Revolver – I´M Your Man

(2007)

Après avoir commis une démo deux-titres l’an passé – que vous trouverez dans ces pages – le groupe parisien a stabilisé son effectif et évolue désormais avec Florent aux chants, Vince et Pierre aux guitares (respectivement lead et rythm), Francisco à la basse ainsi que Dave à la batterie.

Motivé à bloc, le désormais quintette s’est rendu en studio pour mettre en boîte un seul et unique titre – mais quel titre ! – déjà présent sur leur première démo : “I’M Your Man”. Si la précédente livraison péchait quelque peu avec sa boîte-à-rythme, celle-ci a, comme la Polo, tout d’une grande.

Les guitares aux sonorités bien chaudes se superposent sur une trame rythmique bien carrée qui accompagne le chant nettement moins caverneux qu’il ne l’était sur la première version de ce titre. C’est avec une certaine impatience que j’attends la suite des aventures discographiques de cette formation qui nous frustre quelque part avec ce seul et unique titre.

Contact:
www.revolver-jam.com

chris

SuperGiant – Album éponyme

(2006)

Petite galette de 8 titres, ce skeud éponyme de SuperGiant nous vient de 4 chaleureux gaillards basés à Albuquerque (USA). Abreuvés de grooves baveux à qui-mieux-mieux, ils nous délivrent ici un bon exercice de style dans la branche du fuzz rock.

Les morceaux sont bien tenus et révèlent pas mal de changements de tempos. Des alternances de couplets en son clair et de refrains arrosés de fuzz veillent aussi à faire varier les ambiances. On regrettera peut-être un peu ce côté simpliste du rock.

La section rythmique est bien en place sans pour autant verser dans la prouesse ou la virtuosité. Disons que l’ensemble est ok mais que, de manière certainement voulue, il n’y a pas de place pour les extras.

La voix a un timbre typé malgré la tonne d’effets dedans et autour. D’ailleurs, on sent que chanteur a le sens de la ritournelle mais il gagnerait bien plus en présence et en variations s’il conservait son timbre naturel. Enfin, il y a des relents de monotonie dans ce chant même s’il y a une volonté évidente de sonner autrement.

Quant à la qualité sonore, la prod et le mix sont très corrects pour cet album auto-produit. Il n’y a rien à redire de ce côté.

Bref, SuperGiant nous livre une plaque sympathoche sans pour autant éclabousser. C’est plaisant à l’oreille mais, certainement dans des efforts soutenus, de bien meilleurs morceaux peuvent être pondus par ce quatuor.

Contact:
www.supergiantrock.com
www.myspace.com/supergiant

Thib

Paranoid – Exit

(2006)

Avec un nom en clin d’œoeil au Sab, nos amis allemands de Paranoid nous offre ici une petite galette de 7 titres en autoprod. La pochette présente un design sobre avec un graphisme néanmoins futuriste dans le style de la BD thrash Rank Xerox.

Sur base d’un riff envoyé à la Unida, les 4 lascars font parler la poudre et aborde ce skeud sans concessions. On remarquera dès le départ qu’ils se démarquent du combo précité via des bridges remplis de bruitages psyché. Le mix est ok mais les musiciens auraient besoin d’une meilleure prod afin de donner plus de nuances à leurs morceaux. Mais ici dans la rubrique autoprods, on sera toujours plus clément avec les groupes qui y vont de leur propre et unique poche pour financer leurs sorties.

Si on doit relever un défaut plus sérieux et objectif, il est à trouver du côté de la voix. Par trop gutturale dans les 2 premières plages, elle gagnerait certainement en brillance et en intensité dans un registre clair et non éraillé. Mais que l’auditeur se rassure, les chansons suivantes nous révèlent des vocalises moins arrachées qui, d’ailleurs, se baladent dans le registre vocale d’At The Drive In. Et l’on ne peut qu’en déduire que le chanteur possède un potentiel réel dans sa voix qu’il doit encore travailler. C’est tout pour les points négatifs.

Par contre, je dois absolument vous parler de la capacité des musiciens à créer de magnifiques ambiances teintées de psychédélismes. A ce sujet, j’invite le lecteur à grimper fissa sur leur my space (voir adresse en bas de page) afin d’écouter Exit, sublime morceau qui est aussi le titre de cette autoprod. A elle seule, cette bombe vous fait comprendre que Paranoid vaut vraiment la peine d’être suivi de près. C’est mortellement groovy et construit sur un riff hypnotique. Les musicos tricotent comme des malades pour en faire ressortir de splendides variations. Lorsque la disto s’enclenche et que la section rythmique lui emboîte le pas, c’est le feu sacré! Exit est une belle démonstration de musique instrumentale intense en l’espace de 4 grosses minutes. Et toujours ce même riff qui tourne et retourne sans jamais lasser l’auditeur.

Paranoid possède un très beau potentiel. Du travail, de la cohésion et une bonne prod leur permettront de nous sortir des plaques à chroniquer dans l’autre rubrique.

Contact:
www.myspace.com/paranoidspace

Thib

Jack And The Bearded Fishermen – Oh, My God

(2006)

Il n’y a pas que la cancoillotte si chère à Thiéfaine qui soit originaire de la région franche comtoise ! Il y a aussi un quatuor un peu fou qui a opté pour un patronyme à rallonge des plus digestes : Jack And The Bearded Fishermen ! Déjà auteur d’une première démo de cinq titres “El Death Country Manifesto” en deux-mille-cinq, les jurassiens récidivent cette année avec un trois titre joliment mis en valeur par une pochette sérigraphiée en forme de pentagone.
Composé de Doddy à la basse et aux voix, de Varez et Pete aux guitares et voix ainsi que de Dze à la batterie, ces lascars sont allé au Studio des Prairies pour faire enregistrer et mixer leurs nouvelles compos par Steph Jeaningros à la fin du printemps deux-mille-six.

Débutant sur un riff très proche “Gardenia” de Kyuss, le premier titre intitulé “Minneapolis” glisse rapidement dans un groove terriblement lourd jusqu’à qu’une voix d’outre-tombe vienne égrainer quelques paroles pour laisser la musique s’emballer dans un registre nettement plus psychédélique mais toujours très heavy dans un registre non loin de Josiah. Résolument stoner, “Hold Up On 103”, la seconde plage, démarre de manière nettement plus rapide que la précédente et l’enregistrement met bien en valeur les coups assénés par la quatre-cordes avant que ce tourbillon musical mené pied au plancher ne vire dans un style nettement plus doom en descellèrant jusqu’à sa fin. Pour clore cette autoproduction nous avons un titre stoner sévèrement burné : “Mary” auquel va nettement ma préférence.

Pour un produit se déclarant “Fait maison”, la qualité de la production est stupéfiante et vu l’artwork de grande classe, je vous incite à aller voir ce dont cette bande est capable.

Contact:
www.vouhvoue.org/jack
www.myspace.com/jackandthebeardedfishermen

Chris

Zo$o – Led Zeppelin Coverband

(2004)

Ayant senti le bon filon en reprenant les morceaux du dirigeable plombé, ce quatuor genevois a troqué le ‘s’ standard contre le sigle de la monnaie de l’Oncle Sam sûrs qu’ils sont de pouvoir s’en mettre plein les poches et de se taper une tapée de bimbos avec ce coverband de Led Zeppelin. A mille lieues d’une bande de néophyte se retrouvant pour la première fois dans le garage de leurs grands-parents, ces grands garçons ont déjà une solide expérience dans le domaine du rock’n’roll. Steff, au chant, a déjà trois skeuds à son actif avec le groupe d’obédience métallique Rated X (avec qui il ouvra pour Pretty Maids, Deep Purple et Iron Maiden excusez du peu). Lionel, le guitariste de Grenoble, a déjà épaulé le Valaisan Bernie Constantin sur scène. Greg, à la batterie, qui avec Lionel fit naître Zo$o en 2000, a déjà une solide expérience du monde merveilleux du rock avec ses participations au sein des Crasy Jockers, Stain, Wild Bird, Speedway et Hattrick. Seb, à la basse, est quant à lui un ex-Ex Nova, Dk Band et Mumva.

Ayant une pellée de shows à leur actif, ils se sont enfermés en studio Alchemy les 15 et 16 mai 2004 avec Yvan Pieantella pour mettre en boîte quelques-unes des 25 compos du groupe mythique auquel ils vouent une adoration sans faille. Leur choix s’est porté sur ‘Black Dog’, ‘Heartbreaker’, ‘Communication Breakdown’, ‘Dancing Days’, ‘Whole Lotta Love’ et ‘How Many More Times’. Inutile donc de vous décrire ces morceaux qui sont réinterprétés dans un registre très similaire aux originaux avec les craquements du vinyle en moins et les hurlements quelque peu nasillards de Steff en plus.

Le coverband s’est aussi naturellement mis à composer ses propres compos sous le nom de Silver Dirt, groupe qui accoucha en début d’année 2005 de sa première démo que vous trouverez aussi chroniquée sur ce merveilleux site.

Contact :

Silver Muzeek Prod / Steff
Rue de Lyon 67 B
1203 Genève
Suisse
++ 41 79 706 18 32
silvermuzeek@tele2.ch

Chris

Void Generator – We Have Found The Space

(2005)

Ce skeud nous présente le trip de 4 musiciens italiens qui, au départ de Rome, ont atteint l’infiniment grand dans un fuselage bourré de space rock. L’histoire se passe en 10 épisodes aux espaces-temps plus longs que la normale en raison de perturbations psychédéliques générées par un claviériste/arrangeur/bidouilleur qui a certainement plus les étoiles comme modèle que la terre ferme.

Soyons clair et précis: cette galette auto-prod étonnera l’auditeur par le professionnalisme et la qualité des compos. Ici, pas d’hésitations, pas de plans pour débutants ni de doutes sur les qualités rythmiques du combo. Ce dernier maîtrise très aisément les changements de riffs et d’atmosphères. Pour leur part, les digressions sont nettement alimentées par un clavier analogique qui apporte une très belle touche spatial au rock parfois plus carré des couplets et refrains.

L’ensemble sonne de manière très homogène et le duo basse-batterie semble s’entendre à merveille tandis que les soli et autres délires au clavier font réellement la paire. Il ne faut pas posséder un doctorat en musicologie pour se rendre vite compte que les mecs savent jouer et même improviser. Décoller avec eux lors d’un live doit être une expérience particulièrement intéressante et agréable.

Si je peux me permettre un seule petite remarque négative, c’est sur le choix de certaines séquences des soli. il est dommage de verser par-ci par-là dans des plans heavy ressassés des milliers de fois dans le passé quand on est capable d’assurer comme ça sur le manche.

La 4e plage nous réserve une belle surprise dans un plan acoustique étonnamment stoner où les vocalises prennent d’ailleurs tout leur envol si l’on considère la 1ère partie de la plaque. A ce sujet, la voix est claire et a l’agréable habitude de laisser traîner la dernière syllabe dans un style assez British en plein période psychédélique.

A l’heure où j’écris ces quelques lignes, le groupe n’est pas encore signé mais il est vraiment permis de croire à l’écoute de cet album qu’il le sera prochainement.

Contact:
www.voidgenerator.com
www.myspace.com/voidgenerator

Thib

A Tijuana Trip – Everybody Needs It

(2007)

Second effort pour le one man band de la région lyonnaise. Pierre – qui officie aussi dans un power trio depuis quelque temps afin de communiquer en groupe sa passion musicale – nous refait le coup de la plaque intégralement composée, interprétée et produite par ses soins. J’en vois qui sourient dans l’assistance (j’ai les noms) en imaginant un cd-r miteux enregistré dans un sous-sol pourri à côté de la cage d’ascenseur qui pue la pisse avec un post-it dessus annonçant le style musical ; ces mal-pensants se foutent le doigt dans l’œil car si j’avais déjà bien percuté à l’écoute de la première galette d’A Tijuana Trip, je suis carrément subjugué par cette nouvelle pièce. Enfin subjugué est certainement un poil exagéré car si je suis conquis par le style et la qualité des compositions, je suis vachement frustré de ne trouver que trois compositions sur cette demo.
Ce quart-d’heure musical et intégralement instrumental à un sample près, débute avec ‘Good Alcohol Trip’ qui évolue, comme le précédent ep, dans un registre pas très éloigné de Yawning Man avec une bonne grosse touche surfisante bien agréable. Aérienne au début, cette pépite explose à mi-morceau lorsque Pierre fait parler la poudre et nous botte le cul à grands renforts de rythmiques infernales qui servent de fond sonore à des soli bien débridés. On passe ensuite à ‘E-Roïn D-Press’ et son entrée en matière exécutée toutes en retenue ; les cordes de la gratte sont à peine effleurée quelques instants avant que la disto ne prenne le relais tout au long d’une plage où dialoguent guitare sèche et six-cordes saturée durant près de six-minutes. Si ce morceau tourne agréablement, il n’arrive pas à la cheville de l’ultime compo ‘Love Bud’. Avant de nous laisser sur notre faim, A Tijuana Trip se fend d’une perle surfisante envoyée sur fond de clapotis de vagues avec de bonnes vibes bien slide. Touchantes et aériennes, ces quatre minutes de guitare à peine soutenues par quelques percussions mettent un terme à une très belle autoproduction.
Vivement la suite !

Contact :
a-tijuana-trip@hotmail.fr
www.myspace.com/atijuanatrip

chris

Partners In Crime – Die Sublimo !

(2006)

Les malfaisants de Partners In Crime ont décidé dès 2002 d’envahir la planète à grands coups de riffs glauques et torturés. Pour ce faire, ils se sont affublé des noms de guerre suivant : Johnny Deported, KKK ainsi que Mr. Void. Ne rechignant pas devant la lourde tâche qu’ils se sont assignés, ils ont déjà semé leur musique aux quatre vents sur les quatre productions qui ont précédé celle que je tiens entre mes doigts boudinés. Ces méfaits s’intitulent ‘First Demo’, ‘Kill For Peace War Forever’ (sortie chez Psychedoomelic Records) et ‘Demo Live’.

Le combo évolue dans un registre très doom lancinant sur lequels vient se greffer quelques riffs tapageurs assénés avec hargne accompagnés de hurlements bestiaux qui lorgnent plus vers le metal radical que vers le stoner rock. Fiers défenseurs du Do It Yourself, la pochette en est un digne représentant, mais le son est nettement meilleur que ce à quoi je m’attendais en déballant la chose.

Cet objet débute par le cri primal qui ouvre ‘Die Sublimo’ ; ce morceau aux rythmiques carrées est très très très doom et me rappelle un peu High On Fire dans la manière dont le groupe s’adresse aux mélomanes qui prêtent une oreille attentive à leur son. Avec ‘On Progress’ on ralenti encore les tempi à l’image de Pellican et quelques larsens viennent briser un peu le cours rampant de cette compo. ‘Q.i’ est du même tonneau que son prédécesseur avec un solo de gratte en plus et un style presque plus heavy. ‘Sabin’ est distillé avec plus de conviction sur un tempi rapide qui lui donne un air presque thrash, mais toujours dans ce registre lourd de chez lourd dans lequel le désormais quatuor a décidé d’évoluer. ‘Solid Sheet Of Luminescent Fire’ est de loin le morceau le plus pachydermie de cet effort : tout est glauque, lourd et malsain ; il devrait par conséquent séduire les amateurs de doom bien barré. La touche finale est apportée par ‘Carnation’, titre au cours duquel le groupe s’éloigne de ses plans habituels pour y inclure une touche d’expérimental sans toutefois oublier le doom.

Comme vous l’aurez compris, cet ovni bénéficiant d’un son plus que correct s’adresse à un public averti.

Contact:
www.partners-in-crime.org
www.myspace.com/partnersincrimesociety

Chris

Caldera – (nouvelle démo)

(2005)

Quelle surprise, alors que Caldera annonçait à demi-mots quelques mois de congés sabbathique, de retrouver le groupe nancéen en grande forme avec une nouvelle démo !

Première oreille jetée à l’objet : mmmh, ça fait du bien de retrouver Caldera là où on les avait “laissés” : la basse est ronde et ronflante comme on aime, la batterie la seconde de manière parfaitement complémentaire (beau duo que celui-là, où la batterie initie des breaks merveilleusement emmenés par une basse en symbiose totale). Les riffs sont bons, très bons, lourds et accrocheurs comme nous y a habitué Caldera. Le chant est bon, très bon, et se révèle un invité fort bienvenu dans le mixage final (ça y est, le cap est passé, on n’imagine plus Caldera sans chanteur désormais !).

On regrettera quand même la qualité du son… Oui, on joue les enfants gâtés, je sais que ce n’est qu’une démo, mais… On a assez attendus ! A quand des compos de ce calibre servies par un son qui sache faire honneur aux 4 composantes indissociables et complémentaires de ce groupe remarquable ? ici le son est un peu trop diffus, la basse couvre trop largement une gratte au son trop fluet, et le chant, hanté et lancinant, n’est pas mis en valeur comme il le mérite (en même temps, on vient d’apprendre le départ de Matt du poste de chanteur, alors…).

Et ces 4 chansons, alors, elles valent quoi ? Ma préférée est sans doute la première, “Blood Sweat and Tears”, épique et lancinante, dont la fin sonne étrangement comme la fin de l’excellent “The Outlaw Torn” de… Metallica ! (fans de stoner, écoutez ce morceau avant de mourir bêtes !) Surprenant ! “The Rope” est plus rythmée (dans tous les sens du terme : un peu plus rapide, mais aussi au rythme plus “original” et travaillé). Toutefois, on dirait parfois (intro notamment) que la cadence est presque trop “maîtrisée” On a envie de rappeler au groupe en l’entendant qu’il n’y a pas de honte à accélérer un peu le tempo de temps en temps ! Mais ceci est réparé dès le milieu du titre où une chevauchée guitaristique nous rappelle le potentiel de ces musiciens… juste avant de retomber dans une cadence poussive et des tonalités abyssales… Toutes les facettes du groupe ! “Going To The Grave” enfin finit le CD sur une touche un peu triste : déja fini ? Ben oui, et ce titre nous rappelle tout ce qu’on aime chez Caldera : une chanson épique, une montée en puissance oppressante et finalement un soulagement presque libérateur en conclusion de la chanson. Pfiou !

Une qualité de composition que l’on retrouve rarement chez la “concurrence”, que l’on aimerait (je répète !) voir servie par un son à la hauteur de la prestation musicale ! Alors, à quand… ?

Contact:
http://caldera666.free.fr/
www.myspace.com/caldera666

Laurent

The Water Pipe Cult – 5 Songs On 1 Cd

(2009)

Fruit de la collaboration de six amis du Paca, le culte de la pipe-à-eau sort sa première plaque sous forme d’une autoprod réalisée avec soin. Comme mentionné dans le titre de cette plaque, nous retrouvons cinq compositions sur ce cd enregistré durant l’été deux-mille-huit au Def Lab Studio et mixé l’hiver suivant.
La première chose qui frappe c’est les vocaux féminins que K ro suçurent ou hurlent selon les ambiances dans lesquelles la formation s’aventure. La seconde grosse surprise réside dans l’omniprésence de synthé aux agréables relents seventies que Will insère dans des compositions bien carrées dont les influences sont un savant croisement de rock psychédélique, de stoner et de grunge. Le reste du groupe – soit Daweed et Ik Boy aux guitares, Mo à la basse et Kiki à la batterie – balance fougueusement des sonorités plus traditionnelles sur lesquelles l’ombre de QOTSA et de son fameux ‘Songs For The Deaf’ plane.
Dans un style où la testostérone règne presque en maître, la sensualité des parties vocales sur la plage rafraîchissante ‘Acid Punch’ fait l’effet d’une bouffée d’air bien rafraîchissant. Ce titre acoustique et intimiste où les guitares s’approchent des récentes productions de Nick Oliveri en solo est une réussite. Hormis le bourrin ‘Peepshow’ qui est un croisement de Hole et de Hellacopters, les titres proposés par ce sextuor sont dans la plus pure tradition de tous les héritiers de la bande à Josh et Nick. Ce n’est pas franchement original au niveau de la conception, mais ça assure bien.
Une petite pépite arrive en fin d’album : ‘Running With Scissors’ ! Ce titre sur lequel la chanteuse s’égosille à côté de gros murs de grattes et de rythmiques métronomiques possède un groove imparable et il provoque chez l’auditeur que je suis un skip arrière au bout de ses même pas trois minutes de gros sons qui cartonne afin de s’en remettre une tournée ! Excellent comestible comme dirait l’autre.

Contact:
www.myspace.com/waterpipecult

chris

Medlar For Weasel – Weasel Commando

(2008)

Première plaque produite avec les moyens du bord pour cette formation parisienne qui balance un bon vieux stoner originel entre les quatre murs de son local de répète depuis déjà trois ans. Le trio composé de Romain à la six-cordes et aux chants, d’Antoine à la basse ainsi que de Pierre à la batterie a opté pour un enregistrement à l’artisanale des douze compos de ce premier effort qui furent capturées entre une grange de Baule et un appartement parisien. Mixés dans la capitale par Romain, les titres ne bénéficient pas d’une production peaufinée à l’extrême, mais ils brillent par la spontanéité et l’énergie que le groupe déploie pour balancer le bois.
Ne ménageant pas ses efforts, les trois hexagonaux proposent une heure de fuzz sévèrement burné avec une basse vrombissante et une batterie plombée qui sont toutes deux bien en avant tout au long de ce cd. Ce choix de mix donne a cette galette un faux air de doom voir de sludge alors que les influences citées par le trio sont les grosses pointures stoner californiennes qui nous ont tous guidés vers ce style musical. Les vocaux compressés alliés aux murs de guitares saturés donnent à ce premier jet un agréable rendu proche de Corrosion Of Conformity ou de Crowbar.
Evoluant dans un registre stoner plutôt bourrin aux forts relents metal sur des titres comme ‘Under Your House’ ou ‘We Don’t Care’ qui raviront les aficionados de Down, le groupe sait aussi lever le pied pour explorer des horizons très proches de Kyuss sur des plages comme ‘Get Away’ ou ‘Until There Is No Landmine’. Les influences des Queens Of The Stone Age du début ne sont d’ailleurs pas très loin de ‘All In Your Head’.
Au final, cette première trace qui dépote est une agréable surprise même si les puristes reprocheront à cette démo son côté bricolage qui a aussi son charme. Pour ma part, je fais confiance à cette formation au fort potentiel qui va nous trouer le cul lorsqu’elle rejoindra un vrai studio pour sortir la suite de ses aventures discographiques.

Contact:
http://www.myspace.com/medlarforweasel

chris

Devillac – Three Hours to Coma

(2008)

Three Hours to Coma, c’est le titre d’ouverture et de ce deuxième album autoproduit des nordiques de Devillac. Et quel album ! On en vient presque à regretter que leur premier essai, enregistré après la sortie d’un split prometteur chez Daredevil records en 2001, ne soit jamais sorti.

Mu par une complicité musicale déjà vieille de 10 ans (à l’époque dans des groupes comme Supercruiser ou Fuzzbender), Devillac maitrise déjà bien le genre. De prime abord, les teintures musicales et vocales des titres de cette galette les placent dans la droite lignée d’un Dozer (Winchester, Man without a Spine). Mais en y tendant une oreille plus attentive, certains morceaux comme Mental, au x riffs répétitifs, font parfois penser à du Pelican ce qui est plutôt flatteur et de bon augure pour le combo Finlandais.

Essai transformé donc pour le quintet de Turku, qui, espérons le, décrochera bientôt la timbale et pourquoi pas une distribution plus large.

Contact:
www.myspace.com/devillac

Stonerpope

Royal McBee Corporation – Royal McBee Corporation

(2005)

Formé de Vince à la guitare, Michael à la batterie ainsi que de Seb à la basse et aux chants, ce trio originaire de Paris sort sa première demo enregistrée live fin 2004. Actifs depuis 3 ans, ces franciliens se réclament de l’indie-rock et revendiquent des influences allant de Kyuss à Monster Magnet en passant par Tool et Ministry. Rock’n’roll dans l’esprit, la formation a décidé de créer son propre label dans la plus pure tradition du diy si chère aux punks. Cette structure nommée ‘Swarm Records’ sera appelée à déborder très largement du contexte musical puisqu’elle devra intégrer à terme des graphistes et vidéastes en plus de musiciens.

En ce qui concerne la demo, celle-ci commence par une intro mi-dub mi-bruitiste de courte durée, avant d’entrer dans le vif directement avec l’implacable ‘Slowdown’ et ses murs de guitares saturées. Très carrée, cette composition toute en lourdeur fait la part belle à des envolées quasi-lyriques qui se marient à merveille avec le déluge sonore environnant. ‘Superseeds’ et ‘Nothing’ sont d’un tonneau presque similaire si ce n’est que ces morceaux sont émaillés de gimmicks rappelant le rock progressif des années septante ainsi que d’intonations déclamée à la manière de Robert Smith du temps de la fameuse trilogie accouchée par les Cure avant qu’ils ne deviennent un des groupes adulé par la ménagère de moins de cinquante ans.Mais nous ne sommes pas là pour digresser sur les icônes kitsch punk des années quatre-vingt quand ‘Swarm’ débute à grand renfort de roulements de tambour. Tortueuse à souhait au début, cette complainte lancinante embraye ensuite sur un rock distordu un peu à la manière de ce que pratiquaient live les Doors. Ultime compo de ce petit format, ‘Night Falls’ flirte avec l’emo et la psyché tout au long de ces six minutes et met un point final à cette première œuvre empreinte des influences de MC5, de Black Sabbath et des Who.

Contact:
www.royalmcbeecorporation.com
www.myspace.com/royalmcbeecorporation

Chris

A Tijuana Trip – The Meth-Lab Exp

(2006)

Sans grand rapport avec la série Joey, la créature issue du cerveau halluciné de Pierre Guilbert a pris vie en novembre deux-mille cinq. Entièrement instrumentale, son expérience le mène dans un univers défoncé se proclamant en dehors des modes et des tendances. A ce jour, huit titres ont déjà été enregistrés et cinq d’entre eux sont au menu de cette première démo dont la suite est déjà annoncée pour deux-mille-sept.
Mixées et masterisées par leur compositeur et interprète en personne, les plages de ce premier jet laissent présager le meilleur pour le futur de ce one man band. Tout débute en douceur avec “Opium” et son accord de base qui résonne dans la plus grande tradition du desert rock dans une ambiance plus ensoleillée qu’opiacée. Très rapidement un riff lourd et puissant prend la relève pour tourbillonner jusqu’au terme de cette plage qui me rappelle Monkey 3. Suite du programme avec “Bad Alcohol” qui est sans conteste le titre le plus efficace de cette galette. L’ambiance déjantée de ce morceau qui se termine un peu à la manière de certaines compos d’Isis est des plus réussie avec des rythmiques qui ne demandent qu’à être plus percutantes, car trop électroniques, pour que ce titre développe réellement tout son potentiel. Du tout bon et ça fait du bien par où ça passe. Troisième essais : “Red Forest” qui est un long voyage oscillant entre ambiances acoustiques planantes et riffs imparables assènés avec force. Ensuite, c’est au tour de l’ovni “Cocaïno-Party” de prendre la relève. Résolument plus conceptuel que les autres titres de cet album, se rapprochant des délires de Nick Oliveri, avec ses cris et son intro à la machine-à-écrire mécanique, cette chose brève tient plus de la bizarrerie que du morceau abouti. Pour conclure, “Desert Ether” et son intro humide nous emmène à nouveau dans le désert américain (au sens réel du terme) pour un long trip fleurant bon le sable et le cagnard tout en finesse avec ses tempi acoustiques bien speedés et ses riffs synthétiques qui sont à mettre dans un registre non loin de Yawning Man.
Trop cool !

Contact :
a-tijuana-trip@hotmail.fr
www.myspace.com/atijuanatrip

chris

7 Weeks – Démo

(2007)

Ce quatuor-là est né de la volonté de ses membres de mélanger les ambiances lourdes et planantes du stoner à l’énergie du rock metal dixit leur bio. Fondé en avril deux-mille-six, c’est très rapidement qu’ils ont accouché d’une première démo composée de quatre titres. L’accueil que reçut ce premier jet fut très positif à part sur nos pages pour d’obscurs problèmes postaux qui firent que jamais cette première autoproduction n’atteignit ma boîte aux lettres pour le plus grand désarroi de son expéditeur et de moi-même.

Comme il faut composer avec les échecs et que nous sommes des types plutôt têtus, nous avons retenté l’expérience avec la-dite démo augmentée de deux nouveaux titres. Non seulement l’objet fini par atterrir plutôt rapidement chez moi, mais surtout les deux compléments sont du meilleur tonneau d’où le sourire béat que j’arbore présentement en me délectant de cette plaque.

Je vais cesser ici ces considérations postales et me concentrer un peu sur cette galette agrémentée qui précède un futur huit-titres qu’il me tarde déjà d’entendre. Ces lascars attaquent bille en tête avec ‘The Score’ et son riff épuré qui fait tout son effet. Dans une ligne assez proche de celle de leurs compatriotes de Zoe, les limougeauds proposent une entrée en matière menée tambour battant avec un groove sensationnel : les grattes tournent, la section rythmique carrée assure les arrières en laissant pas mal de champs et les vocaux viennent se greffer avec une grande classe. ‘Down’ suit sur un tempo beaucoup plus lent, mais terriblement efficace qui me rappelle un peu l’univers musical de formations comme Nebula. On repart avec ‘In The Name Of God’, une magistrale plage de plus de cinq minutes qui roule parfaitement et me fait penser à Honcho ou Sparzanza. C’est limpide ainsi que fluide du début à la fin qui est une énorme montée en puissance du riff de base auquel le mix final a parfaitement intégré la ligne de voix avec un rendu proche de Soundgarden. Ultime composition de la première mouture, ‘Living Dead’ est le bâtard du bon fuzz et d’un certain metal thrashisant aux vocaux tour-à-tour parlés puis hurlés.

Passons maintenant aux deux derniers-nés de ces rockeurs. ‘Hooked’ est un brûlot incisif et rapide qui navigue dans des eaux assez proches que celles dans lesquelles mouillent Dozer. Les martèlements y sont pugnaces, la basse vrombit avec maestria et les vocaux sont balancés sans fioritures ni effets de style ; le résultat est donc d’excellente facture. Cette plaque se clôt avec ‘Shadows’ qui s’éloigne du registre stoner, mais qui s’avère un excellent titre de rock dans la veine des Foo Fighters que ce soit au niveau de la voix du frontman de 7 Weeks, au niveau de la sauce qui est particulièrement bien envoyée ainsi que dans l’architecture même de ce titre de juste trois minutes.

Il va s’en dire que j’ai été totalement emballé par ce groupe et par la qualité de cette autoproduction qui rivalise avec nombre de titres écoulés dans le commerce que je ne saurai que trop vous la conseiller. Viiiiiiiiiiiiiiiiiite la suite !

Contact:
www.myspace.com/7weeksmusic

chris

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