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(2008)
Nouveau venu dans le monde du stoner transalpin, le jeune quatuor de la banlieue de Cuneo s’est formé en décembre 2006 et se tape le luxe de sortir une brillante première demo trois-titres pile poil un an après que la formation se soit stabilisée autour de Simone Rossi (Murco) à la voix ainsi qu’aux percus, Marco Avanti (Marc) à la guitare, Carlo Oreglia (Carlin) à la basse et Luca Bruno (Suzza) à la batterie. Pratiquant un mix de heavy rock assez rapide dans la veine de The Glasspack ou Dozer et des plans aériens et alambiqués à la Pink Floyd, les Italiens m’ont agréablement surpris avec ce premier effort plein de promesses.
Dépassant à peine le quart d’heure les titres enregistrés durant l’hiver 2008 au Taricco’s Studio bénéficient d’une production de toute-bonne facture et gageons que cette première plaque puisse leur ouvrir les portes d’une maison de disque qui aura les couilles de sortir un bon groupe de stoner à l’heure à laquelle la plupart des acteurs de l’industrie du disque pensent plus à leur bonus qu’à la démarche artistique des groupes qu’ils distribuent. Cette galette débute avec ‘Space Queen’ qui démarre sur une ambiance lancinante et spatiale avant de virer en bon vieux rock bien gras et bien lourd où la rythmique s’emballe. Le deuxième titre ‘West Side’ part direct à l’essentiel et l’on croirait presque entendre le dernier Greenleaf jusqu’au break qui tape dans le psychédélique puis cède à nouveau la place aux lignes du début ; une composition bien foutue et foutrement efficace. Pour clore l’album, la formation a opté pour une plage proche de la première dans son architecture, mais en mettant l’accent sur les plans seventies.
Une toute-bonne surprise qui se laisse agréablement écouter et dont on attend impatiemment une suite vu le potentiel de ce groupe.
Contact:
www.myspace.com/spaceparanoidscuneo
chris
(2006)
Créé à l’été deux-mille-cinq sur Paris, Revolver n’a pas attendu longtemps avant de sortir sa première démo mise en boîte à la maison sur un quatre pistes avec l’aide d’une boîte à rythme. Composée à l’heure actuelle de John au chant et de Vince à la guitare, le groupe auditionne à l’heure actuelle des batteurs pour compléter cette formation rock’n’roll se distinguant dans un registre assez proche de Monster Magnet avec des rythmiques bien carrées et des riffs légers qui laissent beaucoup de place aux soli. Les parties vocales, très profondes, me rappellent par certains côtés Type O Negative au niveau de l’intonation.
Composée des deux titres : ‘I’M Your Man’ et ‘Free Ride’, cette première production et, espérons le, le point de départ d’une nouvelle aventure stoner avec une vraie batterie en soutien.
Contact:
www.revolver-jam.com
chris
(2006)
C’est un belle petite démo de 3 titres très énergiques qui nous est offerte par ce trio italien. Non sans rappeler les premiers QOTSA, Cloud Nine évoque une certaine noirceur dans les paroles que j’ai pu percevoir mais la musique est fraîche et percutante.
Avec des refrains à hurler sous une pluie de cymbales et un martèlement de fûts comme c’est pas permis dans les refrains, les musicos nous livrent des titres aux structures relativement simples. On ne peut s’empêcher de faire aller la tête lorsque ça fait feu de tout bois.
Après une intro planante, chaude et moite comme le prélude d’un bref orage tropical, c’est sur un riff hypnotique que Cloud Nine envoie sa première cartouche. D’ailleurs, la marque du groupe semble être cette petite note jouée ad libidem qui parvient après 2 écoutes à vous coller un air de reviens-y dans les cages à miel. La 2e plage en est une parfaite illustration.
Cloud Nine présente ici un mix très correct et des sonorités qui raviront les fans de ces messieurs J. Homme et D. Grohl. Que vous dire de plus? Filez sur leur my space et montez le volume!
Contact:
www.myspace.com/cloud9trio
Thib
(2007)
Formé au début du millénaire sur les cendres encore ardentes du projet expérimental Nexus, le quatuor français avait déjà commis ‘Mademoiselle Al’Dente’ en deux-mille-quatre et a déjà bien écumé les scènes françaises rock. C’est sous la houlette d’Edouard Bonan que la bande s’est retrouvée au Nosfell pour mettre en boîte leur second long format ‘Pachyderme Garage’. Ce disque sortira en automne deux-mille-sept sur Commotion Music et attendant c’est son petit frère ‘Ecce Pachyderme’ qui occupe le terrain.
Articulé autour de cinq compositions originales dans tous les sens du terme, cet aperçu de ce que la formation distille comme rock n’est pas un disque de stoner a proprement parlé. N’empêche que, même si certains puristes pourraient s’arracher le duvet qui orne le sommet de leur crâne, ces lascars sont suffisamment proche de la scène pour ouvrir Brant Bjork à Paris et comme ils évoluent dans un registre à quelques encablures de certaines formations dites limites (qui a dit QOTSA ?) je vais vous en parler un peu.
Débutant sur l’impeccable ‘27’ aux forts relents de ce qu’offre la bande à Josh ou les Suisses de Witch Of Voodoo cet aperçu de leur album à venir commence très fort. Le rythme endiablé sans être violent est d’une efficacité redoutable et les incursions de piano lui donnent un rendu des plus agréables. On pourrait presque écouter ce titre en société sans passer pour de gros lourds. Avec ‘Dirty Little Pretty Scary Thing’ on passe dans un trend un peu plus expérimental. Cette plage groove en diable et le chant presque grandiloquent se marie bien avec les rythmiques syncopées qui lui servent de trame. Perso, ça me plaît plutôt pas mal alors je continue l’exploration de ce que des types de l’American School Of Modern Music peuvent fomenter avec leurs petits camarades. Avec ‘Ultra Pop’, on rejoint la galaxie du grand rouquin avec une touche progressive au rendu presque Klezmer avec ses cordes hurlantes. La basse à la limite du funky enveloppe le tout et lui donne un côté assez unique ; ce côté qui fait que ce groupe n’est pas étiquetable comme l’est un fromage dans un hypermarché.
Suit ‘Dipsomania’ le morceau le plus éloigné de la galaxie stoner et pourtant celui à qui va ma préférence. Fichtrement bien foutue, cette composition sur laquelle on retrouve la touche dissonante d’’Ultra Pop’ à des faux airs de dEUS sans cloner les Belges pour un sous et son refrain se pose avec brio dans une architecture des plus réussies. On arrive au bout de cet en-cas avec ‘Sunday Morning’ qui frise le mélo avec une voix presque pleurnicharde qui se pose sur une mélodie un peu doucereuse à mon goût.
Au final, ce groupe rejetant les étiquettes s’en sort à merveille dans le périlleux exercice de style qu’il s’est imposé pour ne ressembler surtout à personne. C’est quand vous voulez les gars que vous balancez la suite !
www.myspace.com/flyingrats
Chris
(2006)
Elle en a fait des kilomètres cette petite démo pour venir à nous! En direct d’une antre de Phoenix en Arizona, Altar of Earth nous assène de grands coups de doom aux morceaux longue durée sur la caboche. Apparemment le résultat du travail de 2 hommes, ce groupe à quatre paluches maîtrise les mid et down-tempos dans les eaux fourbes des basses fréquences et autres registres down-tuned.
La voix triturée et éraillée fait inévitablement penser aux râles de Bongzilla. Néanmoins, quelques hurlements gutturaux dont l’écho nous parvient d’outre-tombe offre une teinte vocale black métal à l’ensemble. La double pédale vient d’ailleurs ponctuer les coups de grosse caisse de temps à autre. On aime ou on n’aime pas. La musique délivre une orientation principalement doom de bon aloi dans le registre de ces mêmes fumeurs de sticks à la chaîne mais en ayant totalement épuré les samples de bongs et les quelques vapeurs psychédéliques.
Si le son de la gratte bien chargé en basses est convaincant pour une autoprod dans ce domaine, la prod et le mix de la batterie sont faiblards et le jeu manque d’originalité et de frappe soutenue. Le duo grosse caisse/caisse claire me laisse franchement perplexe. Mais bon, sonoriser les éléments d’une batterie n’est pas une mince affaire surtout avec les outils du bord. Gageons qu’avec du bon matos et de la poigne, le pilier de la section rythmique nous délivrera un bel envoi de bois.
Cette démo risque de déplaire aux puristes et de ravir les auditeurs avides de croisements dans le domaine du métal au sens large: une forte concentration de doom, des teintes de drone, une pincée de sludge et des accents vocaux black metal.
Contact:
www.myspace.com/altarofearth
Thib
(2007)
Au milieu des bois, seul, quelque part entre la pénombre et un soleil levant aux teintes rougeâtres, vous évoluez dans un univers incertain où tous vos repères matériels se sont fait la malle pour ne laisser que le sensoriel. Et le chemin ne semble pas avoir de fin… La nature a repris ses droits et le petit bonhomme que vous êtes commence à se sentir bien humble devant cette énergie naturelle. Les éléments ne se déchaînent pourtant pas, sûrs qu’ils sont de leur supériorité multiséculaire. Ils n’ont pas besoin d’éclabousser le bipède pour lui faire comprendre qu’il ferait mieux de se tenir coi dans le respect de l’écosystème qui le tolère.
Voilà en gros le genre de discours que la musique et le visuel de Cervix m’inspirent. Si nous avons perdu certaines valeurs, elles sont certainement à (re)trouver du côté de mère nature.
Les plages sont longues et pas seulement faites de sable fin. Le relief est parfois abrupt, parfois clément, mais toujours surprenant.
Cervix évolue dans un univers psychéstoner instrumental où l’on peut retrouver la touche de groupes tels que 35007 ou encore Ozric Tentacles. Dommage que le mix soit complètement foiré car l’exercice s’avère profond et intéressant.
Site du groupe:
http://cervix.altervista.org
Thib
(2006)
Première trace pour cette aventure stoner française articulée autour de Jack Grant aux chants, de Chandler J- aux guitares, de Jim Skaylbanghr à la basse ainsi que de Geezer Buckler à la batterie et au son. Se distinguant dans un registre à la fois bien rock inspiré des années septante et lourd ces jeunes gens ont dû être nourrit au Black Sabbath dès leur plus jeune âge.
La qualité de la présente autoproduction n’est pas exempte de tous reproches cependant il ne faut pas se leurrer tant que l’Etat n’investira pas en Francophonie ce que font les Scandinaves c’est pas demain la veille qu’on partira égaux…
Au niveau des morceaux, ces quatre titres débutent par ‘Divine Kill’ morceau très rock’n’roll, empreint de psychédélisme qui se rapproche assez de ce que faisait Fu Manchu à ses débuts ; très bref, ce morceau est celui à qui va nettement ma préférence sur le présent cd. ‘Odd Stuff’ prend le relais durant un peu plus de trois minutes sur un tempo nettement plus lent qui lorgne vers le doom. Le troisième volet intitulé ‘Queen Diamond’ construite sur un riff imparable est l’exemple type d’un morceau efficace : un bon riff, une architecture simple – mais pas simpliste – est un refrain immédiatement assimilé par l’auditeur ! On embraye enfin sur ‘A Matter Of Perception qui clôt ces dix minutes de rock seventies proche de ce que les Britanniques de Josiah pratiquent.
Les amateurs de voyages en tout genre vont se régaler en écoutant ces douces invitations aux trips en tout genre et en en parcourant les paroles…
La deuxième production du quatuor est en cours d’élaboration et vous deviez en entendre parler sous peu dans ces pages.
Contact :
www.myspace.com/blendedsky
chris
(2005)
Silver Dirt est un peu le projet parallèle de tous les membres de Zo$o. Je m’explique : Zo$o, le coverband genevois de Led Zeppelin (dont vous trouverez une review sur cette même page) fait des reprises uniquement et il est composé par des types épatant qui sont loin d’être des débutants. Ces affreux jojos ont débutés en 2000 l’aventure dédiée au Dieu Dirigeable et évoluent dans cette configuration depuis un an. Las de ne faire que reprendre des morceaux de seconde zone ils se sont un peu investi dans le processus de composition et on donné naissance à huit titres 100 % maison entre novembre 2004 et janvier 2005.
Le quatuor s’est rendu au studio Alchemy avec Yvan Piantella pour y mettre en boîte cinq compos originales les 12 et 13 février 2005. Citant comme influences Iggy l’iguane, les Ramones, les Stones et forcément Led Zep, ces cinq titres s’enchaînent agréablement dans un registre que je considère dans le trend des premières réalisations des Hellacopters.
‘City Prowler’ ouvre énergiquement le bal avec son punk’n’roll endiablé et vrombissant. Steff hurle à s’en égosiller et la batterie se distingue par un son très garage. Une touche de synthé en plus et on se serait carrément cru chez Gluecifer. ‘Faded Star’, second morceau de ce cinq titres est quant à lui dans un registre nettement plus propret, empreint de l’esprit des 70’s. On passe la troisième avec le furibard ‘Zero Gravity’, morceau destiné à être pogoté par les premiers rangs avec son schlack-boum-schlack digne du garage punk. Comme pour faire exprès ces types là nous refond le coup de l’alternance entre un morceau rapide et un truc plus mou. ‘Angel With Silver Wings’ est le morceau le plus planant de cet album ; c’est sans doute les influences de la grand baudruche qui ont inspiré cette plage lanscinante. ‘Go ! She Said’ répète le chanteur à la genèse de l’ultime partie de cette autoproduction et par le plus grand des hasards c’est le titre de ce morceau dans la veine du rock de Chuck Berry.
Une première œuvre destinée avant tout à promouvoir ce nouveau venu dans le style auprès des divers acteurs de la scène qui donneront je l’espère un accueil favorable.
Contact:
www.silverdirt.com
www.myspace.com/silverdirt
Chris
(2007)
Première trace laissée à la postérité par le quatuor de Séville, ‘Let’s Right’ fait partie de ces démos qui, comme la polo, ont tout d’une grande. La qualité de l’enregistrement ainsi que celle du mixage, réalisés tous deux au mal-nommé Minimal Studio, sont de très bonne facture et, naturellement, l’auditeur est nettement plus réceptif aux six plages que contient ce premier jet.
Dans un registre bien fuzz, les Ibères attaquent bille en tête avec ‘Rick Needs Help’ dont le rendu final est proche de Dozer ou Truckfighters avec ses alternances de parties jouées à fond les manettes entrecoupées d’accalmies où les guitares se font stridentes. Assez obsédante, cette entrée en matière laisse présager le meilleur pour la suite. La suite immédiate c’est ‘In Front Of all’ qui démarre presque aussi vite, mais groove nettement moins avec son arrière-goût rock’n’rollien balancé sans retenue dans la veine des Ramones ou presque – sauf pour sa durée – et ses cymbales omniprésentes. Comme je ne suis pas fan, je passe à ‘Troubles’ qui a un parfum nettement plus envoûtant avec son entrée en matière limite doom à la basse bien distordue (on croirait l’intro live de ‘For Whom The Bell Tolls’ par Jason) ; dans une structure quelque peu alambiquée, le quatuor flirte avec le rock progressif et les fans de Lee Dorrian vont apprécier l’atmosphère de cette plage.
Avec ‘Eternity’ on revient dans le vif du sujet : la basse vrombit en arrière-plan et les guitares saturées dépotent ; bien inspiré ce morceau aux faux airs de Clutch est le plus long de cette plaque et sa fin est une petite réussite du style stoner envoûtant dans le trend de Colour Haze. ‘I Hate You’, un bon rock classique mené tambour battant comme le ‘Rising’ de Dozer, est le plus bref et presque le plus abouti des morceaux proposés par ces Espagnols : il est épuré, concis et envoie bien le bois sans verser dans le bourrin. Il n’est pas sans rappeler The Awesome Machine. Le rideau se ferme sur ‘Today’ qui démarre à la manière d’un bon vieux disque de thrash des eighties avant de verser dans le tribalo-acoustique entrecoupé de riffs rageurs et efficace par la profondeur qu’ils dégagent.
Après ces vingt-cinq minutes, je me retrouve un peu frustré par ce disque que j’aurais aimé plus long. Enfin, vu l’évident potentiel de cette formation, on devrait bientôt avoir de leurs nouvelles.
www.myspace.com/gellerproject
Chris
(2007)
Je vous avais déjà parlé des frères Bud par le passé alors qu’ils sortaient leur ep éponyme dont vous trouverez une review dans ces pages virtuelles. Ceci c’était en deux-mille-cinq et depuis cette période de l’eau à coulé sous les ponts et nos lascars ont continués leurs aventures rock’n’rollienne en enregistrant un clip l’an passé et surtout en passant par la case studio en octobre dernier.
Un remaniement de personnel a aussi eu lieu puisque JR a rejoint l’aventure à la basse pour que Jack se remette derrière sa Les Paul pour accompagner Jo aux grattes et continuer à se charger des chants quand-même. Jim demeure derrière ses fûts et la formation évolue désormais à quatre.
Ce premier long format enregistré, mixé et masterisé au Chromosome 3 de Strasbourg reprend les choses à peu près là où elles étaient restées. Pas de changement notoire dans l’évolution musicale avec toujours ce bon vieux groove lancinant et grailleux aux forts relents alcoolisés.
Alignant dix nouveaux titres en à peine plus d’une demi-heure, cette plaque va droit à l’essentiel dans un registre bluesy et burné qui pourrait être le fils bâtard de Black Sabbath et de Calvin Russell. Les festivités démarrent pied au plancher avec ‘Sin City’ qui envoie sacrémment du bois dans un trend très métallique avec tout-de-même ce gros groove qui tourne efficacement ainsi que ses parties vocales dispensées avec force hargne dans un registre bien buriné voir éraillé.
Assez homogène, mais pas répétitive, dans son ensemble, cette galette propose deux ovnis comme la balade sudiste ‘Crossroads’ et ses sonorités slide accompagnant des lignes de voix plus posées ainsi que son ambiance éthylique en bruit de fond ainsi que l’aérien ‘Letters’ articulé autour d’une ligne de basse foutrement bien foutue qui monte en puissance pour s’achever dans un déluge de décibels. Le mélange de slide et de gros sons est spécialement efficace sur ‘Johnny Bud’, un morceau foutrement bien foutu avec un bon vieux solo de derrière les fagots.
Se définissant comme pratiquant du Heavy Rock, la fratrie hexagonale nous sort un album d’obédience sudiste dopé au metal qui évolue dans un registre assez proche des derniers El Caco ou de Borgo Pass avec un petit arrière-goût de Down au niveau des parties vocales.so
Contact :
www.boozingtruckers.com
www.myspace.com/boozingtruckers
chris
(2008)
Sur les traces de Pentagram, dont cover à la 3e plage, Sleep, Electric Wizard et High on Fire, Fireface ne fait pas dans la dentelle et balance du gros son lourd et brut de décoffrage sans jamais faillir à ce principe tout au long de cette démo riche de 4 titres. Pas le temps de respirer, l’ambiance est très vite suffocante et le rythmes punkoïdes prennent le dessus pour s’assurer que l’auditeur ne sortira pas la tête de l’eau.
Les guitares sont grasses et fort gonflées dans les graves et les médiums (ah tiens?). La voix d’outre-tombe au timbre guttural risque de déplaire à certains mais colle à l’ensemble. On regrettera toutefois la monotonie vocale ambiante. C’est lent, c’est rapide, c’est saisissant, c’est blindé. La section rythmique fait son office tel un bourreau placide avant le couperet final.
Ca tarde à décoller. D’ailleurs, ça ne prend jamais vraiment. En cause, le mix est tellement de piètre qualité que l’on peut se demander ce que l’ingé avait fumé lorsqu’il “bossait” sur les bandes. Le son n’est pas bon et on sent tout au long de cette courte plaque que cela dessert le son du groupe. Dans un style qui se veut lourd et touffu, comment serait-il possible de dégager de l’énergie lorsque votre spectre sonore est atrophié?
Il y a de la bouteille mais ça pourrait être plus précis et plus original. Après tout, c’est un premier jet via une démo et l’on se veut encourageant. “Doit faire se preuves à l’examen”, comme on peut lire sur les bulletins de nos chères têtes blondes.
Contact:
www.myspace.com/firefaceband
Thib
(2006)
Originaire de Pescara en Italie, Zippo s’est formé en deux-mille quatre et sors ces jours sa première (auto) production mise en boîte au Acme Recording Studio. Composé de cinq musiciens (Dave à la voix, Lord Inglese ainsi que Sergente aux grattes, Tonasdovich à la basse et Wampraccio à la batterie) fortement influencé par les formations de toute la scène stoner US, le groupe nous propose un petit tour d’horizon de toutes les déclinaisons possibles du stoner ou presque.
Les transalpins boutent le feu (je mérite un carton jaune pour un jeu de mot si stupide que même les Grosses Têtes n’auraient pas commis) avec un le bref instrumental ‘Alpha’ dans un registre des plus aériens. La seconde plage ‘Tsunami Dust’, dans un registre assez similaire à ce que pratique les Scandinaves de Sparzanza, met bien en valeur les parties vocales grâce à sa production assez subtile. ‘S.N.A.P.R.S.T.’ interprétée en italien est un peu dans le même registre que la précédente avec un son un peu plus brouillon et doom. Le quatrième titre ‘Forgotten Season’ diablement groovant est dans un style directement hérité des fameux Kyuss et il m’a donc rapidement séduit. S’en suit l’ambient ‘Night Jam’ aux relents bien désertiques qui devrait faire mouche auprès des inconditionnels de Brant et ses frangins. Le sixième titre, nettement plus bourrin, est assené à grands coups de basse et les Scandinaves n’ont qu’à se tenir tranquilles s’ils ne veulent pas se faire piquer leur place de leader de la scène européenne car ces petits allumeurs maîtrisent ma fois bien le sujet (brûlant). On flirte par la suite avec l’expérimental doomisant ‘Crazy Forest’ et ses huit minutes avant d’embrayer de manière nettement plus rock’n’roll pied au plancher avec ‘Tukay’s Fury’. Le dernier véritable titre de ce cd, vu qu’’Omega’ le clôt rapidement dans un jam doomesque, est le pachydermique ‘The Elefant March’ (j’ai osé) qui est à la croisée du rock progressif et du rock entêtant d’Isis.
Un bon début qui laisse augurer le meilleur pour la suite. Vivement que ces types-là viennent mettre le feu aux scènes francophones.
Contact:
www.zippoband.it
www.myspace.com/zippomusic
chris
(2008)
C’est sur le forum de Desert-Rock.com que les Rescue Rangers avaient attiré notre attention en nous balançant un post signalant qu’ils étaient la première formation périssable puisqu’ils allaient se saborder après quelques gigs dans l’Hexagone vu que leur chanteur allait faire ses valises pour les grands espaces canadiens. Ces trois lascars avaient par la suite gravé dans le sillon un excellent premier jet en deux-mille-cinq avant de récidiver deux ans plus tard avec un second maxi au tirage confidentiel dont certaines pistes allaient être utilisées pour la plaque qui tourne aujourd’hui sur mon labtop.
Ce premier long format contient dix pistes que Christophe à la basse et Pierre à la batterie ont mis en boîte avec leur compère Pascal qui fit pour la bonne cause quelques traversées de la flaque qui nous sépare du Canada. Une longue gestation s’avéra nécessaire pour obtenir un produit fini des enregistrements effectués au studio Virus Prod et masterisées dans la Grande Pomme au West West Side Music studio d’Alan Douches qui vit défiler – excusez du peu – Hatebreed, Mastodon et Sepultura.
Avec cette production, ces rockeurs touche-à-tout nous emmènent durant trois quart d’heure faire un tour dans leur univers musical empreint de fuzz très traditionnel qui s’inspire des grosses pointures de la scène US ainsi que d’influences plus traditionnelles à mettre au crédit des formations légendaires de Seattle et de ses environs. Toujours aussi efficace, les Rescue Rangers, alignent les compos les unes après les autres avec une aisance incroyable en gardant un cap fuzz, mais en s’interdisant aucune incartade à la base musicale qui est la leur. On passe de titres fuzz rapides proche de l’univers de Fu Manchu ou de Truckfighters avec ‘Sounds Of the Katana’ ou ‘Spear’ – qui est une tuerie – à des choses nettement plus lourde comme ‘Hassan Sabbah’ qui lorgne vers Soundgarden puis on s’égare en terres plus aériennes avec ‘In Cathedrallica’ et son rendu proche d’Isis ou le titre éponyme avec sa touche bien desert-rock avant de retaper dans le dur dans le trend de Glasspack sur ‘Black As Bastet’.
Le spectre ou presque du stoner le plus abordable est représenté dans cet album qui demeure très cohérent en évitant soigneusement de devenir monotone. Encore une fois je suis bluffé par le savoir-faire de ce groupe composé de musiciens déjà aguerris qui avaient créé cette structure pour le plaisir de jouer ensemble sans tirer des plans de carrière sur la comète. La réalité est toujours aussi mal foutue dans ce satané en monde et en France particulièrement puisque vous pouvez vous procurer les plages de cette sortie en téléchargement et devrez encore attendre pour qu’une structure nationale voir internationale s’aventure dans le monde assez hermétique du stoner pour sortir des perles de ce calibre réalisées par des vrais passionnés bourrés de talents !
www.myspace.com/rangersdurisque
chris
(2007)
Stangala c’est Steven Le Moan seul à Quimper qui fonde son propre concept musical. Ce projet complètement fou devient son groupe et il enregistre en hiver deux-mille-sept cette première démo composée de neuf titres. Aujourd’hui le groupe a évolué avec l’intégration de deux nouveaux membres : Alex à la basse et Fabien à la batterie. Mais revenons sur l’objet qui m’est parvenu de Bretagne.
Entre gros délires psychédéliques influencés par le stoner européen, bizarreries ésotériques dans le trend du black metal ou de certaines dérives du doom et le rock plus conventionnel de Black Sabbath, le Breton a construit son univers chaotique. La connexion avec les horizons musicaux visités par Ramesses et surtout Electric Wizard m’apparaît comme une évidence.
Ce ‘…Dans Les Bois’ m’avait d’abord rebuté tant le rendu des titres est peu avenant sur le myspace du groupe, mais une fois l’objet introduit dans ma platine cd, j’ai pénétré l’enfer malsain que Steven s’est construit pour échapper au monde qui nous entoure. Tout débute avec ‘Mallozh’ qui est articulé autour d’un riff d’une lenteur redoutable sur lequel s’incrustent des susurrements aliénés. Passé cette intro interlope, ‘Hypnose’ déboule à grands renforts de rythmiques martiales et de sample échappés des eighties ; une fois cette longue ambiance répétée jusqu’à l’abrutissement, on bascule dans le trip psychédélique avec des plans de gratte presque slide et des chants clairs en français avant de tomber dans des plans nettement plus abordables à la Black Sabb. ‘L’Ennui suit sans gagner l’auditeur pour autant (fallait oser, je l’ai fait !) car cette plage à la fois lourde et psychédélique me rappelle agréablement Electric Wizard et ses délires avant que tout vacille dans un plan barré à la limite du gros bourrin. ‘Glav Zo’ suit dans un genre plus aérien avec ses riffs interprétés à la guitare sèche qui se calent sur un gros mur d’autres distordues qui laissent pas mal de champs aux vocaux en anglais. Ce délire suit avec ‘La Blanche Hermine’ qui est une petit interlude d’halluciné version feu de camp sur lequel il ne manque que des korrigans ; ce truc à la Tri Yann sous exta est assez anecdotique et l’on passe à ‘Tout Ce Temps’ qui balance grave du bois dans un univers bien doom.
‘Heol’ est une agréable composition bien lancinante qui flirte avec le monde dans lequel évolue Pelican et me ramone les tympans sur un rythme bien lent et gras avant le titre a capella ‘N’Eo Ket Yen Ma Pen’. On termine avec ‘Diskar’, un nouveau titre glauque et bien foutu qui intègre une ligne de basse dans le plus pur style comptine bretonne sur une trame doom.
Une plaque unique en son genre qui a le mérite d’explorer des horizons hors norme et s’éloigne du côté pathos que certaines productions doom (voir blackisantes) ‘spirituelles’ empruntent trop souvent.
Contact:
www.myspace.com/stangala
chris
(2009)
La nouvelle plaque du quatuor sort en vinyle douze pouces accompagné d’un cd-r pour ceux qui ne connaîtraient pas la joie de la bonne vieille platine analogique et son rendu si extraordinaire. Comme à son habitude, le groupe franc-comtois soigne la présentation de cette sortie et ça fait plaisir d’assister enfin à la métamorphose du vulgaire boîtier plastique en un objet harmonieux…
Six titres composent ce microsillon enregistré durant l’été deux-mille-huit et le style demeure intacte sans être non plus une pâle redite des productions balancées jadis. L’intro vite écoutée passe le relais à ‘Well Done Black Wolves’ que ces taquineurs de goujon envoient efficacement. Le style ici pratiqué est un bon vieux stoner familial appuyé par une basse bien vrombissante ; ce titre fait dans la sobriété et le linéaire, si on n’aime pas il faut zapper car le riff de base, le martèlement à la batterie ainsi que la ligne de chant n’évoluent guère durant tout le morceau ; sipar contre on aime c’est un délice ! La plage suivante débute de manière presque identique : gros son heavy saturé puis, avec retenue, des parties vocales juste soutenues par la rythmique qui se ponctue par un déferlement digne des grosses montées en puissance des regrettés Kyuss.
‘Don’t Need Friday’ est un titre court et diablement efficace qui ravira les fans de Dozer avec son côté bien carré, bien pêchu et donc bien efficace. L’instrumental ‘Lightning Colt’ est du même tonneau la voix en moins.
Pour conclure, le groupe s’étend longuement dans un gros délire très lourd qui poutre durant plus de dix minutes avec des gimmicks lorgnant vers le post rock voir le rock dissonant, mais qui demeurent en somme assez discrets.
La recette à base de grattes overdrivées, de basse ronflantes, de vocaux scandés à grands renforts de reverbs ainsi que de batterie qui poutre n’est pas franchement novatrice, mais elle s’avère au final terriblement agréable pour les aficionados du stoner traditionnel tel que le concevaient les formations qui ont donné ses lettres de noblesse à un style de rock en somme pas très révolutionnaire.
Contact:
www.vouhvoue.org/jack
www.myspace.com/jackandthebeardedfishermen
chris
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