Epstein Superflu – The War inside Darktown

(2007)

Epstein Superflu, avec un nom tiré du manager des Beatles (Brian Epstein), est un groupe surprenant par la combinaison de sa touche sonore et de ses choix musicaux. Avec son 1er riff entre heavy rockab’ et punk’n roll, il y a de quoi décontenancer l’auditeur de prime abord, surtout que la gratte est bien lourde et qu’une voix grave surplombe l’ensemble avec des intonations d’outre-tombe.

La suite prend des accents psyché et nous réserve quelques fonds sonores assez planants. C’est original mais ça pourrait être plus abouti. Il y a de bonnes idées et surtout une réelle envie très respectable de se différencier du reste. Néanmoins, les idées explorées avec courage doivent encore être approfondies.

J’aborde la 3e plage de cette plaque de 4 titres et je tombe sur une suite d’accords qui me rappelle quelque chose: le célèbre Master of Puppets de qui-vous-savez mais ici avec un monologue caverneux à l’arrière-plan et des strates sonores aériennes pour couvrir le tout. Surprenant à nouveau! On peut se demander ce que ça fout là mais bon, je vous avais prévenu: Epstein Superflu, en plus de son nom farfelu, étonne dans ses choix musicaux.

La 4e plage est un remake de la précédente mais dans une mouture légèrement différente. Pas vraiment essentielle car l’effet de surprise s’est estompé.

A ce stade, on digresse certainement par rapport à la politique éditoriale de ce site. Mais bon, ces mecs sont inqualifiables et l’on va se laisser entraîner par le courant. Ce groupe n’a visiblement pas fini de faire son cirque. Tant mieux.

Contact:
www.myspace.com/epsteinsuperflu

Thib

Flesh And Dust – Dark Season

(2009)

Du lourd ! Enfin du lourd ! Une bonne grosse ambiance plombée pour une autoproduction qui écrase sa chatte ! Le combo parisien ne fait pas dans la demi-mesure et ça ramone violemment les ouïes.
Actifs depuis deux-mille-six, Flesh And Dust est en quête de distributeur pour un cinq titres qui est une autoproduction uniquement parce qu’aucun label ne se charge de propager cette plaque. La production, la finition ainsi que la qualité de cet objet est à mettre du côté des productions voir même des grosses productions. Les cinq activistes qui font parler la poudre durant une vingtaine de minutes n’ont pas ménagé leurs efforts pour proposer un objet aboutit d’une qualité aussi redoutable que leur son.
Enregistré au Midilive Studios par Stéphane Buriez de Loudblast à qui l’on doit de bonnes références au rayon metal, ces vingt minutes de déluge sonore ont été masterisées par Spirou qui s’est déjà chargé de grosses sorties dans le registre streetpunk hexagonal. Si on ajoute une cover signée par Tom Denney déjà l’auteur de visuels pour Sourvein ou Soilent Green ont voit rapidement qu’on n’a pas affaire ici à une bande d’amateurs éclairés, mais à un groupe qui s’apprête à bouffer tout cru la planète metal.
Musicalement actifs du côté bourrin du stoner, leur son ravira les inconditionnels de Crowbar ou Down avec ses sonorités metaaaaaaaaaaal ! Ce petit bijou que je me plais à passer et repasser avec le loudness dans le rouge (les voisins me remercient toujours pour mon sens aigu du partage…) débute avec le tonitruant ‘Owner Of The Sun’ qui est la compo la plus orientée vers le metal. Les vocaux gutturaux me rappellent agréablement ceux de Sepultura du temps où Max s’égosillait dans cette formation et les riffs acérés me laissent k.o. ! On abandonne le côté bien blastant avec ‘Miss Failure’ qui est un gros tubard heavy rock asséné avec force dans un registre proche de celui de Clutch. ‘Afflicted’ fait dans le concis bien brut dans la plus pure tradition stoner originelle : c’est donc un morceau de choix.
A l’image du ‘Indian’ d’Anthrax, le ‘Indian Fire’ de Flesh And Dust débute de manière tribale avec de bons gros riffs de six-cordes. Cette plage me rappelle à la fois Black Label Society pour les grattes presque pompier bien mises en avant par la prod et Spiritu pour le rendu final ainsi que l’ambiance. Comme tout a une fin, cet objet en a une et elle se nomme ‘Local Pain’. Cette composition envoie le bois dans un style saccadé balancé avec fureur qui prend ses distances avec le stoner.
Plus qu’une découverte, cet objet est une révélation que je vous conseille de vous procurer au plus vite pour headbanger comme un possédé là où bon vous semble !

Contact:
www.myspace.com/fleshanddust

chris

Shevil – Legalize Fuzz Legalize Murder

Au départ formé en tant que duo, Shevil a atteint le line-up actuel de 3 musiciens basés en Italie. Si une première écoute nous révèle un son fuzz plus à ranger du côté de la Swedish stoner touch, la suite nous réserve de belles surprises qui, disons-le d’entrée de jeu, permettent au groupe de se départir du mouvement cité ci-avant;

Fort d’un membre bassiste mais aussi bidouilleur/claviériste/arrangeur, Shevil nous fait découvrir un visage tout en expérimentations sonores diverses. Le son bien graisseux et baveux se trouve soudainement plongé dans des éléments atmosphériques de space rock tandis que la batterie fait varier les grooves dans ses mid-tempos.

Une voix grave et monocorde dessert les morceaux mais à quand même tendance à enlever de la dynamique aux chansons qui peuvent si bien prendre à force d’écoutes. Ou peut-être est-dû au mix un peu cheap de l’ensemble? Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, ce groupe a un son bien reconnaissable mais des arrangements qui lui permettent de se frayer un chemin dans le domaine.

On continue l’exploration de cette plaque contenant 7 morceaux. La batterie se fait plus oppressante et assène l’auditeur de délectables pluies de cymbales. La recherche sonore de Shevil va bon train et l’on comprend dès lors que les musiciens ont une très bonne maîtrise de l’instrumental dans les longs breaks qui parsèment leur album.

L’Italie ne manque de pas de nous réserver de belles surprises en ce moment avec des groupes ayant une volonté d’aller de l’avant dans la recherche et le développement de leur approche musicale. Surtout continuez!

Contact:
Site officiel Shevil
www.myspace.com/shevildoom

Thib

Atomic Workers – Embryonic Suicide

(2006)

Reçue un peu sur le tard, cette démo datant de 2004 n’est pas l’œuvre de débutants. Atomic Workers n’est pas un groupe iranien mais le résultat de la rencontre entre Michele Rossiello, bassiste de That’s All Folks !, et Gary Ramone, leader de Sun Dial ayant occasionnellement travaillé avec Coil et Current 93.
« Embryonic Suicide » va puiser son inspiration dans la fin des 60’s, quand les 13th Floor Elevators inventaient le psychédélisme, tout en donnant un traitement beaucoup plus garage au son. S’appuyant sur une section rythmique métronomique laissant une place de choix à la basse, les guitares au son vintage bourré de reverb peuvent s’exprimer en toute liberté dans ce qui ressemble plus à de longues impros qu’à des riffs bien structurés. Une touche de sitar ou quelques percus viennent enrichir les huit compos variées qui oscillent entre l’évocation d’un Velvet enfumé avec « White » et sa rythmique délicate sur laquelle viennent se poser des nappes de guitares vaporeuses et des morceaux plus nerveux tels « Far Away » ou « No Reaction » qui nous renvoient aux heures de gloire du Glam avec ses handclaps et son riff T-rexien. Certains titres auraient presque pu figurer sur les compils Nuggets sans que personne ne se rendent compte de l’imposture et le seul bémol vient des vocaux qui, bien que partagés entre trois chanteurs, ne parviennent jamais à totalement convaincre.

Contact :
www.myspace.com/atomicworkers
www.nasoni-records.com

Jihem

Samsara Blues Experiment – Samsara Blues Experiment

(2008)

Nouveau projet teuton né sur les cendres encore chaudes de Terraplane, Samsara Blues Experiment s’apprête à conquérir le cœur des amateurs de plans psychédéliques bien lourds. Ce deux-titres téléchargeable gratuitement est une ode saturée à la noirceur de l’âme et les fans de Mammatus ainsi que d’Earthride vont prendre un gros panard en se les passant le vu-mètre à fond dans le rouge !
Qualifiant leur style de ‘Heavy Psychdelia’, le trio de Berlin ne trompe pas son monde sur la marchanise avec ses vingt-et-une minutes de riffs alambiqués et distordus qui semblent tout droits sortis des catacombes avec une bonne grosse touche doom comme emballage sonore. Très travaillé au niveau des textures, ce projet pas très éloigné du jam sous acide est ponctué de sonorités orientales qui se lient à merveille avec la débauche de décibels balancés par ses guitares débarquées des seventies et les martèlements qui claquent à la batterie. Utilisées comme un instrument, les lignes vocales demeurent très en arrière et sont incorporées à la trame de base qui sert de fondation aux deux plages qui composent cette plaque.
Articulé autour de Christian Peters qui assure les guitares, les sitares et les vocalises, ce projet compte en son sein le bassiste Richard Behrens qui fait vrombir son instrument sans retenues lors des grosses montées en puissance que le groupe opère et l’ingénieur du son Thomas Vedder à la batterie à qui l’on doit non seulement des plans survitaminés mais aussi un son de toute grande classe.
Cet objet évolue avec maestria dans l’héritage musical que Sleep a laissé derrière lui sans pour autant cloner la formation ricaine. Les bourrins qui fréquentent ces pages feraient bien d’aller explorer ‘Singata’ et ‘Double Freedom’ de bout en bout ; ils n’en sortiront pas indemnes.

Contact:
http://www.myspace.com/samsarablues

chris

Poncharello – Turn On Tune In Drop Out With

(2007)

Pratiquant un style à mi-chemin entre le stoner bien propret des formations US, le rock’n’roll empreint de punkitude de certains groupes scandinaves et le hard rock traditionnel européen, le quatuor lillois nous propose un nouvel album six titres où tout est dit au bout de vingt minutes. Dans une formation très classique pour ce genre de style, c’est Bob qui se colle aux chants ainsi qu’à la six-cordes tout comme Nico, Bertrand est à la batterie et Mr Poule à la basse. Actif depuis deux-mille-trois, le groupe écume les clubs du nord depuis ses débuts et a même tapé l’incruste à la Fête de l’Humanité en deux-mille-sept.
Déjà auteurs du sept-titres ‘Fuzz You’, les Lillois se sont enfermés au Red Studio de Douai avec Cédric Jouginaux pour enregistrer ces nouvelles compositions qui furent mixées au même endroit par Olivier Anicaux. Loin d’être un énième clone des groupes qui naviguent dans le sillage des Hellacopters et autres Gluecifer, Poncharello développe son propre style très rock savamment mâtiné de bon vieux fuzz des familles sur certaines compositions.
On entre dans le vif du sujet de cette plaque avec ‘Tune In’ un brûlot de rock traditionnel presque mené pieds au plancher dans un style assez léger qui ratisse assez large au niveau des influences. Le second titre, ‘Drugs’ attaque bille en tête avec un bon plan fuzz de base lent et péchu ; on évolue pas loin des Truckfighters ou de Dozer avec les accords plaqués fougueusement durant le refrain qui s’insère entre des couplets bien débridés dans la plus pure tradition du heavy rock. Suit ‘I Got Da Blues’ qui excède à peine deux minutes ; ce morceau au riff ramonisant sonne très seventies avec ses gros roulements de tambours et ses guitares criardes et nous ne sommes pas loin de leurs compatriotes de Zoé. On rétrograde au niveau du tempo avec ‘Laser Gun’ qui attaque sur un riff fuzz qui groove bien. Cette plage, à qui va ma préférence, se rapproche des univers explorés par QOTSA ou Fu Manchu avec sa base simple et efficace qui dépote bien ainsi que ses envolées catchy assénées par des guitares juste overdrivées comme il faut et sa basse hypnotique. Exit le stoner et ses sous-genres avec ‘Remember You’ qui est un peu le résultat d’une collaboration entre Motörhead et Little Richard ; ça se rapproche donc des Ramones y compris au niveau du timing. Cette galette s’achève avec le très abouti ‘Kidney Thieves’ à la rythmique plombée et au rythme ralenti qui se trouve à nouveau dans un registre proche de la scène fuzz du nord de l’Europe.
Une bonne bouffée d’air frais !

Contact:
www.poncharello.com
www.myspace.com/poncharellorocks

chris

Aluna – Crystal Voyage

(2007)

Cette petite plaque riche de 3 titres nous vient d’Angleterre et a été mixée/masterisée à Birmingham, ville des membres originaux du légendaire Black Sab. Comment ne pas y faire référence ou plutôt leur rendre hommage à travers ces 3 chansons? Loin d’être une copie conforme ou un clone douteux, Aluna se distingue par une voix féminine à la fois douce et lancinante. Si la voix tient la route, peut-être qu’un peu plus de variations dans les tonalités vocales desservirait mieux les morceaux.

Ca flaire la lourdeur du métal que l’on coulait dans le nord de l’Angleterre jusqu’à ce que cette industrie périclite. On retrouve aussi des plans typiquement 80’s à la NWOBH (New Wave of British Heavy Metal) en évitant soigneusement les brushings puffés et les pantalons moule-bittes qui vous font couiner le chanteur dans le micro.

Là où le bât blesse, c’est au niveau de la dynamique du son. Le mix et la prod sont beaucoup trop faible et donne l’impression qu’il y a une couverture sur les enceintes de votre sono. Pour sûr que ce genre de chose ne doit pas se produire en live mais c’est dommage que le groupe en fasse les frais sur ce 1er jet. Le couple basse/batterie, d’ailleurs bien ficelé, manque de patate pour la raison explicitée ci-avant.

Le groupe est toujours en auto-prod mais sortira un des titres de cette démo sur une compil ainsi que sur un split 7” (avec Queen Elephatine) sur Catacomb Records. Aluna ne doit pas hésiter à utiliser tout le spectre sonore quitte à ce que ça dégueule par-ci par-là. Bonne route à vous!

Contact:
www.alunaband.co.uk
www.myspace.com/alunatheband

Thib

Il Malpertugio – The Blues Demon´s Show

(2006)

A l’image de leur pochette et artwork général, ce quintet italien entend jouer dans le grand cirque du stoner. Et ils y sont les bienvenus. Dans un très bel exercice de style, cette première démo nous fait découvrir le groupe tout au long de ses 6 morceaux.

On pense à Orange Goblin dans les envois de bois mais le band peut aussi produire de très belles nuances musicales via des breaks atmosphériques. La voix est enlevée et possède un beau registre tonal lui permettant de soutenir la note sans devenir criarde. A noter ici que le chanteur s’exprime dans la langue de Shakespaere avec des lignes de chant proche de Wino (chanteur de The Hidden Hand) parfois.

Les 2 grattes sont 100% stoner sans fautes de goût avec un son plein et bien chargé en basses émissions sonores. Le duo basse/batterie est précis. Il reste à ces musiciens de continuer à jouer ensemble pour se définir un univers musical plus personnel, pour développer leur marque de fabrique.

On monte en qualité à travers l’écoute successive des plages, ce qui me confirme que le pays de Dante possède de très bons groupes qui ne demandent qu’à sortir des albums et tourner dans les bars et les clubs tant sur le continent européen qu’ailleurs.

La 5e plage (Let Shit in) est vraiment bonne et permet d’apprécier toute la dimension rythmique d’Il Malpertugio. C’est d’ailleurs sur ce morceau que le mix est le plus au point.

A ce sujet, la section rythmique, bien que sans faille au plan technique, souffre un peu d’un manque de prod au niveau notamment de la puissance. Ayons bien sûr à l’esprit que c’est une autoprod et que ce genre de problème n’arrivera certainement pas dans le cadre d’un album produit par un label. On leur souhaite d’en trouver un le plus vite possible. Ils le méritent certainement.

Contact:
www.myspace.com/ilmalpertugiostoner

Thib

Roadfever – Demo

(2008)

La formation genevoise a débuté ses activités musicales il y a à peine deux ans, mais il ne s’agit pas vraiment de débutants puisque j’ai vu sur scène la plupart des groupes au sain desquels les divers protagonistes du groupe collaboraient durant les eighties alors qu’un duvet commençait à peine à voir le jour sous mon appendice nasal. Ce quatuor de vétérans est formé de Manou aux chants, David à la guitare, Jessie à la basse et Pascal à la batterie. Dans un monde où règne quasi sans partage des formations exclusivement masculines, c’est toujours agréable d’entendre des parties vocales féminines comme c’est le cas sur cette prod.
Musicalement parlant, les Romands pratiquent un rock qui pourrait paraître daté pour certains en puisant ses racines dans le southern rock, le rock seventies psychédélique et le bon gros hard rock. Le séduisant résultat final est un mélange de Black Label Society, de Led Zeppelin, de ZZ Top et de Black Crowes ; avec le succès actuel de ces-derniers on peut se réjouir du potentiel qu’il reste pour ce style qui était un peu tombé en désuétude auprès du grand public.
Ce premier jet à la production rutilante, aligne onze compositions en à peu près trois quart d’heure et il devrait bientôt faire l’objet d’une sortie sous forme de premier album. Roadfever se distingue par son sens aigu de la mélodie : leurs compositions gorgées du soleil aride du sud des Etats-Unis qui éclaire la riviera du Lac Léman sont de véritables pépites même si certaines me touchent plus que d’autres.
Cette plaque explore le style de base sous toutes ses coutures en passant par la ballade lancinante avec ‘Runaway Train’, le hard rock presque glam avec ‘Do The Right Thing’ ou ‘Hellbound’ et le blues avec ‘Death Valley’. Ma préférence va nettement aux titres plus burnés comme ‘Outside’ qui se rapproche de l’univers musical du trio de Billy Gibbons avec son groove d’enfer ou le concis ‘Roadfever’ qui dépote comme le faisait la bande à Angus Young à ses débuts.
Le point d’orgue de ce skeud c’est ‘Wheels On Fire’ : un brûlot de plus de cinq minutes qui attaque sur un gros riff distordu avant de partir en mid tempo pour laisser le chant et les soli de gratte se mettre en place avant que toutes les forces soient jetées dans la bataille pour un incroyable rendu final.
Les inconditionnels d’Hypnos 69, de Spoiler, de Red Aim ou de Dixie Witch devraient apprécier si tant est qu’ils ne soient pas réfractaires aux vocaux clairs et aériens de Manou.

Contact:
www.roadfever.ch

chris

Silver Dirt – Sonic Boom

(2006)

Je vous avais déjà causé de ces types dans ces pages virtuelles et bien pendant que d’autres s’amusent à pianoter sur leurs ordis à longueur de soirées, ils ont continué à bosser leur son et les voici déjà de retour. Enregistré par Jean Cataldo au ‘Rock On’studio et produit par Johnny Cat et le groupe ce second effort sous ce nom (hé oui souvenez-vous avant ils étaient Zo$o et faisaient des reprises de Led Zeppelin) fait suite rapidement à leur première demo de l’an passé.
On retrouve exactement les mêmes protagonistes que par le passé sur ces 13 plages dédiées aux dieux du rock’n’roll. A l’exception d’un cover des Stones (‘The Last Time’), le groupe joue ses compos très orientées vers le punk’n’roll sur lesquelles on aimerait un peu plus de lourdeur quand-même. Le parallèle avec des formations comme les Backyard Babies est évident sauf sur le bluesy ‘Freedom Heaven’ qui avance bien lentement et surtout sur ‘Angel With Silver Wings’ qui lorgne carrément vers le desert rock.
Je ne manquerai pas de vous tenir au courant des prochaines tribulations de cette bande de joyeux drilles furieusement rock’n’roll !

Contact:
www.silverdirt.com
www.myspace.com/silverdirt

Chris

The Hearsemen – Backbone

(2005)

Encore un ! La Scandinavie nous livre à nouveau un groupe neuf à l’énergie aussi séduisante qu’efficace. The Hearsemen, dont je souligne au passage la qualité du site web, sont originaires de Suède. Comme tous leurs congénères, ils manient mieux leurs guitares que les bouquins de cuisine, mais bon on n’est pas là pour parler bouffe.

Formée durant l’été 2005, la formation n’a pas perdu son temps puiqu’elle s’est enfermée deux mois plus tard au New World Sound Studio pour mettre en boîte trois titres furieusement rock’n’roll. Organisée de manière très classique en quatuor avec Kriller à la guitare, Martin à la basse, Johan à la batterie et Daniel aux chants, cette bande suit la voie qu’ont tracée ses paires à la fin du siècle passé.

Cette demo débute avec ‘Backbone’ et son riff acrocheur dans la lignée des derniers opus de Monster Magnet pour citer une référence au niveau du son. Les voix sur cette compo sont dans un registre assez proche des Backyard Babies. Le second titre intitulé ‘Forget Your Dreams’ est nettement plus carré et rentre-dedans ; les lignes de batterie me font penser à Dozer et le mur de guitare saturée en arrière fond se calle bien dessus. Dernier morceau de cette production, ‘Acausal’ lorgne vers le punk au niveau des textes et vers le punk’n’roll en ce qui concerne son rendu général proche des Hellacopters sans toutefois être soutenu par un clavier.

Une première trace des plus prometeuse, dont je me réjouis d’écouter la suite.

Contact:
www.thehearsemen.com
www.myspace.com/thehearsemenfromsweden

chris

S:t Erik – Demo

Upsal (en suédois Uppsala), cité universitaire à 70 bornes au nord de Stockholm et jadis siège du paganisme et des rois de Suède (venus y effectuer des sacrifices aux divinités), regorge-t-elle pour ces sombres raisons de jeunes têtes blondes au regard innocent mais aux noirs desseins musicaux? On ne va pas mener l’enquête jusque là et mobiliser toutes les troupes de Desert Rock pour éclaircir ce mystère. Tant que la musique en vaut le détour.

Ici, on sort du carcan généré par Dozer et surtout ses avatars. Les riffs et tempos oscillent entre stoner et doom un peu à la façon de Bongzilla. Le côté un peu cradingue des guitares renforce d’ailleurs cette connotation. L’ombre d’Electric Wizard plane d’ailleurs sur l’ensemble si l’on considère les strates bruitistes qui viennent parachever l’édifice sonore.

Le caractère plus ralenti des tempos n’empêche pas au set de libérer une dynamique très appréciable. La voix, quant à elle, trouve son chemin dans un registre tantôt clair tantôt crié (sans tomber dans le criard). On aimerait néanmoins qu’elle ait plus de présence au fil des morceaux. La section rythmique est sans reproches.

Qu’on ne s’y trompe pas! Sur cette démo composée de 3 titres, le groupe révèle de multiples facettes et une superbe maîtrise des tempos et changements de rythme. Le son est de très bonne facture et ce groupe, s’il est tout récent, comprend en son sein des musiciens d’expérience ayant déjà officié dans les groupes Douglas Fir et Deviant dans le passé. Mais ceci relève d’un autre exercice de style.

Des brefs contacts que j’ai pu entretenir avec eux, les musiciens semblent particulièrement motivés, ce qui, avec cette très bonne démo, vous donne une excellente raison de checker régulièrement les adresses ci-dessous.

Contact:
www.sankterik.info.se
www.myspace.com/sterik

Thib

Hotel Wrecking City Traders – Hotel Wrecking City Traders

(2007)

Formation bicéphale australienne animée par Ben à la batterie et Toby à la guitare, ces nouveaux venus dans le monde du stoner bien barré débarquent avec une première autoproduction totalement instrumentale.

Les tordus qui hantent ces pages feraient bien d’aller voir sur leur myspace ce qui s’y trame car ce groupe attiré par les côtés psychédéliques, sludge et doom du style fomentent des compostions du plus bel effet qui ne sont pas sans me rappeler Om par l’aspect oppressant dans lequel elles évoluent.

Le premier des six titres présents sur cette sortie, “ The Porch” fait tourner un riff simple durant plus de quatre minutes en diversifiant ça et là les lignes de batterie dans un style qui n’est pas sans rappeler “Gardenia”. Suit “Massolli” dans un registre voisin, mais avec force-insistance sur les cymbales et une guitare très saturée. On passe à “Get High Motherfucker” qui démarre à fond de cinquième avant de baisser les tempi pour s’aventurer dans un style nettement plus doom et vicié avant de laisser la place à “Sutter Cane” qui part aux antipodes tant il semble léger après la litanie qui l’a précédé ; qu’on ne s’y trompe pas non plus, ce morceau demeure dans un style bien tordu même s’il s’achève de manière rapide avec son martèlement dans la plus grande tradition du schlack-boum-schlack que les keupons affectionnent par-dessus tout.

L’avant-dernière plage plonge une fois encore dans les tréfonds du côté obscur et ses riffs nous ramonent carrément la boîte crânienne…on n’est pas ici pour rigoler. “7 Minutes Of Tape”, qui porte un nom mensonger puisqu’il faudra attendre un peu plus pour voir s’achever cette composition dont la genèse est un larsen qui ravira vos voisins lorsque vous l’enclencherez avec le vu-mètre dans le rouge, s’adresse aux amateurs de sensations fortes et hypnotiques en condensant les aspects les plus inabordables des autres morceaux de la présente plaque. Un must quoi !

Mis à part le son volontairement grailleux et parfois sourd, ce premier jet devraient rapidement conquérir son public. Vivement la suite !

Contact :
www.hotelwreckers.com

Chris

The Graviators – Demo

(2008)

Ca vient du pays des surgelés et ça se décline dans un registre sonore déjà bien balisé et connu, nos 4 suédois nous balancent ici une sauce grasse et visqueuse aux grooves et percussions très agréables à l’oreille. Pas vraiment l’occasion de s’étendre sur le sujet sans éviter le bis repetita de chros précédentes tant le son et la prod – corrects, disons-le – nous sont familiers dans le monde du stoner scandinave. Disons ici que leur musique a plutôt tendance à flirter avec le doom, voie même le sludge par-ci par-là, par sous de justesse.

Alors quoi ici? Cliché habituel? Ressassé de chez ressassé? Pas tout à fait… The Graviators nous évoluent certes dans des mid-tempos caractéristiques mais l’originalité se trouve dans l’usage subtil du rythme 7/4 très surprenant pour ce genre d’exercice (si vous vous demandez ce qu’est un rythme 7/4, écoutez le riff du couplet dans le tube Money de Pink Floyd sur l’album Dark Side Of The Moon). On tombe vite dans le piège qui consiste à deviner avec condescendance l’étendue du riff lorsque, tout à coup, on s’aperçoit que celui-ci comporte une mesure supplémentaire et on est bon pour revoir sa copie et surtout son opinion au sujet des compos de ce groupe. Vraiment surprenante, la construction des morceaux nous fait vite comprendre que le stoner scandinave est toujours capable d’explorer des voies encore vierges pour le plus grand plaisir des amateurs du genre.

Côté influences, on pense à Witchcraft, Sleep et Electric Wizard de prime abord. Tout est bien en place, absolument rien à redire sur la qualité des musiciens si ce n’est que l’on aimerait un peu plus d’originalité dans la texture du son. Le mix de cette autoprod est très correct mais n’a rien de bluffant non plus.

En bref, ça doit vraiment valoir la peine de voir ces gaillards se démener sur scène à l’écoute de cette démo convaincante.

Sites du groupe:
www.myspace.com/graviators

Thib

Mother Of Pearl – Mother Of Pearl

(2007)

Puisque les Ricains ont planté les cépages du bordelais dans la Napa Valley c’est un peu le juste retour des choses qu’une formation de la Gironde sorte ces jours une première plaque de heavy rock de derrière les fagots qui fleure bon les influences californiennes. Mother Of Pearl s’est constitué l’an passé à Bordeaux autour de Guilain à la batterie, Olivier à la guitare, Rolando à la basse ainsi que Fabrice au chant. La formation a écrit depuis une bonne dizaine de titres originaux et elle nous en livre cinq sur cette galette qui atteint presque la demi-heure.
Mise en boîte en une journée à grands renforts de bière et de fumigène, cette démo a été prise live à l’exception des chœurs et, même si l’ampli du gratteux a décidé de faire des siennes la veille de la session, le rendu est de bonne facture au niveau technique. Je ne sais pas si c’est l’urgence – environ six heures d’enregistrement studio -, la maturité des membres du groupe dont la moyenne d’âge tourne autour de trente-cinq piges ou le fait de devoir dompté un nouvel ampli guitare, mais l’énergie que dégage ce premier effort est bien séduisante dans un registre à la fois fuzz et rock’n’roll tout en restant bien heavy.
On débute les hostilités avec ‘Bloodsuckers’ qui groove dans un trend assez proche de Monster Magnet ou d’Atomic Bitchwax ; ça balance bien et les parties rapides alternent avec des instants plus lents. Les refrains repris en chœur et les soli de six-cordes très présents sur ce premier titre nous en disent long sur ce que ces seniors ont pu écouter durant leur adolescence. La seconde plage intitulée ‘So tired’ débute de manière lancinante avec une partie vocale presque grandiloquente qui lorgne vers le rock progressif jusqu’à que des murs de guitares appuyés d’une rythmique lourde ne viennent se joindre à la partie. Plutôt lente, cette composition laisse à nouveau le champ libre à la gratte solo juste avant de se terminer et c’est le titre qui me laisse le plus froid sur cette autoproduction que j’ai écouté en boucle une bonne quinzaine de fois.
Avec ‘Mud Cum fire & Blood’ on change un peu de décors. Cette plage qui excède les sept minutes débute sur un bon vieux riffs de basse bien distordue à la Cliff Burton puis, après deux trois accords qui envoient du bois, rétrograde pour aller défricher des horizons intimistes qui pourraient bien vite lasser si un énorme déluge de décibels ne venait l’interrompre régulièrement avec une énergie bien communicative. Ce titre détonnant bascule dans un jam d’enfer carrément excellent dans un style assez proche de Sparzanza ou On Trial. Passons à mon préféré : ‘Makin A Livin’, cette compo énergique bien burnée tourne juste et bien ; le côté Kyuss de ce titre est particulièrement appréciable et séduisant. La partie vocale plus énergique et compressée que sur le reste du disque adhère admirablement à la trame musicale juste heavy comme il faut. Avec ‘Little Eagle’ on a droit à une intro et un riff de base à quelques encablures de ‘God Is In The Radio’ de QOTSA avant que cette plage ne prenne une direction nettement plus furieuse pour se terminer de manière bien psychédélique. Les Doors ne sont pas très loins de cette composition bien à l’esprit bien seventies.
Au final, ce premier jet ne dépareillera pas le moins du monde dans la discothèque des amateurs de Spoiler et de Black Nasa. C’est donc avec une certaine impatience que j’attends la suite des tribulations de ce quatuor hexagonal dont la première trace dans le sillon est des plus prometteuse et l’on se demande bien pourquoi ce genre de groupes doit faire preuve d’un véritable acharnement pour pouvoir se produire sur scène dans sa région vu ses qualités évidentes.

Contact:
www.myspace.com/motherofpearl1

chris

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