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Brant Bjork, Alcohsonic, 8 avril 2010, Nouveau Casino, Paris, France

Les tournées de Brant Bjork ne répondent à aucune logique, autant au niveau des itinéraires que des salles de concerts. Que ce soit un bar ou une salle de concert très pro, du moment que vous avez une prise de courant pour brancher le matos, Brant vous fera un concert. Ce soir nous avons de la chance puisque c’est une vraie salle qui accueille le groupe, le Nouveau Casino. Je n’avais jamais eu l’occasion d’y aller et je dois dire que c’est une chouette salle.
Autre particularité de ce concert, c’est le groupe de première partie. J’avais eu l’occasion de me plaindre du fait que My Sleeping Karma était annoncé en ouverture de Brant pour toute la tournée sauf une seule date, je vous laisse deviner laquelle, ne revenons pas là-dessus. N’y revenons pas d’autant plus que c’est un excellent groupe français qui décroche la timbale, j’ai nommé Alcohsonic.
Il est donc un peu plus de 19h30 lorsque le quatuor frenchy monte sur scène pour nous délivrer un set de qualité, très convaincant. Honte à moi, je n’avais encore pas eu l’occasion de voir ce groupe en concert mais comme le dit si bien le dicton, mieux vaut tard que jamais. Alcohsonic nous offre une bonne quarantaine de minutes de rock/blues bien senti. L’entente sur scène est flagrante, la performance solide et le groupe nous offrira même leur tout nouveau titre Dark Side of Blues. Visiblement contents d’être là, les musiciens ont vraiment l’air de prendre du plaisir à enchaîner leurs titres et auront su à n’en pas douter convaincre une bonne partie du public. A la fin de leur performance, je me dis une nouvelle fois que la scène française a de beaux jours devant elle, il manque juste au public d’en prendre conscience. Et en écrivant ces quelques lignes, je prends conscience qu’à aucun moment je ne me suis dis « et dire qu’on aurait pu avoir My Sleeping Karma ». La soirée commence donc très bien et la suite ne fera que confirmer cette impression.

Il est environ 20h30 lorsque Brant Bjork et ses trois acolytes montent sur scène. La salle est alors très correctement remplie, en tout cas bien plus que lors des précédentes prestations du groupe en France. Le concert débute par un très cool Freaks of Nature qui sans véritablement transcender les foules a le mérite de planter l’ambiance du concert. Le son est très bon dans cette salle, la lumière bien gérée et rien ne viendra perturber notre soirée.
Le concert tourne principalement autour de trois albums, Somera Sol, Jalamanta et bien entendu le dernier en date Gods & Goddesses. Alors bien entendu, j’aurai préféré un concert plus long (1h30 au compteur) avec des extraits de chaque album mais les temps changent inévitablement. Beaucoup d’artistes ont tendance avec le temps à jouer moins longtemps alors que leur catalogue s’étoffe et Brant Bjork ne fait pas exception. Et celles et ceux qui ont vu Brant jouait plus de 2h30 de concert alors qu’il n’avait que 3-4 albums dans sa musette ne peuvent qu’avoir un petit regret de ce côté-là. Mais qu’importe, même si les impros sont moins longues et moins fréquentes, même si la setlist est maintenant écrite à l’avance, le show n’en reste pas moins un plaisir total. Des titres comme Low Desert Punk ou Too Many Chiefs que Brant exécute depuis des années maintenant ont toujours autant d’impact et l’ensemble des titres s’harmonise bien. En particulier, les extraits de Gods & Goddesses (6 titres sur les 8 que compte l’album) sont particulièrement convaincants en concert ce qui ne peut que confirmer le bien que beaucoup pensent de cet album. Une setlist peu variée dans le choix des albums donc mais un ensemble cohérent et une interprétation probante. Je n’avais pas encore eu l’occasion de voir le nouveau line-up du groupe depuis le départ de Peffer/Herandez, Cortez et Roche et malgré toutes les mises en garde que les fans ayant vu le groupe un paquet de fois avant avaient pu me faire, je dois dire que j’ai été convaincu. Alors oui, soyons clair et net, rien n’égalera le line up Bjork, Roche, Peffer, Cortez, c’est un fait. Mais il est aussi très clair que Brant ne s’est pas entouré de bras cassés à l’instar d’un Nick Oliveri par exemple. Le jeu de basse est solide, la seconde guitare très efficace d’autant que Brant lui laisse plus de place que du temps de Cortez. Pour le batteur, grand fan de Michael Peffer, je l’attendais au tournant. Et ce mec, Giampaolo Farnedi, fait du bon boulot assurément. Il a son propre feeling et apporte quelque chose de différent de Peffer mais pas forcément moins bon.

Mais revenons au concert qui commence peu à peu à prendre, le public étant de plus en plus réceptif. Les trois titres de Gods & Goddesses joués en suivant passent très bien. Il n’est pas évident de jouer des titres récents que certains ne connaissent pas forcément encore très bien et c’est un risque de voir l’ambiance retomber, mais pas ce soir. L’ambiance est très bonne, le public très attentif et captivé par le jeu de scène de Brant Bjork (bon ok, vous pouvez considérer cette dernière partie de la phrase comme une blague). L’enchaînement avec Hydraulicks est très bien choisi, d’autant que le groupe entre dans sa première véritable impro. Les regards entre Brant et Giampaolo se multiplient, les autres membres suivent sans broncher. Une réussite.
Suit alors une version très punchy d’Oblivion (notamment sur la partie batterie) et ce que j’aime chez Brant. Les versions live des chansons apportent toujours quelque chose aux versions studio. Très souvent jouées sur un tempo légèrement plus rapide, agrémentées de nouveaux solos ou d’improvisations, chaque chanson a bien deux versions, celle en studio et celle en concert. Un très cool Radio Mecca suit cette débauche d’énergie et là encore un point fort de Mr Cool, l’alternance, la variation constante d’ambiance. Et de ce côté-là, Radio Mecca m’a bluffé complètement. Certainement l’un des meilleurs titres de la soirée. C’est peut être d’ailleurs à cause de cela que je considère Somewhere, Some Woman comme la partie la moins motivante du concert. Trop basique et répétitive à mon gout, ce titre fait retomber légèrement l’adrénaline. Passage bien vite oublié avec l’imparable Automatic Fantastic exécuté de mains de maîtres par le groupe. Plus de dix minutes de pur bonheur.
Le groupe reviendra après un mini pause pour trois titres en rappel dont l’incontournable Too Many Chiefs… Not Enough Indians et finira le concert sur un nouveau titre, excellent choix à mon avis. Il est un peu plus de 22h lorsqu’on nous invite poliment à quitter la salle. Le public semble avoir passé une bonne soirée, c’est en tout cas ce que je ressens.

Je ne peux terminer sans des remerciements sincères pour Iro22 et l’équipe du Nouveau Casino sans qui nous ne pourrions vous offrir en écoute l’intégralité du concert de Brant ainsi qu’un titre d’Alcohsonic.

“Enregistré en public au Nouveau Casino”

 

Shinkibo 

Karma To Burn, Year Long Disaster, Yeah Right, 2 avril 2010, Nouveau Casino, Paris, France

Une date Year Long Disaster / Karma To Burn, en France qui plus est, ça ne se rate pas ! Arrivé juste après l’ouverture des portes, je me trouve devant la scène, paré pour assister au groupe de 1ère partie rajouté sur le tard, les parisiens de “Yeah Right”. Et finalement, juste après l’ouverture des portes, c’est directement Year Long Disaster qui prend la scène !

Petit son au démarrage, batterie instable, batteur intérimaire pour ces quelques dates (Kelli Scott, quand même, pas le dernier guignol venu, le mec ayant joué avec QOTSA, Guns’N’Roses, etc…), et salle en cours de remplissage aussi tôt dans la soirée : tous ces facteurs rendent le début de ce set un peu chaotique. Le trio peine à prendre ses marques, mais aligne quand même les plus efficaces brulôts de son dernier album fraîchement sorti dans les bacs : “Love Like Blood”, “Show Me your Teeth” (avec son intro), ça dépote pas mal. Le prodigieux “Cyclone” perd un peu de sa pêche sous ce format, il va falloir trouver un format qui le rende plus percutant, à la hauteur de son impact “vinylique”. Après une petite poignée de titres, le groupe est bien chaud et la machine est en route quand… le concert s’achève ! Ce format “showcase” (set très court, composé essentiellement de titres du dernier album) s’avère frustrant, et on fait quelque peu la moue en voyant le groupe ranger ses instruments…

De manière assez étonnante, c’est donc à Yeah Right que revient l’honneur d’ouvrir pour Karma To Burn. La logique n’est pas pour rien dans le choix de ce groupe sur cette affiche, le trio parisien s’inspirant très clairement dans sa formule du trio ouest-virginien : du gros hard rock stonerien instrumental. L’avenir dira si ce choix est le bon, mais on se permettra quelques retenues sur le résultat final : la formule du power trio, déjà, est musicalement probablement la plus exigeante en soi. Si en plus l’on se départit des vocaux, le niveau musical requis grimpe en flèche. Et Yeah Right se confronte de plein fouet à ce problème : le moindre pain se détecte immédiatement (et il y en a parfois, à la gratte notamment). Le son très (trop ?) “propre” n’aide pas… Mon avis peut apparaître critique, mais n’oublions pas que ce groupe a été privilégié à Year Long Disaster pour disposer d’un set plus long et plus tard dans la soirée ! Ce privilège implique une responsabilité supérieure.

Sans trop d’attente, le trio tant attendu foule les planches et attaque très fort avec un doublon “19”/”8″ implacable, suivi du toujours aussi efficace “36”. Le ton est donné : ce soir ça joue bien, fort et puissamment. Le groupe introduit un premier morceau de sa dernière galette, l’introductif “44” suivi un peu plus tard de “43”, un peu plus audacieux. Will Mecum a le sourire, et le fait de voir le public exsangue à chaque riff décoché lui donne une bonne humeur qui fait plaisir à voir. Rob Oswald, à son habitude, frappe comme un forcené et “vit” son jeu, comme possédé.

Au milieu du set, Daniel Davies, le chanteur de Year Long Disaster, monte sur scène pour jouer et chanter “Waiting On The Western World”, comme sur l’album de KTB à paraître. Belle efficacité pour ce titre qu’il a participé à composer. Malgré un son de gratte très approximatif, Davies se lâche sur la fin du titre, et est bien chaud au moment de lancer la reprise de Black Sabbath “Never Say Die” (probablement le plus Thin Lizzy-esque des titres du groupe, à la fin de la période Ozzy) : un morceau à la rythmique endiablée qui permet à Will Mecum de se reposer tranquillement, en support du jeu finalement assez “Butlerien” de Rich Mullins. Impeccable.
Daniel Davies regagne les coulisses pour permettre au trio de repartir sur les chapeaux de roue pour le dernier tiers du set, qui culmine probablement avec la doublette “28”/”20″ issue de “Wild, Wonderful Purgatory”. Ca moshe sévère dans le public à ce stade, et le groupe, la bave aux lèvres, prépare ses dernières cartouches pour en découdre. Un rappel leur permet de coller trois dernières rafales, pour finir par le dévastateur “35”.

Un concert qui en laissera plus d’un la langue pendante, la bave aux lèvres et le sourire en travers du visage. Ce soir on aura connu un très grand Karma To Burn, à l’efficacité scénique remarquable, un véritable bulldozer qui n’aura probablement pas laissé un seul frustré dans la salle. Un grand concert.

Laurent 

7 Weeks, 20 mars 2010, Théatre Barbey, Bordeaux, France

Etrange affiche que ce concert des funk-metalleux ricains de Infectious Grooves, qui s’adjoignent les services de nos frenchies adorés 7 Weeks en 1ère partie. En réalité, le quatuor a été greffé (avec bonheur) à quelques dates de cette tournée française Infectious Grooves / Suicidal Tendencies (plus logique dans le cas de ce dernier). Excellente occasion en tout cas de faire connaître ce groupe qu’on adore à un plus grand public.


Factuellement, la salle est bien blindée quand le groupe monte sur scène, sur une intro un peu ratée (la bande son s’arrête net, les micros ne marchent pas…). Mais tout rentre dans l’ordre, et très vite les riffs commencent à débouler. Finalement, le son est excellent, alors que l’on pouvait craindre le pire. Le public qui n’était pas préparé à ce gros stoner bien heavy réagit fort bien aux titres du groupe. Notons d’ailleurs que 7 Weeks assure franchement : le groupe tient très bien la scène, avec fougue et professionnalisme. On sent les musiciens à l’aise : tandis que Jérémy assure la rythmique derrière son kit sans faiblir, Philippe à la gratte tombe les riffs et les soli de manière implacable, assez calme. De leur côté, Julien joue ses lignes de basse en assurant bien les vocaux, sans jamais oublier de s’adresser régulièrement au public, et Florian est à l’aise sur les autres parties de gratte, avec plus d’attitude encore que ses camarades, n’hésitant pas à haranguer le public et enchaîner les poses de guitar hero.
Super attitude, bon son, et qualités musicales évidentes, pendant quasiment une heure 7 Weeks égrène son répertoire sans temps mort, avec des titres également efficaces, et gagne de nombreux fans durant cet exercice. Ca donne furieusement envie de les revoir à nouveau, le plus vite possible.

Laurent

Nebula, Sedulus, 12 février 2010, Underworld, Londres, UK

Il est 19H00 lorsque les portes de l’Underworld s’ouvrent pour la dernière date anglaise de la tournée de Nebula.

Sedulus entame le bal devant un parterre clairsemé de fans. Les portes ne sont ouvertes que depuis 15 minutes et il semble que seuls les proches du groupe sont là pour applaudir la performance. Le groupe jouera 4 morceaux, tendance stoner lourd, avant de laisser la place à Magna Saga.

Et quelle performance que celle de ce trio. Savoureux mélange de rock british, d’inspiration QOTSA-ienne et de plages stoners assez classiques avec une ligne de basse écrasant tout sur son passage. Le court instrumental qui a ouvert le bal, construit autour d’un riff monstrueux et d’une rythmique à faire palir le plus performant des pacemakers, a d’ailleurs parfaitement planté le décor. Je ne connaissais pas le groupe et j’avoue que ma déception du soir sera de ne voir aucun merchandising (et donc pas de CD) de ce trio prometteur. Affaire à suivre donc.

Rapide changement de matos et Nebula, les légendes vivantes du space-rock, montent enfin sur scène.
Le groupe construit son set autour de son dernier bébé, Heavy Psych (dont la quasi intégralité sera jouée ce soir) et y intercale des morceaux plus anciens. Entre les nouveaux et monstrueux “The Dagger” ou “The Other Side”, la bande à Eddie Glass nous offre les très fédérateurs “Let it Burn”, “Giant” ou encore “Smokin’ woman”. Bref, de quoi ravir le parterre de fans de space-rock présents ce soir.
Niveau performance scénique, il n’y a pas grand chose à dire. Le son est plus qu’excellent dans cette minuscule antre qu’est l’Underworld. Tom Davies assure tout en restant discret, tout comme le nouveau et talentueux Jimmy Sweet derrière ses fûts. Reste Eddie Glass, qui, dans son minuscule coin de scène, passera la soirée à faire l’amour à sa gratte : le sieur slide à tout va, part dans des plans de taping hallucinants et se contorsionne dans tous les sens, monopolisant ainsi l’attention des chanceux que nous sommes.
Déshydraté par tant d’efforts, et sous la chaleur accablante qui règne dans la salle, Glass interrompra le show à environ 3 quarts du set, juste le temps d’aller se chercher une bière. Le groupe quitte donc la scène et, une minute plus tard, Eddie reviendra seul avec son breuvage et nous offrira un magique “Decadent Garden” sans personne pour l’accompagner….avant que ses comparses ne reviennent et remettent la gomme pour 5 titres supplémentaires.
Il est près de 23H00 quand les lumières se rallument et qu’Eddie Glass nous invite à l’aftershow organisé pour l’occasion.

Stonerpope 

Fu Manchu, 7 février 2010, Le Rex, Toulouse, France

Un concert de Fu Manchu à 2 heures de route, ça ne se rate pas, et on ne pouvait pas décemment le manquer !
Le concert était annoncé pour 20h, et le temps de trouver la salle, j’arrive un peu après 20h30. Je ne prenais pas trop de risque : la première partie, assurée par Electric Octopus Orchestra, ne serait probablement pas ma tasse de thé (au vu de ce que j’en ai entendu sur Myspace… A noter que la veille le groupe ouvrait pour le célèbre hard-rocker… Cali !). Le temps de rentrer dans la salle, de repérer les lieux et me faufiler dans les premiers rangs, la lumière s’éteint et monte sur scène… Fu Manchu ! Quel timing ! Je me demande à quelle heure a joué la 1ère partie !

La salle est assez minuscule, et plutôt inappropriée à ce concert : le public est agglutiné contre la scène très peu surélevée (les derniers rangs ne voient rien), la salle est toute en longueur, les lights sont constitués de 2 ampoules rouges et une hallogène blanche (qui manque de foutre le feu à la serviette de Bob Balch), la scène mesure 1m50 de large, mais surtout… il fait 76°C dans cette maudite salle !! Alors qu’il fait moins quinze dehors, on finit tous en tee shirt et en nage au bout de 5 minutes !

Le quatuor a donc investi la scène sur un titre que, dans la surprise du démarrage en trombe, j’ai oublié. A leur habitude, Bob Balch et Brad Davis (aussi appelé “Oncle Fester” au vu de son physique…) se posent de chaque côté de la scène et interiorisent pas mal leur émotion pourtant intense (notez mon art délicat de la litote euphémique…). Scott Reeder (celui avec les baguettes, pas le génial bassiste) bastonne derrière son kit, coincé entre les montagnes d’amplis. Impeccable. Mais dans tous les cas les gens sont venus pour voir Scott Hill, faut pas déconner. Et il leur en donne pour leur argent. Quelque peu “bouffi” depuis la dernière fois que je l’ai vu, il n’a par ailleurs pas changé d’un iota : le polo blanc rayé, les vans, le pantalon en toile, la guitare transparente… Tout comme il y a 15 ans ! Pas de quoi se plaindre en tout cas, même s’il est peu locace, il assure le show, chante bien, joue bien… Le bonhomme se défonce et est très vite en nage. Ses impros sont nickel, ses riffs impeccables, rien à dire, il assure.

La set list assure bien, ne faisant l’impasse que sur le un peu léger “Start the machine”… Le dernier album en date, le bien sympa “Sign of infinite power”, bénéficie de 3 extraits joués ce soir, assez convaincants. Mais ils n’arrivent quand même pas à la hauteur des “Mongoose”, “Laserblast”, ou le furieux “Hell On Wheels” qui déchaîne tout le monde. D’autres titres se détacheront parmi la quinzaine de brulots joués ce soir (“Sleestak”, “The Falcon has landed”, “Boogie van”…) mais on peut quand même regretter que le groupe laisse de côté quelques classiques comme le riffu “Asphalt Rising”, “Evil Eye” ou même “Godzilla”, l’un de leurs morceaux les plus heavy.

Quittant la scène un peu trop tôt au goût d’un public chauffé à blanc, le quatuor revient vite pour jouer un titre non prévu, en l’occurence un rageur “King of the road”, puis… s’en va ! Frustration…

Sans faire la fine bouche, après 20 ans de carrière et une petite douzaine de disques, on aurait pu s’attendre à un concert un peu plus long (une petite heure et demi). Mais au final, devant un public correct et dans une salle moyenne, Fu Manchu a assuré : sans transcender la scène, ils ont fait parler la poudre des amplis, et le public quitte la salle avec le sourire, dans une odeur de sable chaud, et du fuzz plein les tympans.

Laurent

Nebula, Positiva, 29 janvier 2010, Psilocybenea, Hondarribia, Espagne

Nebula ne s’est pas fait que des amis après l’annulation l’an dernier de leur tournée européenne, dans des circonstances nébuleuses (jeu de mot), suite au départ de Rod Oswald pour Karma To Burn. Difficile de savoir à quoi s’attendre à l’aune de cette nouvelle tournée.
Salle rikiki (100 à 200 personnes bien tassées, on dira) dans une petite ville espagnole frontalière et cotière, ce Psylocybenea ne paye pas de mine. Il est déjà bien rempli quand les locaux de POSITIVA prennent la scène.


Et le gros son commence à vrombir. Pas intimidé pour 2 sous, le quatuor entame son set avec assurance et professionnalisme. Dès les premiers morceaux, la surprise est bonne : la musique du groupe, un stoner assez traditionnel, passe du pur space rock planant aux morceaux plus rock et rentre-dedans. La musique du groupe est essentiellement instrumentale, les vocaux étant relégués au second rang, ce qui ne gène pas vraiment. Les compos s’enchaînent de manière fluide, et finalement, le set assez long (presque une heure) passe avec plaisir et sans ennui, et le groupe recueille les applaudissements nourris des fans de Nebula, de vrais esthètes du stoner. Donne envie de les entendre à nouveau !

La nuit est bien entamée (ah ces espagnols, pas des couche-tôt !) quand enfin NEBULA monte à son tour sur les planches. Très vite, la messe est entendue : tout le monde est là pour les messies du space rock, et chacun en aura pour son argent (c’est le moins que l’on puisse dire : notons au passage le prix modique du concert : 10 EUR pour la soirée).

Niveau son, rien à dire, la salle est si petite que les amplis suffisent presque à faire vibrer les cages à miel. Ce qui est le cas : avec seulement 3 musiciens sur scène, Nebula défourraille. Ce n’est pas nouveau. Côté scénique, rien de très neuf en réalité : Tom Davies, dans son coin, est à fond dedans, mais n’est pour autant pas le bassiste le plus expansif du monde. Il n’hésite pas en revanche à prendre le micro pour s’adresser au public. Eddie Glass, seul maître à bord, est finalement un showman discret, assurant ses lead de manière impeccable, et son chant sans trop se forcer. Le nouveau batteur Jimmy Sweet assure étonnamment. Son look plutôt glam rock détonne un peu au milieu de ces rockers anti-bling bling, mais sa frappe est nette et sans bavure. Ce n’est pas la frappe de mule de Oswald, percutante et aérienne, mais ça le fait.


La set list est composée de 15 à 20 morceaux qui tapent vraiment dans toute la disco du groupe, ce qui fait plaisir, et comme d’hab avec Nebula, pas forcément avec les titres qu’on attendrait. Encore plus surprenant pour Nebula, c’est la dernière sortie qui est la plus représentée, et largement ! Sur cet EP de 6 titres (Heavy Psych), pas moins de 5 titres sont joués ce soir ! Pour le reste rien à redire : même si la connotation de cette soirée est plutôt dans la veine “planante” de sa set list, le groupe envoie la sauce avec les meilleurs titres de tous ses albums.

Le set se termine un peu abruptement, sans rien dire, dans le noir… Mais le constat final est excellent. Avec un concert impeccable, même sans forcer, Nebula a rappelé à tout le monde de quoi il était capable. Super soirée.

Laurent 

Glowsun, Karma To Burn, 3 décembre 2009, Hôtel de la musique, Roubaix, France

Vive les GPS….car sans cette merveilleuse invention, jamais je n’aurais pu trouver l’hôtel de la musique à Roubaix en ce jeudi soir, où, à l’initiative de Glowsun, va se produire Karma to Burn. Car, non content d’avoir sorti un super album fin 2008, nos amis lillois joue ce soir avec ses deniers personnels pour la venue du légendaire trio américain. A 20H30, les hostilités débutent. Le Projet Bière Bitch ayant du annuler pour cas de force majeure, c’est à Human Jail, jeune combo de la métropole au bassiste très jovial de prendre la scène d’assaut pour un set d’une petite demi-heure. Une très belle opportunité pour eux. Trois quarts d’heure plus tard, c’est au tour de nos « hôtes » du soir de monter sur la minuscule scène de l’hôtel de la musique pour entamer leur set par une nouvelle compo prometteuse intitulée « Death face » et nous propulser dans leur univers psychédélique.

L’encens se consumme, les images projetées sur l’ampli basse et derrière les fûts colorent la scène et lui donnent l’atmosphère rougeatre d’un coucher de soleil. Et pendant ce temps là, Ronan et Fabrice assurent tandis que Jo, affolant de maitrîse technique, enchaîne les riffs ravageurs. Dans le désordre, on aura droit, entre autres, à un deuxième inédit (« Lie »), mais aussi à « Green World, Sick World », « No Way », « Barbarella » ou encore « Virus ».

Un set d’une qualité exceptionnelle et d’une intensité incroyable, servi en prime par un public très réceptif et assez démonstratif. Les 2 nouveaux titres qui devraient figurer sur le prochain album (sortie en 2010 ?) ne laissent augurer que du bon, d’autant qu’après le gig, Fabrice me dira qu’un autre morceau, « très bandant à jouer » n’a malheureusement pu être fignolé à temps pour pouvoir être présenté ce soir. Glowsun vient donc de faire un nouveau pas en direction de la cour des grands. Et on y vient justement aux « grands ». Vers 22H40, Will Mecum se présente devant le micro, assène un « As far as i know, we’re Karma to Burn » et enchaîne avec un monstrueux riff de guitare. Et c’est parti pour une claque musicale d’1H 20 d’un show intense, sans temps mort. Le groupe est dans une forme olympique, et surout, tout sourire pour cette dernière date avant l’Angleterre.

Les riffs s’enchaînent dans un déluge de décibels pendant que la section rythmique matraque sévère. Rob Oswald, dégoulinant de sueur après moins de 5 minutes de concert, sautille sur son tabouret et bastonne son kit avec une certaine frénésie.

Et on ne peut que constater que l’homme dompte parfaitement l’instrument. Pendant ce temps là, son alter ego Rich Mullins malmène les rails de chemins de fer qui lui font office de cordes. Comble du bonheur, le son est d’une qualité exceptionnelle et le public composé d’aficionados. L’intensité du show va crescendo à mesure que les titres, ou bien les numéros (c’est au choix), défilent. Au fil du set, le headbanging s’intensifie, laissant ensuite la place au slammers et même à un stage-divers.

Il est près de minuit (l’heure du crime) quand vient l’heure du rappel. L’occasion pour Mecum de nous promettre en guise de fin une chanson relativement calme avant de mettre à genoux et d’exécuter la petite centaine d’heureux spectateurs que nous sommes dans une furie sonore indescriptiblement jouissive. Encore merci donc au génial inventeur du GPS pour m’avoir permis d’assister à cette soirée. Et surtout un grand merci à Glowsun et K2B pour la claque que je me suis pris ce jeudi soir. PS : un grand merci à Chrystel Cornille pour les photos

Stonerpope

Clutch, Kylesa, Kamchatka, 27 novembre 2009, Bruxelles, Belgique

C’est sous une pluie diluvienne que nous taillons la route pour Bruxelles en ce vendredi soir. Un ciel noir obscur, des trombes d’eau, une visibilité quasi nulle à tel point que par deux fois nous nous trompons de route. Heureusement, grâce à l’amabilité d’un taximan bruxellois, nous arrivons enfin à destination. A peine nous voilà au VK que Kamchatka monte sur scène pour une petite demi-heure Woodstockienne vraiment excellente. Le trio suèdois, au look tout droit sorti de la fin des sixties (barbes et moustaches à la Creedence), s’acquitte de son rôle de chauffeur de salle haut la main. Le VK est encore quasi vide pourtant à cet instant, mais le peu de public présent réagit de façon très réceptive. Guitariste et bassiste se partagent alternativement le chant sur chacun des titres. Ca sent bon le fleur power, super bien construit, avec des relents de Grateful Dead. Bref, la surprise cède vite la place à l’enthousiasme. Jean-Paul Gaster, le marteleur de Clutch, assistera à la quasi totalité de la performance de nos nordiques depuis le côté de la scène et viendra même les rejoindre sur le dernier titre. Une performance hallucinante pendant laquelle on ne peut s’empêcher de s’attarder sur le synchronisme des deux batteurs. Bravo Kamchatka. Le temps de changer un peu de matos et c’est au tour de Kylesa d’investir la scène du VK et de poursuivre dans la soirée à thème : « 2 batteurs ». Je vais certainement m’attirer les foudres de certains, mais à part justement cette formation avec 2 kits qui donnent un côté ultra-pêchu aux intros des morceaux, je n’ai franchement pas accroché. Que voulez-vous : les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. L’occasion donc d’aller se rafraichir au bar et surtout, de constater que malgré le peu de présents une demi-heure avant, la totalité des albums de Kamchatka a déjà, à mon grand dam, été vendue ! Peu après 21H30, la salle est archi-comble et c’est au tour de Clutch de s’occuper de nos oreilles. Le groupe a un nouvel album, Strange Cousins from the West, enregistré sans claviériste. C’est donc sous la forme ancestrale du quatuor que le combo du Maryland apparaît……et pas question de jouer des morceaux construits jadis avec le hammond de Mick Schauer.
C’est donc un Clutch plus roots auquel on a le droit ce soir. Le groupe fera donc la part belle à sa dernière offrande.

On retiendra l’excellent « Minotaur » mais surtout un magistral « Let a poor man be » vraiment taillé pour la scène. Gaster, comme a son habitude, déclenche des mini-secousses sismiques en tapant ses fûts tandis que Tim Sult reste concentré et impassible sur sa gratte. Arrivent ensuite les excellents « Power player » et « King of Arizona ». Fallon, passera la soirée, machouillant je ne sais quoi, à nous offrir une performance vocale comme seul lui en est capable, se mettant volontairement en retrait pendant les passages instrumentaux.

Certains dans le publics réclameront à corps et à cris un « Gullah », mais pourtant, le groupe ne jouera aucun titre de Robot Hive/Exodus ce soir. Par contre, il piochera dans ces galettes les plus anciennes pour notre plus grand bonheur. « A Shogun named Marcus » viendra titiller le parterre de fans de la première heure présents ce soir avant que « The Mob Goes Wild » et « Profits of Doom » sonnent le réveil des slammers de tout poil.
En guise de rappel, le groupe se targuera d’une jam session vraiment excellente, accompagnés par le guitariste de Kamchatka et avec Neil Fallon à la Cow Bell. Tout ça avant d’enfoncer le clou avec un « Cypress Grove » absolument dantesque. Comme toujours, Clutch a assuré et ça valait vraiment le coup d’affronter le déluge. PS : Un merci à Nick “bow down to the mighty NY Mets” Czyz pour les photos

Stonerpope

STONED FROM THE UNDERGROUND 2009, 10 et 11 juillet 2009, Stotterneheimer, Erfurt, Allemagne

Au beau milieu de l’Allemagne, début de l’été. A mi-chemin entre Francfort et Leipzig, cette ville de taille tout à fait honnête est tout de même assez paumée. Mais le tableau bucolique était tout aussi encourageant, le weekend peut être très sympa. Les environs d’Erfurt accueillent donc un festival stoner, tous les mois de juillet depuis 2001, avec des groupes régionaux, des pays limitrophes souvent, mais aussi quelques têtes d’affiches internationales alléchantes. Cette année, Valient Thorr et Karma to Burn se partageaient la tête d’affiche, et ça fait déjà mal.

Mais les choses sont difficiles dès le début. Nous arrivons en fin d’après-midi, Vincenzo et moi-même ainsi que deux compères (on est jamais de trop pour se soutenir moralement dans les épreuves qui vont suivre), sous une pluie fine, constante, et très désagréable. Le festival se déroule aux abords d’une base de loisir nautique, avec une plage, une grande étendue d’herbe pour les concerts et les bières, et un champ de maïs fraîchement récolté en guise de terrain de camping.

L’organisation est efficace, et les gens très sympa, on récupère vite nos pass et l’installation des tentes commencent. 30 secondes après on est fins prêts, c’est beau la technologie. La pluie s’étant arrêtée entre temps, on inspecte les lieux. Il y a tout ce qu’il faut, toilettes à foison, douches, stands de nourriture très goûtue et son équipe agréable, stands de disquaires, de merchandising et bière. Le ciel reste menaçant, mais la musique attire tout le monde sous la tente vers 17h30.
Le premier groupe commence, Hellroom Projectors projette son sludge et fait mouche. Les 5 gaillards ne payent pas de mine mais offrent une ouverture de festival très efficace, même avec un batteur zélé. Le son est pas mal non plus pour un groupe jouant sous une tente, et le restera tout au long de la journée. La pluie reprend, intermittente, mais toujours assez appuyée. Je loupe Jud pour interviewer Valient Thorr. Valient Himself et Eidan Thorr sont très accessibles et apparemment contents d’être ici malgré le temps pourri.

De retour pour Gorilla Monsoon qui injectera le set le plus metal sous la tente, avec cornes de bouc sur le pied de micro, grosssses guitares et riffs tranchants assortis. Le reste des concerts apporte toujours un certain niveau de qualité, pas de mauvais groupes, donc les heures passent relativement vite et on se retrouve rapidement devant Valient Thorr.

La tente est pleine à craquer, et il y fait déjà bien chaud, mais Valient Himself n’est pas encore torse nu. 2 chansons plus tard c’est le cas, et il nous montre bien que c’est pas pour des prunes, ces mecs sont ultra vivants sur scène. On pourrait couper le son que ce serait déjà un spectacle. Les morceaux s’enchainent et sont tous plus rock’n’roll les uns que les autres. J’aime la façon impeccable dont ils jouent leur musique furieuse tout en se payant le luxe de bouger autant. Cette fois Himself ne fera pas s’assoir le public (peut-être ne le font-ils plus?), mais on s’en passera et on continuera à apprécier toutes les minutes de ce concert tout bonnement génial.
La suite l’est moins, avec un groupe qui tranche complètement par rapport à la folie de Valient Thorr. The Devils Blood était très ennuyeux. La chanteuse en robe classieuse passant de sa position 1, bras près du corps, à sa position 2, bras écartés s’élevant au ciel, ne rendait pas du tout service au compos déjà bien monotones. Peut-être le seul groupe qui tirait vraiment le weekend par le bas.

On laisse DJ Walter djiser en se dirigeant vers les tentes. Il pleut toujours, l’étendue d’herbe et le champ sont très imbibés, on espère juste que ça passera avec la nuit… Tout le monde est dégueulasse. Mes chaussures et mon jean sont toujours irrécupérables aujourd’hui.

Après une légère nuit au son de DJ Walter et des quelques gars bien saouls qui tentaient de trouver où dormir, on se réveille d’assez bon matin sous un ciel clément (entendre: très nuageux, mais il ne pleut pas). Nous partons en quête d’un petit-déjeuner copieux sur Erfurt, et le ciel se dégage, nous offrant 2 heures de soleil faisant un bien fou (la visite de la ville est à recommander si vous passez dans le coin), avec bière en terrasse à la clé. Ainsi revigorés, nous nous mîmes en route promptement afin de faire des courses, s’allonger un peu sur la plage et assister à Driver. La pluie reviendra avant.
Driver pourrait être la définition du bon groupe stoner amateur type, sans que ce soit péjoratif. Encore une ouverture efficace. Mais la vraie ouverture de l’après-midi revient à Alix, groupe italien qui a gagné bon nombre de suiveurs ce jour-là je pense. Le début du concert était ma foi assez quelconque, mais un je ne sais quoi apportait le soleil sous la tente. Ils communiquaient la chaleur de leur pays au travers de leur musique, et les gens y étaient assez réceptif, même si j’ai trouvé que le devant de la fosse était assez clairsemé. L’atout de la formation réside en particulier dans leur bassiste qui alterne avec une guitare dobro pour des chansons hard blues très accrocheuses, rythmées, furieuses, qui permettra un final assez dantesque. A mon souvenir, c’était le seul groupe à être retourné sur scène pour en rajouter une couche.

Ensuite, les petites pointures que sont Siena Root me déçoivent quelque peu, le son n’est pas terrible, le groupe ne capte pas mon attention. La chanteuse en guest n’y est probablement pas étrangère, j’ai trouvé que ça faisait “too much”. Les numéros de cracheur de feu du batteur n’y changeront rien, ne m’arrachant qu’un vague sourire. Ça et la pluie qui devient incessante et parfois torrentielle, le moral flanche un peu. On a froid, changer de chaussettes devient inutile, et on apprend que Doom Raiser seront absents. Un des membres du groupe se serait cassé le bras. A partir de là, je remarque que les basses deviennent toujours plus présentes sous la tente, que le son est toujours plus fort, alors que je me protège toujours les oreilles.
Long Distance Calling enchaîne alors avec son post-stoner. Je réalise par la même occasion que le guitariste de Misery Speaks joue avec eux. C’était très bien mais je ne pensais plus qu’à voir Karma to Burn et me tirer d’ici. Le moral était vraiment usé et je ne voulais pas me faire câliner par un de ces grands gaillards faisant des glissades devant la tente à plat ventre, et allant ensuite serrer les gens à l’abri dans leurs bras…
Troy Torino offre un set très pêchu et vient enfin le moment pour Karma to Burn de monter sur scène. C’est là que sera l’apogée du problème de basses évoqué plus tôt. Le set était impeccable, les chansons beaucoup plus punchy en live, ils étaient tous les 3 visiblement très contents de jouer ce soir. Mais les basses devenaient imbuvables. J’avais déjà remarqué que Rich Mullins aimait son son de basse très très très présent avec Year Long Disaster, mais ici on dépassait tout entendement. Au final, le son était tout juste potable près de la cabine des ingé son et à la barrière en évitant les enceintes de sono, mais était une vraie bouillie partout ailleurs. Malgré cela, ils nous ont démontré qu’ils étaient à nouveau bien présents et qu’on pouvait compter sur eux dans le futur.
Les deux nouvelles chansons jouées ce soir-là sont trop floues dans ma mémoire pour donner un quelconque avis, et je ne serais pas juste avec seulement une écoute live. Mais c’est bien de voir qu’ils ne se reposent pas seulement sur leurs acquis.
Pour finir, Monkey3 concluent le festival sur une note bien planante et très bien en place. Le set sera malheureusement écourté pour nous qui voulons reprendre la route dans la nuit et retrouver des lits chauds. Au final, ce week end aura été très mitigé. D’un point de vue musical, c’était bon, voir très bon. Le choix des groupes était très pertinent, les journées bien équilibrées, le son globalement bon. Le cadre est très sympa… quand il ne pleut pas deux jours d’affilé sans quasi-aucune interruption, à moins d’être équipés comme des guerriers. Quand on aime pas spécialement le camping, là, c’est dur. Vendredi 10 juillet

10 juillet
17.30 – 18.10 Hellroom Projectors
18.30 – 19.10 Zed
19.30 – 20.10 Jud
20.30 – 21.10 Gorilla Monsoon
21.30 – 22.10 Litmus
22.30 – 23.20 Valient Thorr
23.45 – 00.45 The Devils Blood
01.30 – 05.00 DJ Walter Samedi 11 juillet

11 juillet
14.00 – 14.40 Driver
15.00 – 15.40 Stonebride
16.00 – 16.40 Alix
17.00 – 17.40 Suma
18.00 – 18.40 Siena Root
19.00 – 19.50 Doomraiser (absents)
20.10 – 21.00 Long Distance Calling
21.20 – 22.20 Troy Torino
22.45 – 23.45 Karma To Burn
00.00 – 01.30 Monkey3
01.30 – 05.00 DJ Walter

Mathieu Springinsfeld et Vincenzo Russo

Karma To Burn, 26 juin 2009, La Poste Volcom, Anglet, France

J’avoue qu’à première vue, ça fait drôle… En se pointant devant ce petit entrepôt dans une petite zone industrielle en banlieue de Bayonne, on se demande si on ne s’est pas trompés… Ce n’est qu’en rentrant dans le “lieu” que l’on comprend… et il y a de quoi halluciner ! Ce petit entrepôt, donc, contient en réalité une grande rampe “half pipe” de skate board, avec des stickers, écriteaux, posters… “Volcom” (désolé pour la pub !). Et à l’une des extrémités de cette rampe, perché à 3m du sol, un petit plateau sur lequel repose un kit de batterie, et des amplis de part et d’autre ! C’est donc là que va se produire ce soir Karma To Burn !

Petit à petit, le “public” arrive : il s’agit en fait de tous les skaters du coin, qui débarquent avec leur planche, alléchés par une promesse toute simple qui courrait en même temps que l’annonce du concert : “skate, entrée gratuite et bière gratuite”. Et pendant des heures, ils usent la rampe dans tous les sens, se relaient sans arrêt… Au bout d’un moment, le premier “groupe” monte sur la mini-scène, sans même prendre la peine de se présenter… en même temps, il n’y a pas de micro !! Le groupe évolue dans une configuration exactement similaire à K2B (instru guitare/basse/batterie) et même si leurs titres sont un petit peu plus répétitifs que les maîtres, les riffs proposés sont d’un fort bon niveau ! A noter que les membres du groupe enchaînaient les tricks sur le half pipe 5 minutes avant de grimper sur la “scène”…

Une demi-heure plus tard, nos trois américains prennent place eux-mêmes sur cette minuscule plateforme… Rich Mullins, qui me confiait avec le sourire juste avant le concert qu’il n’en revenait pas de ce plan, et n’avait “jamais vu ça”, se retrouve dans un coin, coincé entre le kit de batterie de Rob, un énorme ampli basse et les seuls spots de lumière de la salle, en plein dans sa face… Idem pour ses collègues, qui n’en mènent pas large, à 20cm du “vide”… Mais pas d’hésitation ou de soundcheck trop élaboré (ne rêvez pas : dans une si petite configuration, les amplis sont à peine repris, 95% du son sort direct des amplis du groupe), Will décoche les premiers riffs et nous rentre dans le lard, direct. Le son, de manière surprenante, est très correct. Et le groupe, un sourire étrange au bord des rêves, se marre quand même.


La scène est peu propice aux débordements (pour rappel : un pas en avant = direct à l’hosto), et les lumières (au nombre de 4 ampoules colorées alternant successivement…) n’apportent pas une dimension scénographique très évoluée. Par ailleurs, rappelons-le, le public est surtout venu pour faire du skate et boire des bières en écoutant du hard rock… Pas vraiment un public de puristes ! Mais ça n’empêche pas le trio de se donner à fond dès les premiers accords, comme s’ils jouaient devant 20 000 personnes, et d’assurer un set impeccable, exempt du moindre pain. Ils enquillent les titres pour majorité issus de leurs deux derniers albums, et le public, qui n’est pas spécialiste, mord bien. Ceci prouve qu’il y a bien quelque chose d’universel dans un instrumental bien construit…

Evidemment, il est un peu surréaliste de regarder un concert de l’un de ses groupes préférés avec des skaters qui enchaînent les flips sous leur nez, avec son lot de péripéties (genre la fille qui regardait bêtement le concert du bord du pipe et qui s’est mangé un skate board en pleine poire : direct les pompiers…). Mais au final, c’est une expérience qui restera gravée un bon moment dans ma mémoire… et probablement celle du groupe !

Laurent

HELLFEST 2009, Jour 3, 21 juin 2009, Clisson, France

C’est le sprint final, et aujourd’hui, ya du matos à l’affiche ! Dès 11 heures du matin (indécent !!), les southern-metalleux de Backstone Cherry montent sur scène. Quelle pêche ! Ces mecs là assurent le show, leur joie d’être là est authentique et plus que tout, ils jouent fort, bien, et toujours avec plaisir ! Rien de transcendant en terme de genre (hard rock sudiste teinté de stoner gentil), mais un super concert. Un groupe sympa sur disque, et à voir sur scène.

S’ensuivent les risibles Adagio (des français qui s’adressent en anglais à un public français ??), et un revival “metal français 80’s” qui s’est avéré, à ma grande surprise, carrément pas ridicule, incarné par ADX et Satan Jokers. Pas mal du tout.
Volbeat prend la suite, super groupe de hard rock “trans-genre” (multi-influences si vous préférez), respirant le plaisir d’être là et de jouer (décidément un point commun des premiers groupes de cette journée). Un peu hors sujet ici, mais excellent, à voir en concert à tout prix. Il faut attendre 2 heures avant de s’immiscer dans la tente “Terrorizer” où Ufomammut commence à faire vrombir les amplis. Le doom psychédélique du trio transalpin démarre calmement et atteint très vite une vitesse de croisière totalement hypnotique : rythme lancinant, gratte lourde mais aérienne, vocaux “filtrés” hantés, bref, ze trip, excellent… Quand tout d’un coup, le son devient un peu trop léger pour être honnête : Urlo se retourne vers son ampli basse pour comprendre, et y voit un grand dadais avec une petite caméra, qui se faisait plaisir à tournoyer autour du groupe comme un imbécile depuis 5 minutes, et qui s’est pris les pieds dans les cables !! Dépité, le groupe et les techniciens entament un long moment de recherche de la panne, de changement de têtes d’ampli, etc… le tout larvé de regards noirs de Urlo, et d’un Poia qui fait de son mieux pour maintenir l’intérêt du public à coups de riffs pachydermiques et d’accords qui trainent en longueur. Mais le son revient, et les mammouths ritals reprennent le droit chemin de nos tympans ravagés, pour cloturer leur set de moins de 3/4 d’heures, bien amputé de 10 minutes… Dommage, un délice.


Une heure plus tard sous la même tente, c’est les anglais de Orange Goblin qui débarquent, et le rythme n’est pas le même ! Le groupe déroule son gros stoner graisseux et détonne un peu par rapport au trip limite hallucinatoire de ses prédécesseurs. Le massif Ben Ward débarque sur scène et la bouffe littéralement ! L’image d’un ogre immense nous traverse l’esprit : il arpente les planches de long en large, va brailler au plus près du public dès que possible (en s’appuyant sur les photographes ou les mecs de la sécurité au passage !), gueule, harangue les fans… Un monstre de scène ! Il faut dire que l’animal a profité à fond de sa journée (et de la précédente, a minima), car on le voyait partout dans les recoins du festival, voir des concerts, depuis la scène, dans le public, etc… Le concert se déroule sans encombre, au grand ravissement des spectateurs, qui en ont pour leur argent. Niveau set list, n’ayant pas eu l’opportunité d’écouter la dernière galette du Goblin j’imagine que les titres que je ne connaissais pas en étaient issus, soit 2 ou 3 titres au minimum, le reste étant pris dans l’ensemble de la carrière du combo. Un très bon moment de concert, grâce à un groupe taillé pour la scène !


Après un petit tour respectivement par Napalm Death (énooorme succès, un pit en folie) et Queensrÿche (nettement plus calme…), le seul et unique choix cornélien de tout le festival se présente à moi : simultanément, à la minute près, jouent 2 de mes groupes préférés, Mastodon et Cathedral… Alors que j’avais prévu de voir un peu des deux, à commencer par Mastodon (de façon à pouvoir photographier les premiers morceaux) puis Cathedral, une décision étrange de Mastodon me fit inverser mon choix : le groupe demande aux photographes du festival (dont bibi) de photographier non pas les 3 premiers titres, comme à l’accoutumée, mais… les 3 derniers ! Il ne m’en fallait pas plus pour courir voir Cathedral, et assister au début du concert.
Les anglais s’affranchissent de toute théatralité que l’on pourrait (à tort) penser attachée à leur genre présumé : un doom assez élaboré, très teinté hard rock 60’s/70’s. Comme tout bon groupe de rock, les zicos débarquent et tombent les premiers accords quelques instants avant que n’arrive le maître de cérémonie, mister Lee Dorrian himself. Encore une fois, pas de fausse prétention ou de posture cérémoniale ici : loin du mythe, le chanteur est là pour chanter et assurer le show, et bien décidé à y prendre un plaisir certain ! Les sourires, grimaces et clins d’oeil ne trompent pas : il y parvient avec un certain succès. Le son est impeccable (notons-le : c’est une constante sur tout le festival, et c’est tout à fait remarquable !) et les musiciens excellents, Dorrian sait s’entourer (surtout le jeune mais percutant Leo Smee à la basse, excellent). J’assiste ainsi aux 4 premiers morceaux, et doit me résoudre, conscience professionnelle oblige (je sais, j’en fais des tonnes, sortez les violons…), à courir à la main stage 2…


En effet, il me reste un peu de temps pour capter la seconde moitié du set de Mastodon. Même si le quatuor n’a pas autant de “bouteille” que les vétérans londoniens, le professionnalisme qu’ils ont acquis en quelques années est simplement bluffant. Que de chemin parcouru pour retrouver nos gaillards aussi imposants sur une scène… La grande force du combo est sa musicalité : finalement bien résumé par son ridicule sobriquet, la musique de Mastodon est énooorme, à la fois fine comme la frappe chirurgicale de Dailor ou les soli de Bill Kelliher, mais aussi massive comme les claquements de basse de Troy Sanders ou les riffs pachydermiques de Brent Hinds. Mastodon est une grosse machine complètement inarrétable, qui nous fait inévitablement penser au raz de marée que constitue un concert de Slayer : même si vous n’aimez pas, vous vous faites écraser. Ce concert ne fait pas exception, ils terrassent tout sur leur passage. Et même si les titres vaguement inspirés stoner du début ont été délaissés depuis quelques années, les nouveaux morceux limites progressifs du combo s’avèrent bien plus efficaces qu’on aurait pu l’imaginer en concert. Une belle claque.


Après le set imparable de Suicidal Tendencies (encore une fois dévastateur, le groupe laisse le public débarquer sur scène sur “Pledge your allegiance” à la fin du set, tout bonnement hallucinant), il est temps de partir sous la tente Terrorizer pour finir de se faire labourer les tympans par les britanniques Electric Wizard. Dans un larsen ambiant de 10 minutes, le groupe monte sur scène dans le noir et… reste dans le noir ! Quelques modestes spots basse tension bleutés ou rougeâtres apparaissent parfois loin au fond de la scène, mais l’ambiance reste super sombre (un régal pour les photographes… Grr). Cette montée en puissance musicale qui fait office de lancement au concert applique un effet remarquable de “pénétration” dans l’univers du quatuor : on rentre “de force” dans le doom des anglais, pris de manière irréversible dans les mélopées ennivrantes de ces nappes de grattes sous-accordées et de basse vrombissante, le tout joué à deux à l’heure. Sortons du cliché quelques instants : le groupe sait appuyer sur la pédale d’accélérateur occasionnellement, pour sortir le public de sa moite torpeur notamment. Mais plus généralement, les morceaux s’enchaînent sans pause, par des transitions habiles qui maintiennent une tension ambiante délectable. Jus Oborn use occasionnellement du micro pour hurler quelques vocaux bien sentis, mais plus généralement c’est au fond de la scène que les zicos se concentrent sur leurs instruments pour en faire sortie des notes abyssales et techniques. Un trip d’une heure absolument remarquable, dont on a du mal à sortir…


Pour se détendre un peu et se réveiller avant de quitter le festival, on va voir les agités de Hatebreed (qui ont un peu de mal avec leur hardcore très carré et professionnel à être aussi efficaces que les vétérans de Suicidal) et Manowar. Je me réserve de commentaires sur ces derniers, je sais que c’est le trip de certains ! Les goûts et les couleurs… Il est temps de dire au revoir au site de Clisson, à l’organisation impeccable de ce festival (pas une minute de retard sur le moindre concert en 3 jours et une centaine de sets !!!), à son public bon-enfant, à son ambiance ouverte et accueillante (la quantité de genres musicaux abordés !!)… et surtout à sa palanquée de concerts impeccables, avec des groupes sélectionnés dans le haut du panier pour tous les genres. Et en ce qui nous concerne, une affiche pour fans de stoner absolument inratable. S’ils assurent autant l’an prochain, on y sera !!! Merci le Hellfest !

Laurent

HELLFEST 2009, Jour 2, 20 juin 2009, Clisson, France

2ème jour au Hellfest, la journée de la veille fut rude, et malgré un réveil difficile, j’arrive sur le site bercé par le doux son du death metal au fond des bois… De quoi me réveiller un peu en rejoignant la tente “Rock Hard” où la journée doit commencer sous les meilleurs auspices avec Grand Magus. JB débarque sur scène, tout de noir vêtu (pantalon moulant, bottes et t-shirt Bathory, un pur metalleux !) et le crâne rasé (j’avoue avoir été surpris, moi qui ne l’avait pas vu depuis longtemps !). Equipé de sa Flying V, le bonhomme prend une toute autre dimension qu’en tant que “modeste” vocaliste de Spiritual Beggars : non seulement il confirme ses talents de chanteur hors pair (quelle voix…), mais ses riffs de guitare, bien ciselés, sont exécutés à la perfection… mais ce n’est pas tout, Janne n’hésite pas à se lancer dans quelques solo franchement impeccables. Quel musicien impressionnant… Il faut dire que sa tâche de leader est facilitée par la rythmique impeccable de Fox et Sebastian, à l’aise mais rigoureux, “à la suédoise”. Musicalement, un peu à l’image de l’évolution de Spiritual Beggars (pour un peu on pourrait dire que c’est JB qui en est la cause ?) le stoner/metal old school des débuts est devenu plus proche du metal traditionnel bien charpenté : c’est très bien fait, vraiment sympa à écouter, mais c’est quand même un peu comme un amour de jeunesse que l’on revoit 20 ans après… On est toujours un peu déçu… Mais dans l’absolu, ça reste un super groupe, dynamique, et un excellent concert, surtout !


S’ensuivent quelques heures un peu laborieuses, où les concerts sympa (Koritni, les rigolos Mad Sin) alternaient avec les plus laborieux (je m’abstiens de critiquer des groupes dont le genre ne me convient pas…). Tout ça pour arriver probablement au point d’orgue de la journée, avec la présence à l’affiche de Clutch. A noter que les ricains ont atterri là un peu par hasard, en remplacement des vieux électro-indus de KMFDM (rien à voir musicalement, mais on s’en fout…). Le malheur des uns… Bref, le désormais quatuor (contrairement à ce qu’on pouvait imaginer, leur claviériste n’a pas fait de vieux os) monte sur scène et décoche très vite ses premiers accords. Première surprise : malgré une scène énorme (la main stage 2), le groupe a installé son matos tout près du bord : ils sacrifient ainsi une bonne partie de la scène, mais ont préféré privilégier la proximité du public, en configuration “club”. Une configuration inédite durant tout le festival ! CHapeau !
Seconde surprise : le public réagit, et réagit même très bien ! Etonnant au vu de la trop faible notoriété du groupe dans nos contrées ! Gageons que ce type de performance va changer la donne… En effet, Clutch aujourd’hui est impérial. Niveau scénique, ne nous leurrons pas, rien ne change : Dan Maines et Tim Sult, aussi géniaux soient-ils respectivement, ne sont pas là pour faire les clowns. Concentrés, rigoureux, à peine décrochent-ils un sourire de temps en temps, probablement débordés par un frisson musical… Jean-Paul Gaster, l’un des plus incroyables batteurs de sa génération, gesticule derrière son set et grimace en continu. Mais c’est bien Neil Fallon qui assure le show. Dès qu’il commence à chanter, il devient totalement habité, gesticule, saute, court… Les 3 derniers albums du groupe sont les principaux pourvoyeurs de titres de ce set de 45 minutes, sans gras, direct à l’essentiel. Superbe performance.


La suite de la journée défile au son des thrashers (Soulfly, Gojira, Machine Head, Sacred Reich) assez convainquants, mais aussi des cultes Misfits, un peu hors sujets ici, mais qui font remonter une grosse nostalgie… Allez, fini pour la seconde journée, un peu de sommeil pour préparer un final en apothéose : l’affiche de demain est simplement spectaculaire… (A suivre)

Laurent

 

HELLFEST 2009, Jour 1, 19 juin 2009, Clisson, France

Comment aurais-je pu rater pareil événement ? Karma To Burn, Down, Clutch, Electric Wizard, Eyehategod, Cathedral, Pentagram, Mastodon, Ufomammut, Orange Goblin, Saint Vitus… tous en concert dans le même festival… sur 3 jours d’affilée… en France !!! Difficile à croire, et pourtant le Hellfest l’a fait. Et n’importe quel amateur de metal y aurait trouvé quelques dizaines d’autres groupes super intéressants pour finir de rendre cette affiche probablement l’une des plus alléchantes des festivals de cet été en Europe. Ni une ni deux, voici un compte-rendu 100% subjectif et 100% orienté tendance “stoner”… Le 1er jour, il n’y a pas encore foule quand les premiers combo montent sur scène. Les frenchies de Watertank balancent leur gros heavy stoner technique dans la tente “Terrorizer” avec une belle efficacité, mais le public n’est pas très nombreux pour en profiter. Les heureux présents découvrent 4 jeunes gaillards pas timides, qui assurent un show plus qu’honnête : efficace, bien exécuté, et qui donne envie d’en connaître plus. A réserver à la branche la plus “metal” d’entre nous stoner-addicts toutefois… Le groupe remplit en tout cas bien son office de nous préparer les cages à miel pour l’un des concerts que j’attends le plus de tout le week end : Karma To Burn ! A midi pile (pas l’horaire idéal pour une grosse dose de stoner), le trio monte sur scène et commence à asséner ses premiers accords. Inutile de vous détailler la set list du concert, à moins que vous ne souhaitiez connaître les numéros gagnants du loto (pour rappel : toutes les chansons de K2B portent des titres sous forme de… numéros). Le fait est que Will décoche les riffs les plus remarquables du week end, sans faillir, et ce pendant presque 3/4 d’heures. Rob et Rich apportent la touche de southern groove qui donne au groupe sa spécificité. Le public commence à affluer, mais ce concert en début de journée aurait pu être magique devant quelques milliers de personnes de plus, même si les présents étaient à fond dedans. Excellent.


Après une petite pause relax avec notamment les Backyard Babies, un public de die-hards se masse devant la main stage 2 pour l’arrivée des cultissimes Eyehategod. D’ailleurs, un détail ne trompe pas : les musiciens d’autres groupes occupent totalement les côtés de la scène, à l’image de Phil Anselmo (Down), qui n’arrêtera pas de headbanguer de tout le concert, de venir sur scène pour saluer les zicos, et même prendre la gratte à son pote Jim Bower sur un titre complet ! Musicalement, les je-m’en-foutistes de la Nouvelle Orléans enquillent les titres les plus massifs de la journée : des tempos lents, lourds, servis par des riffs de gratte accordés 3 tons trop bas et une basse ronflante… Pachydermique, mais diantrement efficace. Le succès rencontré auprès du public dépasse la vague réputation “culte” du groupe, un excellent concert.


Une heure plus tard, on nous annonce une pause imprévue, et probablement la plus mauvaise nouvelle du festival : Pentagram a dû annuler son concert ! Dégouté… L’heure peut donc être passée à noyer sa tristesse dans l’alcool… Dont acte. Sans conviction, je me traîne jusqu’à la tente Terrorizer pour assister au show d’un groupe dont on m’a vaguement parlé : Torche. Et quelle claque ! Evoluant dans une sorte de sludge metallisé très carré et très technique, le trio se révèle, en plus de musiciens vraiment accomplis, un grand groupe de scène : non seulement ils sont à fond dedans, mais l’interaction avec le public va au delà de l’excellente musique qu’ils proposent. Encore une fois, voilà 3/4 d’heure de baston sonore qui m’ont donné le sourire. La découverte de la journée !

S’enchaînent ensuite les prestations un peu moins stoner de Kylesa (gros succès public) et Entombed (idem, un pit de folie), qui ne font que préparer les oreilles pour l’un des shows les plus attendus du public : Down, sur la main stage n°2. Le groupe monte sur scène avec une envie d’en découdre évidente, ce qui fait chaud au coeur (Down peut à d’autres occasions paraître “en roue libre”…). Le co-leadership du groupe est assuré par Pepper Keenan, qui se donne à fond, et évidemment Phil Anselmo : ce dernier, frontman efficace, ne prend pas vraiment le pas sur ses co-équipiers, et l’impression de “vrai groupe” qui se dégage de ce fait participe vraiment à l’efficacité de cette machine bien huilée. Même si Rex et le père Windstein restent un peu en retrait, tout le monde abat sa part avec envie, à l’image de Jimmy Bower, qui martèle ses fûts avec fougue alors qu’il enquillait les riffs quelques heures plus tôt à peine avec ses collègues de Eyehategod. Les morceaux des 3 albums du groupe défilent (pas assez de “Nola” à mon goût…). Impeccable.


Les concerts de Anthrax (bien péchu… pas mal ce nouveau chanteur, même si ça me fait mal de le dire !) et de Heaven & Hell (horaire probablement trop tardif pour les papis : on ne peut pas vraiment dire qu’ils avaient une pêche et une bonne humeur comunicatives…) viennent compléter la soirée pour mieux nous préparer aux berceuses de… St Vitus ! Le légendaire quatuor de doomsters menés par Wino Weinrich, reformé officiellement depuis quelques années (et ravivé à l’occasion de quelques événements ici ou là) surprend rapidement par sa fougue et sa bonne humeur ! Même si les musiciens ne sont pas non plus des boute-en trains, ils sont non seulement heureux d’être là (les sourires entre eux ne trompent pas) et ont sacrément la pêche : il faut voir le sieur Chandler, bandana “70’s” autour de la tignasse, sauter et tournoyer sans cesse, et Wino se balancer derrière son micro en grimaçant pendant une heure ! Un Wino impeccable, soit dit en passant, qui se cantonne ici au chant, et nous rappelle avec sa voix chaude pourquoi il a acquis ce statut culte parmi le petit monde des stoner-fans… Excellent show, qui nous permet de passer une heure avec le sourire, avant de se gauffrer les gros mégalos de Mötley Crüe (prestation calamiteuse, courte et sans passion, pas à la hauteur d’une tête d’affiche de festival).


Allez, on va récupérer quelques heures pour mieux se préparer à la seconde journée, qui s’annonce riche en bons concerts ! A suivre…

Laurent

The Sword, 01 & 02 avril 2009, POP Bercy, Paris, France

Belle chance pour le quatuor ricain The Sword : assurer la première partie de Metallica est une opportunité que peu de groupes peuvent se permettre de décliner ! On notera que Metallica a d’ailleurs derrière lui une tradition de choisir ses groupes de première partie avec un certain « nez » pour le talent (citons notamment Kyuss ou Monster Magnet, pour ce qui nous intéresse le plus). The Sword a donc été choisi pour ouvrir pour les vétérans hard rockers sur la plus grande part de leur tournée européenne, accompagnés des furieux Machine Head, ce qui nous a donné une furieuse envie d’aller voir comment ils s’en sont sortis… On se retrouve donc dans Bercy à l’ouverture des portes, et on découvre cette scène impressionnante : un grand rectangle noir, larvé d’amplis divers et variés, et surplombé par un ensemble de rampes en forme de cercueils (qui supportent une part des éclairages de Metallica : malheureusement, ces structures ne seront pas utilisées pour les premières parties). La scène est plantée au centre de la salle, le public étant réparti tout autour. Malheureusement, la scène est préparée pour tous les groupes consécutifs : les amplis et les kits de batterie sont amoncelés partout, et rendent la scène un peu brouillon. Pire encore, le kit de batterie de Trivett Wingo est planquée derrière celle de Lars, sur un côté de la scène (et donc caché de plus de la moitié du public).

L’heure est vite venue pour The Sword de monter sur scène… Un peu trop vite venue, l’heure, d’ailleurs ! Le groupe entame ses premiers accords vers 18h45, soit 15 minutes avant l’heure annoncée d’ouverture des portes ! Pas cool… Premier choc : le son est… pourri ! Bercy n’a jamais été réputé pour son acoustique irréprochable (euphémisme), mais là, un certain sommet est atteint. Une sorte de bouillie sonore emplit Bercy, si bien qu’il faut bien à chaque fois un couplet et un refrain pour reconnaître un morceau… Même si le son s’avère plus acceptable devant la scène, depuis les gradins, c’est une horreur. Encore une fois, pas cool. Les musiciens évoluent comme ils peuvent pour occuper tous les coins de cette scène : l’effet est sympa mais ils sont un peu perdus… surtout parce qu’on le les voit pas ! On ne peut pas dire que le groupe bénéficie d’un festival de lumières : quelques spots rougeoyants ou bleus baignent vaguement la scène, mais globalement les musiciens évoluent dans une atmosphère sombre et nébuleuse peu amène. Comble du ridicule : à quelques centimètres d’un musicien, non seulement on le voit à peine arriver, mais il faut quelques secondes pour le reconnaître ! Quel dommage…


Musicalement, c’est direct et droit à l’essentiel, comme la musique du groupe : un hard rock teinté de metal, baignant dans les 70’s et 80’s (pas étonnant que le groupe ait été repéré par Lars Ulrich himself, grand fan de cette période), gorgé de riffs et de soli bien rentre-dedans. Ca joue bien, et même si le son est un peu criard, les soli de Kyle Shutt rendent bien, et le chant de JD Cronise percute. Le public, qui n’est pas au complet (voir l’horaire de début, honteux), est dans tous les cas un peu amorphe, faute notamment à la bouillie sonore et la pénombre ambiante qui se présentent sous ses yeux : le quatuor n’est vraiment pas sous son meilleur jour. Une chance manquée…

A noter que le dernier des deux concerts parisiens verra Lars Ulrich monter sur scène derrière les fûts sur l’un des classiques de The Sword, « Freya » : belle marque de reconnaissance pour les texans !

Laurent

Dozer, Tank 86, Ramon Zarate, 5 décembre 2008, la Zone, Liège, Belgique

Parcourir 140 bornes sous une pluie battante pour retrouver toujours les mêmes têtes d’allumés au fond d’une antre qui ressemble plus à une caverne infâme qu’à une salle de concerts peut relever de l’idiotie de prime abord. La démarche en valait néanmoins la chandelle au vu de l’affiche alléchante de la soirée : les Suédois de Dozer avec, comme support acts, les locaux de Ramon Zarate et les Hollandais de Tank 86, ces derniers remplaçants au pied levé les Islandais de Brain Police (dommage…). L’endroit n’a pas changé et on y reconnait le côté do it yourself si chaleureux qui caractérise la sympathique salle liégeoise de La Zone. Ca s’annonce bien. 

Pas le temps de prendre une binouze que Ramon Zarate envoie le bois sans détours. C’est carré, précis et, pour pimenter la sauce, les grooves sont aussi au rendez-vous. Leur prestation scénique, avec la lourde tâche d’entamer les hostilités et de chauffer la salle, est très convaincante. On a même le grand plaisir de découvrir 2 ou 3 nouveaux morceaux ne figurant pas sur leur 1e plaque autoprod (voir rubrique ad hoc dans nos colonnes). On note au passage la volonté du groupe de se détacher des structures plus évidentes des premières compos et d’évoluer vers un côté plus instru et plus élaboré, ce qui est très positif pour l’avenir du groupe et apprécié par le public. La voix d’Ivan est rocailleuse et flaire bon le vieux whisky et les matins brumeux, ce qui colle parfaitement à l’ensemble. Les grattes détonent et la section rythmique est très bien en place. Une affaire qui tourne, un groupe à suivre. 

C’est qu’ils m’ont donné soif, les bougres ! On se jette tous sur le bar et les 2 pauvres serveurs passent un mauvais quart d’heure. Autant passer commande pour 3 arrosages en même temps. Tank 86 prend vite possession de la scène. Si leur prestation n’a pas de défauts particuliers, leur musique n’a rien de prenant non plus. Ca ne décolle pas et, l’image du soufflé qui retombe, se profile dans mon esprit, surtout que le groupe tire en longueur et ne parvient pas vraiment à faire décoller l’ambiance. Ok, les musicos maîtrisent ce qu’ils font mais la critique est plutôt à formuler dans les suites d’accords, tonalités et tempos très similaires qui tendent à donner une image homogène certes, mais néanmoins monotone. 

Dozer est en place et les attentes du public (en tout cas, les miennes et celles de mes potes) sont énormes. Leur dernier album Beyond Colossal est sorti en novembre dernier et il s’agit de le défendre avec verve. Le premier morceau me file les boules tant les musicos abordent le set en douceur. On n’est pas habitué à ce genre d’approche de leur part. Et puis l’intro du second me rassure : le martèlement hypnotique du titre From Fire Fell – tiré de leur avant-dernier album Through The Eyes of Heathens – et le punch foudroyant de ce morceau remettent l’église au milieu du village. La mayonnaise commence à prendre et je peux me détendre. Ca flingue bien de tous les côtés et le son est bon malgré la configuration de la salle (pardon, la cave). 

Le chanteur (Fredrik Nordin) s’en donne à cœur joie et on voit que les gars passent un bon moment avec le public. La voix emprunte ça et là quelques effets très intéressants (notamment un mélange de flanger, phaser, chorus et vibrato) mais non abusifs. Un petit coup de chapeau à ce niveau, ce qui prouve bien que le groupe cherche à évoluer en se démarquant des suiveurs. Pfiou ! On sent quand même qu’il y a une putain de bouteille dans le travail de ces mecs ! C’est impressionnant de voir qu’en trois accords, ça sonne Dozer et rien d’autre. Les types se connaissent maintenant depuis 1995 et, outre le remplacement du batteur il y a 3 ans, le line-up doit avoir des centaines, voire des milliers d’heures de jams interminables derrière lui, sans parler de l’expérience scénique. 

Et le spectacle continue : on pêche quelques tubes dans les anciens répertoires, histoire que les aficionados gardent leurs marques. Les nouveaux morceaux passent aussi très bien et reçoivent un très bon accueil du public qui chauffe grave, surtout devant la scène. Pour info, la scène de la Zone est quasiment à la même hauteur que le public. Elle est légèrement rehaussée d’une marche qui donnera du fil à retordre ou plutôt du plâtre à essuyer à tout performer un peu plus grand que l’homme moyen, le plafond de la cave n’étant pas très haut. Qu’importe la taille et le look, du moment que le son et l’accueil sont bons, les groupes sont là pour foutre le zone. Le set se terminent par de longs breaks atmosphériques que Dozer réservent pour ses performances live. Quelques chansons en rappel pour un public au bord de la déshydratation et puis la messe est dite : une excellente prestation. 

Le bar est de nouveau pris d’assaut et on peut constater que la leçon a été rapidement apprise puisque 2 personnes viennent renforcer le staff du bar. On refait le monde, on compte bien ne pas en rester là et la soirée se termine dans les vapeurs éthyliques de la nuit. Je ne vous en dis pas plus. Buona notte. 

Thib

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