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(2007)
Ce quatuor-là est né de la volonté de ses membres de mélanger les ambiances lourdes et planantes du stoner à l’énergie du rock metal dixit leur bio. Fondé en avril deux-mille-six, c’est très rapidement qu’ils ont accouché d’une première démo composée de quatre titres. L’accueil que reçut ce premier jet fut très positif à part sur nos pages pour d’obscurs problèmes postaux qui firent que jamais cette première autoproduction n’atteignit ma boîte aux lettres pour le plus grand désarroi de son expéditeur et de moi-même.
Comme il faut composer avec les échecs et que nous sommes des types plutôt têtus, nous avons retenté l’expérience avec la-dite démo augmentée de deux nouveaux titres. Non seulement l’objet fini par atterrir plutôt rapidement chez moi, mais surtout les deux compléments sont du meilleur tonneau d’où le sourire béat que j’arbore présentement en me délectant de cette plaque.
Je vais cesser ici ces considérations postales et me concentrer un peu sur cette galette agrémentée qui précède un futur huit-titres qu’il me tarde déjà d’entendre. Ces lascars attaquent bille en tête avec ‘The Score’ et son riff épuré qui fait tout son effet. Dans une ligne assez proche de celle de leurs compatriotes de Zoe, les limougeauds proposent une entrée en matière menée tambour battant avec un groove sensationnel : les grattes tournent, la section rythmique carrée assure les arrières en laissant pas mal de champs et les vocaux viennent se greffer avec une grande classe. ‘Down’ suit sur un tempo beaucoup plus lent, mais terriblement efficace qui me rappelle un peu l’univers musical de formations comme Nebula. On repart avec ‘In The Name Of God’, une magistrale plage de plus de cinq minutes qui roule parfaitement et me fait penser à Honcho ou Sparzanza. C’est limpide ainsi que fluide du début à la fin qui est une énorme montée en puissance du riff de base auquel le mix final a parfaitement intégré la ligne de voix avec un rendu proche de Soundgarden. Ultime composition de la première mouture, ‘Living Dead’ est le bâtard du bon fuzz et d’un certain metal thrashisant aux vocaux tour-à-tour parlés puis hurlés.
Passons maintenant aux deux derniers-nés de ces rockeurs. ‘Hooked’ est un brûlot incisif et rapide qui navigue dans des eaux assez proches que celles dans lesquelles mouillent Dozer. Les martèlements y sont pugnaces, la basse vrombit avec maestria et les vocaux sont balancés sans fioritures ni effets de style ; le résultat est donc d’excellente facture. Cette plaque se clôt avec ‘Shadows’ qui s’éloigne du registre stoner, mais qui s’avère un excellent titre de rock dans la veine des Foo Fighters que ce soit au niveau de la voix du frontman de 7 Weeks, au niveau de la sauce qui est particulièrement bien envoyée ainsi que dans l’architecture même de ce titre de juste trois minutes.
Il va s’en dire que j’ai été totalement emballé par ce groupe et par la qualité de cette autoproduction qui rivalise avec nombre de titres écoulés dans le commerce que je ne saurai que trop vous la conseiller. Viiiiiiiiiiiiiiiiiite la suite !
Contact:
www.myspace.com/7weeksmusic
chris
(2006)
Fondée en deux-mille-deux, la formation allemande a depuis lors jeté l’éponge en tant que Terraplane pour continuer sous le nom de Green Monkey. Le nouveau projet compte dans ses rangs l’essentiel de ceux qui commirent l’autoproduction dont je vais brièvement vous causer.
Après deux singles “Orange Sunshine” et “War”, deux ep “Stonersessions” et “Forlorn” ainsi qu’un long format
“Psychedelic Wonderland” plus quelques participations sur des compilations et autres demos, le groupe nous a concocté un album de plus de quarante-cinq minutes de toute grand classe.
Après une brève intro synthétique, les riffs rapides de “Orange Salvation” déboulent de nul par pour un rapide instrumental très fuzz au groove fort sympathique. On change un peu de registre avec “Once I Was You” où les parties vocales font leur entrée, ce morceau toujours fuzz se rapproche de ce que pratiquent les formations scandinaves et étasuniennes actives dans ce style sans en être une copie pour autant. Le soleil envahit ma platine cd avec “Moonflower Blues Pt.II” dont les premiers accords s’oriente dans un style nettement plus acoustique que les morceaux précédents, la suite me confirme la chose : le désert et sa chaleur plombée règnent sur cette balade toute en douceur qui s’étale lentement sur près de sept minutes et me fait mieux comprendre pourquoi le groupe cite Led Zeppelin comme influence majeure.
On continue avec “Mantra” qui renoue avec les sonorités du début de cet album en un peu plus heavy tout de même et sur un rythme très cool. Exit le fuzz avec “Lower” et sa ligne de batterie très rock’n’rollienne, ses chants bien en avant ainsi que sa fin en décélération constante ; ce morceau ne m’émeut guère et je passe la suite. La suite c’est “Black Mystery”, constituée uniquement de parties vocales et guitares sèches ; l’utilisation de grosse reverb sur la voix et les bottlenecks me rappellent agréablement les travaux récents de Nick Oliveri.
Avant une rapide outro menée pied au plancher par la totalité des protagonistes, on a droit à un imposant morceau qui dépasse allègrement le quart-d’heure : “Into the Unknown”. Plage éponyme de ce cd, elle explore d’autres horizons musicaux en flirtant pas mal avec ce que pratiquaient les Doors – une autre influence de ces germains – le clavier en moins. Bien qu’assez intéressante, cette section-là me laisse assez froid ; peut-être ne suis-je pas dans les conditions nécessaires à l’approche d’un titre de ce type et que le plaisir viendra par la suite car j’ai beau me le repasser plusieurs fois, je préfère nettement les titres plus rapides et fuzzy que la formation nous propose et qui eux me plaisent réellement.
Une bonne autoproduction d’un groupe qui a amplement le potentiel de passer à la vitesse supérieure vu la qualité de ses compositions et son expérience. Je me réjouis d’entendre la suite de leurs aventures avec le nouveau projet qu’anime, entre autres, Christian Oelke leur chanteur et guitariste.
Contact:
www.terraplane.de.vu
www.myspace.com/psychedelicterraplane
chris
(2008)
Suite logique à leur première demo ‘Eden : Way Down to Salvation’, cette nouvelle autoprod de la formation belge explore un univers musical assez similaire à savoir un stoner traditionnel, heavy et sans artifice. Sur cette nouvelle plaque, le trio nous propose cinq titres très heavy rock qui sont balancés pour la plupart d’entre eux pieds au plancher.
Le groupe de Namur évite soigneusement la redite sur les dix-huit minutes proposées cette fois. On attaque avec ‘Climb The Mountains’, un titre bien abouti qui rappelle agréablement Dozer sur lequel les guitares sont balancées de manière bien débridées sur une structure rythmique assez rigide et bien lourde. S’en suit ‘Don’t Tell’ sur un tempo ralenti qui mixe agréablement des plans fuzz et des plans heavy à la limite du doom au niveau du rendu avec ses vocaux caverneux. On se téléporte à la moitié de cet opus dans un registre psychédélique avec ‘Dizzy’, un bon gros délire aux forts relents sudistes.
‘Sing Like Johnny’, la plage à qui va ma nette préférence, déboule ensuite à toute vitesse avec une structure assez simple et très fluide ; ça martèle dans les règles de l’art et le groove est de toute beauté. Pour terminer, ‘Dry’ est envoyé en moins de deux minutes d’abord avec une grosse retenue puis dans un gros déluge fuzz.
Je persiste à dire que ces jeunes élevés aux sons de Black Sabbath a un bel avenir dans l’univers confidentiel qu’est le stoner.
Contact :
www.gogofmagog.be
www.myspace.com/gogofmagog
chris
(2006)
Sans titre, sans contact, sans photos des membres du groupe, sans aucune info quant à son enregistrement, sans artifice, sans ballaste et sans gêne la première pierre que ce groupe originaire de Caen apporte à l’édifice du stoner tourne depuis un bout de temps déjà sur ma platine sans aucun complexe. Formé en deux-mille-quatre dans la région normande (si mes notions de géographie française ne sont pas trop altérées), ce groupe compte en ses rangs Fred au chant, Adrien et Vilfrid à la guitare, à la batterie et aux cœurs, Mathieu à la guitare, à la basse et aux cœurs ainsi que Xavier à la basse et à la guitare.
Citant les mythiques Kyuss, Masters Of Realtiy, Beaver et autre Queens Of The Stone Age comme influences musicales, le quintette s’est autoproduit durant l’été deux-mille-cinq. Cette session leur a permis de mettre en boîte neuf titres de bon gros stoner qui tache !
Cette rondelle argentée au son propre débute sur le groovie “Flesh And Bones” aux relents stoner très psychédélique. S’ensuit une bonne plage intitulée “Shoot The Pop” assez proche des compos planantes de Masters Of Reality avec une touche bien désuète au niveau des sons et quelques envolées lyriques assez proche de celles de Josh sur “Go With The Flow”. Dans un style assez envoûtant, ce titre est du tout bon et n’est pas une copie conforme des plans mitonnés par les formations de Palm Spring. Difficile de quitter le second morceau pour se consacrer à l’écoute du suivant. Le suivant c’est “A Spit” qui est mené tambour battant avec des riffs rapides à la sauce Queens Of The Stone Age. Un peu plus heavy “Strange Days” c’est un peu la réponse française à “Ode To Clarissa” avec des vociférations semblables à celles que peut pousser Nick Oliveri. Nettement plus aérien, “So Sweet” est un titre basé sur un plan répété inlassablement jusqu’à l’entêtement en accélération permanente ; débutant en version feu de camp, il se termine pied au plancher à la limite du chaos sonore. Son successeur nommé “Beware” alterne des plans semi-acoustiques à la Orquesta Del Desierto avec des plans nettement plus rock’n’roll proche d’Hermano. J’avais craint une grosse prise de tête avant d’entamer “Masturb Your Mind”, mais ce titre n’a rien d’un plan alambiqué, il s’agit d’un ovni sur ce cd : une longue succession de plans glauques soutenant une partition vocale caverneuse qui ne m’a pas fait forte impression en comparaison des autres sons proposés. On zappe pour l’avant-dernier titre “Defaced Street Light” qui est hypnotisant à souhait avec ses grattes très en avant sur une rythmique assez basique à l’image de “Big Sky Theory” de Dozer. Le dernier chapitre de ce premier jet renoue avec les influences californiennes de “Leg Of Lamb” des reines et il s’intitule “Make Up”, tout y est douceur et volupté à l’exception de quelques soli bien sentis qui donnent un peu de relief à cette composition assez sourde.
Bien que les influences de cette formation soient clairement orientées vers un style spécifique, ses compositions ne sont pas pour autant des copier/coller de ce que livre régulièrement les stars de la scène étasunienne et cette première livraison à tout pour séduire. Vivement la suite.
Contact:
www.myspace.com/jabberwockies
Chris
(2005)
Initialement conçue comme un projet périssable, cette formation avait prévu de se saborder en septembre 2005 lorsque son chanteur-guiariste serait exilé en terres canadiennes. Idée saugrenue pour un trio ayant tant de talent…enfin, libres de leur destin, les acteurs de cette courte aventure se réservent le droit d’y donner suite. Ayant fait leurs armes dans des formations à des lieues du stoner : le rock alternatif d’Eyeball pour Pascal (guitare et chant), le ska punk de No Perfect pour Christophe (basse et chant) ainsi que le punk’n’roll de Howling Mad pour Pierrot (batterie et chant) a opté pour ce style sous l’influence des mythes que sont Kyuss, QOTSA (ok on dira ce qu’on veut pour moi ce groupe est intimement lié au style) et Fu Manchu.
En quelques mois d’existence, ces marseillais ont donné une vingtaine de concerts dans leur région, passé plusieurs fois sur des radios régionales (que ce soit au Nord ou au Sud de la France) et gravé ces quatre titres téléchargeables sur leur site.
La présente production débute en douceur sur ‘Spear’ et son groove imparable. Le fuzz est au rendez-vous pour ces quatre minutes de rock rapide et subtil se situant dans un registre assez proche de formation comme Monster Magnet avec une maturité déconcertante pour un groupe récemment actif dans ce créneau. ‘Figure 4’ est un petit bijou assez proche de la dernière livraison de Queens Of The Stone Age avec sa construction d’une fluidité redoutablement efficace. S’ensuit ‘The Final Staccado’ morceau rampant qui démarre de manière intimiste pour se prolonger tout en violence retenue jusqu’à un final dissonant porté par un solo de guitare. Comme toutes les bonnes choses, cet ovni a une fin et celle-ci s’intitule ‘The Scorpion Death Lock’ ; morceau le plus lourd des quatre, il met en avant des parties vocales vociférées à la manière de Kurt sur les premiers efforts de Nirvana qui se fondent sur une rythmique pachydermique.
Au terme de l’écoute, on est en droit de se demander si ce n’est pas le manque de pression dû à l’implication relative des membres dans ce projet limité dans l’espace-temps qui lui a donné cette fraîcheur et cette efficacité presque arrogante dont je réclame haut et fort la suite !
Contact:
www.myspace.com/rangersdurisque
Chris
(2007)
Même si ce quatuor francilien tire son nom d’une chanson de Noir Désir et si le titre de son album est identique à celui d’une œuvre de Bad Religion, il faudra chercher ailleurs que dans le punk et l’alterno franchouillard pour trouver les influences de cette jeune formation qui nous livre sa deuxième autoproduction en ce début d’année.
Dans une configuration rock très standard, Julien Babin aux chants et à la guitare, David Vincent à la six-cordes, Loïc Monpontet à la basse et Thibaut Paschet derrière les fûts puisent leurs racines dans la scène ricaine des seventies et des eighties. Citant Pink Floyd, Led Zeppelin et U2 comme influences (j’ai heureusement pas trop entendu celle de ces derniers), Moleskin nous a concocté six nouveaux titres de rock vitaminé chantés en anglais. Malheureusement, les vocaux bien chantés sont mis très en avant et l’accent de leur chanteur a quand-même un arrière-goût d’accent français prononcé – je ne ferai pas mieux, voir carrément pire on s’entend – et c’est certainement le seul point faible de cette sortie.
Maintenant que les choses désagréables ont été dites, on va pouvoir étudier cette plaque dans le détail. C’est à “Twilight Fever” d’ouvrir le bal avec un son bien catchy et psychédélique ; ça transpire le rock seventies par tous les pores de la peau, c’est bien carré, sévèrement burné et ça balance bien en me rappelant leur compatriote de Zoe. “A Voice In My Head” plus lancinant réduit un peu la vitesse pour mieux appuyer ses grands accords de gratte et ça tape juste là où il faut et le refrain est incroyablement bien foutu : on l’a assimilé à la première écoute et il ne nous lâche plus. “Out Of Control”, à qui va ma préférence, débute avec un riff bref et facile qui tourne jusqu’à l’entrée en scène des parties vocales ; ensuite de quoi ce titre tourbillonne un peu comme certaines perles de Dozer.
“Scream My Name” est dans un registre assez similaire au premier titre et il ouvre la voie à “Blind Enough” qui est une compo plus lente, voire rude, et qui est admirablement construite avec un refrain qui à nouveau fait mouche un peu à la manière de certains groupes scandinaves que j’admire particulièrement. Cet effort se clôt avec “Save My Soul”, une plage de plus de sept minutes articulée autour d’une ligne de basse hypnotique où les parties vocales commencent par êtres susurrés avant de verser dans un rock débridé presque orgasmique. Vivement la suite!
Contact :
www.moleskin.fr
Chris
(2007)
Avec un son moelleux, rond, plein et chaleureux comme celui-là, nos 5 amis suédois se glissent parfaitement dans les colonnes de notre webzine. Cette première démo se soumet d’ailleurs à la lecture du laser pour ce groupe formé il y a +/- 2 ans à Söderhamn/Gävle (et qui ne signifie pas “Soudain, j’ai la gaule”) au pays du froid. Leur fuzz rock ne laisse aucune équivoque quant à leur affiliation à la scène suédoise avec les gaillards de Dozer, Truckfighters, Astroqueen et Asteroid comme chefs de file. On est en plein dedans: grooves, envois de bois, pluie de cymbales et riffs fuzzy à caractère hypnotique.
Ok, la démo est bien produite et le mix est très correct. Je pousse le volume et la patate est au rendez-vous. La section rythmique fait dans la simplicité et l’efficacité tandis que les grattes remplissent l’espace sonore de leurs big muffs survitaminées. La voix est à mi-chemin entre le chant et le cri, le tout baignant dans des effets lui donnant un côté lo-fi agréable.
La qualité est indéniable. On regrettera néanmoins un manque de personnalité. Mais bon, le groupe est jeune et doit encore affiner son son et ses structures. Nous devrons donc leur laisser le temps de mûrir (mais pas trop parce que, dixit Pierre Desproges, après le mûri, il y a le pourri). Cette plaque de 3 titres est 100% made in Sweden. Je l’ai entre les mains et au fond des tympans, elle m’assène de grands coups de marteau sur l’enclume quand le métal est bien rouge-jaune après une bonne coulée de fuzzion.
En bref, nous souhaitons à nos amis de continuer sur cette voie en n’hésitant pas à prendre les chemins de traverse pour se forger un nom dans le milieu et nous envoyer des skeuds qui tuent.
Contact:
www.silverdevil.se
www.myspace.com/silverdevilsweden
Thib
(2005)
En 1997, un certain Damon Garrison tenait la basse au côté de John Garcia dans un groupe appelé Slo Burn.
Huit années plus tard, ce même Damon Garrison nous revient en tant qu’auteur, compositeur, guitariste et interprète. Son nouveau projet s’appelle Vega et possède indéniablement la patte désertique californienne.
Entouré de Jamie Hargate (guitare), Greg Gregor Saenz (batterie) et Joseph Wangler (Basse), notre ami nous offre 4 titres ma foi fort bien ficelés. Et on se laisse donc facilement prendre au jeu à l’écoute des morceaux qui composent cette demo intitulée Vivid Sound. Dès les premières secondes de ‘Daly City’, on est heureux de constater que l’esprit Palm Desert est toujours bien vivant. L’influence Slo Burn est indéniable musicalement et est ici associée à un style rappelant le rock simple et direct des 70’s. La production sans artifice de la demo renforce encore plus cette impression. Bref, un pur bonheur pour les amateurs du genre.
Par contre, Damon Garrison ne possède pas la voix exceptionnelle de son ex-acolyte John Garcia. Du coup, on peut regretter par moment un manque de pêche des morceaux (surtout flagrant sur un titre comme ‘Sunbird’) qui ne parviennent pas à capter notre entière attention. Il n’en reste pas moins que Vega semble promis à nous offrir de belles choses, si toutefois un label s’intéressait à eux. Espérons que le bouche à oreille permette à nos 4 lascars de Palm Desert de pouvoir venir fouler le sol du vieux continent très prochainement.
Contact:
www.myspace.com/vegarising
Stonerpope
(2002)
Découvert vraiment par hasard sur le net il y a 2 ans, Activator m’avait d’abord fait bonne impression à l’écoute du single Bashtari et de son riff d’intro bien doom à 2 l’heure. Mais ayant fait plusieurs fois le tour de leur album Both Barrels, je reste très perplexe. Ca tourne en rond, ça tâtonne par-ci, s’aventure par-là pour, au final, ne pas avoir beaucoup de saveur ni d’originalité. Tantôt doom, tantôt boogie en passant par le heavy voire le punk, Activator ne séduit pas au contraire de la superbe calendre de Cadillac qui orne leur pochette.
Rien de bien grave (sauf le son) mais rien de transcendant non plus. On reste avec un goût de trop plein ou de suranné selon les points de vue. Pourtant, les 2 mecs d’Austin Texas n’ont pas l’air de débutants et les morceaux sont correctement balancés.
La voix, claire et rageuse, parvient à donner plus de nuances aux morceaux sans pour autant les faire décoller. On regrettera aussi le mauvais goût lors des râles gutturaux d’un des musiciens façon death metal. Ca n’ajoute rien. Au contraire, on a envie de rire.
Ok, c’est pas très positif tout cela. Alors, je pousse la curiosité de lancer une recherche sur le net pour savoir où en est le groupe. Plus rien, plus de site, pas de my space, plus une trace. Un petit tour dans la section distro de Stoner Rock.com: rien! Leur album a disparu! M’est d’avis que les gaillards ont mis fin à leur voyage commun. Enfin, on leur souhaite d’officier maintenant dans d’autres groupes où ils auront trouvé leur bonheur.
Thib
(2006-2007)
Productifs et engagés nos amis de Barcelone! 15 titres et pas des moindres en autoprod pour nous convaincre du bien-fondé de leur démarche et de leur énergie débordante. Ca commence sur une intro à la wah-wah et un riff couillu façon Fu Manchu. La voix dynamique nous fait comprendre que le groupe à décider de s’exprimer dans sa langue maternelle: l’espagnol.
Le gratteux soliste prouve fissa qu’il est à l’aise sur le manche. Les 3 autres musicos ne sont pas des manchots non plus. Une belle patate pour ce quatuor fondant son image sur la chaleur des cactus, ce qui est d’ailleurs le titre et le graphisme de cette autoprod. Leur musique est chaleureuse et c’est dans cette fournaise que le groupe nous offre une séance de desert rock de très bonne facture.
On évolue ensuite dans un style grungy mais toujours furieux et rageur. Rien à voir avec les clones et autres avatars-suiveurs pourris de l’ère Nirvana. Le 3e morceau est un petit clin d’il bien sympathique au Green Machine de Kyuss. La suite nous offre des chansons diversifiées dans des durées oscillant de 1:30” à plus de 7″.
Ce qu’on leur souhaite, c’est de nous mettre cela en boîte le plus vite possible avec un mix de qualité faisant de leur chaleur musicale un élément imparable.
Tantôt heavy, tantôt psyché mais toujours desert rock, Jolly Roger (ça me fait penser au nom d’un cheval) nous offre une superbe chevauchée pleine de fougue aux effets de mescaline à travers les terres arides du royaume d’Espagne. Un bon trip.
Contact:
http://jollyrogertheband.multiply.com/
www.myspace.com/jollyrogertheband
Thib
Horkaos, c’est l’armée d’un seul homme, le travail d’un musicos qui s’est démené comme un diable pour nous pondre cette plaque. Revendiquant haut et fort ses influences sabathiennes, il enfonce le clou dès le premier riff dans un envoi made in Iommi. Que ce soit dans les passages envolés comme dans les moments plus retenus, on retrouve la marque de fabrique du maître.
5 morceaux sur cette démo et l’on évolue dans des schémas assez étirés pour des durées allant de 5 à 8 minutes. Impressionnant de découvrir comment un seul gars peut arranger, composer et jouer de tels chansons. La batterie et la basse sont sans reproches.
Les guitares sont très soignées, peut-être au point qu’elles sonnent un peu trop propres (avis personnel). Je trouve que les morceaux gagneraient en puissance si le son était moins compressé et si les chorus et autre soli très clean étaient évités. Ceci a d’ailleurs un peu tendance à donner un côté FM à l’ensemble. Mais bon, cela relève de choix perso de l’auteur et d’autres y trouveront certainement leur bonheur. Disons que la gratte me dit que la part belle est faite à la période 80’s du Sab.
La voix est sobre et dessert correctement la zique, un petit accent frenchy étant à noter sur les lignes vocales dans la langue de shakespeare.
Si Horkaos signe une première démo très correcte, il ne lui reste plus qu’à nous faire entendre cela sur scène (après recrutement des musicos, le modèle Rémy Brika étant épuisé…).
Sites du groupe:
www.myspace.com/horkaos
http://horkaos.chez-alice.fr
Thib
(2004)
A en juger par la voix d’outre-tombe de leur vocaliste en chef, c’est dès leur plus tendre enfance que ces types-là ont commencé à écluser le Jack Daniel par grandes rasades et à tirer sur les gauloises bleues de leurs parents par paquets entiers dans la cour d’école. Biberonné au rock’n’roll de Lemmy depuis toujours, c’est naturellement à Motörhead que l’on pense en premier lieu à l’écoute de ces quatre titres tant au niveau du timbre rauque de la voix qu’en ce qui concerne vrombissement de la basse.
Basée dans l’Ouest de la France, la formation a germé dans les cerveaux de son batteur Capt Y et de son guitariste El Borbah. Le quatuor s’est consolidé avec l’arrivée de Dr Justice au micro et Serb à la basse au printemps 2004. Rapidement le groupe a posé ses amplis sur scène dès le 21 juin suivant pour fêter les musiques. Afin d’assurer sa promotion, le groupe a mis en boîte le présent objet sous la houlette de Thomas Nedelec (Ultra Vomit) et El Borbah.
C’est avec une rythmique bien carrée et vrombissante que tout commence avec l’instrumental ‘Loneliness Of The Long Distance Truck Driver’, qui n’a rien à voir avec un titre au nom presque similaire écrit par la vierge de fer. ‘Guts’, le second morceau, démarre sur les chapeaux de roues avec son groove tout en lourdeur qui lui colle à la peau jusqu’au dernier accord. L’auditeur est un peu désorienté à l’arrivée d’’Unmask The Sultans’ qui démarre de manière un peu plus légère pour embrayer au bout de quelques secondes seulement dans le style de prédilection du groupe et qui ne quittera sa lourdeur que le temps d’un refrain d’obédience plutôt punk. On termine dans la poésie avec ‘Pissed Drunk (& Drive Blind)’, morceau le moins abouti à mon sens de cette quadrilogie, les riffs sont très rock’n’roll, mais l’enchaînement couplet/refrain manque un peu de profondeur ; les amateurs de gros rock qui tache seront quant à eux aux anges.
Au final, une autoprod sans concession, furieusement lourde et jouée pied au plancher avec des incursions de guitares que ne renieraient pas les New-yorkais de Sonic Youth.
Contact:
http://www.myspace.com/kubotapunk
Chris
Ca me fend le coeur de faire cette chro si tard, pas seulement parce que ce skeud est sorti en 1999 mais surtout parce que le groupe a splitté en 2003. C’est donc avec une pensée émue mais quand même une note exaltée que je vais encenser Ultimate Dragons à titre posthume.
Bon, les gars n’ont pas inventé la poudre mais savent faire parler la fuzz. Là, on en a pour son pognon! J’adore ce style tranquillos que les zicos ont. On se pointe, on se branche et on envoie le bois. Surtout, fais en sorte que les fioritures soient pas trop nettes, j’ai ma réputation! Pas de virtuosité mais que de tubes balancés sans se prendre le chou. Du groove, du groove, du groove… et 2 couches de voix claires qui se superposent pour marteler la bonne parole. On n’a pas affaire à des ténors mais l’ensemble sonne de manière très crédible.
Et la part belle est faite aux contre-temps. Ultimate Dragons nous les sert à tout-va sans vergogne dans ce constant déluge de fuzz. Les tempos ne pressent pas le pas, parfaitement à l’image de branleur jenfoutiste que ce formidable groupe semble vouloir véhiculer. Mais ne nous y trompons pas, une écoute attentive des morceaux nous révèlent des structures bien calibrées avec des solos très psyché qui préparent bien le terrain pour balancer des riffs imparables. Vraiment dommage qu’ils ne soient plus.
Voix d’outre-tombe:
www.myspace.com/ultimatedragons
Thib
(2005)
Il s’agit de la première démo pour ce groupe hexagonal formé actuellement de Pierre M. à la guitare, de Ben à la batterie, de Pierre G. à la basse ainsi que de Seb aux chants et à la guitare. Débutant leur aventure sous l’impulsion des deux grateux de la formation en deux-mille-cinq, Alcohsonic a rapidement rejoint les studios en duo pour graver ce premier jet en décembre de la même année.
Le manque de recul et l’empressement de cette bande à rapidement sortir une autoprod pourrait rebuter les sectaires qui ont une vision très étroite de la musique et ne s’intéressent qu’exclusivement aux groupes ‘en place’. Que ceux-ci se rassurent, même s’il plane une certaine fraîcheur spontanée sur cette plaque, il n’est pas question ici de bidouillage de débutants au son négligé.
Alcohosonic ouvre les hostilités de ‘Never Drink Without Sonic Element’ avec une petite intro style sonnerie de portable pour ado et tape tout de suite dans le dur avec ‘Alcohsonic Days’. Ce titre groove bien et les incursions de slap lui donne un relief particulier qui le détache un peu des influences des Mushroom River Band et Spiritual Beggars dont le groupe est proche musicalement. Suivent deux compos ‘Big City Life’ ainsi que ‘No Brain’s Land’ que je préfère dans un style très fuzz avec des parties vocales plus fluides que sur le premier morceau. Les alternances entre mid tempi et gros murs de grattes saturées sont du plus bel effet. Suit un titre acoustique, ‘Bloody Whiskey’, avec des guitares comme trame et une grosse voix cassée posée dessus. Cette vision feu de camp bluesy ne m’a guère convaincu et une pression sur skip fait rugir ‘Doctor Rock’ repris de Motörhead. Pas franchement fan de la bande de Lemmy, je concède que même chanté par des francophones, ce titre a plus de classe qu’avec la voix de l’homme au poireau !
Une nouvelle incursion dans le monde acoustique arrive rapidement après avec ‘Life’ qui s’éloigne résolument du stoner pour marcher dans les traces des fameux Unplugged de manière très agréable. L’électricité reprend ses droits sur ‘Schizo Man’ qui est assez punk’n’roll avec son déluge de riffs interprétés pieds au plancher dans un trend assez proche des Hellacopters. Pour en finir avec ce premier effort, ‘Alien Sex Generator’ prend le relais avec pour introduction la fameuse déclaration de Bill l’amateur de cigare au sujet de sa relation avec Monica. Bien couillu, ce titre évolue dans un registre passablement en vogue dans la scène stoner scandinave, style Dozer, Truckfighters ou Honcho, et me plaît donc particulièrement surtout avec ses parties de synthé au bon vieux son typé mélotron.
Une bonne entrée en matière dont la suite (live) est chroniquée dans ces pages
Contact:
www.myspace.com/alcohsonic
www.alcohsonic.net
Chris
(2009)
Tel un vin aux arômes multiples, complexes et suaves, la plaque de Gravity Field doit être abordée avec patience et concentration. On navigue dans des schémas différents des ritournelles couplet/refrain/couplet/refrain/break pour des compos privilégiant l’intensité et la longueur. Et la sauce prend très bien dès la 2e plage. On note un goût sûr pour le riff tranchant, incisif et saturé mais plein de groove avec, en parfaite harmonie, des atmosphères psychédéliques et des lignes vocales lancinantes.
Le son est bon, vraiment bon. On distingue bien tous les instruments et l’horizon sonore qui s’offre à l’auditeur est vaste et recherché. La palette prend de belles couleurs dans les envolées rythmiques et jamais la guitare ou le clavier ne se perde dans des soli aussi inutiles que chiants.
Point de vue unité rythmique, on doit particulièrement souligner le travail d’orfèvre des musiciens qui nous ont savamment ciselé un ensemble parfaitement en place et qui se montre très à l’aise dans les contre-temps et autres subtilités. Au risque de me répéter, tout est vraiment en place.
L’auditeur potentiel doit bien comprendre que cette plaque vaut la peine d’être écoutée minutieusement. Ici, point de mélodie catchy – même si mélodie il y a – et point d’occasion de reprendre les refrains en chur ou de taper du pied. On est face à un ensemble musicale tout de même abordable mais riche et complexe. Comparable à un grand Bordeaux bien charpenté.
Contact:
www.gravityfield.co.uk
www.myspace.com/gravityfieldmusic
Thib
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