W-Fenec – décembre 2007

Une fois n’est pas coutume, nous avons décidé d’ouvrir nos pages non pas à un groupe ou à un musicien mais plutôt aux membres d’un webzine français de qualité traitant notamment de stoner et ce de fort belle façon.

W-Fenec (www.w-fenec.org) fête ces 10 ans d’existence et lorsque l’un de ses rédacteurs nous a demandé de vous relayer l’information, nous avons préféré lui laisser la parole qu’il a finalement choisit de partager avec ces acolytes.

Interview croisée de trois passionnés à qui l’on souhaite de pouvoir continuer l’aventure le plus longtemps possible.

 

 

Pour tous ceux qui ne connaissent pas le site, pourriez-vous nous présenter W-Fenec ? Quels sont vos objectifs ?

Oli : Le W-Fenec est un webzine qui depuis sa création a pour seul objectif de faire partager les bonnes sensations que nous procurent certains groupes de rock au sens large… De quelques présentations par des biographies et des chroniques en 1998, on en est à des milliers aujourd’hui. 10 ans après, l’objectif n’a pas changé…

10 ans d’existence, çà suppose pal mal de remaniements. Pourriez-vous retracer l’histoire de ce site ?

Oli : Et non, je ne pense pas qu’il y ait eu beaucoup de remaniements. On fonctionne beaucoup au feeling, agrandir l’équipe pour faire « toujours plus » n’a pendant longtemps pas du tout été à l’ordre du jour, Gui de Champi nous a presque rejoint par hasard et on a longtemps fonctionné à 3. Rémiii, Aurelio, Keipoth ont renforcé l’effectif et jusque là seules les greffes féminines n’ont pas toujours donné satisfaction mais on ne peut pas en vouloir à celles qui trouvent un job qui bouffe un peu leur passion… Les vrais changements sont ceux qu’a subit le site en lui-même, passant de pages persos chez un hébergeur à site sur un serveur puis aujourd’hui à « notre » serveur, le tout avec de gros progrès dans le graphisme et l’automatisation de la partie administration.

Comment vous répartissez-vous les tâches au sein de l’équipe ?

Aurelio : c’est assez simple, Pooly se charge de la maintenance informatique (les trucs chiants), Oli amène les bières, Rémii les filles (quel tombeur ce mec… !) et je me charge du reste… bon des fois il y a aussi Keipoth qui passe glander un peu dans le coin histoire d’animer le forum et balancer quelques chro et surtout des photos ! Non plus sérieusement, Pooly est notre indispensable webmaster mais également chroniqueur et intervieweur. Après les fenecs encore en activité soit Oli, Rémii, Keipoth et moi-même apportons tous nos contributions rédactionnelles (ITW, news, chronique, review live) et donnons nos avis sur tout. Vu qu’on n’est pas nombreux, je pense d’ailleurs qu’on doit former la plus petite équipe du webzinat hexagonal (rires), on décide de manière collégiale et ça se passe le plus tranquillement du monde. On se fait plaisir avant tout, ce n’est qu’un webzine, on ne sauve pas des vies…

Rémiii : Mis a part Pooly qui administre le truc et Oli chargé des relations externes grâce à une diplomatie que lui seul maîtrise ainsi, l’idée c’est un peu “tout le monde touche à tout”. Cela va donc comme l’a dit Aurélio de la rédaction d’articles à la suggestion d’améliorations du site web et des distributions de claques 🙂 …

Oli : les taches ? Celles de la couverture qui nous sert de nappes aux Eurocks ? Je croyais qu’on n’en parlait plus… Le zine, ce n’est pas une tache, c’est un plaisir ! A part Rémiii général en chef de l’agenda et Keipoth lieutenant du « mp3 de la semaine », on n’a pas de poste défini en terme rédactionnel…

 

Quelles ont été vos plus grandes satisfactions en 10 ans ?

Oli : Déjà, qu’on existe encore ! Quand Pooly et moi avons lancé le webzine, on n’imaginait pas une seconde que ça durerait et que ça plairait à autant de monde. Quand t’es étudiant et que tu découvres le web, tu penses surtout au côté fun du truc. 10 ans après, ça a changé notre vie : on a créé de vrais liens d’amitié entre nous alors qu’on ne se connaitrait pas sans le zine, on peut se la péter avec pass backstage dans les concerts, on rencontre des zicos qui nous font tripper et on a également créé des liens avec quelques uns, on découvre plein de supers groupes… C’est un ensemble de choses et pas forcément quelques éléments en particulier.

Rémiii : Alors que je n’en étais qu’un lecteur régulier depuis 2 ou 3 ans, ce qui a été ultra-cool, c’est d’intégrer l’équipe de ce webzine il y a 3 ans ! Et dans ce cadre là, cela a été de découvrir et de soutenir des groupes émergeants dont la plupart ne bénéficient malheureusement pas d’une aura suffisante.

Aurelio : Le fait de découvrir qu’il pouvait y avoir autant de gens qui apprécient de nous lire.

Combien de fois vous êtes-vous dit “bon, maintenant c’est fini les conneries, j’arrête” ?

Aurelio : honnêtement jamais, je n’ai pas toujours beaucoup de temps à y consacrer, mais c’est vrai plaisir et une chance dont je profite chaque jour. D’ailleurs, je remercie Pooly et Oli de m’avoir dit de foncer quand je leur ai proposé mes services…

Rémiii : Même si je suis loin d’être un membre historique de l’équipe, cela a déjà dû m’arriver, surtout en voyant la pile de disques à écouter (et chroniquer si possible) croître de façon ahurissante… Ca a un double effet, si ça ne va pas pour X raison, c’est assez démoralisant mais ça peut aussi être un sacré stimulant !

Oli : Où est-ce qu’on a déconné ? (rires)

 

En 10 ans, avez-vous noté un changement d’attitude de la part de l’industrie musicale vis-à-vis des médias électroniques ?

Oli : Carrément ! Au départ, alors qu’on avait une audience plus que réduite, les groupes indés, les micro labels étaient les seuls à vraiment vouloir se bouger sur le web, on était inexistant pour les majors. Aujourd’hui, se passer de ce média c’est presque du suicide alors nos demandes sont prises bien plus au sérieux. Le revers de la médaille ce sont les dispositifs anti-copie sur les CDs qui sont parfois plus que pénibles, le cyber-chroniqueur est pour certains le diable qui distribue l’album en mp3…

 

Aurelio, au sein de l’équipe rédactionnelle, tu t’occupes entre autre de l’actualité “stoner”. Comment décrirais-tu cette scène, quelles sont ses spécificités ?

Aurelio : Les autres gaziers de la troupe chroniquent également ce style de musique, mais c’est vrai que c’est plutôt mon domaine de prédilection au W-Fenec. Ses spécificités : c’est assez large, mais je dirais, un feeling particulier, un peu psychédélique, un peu heavy, parfois bluesy : un groove qui te donne envie de t’embarquer dans ta caisse, un pack de bières à l’arrière et en avant le road-movie. Au passage, s’il y a bien un truc qui m’insupporte, c’est ce côté, « il faut prendre des drogues pour appréhender le truc »… C’est un faux prétexte selon moi.

Rémiii : “Stoner”, c’est la musique de drogués, de types “stones”, c’est ça ? (rires)

 

Quels sont les dix disques qui selon toi ont le plus marqué le stoner ces dix dernières années ?

Aurelio : 10 ans, je vais déborder, c’est dur, très honnêtement je vais parcourir un chemin ultra balisé. Avant ces dix dernières années, il y a pour moi les indispensables avec Kyuss, QOTSA, Hermano, Down, Corrosion of Conformity, Masters of Reality, Karma to Burn etc…

=> Une petite playlist spéciale « 10 ans de stoner »

Lowrider – Ode to Io

Clutch – Blast tyrant

QOTSA – Lullabies to Paralyze

Monkey3 – Monkey3

Honcho – Burning in water, drowning in fire

Nebula – Atomic ritual

Rite – Hobo Metall

Artimus Pyledriver – Artimus Pyledriver

Glowsun – Lost love EP

7 Weeks – Black days EP

Oli : Je ne suis pas du tout un spécialiste mais j’aimerais citer ici un groupe belge méconnu : Cowboys & Aliens !

 

Le fait d’écrire pour un webzine offre un tas d’avantages et notamment celui de prendre régulièrement le pouls de la scène locale. Que pensez-vous de la scène rock française actuelle et plus particulièrement de la scène stoner ?

Aurelio : La scène rock française, c’est vaste et donc il y a du bon et du mauvais. Internet, les nouvelles technologies et des outils comme MySpace par exemple ont engendré un gigantesque appel d’air artistique. Maintenant n’importe quel quidam (ou presque) peut faire sa musique dans sa chambre, l’enregistrer et la foutre sur MySpace. C’est bien, tu es libre et je ne vais pas dire que je regrette, mais par contre tu trouves de tout dans le tas. Au niveau des artistes signés, c’est quand même faiblard. Il y a pas mal de labels qui prennent des risques mais il y a des tonnes de structures qui n’en prennent aucun et qui assurent le coup en signant des groupes qui font du recyclage de clichés rock éculés en croyant inventer un truc. C’est d’ailleurs aussi pour ça que l’industrie du disque se casse la gueule. Regarde ces merdes de Naast, Plasticines ou BB Brunes, ça n’excite que les Inrocks ou Télérama (même pas si ça se trouve).

En ce qui concerne la mouvance stoner, je serais, d’un point de vue artistique, bien plus optimiste que précédemment. Il y a quoi dix ans, tu avais qui ? Low Vibes, Loading Data, Blackstone ? C’était bien, mais c’était peu. Depuis quelques temps, tu as un beau vivier de groupes qui en veulent et qui ont vraiment des choses à dire : tu prends 7 Weeks, Dry Can, Glowsun, Alcohsonic, Moleskin, Highlight, Caldera, Hangman’s Chair, The Howling, RBO et Zoe (pardon à ceux que j’oublie) ! Franchement ça a de la gueule. La qualité artistique est là, mais les mecs rament pour sortir leurs disques : le meilleur exemple reste : Loading Data, un f***ing album sous le coude et ils vont le sortir chez un label argentin. En France, à part Longfellow Deeds, qui tu as comme structure qui va signer une formation estampillée « stoner » ? Pas grand monde… Les scandinaves y arrivent bien, mais bon c’est une autre culture du rock.

Rémiii : Comme Aurélio s’en est (très bien) chargé de la scène stoner, je ne m’aventurerai pas sur la situation des formations stoner mais j’ai l’impression que la scène hexagonale rock au sens large, recommence à s’essouffler. Mes collègues me contrediront peut-être et il est possible que je trompe mais de mon point de vue, il y a eu une belle explosion de groupes aux alentours de l’an 2000 et là, on risque d’assister à un creux de la vague… sans doute pas un trou sans fond mais une grosse baisse de régime. Je ne l’explique pas de façon rationnelle mais si on regarde le déroulé de ces 40 dernières années, il y a des points culminants dans l’éclosion de groupes (et/ou de styles) et des années de vaches maigres. Et je crains qu’on s’achemine vers une période peu affriolante. Peut-être que 2 ou 3 familles bien précises tireront leur épingle du jeu, ou mieux, ce seront par elles que viendra un nouvel élan mais globalement, je suis assez perplexe… Enfin, j’espère me mettre le doigt dans l’œil !

 

Ca fait quoi d’être ni plus ni moins que le deuxième meilleur webzine francophone ? (derrière Desert-Rock.com)

Aurelio : Personnellement, je le vis très bien, tu sais, je pense qu’il faut savoir commencer petit et rester humble avant de vouloir être calife à la place du calife, puis du coup je raconte partout que je suis le meilleur ami des mecs de Desert-Rock, ça fait toujours son petit effet pour briller en société, donc c’est cool. Mais entre toi et moi, la vraie question, ce sera plutôt ce que ça vous fera à vous quand les positions seront inversées. Ah ah !

Rémiii : Comment ça deuxième ? Je vais un peu m’éloigner de ta question, mais c’est marrant de voir les différents types de réaction de nos interlocuteurs lorsqu’on leur dit qu’on travaille pour un webzine, et pour W-Fenec.org en particulier. En gros, il y a ceux qui sont déjà conquis, pas besoin de les convertir ; ceux qui prennent ça un peu de haut, genre “des amateurs sur le web, ça pisse pas loin” et enfin ceux qui ne se rendent absolument pas compte de l’ampleur et de l’impact de la tache.

Oli : Un truc qui est sûr, c’est qu’on est les plus vieux… (rires)

10 ans, çà fait un paquet d’heures à écouter des albums dont on se demande ce qu’on va bien pouvoir dire, à disséquer les notes de pochettes et a s’acharner sur son clavier. Prêt a re-signer pour 10 autres années ?

Aurelio : C’est sûr que même pour moi qui ait dû écrire quelque chose comme 5 ou 600 articles seulement [en réalité plus de 800], c’est déjà un challenge d’essayer de me renouveller alors pour les autres qui sont là de puis le début… Sinon, pour re-signer, mon stylo est prêt. Mais je laisse mes acolytes répondre, ils sont là depuis plus longtemps que moi.

Oli : Honnêtement, oui. Mais dans 10 ans j’en aurai 40 et je ne suis certain d’être encore en phase avec le rock de 2017… Je n’ai pas envie de ressembler aux mecs de Rock N Folk à ressasser les vieilles gloires : Bowie, les Stones, Jimi, les Doors, le Floyd, Led Zep, Iggy et compagnie sont morts ou très loin de leur niveau d’antan mais ils sont intouchables et continuent de faire vendre du papier. Je n’ai pas envie qu’on devienne totalement has been… Mais si les gamins d’aujourd’hui sont élevés avec Tokio Hotel, faudra peut-être qu’on reparle des « bons vieux groupes de 2007 »…

 

décembre 2007 par Jihem.

HERMANO – novembre 2007

En ce 6e jour du mois de novembre de l’année 2007, c’est dans un VK (Vaartkapoen, salle de concerts bruxelloise) bien électrique pour l’occasion que quatre bonnes centaines de badauds se sont donnés rencart pour voir Hermano défendre son petit dernier sur les planches. Et on en a eu pour notre pognon avec, cerise sur le gâteau, une interview à chaud et totalement improvisée de Mike Callahan (guitariste rythmique) et de Dandy Brown (bassiste) à leur sortie de scène pendant que Dave Angstrom et John Garcia, souriants et ravis, s’improvisent en marchands du temple (du stoner) pour le plus grand plaisir de tous les fans. On ne gagnera pas le Pulitzer avec çà, mais en voici malgré tout le contenu.

Photos par Laurent & Jihem

 

Ce soir, c’était votre premier concert de la tournée. Vous l’avez ressenti comment sur scène ?

 

Dandy Brown : Hey, mec, c’était géant, c’était une super nuit, on s’est beaucoup amusé ! En plus, ce soir, c’est la release party et çà faisait un sacré bout de temps qu’on n’avait pas joué. En plus, on n’avait jamais joué les nouveaux morceaux ensemble, soit la moitié du set. En fait, on s’est seulement réunis quelques jours avant le début de la tournée en se demandant comment ça allait donner en live. On a réarrangé quelques parties par-ci par-là et ce soir le résultat nous a beaucoup plus.

 

 

Avez-vous l’impression qu’il y ait quelque chose de spécial dans cette tournée, quelque chose de différent par rapport aux précédentes ?

 

Dandy Brown : Il y a toujours quelque chose de spécial dans toutes les tournées. Elles sont toutes spéciales car espacées dans le temps en ce qui nous concerne. Hermano, ce n’est pas comme un groupe de potes qui se voient vraiment. Nous, on communique via Skype, par téléphone ou encore par e-mail, mais on n’a pas vraiment l’occasion de se voir. Alors, quand on se rencontre, c’est comme revoir le frère que tu n’as pas vu depuis un bon bout de temps. Cà, c’est pour le background chargé d’émotions et, en plus, on peut jouer de la musique ensemble là-dessus.

 

Mike Callahan : En plus, tu vois, cet album, on en est si fiers. On avait besoin de se rencontrer pour le faire et la manière dont on en a accouché, ce fut une expérience palpitante.

 

A ce sujet, avez-vous toujours la même manière de bosser sur vos albums en enregistrant chacune de vos parties de votre côté et en assemblant le tout ensuite ? N’est-ce pas frustrant ce processus d’éloignement ?

 

DB : Non, pas du tout. Je ne dois jamais quitter ma maison pour longtemps. Je peux voir ma femme et mes enfants tous les jours et aussi vaquer à mes occupations professionnelles. C’est géant de pouvoir vivre de la sorte !

 

Je t’avais déjà rencontré il y a 3 ou 4 ans et tu enseignais. Toujours prof ?

 

DB : Oui, je fais toujours le même job. C’est un bon truc pour s’éloigner de la foule: enseigner quotidiennement. Je ne suis pas amené à vivre cette ambiance folle de tournée dans mon boulot, enfin pas souvent, alors c’est vraiment cool. J’enseigne l’anglais et j’adore çà.

 

(A Mike), tu étais bon à l’école également ?

 

MC : Je l’étais ! En fait, je vais toujours à la fac.

 

DB : Toujours collège kid à ce jour! Il se balade encore sur les campus à 34 ans !

 

 

Quel est selon vous la différence entre Into the Exam Room et les deux albums précédents ?

 

DB : Je crois que pour cet album, on voulait simplement s’assurer de continuer à jouer ce que l’on joue et ce que l’on aime jouer ensemble. Dare I Say était plus expérimental dans la manière d’enregistrer tandis que le premier album (Only A Suggestion), on l’a enregistré tous ensemble dans la même pièce en cinq jours, mais ce sont les seules différences entre nos albums pour moi.

 

MC : Avant le premier album, Dandy et moi, on s’était rencontrés une seule fois. Je n’avais jamais rencontré ni Dave Angstrom (lead guitar) ni John Garcia. Et on s’est tous retrouvé au bar.

 

DB : Oui, Steve (Earle, ex-batteur) nous y attendait déjà !

 

MC : Ouais, tu veux jouer de la zique, mec ? (NDLR: il rejoue la scène)

 

DB : Et toi, tu veux jouer de la gratte, dude? (rires) Ensuite on s’est tous pointés ensemble avec nos parties respectives dans le même local pour pondre le premier album et c’était vraiment la première fois qu’on avait l’opportunité de se voir et de bosser ensemble. C’était une expérience de se retrouver avec nos parties musicales à partir des quatre coins du pays et c’est dans cette esprit que l’expérience Dare I Say a également vu le jour. Il faut dire aussi qu’on a une super équipe avec nous pour nous aider à tout moment. Maintenant du point de vue des compos, le nouvel album marque un pas en avant. J’aime vraiment Dare I Say et les situations un peu dingues que cet album a engendrées. Sur base de cela, on a pu faire ce nouvel opus forts de cette expérience.

 

 

Pour la première fois, il n’y a pas de mention sur le boitier disant Featuring John Garcia from Kyuss.

 

DB : Pour être honnête avec toi, John n’a jamais été d’accord avec cette mention. Mais ça, c’était l’idée de la maison de disques parce qu’ils ont un business à faire tourner. Alors, ils imposent ce genre de sticker sur la pochette. J’adore John et je sais que c’e n’est pas lui qui a demandé un truc pareil. Ca fait partie du business, man. Et en fait, je m’en tape (rires). Je ne pense pas que cela nuise au groupe et puis je ne me tracasse pas de savoir ce que les gens pensent de moi car je sais qui je suis. Je ne me tracasse pas non plus de savoir ce que les gens pensent du groupe. Tu sais, ces mecs sont mes meilleurs potes, c’est une expérience formidable, alors les petites histoires du label avec la presse, ça me passe au-dessus de la tête.

 

Est-ce que vous vous imposez des délais pour sortir un album ? Est-ce que vous sentez de la pression sur vos épaules quand vous composez ? Vous semblez passer tellement peu de temps ensemble, en tout cas physiquement, et çà doit être un rythme de composition très particulier.

 

MC : Ca n’a guère d’importance que nous ne soyons pas physiquement ensemble. Ca arrive dans plein de groupes. Si tu y réfléchis, il y a beaucoup de grands albums qui ont été faits par des gens qui ne se trouvaient pas dans la même pièce au même moment. On fait les prises de batterie en premier. Ensuite, on met les lignes de basse là-dessus. Enfin, tu balances les grattes et la voix. Ces albums qui peuvent générer des millions de dollars sont enregistrés de la même manière que les nôtres.

 

Pour certains groupes, il est très important que les membres soient toujours fourrés ensemble jusqu’à habiter ensemble. Vous semblez fort loin de ce principe.

 

DB : Mes parents vivent en Floride (côte est des Etat-Unis) et je vis en Californie (côte ouest des Etat-Unis). Je les vois une fois par an mais je les aime toujours autant. Je n’ai pas besoin de les voir tous les jours et je les aime tout autant que j’aime mes potes d’Hermano.

 

MC : J’y pense parfois. Je pense que si nous étions tout le temps ensemble, peut-être qu’on n’aurait pas été capables d’accomplir tout ce chemin.

 

DB : Je pense que si on vivait dans le même bled, je n’aurais peut-être pas rencontrés ces mecs pour faire des albums. J’ai ma vie privée, mec. J’ai trois magnifiques filles et une superbe femme, ainsi qu’un job que j’adore. C’est une vie totalement différente, pleine dans tous les sens du terme.

 

En fait, vous avez fait le choix de tirer avantage du fait que vous êtes un groupe pour donner des concerts tout en gardant vos vies privées chacun de votre côté.

 

DB : On est juste quelques mecs super chanceux. On joue de la musique plutôt bonne ensemble, on se marre comme des fous et les gens qui viennent nous voir lors des concerts prennent du bon temps. Il n’y pas de pression dès le départ, on n’est pas des rock stars. On peut parler aux gens, on n’a pas besoin de se cacher dans un bus. Je crois qu’on n’est pas un groupe, on est juste quelques mecs qui jouent de la musique ensemble et qui peuvent se mêler à la foule après le show. Beaucoup de gens conçoivent les groupes comme de bulles. Je n’ai pas besoin de vivre dans une bulle ! J’aime être ailleurs.

 

MC : On n’a jamais eu honte de nous. Comme je l’ai toujours dit, on n’est plus des gamins de 9 ans, on a des familles et des enfants, on sait discerner ce qui est important pour nous. On adore jouer de la musique ensemble mais on sait où sont nos priorités.

 

DB : Ouais, pas de pression.

 

 

Vous voyez une différence entre le public américain et le public européen ?

 

DB : Quel public américain ?

 

MC : Yeah ? (rires)

 

DB : On ne joue pas là-bas.

 

Vous préférez jouer en Europe ?

 

DB : Les gens nous demandent souvent pourquoi on ne joue pas aux Etats-Unis. Ce n’est pas qu’on soit anti-américains. Je vis là-bas et ce pays est dans le top 5 des pays les plus libres. Le niveau de vie y est bon mais c’est surtout mon anonymat que j’apprécie là-bas. Je peux rentrer à la maison comme un type tout à fait normal et faire ce qu’un homme doit faire pour sa famille. C’est la face réelle de mon existence.

 

MC : Tu as sûrement eu la même expérience que moi, à savoir que les gens ne comprennent pas pourquoi on ne joue pas aux Etats-Unis.

 

DB : Tu veux rouler une clope ? Mais on ne va pas le faire à l’intérieur parce que c’est illégal de fumer dans un lieu public en Belgique (rires).

 

L’album sort d’abord en Europe suivi directement par la tournée européenne. C’est parce que vous ne voulez pas tourner aux Etats-Unis ou parce qu’il est vraiment impossible de tourner pour vous là-bas ?

 

DB : Je crois que c’est une combinaison de tout cela. Si on veut continuer à vivre comme on vit et faire ce que l’on fait, je crois que les tournées européennes sont la meilleure option pour nous. Les Etats-Unis sont très grand et devoir voyager de salle en salle, ce n’est pas très évident surtout si l’on veut garder le contact avec la maison. En plus, je ne sais pas si le marché du disque s’intéressera à nous aux States.

 

MC : Et puis, on aime tellement se pointer ici en Europe.

 

DB : J’ai déjà vu tous les Etats-Unis.

 

MC : Oui, moi aussi.

 

DB : Je crois que j’ai déjà fait 32 ou 33 états sans vraiment jamais avoir perçu la beauté de mon pays. Il y a le côté vacances aussi dans une tournée européenne, on est dépaysés ici.

 

 

Vous allez tourner dans toute l’Europe et vous avez notamment trois dates en Espagne et une seule au Royaume-Uni. D’habitude, c’est le contraire.

 

DB : Je crois que c’est une question de logistique. Partout où l’on joue, partout où nous allons, les gens sont si réceptifs et naturels envers nous et notre musique tout le temps. On adore jouer partout mais l’Espagne occupe une place toute particulière dans nos cœurs. Je ne veux pas dénigrer tout autre pays d’Europe et on adore d’ailleurs jouer dans ces pays. Mais en Espagne, il y a de si belles femmes et puis les Espagnols ont un tempérament de feu! Je voyage dans le Pays Basque depuis 1993 et j’adore personnellement cette partie de l’Espagne pour ses paysages et le côté rustique et ancien.

 

MC : J’ai le même feeling à propos de n’importe quel endroit en Europe. Les States ont 200 grosses années d’existence. Ici, il y a tant d’histoire! On adore ça! Quand on a du temps libre, on en profite pour visiter.

 

Même au niveau des dates de sortie de l’album, on retrouve cet aspect Europe vs. USA. Il ne sortira aux Etats-Unis qu’à partir de janvier 2008 alors qu’il est déjà sorti ici.

 

DB : En fait, on est sur un label néerlandais (Suburban Records) et on a signé tout récemment un accord de distribution avec un label US. Dave, c’est quoi le nom déjà?

 

Dave Angstrom, accoudé au bar : grognements, borborygmes et autres éclats de rire…

 

MC : Regain Records! C’est un label new-yorkais. En fait, c’est leur bureau de NY qui accepté de nous distribuer. Leur maison-mère se trouve en Suède.

 

DB : Oui, c’est un gros label (NDLR: sincérité ou cynisme?)! C’est un deal tout récent, ce qui explique le retard de la sortie aux Etats-Unis. On va tourner pendant six mois puis le skeud sera dans les bacs chez nous quand on se repointera. C’est cool de savoir qu’un label américain est prêt à distribuer notre album alors qu’on ne sera pas là. Ca me rend vraiment admiratif de ce label, ils savent qu’on ne va pas tourner chez nous et pourtant ils sont d’accord pour délier les cordons de la bourse et nous distribuer. C’est une super équipe de mon point de vue. Ils savent qu’ils ne vont pas faire des millions, alors savoir qu’ils sont prêts à le distribuer, je trouve ça dingue!

 

Retour aux dates, vous êtes supposés revenir en Europe vers mai 2008.

 

DB : Je ne sais pas. Rien n’est encore confirmé. Mais je vois que les gens autour de moi sont plus au courant et me disent que oui. Alors, je te réponds oui (des “oui” fusent dans la pièce).

 

MC : Et on va jouer en Australie également pendant l’été. Ce sera la première fois.

 

Vous jouez toujours dans des projets parallèles ?

 

MC : Plus maintenant. Avant, c’était le cas.

 

DB : Moi bien! Je jamme toujours avec Steve Earle On prépare un truc mais sans stress. Ca sonne un peu comme Hermano mais à la Steve Earle. On a une douzaine de morceaux.

 

Merci ! Bonne tournée !

 

DB : C’était vraiment un super show. On a passé un grand moment. Le meilleur moment depuis… la semaine dernière ! Salut et merci les gars !

 

MC : Pour moi, ça fait des mois! Salut !

 

 

Novembre 2007 par Thib, Shinkibo et Jihem.

HYPNOS 69 – novembre 2007

Après les avoir vu une bonne demi-douzaine de fois sur scène en à peu près autant d’années, il était grand temps de s’asseoir autour d’une table avec les membres de Hypnos 69, histoire de revenir sur le parcours d’un groupe dont la réputation a depuis longtemps dépassé les frontières de la petite Belgique. Ce fut chose faite au lendemain d’un des meilleurs concerts du Buzzfest 2007 à Opwijk et quelques heures avant qu’ils ne remettent le couvert à Rossignol. Rencontre avec Steve Houtmeyers, guitariste et chanteur du quatuor.

Photos: Margot Kumeling & Jihem

 

Vous jouez ce soir l’un des derniers concerts de la tournée The Eclectic Tour. Comment s’est déroulée cette tournée ?

Je trouve que çà c’est très bien passé ! Nous avons fait quelques très bons concerts en Suisse et en Allemagne, notamment à Berlin où nous étions le week-end dernier et où il y avait beaucoup de monde, ce qui nous a permit de vendre pleins de cds.

Cette tournée aurait du avoir lieu beaucoup plus tôt, mais vous avez splitté il y a quelques mois avant de vous reformez. Avec le recul, penses-tu que ce split était nécessaire ou c’était seulement une perte de temps ?

Je ne sais pas, je crois que nous avions vraiment besoin d’un break, l’ambiance était en train de se détériorer au sein du groupe car il y avait trop de boulot. Trouver des dates pour promouvoir la sortie du nouvel album me prenait beaucoup de temps et c’était un peu trop pour moi. Ce break nous a été bénéfique car après six mois passés sans jouer, c’était une sorte de nouveau départ, nous étions très excités à l’idée de remonter sur les planches.

Ça n’a pas été trop frustrant d’arrêter à ce moment-là, alors que la tournée était bookée, que vous aviez un paquet de dates prévues ?

Oui, c’est vrai, mais je m’implique énormément dans tout ce que je fais et les autres membres du groupe restent plus en dehors de tout çà. Je compose les morceaux, j’organise les tournées, … et finalement tout repose sur moi, si je ne le fais pas, il ne se passe rien et cette fois-ci, c’était vraiment trop, je commençais à être fatigué de devoir tout faire moi-même. Mais à présent, tout le monde est d’accord pour s’impliquer un peu plus et çà se passe mieux.

Hypnos 69 existe depuis une dizaine d’années et vous avez été les témoins du développement de la scène stoner, même si vous n’êtes pas à proprement parlé un groupe stoner. Qu’est-ce qui a changé entre l’époque où vous avez commencé et aujourd’hui ?

Je pense que çà a explosé à la fin des 90’s, cette scène stoner est vraiment devenue importante à cette époque. Elle ne vient de nulle part en fait, avant il n’y avait que la scène Metal et ce truc Grunge, c’est à peu près tout, et soudain on s’est retrouvé avec pleins de groupes Stoner. Mais je pense qu’en musique, ce genre de phénomène est cyclique, tous les dix ans une nouvelle tendance apparait et devient « the next big thing ». C’est plutôt bien pour nous car lorsque nous avons commencé à jouer vers 1991, c’était très difficile, il n’existait pas vraiment de structure ni de public pour ce genre de musique.

Donc, c’est plus simple aujourd’hui ?

Oh oui, c’est beaucoup plus simple ! En partie d’ailleurs grâce à internet qui permet de se faire pleins de contacts facilement. Je me souviens que durant les 90’s, je devais écrire des lettres et les envoyer par la poste pour contacter des bookers, … c’était compliqué, çà prenait un temps fou.

Revenons un peu à ton groupe. Vos influences sont plus à chercher du côté des 70’s, t’intéresses-tu à ce qui se fait actuellement, quels sont les groupes contemporains qui te plaisent ?

Oh, je ne suis pas du tout focaliser sur les vieux groupes. Pour citer un groupe actuel que j’aime beaucoup, je dirais Porcupine Tree qui fait une sorte de prog’ moderne sans avoir recours aux recettes classiques, j’apprécie énormément leur démarche.

Et si tu devais définir votre style, comment le ferais-tu ? J’ai vraiment beaucoup de mal à mettre des mots sur ce mélange de styles que constitue l’identité Hypnos 69.

Il est très difficile pour moi de définir notre musique car lorsque nous jouons ensemble, cette musique est le résultat de nos quatre personnalités, nous ne nous disons jamais « faisons un truc dans ce style-ci ou dans ce style-là », nous commençons à jouer et ce qui en sort est une combinaison de nos états d’esprit à ce moment-là. Il n’y a pas vraiment de leader, en tout cas musicalement, chacun vient avec ses idées et apporte sa touche. Steven, le saxophoniste, a par exemple une approche plus jazzy tandis que Dave ajoute ce groove heavy à la Bonham et c’est ce mélange qui donne le son d’Hypnos 69.

 

Vous êtes sur Elektrohasch qui est à mon sens l’un des meilleurs labels européens en matière de Heavy-Psyché. Que vous a apporté une telle signature ?

C’est un label très important en Allemagne, il est connu et les gens savent que Stefan (ndlr : Koglek, par ailleurs guitariste de Colour Haze) sort toujours de très bons groupes. Il ne cherche pas à faire du business pour gagner beaucoup d’argent, il se soucie uniquement de sortir de la bonne musique et de la musique qu’il aime. Peu importe qu’il ne vende pas des tonnes d’albums, même si c’est qu’il fait dans une certaine mesure, c’est avant tout une question de passion pour lui. Et donc, une telle réputation est bonne pour nous.

Penses-tu que les choses seraient différentes pour Hypnos 69 si vous étiez sur un autre label ?

Oui, je pense que nous toucherions moins de monde si nous n’étions pas sur Elektrohasch. Lorsque nous jouons en Allemagne, qui est un marché important, les salles sont toujours bien remplies, ce qui n’est pas toujours le cas en Belgique. Lorsque nous jouons dans la région de Leuven, dont nous sommes originaires, le public est présent mais ce n’est pas comparable avec les concerts en Allemagne où nous jouons régulièrement devant 400 personnes, uniquement parce que nous sommes sur ce label bien connu.

La première fois que j’ai écouté The Eclectic Measure, ma première impression fut que vous aviez enfin réussi à parfaitement intégrer vos différentes influences, que ce soit le Jazz, le Heavy ou le Psyché. La volonté de sortir un tel album était-elle déjà présente lorsque vous avez monté le groupe ?

Oui, mais cet album est le premier qui correspond exactement à l’album que je rêvais de faire. J’ai tout écris moi-même, les paroles, le concept et la majorité de la musique que nous composons malgré tout ensemble. En fait, j’arrive avec une sorte de squelette du morceau sur lequel les autres développent leur propre partie et il est vrai que nous avons bien réussi à intégrer chaque élément cette fois.

Effectivement, cet album a un concept. Celui-ci s’est-il imposé de lui-même ou était-il présent avant que tu n’écrives les paroles ?

Je voulais un concept dès le départ, ce qui n’est pas simple car cela demande beaucoup de réflexion au préalable, notamment au niveau des arrangements afin que tout s’enchaine. J’avais une ligne directrice qui assurait la continuité de l’album, ce qui est parfois contraignant, mais je pense que nous avons atteint notre but. Les albums précédents étaient plutôt bons selon moi, mais ils étaient plus au moins basés sur des jams, on enregistrait les titres comme ils venaient, tandis que pour The Eclectic Measure, il y avait une direction à suivre dès le départ.

Pourrais-tu expliquer ce concept, qui est basé sur The Seven Sermons to the Dead, un livre de Carl Jung ?

En fait, ce concept est basé sur la dualité que tu retrouves en toute chose, le bien et le mal, construire et détruire, … et sur ta façon de réagir face à cela en tant que personne afin d’avoir une vision claire et d’agir correctement en apprenant à mieux te connaitre.

Et après un album aussi complexe, quelle est la prochaine étape ?

Aaah, la prochaine étape ! Je vais révéler quelques secrets ! Nous sommes en train de répéter pour enregistrer le prochain album au début de l’année 2008. Ce sera quelque chose de spécial car il s’agit d’un double album, mais pas au sens traditionnel du terme. Le premier cd sera composé de morceaux « classiques » et sur le deuxième cd, on retrouvera ce qu’on pourrait appeler de l’Ambient. Le truc, c’est que l’on pourra écouter chaque cd séparément mais que l’on pourra également les écouter ensemble. Il y aura une fois de plus un concept que je suis en train de développer ainsi que des invités, mais j’y travaille actuellement et tout n’est pas encore défini.

Tu en parles comme s’il était déjà enregistré. As-tu déjà tout en tête ?

Oui, je n’ai pas encore écrit toute la musique et les paroles, mais je sais comment il sonnera, je l’entends déjà, même si je ne sais pas exactement ce que nous jouerons, c’est une sorte de sentiment. J’ai déjà quelques idées que nous utiliserons mais à présent, le défi est surtout de retranscrire ce que je ressens en musique. J’ai déjà travaillé de cette façon pour le dernier album, j’avais le concept en tête, je savais ce que je voulais en faire mais c’était surtout une question de temps. En fait, je suis toujours en train de songer à l’album suivant, j’ai plein d’idées mais il faut prendre le temps de les retranscrire.

Pour conclure, tu as joué avec d’autres musiciens comme Ed Mundell ou Ten East, tu as des projets parallèles, comme Dolmen Tree. Cela apporte-t-il quelque chose à ta façon de composer pour Hypnos 69 ?

Mmmh, pas vraiment. Avec Dolmen Tree, c’est vraiment un projet pour le fun, plus relax, je m’y consacre lorsque j’ai envie de prendre mes distances avec tout le reste. Avec Ed Mundell, nous avons fait un concert totalement improvisé, c’était une chouette expérience car nous partageons des goûts musicaux similaires et çà fonctionnait bien entre nous. Pour Ten East, c’est un peu particulier, car nous avions joué en première partie de Yawning Man quelques années auparavant, ils avaient beaucoup apprécié ce que nous faisions et un jour Gary Arce m’a appelé pour remplacer Mario Lalli sur leur tournée européenne, ce que j’ai évidemment accepté.

Novembre 2007 par Shinkibo et Jihem

SOLENOÏD – octobre 2007

C’est avec Frenz, le frontman de la formation de Genk que nous avons fait le point quelques jours avant la participation de la formation flamande au fameux Buzzfest. Livrant un rock’n’roll lourd et furieux, le quintette du Plat Pays s’illustre dans un style bien débridé et demeure un vivier vu les projets parallèles de ses membres qui vont bientôt bouter le feu à vos platines avec l’arrivée d’un premier opus ces prochains temps.

Salut Solenoid, vous jouez au Buzzfest ; comme le style musical dans lequel vous vous illustrez est un peu éloigné de celui pratiqué par les autres groupes à l’affiche, pourriez-vous m’expliquer comment vous avez fait pour vous retrouver à ce festival ?

Il y a quelques mois nous avons été contacté par Buzzville et ils ont dit qu’ils étaient intéressés de distribuer notre premier cd long format. Le résultat de ceci c’est qu’après de nombreuses négociations et des cuites, nous allons commencer notre tournée promo et le Buzzfest sera le premier d’une suite de concerts.

Qu’attendez-vous de votre participation à ce festival ?

Dévorer de la chair fraîche et atteindre des oreilles vierges bien sûr. Oui c’est dans le but de trouver plus de dates de concerts.

Au sujet de votre style musical, comment le décririez-vous ?

Quelque chose de basé sur le hard rock des années quatre-vingt avec une certaine hargne.

 

Quels sont les groupes qui ont influencé votre style musical ?

Motörhead, Slayer, The Hellacopters, Iron Maiden, Mastodon, Supersuckers, Mercyful Fate, Black Sabbath, Zeke, Saxon, Corrosion of Conformity, AC/DC, High on Fire, Kiss, Trouble, Five Horse Johnson, Metallica, Discharge, Thin Lizzy, Hüsker Dü, Soundgarden, Tool, Entombed, Judas Priest, Kyuss, Dinosaur jr, Crowbar, Dio, pour t’en citer quelques-uns.

Vous avez essentiellement tourné en Belgique et avez effectué quelques concerts en France et en Allemagne. Quelle est la principale différence entre ces publics ?

C’est un des bénéfice que d’habiter dans un petit pays comme la Belgique, tu ne tourne pas, tu te déplaces simplement d’un show à un autre et toutes les nuits se finissent dans ton propre lit. Le public belge écoute vraiment ce que tu fais, tu n’as pas de différence notoire. C’est dû au concentré de melting pot musical dans lequel nous évoluons ; tous les styles imaginables se retrouvent dans un espace restreint. Puis les gens se mettent à parler de tout ça l’évaluent de temps à autre.

Nous avons été à l’étranger quelques fois et ça a été houleux. Les Français étaient incroyables, ils se sont comportés comme si nous étions les rockers qu’ils attendaient. Pas de bullshit ! C’était merveilleux et j’en profite pour envoyer des salutations à Massault, nous nous croiserons à nouveau bientôt.

Quand nous arrivons dans l’univers du hard rock, les Allemands sont stables, constants dans les faits rock : ils sont fous ! Maintenant et pour toujours. C’est un public sauvage et enthousiaste qui boit des énormes quantités de bières, que demander de plus ?

 

Quel est votre meilleur souvenir live ?

Nous en avons eu d’énormes et il n’y en a pas un qui dépasse les autres comme tous les concerts et toutes les foules sont différents. Nous avons des souvenirs un peu troublés d’un show que nous avons fait dans le cadre d’un concours national il y a quelques temps. Nous n’avions pas l’air de toucher le public et après avoir joué, seul un nombre limité de rockers à la tête dure se sont concertés pour nous trouver une solution. C’était vraiment drôle.

Quel est le meilleur show auquel tu as assisté ?

Personnellement je te répondrai que c’est toujours No Means No et c’est la même chose à chaque fois que je les vois. Je ne te les ai pas mentionnés dans nos influences parce que c’est certainement pas un groupe de métal, mais pour moi aucun groupe ne peut être plus vivant sur scène qu’eux. Il me vient aussi à l’esprit la première fois que j’ai vu Slayer. Rien d’autre à ajouter j’en suis certain.

Vous êtes originaires de la région flamande. Quelles sont les relations entre les groupes de votre région et ceux de la région francophone ?

C’est une vraie honte. Etonnement il n’y a aucun échange entre les formations des deux régions. Le gap économico-social existe toujours dans ce petit pays et il se manifeste aussi dans le contexte culturel. C’est simplement deux mondes différents quoique nous essayions d’avoir plus de shows en Wallonie et pratiquons un peu plus le français.

 

La Belgique semble au bord de l’explosion. Comment la jeunesse réagit-elle à tous ces problèmes politiques ?

Les structures politiques belges ont toujours été des sujets de mémoires dans les universités mondiales. C’est tellement compliqué que je pense que les gens d’ici ont toujours en tête qu’il faut du temps pour former un nouveau gouvernement. Cela prend un peu plus de temps maintenant car les régions défendent plus que jamais leurs propres valeurs et leur unité. Notre pays n’est pas réellement dans la panique et nous n’allons pas entrer dans une période de crise profonde. Bien sûr que lorsque notre équipe nationale de football se qualifie pour un grand tournoi nous sommes à nouveau tous belges.

D’une certaine manière nous avons banni le charabia politique du groupe, nous aimons à penser que la musique et la politique ne se mélange pas bien, ça dépend de tes motifs pour commencer quelque chose dans ton optique. Bruxelles-Halle-Vilvoorde n’est pas sur notre setlist.

De quelle manière bénéficiez-vous des structures étatiques pour pratiquer votre musique ?

Les compétitions pour talents locaux sont sponsorisées par les instances régionales et d’importantes sommes d’argent ont été investies dans les centres musicaux. A Hasselt, tu as le Muziekodroom ou le MOD, un melting pot énergique situé dans une zone industrielle. L’éducation et le divertissement sont concentrés dans un immeuble. Suivant cet exemple, Anvers a ouvert son propre centre nommé Trix.

Comme vous n’avez pas encore sorti votre premier long format, quand comptez-vous le faire ?

Notre premier long format est actuellement en cours de mastering. La sortie officielle ne devrait pas tarder. Nous avons enregistré en août 2006 et depuis les choses sont allées de mal en pire. Atteindre le niveau final de production a remis le groupe à l’aise.

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à pratiquer ce style assez lourd ?

Nos influences je pense. Nous aimons tous écouter de la musique qui peut réellement te secouer donc pourquoi ne pas jouer de manière lourde aussi ? C’est ce que nous avons fait.

Avez-vous des side project ?

Oui, je suis personnellement dans The Killbots et nous allons sortir notre premier album début septembre. Nous pratiquons un rock roots avec des pointes de stoner ainsi que des franges psychédéliques.

Mr Mama est le deuxième groupe de Roel, ou le premier. Nous ne pensons pas à ces groupes en tant que side project. Tous les projets sont égaux, quoi que les priorités changent parfois entre les groupes selon les opportunités de trouver des gigs. Mr Mama est une formation qui envoie le bois de manière forte avec un punch destructif.

Quels sont vos projets futurs ?

Gardez les choses simples et amusantes, avoir plus de possibilités de nous produire sur scène à l’étranger et enregistrer du nouveau matériel dans un futur proche.

octobre 2007 par Chris.

SET THE TONE – octobre 2007

Hello, STT. Une petite présentation du groupe rapidement?

Pour faire simple, STT c’est : 5 mecs qui ont entre 26 et 30 ans, 10 ans d’existence, plus de 120 concerts, énormément de bières, quelques démos, 1 split cd , 1 EP et bientôt 1 album.

Vous sortez votre premier album full length en janvier 2008 après une entrée en studio à partir de septembre 2007, et le tout sur We Are All Liars Records distribué par Bang!, ça va sonnez comment par rapport aux démos et au précédent split CD?

Mieux on espère ! Déjà, les chansons qui sont sur l’album sont meilleures que nos anciens titres. On a poussé tout un peu plus loin qu’avant: les passages lourds sont vraiment très lourds, on a gardé des parties bien rock ainsi que des moments très aggressifs et on a aussi plus travaillé les mélodies. Pour ce qui est du son, on a conservé la même équipe que pour le dernier EP (Noise Factory Studio pour l’enregistrement & mixage, CCR pour le mastering) et on a essayé de faire sonner le tout assez gras et rock’n’roll.

Vous êtes de Liège (Belgique), pas trop dur de se faire connaître dans une région à la solde de la pop?

On ne se pose pas vraiment la question en fait. On fait notre truc, sans se prendre la tête, et il semblerait que certaines personnes apprécient. C’est sûr que ça serait bien d’avoir une scène metal/doom/stoner florissante à Liège mais ça n’est malheureusement pas (encore) le cas. Donc on ne se focalise pas la dessus. Et puis il y a quand même quelques bons groupes qui font bouger les choses dans ce crénaux (Gog Of Magog, Ultraphallus, Ramon Zarate, nous et certainement d’autres que j’oublie) et la scène hardcore/metal semble assez active aussi. Ca n’est pas si mal en fin de compte pour une ville comme Liège…

 

Avec Ultraphallus et Gog of Magog, il y a d’autres groupes qui évoluent dans le contexte stoner/sludge dans votre coin?

Tu peux ajouter RAMON ZARATE, qui fait du bon Stoner Rock, et je pense que le compte est bon. Là comme ça, je n’en vois pas d’autres sur Liège qui évoluent dans ce registre… En tout cas j’aime beaucoup les 2 groupes que tu as cité, ils sont vraiment bons. On a d’ailleurs invité Olivier, le chanteur de GOG OF MAGOG, à venir chanter un titre sur notre album. Et le résultat est vraiment terrible !

On ne peut pas dire que vous soyez un pur produit sludge ou stoner mais plutôt une somme d’individualités qui se reconnaissent sous le signe du métal, du stoner et du doom. Tu peux nous expliquer quel est votre élément fédérateur, comment vous avez obtenu ce mix grave et pêchu?

Effectivement, bien que ces mouvements soient de très grosses influences chez STT, nous ne sommes pas un groupe 100% Sludge, Doom ou Stoner. L’élément fédérateur, ce qui fait notre son, est un “tronc commun” au niveau des influences, quelques formations cultes que nous aimons tous au sein du groupe. On pourrait résumé ce tronc commun à PANTERA, BLACK SABBATH, ENTOMBED, ZZ TOP, CROWBAR, MOTÖRHEAD.

A côté de ça, chaque membre du groupes est branché sur un style plus précis. Certains écoutent beaucoup de Doom , d’autres du Metalcore, du Southern Rock, du Sludge, du Death Metal, ou encore du Stoner. Et chacun apporte sa touche personnelle à la musique de STT en fonction de ses gout.

 

Le groupe arrive maintenant à un tournant où pas mal de choses doivent se “professionnaliser” (booking, promo, distrib…): comment appréhendez-vous cette transition? Tu nous expliques le cheminement?

Pour nous, la sortie de notre premier vrai album constitue déjà une étape de plus qui est franchie. On est vraiment content des conditions dans lesquelles ils va sortir puisqu’on va bénéficier d’une promo correcte (grâce à We Are All Liars Records) et d’une vraie distribution dans le Benelux (via Bang!). L’album sera aussi disponible en France grâce à une collaboration avec Bones Brigade Records. Pour ce qui est du management & booking, c’est plus délicat (on parle en connaissance de cause suite à quelques mauvaises expériences par le passé…) . Il faudrait vraiment trouver la bonne personne ou la structure qui comprenne vraiment où nous voulons en venir avec STT et en qui nous pouvons avoir totalement confiance. C’est surtout pour l’étranger que nous cherchons une aide et quelques contacts sont déjà établis en France et en Angleterre par exemple. La Belgique est un petit pays et on arrive assez bien à gérer tout nous même pour l’instant.

Déjà des plans de tournée pour la sortie de l’album?

Une vraie tournée n’est pas encore à l’ordre du jour. On va attendre de voir comment la sortie de l’abum se passe pour envisager ça. Par contre, de nombreux shows sont en cours de booking pour 2008 et quelques uns sont déjà confirmés.. Des grosses dates vont tomber, mais on ne peut pas encore les annoncer… Ce qui est certain c’est qu’on va aller défendre cet album en Flandres et à l’étranger autant que possible.

Quel est le truc le plus étrange (bon ou mauvais) qui vous soit arrivé sur scène?

Pas évident. Je suppose qu’on aurait tous les 5 des réponses différentes, mais en ce qui me concerne, 2 choses me viennent à l’esprit. La première, c’était il y’a quelques années à Louvain-La-Neuve (Chez Zelle), où un mec ivre mort à passer tout notre concert, juste devant la scène, à hurler “IRON MAIDEN !”. Et l’autre, qui est un de nos petits classiques, s’est passé au “Nandrin Rock Festival” en 2003 (avec ZZ Top en tête d’affiche). On jouait sous le chapiteau, il y avait beaucoup de monde pour notre concert, et notre ancien guitariste est tombé de la scène (or les scènes en festival sont généralement assez hautes). Mais les trucs les plus étranges se passe généralement après les concerts…

 

On sent sur scène que vous avez d’en découdre dès les premiers accords, quel est le drive derrière cette débauche d’énergie?

En premier lieu, on fait ça uniquement par passion (vu qu’on ne peut pas dire que ça nous rapporte beaucoup d’argent…). Ensuite on considère aussi le groupe comme une façon de se défouler et les concerts sont à chaque fois une occasion de faire la fête. Si c’est pour monter sur scène avec des pieds de plomb, autant rester chez soi et ne pas perdre son temps. Donc on y va à fond à chaque fois et on essaye de s’amuser au maximum en proposant un show de qualité. Mais il est clair qu’en 10 ans et 120 concerts, certains ont été meilleurs que d’autres, des jours avec et des jours sans.

Petit changement de line-up en début d’année (nouveau lead guitariste), peut-on dire que le groupe à trouver sa mouture définitive ou vous pourriez concevoir d’adopter encore d’autres musicos?

On espère que ce line-up est définitif même si c’est toujours difficile de dire comment les choses vont évoluer. On est très content du line-up actuel et on compte bien le garder tel quel pendant un bon bout de temps. Tout se passe super bien avec le “nouveau” guitariste (aussi bien sur scène que backstage) qui est un pote depuis de nombreuses années. Il n’y a aucune raison de changer quelque chose à l’heure actuelle, tout roule.

Un petit mot sur l’avenir du groupe pour conclure?

Sortir l’album en janvier et ensuite le défendre sur scène autant que possible en Belgique et à l’étranger. Essayer de franchir d’autres étapes et continuer à bien se marrer en faisant de la bonne musique.

 

 

octobre 2007 par Thib.

DEVILLE – octobre 2007

Hello, Deville. Une brève présentation du groupe?

Deville a été formé au début de l’année 2004 suite à l’enregistrement d’une démo 3 titres plutôt groove et heavy par moi-même (Andreas Bengtsson: guitare/chant), Markus Nilsson (batterie) et Markus Akesson (basse). On a demandé à Martin Hambitzer de nous rejoindre au fur et à mesure que les concerts s’annonçaient et nous avions besoin d’un line-up au grand complet. La musique était plus d’influence pop/rock auparavant sur des démos enregistrées précédemment avec de différents musiciens. Mais à ce stade, il n’était pas question de direction précise au plan musical. 2 des chansons (The Wreck That you Make, From Below) atterrirent plus tard sous format remasterisé et remixé sur un split.

En 2005 le groupe sort un split album avec les fuzz rockers de Sergej The Freak sur le label indie allemand Daredevil Records. Comment avez-vous atterri là?

J’ai découvert le label sur le net et, notamment, les groupes qu’ils produisaient. On venait d’enregistrer notre 2e démo juste après celle mentionnée ci-avant et on s’est dit qu’ils pourraient l’aimer, ce qui fut le cas. Ensuite, les mecs du label nous ont demandés si nous étions intéressés à faire un split avec Sergej The Freak. On l’était évidemment parce qu’on avait rien sorti d’officiel jusqu’à cette date. Les types nous ont demandés de balancer nos 9 meilleurs morceaux alors on a pris de l’ancien et composé du nouveau.

Tu pourrais décrire brièvement Malmö (Suède), à la fois la ville et la scène rock?

Même en tant que 3e plus grande ville de Suède, c’est à la fois ni une métropole ni un bled, quelques centaines de milliers d’habitants vivant là (NDLR: environ 270.000 à ce jour). C’est à l’extrême sud de la Suède, pas loin de Copenhague (Danemark) et de l’Allemagne. Donc, c’est cool quand tu veux quitter le pays et jouer des concerts ailleurs. On a joué des putains de bons concerts dans de bons clubs ici avec d’autres groupes suédois comme Mustasch. Mais il n’y a pas tellement de bonnes salles, seulement 2 ou 3. Comparée à l’Allemagne ou à d’autres scènes européennes, la scène underground est quasiment inexistante ici. Il y a pas mal de groupes qui se démènent mais je pense qu’il faut déployer ses ailes et aller ailleurs pour trouver un public plus réceptif, pas seulement en Suède, tout spécialement dans la scène rock plus heavy. Mais je pense que beaucoup de groupes disent qu’ils veulent arriver quelque part mais ne sont pas prêts à faire les sacrifices nécessaires pour y arriver.

 

J’ai souvent l’occasion d’écouter de jeunes groupes suédois dans la veine stoner/fuzz et ils me font souvent penser à Dozer. Vous tendez à vous différencier de cette Swedish stoner touch via, entre autres, des passages et des harmonies proches du Bad Motor Finger de Soundgarden ou encore du Siamese Dream des Smashing Pumpkins. Tu peux expliquer comme vous avez obtenu ce son et ces schémas de composition?

Les chansons que l’on trouve bonnes sont très souvent celles qui marchent en live. J’écris toutes les chansons mais il est très difficile d’arriver à celles qui se retrouveront sur la set list. Donc, on en balance pas mal à la poubelle aussi. Cela signifie que je dois écrire beaucoup de chansons mais à travers les années, je crois que j’ai appris à écrire des trucs qui accrochent plus souvent. J’écoute vraiment beaucoup de trucs différents ainsi que le reste du groupe. Mais, en tant que batteur également, je veux toujours quelque chose qui sonne groove et heavy de sorte que les riffs s’enchaînent toujours avec, à l’esprit, une idée précise du jeu de batterie qui devrait les accompagner. Soundgarden est un groupe que j’écoute depuis que j’ai commencé à écouter du rock alors leur influence est évidente. J’ai un feeling très mélodique et j’aime les trucs particulièrement accrocheurs que j’essaie de combiner avec, par exemple, des plans doom, tout en restant naturel. Si ça tient la route, on peut ensuite confronter cela à l’oreille et au jugement du public…

Come Heavy Sleep, vous le sortez d’où ce titre?

On a viré plus heavy et plus dark au fil des années et les paroles ont suivi ce chemin également. J’ai été influencé par bien des groupes de doom récemment et j’ai découvert la douceur du jugement dernier (NDLR: traduction littérale de “I discovered the sweetness to declare a judgement day”. On pourrait penser à “Alors le diable découvrit toute l’horreur de la bonté!” ou l’inverse selon le pont de vue) ainsi qu’une certaine fascination pour le côté obscur. Ecouter Come Heavy Sleep relève du voyage et vu que c’est notre album le plus noir, on se devait de donner une note plus heavy avec un titre en guise de salut à la mort.

Quand est-ce que ce premier album full length sortira?

A la fin du mois d’octobre dans le Bénélux et quelques mois plus tard, dans le reste de l’Europe.

Des projets de tournée ensuite? Mise à part l’Europe de l’Ouest, vous avez des plans pour tournez en dehors de l’Europe?

On fera une tournée de 2 semaines en France et en Italie, ainsi que dans d’autres pays peut-être en janvier 2008. Ensuite, on verra ce qui se présente. J’espère faire une tournée au Japon et en Australie un jour.

Si vous deviez ajouter des instruments que l’on ne trouve pas sur l’album à sortir, quels seraient-ils (en demandant cela, je reconnais avoir déjà écouté l’album)?

Et bien, on est vraiment ouverts à tout pour autant que la chanson en ressorte agrandie. On a juste balancer quelques percus en plus de la batterie sur cet album mais rien de plus.

Quelle est la chose (positive ou négative) l plus étrange qui vous soit arrivée sur scène à ce jour?

On jouait dans le cadre d’un festival indoor l’année dernière à Altenburg en Allemagne et on était en train de jouer notre dernière chanson du set (Rise Above). C’était le dernier concert d’une mini-tournée avec les rockers danois de Magnified Eye et l’humeur générale était plutôt festive dans le club. Quelques uns de nos amis du groupe Iguana avaient joué là aussi et étaient dans la foule. On a entamé la chanson et après quelques couplets, à la fois le chanteur de Magnified Eye et celui d’Iguana se sont pointés sur scène et ont rempli les passages instrumentaux avec du chant et des paroles improvisées. Ce morceau était leur préféré apparemment et il leur était impossible de résister à lui rendre hommage d’une manière ou d’une autre. Inoubliable!

Vous avez déjà des idées, de nouvelles chansons et des plans pour le prochain album?

L’écriture de chansons est un processus évolutif. Donc, il y a quelques nouvelles idées mais rien de prêt. Pas de plans déjà non plus, on verra bien comment ce premier jet va se passer. Mais il y aura bien sûr beaucoup d’autres albums.

Pourriez-vous envisager d’autres supports médias pour vos chansons (vinyls, DVD…)?

Un DVD live serait cool! Tu ne peux pas nous en faire un lors de notre passage au Buzzfest (NDLR: l’intervieweur est aussi un membre d’On The Gaume Again, co-organisateur du Buzzfest 2007)? Hé hé! Un vinyl, ce serait géant mais c’est sûrement quelque chose pour le futur.

En guise de conclusion, quelques mots sur l’avenir du groupe et ses motivations?

On a de gros trucs qui se pointent maintenant et on espère avoir un bon feedback et que tout se passe bien. Ce groupe vient de franchir un cap par rapport à tout ce qu’il a fait auparavant. Ce n’est donc que le commencement.

A+. Thib pour DR

Salut! Andreas pour Deville

 

octobre 2007 par Thib.

RAMESSES – août 2007

“The tomb” et “Misanthropic alchemy”ont été enregistrés au même moment il y a plus de 2 ans maintenant. Y a t il des raisons particulières à un tel délais entre l’enregistrement et la sortie de “MA” ?

Tim: Certains d’entre nous ont eu des problèmes de santé à l’époque ! Et nous ne connaissions pas encore à ce moment là l’ampleur des dégâts…

Adam : Nous sommes un groupe totalement indépendant et nous faisons ce que nous voulons quand nous le voulons. C’est vrai, nous aurions voulu sortir “Misanthropic alchemy” plus tôt, mais nous avons été contacté par plusieurs labels intéressés. Ceci, ajouté à une tonne de malchance, a reporté la sortie de plusieurs mois.

“MA” représente-t-il pour vous toujours votre état d’esprit actuel ? Ou bien auriez vous aimé changer certaines choses avec le temps ?

Tim: Tu ne peux pas changer une pierre tombale…

Adam : Je ne voudrais rien modifier. Cela a demandé tant d’efforts, de sang, de sueur et de larmes. J’aime réellement l’atmosphère de l’album. Il raconte un vrai conte macabre. Un lourd parfum de la plus sombre revanche de Mère Nature flotte dans l’air.

 

J’ai lu que vous composiez essentiellement en jammant. Depuis 2 ans, vous avez dû continuer à pratiquer cet exercice. Peut-on présumer que de nouveaux morceaux sont déjà prêts à être enregistrés ?

Tim : Oui, nous avons un arsenal de riffs terribles pareils à une armée de cadavres émergeant de la tombe.

Adam : Nous avons déjà de quoi faire plus qu‘un album mais nous sommes en train d’enregistrer autre chose d’abord. Un disque différent dont nous avons déjà composé le premier titre en jammant, et qui est un véritable monstre. Nous allons continuer à jouer et enregistrer ces jams. Jammer est essentiel pour nous, c’est comme cela que nous composons. Nous allons d’ailleurs continuer dans cette voie, l’espace et les abysses, mais il y aura des blast beats…

Que cherchez vous à procurer à l’auditeur lorsqu’il écoute votre musique ?

Adam : Libre et défoncé, puis violé et tué en même temps.

Tim : Ecoute Ramesses et tu aura envie que les gens tombent comme des mouches, face contre terre.

La couverture de “MA” semble complexe et très détaillée, a t-elle une histoire particulière ?

Tim : Adam est le maître de l’Alchimie, demande-lui !

Adam : L’or et l’argent représentent deux éléments essentiels de l’alchimie… il s‘agit d’une ancienne carte du microcosme et du macrocosme… notre univers… mais il s’affaisse sur lui-même, mangeant sa propre queue… Omniversal Horror… personne n’y échappera… c’est une autre longue histoire que je peux commencer à expliquer ici… à l’intérieur figure également une partie du pacte avec le Malin d’Urbain Grandier, un prodigieux abominable français (prêtre accusé de sorcellerie et brûlé sur le bûcher). Il l’a écrit avec son propre sang. Nous l’avons adapté à nos propres sombres desseins.

 

On sait que le nom de Ramesses provient d’une film avec Elizabeth Taylor. En quoi et comment le cinéma tient il une place chez Ramesses ?

Tim : Les films d’horreur occupent une grande place de notre Ramesseum. J’aime particulièrement les films avec démembrement.

Adam : Le groupe a été nommé Ramesses suite au visionnage de “Ramesses II” plus connu sous le nom de “Ramesses the great”. Une vraie inspiration. Nous aimons tous les films d’horreur.

Avez vous justement quelques pièces favorites à nous conseiller ?

Tim: “The Satanic Rites of Dracula”, “Die Screaming Marianne”.

Adam: “The Wicker Man”, la plupart des vieux films de la “House of Horror” Hammer, dont la série télé, “Tales of the Unexpected”, ainsi que “Last House on The Left”, “XTRO”.

Pouvez vous nous raconter une journée type dans la peau des doomsters de Ramesses ?

Tim : se lever, prendre un “Lazy Susan” au petit déjeuner, et puis un peu de pudding au “Count grishnacht”.

Adam: être stone. Créer, art ou musique, toujours crade ou subversif. Eviter de se créer des problèmes.

 

Vous allez tourner bientôt, notamment pour la première fois en France, yeah ! Quel serait l‘endroit parfait pour faire jouer Ramesses ?

Tim : j’attends impatiemment de jouer à Paris

Adam : C’est cool de tourner à nouveau avec nos frère d’Unearthly Trance. Il plane toujours une atmosphère occulte quasi palpable quand nous jouons ensembles. Ca va être génial de jouer à Paris mais j’aimerais jouer à Lyon un jour. Ce serait cool de revoir les mecs d’Overmars. Nous jouerons partout où l’on voudra de nous en France.

La scène doom connaît une véritable expansion, avez vous eu des coups de cœur récents ? Des classiques ?

Tim: PENTAGRAM.

Adam: Je passe plus de temps à composer de la musique qu’à en écouter mais le meilleur nouvel album que j’ai entendu est le nouveau Mayhem, il est fantastique. Winter et Autopsy sont les seuls classiques. Point.

Quel est le taux en THC de Ramesses ?

Tim : “Ces amplis montent jusqu’à 11 !” (référence à Spinal Tap)

Adam : Fuck off ! HIGH! Nous sommes toujours défoncés. Je n’ai aucune idée de comment sonnerait Ramesses sans THC. Ca devrait être horrible. J’espère que cela n’arrivera jamais !

Merci d’avoir pris le temps de répondre à ces questions. En attendant de vous voir en France !

Adam : Merci. Keep up The Good Fight. Cheers. See you on tour. The Ram Family.

 

août 2007 par Laurent.

TRUCKFIGHTERS – juin 2007

C’est avec le guitariste Dango que nous avons fait un brin de causette avant que ne sorte le nouvel opus du quatuor nordique. Débordant d’énergie sur scène, les Suédois nous en disent un peu plus sur leur actualité chargée après une tournée qui a fait halte un peu partout dans les régions francophones du vieux-continent en compagnie des stars de Fu Manchu.

Comment s’est passée la tournée avec Valient Thorr et Fu Manchu ?

Superbe ! Même mieux que ce que j’imaginais. Tous les mecs étaient sympas et nous nous sommes très bien entendus. Pas de rockstar ou de divas sur cette tournée. Bien entendu, les concerts étaient bien avec un public nombreux presque partout ; un bon son, de bons backstage, de bons caterings etc. Le seul point négatif était la distance entre les gigs et les sièges inconfortables de notre van.

Comment a pris place cette tournée ?

Des types de notre label s’en sont chargés et apparemment les Fu Manchu nous connaissaient déjà et appréciaient notre musique. Je pense donc qu’ils nous voulaient sur la tournée et c’est très cool.

Comme je pense que vous êtes de gros fans des légendes stoner que sont Fu Manchu, comment vous sentiez-vous de partager la scène avec eux ?

Ha ha, en fait ce n’est pas la vérité exacte, mais c’est assez proche. Je pense qu’Ozo – basse et chant – et Fredo – guitare – sont ou étaient de grands fans. Paco – batterie – et moi un peu. Néanmoins nous étions un peu nerveux pour les premiers concerts, j’avais une sensation étrange de jouer avec ces légendes vivantes. Les premiers jours, nous n’osions pas leur parler juste parce qu’ils étaient les membres de Fu Manchu. Toutefois, rapidement ça a ressemblé à tous les shows et tournées entre pote. Je ne suis pas certains de l’avoir compris à ce jour, c’était vraiment bon. Difficile de décrire un sentiment, mais c’était un bon sentiment. C’était aussi cool que ce que nous espérions.

 

Comment se passent les shows avec deux groupes que vous suiviez en van alors qu’ils voyageaient en liner avec chauffeur ?

Pas de soucis, héhéhé. Sérieusement ce n’était pas aussi douloureux pour nos fesses de voyager en van que nous le pensions. Bien évidemment nous ne dormions pas autant que les autres groupes et il nous est arrivé de conduire la nuit entière, mais ça l’a fait quand-même. Nous ne suivions pas leur nightliner, nous voyagions indépendamment par conséquent nous sommes aussi resté dormir ou fêter ou d’autres trucs à certains endroits. Comme notre van était plus rapide, nous faisions les soundcheck en dernier, nous pouvions donc arriver plus tard sur place sans souci.

Deviez-vous obéir aux Californiens durant cette tournée ?

Non ! Nous ne nous sommes pas opposés à eux non-plus, nous nous sommes bien entendus ce sont des bons types !

N’était-ce pas frustrant de jouer seulement trente minutes chaque soir ?

Oui ça l’était, tu touches le point ici. Presque tous les soirs, j’ai senti cette anti-agpogée en sortant de scène juste quand j’étais en train d’être chaud. Frustrant est le bon terme. J’étais aussi fatigué de jouer en tant que premier groupe de trois, mais ça s’est déroulé sans souci.

En écoutant vos albums studio, je n’attendais pas des shows de ce type. D’où vous viens cette énergie scénique ?

Qu’attendais-tu ? Pourquoi n’attendais-tu pas cette énergie ? Je pense que celle-ci a trois origines en collaborant au sein du groupe. Au sein de nous-même il y a le noyau, la musique est le carburant et le public est étincelle qui nous met le feu.

Nous aimons simplement jouer en live et apprécions coup de pied au cul que ça nous met.

Tout comme ‘In Search Of (The)’, vos morceaux sont plus long sur scène que sur vos disques. Pourquoi enregistrer des versions courtes alors que vous semblez apprécier des versions qui durent ?

Je l’ignore, certainement parce que ces versions longues nous viennent alors qu’elles sont déjà enregistrées. J’aime aussi proposer des choses exclusivement pour notre public qui se déplace. Je ne pense pas que nous avons enregistré une fois une version courte exprès.

Je trouve cette question amusante par rapport aux commentaires habituels de gens qui critiquent plutôt la longueur de morceaux sur disque et disent que nous jammons un peu trop sur scène. Nous faisons ce que nous aimons et ce que nous sentons. Certains soirs, nous jouons les versions habituelles et parfois non.

Vous vous produisez sur scène devant une foule qui aura d’autres distractions. Vous avez mentionné sur votre dernier album que les gens devaient se concentrer sur la musique sans autres distractions. Considérez-vous que votre musique doit être un plaisir solitaire dans le noir ou comme partie intégrante du grand cirque du rock ?

Les deux ! Pour ce qui est de l’album, la musique étant complexe en tant qu’auditeur tu dois percevoir la totalité de la chose pour en tirer la meilleure satisfaction et comprendre ce que nous faisons.

Jouer sur scène devant un public peut montrer de quoi il s’agit et nous faisons de notre mieux pour transmettre notre état d’esprit au public. De mon point-de-vue, la musique et une affaire de feeling et j’espère que ton sentiment pendant notre show est quelque chose d’unique pour toi. Nous essayons néanmoins de transmettre quelque chose.

 

Vous venez de mettre en boîte un nouveau single et le prochain sera disponible uniquement sur internet alors que de nombreux artistes sont plutôt fâché avec la propagation électronique de leur musique. Qu’est-ce qui vous a poussé à agir ainsi ?

C’est plus facile pour nos fans de l’obtenir et plus simple pour nous de le faire ; c’est simplement un bon moyen de distribuer du son.

Je ne sais pas si nous y avons bien réfléchi, mais nous l’avons fait et par chance le label nous a laissé procéder comme nous le désirions.

Le prochain album sort en septembre prochain. Où en êtes-vous dans le processus d’enregistrement ?

Le mastering est terminé et il va être imprimé ces prochaines semaines.

A quoi devons-nous nous attendre pour cette prochaine livraison ?

Du fuzz, des riffs, des mélodies, des gros riffs cools et épais gorgés de mélodies flambantes. Je suppose que c’est un peu plus métal que ‘Gravity X’ et quelque part plus Truckfighters. C’est difficile à décrire, mais c’est comme si nous avions pris les trucs spécifiques de ‘Gravity X’ et les avions conduit à un niveau supérieur. Je pense et j’espère que nos fans vont aimer ce nouvel album autant que le dernier. Tu verras quelques similarités. Il y aura dix morceaux, il durera cinquante-cinq minutes, sera très dynamique avec des parties plus smooth et aussi les choses les plus malsaines que nous ayons jamais composées.

‘Gravity X’ est sorti il y a deux ans. Qu’avez-vous fait durant tout ce temps ?

Tournée, tournée, écriture de nouveau matériel, enregistrement, tour, mixage, tour et mixage. Tu comprends ?

Peux-tu nous expliquer pourquoi la scène stoner suédoise est tellement connue dans ce milieu plutôt underground ?

Pas vraiment, c’est très commun de faire de la musique en suède. Il y a une tapée de groupes dans tous les styles je le reconnais. Je pense que la Suède est le troisième producteur de musique au monde après les USA et la Grande-Bretagne et que tout ça vient d’un pays avec la même population que Londres. Je ne sais pas précisément, mais ça a l’air culturel et simple ici pour les jeunes d’essayer de jouer. La musique est obligatoire les neuf premières années d’école. Peut-être que le plus important c’est les écoles musicales où nous avons avec la possibilité étant jeunes de prendre des cours une fois par semaine pour un prix très bas jusqu’à seize ou dix-huit ans. Cependant la plupart se contentent de l’enseignement de base dispensé à l’école. Cette question ressort de temps à autre, mais je n’ai pas de réponse toute faite peut-être parce que je me trouve dans cette chose.

 

Comment sont les relations entre ces groupes et ces labels ?

Elles sont bonnes, ce n’est pas comme si nous nous connaissons tous, mais il n’y a aucune compétition ou truc du style. Si un label ou un artiste va bien je pense que c’est positif pour l’entier de la scène.

Votre pays semble être le paradis pour les musiciens. Qu’en est-il pour les membres de ton groupe ?

Je ne suis pas certain de bien saisir cette question. Il est certain que la Suède est un bon endroit où vivre, mais je ne la considère pas comme le paradis. Les musiciens underground ne peuvent pas vivre de leur musique ; la plupart doivent aussi avoir un job et c’est difficile quand on consacre tant d’effort et d’énergie dans un groupe.

Quelles sont les infrastructures dont vous disposer ?

Rien de particuliers, nous pouvons déduire certaines taxes pour nos instruments uniquement si nous faisons du business avec notre musique ce qui n’est pas une aide au début. Il n’y a pas de fonds gouvernementaux, mais une petite somme quand nous préparons un truc où travaillons en commun comme pour toutes les structures non-lucratives chez nous.

Penses-tu que nous ayons une fausse image de ce dont vous bénéficiez ?

Oui, assurément. J’ignore si tu fais de la musique, mais à voir tes questions il semblerait que tu penses que nous bénéficions de beaucoup de supports financiers et autres ce qui est faux. Nous n’avons que peu d’aide. C’est différent selon les secteurs culturels si par exemple tu joues de la musique classique ou dans ce style. Ces secteurs sont plus ou moins financés par l’Etat.

Comment décrirais-tu ton style musical à un non-initié ?

Du rock moderne avec des sons bien fuzz. Je n’aime pas trop ce type de question car la musique devrait parler d’elle-même et les gens devraient pouvoir l’appeler comme bon leur semble.

Quel est le groupe qui fait l’unanimité au sein de votre formation ?

Pearl Jam ou Tool.

En somme, pourquoi avoir opté pour des surnoms plutôt que de mentionner vos véritables identités ?

Je ne m’en rappelle plus, nous l’avons fait au début du groupe. Peut-être que c’était plus simple en nous profilant comme de futures stars du rock d’avoir des noms d’artistes. Bien entendu nous trouvions ça amusant et je continue à y trouver amusant.

As-tu des projets parallèles à Truckfighters ?

Rien d’actif pour le moment. Je joue régulièrement du rock influencé par le grunge dans un groupe nommé Star Trail (www.myspace.com/startrail), mais nous n’avons rien fait depuis un bon moment. J’ai toujours ceci en tête.

juin 2007 par Chris.

MAMMATUS – juin 2007

Hello ! tout d’abord, commençons par les traditionnelles présentations. Vous êtes apparus comme un OVNI début 2005 pour les personnes loin de la scène californienne. Pourriez-vous nous en apprendre un peu plus sur vous ? Qui fait quoi ? Qui a joué dans un autre groupe auparavant ? Comment vous êtes vous rencontrés ?

Nicky et moi (Aaron Emmert) sommes frères et nous jouons de la musique ensemble depuis qu’on est ados. Notre premier groupe était un groupe de rock surf, on reprenait des classiques du surf et on en jouait quelques unes de notre propre composition. Nicky tient la gratte lead et je joue de la batterie. Chris (basse) et Mike (guitare) ont grandi de l’autre côté de la montagne près de laquelle nous vivions et leur groupe au lycée était un groupe de punk dans la veine de Rudimentary Peni. Il s’appelait Kevorkian Christmas Special. Nicky et moi avons rencontré Chris au lycée et nos groupes se sont affrontés musicalement lors d’un concours au bahut. On a commencé Mammatus en 2005 et on ne savait pas trop ce qu’on voulait faire. On savait juste qu’on voulait que ça sonne heavy et profond. Après quelques concerts locaux on a demandé à Mike de tenir la 2e gratte, ainsi Nick pouvait se lâcher sur le côté lead. Depuis, ça n’a fait que monter…

 

Votre musique possède un aspect jam indéniable, je suppose que l’étape créative provient de ce genre d’exercice ? Pourriez-vous développer ?

Jammer est une grosse partie de notre processus d’écriture. Généralement, Nicky possède une série de riffs qu’il joue depuis quelques temps et il les amène ensuite à Chris et moi-même pour que l’on pose nos instruments dessus. Après nous construisons des séquences d’idées et nous essayons de les assembler afin d’obtenir une chanson. Si 2 séquences différentes ne collent pas bien ensemble, alors nous essayons d’insérer une brève série de notes intermédiaires afin de combler le manque entre les 2 parties avec harmonie. J’apprécie ce genre d’approche parce qu’il s’en dégage une impression d’exploration et d’excitation. Tu ne sais jamais comment la chanson va sonner avant qu’elle ne soit terminée.

 

Puisque la drogue fait parti de l’image inhérente à ce type de musique, quel rapport entretenez-vous avec celle-ci ? Entre-t-elle dans un quelconque processus ? Ou bien la musique suffit à vous plonger dans le même état de transe que moi l’écoute de votre album ?

Je pense qu’au-delà des drogues, on trippe comme des fous sur le monde naturel autour de nous. Simplement se promener dans les bois ou nager dans l’océan, c’est assez pour altérer sensiblement et radicalement nos esprits de sorte que nous nous devons d’exprimer cette vision nouvelle d’une manière ou d’une autre, ce que nous nous efforçons de faire dans notre musique.

Vous êtes signés sur l’excellent label Holy Mountain (d’ailleurs, ce nom a t il un quelconque rapport avec l’album de qui vous savez?), mais bien habitué à produire des disques de folk mystique que de psychopsychestoner ? Comment avez-vous atterri là ?

On connaissait un peu JW de Holy Mountain à travers nos potes de Residual Echoes. J’ai tenu les fûts dans ce groupe pendant un temps lorsqu’ils étaient sur le label, alors j’ai donné à JW la démo de Mammatus. Après avoir vu notre premier concert à San Francisco, il a marqué son accord pour sortir notre album.

 

Quel était votre motivation en créant Mammatus ?

Je ne sais pas vraiment si nous avions quelques notions préconçues de ce que nous essayions de faire lorsqu’on a commencé le groupe. On a toujours jouer la zique qu’on aimait parce que c’est le pied de la jouer. Le meilleur dans tout cela est que nous avons pu attirer l’attention en faisant simplement ce qu’on aimait, ce qui nous donnait l’opportunité de poursuivre notre passion. Je suppose que notre motivation est de relever le défi qui consiste à pondre la meilleure musique que nos mains sont capables de jouer.

Même si chacun y perçoit ce qu’il veut, quels sont selon vous vos influence premières ?

La terre et tout ce qu’elle englobe, le comté de Santa Cruz en Californie, Black Sabbath, les Beatles, Neil Young, Can et The Ventures.

 

Auriez vous des disques à conseiller à nous, lecteurs et auditeurs afin de prolonger ce trip ?

Silberbart a un album du nom de 4 Times Sound Razing qui date de 1971 et c’est une des musiques rock les plus heavy et les plus profondes de tous les temps. Je recommande aussi l’album Sea Shanties par High Tide.

Que peut-on espérer pour la prochaine sortie de « The Coast Explodes » ?

The Coast Explodes est un album plus concentré et plus défini que notre premier album. On a bossé dur notre habileté technique en créant des arrangements plus complexes et on a fait joujou avec plus de gadgets et bidouilles propres aux studios.

 

Le processus de création a-t-il été le même ? Les idées ont-elles germé sur la route ou êtes-vous entrés en studio en vous disant: “Ok, il faut pondre un nouveau disque” ?

On a joué les morceaux Excellent Swordfight et Pierce the Darkness sur scène à différents stade de leur développement pendant à peu près un an. Après les avoir joué live pendant aussi longtemps, ce fut facile de les mettre en boîte, bien que je pense que ces titres auraient été bien meilleurs si nous avions attendu plus longtemps. D’autres aspects de l’album, tel que l’interlude à la gratte et au clavier dans Pierce the Darkness, étaient simplement des idées développées en studio et ajoutée à la chanson parce que cela semblait un putain de moment approprié pour le faire. The Changing Wind n’était au départ qu’une session rythmique à quatre que Nicky a reprise plus tard pour écrire le morceau.

 

J’ai souvent lu que vous étiez très friands de concerts. Les morceaux diffèrent-ils beaucoup des version studio ? Comment vous sentez-vous sur scène ?

On adore jouer live parce qu’on peut envoyer librement une débauche d’énergie et de folie pour exciter le public. Nos chansons sont bien plus heavy en version live parce qu’il y a bien plus d’enceintes pour remuer l’air autour de ton corps. Le public peut ressentir notre musique ainsi que l’entendre. On fait aussi de notre mieux pour le plaisir des yeux en utilisant du brouillard artificiel, des costumes, des projections de vidéos bizarres et un sorcier complètement givré qui manipule la foule.

Quel est votre hamburger préféré ?

Le double cheese burger que tu peux trouver dans une antre appelée Red Onion à El Cerrito en Californie.

Votre artiste préféré ?

Dieu

Vos albums du moment ?

Alien vs. Predator de Blood Baby, un putain de groupe de Baltimore dans le Maryland.

Auriez vous un artiste particulier avec lequel collaborer (mort ou vivant) ou Arik Roper se chargera à nouveau de votre prochain album ?

J’adorerais que Nick Blinko nous fasse la prochaine couv’ mais il est peu probable que cela se produise.

Merci beaucoup à vous d’avoir pris le temps de faire cette intie. On est impatients de vous voir sur scène en France, en Belgique, en Suisse ou ailleurs.

Merci, Tom.

 

juin 2007 par Tom.

NIGHTSTALKER – mai 2007

Il y a déjà bien longtemps que les Grecs de Nightstalker prêchent la bonne parole stoner à travers l’Europe.

Malgré un emploi du temps de ministre, le bassiste Andreas à pris le temps de répondre à quelques questions pour Desert-rock.

 

“Just a Burn” est sorti il y a plus de 2 ans maintenant. Quelle est votre actualité les gars ?

Nous avons quelques concerts et quelques festivals de prévu. Et nous sommes aussi en train de composer pour le nouvel Album.

Rotting Christ (l’autre groupe d’Andreas, NDLR) vient juste de sortir un album et vient d’achever une tournée européenne. Quand peut-on espérer ce nouvel album de Nightstalker ?

L’idée est de commencer l’enregistrement du prochain Nightstalker durant l’automne. Mais comme rien n’est jamais sûr à 100% en matière de timing, nous voulons que notre album soit prêt au moment ou nous serons prêts, et pas bêtement suivre un planning strict.

 

Avec Andreas jouant à la fois dans Nightstalker et Rotting Christ, il semble difficile de concilier les deux. Comment faites vous pour que cela fonctionne ?

Il est vrai qu’avec le programme très chargé de Nightstalker et de Rotting Christ, il est difficile de concilier l’activité des deux groupes. Mais nous essayons de faire de notre mieux.

Nightstalker a été formé au début des nineties et peut donc être considéré comme précurseur de la scène stoner. Quelles étaient vos influences à l’époque ?

Motörhead ! Argy était (et est toujours plus que jamais) un grand fan de Motörhead. N’oublions pas, cela va sans dire, Black Sabbath, époque Ozzy bien sûr.

Monster Magnet semble être une référence pour Nightstalker. Que pouvez vous nous dire sur ce groupe, et sur son évolution ?

Ce n’est pas vraiment notre boulot de parler de Monster Magnet, mais c’est un grand groupe, surtout sur leurs premiers albums. Ils savent faire du Rock.

Que pensez-vous de l’évolution de la scène dite “stoner” ?

La scène dite « stoner » est devenue de plus en plus importante après Kyuss et Monster Magnet. J’étais vraiment surpris que personne ne connaisse ces groupes au début des nineties lorsque Nightstalker a commencé. Et quelques années plus tard, il y a eu toute cette nouvelle mouvance relativement importante. Je pense qu’il y a beaucoup de suiveurs en matière de stoner-rock à l’heure actuelle.

Qu’en est-il de la scène “Grecque” ? Nous Connaissons Lord 13 et Vibratore Bizarro. Quelles sont vos relations avec ces groupes ?

La scène « stoner » est très importante ici en Grèce, il y a beaucoup de bons groupes. Les grecs aiment le stoner. Concernant les deux groupes que vous citez, nous nous connaissons depuis plusieurs années maintenant et ce sont de très bons amis.

Comment se porte la scène Underground à Athènes ? Quels sont les styles les plus représentés ?

On peut dire que la scène underground est très importante. Le style principal est le « metal » bien sûr, heavy-rock et post-alternatif.

Pour certains, l’EP “The Ritual” est différent de “Use” et de “Just a Burn” dans le sens ou il est plus sombre et plus psychédélique. Etes vous d’accord ? Etait-ce intentionnel ?

Je suis entièrement d’accord, et ce n’était pas du tout intentionnel. Le groupe était dans une période sombre et psychédélique à l’époque.

En décembre, “Use” a été réédite à l’occasion du 10ème anniversaire de sa sortie initiale. Le 23 décembre, vous avez donné un concert durant lequel vous avez joué l’intégralité de cet album. Comment cela s’est-il passé ?

Cet album représente énormément pour nous, ainsi que pour la scène rock grecque en général. C’était vraiment génial pour nous de jouer l’album en entier, et surtout d’en jouer les titres dans le même ordre. C’est une soirée dont on se souviendra toujours.

Continuez-vous de jouer en live avec un autre batteur, de sorte que Argy puisse uniquement se concentrer sur le chant ?

Oui, nous continuons de le faire

Nightstalker a l’habitude de jouer avec un guitariste supplémentaire sur scène. Des projets pour embaucher un second guitariste à plein temps ?

Pas pour le moment, mais peut-être dans le futur, qui sait.

En parlant de concerts, vous semblez ne jouer qu’en Grèce, malgré le fait d’avoir une renommée internationale. Est-ce intentionnel ou tout simplement par manque d’opportunités ?

Non ce n’est pas intentionnel. Mais nous essayons de mettre quelque chose en place pour remédier à ça dans le futur.

Quelle est la chose la plus étrange qui vous soit arrivée lorsque vous étiez sur scène ?

Une fois, un mec complètement bourré est monté sur scène et il a heurté ma basse pendant que nous jouions. Je vous laisse imaginer la suite…

Je me souviens aussi d’une autre fois où nous donnions un concert à Thessalonique. Ca se passait dans un bateau, et le concert était sold-out. Pendant le show, les portes se sont fermées et le bateau s’est mis en mouvement. J’ai été moi-même surpris. Et j’entendais les gens hurler « On est coincé, on ne peut allez nulle part, cassons tout ! » C’était vraiment fun.

Envisagez vous de signer et de sortir d’autres groupes que Nightstalker sur votre label, Mad Prophet Records ?

Nous ne savons pas encore

Comment nous l’avons fait remarquer plus haut, “Use” est sorti il y a 10 ans déjà. De quoi être vous le plus fiers durant cette décennie ?

Nous sommes très fiers de notre musique

Qu’espérez-vous pour les 10 prochaines années à venir ?

De pouvoir jouer.

mai 2007 par Stonerpope.

LA IRA DE DIOS – mars 2007

Alors que La Ira de Dios vient de sortir de studio après avoir enregistré quinze morceaux en deux jours, dont dix figureront sur leur troisième album intitulé « Cosmos Kaos Destrucción », petit retour en arrière en compagnie de Chino et Carlos pour nous éclairer sur ce groupe atypique de la scène sud-américaine.

La question inévitable, peux-tu nous résumer la biographie du groupe ?

Chino : Le groupe s’est formé en mars 2001 à Lima, au Pérou et nous avons commencé en tant que trio. Aux alentours de juillet 2003, nous avons sorti notre premier album intitulé « Hacia El Sol Rojo » réalisé en auto-production et pressé à 200 exemplaires. Deux ans plus tard, le label allemand Nasoni Records nous a signés et a ressorti cet album. Au début de l’année 2005, le line-up a changé et nous avons ajouté un membre. A présent, on trouve Carlos Vidal à la basse, Xtian Abugattas aux effets, Enrique de Vinatea à la batterie et moi à la guitare et au chant. L’année passée, Nasoni a sorti « Archæopteryx », notre second album et nous avons fait notre première tournée … une tournée européenne de deux mois.

Quelle est l’origine de votre nom, La Ira de Dios ?

Chino : Ce nom vient de « Aguirre La Ira De Dios (Aguirre The Wrath of God) », un film de Werner Herzog. La bande son de ce film a été enregistrée par Popol Vuh et le morceau éponyme est une de mes chansons préférées. Nous pensions que c’était un nom parfait pour faire référence à notre son.

Carlos : N’est-ce pas un nom sympa et impressionnant ? Tu ne peux pas rater l’occasion de faire partie d’un groupe qui a un nom pareil !

Comment décrirais-tu votre musique à quelqu’un qui ne vous a jamais entendu ?

Chino : Comme du Very High Octane Space Rock.

Carlos : Une sorte de Cosmic Heavy Psych Rock.

 

Quelle est la situation du Rock au Pérou ? Quels styles sont les plus populaires ?

Chino : Comme partout, il y a beaucoup de daube dans les médias, tous les bons groupes font partie de l’underground. C’est un pays où la plupart des gens écoutent de la musique latine comme la Salsa, le Merengue ou le Reggeaton mais dans la scène Rock, les groupes les plus populaires sont ceux qui font de l’Emo-Indie-Punk pour les gosses. Il y a également beaucoup de Metal, certains groupes sont cools, mais il y a aussi une scène underground méconnue au sein de laquelle on trouve aussi bien des groupes qui font de l’électronique expérimentale que du Doom. Elle est assez restreinte mais contient de très bons groupes.

Carlos : Il est évident que le Pérou n’est pas un pays de rockers. Durant les 60’s et les 70’s, les meilleurs groupes péruviens (Los Saicos, Tarkus et Pax par exemple) n’avaient pas la possibilité de développer une carrière musicale sérieuse pour des raisons politiques et économiques. Tu ne peux pas vivre du Rock underground au Pérou. Aujourd’hui, il y a seulement une poignée de groupes respectables qui se battent pour défendre le Rock depuis des années et ce dans l’indifférence totale.

Chino : L’indifférence est de la violence mec !

Est-il facile pour un groupe comme La Ira de Dios de jouer au Pérou ? Avez-vous l’occasion de jouer ailleurs en Amérique du Sud ?

Chino : Plus au moins … Tout d’abord, il est difficile de jouer en dehors de Lima, tout est très centralisé sur la capitale, que ce soit la politique ou les endroits où tu peux trouver du boulot. Jouer à Lima n’est pas très compliqué, mais uniquement au sein d’un petit circuit de clubs. Le problème en Amérique du Sud, ce sont les distances. Pour nous, les voyages en Argentine ou au Chili (qui sont les deux grands pays les plus proches) coûtent trop chers.

Vous avez été nominé dans la catégorie rock d’un concours organisé par le plus grand quotidien du Pérou. Cela signifie-t-il que les choses commencent à évoluer pour vous dans votre pays ?

Chino : Cà commence clairement à bouger, mais c’est du à ce que nous avons fait, la tournée européenne, qui est quelque chose de tout à fait inhabituel pour un groupe péruvien. Seuls les groupes folkloriques font çà, même pas les artistes pop. Et bien sûr, personne ne s’y attendait de la part d’un groupe issu de l’underground. Mais nous n’avons pas eu et n’avons toujours pas beaucoup de visibilité dans les médias. Si un groupe pop politiquement correct avait réussi à faire ce que nous avons fait (trois albums et une tournée internationale en un an), il serait sur la couverture de tous les magazines … mais peu importe …

Carlos : Peut-être que grâce à ce concours, nous aurons quatre ou cinq spectateurs supplémentaires aux concerts et nous serons très satisfaits de cette amélioration !

Je ne connais que Reino Ermitano comme autre groupe péruvien, mais ils pratiquent un style assez éloigné du vôtre. Avez-vous beaucoup de contacts avec eux ?

Chino : Bien sur ! Ce sont nos frères (et sœur), nous partageons très souvent la même affiche ainsi qu’avec El Cuy, un groupe au sein duquel on retrouve également Marcos, le bassiste de Reino Ermitano. Nous avons créé notre propre label avec eux, Ogro Records, qui nous permet de sortir nos albums au Pérou. A part El Cuy, Reino Ermitano et nous, il y a quelques groupes comme Mazo, Quondor ou Caballo de Plomo sur lesquels tu devrais jeter une oreille. Nous sommes sur le point de sortir leurs albums ainsi qu’un tribute à Venom avec des groupes espagnols et péruviens.

L’Amérique du Sud se fait régulièrement remarquer avec des groupes stoner de qualité. Avez-vous l’impression de faire partie d’une scène ?

Chino : Comme je le disais plus haut, le problème en Amérique du Sud, c’est la distance et donc, c’est un peu comme s’il n’y avait pas de scène sud-américaine. Nous avons une scène péruvienne, une scène chilienne, une scène argentine, … et nous avons de très bons contacts avec les groupes de ces pays, mais je persiste à croire que chaque pays a sa propre scène et qu’il n’existe pas de scène sud-américaine unie ou du moins pas encore.

Carlos : Il est évident que les groupes d’Amérique du Sud ne partagent pas le même public et donc il n’y a pas de scène sud-américaine. Il est impossible pour un habitant de Lima d’aller jusqu’à Buenos Aires pour le week-end dans le but d’assister à un concert de Los Natas ou qui que ce soit d’autre. Ce serait génial de voir les groupes sud-américains tourner sur tout le continent, organiser des festivals ensemble, mais pour le moment c’est seulement un rêve. La situation économique n’est pas bonne et c’est encore pire pour les petits groupes.

 

Vous faites de la musique psychédelique avec un son très brut et finalement très stoner. De quel style vous sentez-vous le plus proche ?

Chino : J’aime que les gens nous disent que nous sommes un groupe stoner ou que nous sonnons comme tel car à présent nous apprécions énormément certains groupes stoner. Lorsque nous avons formé La Ira de Dios, nous ne connaissions rien de ce style musical. C’est suite à la sortie de notre premier album que les gens ont commencé à nous ranger dans cette catégorie et nous ne savions pas de quoi ils parlaient ! Et lorsque nous avons découvert ce mouvement stoner, ce fut une très bonne surprise car nous avons découvert que nous n’étions pas seuls, qu’il y avait plein de gens dans le monde qui partageait la même vibration à propos de la musique. Mais nous avons commencé en écoutant du Krautrock, des groupes de Space Rock comme Hawkwind, énormément de Blues et de Punk Garage …

Carlos : Comme Fred « Sonic » Smith avait l’habitude de le dire : « Yeah, that’s right ! »

Chino : Cà c’est une bonne réponse mec, ahahah !

Comme la majorité des groupes sud-américains, vous avez choisi l’espagnol pour le chant. Est-ce par facilité ou pour afficher votre identité ?

Carlos : Même si composer en anglais pourrait être plus simple, ce serait forcer les choses. Nous vivons au quotidien en utilisant l’espagnol et c’est donc ce que nous sommes.

Chino : Ouais … et c’est la langue que ma mère m’a apprise quand j’étais enfant !!! Mais effectivement, c’est plus facile et c’est une façon de défendre notre identité.

Vous avez sorti deux albums sur Nasoni, un label allemand. Comment avez-vous obtenu ce deal ?

Chino : On a eu de la chance car un ami a fait écouter quelques mp3 à un autre ami qui était allemand et celui-ci les a passé à un autre ami qui était Hans lui-même, le propriétaire de Nasoni. Il a aimé ce que nous faisions et nous a contactés.

Il semble qu’il y aie un concept derrière « Archæopteryx » (que nous pouvons considérer comme le premier oiseau connu et qui symbolise l’évolution des espèces). Peux-tu l’expliquer ?

Chino : En fait, l’album raconte l’histoire de cet oiseau et par extension celle d’un ange déchu (représenté sur la pochette) qui essaye de voler toujours plus haut, tombe dans un abîme et meurt avant de renaître dans l’obscurité pour reprendre son vol vers ses origines, le sommet de la montagne. Le premier album, « Hacia El Sol Rojo », était une histoire qui se déroulait dans l’espace, celle-ci se déroule ici, dans les Andes.

Carlos : L’ archæoptéryx était un oiseau peu développé qui représente malgré tout un pas en avant dans l’évolution des espèces. Parallèlement, cet album marque une évolution dans le son du groupe par rapport au premier album. Il raconte également les défis et transformations d’un personnage qui se bat pour son désir de liberté dans un environnement très dur et hostile. En tant que groupe underground qui essaye de suivre le chemin qu’il s’est choisi à travers la société péruvienne, nous nous sentons comme l’archæoptéryx de notre album.

Est-il important pour vous d’avoir un concept derrière chaque album ? Le déterminez-vous à l’avance ou se révèle-t-il naturellement au cours de la composition ?

Chino : Avec le premier album, j’ai réalisé que je pouvais tirer un concept des chansons après avoir écrit tout le matériel. Mais pour « Archæopteryx », le concept est venu avant. Nous avions ce concept à propos de cet oiseau et lorsque nous avons écrit les morceaux, nous avons essayé de les incorporer au canevas de l’histoire. Cet album a failli s’appeler « Ave Fenix y las Cordilleras del Sur », quelque chose qu’on pourrait traduire comme « le Phénix et la chaîne de montagne du Sud », mais Carlos a proposé qu’on le nomme simplement « Archæoptéryx » car le titre précédent lui semblait trop long et il nous a facilement convaincus, ahahah !! Pour les nouveaux morceaux que nous avons écrit pour le prochain album, nous ne voulons plus raconter une histoire comme nous l’avons fait auparavant, mais peut-être que le concept sera le son. Un concept de son chaotique.

 

J’ai eu la chance de passer quelques jours dans les Andes il y a quelques années. C’est un endroit magnifique qui inspire la sérénité. Etes-vous également sensible à cela ? Dans quelle mesure cet environnement vous inspire-t-il ?

Carlos : Comme tu l’as certainement constaté, les Andes sont infinies, énergétiques et mystiques. C’est une pure source d’inspiration pour le Space Rock, sans aucun doute.

Chino : Plutôt que de la sérénité, je dirais qu’il y a beaucoup d’énergie qui se dégage des montagnes et tu peux la ressentir quand tu y es, c’est très puissant et pur. La musique traditionnelle de là-bas, l’Huaynos, est également une grosse influence pour nous. C’est une musique très mélancolique avec un feeling cosmique, il faut l’expérimenter dans cet environnement. Et s’il te plait, ne va pas croire que cette musique est celle que tu entends habituellement dans nos stations de metro ou sur nos places. Cà, c’est de la merde …

Sur la pochette, on peut lire que « Archaeopterix est dédié aux Anciens, qui veillent sur nous depuis le Sud-Est ». Qui sont les anciens pour vous ? Dans quelle mesure les mythes et/ou la religion ont une influence sur votre musique ?

Chino : Ce sont ceux qui vivent aux sommets des plus hautes montagnes, ce sont les plus hautes montagnes elles-même. Ils ont énormément d’énergie qui nous tient en vie, tout comme le fait le soleil, notre père. C’est notre « religion » si tu veux l’appeler comme çà et elle a sans aucun doute une influence sur Archaeopterix. Pour le moment, nous travaillons plus avec le chaos, mais je pense néanmoins que les Anciens continuent à nous guider.

Tout comme sur « Hacia El Sol Rojo », certains morceaux de « Archaeopterix » sont très longs, d’autres ont une durée plus commune. A quel moment considérez-vous qu’une chanson est terminée ?

Chino : C’est une bonne question et je ne sais pas te répondre, je suppose que nous le sentons comme çà, ce qui sonne comme un cliché …

Carlos : Je suppose que çà dépend de l’histoire que l’ont veut raconter dans le morceau.

Chino, tu composes la plupart du matériel même si certaines chansons sont issues de jams, mais vous enregistrez vos albums en live. Les chansons évoluent-elles encore lors de l’enregistrement ?

Chino : Certains morceaux proviennent de jams, ensuite nous les retravaillons en jammant encore et après un certain moment, nous sentons que le titre est terminé mais ce n’est qu’après beaucoup de répétitions que nous l’enregistrons. Donc, les morceaux sont comme des jams très structurées. Et parfois, Carlos ou moi débarquons avec une idée de base sur laquelle nous travaillons ensemble.

Carlos : Dans d’autres cas, nous commençons avec une structure prédéterminée et au milieu du morceau vient parfaitement s’inclure une jam.

Pourquoi enregistrez-vous en live ?

Chino : A cause de la longueur des morceaux. Nous abandonnons certains passages de certains morceaux au moment de l’enregistrement et nous pensons que cette façon d’enregistrer permet également de garder l’énergie de l’instant présent.

Carlos : C’est vrai, nous sommes basiquement un groupe live.

Les synthés jouent souvent un rôle important dans le Space Rock, ce qui n’est pas vraiment le cas chez vous. Pourquoi avez-vous engagé musicien responsable des synthés et des effets pour cet album ?

Chino : Car j’avais acheté des effets que je voulais utiliser pendant que je jouais de la guitare, mais je ne peux pas gérer les deux instruments en même temps. J’ai donc demandé à Xtian, qui est un ami de longue date avec qui j’ai joué dans un autre groupe appelé Qondor où il tenait la guitare noise, de nous rejoindre pour les effets. Il voulait également joué avec nous depuis longtemps, donc c’était parfait.

Maintenant que Xtian a déménagé aux Etats-Unis pour son boulot, allez-vous lui chercher un remplaçant ?

Chino : Il est encore ici actuellement, ne lui monte pas la tête ! Nous enregistrerons notre prochain album dans une semaine et juste après, il s’envolera pour les Etats Unis. Je ne pense pas que nous allons le remplacer, il nous rejoindra en Europe pour la prochaine tournée et nous continuerons à jouer en live comme nous avons l’habitude de le faire. Entre-temps, pour les concerts au Pérou, je suppose que nous retournerons à nos racines de power trio, mais ce n’est que pour quelques mois.

Vous avez récemment fait une tournée de 17 dates en Europe, ce que peu de groupes européens parviennent à faire. Comment avez-vous réussi à booker une telle tournée ?

Chino : Eh bien, seulement avec l’aide de quelques amis et d’un PC …

Carlos : Nous avons en effet passé beaucoup d’heures derrière notre PC, mais il faut avouer que nous sommes aussi des putains de veinards. Merci à tous les gens sympas qui nous ont aidés !!!

Cela signifie-t-il que vous avez planifié une tournée européenne sans contacts ni agence de booking en Europe excepté les gens de Nasoni Records ?

Chino : Nous avions encore moins que çà, Nasoni n’avait rien à voir avec la tournée, c’était une idée de Wolfgang Reuther qui organise le Trip in Time Festival. Il nous a demandés de venir pour ce festival et pour quelques concerts supplémentaires qu’il organisait. Et il nous a dit que le voyage serait plus facile à amortir si on s’arrêtait en Espagne, donc nous avons fait un gros arrêt de six jours pour tourner en Espagne. Nous avons contacté Antonio de Mentes de Acido et il nous a aidé à organiser cette tournée espagnole. Mais à la base, effectivement, nous n’avions aucune agence de booking ou des contacts en Europe, pas encore à ce moment-là en tout cas, seulement quelques bons amis qui croient très fort en nous et beaucoup de volonté … et un PC, ahahah !!

 

Comment s’est déroulée cette tournée ? Que pensez-vous du public européen ?

Chino : Cette tournée fut incroyable. Nous avons passé tant de bons moments et rencontré tant de gens sympas, on s’est fait tellement d’amis auxquels je suis vraiment reconnaissant. Et le public aux concerts était dingue, vraiment dingue ! C’est quelque chose de chouette à ressentir, cet échange d’énergie.

Carlos : Je n’ai jamais imaginé faire danser les gens avec notre musique brute et trippante. C’est quelque chose d’impossible au Pérou, mais en Europe et spécialement en Allemagne, çà arrivait souvent. C’était hallucinant pour tous les membres du groupe, je n’oublierai jamais cette expérience, je n’étais plus en connection avec la réalité.

Un des grands moments de cette tournée fut certainement le Nasoni Festival. Quelle fut la différence entre ce concert et tous les autres ?

Chino : La taille et l’ampleur de l’évènement. Ce concert fut vraiment exceptionnel et la vibration du public était incroyable !! Et puis nous avons rencontré les musiciens de Vibravoid, Zone Six et Atomic Workers qui sont tous très cool. Ainsi que la chanteuse de Politoxicomany Philarmony qui est une femme très très charmante …

J’ai raté votre concert à Bruxelles. Vous aussi d’ailleurs (le groupe s’est perdu et n’a trouvé la salle qu’à 1h00 du mat’) … A quoi doit-on s’attendre lors d’un concert de La Ira de Dios ?

Chino : MAXIMOVOLUMENROCKNROLL!!! Sincèrement mec, nous aimons jouer très fort et noisy et je pense que vivre cette expérience est très intense.

Carlos : Et n’oublies pas l’improvisation. Il y a toujours une place pour l’improvisation dans nos concerts.

Chino : C’est vrai. Il ne faut pas non plus oublier la fumée, il y a toujours une place pour la fumée dans nos concerts.

Vous composez beaucoup. Quels sont vos projets dans un futur proche ?

Chino : Quand nous sommes rentrés de la tournée, nous n’avions rien à faire et donc nous avons recommencé à jouer, à jammer et à écrire et à présent nous sommes sur le point d’enregistrer notre troisième album dans quelques semaines (ndlr : depuis, l’album a été enregistré). Ce sera un album différent, sans histoire, seulement une collection de chansons plus in-your-face, mais je suppose qu’un concept se révélera une fois de plus, cette fois-ci à propos du chaos, de l’ennui et de l’envie de détruire les villes ou quelque chose comme çà. Et j’espère qu’on pourra encore tourner cette année et arriver à l’heure au concert de Bruxelles, ahahah !!!

mars 2007 par Jihem.

HERMANO – février 2007

Avec un album live et un DVD sortis il y a quelques mois, et un nouvel album en prévision pour cette année, il nous a paru intéressant de solliciter Dandy Brown pour taper la discute sur tous ces sujets… Grand bien nous en a pris : non seulement le bonhomme est toujours aussi locace, mais il ne pratique pas vraiment la langue de bois ! Nous avons aussi souhaité faire le point sur des sujets abordés ensemble lors de rencontres précédentes…

 

La dernière fois que l’on s’est rencontrés, mi-2005, déjà tu me parlais du DVD de Hermano que tu préparais… Es-tu satisfait de ce DVD ?

Je suis tout à fait heureux de ce DVD. La tournée durant laquelle il a été filmé nous a tous vraiment profondément marqué, et je peux t’assurer que l’on ne l’oubliera jamais. Elle a vraiment renforcé les liens qui nous unissent tous. J’ai entendu ici ou là des gens qui regrettaient que l’on ne retrouve pas dans le DVD plus de débauche et d’orgies alcoolisées, et c’est sûr, je pense que ça n’éclate pas tout le monde de voir des gens normaux qui passent du bon temps en tournée. C’est sans doute parce qu’on ne se cassait pas des bouteilles ou des chaises sur la tête, que l’on ne détruisait pas des chambres d’hôtels, ou encore parce que l’on ne vomissait pas sur scène, que certains pensent que nous ne sommes pas assez “rock”. Je ne sais pas… D’un autre côté, je peux te garantir que ces gens là n’étaient pas dans les parages avec nous durant cette tournée, parce qu’on a pas mal fait la fête, je peux te le dire ! Et puis tu sais, certaines personnes peuvent s’enfiler un demi-litre de Jim Beam et se conduire quand même comme de vrais gentlemen ! D’autres se conduisent comme de purs connards après une gorgée d’alcool… J’imagine que ceux qui s’attendaient à plus de “débauches” sont plutôt habitués à cette seconde catégorie…

Il semble que tout le monde s’accorde à dire que le documentaire sur le DVD est excellent, mais que le concert est trop court ! Pourquoi diable ne pas l’avoir mis en intégralité ?

Pour être 100% honnête, il y a des obligations contractuelles qui nous ont empêché de sortir le concert entier. En plus de ça, il y a une ou deux chansons qui ne sonnaient pas super bien sur les enregistrements audio. Maintenant, je trouve que si tu le compares à pas mal d’albums live sur le marché, il s’agit d’une collection de chansons qui représentent parfaitement Hermano dans son domaine de prédilection : les concerts. Pour la plupart des albums live, les groupes prennent des morceaux extraits d’une demi-douzaine de concerts différents, voire plus encore. Nous, nous avons jugé important de sortir un album live qui sonne comme une soirée particulière, parmi tant d’autres, mais en tout cas pas comme un best of de plusieurs concerts.

février 2007 par Laurent.

BLACKSTONE – février 2007

Quelques mois après la sortie de leur troisième opus, “Colors of the stone”, il était temps de donner la parole à ce groupe français hors norme. Et histoire de faire original, on a décidé de taper la tchatche avec Sam, leur bassiste, l’homme de l’ombre, derrière Marc varez… et on ne le regrette pas !

 

Première interview pour Desert-Rock, tu n’y couperas pas : peux-tu rapidement nous présenter Blackstone ?

C’est l’histoire de Blackstone, le projet d’un batteur, Marc Varez qui n’est pas ce qu’on peut dire un inconnu dans le milieu du Hard Rock, et qui compose un album rock (stoner rock dira t-on) en s’entourant de musiciens de sa connaissance ne venant pas specialement du Metal .

Un 2eme album sort, “The Hight Country”, où tout le monde compose, cette fois :Ian Kent écrit les textes en anglais, sa langue maternelle, joue de la mandoline, du slide, de l’harmonica en plus du chant lead, Olivier Jargeais s’occupe des guitares, moi de la basse et évidement Marc de la batterie. Et on sort notre 3ème album “Colors Of The Stone ” chez Brennus music…

Et voilà : on se retrouve quelques mois après la sortie de l’album, mais surtout de nombreux mois après la fin de son enregistrement… Peux-tu nous dire dans quel état d’esprit on se trouve quand sort enfin un album enregistré depuis si longtemps ?

Tu as raison, on a pris notre temps, c’est parcequ’on est plus exigeant, ça nous a permis aussi de prendre du recul … C’est vrai qu’il y a un décalage entre la création et la sortie commerciale d’un album, pour moi lorsqu’il sort, il ne nous appartient plus, on est deja dans le suivant, les musiciens sont des ingrats… Promis, la prochaine fois on ira plus vite !

 

Et ton état d’esprit actuel, quels échos as-tu eu sur l’album, es-tu satisfait de la façon dont il est perçu ?

Les réactions sont trés positives de la part du public en concert comme de la presse musicale, on reste libres artistiquement on est crédibles et respectés, c’est deja beaucoup. C’est sûr, on aurait aimé plus de visibilité…

Finalement, est-ce important ? Je veux dire : on a l’impression que Blackstone fait de la musque pour les musiciens de Blackstone, pour se faire plaisir, et que si ça plaît à d’autres, tant mieux, est-ce que cette perception te paraît proche de la réalité ?

De mon point de vue, un musicien, d’une maniere generale joue dabord pour lui dans le sens où il est sa première critique et son premier public. Nous, on est sincères dans ce qu’on fait et on a pas d’obligation, on fait notre cuisine pour se faire plaisir et pour la partager.

Comment le groupe appréhende-t-il sa façon de composer et d’enregistrer ?

Pour enregistrer, on a une methode, c’est tres simple : on compose chacun dans son coin, on met toutes les maquettes dans une grosse boîte et on s’ouvre une bonne bouteille de scotch, le dernier qui reste debout choisit (rires). Plus serieusement,tout le monde compose et on choisit celles qui nous touchent, on se connait bien et on se fait confiance après, la façon d’écrire est sans doute differente pour chacun d’entre nous, pour ce qui me concerne, c’est tres spontané, c’est l’inspiration du moment…

Comment situes-tu les influences du groupe ? On a le sentiment d’un tel maelstrom musical, qu’identifier des sonorités connues n’est pas facile. On pense tour à tour à des groupes de rock 70’s, à du rock sudiste presque, à des musiques orientales …

Bizarement sur ce 3ème album, on a recentré tout ça tout en étant plus ecclectiques dans le choix des titres. Ca peut paraître contradictoire au premier abord. Le côté rock sudiste c’est sans doute les sonorités country music melées au rock, ça fait partie de nos influences, c’est vrai, et tous ces groupes mytiques des 70’s également, mais il y a encore bien d’autres choses… On a appelé cet album “Colors Of The Stone” parce que ça symbolise les multiples facettes de la pierre comme un groupe pourrait avoir aussi de multiples facettes. C’est notre coté mineral ça ! (rires)

L’oriental nous vient plus du folklore Irlandais cher à Ian et partagé du Chaabi Algerois, on y retrouve quelques similitudes. Tu dois faire allusion aux deux premiers albums où nous avions un percutionniste/choriste Algérien qui nous avait suivi sur une tournée.

 

Au final, comment décrirais-tu le genre musical de Blackstone à quelqu’un ?

On nous a defini comme un groupe de stoner, ça ne nous derange pas, loin de là et on l’assume sans probleme, mais c’est un peu réducteur, on est bien plus ouvert que ça…

C’est vrai que j ‘ai moi-même du mal à vous caractériser musicalement, de manière “claire”. Si c’est une volonté du groupe, ne trouves-tu pas qu’il s’agit aussi d’un risque commercial ? Le marché dela musique est clairement constitué de genres, d’étiquettes, et se positionner à cheval sur ces étiquettes vous prive d’une bonne part des auditeurs potentiels, non ?

C’est ça la sincerité dont je te parlais. Blackstone s’adresse aussi à un public saturé de musique formatée, et il est nombreux. On garde la maîtrise de nos productions, on est indépendants et libres, on se fiche pas mal des étiquettes.

Comment appréhendes-tu ton jeu de basse pour un album de ce type ? Est-ce que l’idée au niveau de ton jeu est de maintenir une cohérence, notamment rythmique, ou bien d’expérimenter des styles de jeu différents pour chaque chanson ?

Sur certains titres de “Colors…” comme “Push me Pull You” ou “The Dogs” la ligne de basse est à l’origine de la composition. Lorsqu’on travaille en studio j’adapte la basse au feeling, parfois Marc a deja posé une ligne, je m’en inspire, et si le titre l’exige je joue plus ternaire, sans tabou musical. La cohésion basse-batterie est trés importante, on peut jouer de façon très subtile, voire un peu groove, et faire la guerre avec du gros son à la disto, du moment que le feeling est là… Blackstone c’est une main de fer dans un gant de velour (rires).

 

Pour revenir sur ce manque de cohésion “de genre”, j’ai noté lors de mes écoutes de l’album la grande variété de chansons de genres différents entre elles, allant de la balade acoustique jusqu’au morceau hard rock le plus énergique. Est-ce que l’on peut dire que chaque musicien pousse dans un certain sens et que donc l’album est à l’image de ses individualités, ou bien est-ce que tout le groupe est à fond dans tous ces styles ?

On fusionne et on s’influence mutuellement, on n’impose pas ses références aux autres et si tu regardes bien qui fait quoi sur la pochette, tu remarqueras que les compositions ne sont pas spécialement attribuées à ceux qu’on pense en écoutant les titres. C’est tout le contraire d’un travail d’individualité. Sur le 2eme album “The Hight Contry” j’ai écrit “Lies”, un des titres les plus country de Blackstone, et pourtant c’est plus la sensibilité et la culture de Ian. Marc compose de magnifiques ballades acoustiques alors qu’il est plus connu comme un batteur de Hard. C’est spontané, bon pour sa propre culture musicale et bien plus généreux. C’est un vrai bon groupe et on est au service de la musique, on n’a pas de problèmes d’égo .

J’ai eu le sentiment en écoutant l’album qu’il se décomposait en 2 “étapes”, la première assez rock, et la seconde plus “relax”… Est-ce une volonté ou bien une coïncidence ?

On a voulu un décollage puissant et un atterrissage en douceur, tout pour faire un bon voyage (rires).

De quoi est constitué le présent pour le groupe, et le futur ?

On a un gig acoustique sur France Inter qui a beaucoup plu, quelques concerts notement un au Hardrock Café en Mars à Paris, on prépare le prochain album et Ian sort le sien, ça s’appelle “Ian Kent And The Immigrants” et c’est vraiment bien.

Qui devrait acheter ton album ? Que lui/leur dirais-tu pour qu’il/ils le fasse(nt) ?

Tout le monde, ça devrait meme etre remboursé par la sécu et reconnu d’utilité publique parceque c’est bon pour ce qu’on a …

février 2007 par Laurent.

MONKEY3 – janvier 2007

A l’occasion de la sortie en fin d’année passée de l’excellent “39 Laps” il nous a paru essentiel de faire le point avec le quatuor instrumental suisse romand. C’est Boris le guitariste aux marcels qui s’y est fort aimablement collé. Les Lausannois nous touchant à la fois par leur musique et leur appartenance à la scène francophone, que nous nous efforçons de mettre en avant sur ce site depuis le début, nous espérons vous faire partager notre passion pour leur art.

 

Salut Monkey 3, votre nouvel opus “39 Laps” est sorti depuis un mois jour pour jour. Comment a-t-il été accueilli par la presse musicale après les excellentes critiques qu’a reçues son prédécesseur ?

Boris : Pour le moment, très bien, nous sommes heureux de l’accueil que nous recevons, que ce soit de la part du public et des médias.

Quelles étaient les règles et limites que vous vous étiez fixées pour ce second album ?

Aucune règle ni limite, simplement faire de notre mieux en jouant une musique qui nous plaît.

Cette nouvelle pièce à votre édifice musical a été mise en boîte, selon la pochette de l’album, dans un chalet en bois. Peux-tu nous en dire un peu plus sur les conditions exactes du processus d’enregistrement ?

Nous avons loué un chalet à la montagne parce que moins cher qu’un studio tout en bénéficiant de la qualité acoustique du bois. Nous avons amené tout notre backline plus le matos d’enregistrement et avons enregistré le tout live. Le groupe à vécu au milieu de nulle part pendant deux semaines !

Les technologies informatiques sont de plus en plus présentes lors de l’élaboration de nouveaux morceaux par la plupart des groupes. Comment se passe l’élaboration d’un nouveau morceau de Monkey 3 ?

Pas d’informatique pour nous. Tout se fait au local, ensemble, en jammant pendant des heures.

Lors de notre dernière rencontre, tu louais les bons contacts que vous entreteniez avec votre label belge. Aujourd’hui, la sortie de votre nouvel album se fait chez vous en Suisse Romande de manière très discrète au niveau de la presse et des showcase. Comment expliques-tu cette timidité des médias à votre égard alors que la presse spécialisée internationale vous encense ?

Pour les médias suisses, nous sommes un tout nouveau groupe, le premier album n’avait pas de distribution en Suisse…

Avec du temps et du travail, cette situation devrait évoluer, d’autant plus que nous collaborons avec Headstrong Music aujourd’hui.

 

“39 Laps” se clôt sur une reprise absolument phénoménale, d’où vous est venu cette idée de reprendre le thème d’Ennio Morricone ?

Chaque année, à Lausanne, les groupes de rock de la ville se réunissent le temps d’une soirée “Lôzan’S Burnin” autour d’un thème donné pour des reprises.

Le thème 2006 était : artistes/groupes dont la première lettre correspond à la vôtre.

Morricone – Monkey3, on a aimé la cover, on l’a gardée !

Comment se sont passées les tractations avec les détenteurs des droits de cette œuvre déjà présente comme intro d’un groupe mythique sur ses dernières tournées ?

Ah bon ? Didn’t know that !

Hormis le Roadburn en avril où vous vous produirez avec de grosses pointures, vous n’annoncez aucun concert à ce jour pour la nouvelle année. Quand et ou aurons-nous la chance de vous croiser sur la route en 2007 ?

Un peu de patience, nous allons bientôt annoncer les nouvelles dates européennes. Tout tournera autour des dates du Roadburn…

Attendiez-vous la sortie de l’album pour démarcher les festivals de l’été où préférez-vous mettre sur pied une tournée pour votre public déjà acquis ?

Les deux !

Votre actualité c’est aussi la sortie d’un dix pouces avec Hypnos 69, comment ce projet a-t-il vu le jour ?

Rock’n’roll radio, le label qui a fait le projet, est un pote de notre label. Il nous a vu plusieurs fois en live et souhaitait sortir un ep avec Monkey3. Hypnos 69 ayant partagé l’affiche avec nous à plusieurs reprises et officiant dans un style proche du nôtre, l’association semblait toute naturelle. L’artwork est signé, bien sûr, par Malleus, le graphiste de la communauté stoner !

Tu m’avais dit dans le temps jadis, que si vous deviez avoir un chanteur ce serait un type à la voix smooth, mais couillue. Vous avez trouvé un type pour assurer ce job ?

Non. Par contre, pour le “Lôzan’S Burnin” de cette année, nous reprenons trois titres d’Alice in chains avec Guillaume – du groupe Zorg – en guest vocal.

Sérieusement, ne seriez-vous pas tenter de prendre des guests qui mettraient leurs proses sur vos morceaux sans forcément devenir des membres à part entière de l’entité Monkey 3 juste pour explorer d’autres univers ?

Pas pour le moment, car les réunir après pour assurer les titres en live serait mission impossible. Nous n’enregistrons rien qui ne puisse être fait en concert ensuite.

Vous vous êtes produits deux fois en peu de temps avec Dozer en Romandie. Comment m’expliques-tu que le public – y compris les Genevois – se déplacent pour la même affiche dans les montagnes jurassiennes alors qu’ils font la fine bouche lorsque vous vous produisez en ville ?

Désolé, mais je n’en ai aucune idée.

 

Votre répartition sur scène est spécifique vu l’absence de chanteur. Peux-tu m’expliquer pourquoi Guillaume demeure toujours dans l’obscurité alors que sa contribution n’est pas nulle lors de vos prestations live ?

Ceci est totalement involontaire, cela dépend des lightmen des clubs dans lesquels nous jouons.

Est-ce que le fait qu’il n’apparaisse jamais en photo sur le site est dû à ses autres engagements musicaux ?

Il me semble qu’il apparaît en photo relativement régulièrement, non?

Le dvd live d’Honcho enregistré à Paris met en valeur vos amplis estampillés Monkey 3, avez-vous profité d’enregistrer ce show pour vous-même ou un éventuel live sur dvd ?

Non, aucun dvd pour le moment, mais nous avons des pistes audio de différents concerts, qui sait…

En parlant de concerts, vos prestations scéniques sont encore plus psychédéliques que vos albums, pensez-vous qu’il soit trop tôt pour vous de sortir une production en public après seulement deux albums ?

Oui, il est encore trop tôt, artistiquement et commercialement.

As-tu quelque chose à rajouter pour les lecteurs du webzine 100 % stoner et francophone Desert-Rock ?

Merci du soutien et de l’affection que vous nous porter depuis le début. A bientôt sur la route, stay tuned !

janvier 2007 par Chris.
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