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Dernier jour pour cette première partie de Hellfest 2022, déjà les jambes nous pèsent et la fatigue est bien présente, la chaleur étouffante des deux derniers jours n’a épargné personne et la matinée bien que fraiche ne nous laisse pas grande illusion sur ce qui nous attend cet après midi. Qu’importe les conditions météo, qu’importe les problèmes techniques des portiques d’entrée qui nous obligent à repasser par l’accueil, rien ne nous empêchera de vous conter ce dimanche riche de promesses.
ECSTATIC VISION
Dur de démarrer le dimanche sous une Valley dépeuplée… L’énergie brute du quatuor délivre un rock gras et psyché assez sale, d’où surnage la grosse voix éraillée limite baveuse du frontman Doug Sabolik, qui se démène sur scène avec son jeu tant à l’harmonica qu’à la guitare. Le set se poursuit avec des titres heavy psych ultra entraînants, durant lesquels les américains saisissent l’opportunité de nous délivrer une première tranche de bonheur haut perché avec l’utilisation d’instruments plutôt rarement utilisés comme le saxophone et la flûte traversière, et faire transpirer des touches jazzy percutantess.
VILE CREATURE
Sludge time ! Guitare et batterie seulement du coté instrumental, du scream et du growl pour le reste. Frontal, basique, lourd, et bien entendu sale. Heureusement que pour se différencier et sortir d’une image à première vue peu flatteuse, l’utilisation de samples et de boucles électroniques vrombissantes donne un peu plus de corps à ce trio malsain.
LYSISTRATA
Cette jeune formation française dynamique permet de faire une incartade sur la scène math rock, noise rock. Une fraîcheur bienvenue qui permet de montrer la grande diversité de la Valley.
INTER ARMA
Les américains reprennent la Valley alors qu’ils pourraient très bien servir sous la tente Temple ou même l’Altar ! Leur distribution sans concession de parpaings soniques d’une lourdeur absolue remet l’auditoire en place. Inter Arma distille des ambiances intriquées complexes avec l’élégance du pachyderme. Le batteur sonne les coups de canons sur un solo finalisant le troisième titre. L’enchaînement psyché floydien avec le theremine en tête de pont nous permet de reprendre un peu d’altitude et au quintet de monter toute leur capacité à nous faire voyager sans aucune concession de notre part. Mais une fois sorti de ces ambiance éthérées, ça rue fort dans les brancards, mêlant la puissance du death grind et le sludge le plus total. Le public, qui pour une bonne part vient de se faire tataner la gueule par Moscow Death Brigade sur la Warzone, en reprend une couche ici… même si le set est honteusement écourté de 10 minutes !
TWIN TEMPLE
Dans notre désir profond d’être des chroniqueurs musicaux consciencieux il faut parfois sacrifier à la volonté de la masse. C est pourquoi nous avons rejoint la Valley au son du mambo twist de Twin Temple pour constater que la tente était pleine. Flûte, flûte alors ! impossible de rentrer et de vous en dire plus ! Rohlala, dommage ça avait l’air complétement dingo…
DRUIDS OF THE GUE CHARRETTE
Petit tour rapide sur la Hell Stage, réservée aux concerts tremplins, pour voir Druids of the Gué Charette. C’est plutôt cool de pouvoir découvrir en live ce que l’on a apprécié sur disque, d’autant que le quartette est en place et gère bien sa prestation. Hâte de redécouvrir en club leur swing rockab’ et garage où transpirent ici et là quelques gouttes de stoner.
RED FANG
La Valley est plus que pleine et impossible d’accès dix minutes avant le début du show, préfigurant un set plus qu’attendu. En effet dès les premières notes de “Blood Like Cream” le pit est en action et les crowdsurfers s’envolent vague après vague. C’est pire que l’autoroute A6 au mois d’août. Musicalement, les ricains enchaînent les tubes sans aucun temps mort, “Into The Eye”, “Wire”… L’efficacité, point ! Red Fang effectue un démontage en règle de la tente, et même quand ils se ratent sur un lancement de chanson, cela passe avec humour et ne fait que renforcer l’ardeur d’un public complètement déchaîné sur plusieurs dizaines de mètres devant les barrières. Le spectacle est également dans la fosse, si bien que l’on oublierait presque de regarder la prestation ultra sonique des quatre pontes du Stoner qui finissent de galvaniser le public avec un “Prehistoric Dog” dantesque!
DOWN
Petit papa Nola est venu sur son traîneau de fan et nous a offert une kyrielle de slammers. Si Philou comme l’appelle le public est chez lui au Hellfest et qu’il enflamme ses plus fidèles zélateurs avec “Ghosts Along the Mississippi”, “Bury Me In Smoke”, “Pillars of Eternity”, “Swan Song” ou “Stone the Crow”, il faut bien avouer que le set repose principalement sur une fière structure instrumentale. Par dessus, Anselmo fournit des efforts démesurés pour faire sortir sa voix qui, si elle n’est plus comme dans le temps, envoie quand même au tapis certains fragiles de la jeune génération.
PERTURBATOR
Ce one man band electro synthwave fait dégueuler la tente The Valley (et les détracteurs du genre). Une structure illuminée encercle le quidam qui fait boomer les twitters de cette twingo turbo rabbit de l’espace. Jean Michel Jarre n’a qu’à bien se tenir !
KILLING JOKE
Le groupe le plus transversal et le plus fédérateur d’une scène métal inclusive et ouverte ne fera pas le plein sous la Valley, et c’est bien dommage, car comme à chacun de leurs sets les visages s’illuminent et les bras s’ouvrent. Un câlin pour finir cette édition 2022 ?
Cette édition 2022 prend fin… mais… non ! Attendez ! Pour ses 15 ans et comme un pied de nez à la période Covid, le Hellfest nous gratifie d’un feu d’artifice cette semaine et de quatre jours de plus de concerts la semaine prochaine ! A dans quelques jours donc !
Rédacteurs : Alexandre Bille & Sidney Résurrection
(Photos : Sidney)
Pour ce second jour l’ambiance est toujours caniculaire, encore plus que la veille. Mais rassurez vous, l’équipe reste hydratée pour vous permettre de suivre cette deuxième journée pleine d’émotions avec une Valley très (trop ?) éclectique!
POINT MORT
Point Mort propose un melodic post hardcore (black ?) assez torturé, auquel il faudra deux titres pour se caler avant que le set ne prenne forme, avec une belle énergie communicative de la chanteuse, entre scream, growl et chant clair. Une puissance vocale énorme qui surprend positivement l’audience quand on voit le gabarit de la dame! Belle prouesse vocale ! Un set bien maîtrisé, un groupe qui se lâche et une fin remplie d’émotion sur des râles écorchés. C’est avec les poils dressés que débute ce second jour de festival en donnant la tonalité plutôt Post de l’affiche de la Valley.
DUEL
On retrouve rapidement nos repères Stoner dès les premières notes d’intro. Ça fuzz, c’est gras et on démarre par un groove bien appuyé et des soli aériens! Les Texans enchaînent avec un rock toujours bien épais et énergique, reposant sur le jeu de scène du frontman Tom Frank, chaussé de santiags peau de serpent blanches du plus bel effet, à la guitare mais aussi au micro, d’où il envoie son chant puissant et tout aussi gras et éraillé. Ça s’enjaille sur les titres suivants avec une accélération de rythme et des riffs ultra entraînants qui réveillent doucement une tente moyennement remplie. Tant pis pour les absents qui auront manqué les excellents “Electricity” et “Fear of the Dead” entre autre joyeusetés !
THE PICTUREBOOKS
Dans un registre blues un tantinet braillard qui sait s’accompagner d’électricité mais ne dépasse jamais le mur du son, The Picture Books fait figure de référence. La suavité de la voix qui finit dans un registre éraillé semble convaincre un certain nombre de spectateurs de prime abord. Le duo trace sa route et au final emporte avec lui le peuple du Hellfest auquel il sert d’ardents discours sur l’autodidaxie et les doigts tendus. Il n en fallait pas plus, carton plein !
ME AND THAT MAN
Hue jolly jumper ! Le black metal c’est fini désormais, je ne m’appellerai plus Nergal, frontman de Behemoth, je m’appellerai Tergal, et mes gilets seront les plus beaux de tout l’ouest du Pékos. La dark folkpops de Me and That Man ferait fureur au p’tit dej mais désolé, pour nous c’est déjà l’heure de la sieste. Dispensable sur toute la ligne.
THE VINTAGE CARAVAN
Les islandais de Vintage Caravan investissent une Valley au taux d’humidité proche des 100%, la température déjà élevée ne risque pas de baisser avec l’énergie communicative du trio et leurs compositions ultra rythmées et massivement entraînantes. Le public ne s’y trompe pas et sautille tout sourire ! Sur “Reset” et “On the Run”, la température monte d’un cran quand les riffs s’affolent avec une basse toujours aussi profonde, ce qui emmène rapidement le public sur une belle sauterie ! Enfin ils commencent à défendre leur dernier album avec des titres de Monuments (“Can’t get you off my mind”…), plus rock que psyché, mais toujours aussi énergiques et bariolés. Maîtrisant la scène et leur set, ils mettent en avant leur capacité à jouer de leurs instruments avec classe et technique, et concluent sur une fin de show ultra rock ! La Valley est conquise par ce show digne des plus grands. Pour ceux qui voudraient les découvrir ou les revoir, ils tourneront en Octobre en France entre autres !
PELICAN
Le quatuor US rentre sur scène sans un mot (ils sont pas bavards dans le post instrumental) et installe directement ses mélopées post métal pour nous cueillir à chaud. Les riffs lancinants et la lourdeur de la basse font vrombir le sol moite. Les gouttes perlent rapidement sur les fronts et une torpeur tropicale massive s’abat sous la Valley. Pour autant Pelican, ce n’est pas qu’une massivité sonore, ce sont aussi des mélodies terriblement entraînantes qui montent et redescendent pour mieux se déconstruire et nous anéantir. Les brefs interludes clairs permettent de reprendre, un peu, son souffle et de laisser son esprit s’envoler quelques courts instants avant de vite s’écraser de nouveau sur terre.
MESSA
C’est au tour des italiens de Messa de nous envoûter avec leur doom mélodique teinté de multiples influences. Après un démarrage tout en douceur mélancolique, le titre “Horse” de leur 3ème album permet de bien mettre en marche leur set. La dualité de Messa fait mouche, avec la douceur et la suavité de la voix de Sara, sur la lourdeur doomesque des instrumentistes qui l’accompagnent. La partition vocale est de haute volée, elle porte les morceaux et emporte le public avec. La Valley n’est pourtant pas pleine pour ce show qui ne finit pas de s’améliorer. Si l’on compare avec leur dernière venue ici même, la qualité de chant est en hausse et ce n’est pas pour nous déplaire. Messa a tous les éléments pour poursuivre son ascension sur la scène doom et stoner !
MONO & THE JO QUAIL QUARTET
Le public est massé nombreux sous la Valley alors que les balances ne sont pas encore terminées. L’attente est forte pour voir réunis un pilier du post rock mondial, Mono, et le quartet à corde de la virtuose violoncelliste Jo Quail. L’emprise émotionnelle est totale, l’orfèvrerie des compositions de Mono et leur nappe évolutive est magistralement renforcée par la puissance des cordes du quartet. La beauté se retrouve sur chaque note posée par l’ensemble des musiciens. La narration entre l’ensemble électrique et acoustique permet un dialogue entre chacun pour finir sur un ensemble d’une magnifique cohérence. Une belle performance même si une fois de plus en dehors de notre spectre.
ENVY
Ah ils en ont fait des émules avec leur dernier passage ici même sous la Valley, les Japonais de Envy. Leur post rock immersif et agité est toujours aussi prenant sur scène : les musiciens se donnent à fond et vivent pleinement leur set devant un parterre de fans qui pourtant peinera pour une part à rentrer dans la musique qui sied mal aux ambiances surchauffés de nos étés caniculaires.
Nous ne nous attarderons pas, une bonne nuit de sommeil nous attend ainsi qu’un bel orage a l’horizon qui devrait nous rafraichir les esprits et laver le terrain pour préparer le dernier jour de ce premier week-end de Hellfest 2022.
[A SUIVRE…]
Rédacteurs : Alexandre Bille & Sidney Résurrection
(Photos : Sidney)
Trois longues années de disette musicale, de pandémie covidienne ont eu raison du monde et donc de la vie culturelle faite de rassemblement et d’échange. C’est enfin le retour des festivals estivaux et bien entendu de la grande (Ker)messe française. C’est sous une chape de plomb caniculaire que le festival s’ouvre sur ce premier jour . L’affluence est là sur tout le site bien entendu, mais la Valley n’est pas en reste. Les festivaliers ne se trompent pas, cette première journée propose une affiche de rêve pour tous les afficionados de la fuzz et du reste!
ABRAHMA
Ouverture du festival avec une lourdeur toute contenue et une certaine mélancolie qui colle bien avec la moiteur ambiante si tôt dans la journée. Les parisiens se sont peut être éloignés de notre ligne éditoriale mais ne boudons pas notre plaisir. Les morceaux s’enchaînent et parviennent à nous emmener sur une première torpeur. La Valley n’est pas encore totalement remplie malheureusement pour se délecter de ses premières notes toutes symboliques d’un énorme week-end !
GREENLEAF
Avec ses riff fuzzy en pagaille et sa basse ultra grasse, le groupe suédois cher à bon nombre d’entre nous cueille la foule d’entrée de jeu. Le public lui offre un bel accueil, la Valley est définitivement réveillée et les têtes dodelinent sur le groove impeccable de Greenleaf. Personne ne s’est trompé, la tente est déjà pleine comme un œuf. La caisse claire claque, les soli et riffs fuzzy de Tommi font mouche, et la voix éraillée et langoureuse de Arvid envoute le public. Les titres fleurent bon le groove et le boogie, notamment sur “The drum”.
ASG
Connus pour leur set plein d’énergie, ASG arrive sur scène et propulse son stoner classique et mélodique aux relents heavy. Les premiers titres sont bien exécutés, et aidés par un son précis et puissant ne réveillent toutefois pas immédiatement une Valley pourtant bien garnie. Les morceaux plus lents et plus lourds en milieu de set sont grandement appréciés par les afficionados des américains. La dernière partie de set laisse enfin d’exprimer le stoner que l’on attend, la puissance et la maitrise d’ASG gagne la foule des connaisseurs qui, faisant fi des touristes, répond à chaque interpellation de Jason Shi le fontman. Tout le monde ne peut que finir à genoux devant tant de maitrise. Merci Patrons, c’est bon, la place est chaude, Elder n’aura plus grand chose à faire!
ELDER
T’as beau voir Elder trois fois dans le mois, y a pas à dire, c’est jamais le même set. Déjà parce que la set list évolue mais aussi parce que l’accoutumance faisant, on a l’impression qu’à chaque fois le groupe est plus à l’aise encore, plus dedans que jamais. Si la foule est compacte c’est clairement sans lien avec le soleil brûlant à l’extérieur. Des crash barrières jusqu’à la pelouse devant la tente, tout le monde admire le quartet. De la balance à la puissance du set, tout est parfait. Di Salvo, économe de sa voix, laisse s’exprimer tout à fait ses comparses et c’est très bien ainsi. Les classiques défilent (“Dead Roots Stirring”, “Compendium”, “Sanctuary”… le créneau est court et forcément on en aurait aimé plus) et le public est aux anges.
WITCHCRAFT
Une guitare, une basse et une batterie, il en faut peu aux suédois de Witchcraft, dans leur nouvelle configuration, pour tout de suite nous écraser sous la massivité de leurs riffs d’une extrême lenteur. Cette lourdeur est contrecarrée par une finesse dans les arrangements, tandis que la voix de Pelander nous renvoie, elle, aux confins du psychédélisme 70’s. Malgré un jeu de scène proche du néant, l’auditoire est tout de même emporté par la qualité des compositions. Le public est venu voir le classique et il en prend pour son grade. la maîtrise due à l’habitude est perceptible, bien que quelques faux départs se fassent jour, émaillés de regards complices entre les musiciens. C’est sympa et frais dans l’intention mais le son est vraiment trop lourd pour que cela devienne la focale du set, qui clôture après trois quarts d’heure sur le classique éponyme.
BLACK MOUNTAIN
Les petits oubliés de la scène psych sont avares d’apparitions, et vont nous offrir aujourd’hui un set qui dès son intro promet d’être aérien. La basse continue pompe les riffs de la gratte. Cependant le groupe rate son éclosion et sombre dans quelque chose proche de la pop. Le set s’enlise dans une mollesse notable, jouant sur des riffs qui peinent à percer malgré de bonnes idées. Le public, bien que clairsemé, se montre attentif et ne rechigne pas à ovationner le groupe, une victoire en demi teinte peut-être…
HIGH ON FIRE
L’énergie sale, brute et sans concession du stoner thrashy et sludgy ! Matt Mike et sa troupe d’High On Fire ont décidé que la température ambiante clissonnaise n’était pas assez élevée. Les degrés augmentent d’un coup dès les premiers riffs massifs et brutaux, et ce n’est pas le heavy “Baghdad” ou “Spewn from the Earth” qui vont ralentir la cadence impressionnante du déluge de coups asséné par le trio. Malgré quelques mineurs problèmes de clarté de son et de puissance dans la voix de Matt, l’enchaînement “Speedwolf”, “Cyclopian Scape” et “Fertile Green” commence à faire de sérieux ravages dans les rangs de la Valley, et le set n’en est qu’à la moitié. La suite toujours aussi furieuse se fait plus lourde encore, la voix de Matt gagne en intensité et explose en furie sur “Blood of Zion” ainsi que sur le classique et énervé “Fury whip”.
MASTODON
Alors que nous descendons le fleuve des fans quittant le set d’Offsping, nous sommes cueillis par le glamour de Mastodon. Car oui le groupe n’attaque pas par son côté le plus poutrassier. Cependant, chassez le naturel il revient au galop : un titre suffit et on embraye “Aqua Dementia” puis c’est l’avalanche pour un parterre de fans pourtant clairsemés qui défend son groupe à grands jetés de gobelets dans la fosse. La batterie avec une déco de grosse caisse représentant un caniche est du plus bel effet, bien que ne cadrant pas avec l’ambiance. Puis c’est “Teardrinker”, ça joue hard rock comme à la belle époque. On trouve dans le set de belles méoldies lorsque le chant revient au batteur. Les morceaux les plus musclés ne sont pas en reste et le set se conclue sur le classique “Blood and Thunder” où le guitariste en slam dans la foule poursuit son jeu coûte que coûte.
BARONESS
On rentre tout de suite dans le show Baroness avec “Take my Breath Away”, une prise de scène directe et massive qui conquit en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire la tente The Valley débordante. Les interludes sont prenants et ne font qu’entériner la classe et la maîtrise du quatuor de Savannah. Les classiques s’enchaînent avec grande classe (“March to the Sea”,…) en alternant avec des morceaux plus récents. On passe par de l’émotion avec un rappel de la pandémie qui a coupé le groupe de son support principal, la scène, et le public, qui lui rend plus que facilement tout l’amour que l’on a pour eux – illustré par un émouvant “Chlorine and Wine”. Après un show classique et encore un magnifique mot pour le festival et l’évolution de Baroness à travers les années, le set de termine sur “Isak” avec un public tout en adoration reprenant par le chant le solo – une véritable communion !
ELECTRIC WIZARD
Ah la belle rouge, oh la belle rouge ! Moui bon, le rouge c’est la couleur du sang et pas que des indiens, et du coup il est légitime que le Wizard en soit totalement vêtu (on parle des spots light là). Bien que la soirée touche à sa fin avec un set débutant à minuit, ils auront répondu présents, les petits amateurs de meurtre mis en musique. Un son qui enveloppe l’assistance et la redondance des boucles qui l’hypnotise – si l’on excepte le monochrome, l’ambiance est parfaite. “Black Mass” intervient comme une hache inlassable sur un tronc. La gratte donne tout de même l’impression de partir en couille lors des soli mais la projection psychédélique (vieux films de bikers prônant l’amour libre et lysergique) laisse oublier les musiciens… jusqu’à “Funeralopolis”.
Il est l’heure de rentrer au camping pour écouter le hululement de ce prêche dans les tentes voisines…
[A SUIVRE…]
Rédacteurs : Alexandre Bille & Sidney Résurrection
(Photos : Sidney)
Après un sommeil réparateur et une escapade touristique au centre ville, nous convergeâmes sur le coup des 16:30 au Backstage à fond pour cette deuxième journée pleine de promesses malgré son vernis un peu underground pour certaines personnes avec qui nous avons échangé avant le début de ce jour 2.
MOUNT HUSH
Tout comme la veille c’est dans la petite Sound Stage que les choses débutent avec le quatuor germain et son batteur semblant débarquer direct d’un charter en provenance des îles. C’est devant un public raisonnable qu’une projection a été lancée pour un départ de show dans l’obscurité, alors que le soleil baignait la Bavière et ses habitants sortis avec leurs habits du week-end (culotte en cuir, chapeau et chemise pour les mecs et robe à carreaux pour les nanas ; nous tenons à préciser que ce style ne constitue pas une exclusivité pour les anciens, puisque des milléniaux se baladent ainsi le samedi). Un show assez lancinant a été déployé avec une rythmique aux petits oignons y compris sur « The Spell » dont l’intro en live a un vague air de famille avec « A Song for the Dead » commis jadis par QOTSA quand ce groupe était encore fréquentable par notre scène. En maintenant le lien avec son public dans sa langue, le groupe a totalement honoré son contrat et placé cette journée sous les meilleurs auspices.
HUMULUS
Premier groupe à fouler la main stage aujourd’hui, Humulus a ainsi le privilège de commencer son set devant une fosse… complètement vide. Les musiciens ne sont logiquement pas super enjoués de ce constat, même si les premiers accords font rentrer dans la salle les quelques festivaliers qui profitaient du beau soleil qui baigne le biergarten (les autres profitant des derniers instants du set de Mount Hush, qui est en train de terminer sur la petite scène). Le public renfloue un peu la fosse, petit à petit au fil des premiers morceaux proposés par les italiens. Nos trois transalpins restent toutefois un peu en retrait en terme d’énergie, comme perdus sur cette grande scène. Est-ce ce début de set un peu étrange qui a plombé leur dynamique ? Même s’il gagne progressivement en aisance, le groupe n’arrive pourtant jamais à passer la seconde vitesse, et leur set, pas raté pour autant, ne restera pas dans les annales.
THE WELL
“Nous sommes The Well, nous venons du Texas” annonce tout de go le trio américain, souriant et manifestement prêt à en découdre : c’est avec une belle énergie et un enthousiasme contagieux que le groupe engage son set (le contraste avec l’entame de Humulus est marquant). Toujours est-il que le public de la petite scène accueille les premiers riffs du trio d’Austin sous une vague de headbanging et de sourires. Musicalement, The Well n’a plus grand chose à prouver, et son set du jour propose une nouvelle fois une belle démonstration de leur savoir faire : habile mélange de riffs purement sabbathiens et de groove texan pur jus, leur musique conquiert en un tour de main une assistance dense, qui ondule au rythme des chansons. Au milieu d’une impeccable set list de chaudes pépites ayant déjà fait leurs preuves sur la route (“This is how the world ends”, “Mortal Bones”…), le groupe propose un titre inédit (spoiler : il est dans la même veine…) pour le plus grand plaisir d’un public qui fait preuve d’un bel enthousiasme. Ian et Lisa se partagent le chant et occupent la scène chacun avec leur personnalité et énergie propre. Une superbe démonstration et (encore) un set réussi à mettre à l’actif de ce trio qui n’a pas fini de nous ravir.
SAMAVAYO
La Liberation Stage accueille à nouveau un représentant de la scène stoner allemande qui débute son show avec à peine du retard : bel effort les gars ! La triplette a déployé son set avec le soutien d’un lightshow très robuste. Nous leur décernons une mention spéciale pour le son de leur prestation car tel ne fut pas toujours le cas sur cette grande scène durant le week-end malheureusement. Échangeant en allemand avec son public, Samavayo a spécialement gagné du galon en déployant « Prophecy » issu de son dernier né Payan sorti il y a quelques mois seulement (en mars quand ça repart).
THE MACHINE
Retour sur la “petite” scène, avec encore un trio, batave cette fois, mais pas moins intéressant que ses prédécesseurs. Rappelant une approche très “Colour Haze” dans l’esprit, le trio s’extirpe de son soundcheck sans esbroufe, introduisant son set via un embryon de jam et une montée en tension qui ne tarde pas à envouter tout le public. Pas pour autant dans l’ombre de leurs plus expérimentés collègues allemands, The Machine larde ses jams de passages plus puissants, leurs gros riffs laissant néanmoins toute leur place à de longues séquences de lead toujours sous contrôle. David Eering mène clairement les débats, bidouillant presque en continu sa guitare et son pedal board, toujours en maîtrise, virtuose dès qu’il s’agit d’agrémenter ses riffs plombés de soli efficaces. Le public bien dense n’en perd pas une goutte et ondule en symbiose, entre headbang et fluctuations incontrôlables dans les rangs. Le son puissant (malgré une basse un peu trop chargée) vient servir ce set qui fera partie de la (déjà longue) liste des tous meilleurs du week-end.
MY SLEEPING KARMA
Ayant rencontré quelques aléas sur la route, Monkey3 arrivera en retard, et il est donc décidé de permuter leur set avec celui de My Sleeping Karma, initialement prévu un peu plus tard. Deuxième concert du week-end pour Matte Vandeven, par ailleurs bassiste de The Great Escape qui a ouvert le fest la veille. Un homme bien occupé ce week-end puisqu’il est aussi le grand ordonnateur de Sound of Liberation, dont nous fêtons présentement l’anniversaire. Le public n’en a cure, et se presse en masse dans la grande salle principale pour assister à, il le sait déjà, ce qui sera probablement l’un des événements du week-end. Les quatre allemands, pour rappel, reviennent de loin, ces dernières années ayant vu l’un des leurs victime d’une lourde maladie, dont il s’est heureusement rétabli. Les diverses embrassades et autres célébrations entre les quatre amis sur scène au fil du concert démontrent le fort lien qui unit les musiciens, un lien qui, on le sait, transcende chacune de leurs prestations. Celle de ce soir n’y fait pas exception : porté par une mise en son impeccable qui vient emplir la vaste salle de concert et embarquer la foule, la musique du quatuor envoûte l’auditoire pendant une grosse heure, qui voit défiler les classiques indémodables du groupe (quelle entrée en matière avec le doublon “Brahama” / “Prithvi” !) et même de l’inédit avec “Prema” (premier extrait du prochain album déjà diffusé par le groupe… qui passe très bien l’épreuve du live). Le set évolue avec ses hausses de tension et ses accalmies, avec en guise de temps fort l’intemporel “Ephedra”, entre autres. Les musiciens jouent avec un grand sourire aux lèvres et ne sont pas avares en énergie à destination du public, qui le lui rend bien. Comme prévu, un grand moment.
BELZEBONG
La journée est loin d’être finie, mais malgré quelques belles machines à riffs, on pourrait presque noter un léger déficit en gras. Rassurons-nous, ça ne va pas durer : Belzebong se pose sur la petite scène et très vite leur gros doom glaireux d’école vient emplir chaque recoin de la salle. En quelques minutes, les centaines de têtes tassées dans l’obscure salle de concert viennent répondre au glorieux headbang perpétuel pratiqué par les deux guitaristes et le bassiste, dans ce qui devient très rapidement une sorte d’orgie de cheveux, une harmonie fusionnelle entre la scène et le pit à la sauce headbang. L’efficacité du doom qualitatif des polonais n’a plus à faire ses preuves, et a déjà fait trembler bon nombre de murs de salles de concert sur le vieux continent – et aujourd’hui ceux de Munich s’y prêtent volontiers. Lorsqu’un de ses guitaristes rencontre un petit problème technique (prétexte ?), n’importe quel autre groupe aurait tenté de distraire le public en blaguant ou en improvisant un petit jam innocent pour patienter, le temps de trouver un jack de substitution. Nos quatre gaillards, dont l’amour de la fumette est bien connu, préfèrent évidemment dégainer et faire tourner un gros joint, qui finira sa courte vie dans les premiers rangs, tandis que les zicos repartent à l’assaut à grands coups de riffs. Classique, en touts points.
MONKEY 3
Si vous avez bien suivi : nous retrouvons le très sympathique quatuor helvétique à l’heure initialement prévue pour My Sleeping Karma sur la Liberation Stage, mais avec le temps de jeu initialement prévu (faut pas déconner non plus). Enfin “à l’heure” est un bien grand mot puisque le running order de la journée se retrouve totalement en vrac et qu’il est nécessaire de parcourir les 50 mètres – à la louche – entre les deux salles pour savoir ce qui se passe sur scène. La précision helvétique a été mise à mal par la mécanique : deux changements de véhicules ont été nécessaires à nos potes pour rejoindre Munich alors qu’ils étaient partis à l’heure (ils tiennent à votre disposition un comparatif complet des trois modèles utilisés).
Pas franchement impartiaux quand il s’agit de ce groupe que nous chérissons, c’est avec un peu d’appréhension que nous avons assisté à leur show sachant que leur guitariste rétabli du poignet n’avait repris sa guitare en main que 3 semaines plus tôt. Au final aucun accroc lors de cette prestation qui s’avéra d’excellente facture. Malgré le manque de pratique ces derniers temps, les Suisses ont livré un show magistral (avec de nombreux membres des autres formations du jour dans le public pour y assister) comme à l’accoutumé ou presque. Ou presque car ils ont balancé le magique « Icarus » pour la première fois en festoche et c’est une énorme baffe psychédélique qui a été assénée aux veinards présents dans la place. Putain que c’était bon !
SLOMOSA
Avec sous le bras un premier album remarquable (mais trop peu reconnu), les jeunes norvégiens de Slomosa ne ratent pas une occasion de fouler les scènes européennes. Avec un set calé juste avant 1000Mods qui vient clôturer la main stage, le jeune quatuor se retrouve l’air de rien bombardé en quelque sorte headliner de la plus petite scène ! Un statut qui ne semble pas l’impressionner outre mesure, les jeunes musiciens prenant place sans cérémonial sur la scène pour une intro instrumentale qui donne le ton de leur set : gros son, interprétation sérieuse et carrée, et du groove à revendre. Même si son frontman (guitariste et chanteur) Benjamin focalise de fait l’attention, ses collègues ne déméritent pas et proposent une interprétation énergique, chacun dans son registre. Chaque titre est accueilli avec un peu plus d’enthousiasme par un public connaisseur et conquis, dans des registres plutôt énergiques ou plus nonchalants (superbe version du chaloupé mais nerveux “Estonia”). Est-ce le fruit d’une pression qui diminue ou bien de cet accueil dithyrambique, toujours est-il que les sourires sur scène se font de plus en plus présents, concomitamment avec l’arrivée de la la salve des plus gros “tubes” du groupe (l’enchaînement “There is nothing new under the sun” / “Kevin”) opportunément concentrés sur la fin du set. Un des meilleurs sets du week-end (encore un !).
1000MODS
Malgré l’accueil mitigé reçu par leur dernier album, s’il est un domaine où 1000mods ne fait pas débat, c’est bien dans le registre live. Avec l’annulation de Fu Manchu, les grecs se retrouvent mécaniquement bombardés têtes d’affiche de la journée. Ce qui en aurait inhibé plus d’un ne semble pas handicaper le moins du monde le jeune quatuor, qui monte sur les planches avec l’assurance propre aux plus expérimentés groupes live du circuit – ce qu’ils sont devenus, sans l’ombre d’un doute. La machine 1000Mods se met doucement en marche, montant en pression sur leur vieux standard groovy “Road to Burn”, pour se retrouver très vite à plein régime (enchaînant notamment avec le punchy “Pearl”, réhabilitant avec force une partie de leur décriée dernière production). Et à partir de là, et pour l’heure et demie environ que durera leur set, c’est carton sur carton : en contrôle, le groupe a fignolé sa set list pour enchaîner les classiques tout en aménageant une place judicieuse aux meilleurs titres de son dernier LP, mêlant les mid-tempo groovy dont il a le secret aux morceaux plus nerveux – mention spéciale au dévastateur enchaînement “Loose” / “Low”. Une interprétation à chaque fois sans faille, laissant aussi sa part aux aménagements, étirements de certains titres, introduction de séquences jams pour mieux tenir le public sous pression… Un public qui ne s’y trompe pas, et qui prend un pied énorme : slams et stage diving font plusieurs apparitions sur la seconde moitié du set, dans une ambiance on ne peut plus festive. Dans cet état de forme, 1000Mods est inattaquable, et se sont largement montré à la hauteur de l’événement du week-end, dans une célébration toute en énergie, en décibels et en fuzz. Fu Man-qui ?
24/7 DIVA HEAVEN
Le trio féminin de Berlin constituait la bizarrerie du festival question registre musical, et c’est devant une foule compacte que le dernier concert du festival sera déployé avec un retard frisant le scandale pour les personnes âgées que nous sommes devenues. 1000Mods avaient terminé leur prestation depuis un énorme moment quand enfin les lumières se sont éteintes dans la salle baptisée Sound Stage le temps d’un week-end. C’est aussi devant la plupart des musiciens présents sur scène durant la journée que les membres du groupe sont arrivées à tour de rôle (batterie, basse puis guitare) pour envoyer le premier morceau. La discographie du groupe entre punk daté, Riot grrrl engagé, grunge, garage et rock est congrue, avec un long format et un court, mais leur présence scénique dans les fêtes stoner est régulière. Avec un capital sympathie au top et leur frontwoman charismatique, Kat, le groupe a maintenu éveillé le public déjà chauffé à blanc par le groupe précédent en envoyant sa sauce très accessible et fort propice aux expressions gestuelles les plus diverses.
C’est avec des étoiles dans les mirettes que nous avons regagné notre piaule pour regarder l’intérieur de nos paupières quelques heures avant de regagner les manoirs que nous nous sommes payés avec le flouze de malade que nous avons avec ce site. Une très belle fête d’anniversaire pour Sound Of Liberation que nous ne remercierons jamais assez d’avoir agité notre scène avant qu’elle ne connaisse l’essor qu’elle connait actuellement.
Chris & Laurent
(Photos : Laurent)
Initialement organisé pour prendre place à l’été 2020 afin de fêter dignement les 15 printemps de la sympathique structure Sound Of Liberation, puis agendé il y a un an pour les 16 ans à cause de ce que vous savez, nous nous retrouvons finalement dans la capitale de la Bavière pour les 17 piges de SOL en 2022.
C’est dans le mythique Backstage, en périphérie de la cité, que la grosse fête se déploiera. Le cadre de ce festival fleure bon l’héritage des centres autonomes des années 80, et ses travées arborées abritent salles de concerts, foodtrucks (malheureusement pas tous actifs durant ces deux jours de réjouissances), bars, biergartens, boîtes, etc. Réputée pour ses binouzes et son équipe de foot, Munich recevra durant ces deux jours une palanquée de groupes qui enverront le gros bois, débutant à l’heure du goûter ou de l’apéro (en fonction de votre horloge interne).
Question affiches, les organisateurs ont déployé les gros moyens pour remplacer Fu Manchu pourtant annoncé en grande pompe depuis que l’événement communique (2 ans en gros). Le quatuor US ayant finalement annulé au fil de l’eau toutes ses dates européennes ou presque, c’est une dernière salve de quatre groupes qui ont été annoncés en last minute pour compenser l’absence des californiens.
THE GREAT ESCAPE
Parmi la foison de groupes actifs sur la fin de la première vague du stoner européen (fin des années 90 / début des annes 2000), The Great Escape n’est pas celui qui aura rencontré la plus grande notoriété. Sa discographie pourtant ne manquait pas d’intérêt, mais c’est en se transmutant sous la forme de My Sleeping Karma (avec la même section rythmique) que le groupe a commencé à gagner le succès que l’on connaît aujourd’hui. Le guitariste Uwe a récemment reconnecté avec ses vieux copains pour relancer le groupe, et, après quelques répétitions, les voici revenir aux affaires avec leur première apparition sur les planches – sous nos yeux, là, maintenant. Les sourires et les bonnes vibes sont largement présents, de même que le public, déjà assez dense dans la “petite” salle du festival, pour le lancement de cette journée de fête. Le groupe est bien en place malgré les années passées (plus de 15 ans après leur dernier album !), fluide et efficace. Malgré des albums proposant des choses plus variées, la set list du jour repose sur une assise franchement stoner en mode old school, ce qui ravit autant nos tympans que l’audience du jour. Une excellente entrée en matière.
VILLAGERS OF IOANNINA CITY
C’est à 18 heures que les choses moins obscures débutent sur la Liberation Stage qui sera la “grande salle” du festoche. Sise au centre du complexe, cette salle organisée tel un espace voué à accueillir des compétitions sportives de faible envergure avec ses gradins s’avère des plus propices pour voir les groupes et circuler grâce à ses larges travées. Les bars en fond de salle avec leurs mange-debouts et le merch côté cour en font un endroit tout à fait agréable pour mater les formations.
Revenons aux ambassadeurs d’Epire qui ont emmené un public honorable dans leur voyage cosmique et ethnique. Visuellement, leur prestation tient pour le moins la route et accompagne le spectateur dans le trip proposé par les Grecs, placés en arc-de-cercle sur le devant de la scène, avec leur batteur à gauche bien visible pour ceux qui suivaient au parterre. Les spectateurs en gradin bénéficient pour leur part d’une vue presque en mode hélicoptère qui apporte un plus pour certains mélomanes intéressés par des points de vue peu conventionnels. L’enchaînement de plans à la cornemuse, voire à la clarinette, s’avère au final plus qu’un élément de bête de foire puisque parfaitement inséré aux compos de ce combo ethnico-psychédélique qui nous en a mis plein les mirettes.
DVNE
Retour dans la salle obscure baptisée Sound Stage pour ces deux jours. Il s’agit d’une salle de petite taille tout en longueur avec un dénivelé sur le fond permettant aux personnes de petite taille de voir un peu le bordel qui se déploie scéniquement et à ceux qui ont trop picolé ou qui accusent la fatigue (voire les deux à la fois et nous avons les noms) de se reposer un poil.
Après avoir reçu un groupe vintage, cette scène accueille des Britanniques qui ne se sont pas déplacés pour enfiler des perles. Après un démarrage bien à la bourre – le premier, mais pas le dernier du festival – Dvne calme tout le monde en attaquant dans leur registre couillu ! Ceux qui piaffaient d’impatience ont la banane : le set est impeccable. Ça bastonne à la guitare et au chant sur les deux flancs de la scène, épaulés par un bassiste charismatique, et dépourvu de micro (mais pas de pilosité), au centre, tandis que l’homme bidouillant les machines se cache dans la pénombre en fond de scène. On a carrément changé de registre et les lourds de l’assistance se délectent des vocaux hurlés sur fond de grattes distordues. Il faut pourtant reconnaître à la bande d’Édimbourg (avec un français dans le lot) un sacré talent quand ils abordent les parties moins rentre-dedans de leur set durant lesquelles le travail de l’homme au clavier se fait très présent alors que se déploient des vocaux plus éthérés. Un gros coup de cœur pour cette prestation aussi excellente qu’inattendue.
ELDER
On n’est même pas à la moitié de la journée, et déjà le public est bouillant, manifestement plus qu’enthousiaste à la perspective d’assister au set des germano-américains. Tassé dans la fosse de la main stage, il répond présent dès les premières notes d’un somptueux “Compendium”, valeur sûre dont l’interprétation est sans faille (évidemment, on n’en attendait pas moins) enchaîné au dévastateur “Dead Roots Steering”; à partir de là, et pour les 50 minutes suivantes, le public mangera dans la main du quatuor. Impeccable dans sa maîtrise instrumentale et scénique, le groupe apparaît solide et inspiré, et fait un carton plein sur sa set list, avec une poignée de classiques (cf. plus haut, mais aussi “Blind”) et en y injectant l’atmosphérique “Halcyon” issu de sa dernière galette. Le son de la main stage est plus que correct (le groupe a fait durer le soundcheck – ce phénomène fut d’ailleurs le fil rouge du week-end…), condition nécessaire pour apprécier la prestation du combo, qui apparaît énergique et à l’aise (belle perf au regard du style musical pratiqué). Une démonstration.
TOUNDRA
Les vétérans madrilènes ont la lourde tâche de succéder à – et d’interférer un peu avec le set de – Elder en ayant le potentiel de toucher un public presque similaire. Actifs depuis 15 piges, ces vieux briscards prennent leur tâche avec le sérieux et la sérénité qu’apportent les années en débutant par un « Cobra » de grande classe dans l’esprit des premières compositions concises de Monkey3. Les Ibères sont rudes à Munich et ils enchaînent leurs brûlots les uns après les autres, n’interagissant avec le public qu’avec leur musique et leurs quelques cris sans micro (allant à l’essentiel, ils ne se sont même pas donné la peine d’installer un pied de micro). L’avantage pour les rares photographes dans la place sera d’avoir un champ totalement dégagé quand ils entameront des pas de danse en face-à-face à la manière de My Sleeping Karma. Le show cosmique et sacrément bandant des Espagnols verra s’enquiller principalement des titres de leurs albums III et Vortex durant les 50 minutes de jeu qui leurs étaient accordées.
HIGH ON FIRE
Le trio américain monte sur les planches de la main stage sous une nuée de poings rageurs tendus vers le ciel depuis la fosse ; manifestement ils étaient attendus. Il faut dire que la tendance musicale de cette journée est un peu moins “nerveuse”, et la perspective de s’énergiser un peu dans le pit semble faire des émules. Matt Pike et Jeff Matz prennent chacun place d’un côté de la scène (accompagnés de Coady Willis derrière les futs, batteur déjà vu chez les Melvins ou les Murder City Devils) et décochent les premiers accords saturés de “Turk” pour donner le ton de l’heure qui vient. Un déferlement de missiles sol-sol est lancé à destination d’un public très consentant, labourant les oreilles avec une saturation poussée dans ses retranchements. Une saturation qui tourne même un peu trop souvent à la bouillie sonore (le groupe est probablement venu avec son propre ingé son, et ne connaît pas bien la salle) d’où émergent occasionnellement les riffs destructeurs des plus dévastateurs brulots du trio : quand Pike et sa bande enchaînent “Fertile Green”, “Rumors of War” et “Baghdad” par exemple, l’efficacité est au rendez-vous. La mécanique High on Fire est bien huilée, chacun connaît son job, pour un résultat qui, sur les premiers rangs transformés en mosh pit, s’apparente à une arme de destruction massive. Et même si on n’aurait pas craché sur un petit “Carcosa”, ce petit “Snakes for the Divine” en conclusion, même en mode charpie sonore, finit parfaitement l’opération. Le set s’avère d’une belle efficacité, même si un peu monotone dans son exécution (une belle machine bien huilée).
UFOMAMMUT
C’est avec « Fenice » (extrait de leur nouvel album du même nom) que le trio transalpin a attaqué son set sur la petite scène. La grandiloquence de leurs shows habituels passant à la trappe, c’est un groupe concentré sur son son qui a clôturé la journée sur la Sound Stage devant un public acquis dès leur intro presque interminable. Vos envoyés sur place n’ayant pas encore vu in vivo la nouvelle articulation des Transalpins avec leur batteur tout neuf, ils constateront au terme de ce concert que les choses n’ont pas franchement changé : Ufomammut fait du Ufomammut et le fait à merveille tout comme d’hab même, avec l’omniprésence de lights rouges rendant le côté visuel peu séduisant, mais laissant à ce qui restait des cerveaux la capacité de se concentrer sur le son de ces Italiens aguerris scéniquement. Ils axeront leur set essentiellement sur leur nouvel album – ce qui est probablement logique pour leur nouveau batteur qui n’a jamais interprété sur disque leur ancien répertoire – à la grande satisfaction du public présent, qui le fait bien savoir.
COLOUR HAZE
Apanage des derniers groupes de la journée, le soundcheck est sans pression (aucun groupe n’attend derrière). On a donc tout le loisir de bien prendre la mesure de notre fatigue accablante pendant que l’on écoute longuement les musiciens répondre aux molles consignes des ingé son. La nuit est bien entamée quand Stefan et ses sbires engagent enfin leur set, de manière assez traditionnelle, via un jam tout en progression amenant petit à petit à quelque chose de plus structuré. Le groupe local de l’étape (il semble qu’aucun événement significatif de la planète stoner ne passe par Munich sans que Colour Haze n’y prenne part !) évolue devant un public conquis d’avance, semble-t-il… ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils font n’importe quoi : musicalement, les quatre sbires sont en pure symbiose, et pris individuellement, c’est du solide. Même si le grand ordonnateur reste Stefan Koglek, ses trois comparses viennent apporter un véritable relief à ce qui s’apparente, pendant presque deux heures, à une longue jam en mode “montagnes russes”, sans véritable temps mort – hormis les quelques secondes de transition parfois propices à des torrents d’applaudissements ravis. Colour Haze, c’est toujours une valeur sûre pour clôturer une fin de journée un peu dense…
Il est grand temps de rejoindre nos pénates afin de recharger les batteries de nos vieilles carcasses rouillées et celles de nos divers accessoires polluants ainsi que de manger la moindre, car le seul bémol de cette première journée réside dans l’unique foodtruck présent sur le fest dont la queue aux heures raisonnables explosait la demi-heure d’attente, rendant impossible de voir toutes les fanfares présentes avec les chevauchement entre les deux scènes. Et puis on était à Munich pour le son et pas pour la bouffe, sinon on serait allé ailleurs.
[A SUIVRE…]
Chris & Laurent
(Photos : Laurent)
C’est déjà le dernier jour du Desertfest Berlin, cette édition 2022 nous aura laissé sur les rotules. Après un samedi épique il est temps de remettre les crampons pour venir savourer les quelques tartines qui restent et croyez nous au vu du running order on ne va pas avoir de quoi chômer encore une fois!
SÂVER
Post metal ou post hard core, en Norvège, le post on a tout à y gagner. Ce groupe qui branle gentiment du manche et s’essaye aux atmosphères mystiques et parfois étranges sur album file droit dans le jus de lardons lorsqu’il restitue ses compos. Sa musique affutée comme une tronçonneuse et lourde comme un semi remorque fleure bon la graisse et le riff agressif. Les amateurs de bagarre du fest sont tous là et ils valident la tartine de saindoux. La basse pourrait tout écraser mais avec une guitare accordée aussi bas le jeu des deux instruments rivalise de vibrations. Le chant hurlé perce le rideau de gras pour venir électriser la foule qui ressortira du pit abasourdie mais ravie d’avoir pu en croquer sévère.
SLOMOSA
Le Desertfest a dû faire un charter depuis la Norvège – ce coup-ci c’est Slomosa qui vient livrer son groove enjaillant. Sa coolitude lui vaut d’être plébiscité partout où il passe et le Desertfest n’y fait pas exception. Une odeur de brocoli flotte sur la plaine. La section rythmique plante ses pieux à grands coups de maillets, c’est un pur bonheur que de pouvoir écouter gueuler “Kevin”. Et si le groupe chante “There Is Nothing New Under The Sun” ce n’est que partiellement vrai puisqu’il en profitent pour glisser dans leur set quelques nouveautés. Hypnotisés que nous sommes nous oublions presque de regarder le public et quand c’est le cas, outrage votre honneur ! La salle n’est pas pleine ! Pourtant quel transport ! Quel sens du riff. Slomosa est décidément le groupe sur lequel il faudra compter dans les années à venir!
KALEIDOBOLT
Déjà vu a Nantes pas plus tard qu’en début de semaine, Kaleidobolt nous avait laissé un goût de trop peu, un goût de pas assez dans le set plus que dans sa durée. A présent nous savons que tout était écrit, ils ont tout manigancé pour se retrouver à Berlin en dépannage de Slift qui n’a pu venir. Les bougres se réservaient pour l’assemblée Berlinoise ! Voilà, là ils sont de retour, leur set déborde d’énergie, ça renverse tout et ça part dans tous les sens, on retrouve la musique et la force qui font leur succès en live et c’est parfait ! Attentions âmes sensibles s’abstenir, leur musique psychédélique sous acide part dans tous les sens mais visiblement le public y était préparé.
STÖNER
Deux idoles du stoner rock et un batteur compagnon de route de longue date, voilà de quoi échauffer la salle. Certes, mais est-ce suffisant d’être les idoles du cool et de donner tout ce qui reste dans la bataille ? Non ! Le set de cet après midi le prouve. La déficience du mix (une fois de plus) décourage même certains des plus fanatiques. Un set énergique, une attitude hautement rock’n’roll, évidemment on y a eu le droit, mais comment apprécier ce que l’on n’entend pas ? Fort heureusement des corrections interviennent en cours de set, remettant le train sur les rails ou sur le nuage d’herbe à chat, c’est selon. La dernière plaque de Stöner est a l’honneur et malgré cela ce n’est pas “Strawberry Creek” malgré son cool qui va emporter tous les suffrages, vous ne vous en doutiez pas ? Bien évidement, ce sont “Green Machine” et “Gardenia” qui renversent la salle, Kyuss revival !
PIGS PIGS PIGS PIGS PIGS PIGS PIGS
Ces petits cochons là n’ont rien à faire chez Walt Disney, Pigsx7 sont amateurs de sale et de lourd, les gravos de Newcastle ne prennent pas le parti de la finesse. Ils roulent le public dans la fange noisey stoner doom la plus crasse. Le chanteur encore plus que ses acolytes est déchainé. A peine monté sur scène il commence sa gigue façon baston de pit pour coreux sous speed. Le public se régale. On détecte ça et là des atmosphères qui voudraient être légères mais immédiatement englouties par la folie massive du set. La boue coule des esgourdes du public qui ouvre grand le bec pour recevoir les sonorités folles des cochonnets. Rah quelle claque!
UFOMAMMUT
Le groupe qui se définit comme power trio et que certains reconnaissent comme inventeur du sludge psychédélique entre en scène selon sa tradition, sous des lumières rouges qui raviront les plus esthètes d’entre nous et qui s’étaient déjà gobergés à la simple vue de leurs amplis verts, quitte à rater la fin du set précédent. Vu que le public restant vient de prendre Pigsx7 dans les chicots, le set ultra lourd du mastodonte du jour ne laissera qu’une place bien nettoyée où le public ravi semble totalement hébété. Il faut dire que c’est a ce moment là que les effets de spatialisation prennent tout leur sens, lorsque l’on frôle le drone avec des notes tenues longtemps et envoyée loin en orbite. Encore une belle volée de petit bois pour ce dernier jour de festoche!
ROTOR
Depuis le temps que j’attendais de voir les as du prog allemand… Me voilà servi, mais le set ne sera-t-il pas fadasse après les deux pavés velus que l’on vient de se prendre ? Et bien que nenni, c’est beau et ça galvanise. Le monde de Rotor est à la foi lourd et aérien. Le public se meut au rythme de la batterie minimaliste et des effets guitaristiques du groupe. On trouve ici des sons venus de la country et des basses continues du post-metal. A cela s’ajoute le jeu syncopé du batteur, c’est un régal de les voir jouer ensemble. Pour ceux qui ont pu graviter autour d’eux, ils ont sans doute ressenti cette impression d’assister à un set en studio. Les quatre musiciens faisant parfois fi du public pour se tourner uniquement les uns vers les autres. Ne nous mentons pas, c’était simplement émouvant, un des meilleurs sets du week-end selon moi.
ELDER
On a pu croiser dans la foule ici et là les gars de Elder depuis le début du festival, normal ils sont à domicile. Autant dire qu’ils étaient chauds pour venir et ce n’était pas dû qu’à leur devoir de prestation scénique. Ils attaquent très fort avec une version de “Compendium” sans compromis. A en voir la salle noire de monde il n y a pas beaucoup de festivaliers qui auraient accepté de manquer ça. Il semble que ce soit sur ce set que la sono se cale le mieux, le son revient en boucle dans la salle. Tout n’est qu’écho et cela sied merveilleusement bien aux mélodies d'”In Procession”. J’admets que la voix de Di Salvo me fait décrocher du groupe, en particulier sur un titre comme “Blind”, mais puisque le set dure 1h30 comme pour tous les headliners, ne soyons pas bégueules et restons jusqu’au bout. Et il aurait été dommage de se priver de “Legend” et “Halcyon” dernier titre qui fait un tabac en clôture de set, il n’aurait pas pu en être autrement.
BARONESS
Ha mes bons amis, qu’y a t-il de mieux que de se quitter sur un sourire ? Car oui il est déjà l’heure d’en finir avec cette édition 2022. Mais avant toute chose, parlons de Baroness qui a la charge de fermer la marche. Le groupe a moult supporters dans la salle qui a fini par se remplir totalement. Les américains n’auront de cesse durant tout le set de le rappeler, la période COVID à été une avanie, le public leur a manqué, il sont ravis d’être parmi nous ce soir. Cela tombe bien car nous aussi, tant de par la réputation du groupe que pour ce qui se déroule devant nous. Baroness fait le dancing, il y a du heavy et des kicks de batteries sorties de discothèques dans leur set, voilà de quoi danser et se mettre en joie. Les fans se font entendre dans la foule et il y a fort à parier qu’il a parmi eux beaucoup d’allemands. Après tout l’Allemagne a donné naissance à Helloween et Blind Gardian ainsi qu’a Scorpions, les hymnes grandiloquents ça les connait et c’est justement ce que Baroness met dans sa musique, de la grandiloquence en plus du festif et du quasi pop quand il s’agit de “Tourniquet”. A entendre s’égrainer les must, “Take My Bones Away”, “Horse Called Golgotha” et autres “If I Have To Wake Up” un sourire béat illumine la face des amateurs du groupe et c’est tout à fait cela que l’on souhaitait pour ce Desertfest qui se conclut sur “Isak”.
Voilà encore une édition qui se termine, et quelle édition ! Elle s’était faite attendre, mais on repart de Berlin la tête pleine de bons moments et les oreilles bourdonnantes, certes un peu frustrés de se faire pousser dehors comme dans un club lambda, mais toutes les bonnes choses ont une fin, n’est-ce pas ?
Plus qu’un an à attendre avant de retrouver le festival… quoi que attendez, vous faites quoi en octobre ? Il parait que la Belgique voit déjà pousser les cactus…
Rédacteurs : Pauline & Sidney Résurrection
(Photos : Sidney)
Ça sent la fatigue avant même d’avoir commencé aujourd’hui. En ce troisième jour de Deserfest Berlin on se prépare a recevoir une tartine de buches de toute beauté. Une journée qui ne comporte que des groupes dignes des plus belles têtes d’affiches, du classique de chez classique, de la bête de scène, ça va être la bagarre. Du coup on a fait grasse matinée, pratiqué nos exercices d’assouplissement et bourré nos poches de boisson énergisante, c’est parti pour une journée dans le désert.
ENIGMA EXPERIENCE
C’est boubous chinés au marché et pieds nus qu’on commence ce 3ème jour de fest sur la petite scène avec le nouveau groupe hébergeant Mr Dango. Si les sonorités orientales collent avec la tenue des membres du groupe, on est sur un projet très conceptuel. Le public, particulièrement clairsemé (normal pour un 3ème jour de fest), est pour autant assez réceptif. L’instru coule toute seule dans nos oreilles, mais la voix du chanteur aurait le mérite de se coller sur un son plus heavy. Bref, une expérience énigmatique ce concert, on aurait dit du Truckfighters mais qui n’en est pas. Difficile de combattre la présence scénique d’un tel guitariste, mais qui s’en soucie encore?
BLACK RAINBOWS
Comment faire montre d’une quelconque objectivité avec la joyeuse bande d’italiens dont un quart possède à lui seul le plus gros capital de production d’Europe de groupes stoner ? Impossible en ce qui me concerne, la discographie du groupe me submergeant totalement pour quelques raisons inexpliquées. Comme a l’accoutumée, le trio déverse ses bonne vibrations sur un public déjà bien vivant. La voix aiguë de Gabriele Fiori tourne dans l’air grâce à des effets de spacialisation de la sono. Côté setlist ça tape dans toutes les périodes de la carrière de Black Rainbows et ce n’est pas fait pour nous déplaire il y à ce soir du “Hypnotized by The Solenoid”, “The Prophet” “Supernova & Asteroids”et comble de joie, notre trio transalpin sort de ses cartons un nouveau morceau au accents zeppliniens des plus excitants. Si tous les titres sont de son acabit on devrait avoir sous peu une belle plaque entre les oreilles. L’efficacité a un nom, Black Rainbows, et objectivement, ce sont eux qui ont vraiment ouvert le bal aujourd’hui.
VELVET TWO STRIPES
Globalement, si tu kiffes Joan Jett, Velvet Two Stripes c’est pour toi ! Voix cassée, guitares rock et batterie qui tape, un combo gagnant pour les 3 Suissesses et leur batteur. Pur esprit années 80 autant dans le look que dans le son, c’est si bon de se faire remuer le cul par des meufs cool as fuck ! Le public, au départ pas hyper chaud a l’air conquis après 2-3 morceaux bien envoyés, et nous, on est déjà fan !
LOWRIDER
Le groupe est attendu, désiré par son public qui, alors que résonne la première note, accourt (ceci n’est pas une métaphore) depuis l’extérieur de la salle pour se masser en rangs serrés devant la scène. Beaucoup considèrent que c’est le concert à ne pas manquer aujourd’hui. On ne peut que leur donner raison, sensualité et caresse de l’âme, Lowrider réveille également les tripes avec le magistral “Ode to Ganymede”. Tout au long du set la tension ne fait que monter et chose assez peu palpable depuis le début du fest, cette fois ci les crash barrières bougent sévèrement. Il faut dire que le final sur “Pipe Rider” est d’une force incroyable. Les avares enfants bénis du stoner envoient autant qu’ils sont rares en studio et cette fois-ci ils se font accompagner sur scène par un clavier et il m’est avis qu’il ne serait pas impossible de le retrouver sur un album prochain, croisons les doigts!
THE WELL
J’ai toujours perçu The Well comme un groupe à part avec des mélodies et une force presque punk et il m’aura fallu attendre ce set pour percevoir toute la lourdeur doom de ce groupe, comme quoi parfois il y a des évidences qui nous échappent. The Well bottait des culs dans le monde d’avant et sur scène assume la rage du monde d’après, quel pied ! Ça envoie groovy avec des relents doomy old school. Si avant 40ans t’as pas vu the Well sur scène t’as raté ta vie. Le trio nous honore de sa confiance en nous donnant à écouter une nouvelle composition avec chant en choeur en prime. La basse y est lourde comme au jour du sabbath, la voix acide et électrique. Quelle claque toujours et encore et croyez-moi je ne suis pas près de me sortir les boucles lancinantes de “Raven” et “Eyes of a God” de la tête ni aucun de cette foule déchainée qui sautait de partout dans le public.
1000MODS
Encore un concert qu’il ne fallait pas manquer, la programmation du Desertfest nous a gâtés avec ce samedi, rien que ça, 1000 Mods ! Le groupe a mis le feu comme personne avant eux, surfant sur une hype indescriptible ! Ça bouge très très fort dans le public au point de faire trembler l’Arena. Il faut dire qu’en ouvrant avec “Claws” et en ayant un son très acceptable pour cette ancienne usine au fort pouvoir de Reverb, les grecs avaient tout mis de leur coté pour faire un carton plein. Un concert sismique de force 5 sans aucun doute et comment faire autrement avec des titres comme “El Rollito”, “7 Flies” ,”Warped” ou l’inusable et évident “Vidage” ? Un set parfaitement orchestré et ça fait du bien après avoir trouvé que leurs derniers shows vus par nos chroniqueurs n’étaient pas du meilleur niveau coté balance. Les grecs les plus cools de tous les temps sont à nouveau dans la place.
STEAK
RDV à 20h30 sur la petite scène pour le BBQ de l’année. Quelques irréductibles amateurs de barbaque sont là devant Steak, pour se prendre une giclée de sang plein la gueule. Je vais pas vous mentir, le repas ce soir est bien copieux, tant pis pour ceux qui sont vraiment sortis grailler et qui ont loupé ça ! Ça envoie sec devant un public trop épars pour tant de qualité. Ça joue fort et serré sur cette scène presque trop petite pour contenir le quintette. Bref, il y a de quoi faire avec ces gars qui hypnotisent le public lorsqu’ils alternent les duos basse batterie, guitare basse pendant que le chanteur oscille sur place porté par les notes de ses camarades. Cohésion, envie, compos de qualité, rien de moins que cela pour réussir un Steak à la sauce berlinoise.
TRUCKFIGHTERS
Mr Dango est chaud comme la braise, il a eu le temps de s’échauffer et à peine le trio monté sur scène le guitariste fou sort le grand jeu et descend à moitié de scène. On espère d’office que le public est reposé parce que ça va envoyer sec. Malheureusement ce set prend vite une étrange tournure avec un je-ne-sais-quoi de curieux, quelque chose d’inégal. Comme bien souvent avec eux on est pas dans la demi mesure. Mais au premiers rangs le son ne passe pas surtout les voix. Pour autant le groupe ne se rend compte de rien car les retours sont eux nickels et c’est une constante de ce weekend. Poursuivant donc sa route, le camion vient jouer avec la bande de rigolade d’urgence en annonçant un nouveau titre avant d’entamer le classique “Momentum” mais accélérant franchement pour reprendre sa route par la suite et donner au public un vrai nouveau titre. Tous ceux qui ont déjà assisté à un concert de Truckfighters le savent, cela peut devenir explosif à n’importe quel moment et malgré le son les suédois arrivent à soulever le plancher jusqu’au fond de la salle avec leurs bonne ondes sur “Desert Cruiser”. Encore une livraison arrivée à bon port.
ORANGE GOBLIN
Les mecs sont des Party Animals. Avec Orange fuckin’ Goblin c’est wild, ça rigole plus ! Oncle Ben et les darons rockeurs sont dans la place, on les entend jusqu’à l’autre bout de Berlin ! La bagarre oui, dès l’intro sur bande son, “It’s a long way to the Top” d’AC/DC , rien qu’avec ça on sait que les mecs du classico vont clôturer cette journée comme il se doit. Le public hurle à peine le groupe monté sur scène et c’est parti, les “vieux monsieurs” font le rock’n’roll. Les titres s’enchainent et ça bagarre de plus en plus fort. Ben Ward réclame un wall of death et le public s’exécute. Cela n’aura de cesse de bagarrer tout du long du set. “Some You Win Some You Lose” envoie les festivalier se fracasser les uns contre les autres dans un sérieux circle pit d’où s’élève la vapeur des corps en nage. La bagarre oui, mais que d’amour! Impossible de ne pas ressentir la connivence entre le groupe et son public, une vraie bataille d’oreillers en somme.
C’est à présent l’heure pour les épuisés que nous sommes d’aller enfiler nos pyjamas et de brosser nos dents pour être en forme demain. Les plus vaillants eux seront eux restés au Party Boat donnant quelques agapes sous l’égide d’un DJ qui semble-t-il à mis le feu pour une bonne part de la nuit.
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Rédacteurs : Pauline & Sidney Résurrection
(Photos : Sidney)
A peine fourbus de notre précédente journée, nous avons profité de notre matinée dans Berlin pour flaner et prendre le poul de cette merveilleuse capitale européenne, car oui, c’est aussi l’avantage de ce Deserfest qui débute toujours en milieu d’après-midi, laissant aux festivaliers du temps libre pour pouvoir affronter reposés les sets qui vont s’enchainer à une vitesse folle tout au long de l’après-midi et de la soirée.
LOVE MACHINE
Le hippisme ( le truc qui implique des cheveux, pas des chevaux) à l’allemande, c’est le plaisir de transformer une musique passablement psych sur album en un son qui fait vivre le rock avec une voix de crooner un rien désuète. En clair s’il est un groupe pour pécho c’est bien celui-ci. Le relatif anonymat de Love Machine n’en faisait pas une priorité dans notre Running Order, mais fort heureusement nous ne sommes pas passés à coté de ce groupe, une vraie bonne surprise pour ouvrir ce second jour !
DHIDALAH
On attend rarement des artistes japonais en Europe, surtout dans des fest orientés Stoner. Pour autant quand Dhidalah monte sur la grande scène du Desertfest, ils sont carrément à leur place ! Malgré tout, c’est plus dans l’écoute que ça se passe que dans le show, leur flegme ne chauffant pas le public du moment. Tant pis, c’est parfait pour siester au fond de la salle en se laissant porter par le flow. Leur Kraut tout en démonstration guitaristique et nanti d’une notable finesse de jeu ne passe malheureusement pas les premiers rangs, le son devenant dès lors très brouillon. Dommage le set était agréable et assez massif.
TEMPLE FANG
Temple Fang est un groupe de Space rock hollandais avec d’anciens membres de Death Alley. Pour autant le style est bien plus soft que celui de la formation ultra stoner d’origine. Les chansons, dont la durée ne tombe pas en dessous des 18mn sur album, semblent se noyer les uns dans les autres au fil du set. Les parties les plus profondes de ce dernier mêlent une atmosphère de Mars Red Sky et de Hangman’s Chair. Le public présent valide généreusement cette prestation qui l’aura transporté au delà d’espaces et de temps différents.
SPIRIT ADRIFT
D’aucuns te diront que c’est du doom, perso je qualifie ça de heavy metal à tendance classique 80’s. Quoi qu’il en soit, la foule s’est généreusement massée devant les barrières pour accueillir les américains que nos équipes ont chroniqué il y a peu ici même. Le souffle épique de leur musique nous fera-t-elle prendre l’armure et le fléau d’armes pour monter à l’assaut de la plus haute tour du donjon ? Malheureusement une fois de plus des problèmes de son viennent entacher le set et bouder le plaisir de leurs plus ardents défenseurs. Certes non, ce n’est pas absolument inaudible, mais selon que l’on se place plus ou moins en avant dans la salle, on perd nettement en “subtilité” d’écoute. Il faut tout de même honorer leur prestation scénique, true metal…
24/7 DIVA HEAVEN
Est-ce qu’on peut avoir grave du style et envoyer du lourd ? La réponse est oui ! Du rock’n’roll en bottines blanches c’est avec 24/7 Diva Heaven que ça se passe ! Le trio d’Allemandes a la patate et c’est communicatif ! Un rien punk, très grunge et totalement Garage rock, aussi vivant que la ville de Berlin qui les a vu se former. Le groupe conquiert la foule à coup de riffs et d’énergie.
VILLAGERS OF IOANNINA CITY
Les grecs de VIC ont le vent en pou(l)pe, on murmure leur nom sous tous les vents chauds venus de méditerranée. Chiant sur album, chiant en live ? J’avoue ne pas aller très confiant prendre ma place devant la scène… et c’est là que le miracle se produit, ils apportent une touche hypnotique à leur musique à l’aide d’instruments traditionnels atypiques. Le public se laisse porter et en redemande, le set est beau, joué avec puissance, et épique sur sa fin où le groupe fini par donner tout ce qu il a. Un groupe à découvrir en live, avec mes excuses pour n’en avoir pas perçu toute la force jusqu’ici.
DVNE
La frontière du Post metal est franchie par les écossais de Dvne, les riffs doom, la noirceur du désespoir. Ça marche parfois sur les pas d’Isis mais le regard est toujours porté vers le public ou entre musiciens. La collégialité est de mise chez Dvne, ensemble ou rien. La puissance du chant remplit la salle et ne détruit aucun des riffs qui parfois s’ouvrent à la vraie beauté. Si ce groupe encore m’avait laissé de côté sur album ils sont ce soir le second groupe à me rattraper par la manche. Le public lui, en tout cas ne s’y est pas trompé et a tout savouré jusqu’à la dernière note.
YOB
Après d’interminables balances, signe de leur professionnalisme, wham !! Ce son ! Potards sur 12 voire 15, j’ai l’impression de me faire tatouer à nouveau le sternum, ça vibre, ça fait mal et on a hâte que ce soit terminé. Le set commence, sous-accordé au possible, les infra basses détruisent tout sur leur passage. La rumeur raconte que des personnes auraient dû aller chercher leurs intestins aux objets trouvés à la fin du concert. Le set est bon oui, mais le son est loin du compte, pire que ce qu’on a pu entendre jusque là. A trop envoyer, on perd tout, ça sature à l’extrême, faisant naître un monstre nouveau : yO)))b. Le public cependant, même s’il est critique au sortir du set aura quand même salué généreusement la prestation tout le temps qu’elle a duré.
ELECTRIC WIZARD
23h, l’heure de la messe a sonné. Le Wizard débarque sur scène en défonçant tout sur son passage, priez pour nous pauvres pêcheurs. C’est non sans impatience que leur paroisse les attend et les acclame, pendant de longues minutes de larsen faisant vibrer toute la salle. Malgré tout, une légère inquiétude se fait ressentir après le set de Yob qui a fourni un son tellement fort et sale qu’on ne sait plus à quoi s’attendre. Heureusement, les Britanniques n’en sont pas à leur coup d’essai, et nous offrent un son propre en façade bien qu’un peu haut en décibels… mais… car oui il y a un mais… passé la barrière c’est dur à l’oreille et mal calibré, beaucoup utiliseront le qualificatif “crado”.
Sans surprise, les papes du doom font néanmoins le taf et enchaînent avec leurs sermons les plus connus tels que “Black Mass” ou encore “The Chosen Few”. Comme d’habitude, c’est sans chichis ni discours de la part de Jus Oborn, juste du gros son écrasant la foule, qui s’est fortement densifiée pour l’occasion. “Time to Die” annonce le chanteur, et c’est tout à fait ce qui va se passer par la suite. Les têtes se font lourdes au front row comme à l’arrière, échines courbées sous la massiveté de la chose. L’office se termine sur un “Funéralopolis” de 15 minutes qui déchaîne les passions. Le dark clergé n’a qu’à bien se tenir.
C’est une seconde journée massive et poisseuse qui nous laisse rentrer à l’hôtel comme des zombis un rien frustré par le calibrage du son qui n’aura pas toujours été de la fête sans pour autant la gâcher. A demain pour LA journée!
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Rédacteurs : Pauline & Sidney Résurrection
(Photos : Sidney)
L’attente fut interminable, deux années de report pour ce festival si cher à notre cœur, mais ça y est, nous investissons enfin l’Arena Berlin, une salle reconfigurée pour cette année 2022 avec un agencement de scène en L et un espace tout dédié au merch et aux plaisirs de chair. La zone extérieure n’est pas encore bien remplie mais qu’importe elle sera bientôt noire de monde, c’est écrit !
VUG
A peine arrivés donc, et avoir pris de quoi s’hydrater (je parle bien d’eau ici) on file voir Vug qui ouvre le bal de cette cuvée 2022. Pif, paf, pouf, petite claquounette psyché dans la tête, parfaite pour se mettre en jambes ! Voix rauque, son rétro, presque Graveyardesque pour ces jeunes Allemands qui groovent bien comme il faut ! Bref, c’est totalement ma came ! Chose à noter, on retrouve une meuf au keyboard, et je dois le dire, ça fait bien plaisir d’en voir sur scène!
POLYMOON
Pas fan de double pédale et de clavier à la base, je n’avais pas coché Polymoon dans mon Running Order. Mais quitte à être dans le coin, autant aller jeter une oreille en live, n’est-ce pas ? Et il faut dire que Polymoon tient plus de l’expérience auditive que du concert à proprement parler, voir même d’OVNI dans cette programmation ! Garde-robe affûtée pour le quintet, parce que oui, c’est aussi une question de style m’sieur-dames ! Malgré tout le groupe ne réussit pas à conquérir mon p’tit cœur de rockeur, même avec dentelle et fanfreluches, but hey, on ne peut pas tout aimer !
SAMAVAYO
Les prolifiques joueurs de stoner de Samavayo jouent à domicile aujourd’hui et quand on dit Samavayo, globalement on sait à quoi s’attendre : du lourd, du propre et voilà. Et là ça fonctionne de fou, parce que le public est déjà chaud ! La salle s’est remplie des retardataires et le set prend tout de suite forme, gras comme un repas de grand-mère, mais sans chichis. C’est ça qu’on veut, un quintal de basse, assaisonnée de petites cymbales, emballé c’est pesé ! “Y’en a un peu plus, j’vous le mets quand même ?” Des Lights aux top, un son balancé comme il faut et des gars qui se font plaisir en proposant de pousser les potards sur 11 avant de conclure sur “Trenscend Exceed” puis “Rolli” repris en chœur par le public.
LOS BITCHOS
Vibe rétro Groovy + tropicana = Los Bitchos ! Bien qu’égarés dans un festival qui ne ressemble en rien à leur musique le quintette est parfait pour nous faire oublier le temps mi-figue, mi-raisin Berlinois ! Des meufs et un gars cools s’il en est, et leurs sonorités venues des cocotiers pour nous faire une bonne pause goûter ! C’est le smile aux lèvres que le groupe nous a livré un set instrumental tout en moiteur, de quoi faire monter la température d’un cran !
MY SLEEPING KARMA
Il suffit de faire un tour avant le concert aux alentours du bateau et de buvette pour constater que leur nom est sur toutes les lèvres. Alors, besoin de réaligner ses chakras ? Pas de problème, tonton Matthias et ses compères de My Sleeping Karma sont là ! Leur musique c’est déjà un soin énergétique à elle toute seule, mais en live c’est carrément un voyage dans une autre dimension. L’aura du public ajoutée à ça, on n’était pas loin du trip cosmique ! Ça tape direct dans le plexus solaire, force et douceur à la fois. De “Prithvi” à “Ephedra”, qu’on se le dise, mon corps éthérique ne s’en remettra probablement pas tout de suite !!
MAIDAVALE
Si ce premier jour de Desertfest n’est pas la journée des meufs cools, je ne sais pas ce que c’est ! C’est au tour de Maidavale de fouler la second stage, pour secouer un peu ceux qui seraient restés sur orbite après My Sleeping Karma. Le public se dandine du premier rang jusque loin dans la salle sur leur rock pimenté de synthwave. Décidément la Suède pond des groupes de qualité ! Un set totalement maitrisé comme toujours, une qualité musicale qui aura conquis le public sans l’once d’une difficulté.
WITCHCRAFT
Un peu de douceur dans ce monde de brutes ! Et c’est Witchcraft qui l’apporte dès le début du set. Malgré un souci de batterie qui nous révèlera que Magnus Pelander n’est pas prêt de se livrer à une carrière de stand-up, on kiffe. Définitivement ce mec est fait pour chanter, et le fait pour notre plus grand bonheur. Si d’entrée de jeu la scène paraissait immense pour ce groupe qui se livre en formation trio, c’est un point vite oublié : leur musique emplit l’espace et gagne la fosse qui fait le plein de bonnes vibrations.
KADAVAR
Voilà enfin les headliners du jour ! Que dire de Kadavar à part qu’ils pourraient aisément remplacer Danièle et Béatrice dans “C’est du propre”, vu l’impeccabilité de leur set ! Pas un pet de traviole pour eux, un public ultra réceptif et sous le charme d’une sono qui fait tourner le son dans toute la salle avec une spacialisation très perceptible sur la voix. Si on voulait finir la soirée en beauté, on n’aurait pas pu être mieux servis ! Une douche de gras, une claque sur l’cul et bonsoir Claudie ! Les allemands ont le chic pour résumer leur carrière en live, passant de “The Old Man” à “(I wont Leave you) Rosi” en passant par “Last Living Dinosaur” et “Die Baby Die” pour finir en beauté sur leur traditionnelle reprise de “Helter Skelter”.
Voilà qui vient clôturer la soirée de façon magistrale et on a déjà hâte d’être à demain.
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Rédacteurs : Pauline & Sidney Résurrection
(Photos : Sidney)
Kaleidobolt
Changement de décors pour les soirées Crumble Fight puisqu’avec la fermeture du Michelet, le programmateur Ben Crumble se retrouve sous pavillon du Ferrailleur, salle bien connue des amateurs de musiques amplifiées de la bonne ville de Nantes. Loin d’en être à son coup d’essai en termes d’affiches gouleyantes, la salle et son nouveau séide ont dérouté Kaleidobolt et Sacri Monti de leur tournée européenne pour venir séduire les bords de Loire.
L’entrée en matière est un peu froide, la faute à la salle sans doute qui peine à se remplir. Mais rien ne saurait contrarier le trio finlandais Kaleidobolt. Il accuse le coup et encourage le public à se réveiller un peu. Petit à petit leur énergie fait son office et on sent l’atmosphère se réchauffer. Il faut dire que la musique sur vitaminée du groupe a de quoi inviter à la libération. Leur son psychédélique et foutraque part dans tous les sens et ne se satisfait d’aucun carcan. Les morceaux déroulés à la vitesse d’un éclair piochent dans la discographie du groupe et laissent une part non négligeable au nouvel album fraîchement sorti.
Je dois reconnaître que si les gars m’avaient laissé un souvenir impérissable lors de leurs derniers passages en France, cette fois il y a un je ne sais quoi d’absent. Un truc indéfinissable qui laisse songeur sans pour autant nous pousser à bouder notre plaisir. Il faut dire que Kaleidobolt est abonné aux plateaux contrastés, ouvrant avec leur musique puissante et échevelée pour des groupes bien plus “sages” et portés sur les riffs planants. Il est impossible cependant de nier l’incroyable puissance vocale du guitariste ainsi que la force de frappe quasi destructrice de la batterie pendant que le bassiste joue de dextérité sur ses quatre cordes. Une belle entrée en matière cependant qui aura laissé une salle à bonne température pour la suite.
Sacri Monti
Sacri Monti trouve une salle un peu plus pleine qu’à l’ouverture de leurs camarades de planches. Les Américains malgré une maigre discographie vont avoir tout le loisir de prouver leur talent à de multiples reprises. L’ampleur déjà est tout autre, puisqu’avec deux guitaristes, un clavier et une section rythmique basse batterie le quintet a de quoi afficher une densité plus importante.
Le son de la Rickenbacker écrase l’assemblée de sa présence et sous les doigts de Anthony Meier qui tient aussi le même manche pour Radio Moscow, autant dire qu’en termes de maîtrise, cela se pose là. N’allons pas croire cependant que les autres musiciens sont des perdreaux de l’année, ils emportent les cœurs et les âmes, livrant des duos de guitare qui se répondent et se complètent à merveille ou encore assommant l’assemblée de la frappe puissante mais précise du batteur. La musique est brillante, intelligente et sensible et il est difficile (Pour ne pas dire impossible) en regardant autour de soi de trouver quelqu’un qui ne soit pas conquis. Sacri Monti illumine la scène de sa cohésion, porté par sa musique et un set light parfait pour cette salle qui n’est pas un Zenith mais qui a su investir dans des atours faits pour mettre en avant les artistes. Avec un clavier qui ne sombre pas dans le cliché tout babos, Sacri Monti convoque néanmoins des vibrations Kraut dans des compositions qui donnent du grain à moudre à chacun des musicien. Voilà une formation que l’on a hâte de retrouver tant en live que sur album
Le pari était risqué, puisqu’il s’agissait de faire venir deux groupes sur les quais de Nantes un lundi. Néanmoins le choix du plateau et la qualité des artistes présents ce soir n’auront pas trompé les connaisseurs qui seront venus satisfaire leur soif de bonnes ondes et de musiques aussi éthérées que puissantes. Encore une soirée réussie pour Crumble Fight et des souvenir plein les oreilles pour nous autres.
Oserait-on parler de “retour à la normale” ? Toujours est-il qu’avec le retour aux affaires des Make It Sabbathy depuis quelques semaines (en mode “low profile” pour le moment) et le Sidéral Fest la semaine dernière, on observe un frémissement côté concerts à Bordeaux.
On rentre dans le toujours sympathique Krakatoa au son de Little Jimi, première partie locale ajoutée au déjà sémillant plateau proposé ce soir. Le trio bordelais a fait du chemin ces dernières années, et ils ne sont pas impressionnés sur cette grande scène. La salle est en configuration “réduite” (des rideaux sur le côté rapprochent le public de la scène, et le balcon est fermé) ce qui laisse quand même une belle capacité dispo, correctement remplie ce soir. Le set est solide, et les deux guitaristes (oui, pas de bassiste au sein du groupe), l’un droitier, l’autre gaucher, se partagent les plans de gratte avec énergie. Même si l’on est habitué avec le groupe, on regrette toujours qu’il n’y ait pas plus de “nerfs” dans certaines de leurs compos pour emballer un peu la machine, qui ronronne sur des titres mid-tempo heavy. Les goûts et les couleurs… Au bout d’une demi-heure, les titres les plus nerveux sont dégainés pour finir d’emballer le concert, à l’image de leur conclusion sur leur emblématique première chanson sortie sur disque, “Jimi” : le lancement est calme et posé, mais le poids du titre se découvre sur sa fin. Un bon set, bien exécuté, très pro… Avec un soupçon de folie et d’énergie supplémentaire, on serait aux anges !
Les suédoises de Maidavale partagent la scène avec Earthless sur leur tournée européenne, une superbe opportunité, mais pas volée, au regard du nombre de concerts qu’elles ont dans les jambes et de leur réputation scénique. Elles le prouvent déjà avec une mise en place express, pour un lancement de set où quelques secondes suffisent pour être mis dans le bain avec le bien nommé “Trance”, issu de leur dernier album (qui commence à dater…). A noter d’ailleurs que quasiment toute la set list s’appuie sur des chansons du dernier LP – signe qu’il est urgent de rentrer en studio mesdames ! Seul un titre ne nous rappelle pas de souvenir, peut-être un inédit ? En tout cas on ne compte pas sur leur frontwoman, Matilda, pour nous en dire plus, les échanges “vocaux” avec le public étant rares. Globalement, on y est habitués, les musiciennes sont concentrées sur leur jeu, avec assez peu d’interactions entre elles et avec le public. Mais l’effet est là : la rythmique portée par une grosse ligne de basse lancinante en fond et la frappe limite percus de Johanna Hansson (quel son de grosse caisse !) génèrent à elles seules une sorte de transe hypnotique. Sur cette base, Sofia Ström balance des lignes de guitare et Matilda s’empare aléatoirement d’une guitare, du micro, de maracas, tambourin, clavier… L’ensemble génère une sorte de trip de 45 minutes quasi-ininterrompu, aux frontières entre space rock, musiques tribales, et toutes les variantes du psych rock. Toujours très efficace auprès d’un public conquis, ondulant au rythme de la musique du premier rang jusqu’au fond de la salle.
C’est au tour des maîtres de la soirée, Earthless, de prendre place sur la grande scène… littéralement : comme on y est habitué avec le trio de San Diego, chacun prend sa place et n’en bougera pas de tout le concert, le plus marquant étant comme toujours Mike Eginton, qui se cale sur le côté du kit de Mario Rubalcaba et n’en bougera plus, sans le moindre regard adressé au public… Quant au maître de cérémonie Isaiah Mitchell, même s’il est un tout petit peu plus mobile, sa position pour 90% du concert est la même : un pied sur sa pédale wah-wah, la barre de vibrato sous le petit doigt, le gars décharge des caisses de soli non stop dans la même configuration ! A ce titre, rien ne ressemble à un concert d’Earthless qu’un autre concert d’Earthless… Penchons-nous sur la set list pour chercher l’originalité – et pour le coup, on est servis : le groupe donne un premier indice en se lançant dans l’interprétation de “Night Parade of One Hundred Demons (part I)” pendant les 20 premières minutes du set… Puis le “(part 2” du même morceau, qu’il étire en long et en large (comme si l’original manquait de soli !). Quand il annonce “Death to the Red Sun”, le constat est clair : le groupe s’est lancé dans l’interprétation intégrale de son dernier album. Courageux ! Même si ce n’est pas inédit chez Earthless, les gars se jettent à l’eau, et assument à 100% leur dernière sortie. Du coup le public a moins de repères (aucun “classique” ne sera joué) mais il est venu pour voir Earthless faire du Earthless, et il est servi : avec un duo rythmique toujours inébranlable, tous les regards se focalisent sur Mitchell, virtuose de l’improvisation, qui, en réalité, déroule un solo pendant plus d’une heure non stop, retombant toujours sur ses pattes sur chaque séquence rythmique amenée sur un plateau d’argent par ses deux potes en fond de scène. Toujours aussi épatant. Une fois l’interprétation de son album effectuée, le groupe sort sous les acclamations mais revient assez vite pour proposer en rappel un vent de fraîcheur : une reprise du groupe japonais Speed, Glue & Shinki, “Stoned Out of My Mind”, un titre vraiment sympa pour une conclusion relax.
Au final, le groupe nous aura proposé un set de quasiment 1h30, ce qui devient un format atypique de nos jours pour un live. Tout le monde repart avec une sérieuse dose de jam… et le sourire ! Généreux, efficace, talentueux… Earthless continue de tracer sa route, un peu seul sur son piédestal… Chapeau.
Ce n’est pas moins de 26 dates qui composent la tournée européenne des ricains de Yob. Et parmi ces dates, je vous en place une en Belgique, deux en Suisse et quatre en France ! Il faut dire que depuis leur première venue dans notre pays il y a maintenant plus d’une décennie, Yob a toujours su venir faire un tour par chez nous et les murs des Combustibles et Glazart s’en souviennent encore. Lille, Rouen, Paris et Lyon, même si ce n’est pas le tour de l’hexagone, c’est déjà bien réparti pour contenter un maximum de monde. Et la date Lilloise aura fait pas mal d’heureux puisque l’Aeronef (dans sa « petite » configuration) annonce complet. Cela nous met donc la jauge à plus de 500 personnes. Et le vieux de la vieille que je suis (car du groupe d’amis qui m’accompagnait, je dois le dire, j’étais le doyen) ne peut que se réjouir et s’étonner de ça. Que de chemin parcouru depuis qu’en France, même une tête de gondole avait du mal à remplir une salle de 200 fans. Un groupe comme Yob peut maintenant remplir une jauge de plusieurs centaines en province et comme vous le savez, Yob ce n’est pas le plus accessible des groupes de la scène.
Donc déjà, un énorme merci au groupe, au tourneur et à la salle qui avec un tarif d’environ 9 € (5 € abonné et étudiant !!) rendent les choses bien plus accessibles.
Sur la presque totalité des dates de la tournée, c’est Spirit Adrift qui accompagne pour ouvrir. Je ne suis pas un fan de ce groupe mais ma foi en ouverture, je prends. C’était assez carré, bien interprété et assez énergique. La setlist est brodée principalement autour des trois derniers albums et du dernier EP en date Forge Your Future. L’accueil du public, sans être débordant, est assez enthousiaste. Projet monté autour de Nate Garrett, c’est clairement lui qui mène la barque et il est aidé de trois compagnons fort talentueux. Space Adrift nous offre donc un bon show solide et sérieux.
Travis Foster n’ayant pas pu faire le déplacement en Europe, c’est Dave French (du groupe Brothers Of The Sonic Cloth) qui le remplace à la batterie et accompagne donc Aaron Rieseberg (basse) et Mike Scheidt (chant, guitare) sur cette tournée. Sur les sept titres que le groupe jouera ce soir, quatre sont extraits de Atma, album qui date de 2011 mais qui a vu l’année dernière une (excellente et fortement conseillée) version entièrement remixée sortir. On y ajoute un titre de The Unreal Never Lied et deux de The Great Cessation et le compte y est, aucun titre des deux derniers albums donc. Pour moi cela n’a pas grande importance puisque Yob fait partie de ces groupes qui peuvent piocher ce qu’il veut dans les albums qu’il veut, j’y trouverai toujours mon bonheur.
C’est donc après avoir rodé un peu les instruments que le groupe se lance dans un immédiatement dantesque “Prepare the Ground”. Puissant, parfaitement équilibré, le son est énorme. Il faut parfois de longues minutes avant de rentrer dans le moule d’une sonorité Doom comme celle-ci. C’est une écriture particulière et qui n’est pas accessible sans une certaine préparation. Mais le groupe est devant des connaisseurs, pas besoin de commencer avec de l’abordable. C’est instantanément dans le vif du sujet que l’on se retrouve. “Atma” enfonce le clou immédiatement après avec son riff de guitare sorti d’outre-tombe. Mike Scheidt attire à lui les regards, son jeu est transcendant et son chant hypnotique. Le public est attentif, captivé et fasciné. Les interprétations proposées sont assez fidèles aux versions studio mais avec cette puissance du live inégalable chez soi.
Le groupe enchaine alors “The Lie that is Sin”, “Upon the Sight of the Other Shore”, “Adrift in the Ocean” et “Burning the Altar” avec la même réussite. Chaque titre pourtant assez long, je ne vois pas le temps passer. Le groupe m’emmène où il veut, je suis complétement absorbé par leur performance. Pour le dernier titre, “Grasping Air”, Mike Scheidt se fait accompagner de Levy Seynaeve (ex-Amenra et actuel Wiegedood entre autres) au chant. La Belgique n’étant qu’à quelques kilomètres, l’ami Levy s’invite donc à la fête (et vu le flamand entendu dans le public, il n’est pas le seul).
Le concert se termine sous des applaudissements généreux et amplement mérités. Cette soirée Doom à Lille est une franche réussite et j’espère que cela encouragera Yob à revenir et d’autres groupes à venir rassasier les fans. Contrairement à leur habitude, le groupe préfère prendre des précautions (Covid oblige) et ne pas venir rencontrer les fans à l’issue du concert. Enfin, ça c’est ce que de Mike Scheidt dira un peu avant la fin du concert. Mais ces personnes sont bien trop sympathiques et au final, le public Lillois a l’occasion de prendre quelques photos avec les membres et de faire signer quelques petites choses.
Très bon état d’esprit, très bon son, très bonne performance, on ne peut que souhaiter que chaque concert de leur tournée soit à l’égal de cette soirée.
Après une édition 2019 ambitieuse et haute en couleurs (Radio Moscow, Temples, Electric Moon, Slift, etc…) le COVID a eu raison du dynamisme de l’orga et a coupé les jambes des éditions suivantes, pourtant prometteuses… C’est donc avec un grand plaisir que l’on retrouve la même équipe redonner vie à cet événement du rock psyche sous toutes ses formes, toujours à Bordeaux, et avec cette année un lever de rideau dans une autre salle, les Vivres de l’Art, en bord de Garonne.
GUADAL TEJAZ
On rejoint donc ce haut lieu de la culture bordelais (une belle salle de concert, bien décorée, une cour extérieure pleine de structures fun et sculptures métalliques et autres…) dans une ambiance propice au chill absolu (coucher de soleil, DJ set crépusculaire, météo tee shirt / short, sourires…). On empoigne une blonde (une bière, esprits mal tournés !) et on rejoint la belle scène alors que Guadal Tejaz crache ses premiers décibels. On se laisse rapidement emporter par le groove des rennais, qui mêlent une énergie garage limite punk avec une base rythmique lancinante qui confère une tonalité psyche incontestable à l’ensemble. Scéniquement, on s’ennuie pas non plus, avec le guitariste et le bassiste s’échangeant occasionnellement leurs instruments, le batteur se calant derrière un pupitre pour lancer des séquences électroniques plutôt que frapper ses futs, et un frontman déjanté. Original et séduisant.
GIÖBIA
Même si l’on connaît un peu plus le quatuor nord-transalpin, la perspective de les revoir sur scène nous ravit tout autant. Il ne faut pas longtemps pour plonger tête baissée dans le piège de leur psych rock hypnotique et se laisser emporter par les plans hypnotiques développés par le groupe. Beaucoup de fumigènes, des lights discrets, et un ensemble musical soutenu par une base rythmique lancinante aux confins du kraut rock, ce sont les secrets des meilleurs passages de ce concert. Le groupe s’appuie sur des extraits de la plupart de ses disques (assez équitablement couvrant un large pan de sa discographie) et parvient assez souvent à nous emmener très loin, de véritables moments de grâce où le public, sourire aux lèvres, se laisse volontiers emporter… Quelques passages inégaux (quelques leads un peu dissonants, des fins de morceaux un peu brutales, des passages moins efficaces…) laissent miroiter une petite marge de progrès pour le groupe, mais ce set fut une pure réussite, et un nouveau signe que Giöbia est un groupe avec lequel il faut désormais compter dans la scène de pur psych rock.
MARS RED SKY
S’il est un groupe qui n’a pas chômé pendant la crise COVID et a tout fait pour continuer à défendre sur scène son dernier album, c’est bien le trio bordelais Mars Red Sky. Actif sur la plupart des scènes françaises et européennes depuis plusieurs mois, le groupe apparaît donc rodé et solide dès ses premiers accords. Le fait de jouer “à la maison” donne aux régionaux de l’étape (et au public) de grands sourires dès l’ouverture du set avec le classique “The Light Beyond”. Il faut dire qu’avec 4 albums désormais sous le bras, le groupe peut effectivement se targuer de sélectionner bon nombre de “classiques” (et se permettre même d’en zapper certains) pour composer ses set lists, ce qu’il ne manque pas de faire ce soir. Pour autant, le groupe a un dernier (bon) album à défendre, et le fait avec efficacité, en y consacrant presque la moitié de sa set list (mention spéciale aux très efficaces “Collector” ou “Crazy Hearth”). Pour autant c’est avec ses plus anciens titres que le trio cartonne le plus, avec en particulier un “Strong Reflection” absolument dévastateur, propice à un enthousiasme étonnant du côté du public (on y observera plusieurs slams). Pour autant, musicalement, tout passe crème, mené par des zicos sûrs de leur fait, en maîtrise : en sus de la base rythmique (et mélodique) colossale, rigoureuse et carrée, Julien délivre non seulement des leads inspirées mais aussi des lignes vocales sans la moindre fausseté. Le public, nombreux, ne s’y trompe pas et goutte chaque note de guitare avec ravissement, jusqu’au bout du set, qui se termine par un mérité torrent d’applaudissements.
Plus d’une heure plus tard on quitte donc la salle rasséréné, souriant, avec le sentiment que l’on aurait eu bien tort de rater cet événement et en particulier cette affiche. Merci au Sidéral Fest !
Très honnêtement l’affiche de ce jeudi avait de quoi ravir les amateurs de doom, de sludge et de Nicolas le Jardinier. Le Michelet qui entame sa dernière ligne droite avant de déposer les armes ne s’en laisse pas conter et avait organisé avec Black Flag Production une petite sauterie avec Atomic Trip et Bongzilla
Atomic Trip
Bien que la déception soit réelle de ne trouver aucun jeu de mot tripier dans le nom de Lyonnais d’Atomic Trip, l’envie est grande de se retrouver au cœur de leur usine à riffs. Dès l’entrée de la salle les tenants de billetterie insistent sur le besoin de porter des bouchons d’oreilles, “ça va jouer fort”. Le trio est posé devant un mur d’ampli qui confirme la promesse dès les premiers riffs. Dans cet assemblage comprenant deux gratteux et un batteur, c’est clairement ce dernier qui porte le groupe. Les variations qu’il impose, l’amplification de ses frappes ont un effet dévastateur. Chaque coup de pédale fait avancer la grosse caisse de dix centimètres, à tel point qu’entre chaque morceaux le batteur doit reculer sa machine à blasts.
Atomic Trip
Côté cordes, si l’ensemble est ravageur de puissance il ne manque pas de contrepoints tout en finesse et mélancolie. Leur son accordé six pied sous terre ne fait pas que vivre l’explosion de fin du monde promise, il donne à entrevoir ce qu’il reste après cette dernière, la désolation. Le public qui était déjà convaincu avant même de retrouver Atomic Trip est emporté par chacune des longues compositions du groupe qui test devant nous celles qui constitueront leur prochain album. Vivement que la bête soit sortie!
Nous sommes un jour après le 420 mais Bongzilla ne semble pas être du genre à faire cas des dates anniversaires, le trio s’installe et Mike “Muleboy”, qui tient la basse pour la formation après avoir été guitariste à ses débuts, partagent un pipeau à fumée avec Mike “Magma” le batteur. Attendez…mais ce n’est pas…un pipeau…que fait la police? Visiblement elle est restée loin et ce sera très bien ainsi pour que nous puissions profiter des trois américains qui œuvre au milieu d’une scène nue dans une atmosphère de squat en cours de déménagement.
Bongzilla
Pour s’échauffer le groupe ouvre avec quelques riffs de blues tout en finesse, tout du moins jusqu’à ce que Mike prenne le micro et que les premiers accords destructeurs viennent accompagner sa voix sludge passée au papier de verre. La machine s’élance, progressivement elle vient examiner les rangs de l’assemblée massée dans cette petite salle qui affiche complet du haut de sa jauge à 140 personnes. Entre chaque titre qui puisent dans la discographie du monstre vert, les gars se font pasteurs et haranguent la foule pour réclamer ou promouvoir quelque mystérieuse médecine appelée tantôt weed, tantôt pot ou d’autres noms réservés aux initiés.
Bongzilla
Passé cet habituel folklore, il faut saluer que le groupe soit venu comme le précédent avec son batteur qui joue d’astuces et de malice. Chacune des frappes de sa cymbale crash annonçant un nouveau tour plein de dextérité. Pendant ce temps, le bien nommé Jeff Spanky assène des fessées à base de six cordes suivant les préceptes sleepesques qui auront conduit nombre d’entre nous en ces lieux ce soir.
Pour résumer le moment, malgré un dernier album en dessous des attentes du public, Bongzilla arrive toujours à fracasser les crânes et à réduire les cervelles échauffées de son public en bouillie tout en jonglant habilement sur un savoir-faire étonnamment jazzy. Usant de ponts devenus viaducs, de variations habiles et de détachement, les Haschischins font briller leur musique d’une finesse que l’on pourrait rater si l’on n’y prêtait pas attention.
Cette soirée pouvait sonner comme une soirée d’adieu de plus au Michelet qui confirme qu’il aura été un des grands lieux de la musique DIY en sachant accueillir en son sein des formations talentueuses en particulier en ce qui concerne le stoner doom. Ouvrez les portes, laissez la fumée monter vers le ciel.
Petit retour sur la première édition Française du Ripple Fest. La maison de bon goût Ripple Music a en effet posé cette année ses valises à Nantes au Michelet, dans les jours suivant l’annonce de la fermeture prochaine du lieu emblématique de la culture metal en général et des sons désertiques en particulier dans cette ville.
Pour démarrer ces deux jours Electric Jaguar Baby va user de tous les subterfuges pour chauffer la salle qui se remplit tranquillement. L’élévation de la qualité de leur set sur la durée est annonciatrice de la soirée. La succession prise par Tremor Ama amène dans la salle autant de bonheur Sexy que de blasts ravageurs le tout accompagné d’une présence scénique savamment travaillée.
Appalooza assène son énergie en suiveurs de leurs confrères. Bien comme à la maison ils lustrent les planches d’un lieu qu’ils maîtrisent autant que leur musique. Los Disidentes Del Sucio Motel viennent parachever cette soirée. Ils étaient attendus et le public ne se privait pas de le montrer. Le groupe offre aux murs du Michelet un débordement de notes suaves teintées de la poussière du désert. Le public fervent en redemande mais il est déjà l’heure de clore la soirée.
Tremor Ama
Arrivé en retard pour Birds of Nazca je ne profite que du fond de la salle et des dernières notes de ce duo qui envoie le bois en région Nantaise avec régularité et adoptant à chaque fois de nouveaux fidèles. Les nuques sont chaudes cela se voit mais sans doute pas assez pour prendre de plein fouet la locomotive Stonebirds. Leur sauvagerie tellurique est ce soir de la plus haute volée après une trop longue absence des salles de concerts. Ils laissent derrière eux les cendres de la scène dans laquelle Kabbalah va dessiner les arabesques envoûtantes de son doom occulte et aux vocales impressionnantes. Les comparses vont préparer agréablement le terrain à leurs successeurs, les classieux et quasi classiques Fire Down Below. Ces derniers électrisent le public qui a eu le temps de s’échauffer de tous points de vue. Les effets de l’alcool et du plaisir partagé de se retrouver dans la fosse trouvent une résonance plaisante dans le set électrique des Belges.
Fire Down Below
C’est enfin l’heure de rendre hommage à l’ange déchu, The Necromancers est visiblement et comme à chaque fois le groupe le plus attendu. Son line-up qui a encore évolué renverse la salle au figuré et soulève le parquet au propre. Les âmes s’échauffent et Satan s’empare de quelques âmes affaiblies pour en faire des bêtes furieuses dans le pit. A jurer que si le Michelet avait fermé ce soir, une heure de set supplémentaire aurait suffi à le rayer de la carte pour de bon.
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