A sample text widget
Etiam pulvinar consectetur dolor sed malesuada. Ut convallis
euismod dolor nec pretium. Nunc ut tristique massa.
Nam sodales mi vitae dolor ullamcorper et vulputate enim accumsan.
Morbi orci magna, tincidunt vitae molestie nec, molestie at mi. Nulla nulla lorem,
suscipit in posuere in, interdum non magna.
|
|
Il est 20h45 lorsque Chris Cockrell et sa bande se décident enfin à monter sur cette petite scène du Den Hemel.
Personne ne sait ni ne comprend ce qui peut bien se passer dans la tête de cet individu, mais nous voilà en face d’un homme maquillé au marqueur avec une fausse balafre sur le cou qui,
peut être est ce une coutume dans le désert, nous balance des poignées entières de mini mars… La foule n’a d’autre réflexe que de s’écarter et l’effet comique est indéniablement raté.
L’après midi ayant été particulièrement arrosée, notre loustic n’a pas encore entamé sa première chanson qu’il réclame déjà une bière. Ce sera d’ailleurs le leitmotiv de sa soirée. Le concert en lui même est légèrement plus agréable que celui deux semaines auparavant au Hof Ter Lo d’Anvers. En effet, le son est déjà bien meilleur et la salle, pas forcément plus remplie, n’en reste pas moins plus dense de part sa taille réduite.
Les titres de leur seul et unique album s’enchaînent alors et le tout est assez convaincant car débordant d’énergie, surtout pour Chris je vous l’accorde.
Quoique le guitariste n’est pas en reste à se dandiner dans tout les sens avec sa Gibson plus grande que lui nous assenant quelques soli de guitare bien léchés.

Le bassiste, bien plus discret, assure sa partie sans sourciller, se contentant de temps à autres de quelques cris dans le micro. Les cris dans le micro, c’est d’ailleurs à peu près tout ce qu’on entend du claviériste qui manque de puissance et c’est bien dommage. Le batteur quant à lui, est comme à son habitude, calme mais bougrement efficace. Il faut dire aussi que ce n’est autre que Alfredo Hernandez (qotsa, kyuss, ché, mondo generator, Yawning man etc…)
Au final, pour un album de 11 titres en 28 minutes, le groupe joue 11 titres en une bonne demi heure, le compte y est! La tournée européenne de Brant Bjork se déroule à merveille jusque maintenant et la fin de soirée qui nous attend ne sera pas là pour dire le contraire. Comme toujours, les Bros montent sur scène discrètement et s’installent tranquillement. Les premières notes de guitare retentissent et on constate d’entrée que la qualité du son est exceptionnelle. Les réglages sur la guitare de Brant lui donne un son d’une puissance inouïe qui sera pour beaucoup dans la réussite de ce concert. Car il faut le dire, ce concert de Brant Bjork and the Bros est une réussite totale, une soirée rock’n roll de rêve.

On peut reprocher à Brant de ne pas avoir fait évoluer énormément sa set list depuis ses dernières années mais les temps changent et on aura le droit à pas moins de quatre nouveaux titres durant ce concert. On retiendra en particulier Seventy Three ou Making the Pony Trot extrait du prochain album des Bros et qui nous laissent présager d’excellentes choses pour ce nouvel opus.
Comme à l’accoutumée, certains titres sont agrémentés de longs passages instrumentaux d’une qualité indéniable et on aura même le droit à une version de I miss my chick entrecoupé d’une reprise de Sunshine Of Your Love de Cream d’anthologie. Que dire aussi de ce Rock ‘n role d’une rare intensité? Un titre joué d’admirable façon vous laissant sur le cul, y’a pas d’autre mot!
Chaque chanson est ici interprétée par un groupe de musiciens dont l’accord n’est plus à démontrer, l’entente est parfaite.
Au bout d’1h40 de spectacle, les Bros se retirent, mais chacun dans la salle sait bien que ce n’est que pour une petite coupure le temps de reprendre son souffle. “Vous en voulez encore? on a encore le temps pour une petite heure”, voilà ce que l’on nous demande avant que les Bros ne reviennent sur scène. La suite du show n’est qu’une interminable apothéose, Alfredo Hernandez venant même donner un coup de main pour un titre qui restera gravé dans nos mémoires. La Concert s’achève sur un hypnotique Keep your cool très rarement joué en concert.
Bref, vous l’aurez sans aucun doute compris, ce concert fut un modèle du genre. Brant Bjork connaît le secret, la “magic potion”, en bon alchimiste il vous transforme des chansons de 3 minutes en jams de 20 minutes et en véritable orfèvre il peaufine tout cela pour nous donner l’impression que c’est naturel; mais au final, ne serait-ce pas tout simplement naturel? Le talent quoi!
Pour conclure, il ne manquait qu’une seule chose à cette soirée, la présence dans la salle de ces quelques fous qui pensent que Brant et sa bande sont “statiques”, “répétitifs” ou que sais je encore. Peut être auront-ils l’occasion de se reprendre en juillet pour la nouvelle tournée européenne de ce voyageur infatigable qu’est Mr cool.
Shinkibo
Affiche alléchante pour ce concert qui prend place la veille du Roadburn Festival. Tous les groupes (excepté Winnebago Deal) se retrouveront le lendemain à Tilburg et face à la renommée de l’événement, on peut se demander si le choix de la date est vraiment opportun.
Le seul avantage de ce concert est que les groupes se relayeront sur la même scène, ce qui évitera au public de devoir faire des choix cornéliens. Le début des hostilités est prévu pour 20h00, ce qui laisse le temps à certains de chercher la salle pendant 2 heures en visitant Anvers, qui est une très belle ville au demeurant. En attendant l’ouverture des portes, nous patientons au bar entourés d’une petite trentaine de personnes pendant que les stands de merchandising se mettent lentement en place. Dans la salle, Winnebago Deal fait un dernier ( ?) soundcheck, ce qui ne leur prendra pas beaucoup de temps (forcément, quand il n’y a que deux musiciens, c’est assez simple).
Les portes s’ouvrent finalement dans l’indifférence quasi générale et ce n’est que quand les premiers accords retentissent que le public daigne se déplacer. Shinkibo doit être le seul à se précipiter afin d’être bien placé pour ne rien rater d’un de ses groupes fétiches. Cela s’avère inutile car à l’image du groupe, le public est composé de deux personnes. La salle, bien que coupée par une tenture noire (les préventes n’ont pas du être terrible) semble démesurée et nous nous rendons au pied de la scène sans être obligé de jouer des coudes.

Visiblement, Winnebago Deal se fout bien de jouer devant une assistance plus que clairsemée. Ils enchaînent leurs morceaux hyper-énergique sans répit, comme s’ils voulaient profiter un maximum des 30 minutes qui leurs sont allouées. Le son est honnête et même un peu faible pour une salle de cette taille. Le guitariste/chanteur ne tient pas en place et son attitude scénique ressemble un peu à celle de Cobain, comme quelqu’un me le fera remarquer un peu plus tard. Il semble en tout cas très habité par sa musique et monopolise tous les regards pendant que le batteur assure une rythmique survitaminée sans avoir l’air de se forcer.

Les Ben’s sont rejoints par un mec venu faire quelques accords de synthé sur un morceau, ce qui semble un peu curieux et déplacé au milieu de ce déluge de guitares distordues. A la fin du concert, Michael Peffer (batteur de Brant Bjork) se pointe à côté de nous pour apprécier la débauche d’énergie du duo.
Bien que je ne sois pas un grand fan du Punk/Hard Core fuzzy de Winnebago Deal, force est de constater que ces mecs sont de furieuses bêtes de scène. Le genre de groupe à voir plutôt qu’à écouter peinard dans son salon. Après un rapide détour par le bar, on se retrouve à nouveau devant la scène pour Vic du Monte’s Idiot Prayer. Petite déception, leurs costards sont moins classe que sur les photos. Par contre, c’est Alfredo Hernandez qu’on retrouve derrière les fûts. Visiblement, ils n’ont pas eu le temps de lui trouver un costume à sa taille et il fait un peu tache avec son éternel short et sa casquette retournée.

Ils ouvrent avec « Dead Airline Ticket » et c’est la catastrophe. Chris Cockrell à beau sembler s’époumoner, sa voix est totalement inaudible ! Rajoutez à cela le bruit de la basse (j’ai bien dit « bruit » et pas « son ») et tous les éléments sont réunis pour décevoir les attentes que j’avais mises dans ce concert. Les titres s’enchaînent dans le même ordre que celui de l’album sans que l’incapable (pour rester poli) derrière la console ne se soucie une seule seconde de rectifier le tir. Bien que les musiciens ne soient plus très jeunes, çà bouge bien sur scène, particulièrement le deuxième guitariste qui réussira à débrancher sa guitare en plein solo à force de sautiller dans tous les sens ! Chris nous la joue bien rock’n’roll avec ses déhanchements et sa façon de partir à l’assaut du micro.

Sur certains morceaux, le groupe ne semble pas très bien en place mais ils viennent presque de descendre de l’avion et c’est le premier concert de la tournée. Le concert se termine avec « Connely 7 » et « Teen Baby » et je suis déjà impatient de les revoir dans de meilleures conditions. Alabama Thunderpussy prend possession de la scène après les 20 minutes réglementaires entre chaque concert. La salle commence à se remplir, la majorité des piliers de comptoir ayant visiblement décidés de nous rejoindre. Même si ces mecs ne viennent pas d’Alabama, ils ont bien un look de rednecks du Midwest. Mention spéciale au batteur colossal avec ces deux longues tresses et ses bras de bûcherons recouverts de tatouages.

J’avais découvert ce groupe avec l’album « Constellation », album qui proposait un Southern Rock matiné de heavy des plus jouissifs. Malheureusement, depuis « Staring at the Divine », le groupe a un peu perdu son côté rural pour nous proposer un heavy de qualité mais beaucoup plus commun. L’autre problème avec ce groupe est le changement incessant de personnel depuis quelques années et notamment le remplacement du chanteur, Johnny Trockmorton (dont le timbre directement identifiable contribuait à l’essence du groupe), par un hurleur quelconque.
Dès les premières notes, je suis frappé par la puissance du son de guitare d’Erik Larson. Il domine tout, rendant le deuxième guitariste inaudible sans parler de la basse. Seul le batteur s’en sort honorablement, mais il faut dire qu’il frappe comme une brute épaisse. Même si on ne perd pas grand chose à ne pas entendre le chanteur, le fait de le voir dépenser autant d’énergie dans le vide semble un peu ridicule. Je décide donc de reculer du bord de scène pour me poster près de la table de mixage. Et là, je commence à comprendre. Visiblement, le volume des amplis sur scène est plus haut que celui du système de sonorisation de la salle. C’est donc celui qui monte le plus ses potards qui l’emporte. Le crétin (fini les politesses) qui officie en tant qu’ingénieur du son est à portée de baffes mais je me retiens.

ATP joue un set axé essentiellement sur les deux derniers albums. C’est très puissant et dynamique, basé sur des riffs parfois très efficaces mais aucun morceau ne sort vraiment du lot. Même si le chanteur a une voix parfois irritante, il faut admettre qu’il alterne très bien les passages hurlés et ceux plus calmes. Il a aussi le mérite de beaucoup communiquer avec le public qui se réveille lentement.
Le concert se termine par « R.R.C.C. » dédié à la « working class » qui constitue probablement la base des fans du groupe et on se dit que ce groupe est définitivement a classé dans le rayon metal. Avec High on Fire, les choses deviennent sérieuses. Pour les avoir vu il y a quelques années, je sais que ce groupe ne fait aucune concession en concert. Si vous n’accrochez pas sur album, mieux vaut les éviter lorsqu’ils passeront près de chez vous. En effet, la puissance des compos est décuplée en live, flirtant toujours avec le metal extrême sans jamais y sombrer tout à fait.

Ils ouvrent avec « Devilution » et on comprend très vite qu’on va avoir droit à une bonne heure de pure agression sonore. Matt Pike, un pied sur son retour, déverse toute sa haine soutenu par une section rythmique des plus efficace. Cette fois-ci, c’est le son de la guitare qui laisse à désirer, beaucoup plus faible que le reste. Matt ira d’ailleurs plusieurs fois s’en inquiéter chez le technicien qui se trouve sur le côté de la scène.
La plupart des morceaux du dernier album y passent, entrecoupés des classiques que sont « Eyes & Teeth » ou « Hung, Drawn and Quartered ». Seul « Fame » sera tiré du premier album. C’est en concert qu’on se rend vraiment compte de l’importance de la batterie dans le son de High on Fire. Des Kensel est la pierre angulaire du groupe, assénant des rythmiques monstrueuses en privilégiant la puissance à la vitesse, bien soutenu par un Joe Preston toujours très carré (en tant qu’ex-Melvins, on peut lui faire confiance sur ce sujet). Pendant que les deux autres abattent un boulot énorme, Pike peut s’éclater en plaquant ses riffs d’une façon très agressive comme si la scène était un exutoire pour toutes ses frustrations. Le résultat de cette combinaison donne un show intense et hypnotique qui ne faiblit jamais.

Le concert se termine par « Speedwolf » et dès que les lumières se rallument, je suis frappé par la manière affable avec laquelle Pike répond aux encouragements de quelques fans pendant que Preston esquisse un petit pas de danse sur le morceau reggae diffusé par la sono. Comme quoi on peut faire partie d’un des groupes les plus agressifs du moment et ne pas se sentir obligé d’en rajouter des couches.
Après cette tuerie, je me réjouis à l’idée que le concert de Brant Bjork sera plus reposant pour les oreilles et la nuque. Il est presque minuit quand Brant Bjork & The Bros. commencent à installer leur matériel. Alors que pour les groupes précédents, le batteur se trouvait sur une estrade, Mike Peffer préfère monter sa batterie sur la scène elle-même de façon à être plus proche des autres musiciens. Même dans une salle énorme, ils parviennent à nous faire croire qu’on est dans un club en occupant seulement la moitié de la scène.
Comme d’habitude, le concert commence doucement avec « Lazy Bones » avant que Brant ne lâche le riff libérateur d’ « Automatic Fantastic ». Le groupe hyper-rodé par les tournées incessantes assure sans problèmes pendant que le sieur Bjork nous la joue décontracté avec son look qui me rappelle irrémédiablement celui de Cheech & Chong.
Ils poursuivent avec un nouveau morceau mais Brant s’agite brusquement à cause d’un problème de guitare. Pour une fois, la tête à claques au fond de la salle ne semble pas être responsable. Après avoir changé de jack et fait quelques réglages, le problème persiste et le groupe termine le morceau tant bien que mal. Tout le monde s’active afin de trouver une solution mais Brant ne semble pas satisfait. Matt Pike débarque avec son pré-ampli sous le bras mais rien n’y fait, la soirée sera définitivement marquée par les problèmes de son.
Après cinq bonnes minutes, Brant capitule et annonce qu’il ne jouera pas de guitare ce soir. On est un peu perplexe mais il vaut mieux çà qu’une annulation pure et simple.
Ce qui s’annonçait comme un concert un peu bancal deviendra rapidement un moment unique. Cortez reprend toutes les parties de guitare avec brio, Mike Peffer nous déballe son jeu toujours aussi démonstratif et Dylan fait groover l’ensemble de façon métronomique.
Brant profite des circonstances pour associer le geste à la parole en mimant quasiment les paroles des chansons. On a d’ailleurs l’impression qu’il raconte une histoire plus qu’il ne chante, sa gestuelle évoquant parfois du breakdance au ralenti agrémenté de mimiques irrésistibles. Il profite des passages instrumentaux pour attraper les bières et les joints qui lui sont tendus de toute part sans que cela ne semble réellement l’affecté.

Les classiques que sont « I Miss My Chick » ou « Rock-n-Rol’e » comportent leur lot de passages improvisés qui ravissent le publique. La complicité des musiciens est totale et on finit par oublier l’absence d’une guitare. Les morceaux s’enchaînent sans qu’on s’en rende vraiment compte, l’ensemble donnant l’impression de n’être qu’une longue jam. Brant profite de la présentation d’un nouveau morceau pour annoncer que le nouvel album s’intitulera « Saved by Magic » et qu’il sortira en juillet.
L’intérêt de voir ce groupe sur scène réside en partie dans le fait que chaque concert est unique et différent et que les morceaux ne sont jamais présentés dans une version fidèle. Celui-ci ne dérogera pas à la règle, bien au contraire.
Jihem
(Photos : shinkibo)
La foule des grands soirs était présente au RKC pour cet événement musical à mi-chemin entre le metal pur et dur et le stoner ;vu les t-shirts de groupe orienté très bourrin c’est surtout la tête d’affiche qui fit bouger tout ce monde.
Extol, que je ne connaissais absolument pas, ouvrirent les hostilités avec un metal mi-black mi-psychédélique qui me laissa ma foi plutôt froid. Certaines parties, trop courtes, me firent penser à Converge et l’énergie développée par le groupe à ce moment gagnait en intérêt… pour retomber platement dans les plans bateaux qui perdurèrent tout le long du set des chevelus.

Dozer, qui à eux seuls justifiaient ma présence en ces lieux, débarquèrent en excellente forme pour nous livrer, comme à leur habitude, un concert du meilleur tonneau. N’ayant rien de particuliers à vendre puisque le successeur de “Call It Conspiracy” n’est toujours pas sorti, le quatuor suédois se contenta de nous faire découvrir quelques nouvelles compos, du meilleur niveau, et interpréta avec brio ses morceaux les plus prestigieux. Tommi était ce soir-là dans d’excellentes dispositions et prouva une fois de plus que son jeu de guitare frise la virtuosité. Comme le public n’était pas venu voir Dozer, les amateurs comme moi eurent la chance de pouvoir assister sans être dérangé dans leur headbanging à ce show dont les moments les plus intenses demeurent “Rising” et “Supersoul”. Vivement la prochaine fois.

Mastodon, qui est sold out sur une bonne partie de la tournée, monta sur scène en toute fin de soirée pour clôturer cette cérémonie dédiée au Dieu Rock’n’roll. Toujours égal à eux-mêmes, cette bande d’allumés joua à fond des titres tirés de l’ensemble de leur discographie sans pour autant me convaincre. Très (trop) en place, leur set manque un peu d’âme à mon sens tant la mécanique semble désormais huilée. Plus rien ne paraît être spontané dans cette logorrhée sonique et ce ne fut qu’en toute fin de concert, qui malgré l’annulation de la date du lendemain à Milan ne dura pas bien longtemps, qu’un peu d’enthousiasme me gagna pour une excellente reprise des Melvins et “Hail To Fire” tiré de leur premier EP qui ponctua le show.
Chris
Malgré le froid et la neige, le Trabendo est plein à craquer pour le 3ème concert de la tournée européenne du groupe de Josh Homme. Contrairement au concert hollandais quelques jours auparavant, le feeling est bien meilleur car on a réellement l’impression que l’on va assister à un concert intimiste, le Trabendo étant beaucoup plus petit que le Paradiso d’Amsterdam.
C’est à quatre que les Queens Of The Stone Age montent sur scène et ouvrent le bal avec “Someone’s in the Wolf”. A peine ce titre terminé que Josh y va de son petit mot d’humour : ” Nous allons jouer quelques nouveaux titres ce soir. Si vous ne les avez jamais entendus, faites semblant que si et tapez dans vos mains. Si vous les avez déjà entendus, faites comme si ce n’était pas le cas “. Le groupe semble bien plus à l’aise qu’à Amsterdam la semaine précédente (notamment le nouveau bassiste Dan Druff) et la soirée promet d’être exceptionnelle. Malheureusement, on comprend très vite que Josh souffre d’une bronchite ce qui l’handicape énormément. Se souvenant certainement d’avoir déjà annulé des dates françaises par le passé (Paris et Strasbourg en 2002), notre grand rouquin a certainement voulu maintenir ce concert au Trabendo. Pour cause de maladie donc, certains refrains seront ‘zappés’ (“Tangled up in Plaid”, “No One Knows”) et pas moins de 7 titres inscrits sur la tracklist (qui en comporte tout de même 24) ne seront pas joués.

Mais ce que le show va perdre en durée, il va le récupérer en singularité. Tout d’abord, chose plutôt rare, le groupe va jouer pas moins de 5 extraits de leur album éponyme, pour le plus grand plaisir des fans de la première heure, dont un excellent “You Would Know” et une version hallucinante de “Regular John” rallongée avec des passages empruntés, dixit Josh, à la bande originale du film Crossroads (Ce qui vaudra au public d’assister à un échange plutôt sympathique entre Troy et Josh).
Ensuite, une fois n’est pas coutume, c’est dans un silence quasi religieux que Mark Lanegan entonnera le célèbre passage ‘The Blind Can Go Get Fucked …’ de “A Song For The Deaf” permettant au titre de gagner en intensité. Certainement un des grands moments de ce concert.
Au final, un concert beaucoup plus chaleureux que celui d’Amsterdam, tout en étant plus court. Certains seront peut-être légèrement frustré d’avoir assisté à un concert qu’ils espéraient plus long mais dans l’ensemble les fans semblent satisfaits. Ceux d’entre nous qui ont voulu prolonger le plaisir en restant quelques instant devant le Trabendo auront même la chance de voir sortir les membres du groupes pour une petite séance de photo/dédicace improvisée. Une très bonne soirée parisienne !
Set-list
Someone’s in the Wolf
If Only
Medication
Mexicola
No One Knows
Tangled Up in Plaid
Leg Of Lamb
Little Sister
Monsters in the Parasol
Burn The Witch
In My Head
A Song For The Dead
A Song For The Deaf
You Would Know
Avon
Precious And Grace
Regular John
shinkibo & stonerpope
Et oui, nous étions parmi les quelques veinards ayant réussi à obtenir des places pour ce 2ème concert de la mini-tournée de Queens Of The Stone Age.
A 21H30 précise (quel timing), le groupe ouvre le feu avec “A Song for the Dead” et sa petite sœur, “A Song for the Deaf”, déclenchant un début d’hystérie collective dans la fosse du Paradiso. C’est bien sous la forme d’un quintette que Queens Of The Stone Age a pris possession de la scène car contrairement à ce que l’on a pu lire ici ou ailleurs, le grand Mark Lanegan est bel et bien là (et le restera pendant 10 titres, jouant du clavier face à Troy lorsqu’il n’est pas au micro), toujours aussi captivant.
Il règne pourtant comme un certain malaise. Le groupe n’a pas l’air particulièrement ravi d’être sur scène. Quant à Dan Druff, il semble perdu, cherchant sans cesse Troy du regard. Mais bon, ce n’est que son troisième concert avec QOTSA, donc on ne peut pas lui en vouloir outre mesure.
Mais revenons plutôt aux titres distillés par le groupe. Les nouveaux titres semblent vraiment taillés pour la scène. On pense ici surtout à “Burn The Witch” et à l’exceptionnel “Long Slow Goodbye”. De plus, on a le droit à quelques légères réorchestrations sur des titres comme “Monsters in the parasol” ou “First it giveth”. Non, finalement, pas grand-chose à dire du côté de l’interprétation, c’était nickel ; disons juste que l’on s’attendait à une ambiance beaucoup plus chaleureuse, après tout, nous étions censé assisté à un concert quasi privé pour célébrer la sortie du nouveau LP. On regrettera aussi une fin de concert un peu abrupte, avec juste un titre, “No one knows”, en guise de rappel.
Le résultat de tout cela, c’est un excellent moment passé avec les Queens, mais auquel il ne vaut mieux pas repenser sinon, on lui trouve quelques défauts.
Set-list
A Song For The Dead
A Song For The Deaf
First it Giveth
Burn The Witch
Someone’s in The Wolf
Hangin’ Tree
Long Slow Goodbye
If Only
Medication
Precious and Grace
Mexicola
Leg Of Lamb
Little Sister
Monsters in the Parasol
Avon
Go With the Flow
No one Knows
shinkibo & stonerpope
Environ 150 personnes ont bravé le froid et ont fait le déplacement ce samedi soir pour voir Hermano jouer dans ce minuscule café concert proche de la frontière Hollandaise.
A peine le temps de prendre une petite bière que Spoiler, le quatuor hollandais nourri à la musique des seventies monte sur scène. Pekke, Sydney, Arjen et Wobbe jouent quasiment à domicile et n’ont pas de mal à conquérir le public déjà nombreux. Des 8 titres joués par le groupe, on retiendra en particulier le fameux “Dirty black shades” et le cataclysmique “Electrifying”, reprise de la B.O. de Grease (‘You’re the one that i want. Ooooh, oooh, ooooh’).
2 pintes et une demi-heure plus tard, Hermano arrive sur scène. Tandis que Dave hurle dans son micro ‘Look at me, look at me, look at me, i’m the angry American’, John Garcia fait son entrée sous un tonnerre d’applaudissements. Et c’est parti pour une grosse heure et demie de musique. La quasi-totalité des titres de Hermano y passe : le vibrant “5 to 5”, le brutal “Cowboys suck”, ou encore l’aérien “Life”. Ce n’est que la deuxième date de cette tournée européenne et le groupe est déjà au meilleur de sa forme. Servis par un son énorme, Dave et Dandy se donnent à 200% et le jeu de Chris est tout simplement impressionnant (guerre en Irak oblige, on pourrait presque parler ici de frappes ‘chirurgicales’). Quant à John, force est de constater que malgré le temps qui passe, il n’a rien perdu de sa voix toujours aussi envoûtante. Après un vibrant hommage à son ex-compère de Kyuss (“Brother Bjork”) et un poignant témoignage d’amour envers son fils et sa femme (“My boy”), John fait venir sur scène une charmante demoiselle (dont j’ai oublié le nom) du staff d’Hermano pour une version endiablée de “Let’s get it on”.
Seul petit bémol, un spectateur éméché et défoncé au premier rang ne cesse de multiplier les gestes ‘déplacés’ envers John (on lui propose un pétard, une barrette de shit, on lui tient la main, on tire sur son T-shirt). Bref, du grand n’importe quoi. A mesure que la soirée avance, et malgré les blagues de Dave sensées détendre l’atmosphère, on sent John de plus en plus énervé par cet énergumène. Heureusement, en grand professionnel qu’il est, Sieur Garcia assurera jusqu’au bout. Après un énorme “Quite fucked” (chanson que John nous dit écouter le soir, pour se relaxer après une dure journée de labeur), le groupe remonte sur scène pour un rappel d’anthologie. A peine le temps de se remettre de “Senor Moreno’s plan” que Dave et Dandy entament les premières notes d’un “Green Machine” apocalyptique. La foule s’enflamme et le pogo qui s’ensuit nous ferait presque croire que l’on assiste à un concert de Slayer. Il est presque 23 heures quand John lance une dernière pique à son nouvel ami en demandant à tous les spectateurs de faire attention sur la route et de rentrer sains et saufs.
La leçon à tirer de cette soirée est que, contrairement à l’alcool ou à la drogue, la musique de Hermano est à consommer sans modération.
Set-list
Angry American
The Bottle
5 to 5
Life
Cowboys Suck
My Boy
Alone Jeffe
Let’s Get It On
Brother Bjork
Is This OK?
Quite Fucked
Manager’s Special
Senor Moreno’s Plan
Green Machine
Stonerpope
Après plusieurs années d’attente et une annulation en juillet 2004, Brant Bjork arrive enfin en France avec les Bros pour deux dates. Plus de deux heures d’un concert exceptionnel la veille à Limoges nous mettent l’eau à la bouche pour cette soirée du 25. Mais c’est sans compter sur certains problèmes qui, même s’ils écourteront notre soirée, n’arriveront pas à gâcher notre plaisir de voir ce fabuleux groupe sur une scène parisienne. La soirée commencent pourtant bien mal avec cette pluie tentant de refroidir nos ardeurs lors d’une attente interminable due à un retard d’une heure!
En effet, à cause de problèmes de logement, le groupe n’arrive à La Scène qu’à 19h30, devant installer le matériel et faire la balance très rapidement. La cinquantaine de personnes présentes dehors s’impatiente alors gentiment pour enfin être récompensée aux alentours de 20h15, soit 45 minutes après l’horaire prévu. Nous ne sommes malheureusement pas au bout de nos peines puisque le groupe assurant la première partie, Breaklose, tarde à venir réchauffer cette salle quasiment vide. Heureusement, après que les français de Breaklose, visiblement gênés par le manque de réaction du public, aient fini leur set ma foi fort sympathique, les choses s’accélèrent.
Les différents membres montent sur scène et se préparent, Mike Peffer installant même sa batterie avec une rapidité peu habituelle pour lui et ce n’est que quelques minutes après que Brant commence à jouer ses premières notes de guitare. Lazy bones donne alors le départ de 90 minutes de musique non-stop durant lesquelles les Bros prouveront une nouvelle fois que c’est sur scène qu’ils sont les meilleurs.
La première impression est excellente d’autant plus que le son est d’une qualité parfaite, un véritable miracle lorsque l’on regarde le temps de préparation. Chaque instrument se fait entendre distinctement et la voix de Brant est parfaitement dosée (on n’oubliera les quelques problèmes de micro)
Les Bros, et Brant en particulier, semblent être d’excellente humeur et particulièrement content d’être là. Ce début de concert, entièrement dédié au premier album (Jalamanta), ravi la poignée d’irréductibles fans de rock peuplant la salle. Mike Peffer est à son habitude dans un trip énergisant derrière ces fûts. Dylan, toujours aussi discret ne m’aura pas surpris avec son jeu de basse d’une perfection évidente mais plutôt par sa nouvelle coiffe. Cortez quand à lui, s’occupe toujours aussi professionnellement de la rythmique, s’appropriant même quelques solos. Les albums studio de Brant ne sont qu’un support pour se faire connaître mais tout le monde sait que ce sont en concert que ces titres prennent un véritable sens. I Miss My Chick et Rock’N Rol’e en sont le meilleur exemple avec leurs versions allongées d’un long passage instrumental. Finalement, il ne manque à cette soirée qu’un petit plus pour la rendre inoubliable et c’est ce que les Bros vont nous offrir avec un titre inédit doté d’un long passage instrumental dont Brant seul à le secret de fabrication. Ajoutons à cela le désormais classique enchaînement Hydraulicks/Gardenia qui ravira plus d’un fan de Kyuss. “Toutes les bonnes choses ont une fin”, voilà bien un dicton que plus d’un fan de rock peut maudire. D’autant plus si cette fin arrive prématurément pour cause d’organisation capricieuse. Mais les Bros sont là pour nous faire plaisir et c’est ce qu’ils feront en achevant ce concert avec une chanson de Ché, The Knife.
Peu après la fin du show, comme à son habitude, Brant vient faire un tour dans la salle pour rencontrer son public. Toujours disponible et accueillant, il se prête volontier à une séance d’autographes et de photos. La soirée ne fait pour lui que commencer, d’autant plus que le lendemain est un jour de repos… Voilà, c’est fait. Brant Bjork And The Bros a joué en France et comme on peut le lire sur le site du groupe : Be there or be the person that says, “Damn, I wish I was there but I’m lame so I did something else instead and now I regret it and am going to have to spend the next 3 weeks mourning this missed opportunity…”
Set list:
Lazy Bones/Automatic Fantastic
Cobra Jab
Low Desert Punk
Too Many Chiefs…Not Enough Indians
I Miss My Chick
Rock’N Rol’e
nouveau titre (titre inconnu)
Adelante (Ché)
My Ghettoblaster
Hydraulicks/Gardenia (Ché/kyuss)
The Knife (Ché)
shinkibo
C’est dans une salle décorée pour l’occasion que les régionaux de Mean ont verni leur premier album à l’occasion d’une soirée dédiée au Dieu Rock’n’roll. L’empaleur de guitares ouvrit les festivités avec son one man show rock bluesy bien distordu. Chien et cochon prirent la scène d’assaut ensuite pour nous livrer un show très rock constitué de reprises de Rose Tattoo, des Ramones et de Motörhead entre autres. Mean, dont c’était le troisième concert, arriva alors pour clore cette soirée avec ses compos heavy rock. Emmené par le Dandy Brown suisse, le groupe conquit rapidement le public tant ils mettent d’énergie dans des compos dont l’exécution scénique n’est pas sans rappeler Goatsnake. Le rock helvétique se porte à merveille.
Chris
Une semaine après ce concert, on apprenait qu’il s’agirait de l’unique concert européen du groupe cette année, avec l’annulation de leur tournée d’octobre ! On n’en apprécie qu’encore plus l’événement, surtout pour Hermano, groupe/projet événementiel par essence.

L’osmose entre les musiciens est palpable dès les premières secondes : l’entente (musicale et amicale) au sein du groupe est incroyable… John Garcia, chanteur à la voix d’or, est clairement la star du groupe, et assume ce rôle avec panache, charisme et talent. Derrière, ses camarades s’éclatent et se donnent sans compter pour l’épauler. Même Chris Leathers, batteur remplaçant au pied levé, assure un impeccable sans faute. Le groupe se permet des digressions toujours contrôlées (jamais de jams interminables ou de soli égocentriques), des improvisations toujours bienvenues. Ils jouent non seulement l’intégralité de leur album, mais aussi des reprises à la pelle : de Supafuzz, des Misfits, mais aussi d’AC/DC (” TNT “) et bien sûr de Kyuss, avec un rutilant ” Green Machine ” ! Des genres radicalement différents qui se fondent pourtant dans une set list en bêton armé. Le groupe finit avec le sourire, vainqueur par K.O. sur un public conquis. La claque.
Laurent
C’est à Vevey que le Monstergroove 2003 effectuait son unique date en terre helvète et j’avais imaginé qu’avec une pareille affiche (qui réunissait deux tournées distinctes à leurs genèses, soit une pour Clutch – Spiritual Beggars et une autre pour Spiritu – Dozer) les groupes se produiraient devant une salle comble. Sur ce point, j’avais vu tout faux ; quand bien même le concert prévu la veille à Lyon avait été annulé et même si certains représentants de la partie germanophone de la Suisse avaient effectué le déplacement, le RKC n’était pas plein. Cependant, le public présent n’est pas près d’oublier le mémorable show que les groupes ont livré ce soir-là. La soirée, et c’était prévu ainsi, est allée crescendo pour se finir en apothéose devant une assistance conquise d’avance par ces excellents représentants de la nébuleuse stoner.
C’est à Spiritu qu’incombait la tâche d’ouvrir le feu de cette folle soirée. Le groupe du Nouveau-Mexique, qui profita de l’occasion pour clamer haut et fort qu’il se sentait plus mexicain qu’américain, nous a livré un show très rock’n’roll d’une demi-heure en interprétant certaines compositions de ‘Spiritu’ dans une version nettement plus incisive qu’elles ne sonnent sur le disque.
À peine remis de la prestation vitaminée que Spiritu avaient livrée, Dozer débarquèrent sur scène pour nous présenter le meilleur d’eux-mêmes. Leur superbe prestation emmenée par leur chanteur Frederik (qui fêtait son anniversaire ce jour-là) et leur batteur Erick, qui nous livra des passages à couper le souffle, passa de morceaux très rock comme ‘Supersoul’ à des moments nettement plus planants et intimistes comme ce fut le cas lors de l’interprétation de ‘Riding The Machine’.
Clutch s’élança sur scène gonflé à bloc et reposé par le day off forcé de la veille ! Ce groupe donne environ deux cents concerts par année et ceci se sent. Leur performance épileptique a secoué le public du premier au dernier accord. Très rentre-dedans, les chansons se sont succédées à un rythme infernal ‘Pure Rock Fury’ (très chaotique), ‘Impetus’, ‘Brazenhead’ etc. Cette intense performance m’a laissé bouche bée (parce que je suis poli).
Pourtant le meilleur restait à venir. Les Spiritual Beggars ont envahi la scène après trois excellentes prestations rock pour nous délivrer un set frisant la perfection. Les Suédois ont interprété des œuvres tirées de l’ensemble de leur répertoire de la ballade planante ‘Mantra’ à des perles rock comme ‘Monster Astronaut’ en passant par des passages beaucoup plus délirants à l’image de l’interprétation sans faille de ‘Young Man, Old Soul’. Le meilleur morceau de la soirée fut incontestablement ‘Killing Time’ sur lequel le groupe fit une véritable démonstration de virtuosité. Leur show s’acheva en apothéose par ‘Black Feather’ et lorsque les lumières éclairèrent à nouveau la salle je ne vis que des yeux remplis de bonheur sur les visages m’entourant.
Finalement, le fait que pas plus de monde ne se soit bougé a quand même eu l’avantage, pour les rockers présents, de pouvoir se dépenser sans retenue pendant une soirée que nulle personne présente n’est prête d’oublier. Que du bonheur !
Chris
Le ciel est gris lorsqu’en fin d’après-midi je rejoins la place du centre ville où doit se dérouler le concert, mais le temps restera clément toute la soirée. Après un soundcheck rapide mais très intéressant (reprises diverses, jams…) et un petit repas sympa, les hollandais de Spoiler prennent la scène d’assaut alors que déjà se massent quelques centaines de spectateurs. Et la réaction est immédiate : Spoiler est un putain de groupe de rock’n’roll comme il en existe trop peu ! L’attitude est là, les clichés sont usés (abusés ?) à fond, les riffs sont débités à la douzaine, et les compos sont là et bien là (comme en atteste leur excellent album ‘Mud N’Glitter’). Le public finit sur les genoux après presque une heure de set sans temps mort, content…

Un bon moment plus tard, c’est au tour d’Hermano de monter sur scène, et d’entamer leur set par un bien senti ‘Five to five’ issu de leur album. Le son est excellent et le public – remplissant désormais entièrement la place – est conquis dès les premières notes. Evidemment, le frontman reste John Garcia, dont la voix ne faiblit pas à un seul instant durant tout le concert, tour à tour chaleureuse, haut perchée, puissante ou bien plus retenue. L’autre frontman est clairement Dave Angstrom, alignant des soli hallucinants, sautant dans tous les sens, souriant comme un gosse, faisant des grimaces au public, il est clairement l’autre attraction visuelle et musicale du groupe. Plus en retrait mais pas timides, la section rythmique balance sévère, et Eric Belt, remplaçant Mike Callahan au pied levé, assure bien, balançant sans peine les riffs plombés qui font une bonne part de la consistance de l’album. L’album ‘Only a suggestion’ sera d’ailleurs joué en intégralité ce soir, et sera agrémenté de quelques inédits amenés à figurer sur le prochain album (de petites bombes très bien accueillies par le public), ainsi que d’une reprise de Supafuzz (le groupe d’Angstrom et Belt), ‘Mr Police’, d’une autre des Misfits (‘Where eagles dare’) et pour clôturer le concert, d’une reprise de… Kyuss !! Et oui, c’est sur une version hallucinante de ‘Green Machine’ (où le public est vraiment saisi d’une frénésie rarement vue !) que le groupe quitte la scène laissant un bon millier de personnes sur le cul, le sourire jusqu’aux oreilles… Ils passent ensuite deux bonnes heures à discuter avec tout le monde, signer des autographes et prendre des photos avec tout le monde… Putain d’attitude ! Un rêve éveillé, ce concert…

Laurent
Alabama Thunder Pussy n’est pas uniquement le groupe qui a le nom le plus fun de la planète, ce sont aussi des vrais guerriers de la route : cette tournée aux parfums du Sud-Est des USA compte une trentaine de concerts… sans le moindre soir de repos ! Coup de bol, on a l’occasion de les voir au cours des premières dates, et ils sont en forme les bougres !
Le premier groupe, Dixie Witch, un trio, met tout le monde d’accord sans faire de fioritures : leur batteur, un technicien incroyable dont le style de jeu peut s’apparenter à celui d’un jazzman qui martèle violemment ses toms comme si sa vie en dépendait, est aussi le chanteur du groupe, et leur musique, expérimentale mais carrée, une sorte de rock sudiste presque progressif teinté de metal et de stoner, est jouissive… On attend impatiemment leur première vraie sortie vinylique.
Les suivent sur scène les Suplecs, encore un groupe du Sud-Est des USA (un accent à couper au couteau), et son heavy rock plombé teinté de passages boogie excellents. Le gratteux de Dixie Witch monte sur scène avec eux pour un morceau final chargé d’impros et de soli à tomber par terre.

Puis vient le tour d’Alabama Thunderpussy, qui finit de terrasser l’assemblée : encore plus metal que leurs prédécesseurs, les texans peuvent être apparentés à une sorte de mélange entre le boogie-rock sudiste de ZZ Top avec une petite touche de Pantera pour la violence des riffs et quelques nuances hard core pour le chant violent du chanteur. Evidemment, c’est un pur régal, car les chansons sont excellentes. En plus, les groupes partagent une vraie entente (ils se balancent des vannes entre la salle et la scène), mais leur plaisir de jouer est évident. Alors quand en plus la musique est excellente, on prend son pied, tout simplement. Une brochette de groupes à surveiller de très près !
Laurent
Sans préparation, sans album à promouvoir (la tournée ‘officielle’ de ‘Rated R’ est depuis belle lurette terminée aux states), les Queens décident de gratifier L.A. de deux concerts (enfin un pour commencer, rapidement accompagné d’un second au vu de la vitesse à laquelle se sont vendus les tickets), comme ça, pour la forme, avant de s’en aller caresser les tympans des européens au mois de juin. Bref, ça fleure bon l’exceptionnel, l’évènementiel, et en pénétrant dans cette superbe salle (un ancien ‘ballroom’, avec lustres, balcon, moquette, parquet ciré…) on peut sentir l’excitation ambiante…
Deux groupes différents ouvrent les hostilités chaque soir : les excellents Bluebird (imaginez les Black Crowes, mais excitants ! A noter la guest appearance de Wayne Kramer des MC5) et Feel le premier soir, et les magiques Fatso Jetson puis Throw Rag (sorte de parodie de groupe ska-punk sans intérêt) le second.
Mais les maîtres de cérémonie ce soir sont Josh Homme et Nick Oliveri et leurs collègues / invités ; nul doute à ce sujet, c’est bien eux que tout le monde attend. Et dès les premières notes (‘Feel good hit of the summer’ bien entendu), tout le monde est sur les genoux, la bouche grande ouverte… L’attitude : tout est là. Oubliez James Hetfield, Lemmy, Slash ou Steve Harris, PERSONNE n’a l’air plus cool avec une guitare que Josh Homme ou avec une basse que Nick Oliveri.
Mais le plus incroyable reste la musique du quatuor (nouvellement quintette), et les chansons qui s’enchaînent sans temps mort sont là pour en attester. Enchaînant les morceaux rapides avec les morceaux les plus lents, les jams expérimentales psychoïdes avec les brûlots tendance punkoïde, les sections instrumentales aériennes avec les morceaux au chant le plus poignant, le concert avance sans le moindre point faible, sans que l’on ne puisse détacher ce stupide sourire béat de son visage. Niveau set list, évidemment une bonne portion de ‘Rated R’ est interprétée live (et sans éviter le cliché, c’est bien là qu’elles prennent une toute autre dimension), mais les amateurs du premier album des Queens en ont aussi eu pour leur argent, avec des morceaux plus anciens ré-arrangés, améliorés, ou transfigurés par des années d’usure sur la route. Mieux encore, même les fans hardcore du combo ont été gâtés, puisque les californiens ont interprété quelques titres rarissimes, comme ce jouissif ‘You think I ain’t worth a dollar but I feel like a millionaire’ ou encore ‘Eccentric Man’, (tous deux issus des mythiques Desert Sessions de Josh et consorts), ou encore ce ‘You’re so vague’, face B de leur dernier single en date. Et que dire encore de cette reprise hallucinée et disjonctée d’un vieux morceau peu connu de ZZ Top (‘Precious and grace’). Au cours de ‘Monsters in the parasol’, c’est ni plus ni moins que le légendaire Chris Goss (Masters Of Reality, et producteur des Queens et de Kyuss) qui monte sur scène pour chanter ; et surtout, au cours d’une bonne demi-douzaine de chansons, Mark Lanegan fait son apparition sur scène comme chanteur du combo (sa première apparition officielle en tant que tel), et même si le bougre se révèle être le plus mauvais frontman de la planète (il ne fait que tenir son micro à deux mains et chante devant, les yeux fermés, immobile), il apporte aux chansons une émotion incroyable. Etonnant de voir même lors de ces morceaux Josh et Nick s’effacer un peu ‘scéniquement’, et surtout Josh se concentrer uniquement sur ses somptueuses parties de guitare ; les chansons en ressortent largement grandies. Et que dire du batteur Gene Trautmann et du multi-instrumentiste Brendon McNicholl, parfaits, discrets et efficaces…

Le concert est ainsi rempli de moments forts… Ou plutôt LES concerts, car c’est bien deux concerts radicalement différents que les Queens ont donné en deux soirs : une set list à géométrie (très) variable leur permet par exemple d’insérer le premier soir une version d’un bon quart d’heure de ‘You can’t quit me baby’, orgasme instrumental s’il en est, ou ce duel harmonique guitare/lap guitar sur ‘Regular John’, ou bien ce ‘Ode to Clarissa’ imparable et furieux, ce ‘Born to Hula’ à la rythmique méconnaissable le second soir, ou bien encore… Attrapez-moi la set list ! Tous les morceaux ! J’ai vu plus d’un concert des Queens jusqu’ici, et sans conteste, QOTSA était ces deux soirs sur un nuage, très-très haut, inaccessibles. Sans hésitation, deux des plus grands concerts que j’ai vus de toute ma vie. Point barre.
Set-list
23 mai
Feel Good Hit of the Summer
Avon
You Would Know
You Think I Ain’t Worth a Dollar, but I Feel Like a Millionaire
Better Living Through Chemistry
Quick and to the Pointless
Leg of Lamb
Auto Pilot
In the Fade
You’re So Vague
Monsters in the Parasol
The Lost Art of Keeping a Secret
You Can’t Quit Me Baby
Regular John
Ode to Clarissa
Precious and Grace [Z.Z. Top]
Walkin on the Sidewalks
24 mai
Feel Good Hit of the Summer
Regular John
Tension Head
Monsters in the Parasol
I Think I Lost My Headache
Leg of Lamb
In the Fade
Auto Pilot
You’re So Vague
Avon
Quick and to the Pointless
The Lost Art of Keeping a Secret
Walkin on the Sidewalks
Ode to Clarissa
Precious and Grace [ZZ Top]
How to Handle a Rope
Mexicola
Better Living Through Chemistry
If Only
Born to Hula
Laurent
Merde ! Quelle idée de commencer un concert à 18h30 ! Je rate donc toutes les premières parties, Murphy’s Law et Vision Of Disorder en tête…
Le concert de Clutch commence, et dès les premières minutes on est surpris. Moi qui croyait que Clutch était un ‘vulgaire’ groupe de hard core, il n’en est rien ! Clutch n’a rien de hard core, ils mélangent tant de genres qu’il est aberrant de vouloir leur coller la moindre étiquette. Leur répertoire est si vaste, si varié. Leur set list comprend des morceaux de tous leurs albums, surtout des trois derniers quand même, et évidemment une majorité issus de leur dernier opus, ‘Pure Rock Fury’.

Ce qui est génial c’est la liberté qu’ils prennent avec certains de leurs anciens morceaux, sans jamais les trahir : ils se permettent, sans dénaturer leur puissance ou leur originalité, d’y incorporer des passages d’impros, de les enchaîner/mélanger, etc… Mais le vrai panard intervient lorsqu’ils se lancent dans des passages instrumentaux à la fois planants et envoûtants, sans jamais perdre de la puissance latente dans tout leur répertoire… Ils ne laissent jamais l’auditeur penser à autre chose : la musique est enivrante, on se laisse emporter sans pourtant ‘trop s’envoler’… Evidemment, le chanteur Neil, charismatique au possible, et brillant vocaliste, attire tous les regards, mais ses trois compères ne sont pas en reste, loin s’en faut. Témoin ce solo de batterie incroyable, passionnant et complexe, ou encore ces impros basse/guitare aériens, encore plus impressionnants lorsque Neil prend la guitare rythmique pour laisser plus de liberté à Tim dans ses soli… La claque ! Le public suit comme un seul homme, plane, stage-dive, sourit, slamme : tour à tour puissants, groovy, envoûtants, efficaces, Clutch est un groupe né pour la scène. Leur évolution ces dernières années est effarante. Ne les ratez pas !
Laurent
Petit concert exceptionnel pour Acid King, juste pour le fun ! Le trio heavy doom de San Francisco débarque flanqué de leurs partenaires de labels (les deux faisant partie à l’époque de feu Man’s Ruin Records) Operator Generator, et en profitent pour filer un coup de pouce à deux groupes locaux : Cookie (un trio de glam/punk hallucinant, plus rigolo que musicalement intéressant) et Betty Blowtorch (un quatuor de filles aussi tendance punk, plus jolies qu’intéressantes…).
Operator Generator, par contre, colle la baffe de la soirée. Ce jeune groupe de stoner avant-gardiste impressionne par sa maturité, et l’affiliation Kyuss est évidente, notamment en ce qui concerne leur rythmiques plombées et les structures alambiquées de leurs compos. Un futur très grand, croisons les doigts…

Acid King est plus connu et est remonté pour donner un concert énorme. Ils entament le concert par le ‘Blaze In’ de leur dernier Split-CD, intro parfaite à un concert qui va se révéler un monument de musique heavy. Nous baignant dès les premières notes dans des nappes de gratte accordée très bas et de basse plombée (mention spéciale au frenchie Guy Pinhas, un bassiste incroyable), on est immédiatement emporté par l’ambiance. Enchaînant les chansons dans la même mouvance, on ne sort jamais vraiment la tête de ce ‘trip’ musical, et on comprend alors mieux la signification profonde du nom du groupe ! Un trip d’acide sans rien consommer, c’est très très fort ! Certes, on déplorera quelques coupures d’électricité dans le club qui interrompront ces trips justement, mais au final, on ne retiendra que ces nappes musicales étouffantes dans lesquelles le groupe nous a baigné durant son concert. Une vraie expérience !
Laurent
|
|