qui ont construit leur renommée notamment grâce à des premières parties, entre autre pour les Insus. Le set est principalement composé des morceaux de l’album sorti fin 2017, mais donne le change avec des compositions inédites. Du point de vue de l’ambiance, on sent la volonté de travailler l’esprit mystique : encens, tapis, drapeaux votifs tibétains et chapelets composent l’univers du groupe sur scène. En prenant un peu de recul j’ai le sentiment d’assister au set d’un groupe pour fans de Blues Pills (dont ils ont d’ailleurs assuré la première partie), les pieds nus en prime.
Dätcha Mandala
Côté musique, l’influence d’un Led Zepplin est particulièrement prégnante glissant parfois vers un univers clairement issu des standards du blues et rejaillit souvent dans le monde de la folk. Ces instrumentistes habiles ont cependant un défaut, celui de surjouer les postures, le guitariste Jérémy ayant une tendance à la mise en avant trop excessive à mon goût. Quoi qu’il en soit la mayonnaise prend dans la salle qui est chauffée à blanc, prise de transe et de ferveur quasi-mystique. Le concert se clôture sur ce que j’attendais le plus, deux morceaux de rappel en boulets de canon où la basse flirte avec des plans à la limite du funk et déroule toute sa puissance.
Même pas un mois après la sortie de leur nouvel album, Black Heaven, le trio américain d’Earthless vient faire une petite tournée en Europe pour le présenter. Une date parisienne est dans la liste, c’est une aubaine qu’il faut saisir sans hésiter. Le public ne s’y trompe pas et même si le sold out est annoncé tardivement, c’est bien un Petit Bain rempli à ras bord qui accueille le groupe ce soir.
C’est une bonne nouvelle car mine de rien, remplir une salle d’une capacité annoncée de 450 personnes pour un groupe tel qu’Earthless, c’est la preuve que la France peut et sait accueillir dignement des groupes proposant une musique pas forcément mainstream. Un Trabendo lors de la prochaine tournée ? Pourquoi pas !
Le groupe est accompagné durant toute la tournée du quatuor canadien de Comet Control qui officie dans un style rock psyché qui n’hésite pas à saturer les guitares et à frapper dur sur les fûts. Un très bon choix qui me semble totalement cohérent et qui s’avère payant.
Malgré un son pas toujours au top et mal équilibré (on en reparlera), le groupe nous livre une très bonne prestation qui aura eu le mérite de captiver une bonne partie de l’audience et de leurs permettre gagner quelques fans (comme moi), tout en permettant à celles et ceux qui ont moins accroché à leur musique de ne pas s’ennuyer pour autant.
Les deux guitaristes (déjà membres de Quest for Fire avant l’arrêt du groupe) sont en parfaite osmose et sont la charnière centrale du groupe. Chad Ross avec son jeu clean, s’aventure parfois dans la saturation et les effets alors que Andrew Moszynski propose l’inverse. Un duo parfaitement complémentaire et vraiment très intéressant. Jay Anderson à la batterie délivre lui aussi une prestation solide et sans faille tandis que Nicole Howell bien que plus discrète derrière sa basse n’est pas en reste avec un son qui apporte une touche bien groovy et délicate pour agrémenter le son noisy de ses camarades. Une excellente alchimie qui ne convaincra pas tout le monde mais aura su intéresser et même convaincre une bonne partie du public, c’est là tout l’intérêt d’une première partie. Comet Control sera de retour en Europe d’ici à la fin de l’année avec un nouvel album, certains surveilleront cela avec attention, sans aucun doute.
Comet Control
Après une petite pause bien méritée pour tout le monde, Earthless investit les lieux et résumons en quelques mots, nous livre une prestation absolument admirable de bout en bout. Impressionnant, tout bonnement impressionnant de voir la maitrise dont fait preuve Isaiah Mitchell.
Le groupe entame son set avec une version copieusement allongée de Uluru Rock extrait de From the Ages. Soyons clair, dès les premières notes mes impressions sont au-delà de mes espérances en sachant que j’espérais me prendre la claque de l’année. Je ne m’explique pas comment un guitariste peut à ce point captiver, à ce point hypnotiser le public au point de capter toute l’attention sur lui. Quasi impossible de le quitter des yeux tant son jeu est impressionnant et il me faudra par moment faire un effort de concentration dingue pour porter mon regard vers ses deux complices et me rendre compte que leurs jeux sont tout aussi denses et magnifiques.
Ne nous cachons pas l’évidence, Earthless c’est avant tout une guitare. Mais prenez le temps d’écouter leurs titres en vous concentrant sur la basse ou sur la batterie et vous verrez à quel point ce groupe est d’une richesse inouïe. Et c’est ce que j’ai fait (avec difficulté par moment) pendant ce concert. Mario Rubalcaba derrière sa batterie est dans la plus pure tradition des batteurs qui abatte un boulot monstrueux derrière le « guitar hero » alors qu’il pourrait dans un autre groupe capter tous les regards. Mike Eginton est finalement lui aussi dans la tradition des bassistes hyper discrets mais qui ne s’économisent pas et dont la prestation est exemplaire. Son bras gauche fait des aller-retours sur le manche sans arrêt pour donner à Earthless cette dose de chaleur au combien généreuse. Bref, Earthless c’est trois mecs immensément talentueux qui maitrisent leur instrument et délivrent une prestation riche et variée.
Mais revenons à Isaiah Mitchell… forcément.
Je ne sais pas combien de fois j’ai pu écouter les albums du groupe. Le dernier, sorti quelques semaines avant, je le connais déjà par cœur. Et je ne vais pas vous cacher que Earthless est pour moi l’un des meilleurs groupes en activité. J’ai déjà été bluffé par bon nombre de guitaristes mais lui il a ce truc en plus, cette petite chose qui vous titille un recoin inconnu du cerveau et vous transporte ailleurs. Et ce mec, quand vous le voyez jouer pour de vrai, devant vous, à même pas deux mètres, il vous repousse encore plus loin les frontières de ce que vous pensiez possible de faire avec six cordes.
La maîtrise dont il fait preuve est tout bonnement incroyable. Non seulement il a de très bonnes idées de composition mais en plus il a le talent de ses idées. Il vous hypnotise avec un riff répété à l’excès et vous cueille tout mûr avec un changement de rythme d’une efficacité redoutable. Là où certains nous écœureraient avec des effets en veux-tu en voilà, il nous en remet une couche qui nous tire un sourire béat d’admiration. Impressionnant, terme que je répète moi aussi à l’excès mais qui traduit si bien ce que j’ai ressenti à l’issue de ce concert.
Ajouté à cela un public chaud comme jamais (oui on peut slammer sur Earthless) et des nouveaux titres qui décuplent leurs qualités en prestation scénique et vous avez tout pour la soirée parfaite.
Tout ? Vraiment ? Oui mais… Car il y a un mais.
Là où j’étais placé j’avais un son très bon, bien équilibré entre les trois instruments, parfaitement audible et qui rendez pleinement justice au groupe. Mais la configuration de la salle fait que le son souffre d’un manque d’homogénéité suivant l’endroit où vous êtes pouvant même s’avérer assez décevant. Et là je me dis que certains qui auraient pu (du) trouver ce show exceptionnel l’on juste trouvé formidable à cause d’un son parfois pénible. Quel dommage car il est évident que c’est le genre de concert qui dans des conditions idéales, ferait l’unanimité.
Le Petit Bain est une salle (bateau reconverti) très agréable et très belle mais qui souffre du fait qu’elle n’a pas été à la base conçue pour cela. Il faut donc trouver les bons endroits (une bonne partie de la salle quand même) pour profiter pleinement du concert.
Moi j’avais une très bonne place et je peux vous dire qu’à ce titre j’ai assisté à un concert mémorable.
En espérant revoir le trio très bientôt pour une nouvelle tournée européenne, en particulier si on considère qu’avec Munich, la date parisienne était celle la plus au sud de l’Europe!
Earthless, revenez, revenez vite, souvent, très souvent.
Soirée à la cool ce vendredi soir à Bordeaux, concert à 19h30, après un apéro en terrasse peinard à l’occasion d’un crépuscule quasi estival, et découverte de ce bar bien sympa du côté de la Victoire, le Bad Motherfucker Pub, qui propose outre de bonnes bières, une arrière-salle sympa pour accueillir des concerts électrisés. L’escale parfaite pour cette micro-tournée (quatre dates dans le grand ouest) pour les deux groupes, venus grattouiller gratuitement (oui oui) les oreilles du public girondin, invités pour l’occasion par les Make It Sabbathy en mode “hors série”…
C’est les nantais de Inglorious Bad Stars qui ouvrent les débats dans un club qui commence à gentiment se remplir. Le groupe est plutôt jeune, et a jusqu’ici eu peu d’opportunités de s’exporter hors de sa Loire-Atlantique natale, il profite donc de cette opportunité pour exprimer son potentiel et son énergie. Musicalement le quatuor propose un set solide et généreux : ça joue bien, et la bonne humeur est là, communicative. Musicalement, les compos sont bonnes, les riffs taillent bien et les rythmiques tournent bien. On entend un peu trop souvent des plans emblématiques de QOTSA, mais ce n’est pas si mal intégré… Scéniquement, y’a de l’envie, mais ça reste un peu en retenue, sauf du côté de Maxime à la basse, qui a de l’énergie à revendre. Bref, un set sympa et apprécié !
Inglorious Bad Stars
Même pas le temps de siroter une bière que les premiers accords des Texas Chainsaw Dust Lovers retentissent dans l’arrière salle dédiée au concert. Autre ambiance, sur scène (et bim, mise en place d’un éclairage rouge, certes plus “théatral” mais un peu trop ennuyeux à l’usure sur un concert entier) mais aussi dans le public ! Clairement, il y a des amateurs de notre quatuor parigo-nantais ce soir. Et on les comprend ! Les Dust Lovers entament leur set pied au plancher et surprennent très vite par la solidité de leur set : c’est carré, mais pas dans le sens technique ou rigide du terme, car l’interprétation est toujours dans le fun. Les gars se font plaisir et nous font plaisir. Car là dedans, y’a aussi de la compo qui cartonne, comme leur courte discographie en comporte une palanquée (la présence de leur dernier LP, Film Noir, dans notre Top 2017 n’est pas le fruit du hasard).
A la fin du set (après une heure environ), les gaillards s’inquiètent du temps restant (couvre feu à 22h). Un quart d’heure ? Pas de problème, juste assez de temps pour faire monter les 4 potos de Inglorious Bad Stars pour un rappel chaotique (8 gars sur une si petite scène, est-ce que ça peut vraiment bien se passer ?) vaguement répété la veille, où vont se téléscoper des versions imparfaites mais enthousiasmantes de reprises (les Kinks avec “You Really got Me”, EODM avec “I Want you so Bad”, les Beatles, Kyuss…). Fun. Une excellente soirée.