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Kyuss Lives !, Troy Torino, 24 juin 2011, Bordeaux, 25 juin 2011, Paris, France

Paris, Bataclan, 25 juin 2011.
Où fallait il être à Paris le 25 juin pour avoir chaud? Au festival Solidays? Non… Au concert des Black Eyed Peas au stade de France? Non plus… Au défile de la Gay Pride alors? Et non, bien tenté. Non, hier, l’endroit le plus chaud de la capitale c’était sans aucun doute le Bataclan!
Mais quel concert ! Mais quel concert ! MAIS QUEL CONCERT !
Pour son retour en Europe pour la seconde partie de la tournée après un petit détour par l’Australie et la Nouvelle Zélande, Kyuss Lives! a (qui a dit enfin?) programmé deux vraies dates en France (en plus du Hellfest et des Eurockéennes). Bordeaux le 24 et Paris le 25 au Bataclan.

Il est toujours intéressant de voir un groupe en tout début de tournée et aussi un peu plus tard. C’est ce que j’ai fait avec deux shows à Bruxelles en mars (chronique de Stonerpope sur le site) et ce show du Bataclan en cette fin du mois de juin. Sans être aussi négatif que Stonerpope dans sa chronique, il est vrai que le show de Bruxelles avait un goût d’inachevé et j’avais finalement même préféré le projet Garcia Plays Kyuss pourtant moins rutilant sur le papier.
Le 25 juin au Bataclan, ce fût une totale réussite. Le groupe, le son, le public, tout était parfait.
Déjà la première partie était bien sympathique. Avec un rock stoner assez convaincant, les hollandais de Troy Torino entament la soirée de fort belle manière avec un set que 40 minutes assez énergique. La température ambiante commence à monter mais reste supportable.
20h30, la musique d’intro commence, le groupe entre sur scène et commence son show sur un surprenant « Spaceship Landing ». Pas surprenant que ce titre soit joué car il l’est sur quasiment tous les concerts, mais étonnant que ce soit le morceau d’intro. Habituellement, on a plutôt tendance à débuter avec un titre relativement court et péchu histoire de bien chauffer l’ambiance. Je trouve donc assez culotté d’entamer le concert avec ce titre. Mais quelle réussite, après ces plus de dix minutes j’étais déjà soufflé, conquis.

Le public, malgré la chaleur à la limite du supportable, est hyper réactif. L’ambiance est très bonne. Pour situer un peu les choses, il y avait très longtemps que je n’avais pas vu un public applaudir autant avant le rappel. Considéré comme acquis maintenant, j’ai remarqué que bien souvent le public attendait gentiment que les groupes reviennent sur scène et qu’il n’y avait jamais que quelques fans hardcores pour crier comme des damnés. Et bien ici, ce fût applaudissement nourris pendant la pause, ça fait plaisir. Et que dire de la fin de « Supa Scoopa and Mighty Scoop ». Sur les coups de batterie achevant ce morceau, le public est tellement réactif que Brant Bjork se prend au jeu et en rajoute une bonne dose, le public criant sur chaque coup de cymbales.
Autre énorme moment du concert, sur la partie instrumentale de « Whitewater », John Garcia partage sa bière avec quelqu’un du public avant de partager une bouteille d’eau, puis deux pour finir en distribution de plus d’une dizaine de bouteilles. Le groupe a chaud, le public est en feu. John, totalement liquéfié et c’est peu de le dire, se donne sans compter et après sa distribution de boisson, monte sur la balustrade pour se laisser porter par le public, incroyable. Si vous connaissez un tant soit peu John Garcia, vous savez ce que ce geste représente.

Quelques mots car il le mérite aussi sur Bruno Fevery à la guitare. Loin d’un long discours et surtout d’un comparatif, je vous dirai simplement, en exagérant un petit peu bien sur, c’était qui le guitariste de Kyuss avant déjà ? M’en souviens plus, c’est pas bien grave, maintenant c’est Bruno Fevery, point barre.
Bref, après un rappel écourté mais on leur en veut pas (« Allen’s Wrench » était prévu), le groupe quitte la scène, le public quitte la salle pour aller chercher un peu d’air et de fraîcheur ô combien bénéfique après une telle soirée!

Shinkibo

 


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Bordeaux, Krakatoa, 24 juin 2011

Le concert de Bordeaux la veille, même s’il n’a pas rempli cette grande salle qu’est le Krakatoa, rencontre un bon succès (le public est bien tassé, même si le balcon n’est pas ouvert). La set list est peu ou prou la même que celle de Paris, avec 1 morceau en supplément, ce qui est toujours appréciable !

Le public n’est tout de même pas aussi « chaud » (je ne parle pas forcément que de la température) que celui observé à Paris, toutefois. Il faut dire que l’alchimie vient aussi du groupe, or les musiciens sont certes concentré, mais aussi un peu « mous ». Il faut dire que, sans tirer de conclusion hâtive, Oliveri a le regard plutôt « vague », si vous voyez ce que je veux dire, et Garcia commence le concert en quémandant une cigarette rigolote au public…
Rien que ne pénalise le concert toutefois, avec une set list « non festival » qui forcément se concentre très fort sur « Blues for the red sun » (6 titres, soit presque la moitié de l’album), ce qui rend ce projet vraiment « concret »… et accessoirement redore le blason de ce pourtant excellent album.

Même si le concert ne manque pas de temps fort, on notera des impros sympas de Garcia sur des passages instrumentaux, des jams bien gaulées, et globalement un concert bien maîtrisé (je me rappelle d’une transition bien maîtrisée entre « Rodeo » et « 100° » – je ne mettrai pas ma main au feu sur les titres, je n’ai pas pris de notes…).

Plus que le minimum syndical, le groupe ce soir a tout simplement ravi le public, et à l’image de Shinkibo, je suis ravi de la tournure qu’a pris ce projet. Superbe concert.

Laurent

SET LIST DES 2 CONCERTS :

Spaceship Landing
Gardenia
Hurricane
Thumb
One Inch Man
Conan Troutman
Freedom Run
Asteroid
Supa Scoopa and Mighty Scoop
50 Million Year Trip (Downside Up)
Odyssey
Whitewater
I’m Not (prévu à Bordeaux mais non joué)
El Rodeo
100°
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Molten Universe
Allen’s Wrench (joué à Bordeaux, prévu à Paris mais non joué)
Green Machine

[Photos : Laurent]

HELLFEST 2011, Jour 3, 19 juin 2011, Clisson, France

JOUR 3 :

La seconde journée a fait du bien pour se reposer un peu, après un premier jour harassant. Rien de bien excitant ce matin toutefois, si bien que l’on commence à prendre nos marques à partir de midi environ. En effet, il va falloir la jouer fine : deux groupes jouent quasiment en même temps, ça va être chaud…

On commence donc par la tente Terrorizer dans laquelle RED FANG a l’excellente idée de commencer son set 5 minutes plus tôt, son soundcheck étant expédié en quelques coups de médiators. Les américains entament donc leur set et franchement, c’est pas mal du tout. Les riffs sont cinglants, le son est excellent, les zicos à fond dedans… Franchement, ça sonne bien, le concert commence très bien… malheureusement, au bout de 3 titres, je dois quitter la tente au pas de course pour ne pas rater l’autre sensation de la journée, qui joue à quelques centaines de mètres… Je me garderai donc d’apporter un jugement sur la totalité du set, mais ce que j’en ai vu montrait un groupe bien parti pour faire une grosse impression.


A l’inverse de leurs collègues américains, LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL finissent leur soundcheck un peu en retard, je ne rate donc pas une miette de leur set. Très vite, les strasbourgeois me rassureront sur mon choix de planning : quelle qu’ait été la qualité du set de Red Fang, ce concert aura été excellent. Officiant sous la « petite » scène du Metal Corner (une tente de taille très conséquente en réalité, placée juste à la sortie du camping), le groupe rassemble petit à petit les derniers campeurs et l’ensemble des passants et curieux mélomanes. La tente se remplit ainsi progressivement de plusieurs centaines de personnes, et le groupe est bien décidé à ne pas les laisser repartir une fois ferrés. Pour cela, bien conscients qu’une opportunité comme celle-là ne se rate pas (ce n’est pas uniquement une ligne prestigieuse sur un CV) ils tournent à plein régime, comme à leur habitude. Les zicos sont donc à fond dans leur trip, jouent et chantent comme si leur vie en dépendait : il faut voir Billy marteler sa batterie comme un cinglé, Francky et Johnny enchaîner les poses de guitar hero, ou Sonny beugler dans son micro… Choix étrange, même si la plupart des morceaux de la set list sont issus de leur dernier album, le groupe choisit cette opportunité pour jouer quelques nouveaux titres (ou en tout cas des titres qui me sont inconnus), on peut saluer cet excès de couillitude ! Le groupe ayant joué à 200 à l’heure, fatalement il reste 5 minutes au compteur lorsque le set est terminé : à l’arrache, le groupe choisit de conclure avec sa célèbre reprise des Bangles « Walk like an egyptian », propice à échange d’instruments, stage diving, chœurs avec le public, etc… Bref, le groupe et le public repartent avec le sourire, et nous on est bien boostés pour continuer cette journée qui commence sous les meilleurs auspices.


Pour se remettre petit à petit en forme, on passe voir la prestation des genevois de KNUT sous la Terrorizer. Rien de particulièrement passionnant dans ce set d’un groupe que j’ai déjà vu plusieurs fois, il est vrai. Leur metal teinté de sonorités noise et d’influences allant forcément chercher du côté de Neurosis et confrères fonctionne bien, et le public semble progressivement entrer dans le concert. Après une si grosse dose de rock’n’roll, j’imagine qu’il est un peu plus difficile de rentrer dedans en ce qui me concerne ; pour ma part, je passe donc un peu à côté.

S’ensuivent quelques pérégrinations plus ou moins intéressantes sur le site (dur dur la bascule Tsjuder / Duff Mc Kagan !), puis je reviens sous la Terrorizer pour le set très « hypé » de GHOST : tout le monde parle du groupe depuis 2 jours, comme « la » surprise décalée du festival… bien vu ! Pour être décalé, le groupe l’est à tous les niveaux ! Les musiciens sont tous vêtus de soutanes « intégrales » (même leur visage est dissimulé) et le chanteur, grimé en pape proche de la décomposition cadavérique, frontman pour le moins décalé, assure le show par son charisme remarquable (sa voix n’étant pas en reste). Musicalement, difficile de définir la musique du combo scandinave : metal, doom, hard, prog,… tout y passe ! Mais au final, ça joue bien, et les titres sont franchement super bien gaulés : plus d’une fois on se prend à hocher la tête en rythme, surpris par le côté catchy de certains morceaux. Pas uniquement une blague ou un groupe anecdotique, Ghost paraît mériter quelques écoutes vinyliques, et si possible d’autres passages live pour confirmer tout le bien qu’ils ont démontré sur scène.

Après une petite balade (sous le soleil !) à l’occasion de laquelle je constate l’improbable succès public de Cavalera Conspiracy (le public enchaîne les circle pits furieux les uns après les autres), je rejoins assez vite la tente pour assister au set de KYLESA. Eternelle rencontre manquée entre Kylesa et moi, je n’ai jamais été complètement séduit par leur musique. Alors que leurs concerts m’avaient jusqu’ici semblé très « froids », leur musique puissante mais aseptisée, je note aujourd’hui un son plus chaleureux, et des compos plus accessibles, moins hermétiques. Le groupe fonctionne bien, le public est nombreux tassé dans la tente pour assister à leur gig, et les musiciens se donnent bien en retour, et surtout, rendons à César ce qui revient à César, le bassiste Corey Barhorst. Anti-star par excellence, Laura Pleasants reste relativement en retrait en terme de présence scénique. La double-batterie ne m’a toujours pas convaincu, mais au final, le set laisse un excellent souvenir. Rien de transcendant toutefois, et pas non plus selon moi à la hauteur du culte voué à ce groupe.

GRAND MAGUS prend la suite sur la même scène, avec une configuration plus modeste : une basse, une batterie, et JB au chant + guitare. Depuis quelques années, le groupe du suédois nous pose un cas de conscience certain : alors que leurs premiers albums d’excellents stoner / doom nous avaient collé de sérieuses mandales à leur sortie, petit à petit le groupe s’était orienté vers un heavy metal très traditionnel, qui ne laisse désormais plus vraiment de place au stoner (une tendance que l’on observe à l’identique chez son ex-groupe d’adoption, Spiritual Beggars). D’ailleurs (je peux me tromper, n’ayant pas analysé la set list en détail), le groupe ne joue durant son set aucun titre issu de ses deux premières perles, préférant servir à un public d’aficionados de nombreux extraits de ses derniers albums. Objectivement, force est de constater que non seulement JB chante merveilleusement, mais que ses soli et rythmiques de gratte sont impeccables, et la musique du groupe est vraiment superbement exécutée. Subjectivement, en revanche, on est en train de faire notre deuil…

La tension monte petit à petit en attendant les mythiques GOATSNAKE, et atteint même son paroxysme quand, 10 minutes après le début supposé du set, le groupe n’est toujours pas sur scène… On peste devant ces 10 précieuses minutes de musique gâchées ! Heureusement, le quatuor monte sur scène et surprise derrière la basse, le frenchy Guy Pinhas ! Etant un gros branleur, je n’avais pas noté dans les communiqués que le groupe revenait sous sa formation initiale… [Parenthèse perso : à sa vue, alors que je prenais mes premiers clichés, j’ai eu un flashback redoutable : fin mai 2001, soit il y a presque exactement 10 ans de cela, je faisais mes premières photos de concert à Los Angeles, devant Acid King… et Guy Pinhas à la basse ! Le trip…] Très vite l’artillerie lourde est lancée, et la basse ronflante de Pinhas commence à labourer les conduits auditifs avec une efficacité de métronome sur le magnifique « Flower of disease » : un titre complexe, aérien et heavy, emblématique de la musique du groupe. Lorsque Pete Stahl monte sur scène, vêtu de vêtements de ville d’une banalité stupéfiante, son charisme naturel fait pardonner en 10 secondes le retard du groupe, et envoûte instantanément le public. Le voir vivre chaque morceau à fond, arpenter la scène de long en large, venir à la rencontre du public pour partager sa musique, participent à son aura. Clairement, le public lui mange dans la main, tout le monde est aux anges. Son organe vocal exceptionnel, avec ses tonalités nasillardes si caractéristiques et sa puissance, ne sera pas une seule fois pris en défaut. Greg Anderson sur le côté est à fond, il sourit, prend la pose, et globalement, assure ses montagnes de riff sans effort. Lorsque l’on ouvre à nouveau les yeux, un filet de bave au bord de la lèvre, le groupe a déjà joué plusieurs titres comme dans un rêve : en vrac, « Innocent », « Slippin’ the Stealth », « The Dealer », « IV »… Bref, une set list de rêve qui s’en va piocher dans tous les albums du groupe. Goatsnake, sur ce set, a montré un savoir faire remarquable, et surtout a démontré que le stoner le plus pointu, lorsque joué avec passion et talent, pouvait transporter des foules. Ce qui fut fait. La claque.


Il faut bien une grosse heure pour se remettre du choc, ce qui fut mis à profit pour aller voir un bout de Judas Priest et avaler quelque victuaille pour se remettre de nos émotions. Tranquillement l’heure du set de ELECTRIC WIZARD arrive. Lorsque l’on voit le groupe finir son soundcheck sous les projecteurs, on sourit de soulagement, trop frustrés que l’on est à chacun de leurs sets de les voir évoluer dans une pénombre du plus profond ennui. On déchante vite quand, dès les premiers accords, les lumières s’éteignent pour baigner la scène dans une torpeur rougeâtre imbuvable. Le paradis du photographe, en gros… Le groupe a en réalité trouvé un bon moyen de mobiliser le public sur l’ensemble de son set : diffuser un vieux film porno non stop en arrière plan de la scène. Mouaip. Au final, sans doute toujours sous le coup de l’uppercut Goatsnake, le set de EW me paraît un peu fade : probablement pas un groupe pour festival (même si ça avait bien fonctionné ici même il y a deux ans).

Pudiquement, je passerai rapidement sur la prestation pour le moins décalée de HAWKWIND. J’aurais adoré écrire ici que leur sens du second degré avait fait mouche et que l’on s‘était bien marré. Sauf que même si l’humour est bien présent, l’amateurisme des effets visuels (des danseuses à peine grimées montées sur des échasses pour simuler des aliens…) et la prestation globale (que l’on dirait totalement échappée de scènes coupées de Spinal Tap) laissent un sentiment plus proche de la pitié que du sourire compatissant. Par ailleurs, les musiciens sont vraiment (trop ?) vieux, et leur space rock complètement assumé, même s’il garde une dose de groove bien présente, est très daté et l’on peine à accrocher. Evidemment, persuadés de cartonner (à tort), le groupe dépasse de 15 minutes son horaire de fin… Grrr…

De fait, je regrette un peu de ne pas avoir été voir Ozzy à la place de Hawkwind (ça n’aurait pas changé grand-chose à la moyenne d’âge, notez) mais il est trop tard désormais : il faut rester sur place pour s’assurer d’être aux premières places pour KYUSS LIVES !. De manière assez stupéfiante, le « phénomène » déjà rencontré l’an dernier au même moment se produit à nouveau : sans parler de l’atmosphère littéralement électrique qui précède le concert, on voit se masser sur le bord de la scène et derrière (en coulisse) des dizaines de curieux et d’amateurs (un phénomène pas constaté une seule fois en 3 jours de festival). Evidemment, le groupe monte sur scène 15 bonnes minutes plus tard que prévu, et entame son set avec un libérateur « Gardenia », permettant à Garcia de soigner son entrée après un long tour de chauffe de ses musiciens. Concentré, Oliveri reste sur son côté de la scène et soigne ses lignes de basse. Son jeu au médiator finalement ne choque pas tant que ça (même si l’on ne peut que regretter la rondeur et la profondeur du son de Reeder). Quant à Fevery, il ne bougera quasiment pas de tout le concert, affichant l’assurance franche et le charisme d’une sole meunière. Ce qui ne signifie pas qu’il joue mal, bien au contraire : les lignes de guitare sont maîtrisées, et les andouilles qui le comparent à Josh Homme devraient se repasser quelques bootlegs live de Kyuss et compter les pains du grand rouquin ! (ça c’est le problème avec une armée de pseudo-fans qui ne connaissent le groupe que via leurs albums à la production impeccable – mais c’est un autre débat). Enchaînant avec « Hurricane » et « One Inch Man », le groupe choisit de contenter sa fan base et de viser le KO au premier round. Ensuite seulement, le groupe pioche dans son unique album « légitime » (rappelons que « Blues… » est le seul album de Kyuss avec Bjork et Oliveri) via « Thumb » et « Freedom Run ». Puis s’ensuivent des titres issus de leurs trois derniers albums, en vrac… Garcia, lui aussi plutôt sérieux ce soir, assure, tout simplement : ayant retrouvé sa voix d’antan (ou presque), il est infaillible. Quant à Brant Bjork, on avait simplement oublié, derrière le modeste guitariste, quel excellent batteur il est : carré, solide, il assure sa part du job sans soucis. Certes, il n’y aura pas ce soir la « magie » que d’aucuns pouvaient espérer, mais au final, voir la tente Terrorizer dégueuler de monde à 2h du mat’ après 3 jours de festival, remplie de fans et de néophytes en train de danser sur place avec le sourire, c’est une part de magie que l’on ne peut pas négliger.


Des concerts plein les oreilles et les yeux, on quitte cette édition du Hellfest avec un grand sourire : même si tous les groupes n’ont pas tenu leurs promesses, l’affiche dédiée au stoner était, cette année encore, d’une qualité remarquable, et n’a pas déçue. Espérons que le succès rencontré à nouveau en 2011 poussera l’organisation à renouveler l’expérience de manière aussi « pointue » l’an prochain. Et du coup, on espère y être aussi pour vous en faire part et si possible vous y retrouver !

Laurent
[Photos : Laurent]

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Comme pour la chronique des 2 premiers jours du festival, nous souhaitions vous apporter la vision complémentaire du « reste » du festival par l’intermédiaire de Daniel, qui a arpenté pour nous les autres scènes du festival…

Quand on dit du Hellfest que c’est un festival de métal, c’est vraiment pour dire tous les genres mélangés ! Ce même jour j’ai commencé à 11h par du flamenco métal ! Et oui il fallait le faire, IMPUREZA nous a donné ça . Ca sonnait bien finalement, assez curieux le mélange tout de même…

Ensuite j’ai filé vers la Main stage 2 pour voir les incroyables TURISAS, avec leurs peintures de guerre et costumes tout comme il fallait (style Pagan metal). Au niveau musical, j’ai trouvé assez classique. Le public était déjà bien présent à midi pour cette nouvelle journée.

Profitant d’une pause dans la tente VIP nous avons pu voir un groupe étrange, non identifié, qui nous produisait de la Dance Métal ou plutôt du Disco avec du métal. Des reprises de dance version Hardcore metal. Excellent !

J’ai vraiment adoré la prestation de CAVALERA CONSPIRACY. Ils ont été super bon pour générer une super ambiance dans le public. Tout le monde a bougé, même au fond. Et une poussière… terrible ! Les frères Brésiliens ont été très bons.

En suivant, Mr BIG proposait là encore un tout autre style dans ma journée Métal. Beaucoup de technique, un très joli son, très propre. Rien à dire là dessus. On sent la référence ! En revenant dans le carré VIP nous avons pu assister à un tout autre show, celui des SIRENS (que nous avions pu voir partiellement dévêtues lors d’une brève apparition sur la stage avec Rob Zombie). Charmantes ces dames…

Le soleil commençait a se coucher pour voir JUDAS PRIEST. Toujours autant de public : les deux scènes sont noires de monde, impossible de s’approcher. Mais heureusement l’écran géant est là. Et la bonne sono. Donc d’assez loin j’ai suivi notre bon vieux Judas… avec les bons vieux classiques. Du bon heavy métal, très bien interprété. Le nouveau guitariste ne m’a pas choqué, le père Downing est presque oublié !

Quant à Ozzy, lui aussi accompagné d’un jeune guitariste performant, son set est bon, et assure le minimum syndical : une part de classiques de sa propre discographie, une part de bon vieux Sabbath. Sa voix est correcte, l’interprétation est correcte, et le concert, au global, pas mauvais, mais rien d’extraordinaire.

Voilà qui clôt bien ce festival, avant d’aller finir de se rincer les oreilles sur Kyuss Lives !. Mais c’est une autre histoire !

Daniel
[Photos : Laurent]

HELLFEST 2011, Jours 1 & 2, 17 et 18 juin 2011, Clisson, France

JOUR 1 :

On ne le dira jamais trop : les horaires du Hellfest cette année frisaient l’indécence. De fait, faire jouer le premier jour du festival les excellents Hangman’s Chair et les furieux Valient Thorr respectivement à 10h30 et 11h relève du pur sadisme, limitant leurs concerts à un public encore rare. Bingo, je les rate, avec une profonde amertume !

Quand j’arrive sur le site sous un temps grisâtre, je fonce donc vers mon lieu de villégiature préféré du week-end, la Terrorizer Tent, qui accueille les premiers riffs de MY SLEEPING KARMA. Quelle belle introduction pour le week end, finalement ! Le stoner racé à tendance psychédélique du quatuor allemand est vraiment accrocheur. Alors que je m’attendais à un set atmosphérique (entendez « mou et ennuyeux ») je ploie pendant une grosse demi-heure sous une montagne de riffs et de morceaux superbement ficelés. Effectivement très portés sur les ambiances ensorcelantes (l’apport du discret claviériste est indéniable), jamais le songwriting et l’efficacité des titres n’est négligée. Plus surprenant encore, les musiciens se donnent à fond sur scène et vivent sincèrement leur musique, leur attitude et leurs sourires ne trompent pas. Le set défile bien trop vite et donne clairement envie de découvrir ce groupe sous format vinylique. Bonne entrée en matière !

Après un petit break « non stoner », KRUGER représente une parenthèse assez agréable. Les suisses sont là pour défourrailler, et même si le genre musical du groupe les éloigne un peu de nos sonorités de prédilection, il est probable que les fans de Desert Rock à l’esprit ouvert soient susceptibles d’apprécier leur musique. Evoluant dans une sorte de post-hardcore-noise-bidule assez élaboré, le groupe est clairement ancré dans une mouvance typiquement suisse (Shovel, etc…) et peu aussi occasionnellement rappeler Neurosis ou Capricorns. Le groupe soigne sa présence scénique, baigné dans une brume artificielle et des spots à contre-jour, dirigés par leur charismatique vocaliste Reno. Ca joue bien, c’est sincère, et le public suit bien.

Cet intermède passé, on se tient prêts pour la prestation attendue de CHURCH OF MISERY. Les doomsters japonais sont rares sur scène en nos contrées, ce qui est fort dommage au vu de la pêche qu’ils ont ! Le chanteur Yoshiaki Negishi est monté sur ressort, se contorsionne dans tous les sens et vient vomir ses lyrics « serial killeresques » jusque dans le public dès que l’occasion lui en est donnée. On ne s’ennuie pas ! Les autres musiciens sont bien plus statiques malheureusement, même si la touche « désabusée » du bassiste Mikami est distrayante, portant son instrument au niveau des chevilles et grattant les cordes sur le manche, au rythme lancinant et roboratif des titres du groupe. Musicalement, le son est excellent, et les titres doom old-school (entendez par là plutôt mélodiques que dronesques) passent bien. Bonne prestation, même si on attendait peut-être quelque chose de plus « marquant » (pour être honnête on attendait un concert culte !)…


Après une petite pause, les choses sérieuses commencent avec un EYEHATEGOD placé de manière assez surprenante assez tôt sur l’affiche (le groupe jouait sur la main stage à un horaire très raisonnable il y a deux ans). Peut-être un simple problème de synchro pour le père Bower qui partage ses tâches avec Down ? Toujours est-il que le set du groupe apparaît un peu moins enflammé que celui, débridé, d’il y a deux ans. Les zicos apparaissent plus « intériorisés ». Notons que la courte durée du set (45 petites minutes) ne participe pas à la nécessaire immersion dans l’univers sludgy du combo louisiannais. Plus de 12h après l’heure de mon réveil, peut-être est-ce aussi le premier coup de barre qui m’a laissé circonspect ?… Dommage, on passe un peu à côté.


Un court instant plus tard, il est temps de se préparer à l’une des plus grosses déflagrations de la journée, avec le set de KARMA TO BURN. Le sourire jusqu’aux oreilles, Will et Rich s’emparent de leurs instruments et décochent les premiers accords de « 36 », et ça bastonne très fort, tout de suite. C’est carré, efficace, sans gras. La set list est impeccable, et les morceaux s’enchaînent sans temps mort, le groupe optimise son créneau horaire en faisant rentrer au forceps une grosse dizaines de chansons taillées dans la pierre. Les titres du dernier album fonctionnent bien (« 47 », « 49 ») tout comme les extraits de « Appalachian Incantations » (« 41 »). Forcément, le final sur « 32 » mais surtout sur l’apocalyptique « 20 » mettent un coup de semonce à cette fin d’après-midi, et montent la barre un peu haut pour les successeurs sur l’affiche… Grosse performance, KTB nailed it.


Je me vois contraint de quitter le set de Karma sur le dernier morceau pour tenter d’aller voir DOWN. Malheureusement, pour des questions d’organisation et de logistique propres aux photographes, je n’ai pas pu assister à la moitié du set du groupe. Suite à cette frustration, le climat maussade (une pluie fine et vicieuse arrose régulièrement Clisson) n’aidant pas, j’ai été assister penaudement à la fin du set, sans conviction. Subjectivement, Down semblait un peu en mode automatique. Il n’y a guère que Pepper qui se donne à fond. La set list m’a en tout cas fait plaisir, avec pas mal d’incursions dans leur premier méfait « NOLA ». Paradoxalement, le sentiment d’un groupe « en roue libre » est confirmé par la conclusion sur « Bury me in smoke », qui a vu se succéder une demi-douzaines de musiciens différents… sans que l’on n’entende concrètement la moindre rupture de transition d’un musicien à l’autre ! Moment fun finalement, mais ma légère amertume l’emporte… Ca manque un peu de « vie » sur la main stage, vivement le retour bien au chaud sous la vibrante tente Terrorizer…

Après un petit passage « nostalgie » avec les bourrins méticuleux mais furieux de Meshuggah (bon set), retour sous la Terrorizer pour assister au set mi-figue mi-raisin de CORROSION OF CONFORMITY. Soyons honnêtes, le désormais trio profite d’un vague quiproquo pour atterrir aussi haut sur l’affiche sur des festivals de cette trempe : gageons que si tout le monde savait que le groupe n’est composé « que » de son line-up d’origine, et ne joue « que » des morceaux de ses deux premiers médiocres albumps, peu de monde se serait déplacé. Preuve en est la maigre poignée de fans qui chantent les titres, dans le public (sans doute les seuls qui ont acheté ces disques à leur sortie), tandis que les autres ne comprennent pas l’absence de Pepper Keenan (on les avait pas prévenus ??). La démarche pourtant honnête et intègre du groupe (ils pourraient jouer des titres récents sans Pepper) ne produit pas pour autant un set mémorable. Il faut dire que l’allure « vieux surfer » de Woody, ses mimiques de clown, et le jeu de basse austère de Mike Dean ont toujours apporté un côté « décalé » au groupe, qui détonne dans un festival de metal. Heureusement, le « miracle » se produit alors que l’on note la discrète présence de Pepper sur le bord de la scène (avec d’autres membres de Down) : pour conclure le concert, l’ancien frontman du groupe attrape une guitare avec un grand sourire pour jouer avec ses potes « Vote with a bullet » (étrange choix d’un titre issu d’un album sans Mike Dean, même si c’est un classique du groupe). D’un seul coup, la tension monte d’un cran, et le plaisir de Pepper de jouer avec ses potes fait sincèrement plaisir à voir ! Du coup, le set finit très bien (et Pepper sauve la mise).

Pas le temps de se reposer, CLUTCH est en train de brancher ses amplis sur la scène. La tente est blindée quand le groupe entame le set par l’un de ses titres les plus péchus, « The mob goes wild ». Le message est clair : on rentre dans le lard direct et on tient le public par la gorge pendant 50 minutes. Après le premier uppercut, Clutch balance une doublette groovy avec « Profits of doom » et « 50,000 Unstoppable Watts ». Le public est clairement à fond, ce qui fait plaisir à voir. Même si Sult et Maines restent quasi imperturbables, les voir débiter à la chaîne leurs soli, riffs et lignes de basse impeccables laisse rêveur. Heureusement, comme d’habitude le sieur Gaster est à fond dans son trip et surtout Neil arpente la scène de long en large en hurlant dans le micro, ce qui suffit à assurer la présence scénique attendue. Après les premières mesures de « Gravel Road », le groupe, à son habitude, se sert du lit rythmique impeccable de ce titre pour jammer pendant quelques jouissives minutes. Le sans faute continue, avec « Freakonomics » pour introduire la déflagration finale : « Cypress Grove » puis « Electric Worry » (enchaîné comme sur l’album à « One Eye $ »), soit encore l’un de leurs titres les plus efficaces, mais pour finir cette fois. Bref, une set list taillée pour faire saigner, et ça a marché. Clutch a vaincu plusieurs centaines (milliers ?) de personnes, KO debout, le sourire aux lèvres en quittant la tente…


Vaguement curieux, je fais un passage par Rob Zombie, mais je préfère rejoindre la tente Terrorizer pour un peu plus « de sensations » avec le set des MELVINS. Je vais pas vous la faire, moi et les Melvins c’est une histoire d’amour manquée, un truc qui n’a jamais complètement marché. J’ai probablement essayé les albums les moins « accessibles », j’étais peut-être pas dans le bon état d’esprit, etc… Bref, toujours est-il qu’il me serait impossible de reconnaître beaucoup de leurs chansons. Néanmoins, force est de reconnaître que sur scène, il y a quelque chose qui se passe. Se reposant sur sa configuration rythmique « traditionnelle » de 2 batteries et une basse, c’est bien Buzz qui attire les regards : avec sa mythique touffe capillaire désormais grisonnante, le charismatique leader assure. Sur le côté de la scène, la moitié de Down est là, y compris le père Anselmo, qui se conduit comme un gros con ivre mort. L’apport de la double batterie est marginal (toutes les parties sont doublées), mais l’expérience musicale est probante, et le public est aux anges.

A l’horaire indécent de 1h du matin (après une journée de 20 heures d’affilée et quelques sacrés concerts dans les pattes), MONSTER MAGNET prend enfin la scène pour finir la journée. Le groupe démarre avec le désormais habituel « Nod Scene » : cette entrée en matière marche bien lorsque le groupe est headliner, mais s’avère un peu molle sur un concert court en festival, pour lequel on aimerait voir un groupe la bave aux lèvres, prêt à tout donner pour montrer ce qu’il a dans le ventre. Idem, « Tractor » et « Dopes… » sont de super titres de Space Rock, mais pas vraiment des titres pour emballer un public fatigué et un peu ramolli… La suite est à l’avenant : pas mal de mid-tempo, des titres aériens ou heavy plutôt lents… Une set list idéale à mon avis pour les fans, mais, dans le cadre d’un festival metal, devant un public qui en partie ne connaît pas le groupe et qui hésite entre rejoindre le camping et rester un peu plus devant un dernier concert, est-ce la set list qui convenait ? Clairement, ça commence à être dur pour votre serviteur, et après 5-6 chansons, j’ai plié les gaules…


A suivre…

Laurent
[Photos : Laurent]

—————————————
La richesse du Hellfest ne se limitait pas cette année encore aux super concerts de la Terrorizer Tent, effectivement très orientés stoner. Pour cette raison, nous avons souhaité compléter cette chronique Desert-Rock d’un point de vue « festivalier » complémentaire via notre envoyé spécial Daniel, afin de mieux retranscrire l’ambiance générale et l’expérience musicale complète !

Et c’est reparti pour 3 jours de Métal non stop !

Pour ce premier jour, le temps est grisâtre… j’espère qu’on n’aura pas de pluie. Le site est comme à son habitude, composé de deux grandes scènes et de deux tentes, avec le coin VIP et le marché. Une fois mes habitudes retrouvées, je me suis dirigé vers le premier groupe de la journée : Architects. Bonne musique, un metal technique rageur tendance « metal core », rien de sensass non plus. Dur de jouer dans les premiers.

Je suis resté dehors pour enchaîner avec The Dwarves…. Les déjantés punks ricains menés par un Blag Dahlia déchaîné, ne se limitent pas à un punk rock binaire, et proposent pas mal de technicité dans leurs accords… Cela m’allait très bien pour commencer.

La pause du midi a fait du bien pour recharger les batteries. Je ne connaissais pas Dagoba, notre groupe Frenchie ! Ils ont bien tenu la scène, le public a adoré. J’ai beaucoup apprécié leur set.

La journée a été maussade. Soit on mettait le K-way, soit on se retrouvait en tee-shirt car le soleil frappait fort. Puis surtout quand il pleuvait, tout le monde partait se réfugier sous les tentes. Heureusement que la tente VIP existe ! Toujours aussi agréable cet endroit, un bon coin où l’on est peu dérangé. Et ça été le cas pour Meshuggah, qui a quand même bien assuré, sous une pluie assez forte… pas top tout ça.

Iggy, lui, n’a pas eu de pluie ! Heureusement, car fidèle à son habitude, il est torse nu sur scène. Ah, du bon Iggy Pop, avec quelques classiques des Stooges qui n’ont pas pris une ride. L’éclairage était parfait. Lui se démenait devant ses 10 000 spectateurs ! Une super presta, même si le reste du groupe était un peu mou.

Le meilleur de la journée a quand même été Rob Zombie. Comme par hasard, le ciel nocturne s’est dégagé, et nous avons pu voir une scène en entier, avec notamment des pieds de micros faits avec des os de squelettes… Cela promettait ! Puis ils sont rentrés sur la scène avec l’énergie d’un jeune groupe de metal ! Quelle prestance. Les costumes sont de toute beauté. Et les morceaux (du White Zombie et Rob) sont excellents ! Un vrai régal.

Pour finir, Mayhem, pour moi, a été vraiment décevant. J’étais trop loin, avec pas beaucoup de son. Quelques flammes heureusement, mais sinon c’était mou. N’étant pas expert en Black Metal, je me garderai bien de juger la performance…

JOUR 2 :

Deuxième jour, avec le premier groupe de la journée : Crucified Barbara. Nous voulions voir un groupe de filles, avec tout ce qu’il faut pour apprécier. Nous n’avons pas été déçus… Peut-être que je suis passé un peu au travers de leurs morceaux (qui m’ont semblés assez fade…), mais finalement leur physique a fait le reste !

Le temps a été beaucoup plus clément que la veille. Je me suis baladé dans le site, pour faire une pause Metal Market entre 12h et 14h, afin surtout de profiter un peu du calme. Tout est relatif… Mais la poussière commence aussi à arriver dans cet endroit. Avec Your Demise, je suis tombé en arrêt sur les 4 dernier morceaux du groupe. Une folie dans la Tente Terrorizer !!!! Une sacrée poussière aussi dans la tente ! Du très très bon hard core. Mais si j’ai bien compris la programmation, toute la journée dans la Terrorizer, ça va bouger !

Les violoncelles d’Apocalyptica, ont adouci quelques temps mes oreilles. Ils ont vraiment le don d’attirer les foules. Un monde de dingue devant la Main Stage 1. Ils ont bien sûr fait des reprises, mais aussi ont joué des titres leurs derniers albums.

Après le repas, j’ai enchaîné sur Kreator. Ils ont joué un bon thrash métal, sans surprise, mais efficace.

Pour Scorpions j’ai réussi à me placer correctement (en attendant 1h devant la scène). Et là premier couac de la soirée. Les rouages du Hellfest ont un peu patiné… 1/4 d’heure de retard… Je sais on devient exigeant. Mais comme jusqu’a présent tout fonctionnait bien… Puis quand même, les premiers morceaux m’ont déçu. Je pense qu’ils avaient un problème de son, ou alors c’était moi, trop sur le coté ? Il n’empêche qu’ils n’avaient même pas de décors, ni d’effet visuel. Dommage. Sur ce, je suis rentré retrouver l’équipe.

[A suivre…]

Daniel
[Photos : Laurent]

Los Disidentes Del Sucio Motel, Water Pipe Cult, 1er juin 2011, Celtic Pub, Tarbes, France

Pour cause de couvre-feu à 22h précises, les concerts du jour au Celtic Pub commencent tôt, dès 20h, ce qui perturbe un peu Los Disidentes Del Sucio Motel (jouer à l’heure de l’apéro, imaginez !). Pour autant, l’entame de set ne souffre pas de faiblesse : malgré une salle en train de se remplir petit à petit et une scène étrangement baignée par la lumière du jour, le groupe prend rapidement confiance en interprétant les deux premiers titres de son album, « Sir Dany Jack » et « All Alone ».


Le set défile tandis que progressivement le groupe rentre bien dedans et devient vite bouillant : tandis qu’un public bon enfant remplit convenablement ce sympathique pub de faible capacité (plusieurs dizaines de personnes), le groupe se donne sur la petite estrade comme s’il était sur les planches de Bercy devant 20 000 personnes ! Quelques morceaux plus rares viennent émailler une set list largement constituée de titres de leur excellent 1er album, passant de titres ultra-rapides (« Under the sun of New Mexico ») à des mid-tempo bien heavy (« Brotherhood ») sans jamais perdre en intensité, jusqu’à une reprise du « Helter Skelter » des Beatles. Pour agrémenter la présence scénique du groupe, le shériff évolue sur scène, dans le public, renforçant l’ambiance fun qui se dégage du concert, clairement partagée par le groupe. Super concert d’un groupe qui clairement ne se cantonne pas à de superbes compos vinylisées, mais confirme son talent en bouffant la scène comme peu de groupes savent le faire.

Quelques minutes à peine suffisent à permuter les groupes et à permettre à Water Pipe Cult de dégainer ses premiers accords. A noter que les deux groupes amis ont partagé la scène quelques dates ces derniers jours, et ont alterné l’ordre de passage. Le ton change quelque peu avec WPC, qui s’affirme sur une tonalité un peu plus « sérieuse » (même si, durant tout le set, les Disidentes n’ont pas manqué de participer activement au concert dans la bonne humeur, depuis le public). Les titres du groupe, moins « in your face » que LDDSM, ne déçoivent pas : compositions aux structures variées, riffs véloces, clavier efficace, du groove à revendre…


L’interprétation ne souffre pas vraiment de critique, et scéniquement, tandis que les guitaristes et bassiste sont quelque peu statiques (concentrés), c’est clairement Caroline, chanteuse montée sur ressort, qui mène la barque : elle arpente la scène de long en large, va chanter dans le public, monte sur les tables, initie un pogo avec les membres de LDDSM… Le set un peu court (comme Los Disidentes, un peu moins d’une heure) se termine pied au plancher, la bave aux lèvres pour le groupe, et le sourire sur le visage pour le public !

Deux excellents concerts, bon esprit entre les groupes, bonne ambiance, pub sympathique… Une soirée qui méritait le déplacement ! Bravo et merci aux groupes d’avoir osé s’aventurer aussi profondément en terres sudistes !

Laurent 

Queens Of The Stone Age, 23 mai 2011, Olympia, Paris, France

Pour leur tournée dédiée au premier album, les Queens of the Stone Age ont prévu deux dates en France, Paris et Strasbourg. Depuis le début de la tournée européenne de l’eau a coulé sous les ponts, Josh répète à qui veut l’entendre qu’il en a assez de jouer le premier album chaque soir. C’est donc avec une certaine appréhension que j’attends le concert du jour. Après un merveilleux show en début de tournée (Ancienne Belgique, chroniqué sur le site) et un show assez spécial en milieu de tournée (Eindhoven, le 14 mai) pour cause de public amorphe me voici devant l’Olympia pour mon troisième et dernier concert.
L’Olympia ? Lors de l’annonce de la tournée j’avais été déçu d’apprendre le choix de cette salle. En effet, la quasi totalité des dates étaient programmées dans des salles tournant autour de 1 000 personnes (1 500 dans le pire des cas) et nous voici ici avec une salle pas si petite. Cette réflexion venait du fait que je n’avais jamais eu l’occasion de voir un concert dans cette salle car avouons le, elle est à la hauteur de sa réputation.

Le groupe de première partie était le même sur toute la tournée, les Dough Rollers. Beaucoup se demandent encore pourquoi eux ? Un rock 50’s/60’s très typé qui ne transcendera pas la foule présente. Même leur pourtant très réussie reprise de « Killing Floor » de Howlin’ Wolf n’obtiendra que des applaudissements bien polis. Bref, les fans sont là pour les Queens, donnez nous les Queens !

Après un petit entracte, les voici les voilà, les « vedettes américaines » de la soirée.
Le public a l’air bien chaud et c’est là une excellente nouvelle. Plus le public est bouillant, plus le groupe, et en particulier Josh Homme, se donnera à fond. La première note n’a pas encore retentie que cela crie, hurle et applaudit à tout va. Et nous voilà partis pour une soirée mémorable, un des sommets de la tournée à n’en pas douter (à en juger par moi-même ayant fait trois dates, et d’autres ami(e)s ayant fait jusqu’à cinq dates !). Pour connaître les attitudes du rouquin sur le bout des doigts, tous les signes d’un bon concert étaient présents. Tout d’abord un Josh qui parle au public assez régulièrement et qui bouge sur scène en utilisant au maximum l’espace (il passe « Hispanic Impressions » monté sur je-ne-sais-quoi à côté de la batterie). Ensuite une interaction directe avec son public, n’hésitant pas à répondre à quelques cris lancés à la volée ou demandant même à plusieurs reprises d’allumer les lumières de la salle pour voir le public (chose assez rare).
L’interprétation du premier album est un modèle de maîtrise. Alors oui, il serait étonnant du contraire en jouant la même chose dans le même ordre chaque soir. Mais le feeling fait toute la différence. Certes le groupe est en exercice imposé et comme l’a déclaré Josh, cela commence à être lassant. Mais cela ne l’empêche pas d’insuffler à sa performance ce petit plus qui fait toute la différence.

Alors que certains fans, en particulier sur la tournée nord américaine, se plaignaient d’être entourés d’un public très peu au fait du concept de la tournée et plutôt fan de « No One Knows » que de « You Would Know », ici la question ne se pose même pas. Chaque titre du premier album est accueilli par des cris et applaudissements nourris et sincères. Plus le public est chaud, plus le groupe est bouillant. Or plus le groupe est bouillant, plus le public est brulant. Et tout cela va crescendo jusqu’à une version hallucinante de « You Can’t Quit Me Baby » de 10 bonnes minutes. Il faut dire que la sauce est particulièrement bien montée avec des versions mémorables de « Mexicola » ou « The Bronze » (juste pour ne pas citer tous les titres !).

Un peu plus d’une heure après le début, le groupe quitte la scène. Chaque personne ici présente en a déjà eu pour le moindre centime dépensé pour venir assister à ce show.
La seconde partie du concert va commencer, certains auront le droit à leur single préféré (au choix « Little sister » ou « No One Knows »), d’autres auront leur chanson fétiche (« Monsters in the Parasol », « Go with the Flow »), d’autres n’auront rien du tout car trop rêveurs (exit les « Fun Machine », « Infinity » et autres « Born to Hula »). Mais qu’on ne vienne pas me dire que la seconde partie du concert n’était pas excellente. À l’image de ce que j’ai pu dire pour le concert de Bruxelles, le groupe est tellement en forme qu’il pouvait jouer n’importe quoi, n’importe quel single, c’est du bonus et on y prend plaisir. La preuve avec ce « Turnin’ on the Screw », titre pour lequel j’avais commencé ma chronique de Era Vulgaris par ces quelques mots « Voilà que commence le long défilé des déceptions que va m’apporter ce disque… ». Et pourtant, ce long passage instrumental, rien que d’en parler j’en ai des frissons…


Le groupe quitte la scène une nouvelle fois. À Eindhoven, c’était pour ne plus revenir. Ici, il reste encore un final dantesque à exécuter. On commence avec un « Go with the Flow » d’une puissance phénoménale. Ensuite notre ami Josh demande de choisir entre « No One Knows » et « A Song for the Dead ». Devant les cris, le groupe jouera les deux. Certains pourront se dire que c’était prévu mais j’ai fortement l’impression que non. En effet, après avoir proposé les deux titres et entendu le public hurlait, Josh dit « A Song for the Dead ». Le bassiste comprenant que c’est le titre choisi entame les premières notes de basse. Mais là, Josh redemande pour « No One Knows » et face à un public déchaîné, nous annonce alors qu’ils feront les deux. Et quelles versions ! Le public se dit bien que cette fois-ci c’est la fin et profite de ces deux derniers titres pour extérioriser tout le plaisir ressenti durant ce show qui restera dans les annales. Le concert se termine et j’ai franchement l’impression d’avoir assisté à l’un des meilleurs concerts de QOTSA depuis très longtemps, mais surtout à l’un des meilleurs concerts de ma vie, et je suis certain de ne pas être le seul.

[Photos : Laurent]

Set list :

Regular John
Avon
If Only
Walkin’ on the Sidewalks
You Would Know
How to Handle a Rope
Mexicola
Hispanic Impressions
The Bronze
Give the Mule What He Wants
I Was a Teenage Hand Model
You Can’t Quit Me Baby
——————-
Monsters in the Parasol
Turnin’ on the Screw
Into the Hollow
Make It Wit Chu
Little Sister
——————-
Go With the Flow
No One Knows
A Song for the Dead

Shinkibo 

Queens Of The Stone Age, 3 mai 2011, Ancienne Belgique, Bruxelles, Belgique

La dernière chronique d’un concert des Queens of the Stone Age sur desert-rock.com date de 2007 et se terminait par ces quelques mots : « Espérons que le groupe se rattrapera lors d’un prochain passage dans les mois à venir. »
Il faut dire que la quasi-totalité de la tournée Era Vulgaris était à oublier rapidement. Des shows bien trop courts, une routine trop flagrante et un Josh Homme pas vraiment au top.
Avec la « pause » Them Crooked Vultures, les Queens n’ont rien produit de nouveau depuis cette date et n’ont donné que peu de concerts. Leur actualité la plus récente, c’est 2011 et la ressortie du premier album. L’occasion de succomber à la tentation de faire une tournée spéciale pour présenter au public l’intégralité de l’album en live.
Les tickets pour cette tournée européenne se sont arrachés comme des élixirs de jouvence, beaucoup sont restés sans rien et devant la salle les tickets se revendent jusqu’à 200 € (véridique). Autant dire que ceux qui sont là sont certainement comme moi, ils ont galéré pour avoir leur sésame et attendent beaucoup de ce concert.
La première partie, The Dough Rollers est complètement snobée par le public. La salle est remplie à peine au quart. Leur rock’n’roll est pourtant sympathique, mais y’a pas, ce soir les fans ne sont là que pour les Queens et personne d’autre.
À 20h30 précise le groupe entre donc sur scène. Les premières notes de Regular John retentissent, voilà c’est parti. Les douze titres (incluant The Bronze) s’enchainent donc, avec une petite variante sur l’ordre pour finir sur You Can’t Quit Me Baby.
De la première à la dernière note, on touche à la perfection. On la dépasse même sur des versions hallucinantes de Mexicola, Walkin’ on the Sidewalks ou encore You Would Know sans compter Give the Mule What He Wants et les autres en fait. La version live de I Was a Teenage Hand Model, titre très peu joué jusque maintenant est prodigieuse. D’une simplicité déconcertante, l’interprétation en concert est un sommet, une claque. Le solo sur If Only est un peu foiré ? Et alors ? On s’en moque c’est du détail à ce niveau. Le groupe a l’air en super forme, Josh Homme en particulier qui parle pas mal avec le public. Tous les membres ont réellement l’air de prendre plaisir à ce qu’ils font. Le son est pas mal du tout même si parfois les instruments ne se distinguent pas assez les uns des autres, mais c’est vraiment pour chipoter. Non vraiment je crois que rien ne peut ternir le tableau. Les chansons sont trop bonnes, l’interprétation est trop sincère et de qualité, on a en face de nous un Josh Homme au top et un groupe en pleine maîtrise.
Le groupe quitte la scène après un You Can’t Quit Me Baby de dix minutes au final dantesque. Impressionnant.

Et là forcément j’ai un petit doute. Je sais très bien que la seconde partie du show sera axée sur des titres plus populaires, des singles. Mais c’est là que j’ai la confirmation que le groupe est au sommet et que le show est exceptionnel. Car oui, je me suis régalé sur Little Sister, oui, j’ai crié sur Sick, Sick, Sick et enfin oui, j’ai pris un réel plaisir à réentendre No One Knows. Il faut dire aussi que le premier rappel avait débuté avant ce triptyque « single-esque » par une version hyper puissante de Someone’s in the Wolf et son break hypnotique enchainé sur un Long Slow Goodbye très émouvant (je ne peux m’empêcher de penser à Natasha Shneider en écoutant ce morceau).
Le groupe quitte à nouveau la scène, le public hurle de toutes ses forces pour que le groupe reviennent.
Et là, si tant est qu’il fallait ajouter une cerise sur le gâteau, Les Queens nous offrent un final A Song for the Deaf suivi de I Think I Lost My Headache qui me laisse encore rêveur.
C’était énorme, grandiose et tout un tas de superlatifs forcément exagérés de la part d’un fan qui avait quasiment renoncé à se prendre une claque et qui vient juste de s’en prendre 19… le nombre de titres de la soirée.

Setlist

Regular John
Avon
If Only
Walkin’ on the Sidewalks
You Would Know
How to Handle a Rope
Mexicola
Hispanic Impressions
The Bronze
Give the Mule What He Wants
I Was a Teenage Hand Model
You Can’t Quit Me Baby
————-
Someone’s in the Wolf
Long Slow Goodbye
Little Sister
Sick, Sick, Sick
No One Knows
————–
A Song for the Deaf
I Think I Lost My Headache

Shinkibo

Queens of the Stone Age

 

Mardi 3 mai à l´Ancienne Belgique

La dernière chronique d’un concert des Queens of the Stone Age sur desert-rock.com date de 2007 et se terminait par ces quelques mots : « Espérons que le groupe se rattrapera lors d’un prochain passage dans les mois à venir. »
Il faut dire que la quasi-totalité de la tournée Era Vulgaris était à oublier rapidement. Des shows bien trop courts, une routine trop flagrante et un Josh Homme pas vraiment au top.
Avec la « pause » Them Crooked Vultures, les Queens n’ont rien produit de nouveau depuis cette date et n’ont donné que peu de concerts. Leur actualité la plus récente, c’est 2011 et la ressortie du premier album. L’occasion de succomber à la tentation de faire une tournée spéciale pour présenter au public l’intégralité de l’album en live.
Les tickets pour cette tournée européenne se sont arrachés comme des élixirs de jouvence, beaucoup sont restés sans rien et devant la salle les tickets se revendent jusqu’à 200 € (véridique). Autant dire que ceux qui sont là sont certainement comme moi, ils ont galéré pour avoir leur sésame et attendent beaucoup de ce concert.
La première partie, The Dough Rollers est complètement snobée par le public. La salle est remplie à peine au quart. Leur rock’n’roll est pourtant sympathique, mais y’a pas, ce soir les fans ne sont là que pour les Queens et personne d’autre.
À 20h30 précise le groupe entre donc sur scène. Les premières notes de Regular John retentissent, voilà c’est parti. Les douze titres (incluant The Bronze) s’enchainent donc, avec une petite variante sur l’ordre pour finir sur You Can’t Quit Me Baby.
De la première à la dernière note, on touche à la perfection. On la dépasse même sur des versions hallucinantes de Mexicola, Walkin’ on the Sidewalks ou encore You Would Know sans compter Give the Mule What He Wants et les autres en fait. La version live de I Was a Teenage Hand Model, titre très peu joué jusque maintenant est prodigieuse. D’une simplicité déconcertante, l’interprétation en concert est un sommet, une claque. Le solo sur If Only est un peu foiré ? Et alors ? On s’en moque c’est du détail à ce niveau. Le groupe a l’air en super forme, Josh Homme en particulier qui parle pas mal avec le public. Tous les membres ont réellement l’air de prendre plaisir à ce qu’ils font. Le son est pas mal du tout même si parfois les instruments ne se distinguent pas assez les uns des autres, mais c’est vraiment pour chipoter. Non vraiment je crois que rien ne peut ternir le tableau. Les chansons sont trop bonnes, l’interprétation est trop sincère et de qualité, on a en face de nous un Josh Homme au top et un groupe en pleine maîtrise.
Le groupe quitte la scène après un You Can’t Quit Me Baby de dix minutes au final dantesque. Impressionnant.

Et là forcément j’ai un petit doute. Je sais très bien que la seconde partie du show sera axée sur des titres plus populaires, des singles. Mais c’est là que j’ai la confirmation que le groupe est au sommet et que le show est exceptionnel. Car oui, je me suis régalé sur Little Sister, oui, j’ai crié sur Sick, Sick, Sick et enfin oui, j’ai pris un réel plaisir à réentendre No One Knows. Il faut dire aussi que le premier rappel avait débuté avant ce triptyque « single-esque » par une version hyper puissante de Someone’s in the Wolf et son break hypnotique enchainé sur un Long Slow Goodbye très émouvant (je ne peux m’empêcher de penser à Natasha Shneider en écoutant ce morceau).
Le groupe quitte à nouveau la scène, le public hurle de toutes ses forces pour que le groupe reviennent.
Et là, si tant est qu’il fallait ajouter une cerise sur le gâteau, Les Queens nous offrent un final A Song for the Deaf suivi de I Think I Lost My Headache qui me laisse encore rêveur.
C’était énorme, grandiose et tout un tas de superlatifs forcément exagérés de la part d’un fan qui avait quasiment renoncé à se prendre une claque et qui vient juste de s’en prendre 19… le nombre de titres de la soirée.

Setlist

Regular John
Avon
If Only
Walkin’ on the Sidewalks
You Would Know
How to Handle a Rope
Mexicola
Hispanic Impressions
The Bronze
Give the Mule What He Wants
I Was a Teenage Hand Model
You Can’t Quit Me Baby
————-
Someone’s in the Wolf
Long Slow Goodbye
Little Sister
Sick, Sick, Sick
No One Knows
————–
A Song for the Deaf
I Think I Lost My Headache

Shinkibo 

Kyuss Lives !, 27 mars 2011 (Afternoon Show), Ancienne Belgique, Bruxelles, Belgique

Après avoir joué sur le filon nostalgique avec Garcia plays Kyuss, revoilà notre bon vieux John qui, plus motivé par des envies de billets verts que par une réelle envie musicale, a réussi à embarquer dans son sillage les ex-Kyuss, pas non plus très vernis niveau compte en banque, Nick Oliveri et Brant Bjork. Kyuss lives !

Que dire de cette prestation dominicale à l’Ancienne Belgique ? Ma foi, pas grand chose. Certains mettront ça sur le compte du fait qu’il s’agisse du show de l’après-midi (groupe sur la réserve pour se préserver pour le soir ?). D’autres, aveuglés par le fait de voir 3 quarts de Kyuss (et pas les meilleurs 3 quarts) sur la même scène crieront au scandale en lisant cette chronique. Toujours est-il que ce concert du 27 mars était aussi plat que le pays qui l’accueillait.

Froideur incroyable de la part du groupe. Peu de réaction du public, notamment au niveau des refrains (repris pourtant en choeur l’année dernière avec GPK). Triple plantage du gratteux et de Brant Bjork (Freedom run). Manque de puissance du son (un gaillard est même monté sur scène, sans que la sécurité intervienne, pour aller trouver Garcia et lui dire qu’on ne l’entendait pas) ainsi qu’au niveau des frappes de Brant Bjork. « Aménagement » de certaines parties de guitare sur des morceaux qui n’en ont pourtant pas besoin….

Alors oui, on a eu le droit à I’m not et 50 million year trip. C’est d’ailleurs sur ce dernier morceau, grâce au choeurs (pourtant moins hargneux qu’à son habitude) de Nick Oliveri, que le gig a très légèrement commencé à décoller. Rebelote deux morceaux plus tard avec El Rodeo sur lequel le barbu fera entendre sa voix, ainsi qu’au moment du rappel avec Allen’s wrench. Mis à part ça, rien de bien alléchant, au contraire. Franchement, voir et entendre Oliveri massacrer avec son médiator le groove de Scott Reeder sur Whitewater, ça fait mal au bide.

Garcia pense faire revivre Kyuss. Il est plutôt en train de tuer le mythe. Dommage.

Stonerpope 

Fu Manchu, 8 mars 2011, Muziek-O-Droom, Hasselt, Belgique

Initialement prévus au Trix d’Anvers, c’est finalement au Muziek-O-Droom de Hasselt que les Fu Manchu se produisent ce soir. La faute à une faible vente de tickets ? Nous ne le saurons jamais. Quoiqu’il en soit, il est près de 21H40 quand nos 4 surfeurs font leur apparition.

Le groupe commence par une petite mise en bouche de 4 titres, histoire de titiller nos tympans. Après avoir ouvert par Eatin’ dust, le groupe enchaîne avec les 2 brûlots que sont Hell on wheels et Mongoose. Belle entrée en matière quand même.

Certes l’ambiance est assez froide (scène dépouillée et ultra profonde). Certes le père Scott Hill a pris un sérieux coup de vieux (et un bidon Kronenbourg). Certes les Fu ont l’air de faire la gueule. Mais l’essentiel, c’est que les quelques 300 quidams présents ce soir sont venus pour se farcir une bonne ration de fuzz. Et ils ne seront pas déçus lorsque Hill annoncera le plat de résistance: « It’s time for In Search Of… ».

Et c’est donc avec Regal Begal que commencera notre voyage en 1996. Et quel voyage mes enfants….ça le fait grave ! Servi par un son excellent, le Chu enquille les titres. Les vans de Balch jouent alternativement avec les pédales d’effets, nous abreuvant ainsi d’une ration de fuzz quasi ininterrompue. Entre l’urgence d’un Asphalt risin’, la lourdeur d’un The falcon has landed ou la puissance d’un Neptune’s convoy, nous sommes biens servis. Les Fu Manchu nous distillent différentes saveurs pour le plaisir de nos oreilles et chaque morceau joué prend l’allure d’un véritable hymne dans ce Muziek-O-Droom. Le public ne s’y trompe pas d’ailleurs et choisit de profiter du concert, préférant une ambiance bon enfant et un headbanging régulier à une fosse déchainée.
Malgré la froideur scénique qui transpire depuis le début du gig, les lascars vont timidement se dérider, Reeder et Davis plaisantant même sur la taille des canettes de bières (qui ressemblent plus à des shots). Chose étrange, Scott Hill devra, à 3 reprises, venir jeter un oeil à la setlist pour savoir quel morceau vient ensuite. Le Chu a pris des rides, oui, mais pas leurs morceaux. A tel point que le public, encore sur sa faim après les dernières notes de Supershooter réclamera du rab. Le Chu revient pour le dessert donc, et c’est avec rien de moins qu’un Boogie van et qu’un King of the road que la bande à Scott Hill va tenter de rassasier un public encore affamé.

Aussi, lorsque les lumières se rallument, c’est quand même la frustration qui prime car les Fu Manchu ont trouvé la recette miracle…..et les gourmands que nous sommes en auraient bien repris quelques tranches pour la route.

Stonerpope 

Glowsun, The Grand Astoria, 1er février 2011, Le Select, Lille, France

Pourtant déjà forts de 3 albums, ce sont bien les russes de The Grand Astoria qui ouvriront ce soir pour Glowsun.

Il est à peine 20H30 quand les 4 gars de Saint-Petersbourg montent sur la minuscule scène du Select, devant un parterre de fans fort clairsemé, et déjà, le patron du bar veille au grain (comme en novembre dernier lors du passage de Karma To Burn) avec son décibelmètre. Que dire de la prestation de The Grand Astoria ? Oui, leur musique est super technique et très fédératrice. Seulement, il manque un « je ne sais quoi » pour que la mayonnaise prenne. Les 4 zicos font une tronche d’enterrement et ne sont visiblement pas ravis d’être là. Du coup, cela influe sur la prestation et sur la réaction de l’auditoire. Un « Mania Grandiosa » par exemple, qui passe relativement bien en skeud semble un poil trop long en live et le fait beaucoup moins. Conséquence : le public déjà pas très nombreux se réduira à peau de chagrin au fur et à mesure que certains (moi inclus) iront faire un tour dans le bar pour discuter au calme. Dommage.

Viennent ensuite les locaux de Glowsun donc, dont la prestation a failli tourner court. La faute au nouvel ampli Sunn de Ronan ? Peut-être ! Toujours est-il que le groupe attaque son set un peu avant 22H00, et le patron du Select les mesure à 120 dB……alors que la limite est fixée à 100. Le morceau à peine terminé, le gaillard rallume les lumières et met tout le monde en garde. Qu’à cela ne tienne, le trio baisse le volume des amplis, Fabrice retient ses frappes, et Johan chuchotera au lieu de chanter….et c’est dans une ambiance assez drôle et bon enfant que le groupe va assurer jusque 23H00 pétantes. Johan est déterminé à faire de ce mardi soir un mardi « rock’n’roll »; ce sera chose faite à mesure que défileront les « Inside my head », « The end » ou « Barbarella », et à mesure bien évidemment que les dB repasseront la barre des 100. En bonus, le combo nous offrira la primeur d’un nouveau morceau « Lost soul » qu’on attend de retrouver sur galette avec impatience.

Un excellent concert malheureusement interrompu par le tavernier qui, sentant que les Glowsun sont d’humeur à jouer ce soir, rallumera les lumières avant que le couvre-feu ne soit dépassé.

Stonerpope 

Orange Goblin, 4 décembre 2010, Rockschool Barbey, Bordeaux, France

De manière complètement surréaliste, le label Volcom Entertainment a organisé en ce samedi soir l’un des événements les plus excitants de ces derniers mois : ils proposent à quatre groupes amateurs de jouer sur la célèbre scène du Théâtre Barbey de Bordeaux, et en plus ils y greffent ni plus ni moins que la seule date française de Orange Goblin en tête d’affiche… et ce n’est pas tout : la soirée est 100% gratuite ! Comment rater ça ?

En pénétrant dans la salle le doute nous accable néanmoins : la salle est loin d’afficher complet, on craint le pire… Le premier groupe de la « Band Joust » (sorte de « radio crochet » pour groupes de rock, porté chaque année de pays en pays par Volcom, qui a cette année choisi la France et Bordeaux) est Drunknones, groupe de jeunes métalleux de la Côte Basque. Difficile de se faire un avis définitif et partial après 20 minutes de concert ! Je m’abstiendrai donc de toute critique détaillée, et dirai juste que le groupe joue correctement, évoluant entre plusieurs genres aux frontières mal définies… Choisir une direction nette une bonne fois pour toute paraîtrait un conseil judicieux. Second groupe, les béarnais de … But the planes are not made out of paper alignent leur rock tendance robot-rock stoner sympathique, avec quelques influs QOTSA bien senties. Les titres sont bien exécutés, le public (qui se remplume un peu) apprécie ce court set, et on regrettera juste que scéniquement la dynamique du groupe soit un peu « hétérogène » (un guitariste et un chanteur bien agités, tandis que la section rythmique et le second gratteux sont plutôt du genre posés et appliqués…). Bon succès auprès du public, connaisseur.

[Photo : … But the planes are not made out of paper]

Dissident Pachyderm prend la suite et aligne un set dynamique mais pas complètement emballant : le metal du groupe semble se chercher un peu, entre titres groovy et autres morceaux « uppercut » proches du hardcore, le tout porté par des vocaux en chœurs pas toujours pertinents. On peine sur une durée si courte à adhérer complètement, même si on apprécie les morceaux. Enfin, les « petits nouveaux » de Oyabun débarquent sur scène. On connaissait les bonhommes sous leur patronyme « Mother of Pearl », en tout cas leur musique n’a pas faibli depuis ce changement, et le quatuor aligne rapidement quelques titres stoner qui rencontrent une forte adhésion de la part du public. Il faut dire (en toute impartialité) qu’en jouant dernier, le groupe profite d’une salle quasi pleine désormais, et par ailleurs, le groupe est bordelais, et on peut gager que pas mal de potes ou de fans sont venus étoffer les premiers rangs ! Mais le succès n’est pas volé, le groupe alignant un set direct et très homogène, dont quelques influences très agréables se font entendre. Au final, c’est Oyabun qui a remporté la première place du concours, raflant au passage une superbe gratte des luthiers magnifiques Wild Customs. Bravo à eux, et merci Volcom !

[Photo : Oyabun]

La salle est donc enfin pleine comme un œuf pour célébrer l’arrivée de Orange Goblin, lorsque le géant Ben Ward monte sur scène accompagné de ses 3 porte-flingues préférés. Le set commence par un doublé issu du dernier disque du groupe (les deux premiers titres de l’album, en réalité) : bonne manière de présenter ces morceaux (néanmoins plus tout jeunes non plus… à quand un nouvel album ?) tout en faisant progressivement « monter la sauce ». Très vite, le groupe est chaud, et les premiers mouvements de foule se font sentir contre la scène, dans les premiers rangs. Le groupe enquille avec un titre de « Thieving » pour carrément prendre la machine à remonter le temps et ressortir le bouillant « Aquatic fanatic » de leur premier méfait. Sans logique apparente, ils enchaînent les aller-retour entre leur dernier disque (« Cities of Frost », impeccable, puis un peu plus tard « They come back ») et quelques vieilleries avec des extraits de « Coup de Grace », « Time travelling blues »… Il y en a pour tous les goûts, pas un seul album ne se retrouve mis de côté ou sous-représenté, un bel exemple de respect de son public ! Il faut dire que le groupe n’a pas encore sorti un mauvais album, il serait donc dommage de se priver de balancer ces pépites telluriques en contexte live.

Tandis que Joe et Martyn l’épaulent sur scène avec une certaine fougue, et s’y entendent pour bourriner le moindre riff dans la face de ce public bordelais qui n’en demandait pas tant, c’est bien Ben Ward qui attire à lui tous les regards. Au-delà de son gabarit hors norme, le gaillard bénéficie d’une aura remarquable, et ses interventions enragées, plus proches du furieux grizzly affamé que du timide vocaliste introspectif, lui donnent une stature complètement bestiale. Il génère avec le public un échange qui se rapproche presque de la bataille rangée… sauf que tout le monde est dans le même camp !!! Le public ne s’y trompe pas, avec une fosse chaude comme la braise, en mouvement constant, et un pit assez virulent qui répond au moindre geste de Ward…


Quoi qu’il en soit, le groupe aligne les perles de sa discographie, entre des brûlots de gros metal doom imparables et des morceaux plus planants qui hébergent quand même quelques riffs vachards. Le set s’interrompt ainsi sur « Blue Snow », avant que le groupe, sous les beuglements d’un public qui en veut encore une rasade, ne remonte sur scène pour encore une poignée de titres, et pas n’importe lesquels : OG déterre 2 saillies issues de leur monumental « The Big Black », avec les pachydermiques « Quincy the Pigboy » et évidemment l’immense « Scorpionica » en clôture. Entre les deux, le groupe se permet une petite douceur en interprétant avec une légèreté toute Gobelin-esque le « Symptom of the Universe » du grand Sabbath (qu’il a récemment enregistrée en l’honneur du groupe sur une compil’ « Metal Hammer »).

Evidemment, cette dernière mandale aura achevé un public ravi de sa soirée. Les anglais auraient pu, dans un tel contexte (concert gratuit, 4 groupes de première partie…), servir un set court, en roue libre. Ils ont préféré marquer cette date au fer rouge dans tous les crânes présents ce soir, et gageons qu’en plus d’affirmer leur toute-puissance scénique, ils auront au passage gagné pas mal de fans. Ce ne serait que justice au vu de cette prestation époustouflante. Les absents ce soir auront eu bien tort !

Laurent 

Monster Magnet, Seventh Void, 27 novembre 2010, La Machine du Moulin Rouge, Paris, France

La montée en puissance des prestations scéniques de Monster Magnet ces derniers mois laissait à penser qu’il fallait à tout prix être à Paris en ce très froid mois de novembre.

Premiers pas dans l’antre de “la Machine du Moulin Rouge” pour constater que c’est vraiment l’ancienne Loco que l’on retrouve ainsi annexée par le prestigieux cabaret franchouillard. Une salle sombre, de taille conséquente, avec différents niveaux, balcons, etc… Intéressant.

Les hostilités commencent assez tard (vers 23h) avec la première partie Seventh Void. Ce groupe qui accompagne Monster Magnet sur la tournée, est plutôt connu pour la notoriété de 2 de ses membres, à savoir Kenny Hickey (chant / guitare) et Johnny Kelly (batterie), plus connus en tant que section rythmique de feu-Type O Negative. Le facteur “curiosité” étant vite passé, on peut se concentrer sur la musique du quatuor, qui se révèle assez intéressante. Evoluant dans une sorte de doom / heavy stoner sombre et ténébreux, les américains savent aussi faire parler la poudre via des embardées au rythme accéléré ici ou là. Rien de révolutionnaire, mais des chansons intéressantes qui donnent envie d’en entendre plus. Le professionnalisme des musiciens est lui aussi évident, avec une attitude scénique dynamique et une bonne communication avec le public. Bref, sans avoir été transcendante, cette première partie se sera révélée fort intéressante.


Passé minuit, la tête d’affiche Monster Magnet pointe enfin le bout du nez avec une intro parfaitement adaptée : le très atmosphérique “Nod Scene” leur permet une montée en puissance progressive, quelques embardées guitaristiques maîtrisées… Bref, parfait morceau de chauffe ! A partir de là, les titres s’enchaînent avec une entâme plus “psychédélique”, jusqu’aux premiers titres de leur dernier album (dont ils joueront 4 extraits ce soir), qui cartonnent en version live. A ce stade, tous les musiciens sont en grande forme, avec notamment un Wyndorf dont la voix ne sera que rarement prise à défaut (un ou deux passages un peu limites, et encore…) et un trio rythmique toujours impeccable (le calme et inquiétant Phil Caivano à la gratte, le déjanté bassiste Jim Baglino – un peu plus calme aujourd’hui – et évidemment derrière ses futs le père Pantella et sa frappe de mule). On notera surtout le discret Garret Sweeny, qui remplace avec brio le regretté Ed Mundell : les soli de Sweeny sont absolument impeccables, rien à redire.


S’ensuit un enchaînement complètement hétéroclite, avec des morceaux issus de l’ensemble de leurs albums (presque tous), évoluant entre le space rock le plus aérien et le hard rock le plus impétueux. Soyons clair, le public, qui a blindé la salle, est chaud comme la braise au bout d’une demi-heure. Chaque morceau cartonne et la température monte d’un degré à chaque titre. Une série de “oldies” (“Medicine”, “Dinosaur vacuum”,…) précède “The right stuff” et l’énorme “Space lord”, qui voit le groupe quitter la scène devant un public exsangue.

Sans surprise, le groupe revient vite sur scène et remonte en pression avec le doublon “Gods and punks” et “Bored with sorcery”, issus de “Mastermind”. Reste plus qu’à achever la bête avec l’infernal duo “Crop circle” / “Powertrip”, qui a déjà tant de fois prouvé son efficacité.

Sur cette conclusion, le groupe salue le public et laisse une salle encore sous le choc. Monster Magnet a donné ce soir un concert impeccable de maîtrise (choix des morceaux bien étudié, maîtrise instrumentale aussi) et une impression de puissance remarquable. Où s’arrêteront-ils ?

Laurent 

Karma to Burn, Glowsun, 7 novembre 2010, Le Select, Lille, France

Quasiment un an jour pour jour après avoir ouvert, pour la première fois, pour Karma To Burn à l’hôtel de la musique à Roubaix, c’est aujourd’hui au Select que les Glowsun ont une nouvelle fois le privilège d’assurer la première partie du combo de West Virginia.

Et il s’en est passé des choses en presque un an…..car ce que le concert de Roubaix laissait présager s’est produit : le trio a énormément gagné en maturité.
Jouant sur ses terres lilloises, le groupe enchaîne les titres qui ont fait sa renommée : en vrac, Jo, Ronan et Fabrice nous livrent du Barbarella, du Green Sun, Sick World ou encore un magnifique The End sur lequel Will Mecum, présent au fond de la minuscule salle du Select, applaudira à tout rompre tant il est scotché par le rythme envoûtant de ce morceau.
Servis par un son d’une qualité exceptionnelle (jamais je ne les avais vus avec un son comme ça), les Glowsun ont la bonne idée de modifier certains morceaux. Nouvel arrangement par-ci, final plus incisif par-là…..bref, du tout bon sur toute la ligne. Glowsun se positionne donc comme la référence hexagonale du genre et on attend avec impatience la sortie d’un nouvel opus pour satisfaire nos cages à miel…..et découvrir de nouvelles offrandes live flirtant avec les 110 dB.

Car c’est un drôle de manège auquel nous allons assister durant le changement de matériel. Le patron du Select veille au grain car ça joue trop fort. Tributaire d’un voisinage capricieux, notre tavernier craint une descente de la police montée……et demande expressément à ce que Karma To Burn joue moins fort pour préserver la quiétude de son cher quartier.

Le quatuor (et oui, Daniel Davies est toujours présent) fait donc un soundcheck, quasi hilare, devant notre aubergiste et son décibelmètre……et c’est un Will Mecum, visiblement amusé, qui lancera les hostilités en prenant le public à partie : « can we go now ? ». Et c’est parti pour un set monstrueux des K2B. Au cas ou vous posez la question, nos 4 lascars ne joueront pas le jeu du patron du bar. D’ailleurs, Rob sera tellement sur la « réserve » qu’il en perdra une baguette et qu’il cassera son kick de batterie……c’est dire.
Bref, servi par un son toujours aussi exceptionnel, le groupe impose sa puissance scénique. Ca bastonne sec dans la chaleur du Select. Contrairement à ce que le groupe avait proposé l’été dernier (et ce n’est pas pour me déplaire), seuls des titres purement instrumentaux seront joués, empêchant ainsi le géant Davies de nous faire profiter de son joli brin de voix. Ce n’est pas plus mal, car Karma To Burn c’est avant tout une affaire de musique !
Construisant un set en 2 parties (la première moitié est centrée sur Appalachian Incantations, et la seconde sur leurs « hits » antérieurs), le gang américain réussit à fédérer leurs fans les plus récents…..et à réveiller les vieux de la vieille et les slammers avec du 34, du 30 ou du 32…..un régal pour les oreilles. Il est presque 23H15 lorsque retentissent les premiers accords du final 20, l’occasion pour Mecum d’utiliser une seconde et dernière fois son micro pour un tonitruant « Tequila ».

Une excellente soirée donc, qui se terminera par une réhydratation au bar et une bonne douche pour évacuer la transpiration.

Stonerpope 

Monster Magnet, 15 août 2010, Sziget Festival, Budapest, Hongrie

La seule incursion du stoner dans les terres hongroises du festival Sziget (le plus grand festival de musique en Europe, sur une île en plein centre de Budapest) est matérialisée par la prestation de l’un de ses meilleurs emblèmes : Monster Magnet.

Le groupe de Dave Wyndorf foule les planches de la scène « metal » du festival devant plusieurs centaines de fans ou de curieux (normal, pour un festival musicalement si diversifié). De manières assez surprenante pour un public largement constitué de « newbies », Monster Magnet déterre le classique « Dopes To Infinity » en intro, et finalement, le résultat est là et l’ambiance est bien lancée. Le père Wyndorf a beau être toujours aussi bouffi (désolé pour cette remarque quelque peu « superficielle », mais en grand admirateur du groupe et de son leader, cette situation me chagrine un peu), le groupe se la donne comme au premier jour, à fond dans l’exécution des titres : Phil Caivano apporte la touche de « folie » aux guitares tandis que Ed Mundell délivre des soli infectieux de manière plus « posée », et le déjanté Jim Baglino est déchaîné avec sa basse.

Le groupe joue un ou deux titres de son nouvel album à sortir dans les prochains mois (novembre), dont un intitulé « Dig that hole » (je crois) qui sonne assez bien en live. Difficile en revanche sur un titre d’identifier la tendance d’un album… Va falloir attendre ! Le reste de la set list est constitué de morceaux plus anciens (« Twin Earth », excellent) mais aussi de titres bien choisis issus des dernières productions du groupe (« Radiation day », « The right stuff »), pour un final en apothéose avec « Tractor » et « Powertrip ».

Un concert impeccable, qui aura permis au groupe de satisfaire ses plus grands fans, mais surtout, c’est sûr, d’en gagner d’autres. Le groupe a sacrément la pêche, il me tarde de les voir en tête d’affiche !

Laurent

Karma To Burn, 16 juillet 2010, Minus One, Gand, Belgique

Le Minus One de Gand porte bien son nom. Cette salle en sous-sol, perdue au milieu d’un quasi-désert urbain à la périphérie de Gand, sert apparement de Centre Animation Jeunesse en temps ordinaire. Mais suite à des potentiels soucis de couvre-feu au Make-Up Club, endroit initialement prévu pour le gig de ce soir, c’est bien ici que se produiront Year Long Disaster et Karma To Burn.

Il est donc près de 11H30 lorsque Will Mecum, Daniel Davies, Rich Mullins et Rob Oswalt montent sur scène pour le changement de backline et les derniers réglages, devant une salle absolument vide, tous les joyeux drilles présents ce soir étant retournés au bar. Le dernier check est pourtant très rapide et c’est devant 3 personnes en tout et pour tout que Mecum prend le micro : « Where’s everyone ? Guess they’re all gone to get laid. Good for them…. ». Et là, surprise de taille. Davies est toujours sur scène quand Will lâche un « Anyway : we are Karma To Burn » et balance le premier riff de la soirée, celui de 19, rameutant ainsi tous les soiffards partis se désaltérer avec une bière.

C’est donc bien avec 2 guitares que se produit Karma To Burn. On aurait pu très bien prendre le temps de se dire : « Mais qu’en est-il de Year Long Disaster ? Est-ce qu’ils vont jouer après ? Est-ce que c’est un set commun ? »…..mais finalement non. La musique de KTB fait mouche comme à chaque fois et on oublie tout le reste.
Comme d’habitude, Oswalt qui joue quasiment « à plat » frappe comme une mule sur ses fûts, balançant ses bras dans tous les sens tel un pantin désarticulé. Hallucinant et halluciné. Comme d’habitude, Mullins est bien sur ses appuis, jambes écartées, et martèle sa basse le sourire aux lèvres.
Mais pas comme d’habitude, il y a deux guitaristes sur scène. J’entends déjà certains puristes parler de sacrilège, de trahison ou autre connerie du genre. Foutaises. Le plus apporté par la présence de Davies sur scène est absolument incroyable, et peut-être même carrément libérateur pour Will Mecum.
Cerise sur le gateau, tout semble vraiment naturel, Davies ayant l’air de jouer au feeling, à la limite de l’impro, apportant parfois un côté plus « aérien » sur certains passages pendant que son alter ego se concentre sur la solidité de la rythmique. Le résultat, un 34 de toute beauté, suintant, étouffant, et traître car les quelques rares respirations apportées par la patte du géant de YLD ne servent qu’à mieux nous remettre la tête sous l’eau.
Après un intermède chanté avec « Welcome To The Western World », ainsi que 2 nouveaux titres (à paraître sur un prochain album ?), retour aux sources avec de l’instrumental pur jus : l’essence même de Karma To Burn. Dans le désordre : 32, 43 ou encore 8.
Pour un morceau comme 30, c’est comme basse que Davies utilisera sa gratte, allant même se positionner juste en face de Rich Mullins afin de calquer exactement sa position de main sur celle de son comparse dans YLD. Pendant ce temps, et grâce à cette rythmique rendue plus « tranchante », Mecum cartonne grave.
Et sur un 36 par exemple, c’est sur Mecum que Davies se calque exactement. Le résultat : la puissance de feu du morceau, déjà énorme à la base, est plus que décuplée. Ces gaillards ont définitivement pactisé avec le Diable ! Du grand art.
Bref, lorsque retentit l’accord final du tonitruant 20, que les lumières se rallument, et que l’on comprend avec le démontage de la scène qu’il n’y aura pas de show de Year Long Disaster, nous sommes loins d’être déçus.

La relation « incestueuse » entre Year Long Disaster et Karma To Burn a finalement de bons côtés (si l’on fait exception des titres chantés).

Stonerpope 

STONED FROM THE UNDERGROUND 2010, 9 et 10 juillet 2010, Stotterneheimer, Erfurt, Allemagne

Le festival des extrêmes : Coal stones slo burning from the underground

Nous voici de retour à Erfurt pour le 10ème anniversaire de Stoned From The Underground, ce petit festival doom/stoner à l’ambiance familiale perdu au milieu de l’Allemagne. Qui dit anniversaire dit célébration, dit cadeaux, et ces cadeaux c’est le public qui les reçoit. Quels cadeaux ? Un line up béton. Pendant deux jours vont se succéder des pointures ainsi que d’autres groupes moins connus mais sans aucune faute de goût… Le tout sous un soleil au beau fixe, au contraire de l’édition précédente.

Vendredi :

Après notre arrivée, avoir installé nos maisons de fortune et retiré nos pass, on se dirige vers la plage en attendant les premiers concerts. L’endroit est si agréable qu’on aura du mal à se déplacer vers la scène aux premières notes jouées… Le soleil tape dur et me crame généreusement dès les premières heures, je l’en remercie.

C’est Luna Negra qui ouvre le bal, et en toute honnêteté je ne pourrais pas en parler, étant toujours à trainasser près du rivage. Je me souviens juste avoir pensé que les coups de basse résonnaient comme des cloches pour le ralliement des troupes.

Samsara Blues Experiment seront symptomatiques des quelques problèmes de son du festival en général (pas de voix pendant la moitié du set en l’occurrence), ils présentent tout de même un bon show allant du doom au blues psyché, on y perçoit même d’infimes touches jazzy. Une de mes révélations du festival, ça commence bien.

Kongh n’est pas là pour rigoler. Les premières notes très lourdes s’accompagnent d’un chant hurlé style death metal. Nous qualifierons donc Kongh de groupe death doom; cette étiquette collée à la va-vite nous fera mentir car le chant s’adoucira un peu, alors que le style deviendra plus technique. Certaines compo sont tout simplement hyper-efficaces, seconde révélation du festival, ça enchaîne.

Vient le tour de Winnebago Deal, duo guitariste/batteur punk sans concession, un peu hors tableau malgré le son burné et bien crade.

On s’éclipse néanmoins après deux chansons sympas pour essayer d’approcher John Garcia. Le fameux Ralph ayant l’air de se foutre un peu de l’organisation presse, on doit tout faire nous-mêmes. La mission s’annonce ardue, John parle avec Alfredo Hernandez (Yawning Man, ex-Kyuss), rigole avec des potes en toute décontraction. On s’avance, se présente, mais John a « un truc à voir » et aimerait voir jouer « these guys » (Yawning Man). Il cherche une voie de sortie, voit quelqu’un au loin et nous a déjà oublié. Autant dire qu’on la trouvé bien faux-cul pour le coup. Tant pis, on est pas là pour courir après les gens, il fait bien trop chaud pour ça.

Yawning Man s’installe et c’est l’ovation. Ils jouent un set qui passera très vite, et ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais c’était bien. Les projections derrière le groupe n’y sont pas étrangères, c’est voyage instantané dans le désert. Compte des membres de feu Kyuss à jouer sur scène ce weekend : « et de 1 ».

Après une grosse demi-heure d’attente à l’air frais de la soirée déjà bien installée, on rentre sous la tente surchauffée pour Garcia plays Kyuss, un des gros morceaux du weekend. Le set commence sur un Molten Universe sans John Garcia donc, qui entre en scène au moment de balancer Thumb. Le public est à fond et ça durera comme ça pendant 1h30. Je noterais juste que John avait du mal vocalement parfois, et que le son de guitare était vraiment limite là ou je me trouvais. La section rythmique était par contre impeccable. Au contraire du passage au Batschkapp de Francfort dont j’ai également été témoin, Spaceship Landing sera jouée à vitesse normale, et non deux fois plus vite.

John ne manquera pas de provoquer le public en s’étonnant à plusieurs reprises de ne pas sentir d’herbe… Compte des membres de feu Kyuss à jouer sur scène ce weekend : « et de 2 ».

La sortie vers la bute est salvatrice, la chaleur de la journée et du dernier set nous a ruinés, et on ne rentrera plus sous la tente aujourd’hui. Peter Pan Speedrock sera donc apprécié depuis l’extérieur (oui j’ai bien aimé), avec le meilleur son possible de surcroit. A l’instar de Valient Thorr l’an dernier, Peter Pan Speedrock apporte une dose de rock’n’roll survitaminé à des festivaliers aux méninges embrumées par des fumées pas toujours licites.

Ensuite, direction les tentes, à demain.

Samedi :

Réveil à 8h, étonnement pas à cause de la chaleur, mais parce que le champ est à nouveau très inconfortable. On enfile le maillot de bain et la matinée sera passée à l’ombre près de la plage. Hors de question de faire quoi que ce soit d’autre, le soleil est déjà bien trop terrifiant. Grosse glande donc (mais je prends le temps d’écrire ces lignes tout de même).

Après un barbecue récalcitrant, on pouvait entendre un groupe clandestin s’éclater sous le soleil au fond du camping, le tout alimenté par un générateur… ça vous dit quelque chose j’en suis sûr. Et ils avaient l’air d’être bons.

Peu de temps après, une mini-tornade ravage une petite partie du camping… Ambiance particulière, on se croirait transporté dans un autre pays.

The Machine ouvre les hostilités du samedi vers 15h, mais comme la veille, je fais l’impasse pour profiter un maximum de la fraîcheur du lac, surtout à cette heure-ci… Désolé à ces messieurs, mais de loin ça avait l’air bien.

Idem pour Highway Child, mais ce que j’en entendais ne m’a pas vraiment fait regretter cette fois d’être resté dans notre petit coin de verdure.

On décide néanmoins de bouger nos fesses pour voir Firebird. Décidément assommé par la chaleur, je n’arrive pas à rentrer dans le concert et cette musique est trop classic rock pour moi, on s’ennuie un peu. La dernière chanson où le chanteur se concentrera sur son harmonica était toutefois vraiment bien.

Nightstalker. Ils viennent de Grèce, ont incarné le temps de ce weekend le pur groupe stoner rock. Leur musique lourde mais toutefois énergique et catchy, aux saveurs de poussière, d’huile et de soleil a fait mouche. Le chanteur et le bassiste étaient particulièrement impressionnants, le premier dans un registre très charismatique, le second plus sobre mais au jeu très solide et groovy.

La suite sera sous le signe du metal. Trois des groupes du weekend tournent ensemble à cette période, et ils joueront tous l’un après l’autre pour inaugurer les premiers moments de la nuit.

On commence par les californiens de Saviours, que beaucoup comparent à The Sword. A juste titre puisque tous deux envoient du riff lourd, dans le pur style heavy metal avec pour Saint Père Ozzy Osbourne et son culte Black Sabbath.

Influence que le chanteur ne manquera pas de rappeler au micro dans une tentative de discours fédérateur autour du groupe phare, malgré un public un tantinet clairsemé.

La suite des évènements nous emmènera dans l’enceinte du camping alors que Black Cobra, deuxième groupe du trio, s’adonne à un soundcheck épique, d’une violence inouïe. Le but est de tester les micros, régler les retours mais pas de tout péter, rappelons-le. Leur concert sera à l’image du soundcheck: du metal sans concessions, aux côtés sludge. L’aspect extrêmement imposant m’a toutefois tapé dans l’œil et attisé ma curiosité, je note le nom pour me renseigner, n’étant pas spécialiste du genre…

Pour finir ce trio, le groupe au nom plutôt suggestif Weedeater fait son entrée et enfonce le clou. Sur un point personnel, j’ai trouvé ça assez indigeste, et je crois que la récente surenchère de groupes purement metal n’y était pas étranger. Mon collègue Vincenzo a par contre visiblement bien aimé, et a comparé le chanteur bassiste à « un guerrier faisant valdinguer sa hache dans un champ de bataille, à coup de riffs ». Forcément sous cet angle là, c’est attirant.

Ravitaillement et repos des oreilles. Les dernières heures du festival se profilent, et les dernières pointures s’apprêtent à jouer.

Brant Bjork investit la scène et envoie la sauce. Ce sera une très bonne heure et demi, avec peut-être un coup de mou vers le milieu du set mais globalement le nouveau son plus fuzzy, globalement plus fort, plus lourd apparu avec le dernier album Gods and Goddesses, en fera vite son affaire.

Ce sera un des meilleurs concerts du weekend. Mais là encore, difficile de départager tant le niveau est élevé… Un discours de l’organisateur conclura le set, en mettant en parallèle les 10 ans du festival avec les 10 ans d’existence d’Ufomammut, concert de clôture.

Nous interviewons Brant Bjork qui est rapidement disponible backstage après le concert. Très accessible, l’interview se déroulera néanmoins dans de mauvaises conditions et le dernier concert commençait…

Nous voici donc devant Ufomammut, un moment qui a su se faire attendre. La claque est monumentale, le son est dantesque, les riffs ont abasourdi la foule restée en masse pour ce dernier concert du weekend. Je suis en transe et j’ai du mal à me rappeler ce qui a été joué. Les mouvements II et III d’Eve, le dernier album, ainsi que Stardog d’Idolum.

Le reste n’était plus que sons ronflants et rythmes obsessionnels dans ma tête et ça m’était bien égal. Le groupe reviendra pour deux morceaux, et les lumières s’allument sur les coups de 2h du matin.

DJ Walter (Mr Roadburn en personne) prend les platines pour finir la nuit à gros coups de titres de Black Sabbath, Fu Manchu et consors.

Au réveil quelques heures plus tard, on oubliera pas de piquer une tête d’adieu dans le lac avant de plier boutique et de dire au revoir à ces 2 jours et demi de rock dans la poussière et sous le soleil. Un festival stoner quoi.

Mathieu Springinsfeld

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