Spectral Haze – Turning Electric

Formé à Oslo en 2011 par quelques activistes de la scène black metal régionale (Black Magic, Aura Noir…), Spectral Haze se place sans honte sous le haut patronage du grand planant : j’ai nommé Hawkwind. Guide spirituel de quiconque veut explorer l’infinité de la galaxie, les anglais sont à n’en pas douter l’influence principale de cette chouette récréation qui a déjà, à l’heure où sont écrites ces lignes, pris fin : le groupe a splitté. Le quintet, dont les alias nous plongent dans un bonheur de second degré (Spacewulff, Sonik Sloth, Doomdogg, Celestial Cobra, Electric Starling, Power Panther sans oublier Freedom Fox, qui vient placer un solo sur « Ajaghandi »), ne se prend définitivement pas au sérieux tout en publiant à intervalles réguliers d’honnêtes preuves de leur talent. Turning Electric faisant office dans ce contexte de troisième (et meilleure) empreinte cosmique.

Oui mais voilà, au milieu d’un très honnête disque de rock psychédélique, fuzzé jusqu’à l’os et franchement agréable à l’écoute, se dissimule « Turning Electric », 3’43 d’orgasme sonore dont les vertus spaciales sont incontestables. Un morceau de bravoure transformant le plomb en or et conférant à l’album, en sus de son nom, un potentiel aussi infini que le cosmos dans lequel il nous laisse dériver. D’autres titres bien sûr ont de quoi passionner, tels l’envolée nébuleuse « They Live » ou la doomesque « Ajaghandi », faisant de ce troisième (et donc probablement ultime) album de Spectral Haze, un témoignage parfait des qualités du groupe.

Court et percutant, Turning Electric est bien plus qu’un album pour nostalgiques d’Hawkwind, c’est un véritable voyage dans l’infini espace, qui ne peut que nous faire regretter que le groupe ne soit plus. Et ce n’est pas tous les jours que se dissimule un véritable hit dans les disques embrumés dont nous vous parlons ici.

 

Point vinyle :

Totem Cat, label et distro française chaudement recommandable propose cet album en différentes versions  (en sus du test press):

  • 50 exemplaires en « Falcon Edition» avec une pochette alternative chic et choc, le tout numéroté à la main.
  • 250 exemplaires en « Falcon splatter » sans la pochette alternative chic et choc, le tout numéroté à la main quand même.
  • 300 exemplaires noirs, tout simple, tout sage, mais qui fait planer quand même.

River Cult – Halcyon Daze

 

Du Fuzz au Garage en passant par le doom psyché le trio de Brooklyn, River Cult, a mis au monde son premier album « Halcyon Daze » le 9 Février. C’est l’histoire d’un power trio qui bat la campagne de ses pairs pour mieux tracer son propre chemin sonore.

River Cult ouvre son album sur un Stoner fuzzé qui sent bon l’arrière salle pleine de sueur et de bière, dans l’atmosphère vibrante on ressent encore la présence passée des Fu Manchu.  Une des grandes réussites de cet album est indéniablement d’avoir su disséminer la voix tout du long sans jamais la rendre indispensable dans le voyage dense qu’est « Halcyon Daze ».

On est parfois étouffé par la teneur du propos et les surimpressions,  en particulier sur le titre éponyme qui envoie explorer des terres Post-Rock. On trouve de l’autre côté du spectre « Point of Failure », une composition garage avec voix déstructurée, plaintive sur fond de basse lourde, de gratte aux riffs incisifs et de frappe tranquille du batteur. Dans sa dernière partie le morceau évolue vers le grunge et c’est ce sentiment  de Jam Session qui restera comme perception globale de l’album.

On pourrait se tromper et assimiler River Cult à un de ces groupe de lycée à la maitrise prometteuse mais indéniablement ils vont plus loin que ça et si « The Sophist » prend une mauvaise tournure dans ses premières mesures, la crainte d’un morceau poussif est vite chassée par les blocs lourds et intenses qui clôturent l’album dans un esprit Doom, nous faisant relancer l’écoute pour mieux comprendre le tout.

Cet album laisse un sentiment partagé entre quelque chose d’inabouti et la promesse de riffs ravageurs encore en gestation. Quoi qu’il en soit, la réécoute est nécessaire pour bien appréhender l’objet et il est clair que si tout se déroule au mieux on devrait reparler de River Cult ici dès leur prochaine sortie.

Killer Boogie – Acid Cream

Véritable stakhanoviste du stoner, Gabriele Fiori est non seulement à la tête des excellents Black Rainbows (nouvel album dans les prochaines semaines, tournée européenne dans les tuyaux…), mais aussi du label Heavy Psych Sounds (723 sorties mensuelles environ…), d’une structure de booking concerts en développement… Du coup, comme il s’ennuyait un peu, le bonhomme relance son projet parallèle Killer Boogie, un trio de boogie rock 70’s fuzzé dont la philosophie semble se borner à recracher sans complexe leurs influs acid rock.

Le programme inquiète autant qu’il est appétissant. Inquiétude, car la vague de retro rock émergeante depuis le début de notre décennie environ est plus forte que jamais ces derniers mois : pic de production conjoncturel ? Hasard ? Dynamique de croissance avérée ? Quoi qu’il en soit, on est noyé de disques estampillés 70’s, voire 60’s. La sélection naturelle va opérer, froide et cinglante, et seuls les meilleurs s’en sortiront. Mais ce nouveau disque de Killer Boogie nous intéresse quand même, car l’on connaît l’intégrité de la démarche de Fiori, et sa réelle et sincère affection pour le genre musical. Par ailleurs, on ne peut qu’accueillir les bras ouvert une formation qui invoque aussi bien Cream que les Stooges, Blue Cheer ou le MC5 dans sa bio !

La promesse est là, notre circonspection en embuscade, on enfourne donc la galette virtuelle dans notre mange disque dématérialisé. Pas de surprise : tout ce qui était attendu est là et bien là, par le menu. La promesse est tenue. Assauts de guitare juste saturée, fuzz insolente, caisse claire nerveuse, subtil écho sur les vocaux et nappes space rock de bon aloi : la recette est simple, et parfaitement exécutée. Et en y ajoutant quelques jouissifs soli parfaitement intemporels, on y est, en plein dedans.

Le cahier des charges étant parfaitement rempli, c’est dans les compos qu’on va faire la différence avec la meute de collègues et « concurrents » susmentionnés qui se tirent la bourre sur le créneau saturé de ce revival qui porte bien son nom. Là aussi, on est biens : plans acid rock planants et riffs bien ciselés se tirent la bourre comme on pouvait l’espérer. Au bout de quelques écoutes les titres les plus catchy émergent et rentrent bien en tête : le boogie « Am I Daemon », le groovy et entêtant « Dino-Sour », le plus heavy « The Black Widow » ou le stoogien « Escape from Reality » montreront un peu l’étendue stylistique du groupe.

Alors, acquisition ou pas ? Quitte à paraître lourd et répétitif, dans le torrent de production actuel, on ne captera que ceux qui sortent la tête de l’eau. C’est plutôt le cas de Killer Boogie. Honnête, bien exécuté, le trio a pour lui une tonalité fun et nerveuse en directe émergence de ses influences les plus punchy (MC5 en tête) qui le distingue un peu des ersatz Zeppelinesques qui se bousculent au portillon. La prod bien vintage et l’absence de prétention du trio en font un disque fort plaisant à faire tourner sur sa platine. En revanche, la promesse d’une bonne rasade de fun en live est encore plus séduisante, et on espère que le groupe développe son activité scénique dans les prochains mois…

Hangman’s Chair – Banlieue Triste

Les pochettes d’album de Hangman’s Chair sont toujours un excellent indicateur du contenu que les parisiens cherchent à distiller au gré de leurs livraisons. Celle du nouvel opus Banlieue Triste ne déroge pas à la règle. Un homme tête baissée, inexistante même, jambes écartées. Un contrôle ? Une posture d’abandon ? Une caravane posée devant un pavillon, cernée par des immeubles, changement immuable de nos périphéries des années 70-80 et son cortège de pertes de repères. L’analyse est succincte bien sûr mais représentative de Banlieue Triste.

L’album est un condensé de tout cela. La patine déjà. Marquée, scellée même, par une production typée. Les guitares, leur réverbération, cette caisse claire, on nage dans les années 80 sur toute une partie spectrale du champ auditif. Contrebalancée bien sûr par un traitement massif des efforts saturés (cette basse tudieu !). L’écrin respecte donc la grammaire esthétique que Hangman’s Chair entend développer depuis son précédent effort et qui participe fortement à son identité.
Le tout sert les compétences du quartet. On le sait maintenant. Les gonzes savent écrire des riffs, des complaintes, des chansons. Et des putains de bonnes même. Tellement qu’on aimerait les entendre en acoustique soutenues par la voix merveilleuse de Cédric Toufouti.

Après une première partie d’album dantesque où le point culminant « Touch the Razor – Tara – 040916 » nous laisse exsangues, coupés en petites lamelles, dépecés devant la maîtrise de son ambition, sa capacité à gérer une tension coupée au cordeau, Banlieue Triste s’essouffle quelque peu à l’écoute en seconde partie. La faute peut-être à son point de vue esthétique et sonore étouffant trop le propos. L’exercice instrumental de « Sidi Bel Abbes » par exemple tourne en rond et se cherche un peu trop à notre goût, écrasé par une production par trop envahissante.

Alors certes, Banlieue Triste n’a peut-être pas la consistance de son prédécesseur, le liant y est peut-être moins prégnant mais le nouvel effort des parisiens n’en reste pas moins une suite solide, élégante et forte. La carrière du quartet semble épouser ses envies. On y ressent le besoin de s’élever, de décoller les deux pieds du sol, de s’extirper de la poisse. Hangman’s Chair n’ira jamais tutoyer les étoiles musicalement, tel n’est pas son credo. Sa musique sera toujours puissante, lourde, le combo cherchera, j’en suis sûr ou je l’espère, à intégrer plus de sagesse et de douceur à sa mélancolie future. Amer béton.

Astrodome – II

 

J’ai découvert le quatuor instrumental Astrodome à l’occasion de leur passage à Paris il y a un peu plus d’un an. L’atmosphère live en imposait pour ce groupe de p’tits jeunes venus du Portugal et j’ai vite pu me rendre compte que leur maitrise du style et des instruments valait le détour.

Le second album du groupe n’a rien à envier au premier et on assiste à la confirmation qu’il faut d’ores et déjà compter sur eux dans le monde du Psych. II est un savant distillat de Colour Haze, et de Causa Sui avec une macération de bouts de Samsara Blues Experiment pour lequel il aura tout de même fallu 27 mois de barrique pour faire ressortir toutes les saveurs  des 70’s et obtenir cette liqueur suave aux arômes éprouvés et bien connus qui fait tourner la tête sans violence.

Astrodome maitrise un langage universel, le thème est souvent limpide. « Mirage » est une composition faite de vent et de sable où brulent les hallucinations, « Secular Fields » une danse tropicale sous peyotl qui laisse les jambes de plomb lors de la redescente.  J’ai particulièrement arrêté mon écoute sur la quatrième piste, « Sunrite » où la basse et la batterie s’imposent d’un bloc derrières des guitares qui montent comme des volutes de fumée et ou le synthé s’insinue en offrant plus de profondeur à cette composition chamanique. L’album court de 5 pistes se termine sur “Atlas” avec de beaux moments de batterie après 41 minutes d’un voyage qu’on aurait aimé un peu plus long.

Pour cet album, vous pourrez vous fournir en direct du producteur lors de leur tournée d’avril 2018 et un conseil, prévoyez un stock d’écoutes dans votre cave car ce produit de garde se consomme en toute occasion.

Thulsa Doom – A Keen Eye For The Obvious

Quel plaisir de retrouver le combo norvégien revenir avec un nouvel album, même si c’est par la petite porte (promo inexistante, communication du groupe à 80% en norvégien, résonance pathétique…). Les premières galettes de Thulsa Doom ont soigneusement labouré nos orifices auriculaires au début des années 2000 avec leur EP (très subtilement intitulé She fucks me, doté d’un artwork rutilant) et surtout le terrible et fondateur The Seats are Soft But the Helmet Is Way Too Tight. Le groupe au patronyme le plus troisième degré de l’humanité surfait alors sur une vague de gros stoner fuzzé et apportait un regard frais et décomplexé sur ses compos. Ils étaient bien aidé en cela par un vocaliste remarquable, Papa Doom [on vous détaille pas le line-up complet, mais oui, c’est des pseudos…], qui permettait à Thulsa Doom de se distinguer d’une masse de groupes pour lesquels un chanteur était plus un mal nécessaire qu’une caractéristique clé (c’est toujours le cas, hein). A noter d’ailleurs que dès lors que Papa Doom a quitté le groupe en 2003, confiant amicalement le micro à son guitariste Doom Perignon [No comment…], la carrière du gang, qui n’avait pourtant jamais dépassé le seuil d’un groupe d’initiés mélomanes avertis, a largement décliné – à tel point que votre serviteur pensait le groupe mort et enterré depuis belle lurette…

Et bien non, ils reviennent ! L’excitation le dispute à la crainte d’être déçu, mais on ne tarde quand même pas à se plonger dans cette galette. Il ne faut pas plus des quelques premiers morceaux pour déjà faire le constat que les dernières inclinaisons du combo sont confirmées : le Thulsa Doom que l’on a connu et adoré n’est plus vraiment le même : il a grandi, sa rage d’adolescent boutonneux s’est transformée en posture de jeune adulte mûr et sûr de lui, produisant quelque chose de plus carré, soigné et même fignolé. Les potards ont été baissés un peu partout, on a relégué la pédale de fuzz à un rôle de figurant… On l’avait senti venir avec Keyboard, Oh Lord! Why Don’t We?, alors soyons honnête : on ne peut pas vraiment dire qu’on est surpris, mais un peu déçu quand même. Nos scandinaves évoluent désormais dans un hard rock bariolé, multi-facettes, qui peut piocher dans toutes les variantes (du rock plutôt pop au hard le plus extrême) mais aussi, quand même, dans du bon vieux stoner ici ou là (« Baby, Hate It », « Wrap the Bad Up »). On peut passer d’une minute à l’autre d’un passage complètement plagié sur du Thin Lizzy (« Lady Nina », franchement, pourrait être un bonus track sur Jailbreak), vers des plans hard 80’s, voire metal (« Shadows on the X-Rays »), puis punk rock garage (tendance « scandinavian » comme sur « Eloquent Profanity ») ou encore pop rock groovy limite soul (« Quest for Fire » et un peu « Magazine »), et même des inspirations quasi-post rock (la montée sur la fin de « Wrap the Bad Up »)… et j’en passe ! Ça part littéralement dans tous les sens, mais avec toujours une complète maîtrise de la situation, et sans jamais dénaturer leur identité propre (bien aidés en cela par la prestation fil rouge de Papa Doom).

Là où l’on est content de retrouver nos lascars en revanche, c’est dans le travail de composition, où leur inspiration WTF se mêle à une intelligence d’écriture remarquable : les titres s’avèrent au final des petits bijoux d’inventivité et d’efficacité. Et puis y’a Papa Doom… Revenu au bercail, il surnage et définit une large part de l’identité sonore du groupe, avec son chant mi-gueulard mi-crooner tellement emblématique (quelle présence sur « In Italics and Bold » ou « Baby, Hate It »…). Mais sa voix écrasante n’affadit pas le groupe pour autant : derrière, la famille Doom n’est pas un vulgaire backing band. Le jeu est solide carré, et effectivement produit à la perfection, pour le genre visé. Mais on revient à la finalité, et on reste coi devant une telle démonstration d’écriture.

Au final c’est donc cela qu’on retiendra : A Keen Eye for the Obvious est un disque remarquable, qu’on peut écouter des heures durant sans jamais se lasser, un travail de composition de haut vol, porté par une interprétation survitaminée. Un vrai bon disque, comme on en fait peu. En revanche, il semble marquer une bonne fois pour toutes la sortie du groupe de nos sphères musicales de prédilection. Les plus nostalgiques le déploreront. Les plus ouverts en termes d’horizons musicaux sauront sans nul doute les apprécier à leur juste valeur.

Sabel – Re-Generation

 

Re-Generation est le troisième album de Sabel, groupe nous venant de Suède et qui officie dans un style entre le retro-hard 70’s et le stoner metal. Et là, vous me direz, qu’est ce qui peut les différencier de la ribambelle de groupes ayant choisi ce style ? Ma foi pas grand-chose mais à l’image de bon nombre de ces groupes, Sabel fait son petit bonhomme de chemin et commence à trouver sa propre identité musicale. En effet, ce troisième opus convient déjà plus à l’étiquette stoner metal tendance doom qu’à celle tant à la mode du revival 70’s. Et même si cet album n’est pas sans défaut, il se peut que quelques-uns d’entre vous lui trouvent pas mal de qualités comme c’est mon cas.
Au fil des albums et EP, le groupe a allongé ces morceaux, alourdi son son et si une comparaison un peu osée devait être faite je dirais que l’on y entend parfois un petit arrière-gout d’orange… d’Orange Goblin.
Alors il manque encore peut être quelques solos bien sentis par-ci par-là et l’album souffre de quelques longueurs (riff répété à l’excès en fin de titre) mais Re-Generation est un album très agréable à écouter et qui devrait certainement attirer l’attention de certains.
Choix délibéré ou manque de moyen pour faire mieux, le son est brut, très oldschool. Et même si de nos jours on trouve globalement des productions de très bonnes factures y compris pour des autoprods, je dois dire que je classe ce son un peu crade dans la colonne des qualités. J’y reviens mais ça me rappelle un peu le son de The Big Black (lecteur, si tu ne connais pas The Big Black d’Orange Goblin, va de suite découvrir ça !).
Bref, si je résume, Sabel passe indéniablement avec ce troisième album un cap qualitatif et les quelques défauts ne sont absolument pas rédhibitoires, au contraire.
Si le groupe poursuit sa progression d’album en album comme c’est le cas, il se pourrait que le prochain soit un excellent cru. En attendant, nous voilà avec du bon tirant sur le très bon par moment. Un album solide, à découvrir.

Wedge – Killing Tongue

Quand certains prétendent que le rock ’n’ roll est mort, pleurant leurs idoles perdues en saignant toujours plus leurs vinyles poussiéreux, d’autres s’efforcent de prolonger cette glorieuse époque. Le trio berlinois de Wedge, nommé d’après le premier outil de pierre de l’histoire, appartient à cette famille de groupes. Ceux qui refusent l’extinction d’un genre, qui lui témoignent toute leur affection et s’investissent à 2000 % afin d’en ressusciter les sensations.

Quatre ans après son premier album éponyme, Wedge formé en 2014 revient le 9 février 2018 avec une nouvelle production signée chez Heavy Psych Sounds. Un concentré chaleureux de rock classique, de garage des années 60 et de tout ce que les 70’ ont offert de mieux ; e que s’apelorio Killing Tongue.

Dès les premières secondes de « Nuthin » » on entend la cassette se rembobiner vers la génération sacro-sainte. Puis les cordes de guitare de sieur Kiryk Drewinski commencent à s’agiter et nous entraînent dans une rythmique pleine d’énergie. En moins de trente secondes on sait à quoi on a affaire. Une furieuse ligne de basse se cale sur une batterie au galop, et ensemble invoquent un solo d’orgue puis de guitare. Impossible ici d’ignorer la ressemblance à Deep Purple. Même dans la structure on est à la maison : intro-couplet-refrain-couplet-refrain-pont-solo-refrain. Une pièce usinée de 2 min 30 s qui vous met direct dans le bain.

Les membres se présentent au nombre de trois, mais pourraient tout aussi bien être six. Si Kiryk se partage la gratte et le chant, il touche aussi un peu aux percussions et à l’harmonica, comme il le montre dans « Push Air ». On l’entend même agiter de vraies chaines durant l’intro psyché de « Tired Eyes ». Le batteur Holger Grosser dit « The Holg » se balade à loisir sur des congas ou des cloches, jouant avec cabasa et autres tambourins avec une aisance déconcertante. Quant à David Götz, lorsqu’il n’envoie pas ses lignes de basse entêtantes en plein visage il vient sublimer la musique à l’aide de son orgue ou de ses autres claviers.

Sans surprise, les influences se révèlent nombreuses chez Wedge. On songe bien sûr à Led Zep et aux Who, mais on pensera aussi Santana à l’écoute de « Quarter to Dawn ». Par ailleurs et avec plus de subtilité, certains refrains ne seront pas sans rappeler les mélodies de Jack White.

Il s’agit ici d’un album aux origines incontestables, joyeux et dynamique, qui ne cesse de stimuler les sens sans rien apporter de nouveau au genre. Wedge ne s’efforce guère de sortir des sentiers battus, mais propose au contraire un superbe hommage à une époque qui se veut immortelle. Des constructions éternellement efficaces magnifiant cette simplicité adulée et qui sauront assurément faire transpirer les foules en live.

Walnut Grove DC – Roskov

Dès les premières notes de Roskov, nouvel album du quatuor rochelais, une idée nous vient en tête : prendre la bagnole et avaler les bornes à fond la caisse. Le son est puissant, entraînant et la voix ne laisse place à aucune hésitation avec un quelque chose de feu Lemmy Kilmister, loin d’être désagréable. Les frenchies dépotent avec un stoner rock qui envoie du lourd, dans tous les sens du terme.

Les premières secondes de « Take it back », titre introductif, laissent présager un gros metal alternatif jusqu’à ce que la guitare envoie ce petit riff entêtant et très stonérien qui perdure au gré des 9 titres de Roskov.

Walnut Groove DC ne laisse que peu de répit à son auditeur, enchainant 9 chansons comme on distille les droites lors d’un combat de freefight : court mais intense. Les Français privilégient l’efficacité avec des chansons plutôt courtes pour le genre mais qu’à cela ne tienne, on préfère toujours prendre son pied pendant 3 minutes plutôt que s’emmerder pendant 8.  On regrette juste une certaine redondance sur quelques morceaux avec des riffs parfois trop similaires.

Niveau instrumental, chacun envoie le pâté à sa manière, toujours efficace. La batterie reste à fond de balle tout au long de l’album pour tenir la rythmique soutenue et apporter cette lourdeur indomptable, accompagnée par une basse omniprésente qui apporte un vrai plus à cet album (c’est un bassiste sûrement trop subjectif qui vous parle de ça mais quand même…). Les guitares s’entrelacent à merveille pour faire ressortir les solos tantôt envoutants, voire psyché, tantôt purement mélodiques comme sur « Roskov », où le groupe s’aventure dans les sulfureuses contrées du stoner doom.

On calme un peu le jeu avec « Walk Alone » qui baisse en intensité, ce qui nous permet de pouvoir aller pisser sur une aire de repos. On ne tarde pas à remettre les gaz avec  « Bullet Time », la dernière de la galette, qui porte bien son nom. On file vers l’horizon toutes fenêtres ouvertes avant de se prendre un barrage de flics qui arrose le convoi Walnut Groove DC, histoire de terminer en beauté. Mais dans ces conditions, ça vaut le coup d’y laisser sa peau, une fois la chanson arrivée à terme évidemment.

Les Rochelais sont actuellement en tournée dans toute la France et s’ils passent dans votre bled, n’hésitez pas une seconde.

 

Fistula Split-EP : Come To Grief / Fistula + -16- / Fistula

Après deux disques de Fistula en 2016, Patac est toujours d’attaque lorsqu’il s’agit de mettre la main à la crasse, et presse pour 2017 deux splits albums entre Fistula et un autre poids lourd du sludge insalubre : -16- et Come To Grief.

Les premiers (dont le nom est, pour rappel, une référence à leurs « Under aged girlfriends ») sortant d’un excellent Lifepan of a Moth chez Relapse Records tandis que les seconds, émanation de Grief reformée par le guitariste Terry Savastano, viennent de publier le recommandable The Worst Of Times.

Est-il besoin ici de rappeler le principe du split ? Tradition punk, comme le DIY, une influence majeure pour le sludge dans sa construction, il s’agit de partager un support avec un autre groupe, afin d’étendre sa fan base. De nombreuses petites traditions émanent de cet exercice de style : le support déjà. Imaginé sur tape, il s’est beaucoup démocratisé avec le 7’, d’autant plus aujourd’hui, faisant du 45 tour à pressage limité l’outil idéal pour ce petit plaisir de musicien. Il est aussi de coutume d’en profiter pour enregistrer une reprise d’une des influence de votre groupe (il y a même une tradition consistant à enregistrer une reprise de la formation avec laquelle on partage ledit split). Le passage par la reprise, c’est le choix sur lequel se sont porté Fistula et -16- rendant hommage à deux de leurs influences, pas des plus évidentes, -16- tronçonnant le « Complication » de Killing Joke tandis que Fistula engraisse le « Mongoloid » de Devo à grands coups de stéroïdes frelatés (ce titre avait déjà été repris par Dozer sur une compilation « Suckin’ The 70’s » de Small Stones, tandis que Mos Generator eux s’étaient concentrés sur « The Girl You Want » des même Devo, une reprise indispensable, montrant toute l’influence de cet ovni venu d’Akron).

Pour ce qui est du split avec Come To Grief, Fistula livre là un titre original, doom à souhait : « Contusion », idéal pour se marier au riffing lent du front de (Come to) Grief qui avec « Take Me In My Sleep » d’ailleurs ne déroge pas à la tradition et emporte l’auditoire dans les tourments d’un vilain cauchemar éveillé.

Réservés la plupart du temps aux plus acharnés, les splits sont aussi (et surtout) d’idéales façons de pénétrer l’univers des groupes et lorsque l’on parle de Fistula, Come To Grief et -16-, il serait idiot de ne pas au plus vite vous y pencher.

 

Point vinyle :

Le split avec Come To Grief est disponible en K7 et en 3 versions 7’ (250 black / 150 red / 100 clear) tandis que celui avec -16- n’est dispo qu’en 7’ (250 black / 150 aqua color / 100 clear).

 

 

Loviatar – Loviatar

L’année dernière sortait discrètement un disque qui méritait pourtant toute notre attention. Actifs depuis 2010, les 4 canadiens de Loviatar sortaient leur premier album éponyme après 4 EPs.
Très orienté mythologie et légendes anciennes depuis leurs débuts, leur premier album ne déroge pas à la règle et s’inspire entièrement de la mythologie égyptienne, un domaine finalement peu exploité, surtout face à ses concurrents scandinaves ou celtes.

Divisé en seulement 4 morceaux et ne dépassant les 40 minutes d’écoute, Loviatar pourrait être considéré comme un long EP, ou un court album, c’est selon. Quoiqu’il en soit, il est à envisager d’un seul bloc : les trois premiers morceaux, respectivement “Nascent”, “Discordant” et “Ascendant”, tout les trois sous titrés “Stygian Wyrm”, et le dernier morceau, le plus long, Blind Goddess of The Nine Plagues constituent un ensemble parfaitement homogène et fluide. Les transitions entre les morceaux sont quasi-inaudibles, si bien que l’album n’aurait pu être constitué que d’une seule chanson. Dès le départ, Loviatar nous invite à une épopée au temps des Pyramides qui ne se termine qu’à la dernière note de l’album.

Loviatar est un melting-pot d’influences et nous rappelle à cet égard Mastodon, pour sa capacité à mélanger tout et n’importe quoi et à aboutir miraculeusement à quelque chose de très cohérent et immersif. “Nascent” nous ouvre sur la voix lyrique et puissante du guitariste chanteur JD, très heavy, posé sur un entremêlement mélodique de guitares et de percussions, qui laissera place sur le morceau suivant à un déferlement de doubles croches que n’aurait pas renié High On Fire. Sur la suite, Loviatar continue de synthétiser le doom avec des riffs d’une lourdeur imparable, le post-metal avec des passages plus ambiants et occasionnant toute sorte d’expérimentation sonore, et termine comme il se doit son album avec un morceau de 19 minutes, afin de, quand même, respecter un minimum les traditions du doom, ce qu’il s’est bien gardé de faire jusqu’ici.

Sorti à la même période, Loviatar me rappelle le Asheran de DVNE dans son assemblage un peu foutraque et coloré et dans sa volonté de lever le majeur aux codes du genre. Sur le papyrus, un groupe de Stoner/Doom/post metal puisant son inspiration dans l’Egypte Antique peut s’avérer fantasque, mais l’écoute vous dissuadera définitivement de cette idée et vous verrez qu’il n’y a rien de risible dans ce voyage au bord du Nil.

Insect Ark – Marrow Hymns

 

Nous entrerons dans une ère bien sombre ce 23 Février car Insect Ark sortira sa sixième création, Marrow Hymns chez Profound Lore Records. Atmosphère de fin du monde garantie et tout ceci sous la férule de deux multi-instrumentistes, Dana Schechter (basse, lap steel, Synthétiseurs) et Ashley Spungin (batterie, percussions, Synthétiseurs)

Marrow Hymns est un album froid et vertigineux, les deux interprètes nous emmènent dans un univers lunaire ou l’esprit s’égare au son du Lap Steel. En effet, ici pas de guitare, mais son substitut Hawaïen, il a la particularité de nous faire perdre nos repères et de conférer aux titres une atmosphère proche de la folie. À vrai dire il est difficile de dire s’il est vraiment question de folie, mais l’album a été écrit en pleine crise existentielle des deux interprètes. Elles nous livrent une musique à fleur de peau et qui ne tombe jamais dans l’atermoiement tant elle est emplie de force. L’artwork de la pochette laisserait supposer dès lors un phénix se consumant pour mieux renaitre de ses cendres.

Le Noise/Doom psychédélique d’Insect Ark pourrait faire office de bande son pour quelque film d’horreur ou comme support d’une œuvre visuelle projetée live. L’état d’esprit est assez proche d’un NNRA pour l’atmosphère et du coté des claviers on se perd aussi facilement que dans un « Live at Pompéi » des Pink Floyd.  Écouter cet album aura été véritablement comme se trouver confronté au monolithe de « 2001 l’odyssée de l’espace » tout en se repliant sur soi. Marrow Hymns est une pièce qui s’écoute seul avec soi et sur laquelle on reviendra régulièrement comme une thérapie.

Mudweiser – So Said The Snake

Les Sudistes sont de retour et quel retour ! Cinq années après Angel Lust, le quatuor de Montpellier nous envoie un album carrément énorme qui souffre toutefois d’un défaut conséquent : il ne comporte « que » 8 titres (et quels titres mes cadets !) et j’aurais bien aimé m’en taper quelques-uns de plus tirés de la même vieille barrique de whisky clandestin.

Pour ce troisième album – toujours sur la structure Head Records – le groupe a carrément pris son temps afin de peaufiner la chose dans le moindre détail et je les remercie des efforts déployés pour me faire remuer les cervicales et/ou battre le sol du pied à chaque mesure. Transpirant le bayou des environs de Nola, So Said The Snake, se consomme d’une seule rasade sans appuyer sur skip, sans enclencher le mode aléatoire et sans y insérer des plages issues d’autres productions aussi bonnes fussent-elles ! C’est un LP élaboré dans les règles de l’art avec la patine des temps jadis ; le temps où l’œuvre des artistes était abordée dans l’ordre comme un tout et pas réduite à un étal à dispo pour y piocher quelques éléments !

Avec ses riffs appuyés, sa rythmique plombée et ses vocaux burinés à l’alcool de contrebande, cette plaque capte l’auditeur de bout en bout en maintenant parfaitement la tension entre le sludge dégueulasse et le heavy blues distordu.

« Useless Prick » et surtout « The Story Of Joe Buck » incarnent merveilleusement le côté plus apaisé de cette costaude pièce en laissant la part belle à des parties chantées, à la limite des plans de crooner déglingué, appuyées par des plans de guitares se déployant dans la retenue avant d’aller dégouliner par tous les pores des enceintes pour envahir le premier plan. Il est tout aussi appréciable de se cogner ces plages à un volume malsain, que compliqué de s’extraire ensuite de la tête les riffs qui tournent tout au long de celles-ci !

Côté plus bourrin, les Lourds vont foncer sur « Fairy Tales », « 777 » ou l’imparable « 7am Zombie » qui est une réussite du genre avec son intro parlée de Charles le gourou sanguinaire californien. Empreinte d’urgence, cette composition blaste sa maman avec un tempo véloce, des refrains collés et un énorme solo de gratte comme on les mitonnait dans les eighties.

Ce disque ne serait toutefois pas ce qu’il est sans son titre le plus long et franchement le plus bandant : « The Snake ». Illustration parfaite de la tension de cet album, cette plage de clôture rivalise avec ce qui se fait de plus mieux à l’international : tournoiement d’accords plaqués hargneusement contre le manche, rythmique grasse voire collante et chants éraillés semblant inviter l’auditeur à s’auto-distribuer des baffes sans s’arrêter pendant des heures ; une réussite comme on dit au pays des charbons ardents !

Ces quatre garçons dans les brumes du bayou des rives de la Méditerranée déploient avec talent l’héritage d’une certaine Amérique glauque et trash en s’inspirant des films de série B, voire Z, ainsi qu’en prenant pour référence un sud des États-Unis aussi rude que rêche. Mudweiser confirme tout le bien que je pense d’eux avec So Said The Snake et ne peut que me faire nourrir des regrets quant à leur absence remarquée en dehors de l’Hexagone.

Naxatras – III

Il est de ces groupes qui n’attirent pas sur eux les feux de la rampe immédiatement et c’est semble-t-il le cas du trio grec Naxatras qui en est déjà à sa troisième galette avec une promo minimum, auto-prod oblige. Leur parcours est pourtant d’une constance magnifique et ils livrent depuis leurs débuts un rock psychédélique cousu main avec un son qui mérite qu’on s’y arrête, c’est d’ailleurs ce que j’ai fait avec cet album “III” à sortir le 16 février.

“III” se différencie de ses prédécesseurs, bien que majoritairement instrumental il laisse plus de place au chant et délivre une atmosphère planante en couleur, sans avoir recours aux paradis artificiels. Ce que Naxatras a perdu en énergie brute il le gagne en éther.  On ne s’ennuie pas au fil des pistes qui s’enchainent avec beaucoup de cohésion et des passages plus rugueux pour bien nous tenir en haleine comme c’est le cas sur « On The Silver Line ».

Une fois de plus la qualité d’enregistrement entièrement analogique est une des clés de leur réussite, le rendu est superbe avec une batterie juste effleurée mais percutante, une basse qui roule comme une perle, le tout saupoudré de guitare. Du point de vue stylistique on rencontre des influences jazz autant que des boucles à la limite du funky et cela reste un pur voyage psychédélique.

Le trio nous emporte dans un univers organique baigné par la lumière d’un astre solaire réconfortant ou leur musique est là pour nous faire du bien. On remarquera inévitablement un clin d’œil très appuyé à Black Sabbath sur la dernière piste « Prophet » qui détonne avec le reste de l’album.

III est l’album qui me semble le plus personnel de Naxatras, une galette à posséder pour les amateurs de Color Haze, Samsara Blues Experiment ou encore Mother Engine.

 

En attendant la sortie de III  vous pouvez toujours vous faire un avis sur la question en allant jeter une oreille de ce côté : https://www.youtube.com/watch?v=Fx2I_FLH_kk

Sinistro – Sangue Cassia

En 2017, Moonspell a fait couler de l’encre (noire) en sortant 1755, son premier album entièrement chanté en portugais. De nombreux journalistes ont alors vanté la prise de risque et la fraicheur de la démarche, tout en louant les accointances sonores du portugais avec la musique dépressive et métalique. Sinistro pourtant le fait avec talent depuis 2012 et a, en publiant Semante en 2016 chez Season Of Mist, pu diffuser son propos à grande échelle, au Roadburn principalement, puis lors d’une tournée en ouverture de Paradise Lost (dont ils reprennent par ailleurs « Nothing Sacred » en bonus sur ce disque). Débuté en tant que groupe de doom bruyant et instrumental, Sinistro a trouvé son rythme en s’adjoignant les services de Patricia Andrade lors d’une collaboration commune. Cette dernière apporte alors murmures et enchantements à un groupe qui s’adapte et mélodise son propos. La musique de Sinistro s’enrichit alors de samples et autres nappes de claviers discrets, se fait atmosphérique, entre accalmies sensuelles et explosions de distorsions maitrisées.

Sur Sangue Cassia, les lusitaniens reprennent la formule de leur album précédent, oscillant entre un rock atmosphérique à la durée radiophonique et aux refrains susurrés (« Petalas ») et un doom éthéré, symbolisé par la jolie réussite que représente « Lotus ». Le reste de l’album est de cette veine, convoque quelques astuces de production rendant le propos moderne, maîtrisé. « Lotus » donc, ainsi que son morceau d’ouverture « Cosmos Controle » et de clôture « Cravo Carne » sont trois délicieuses raisons de se pencher sur ce disque. Mais hélas, trois fois hélas, Sinistro cède facilement aux sirènes de la mélodie molle et calibrée, rendant son écoute d’une traite assez ennuyeuse lorsque l’on est un tant soit peu habitué à prendre plaisir dans le bruit et la fureur des guitares qui s’entrechoquent. « Vento Sul », « Gardiena » ou « Nuvem » sont de parfaits exemples de ce que « Petalas » promeut et qui ne m’intéresse pas. Pour le reste (on est pas loin de parler d’une petite moitié de disque intéressante au final), l’équilibre fragile entre sensibilité et puissance mérite l’oreille, malheureusement distraite par les complaintes habilement épurées de violence qui permettront sans nul doute au groupe de fédérer de nombreux auditeurs, mais qui me donnent à moi envie de passer au plus vite à autre chose. A vous de voir alors si vous voyez le verre à moitié vide ou à moitié plein.

 

Point Vinyle :

Classique Season Of Mist, quelques éditions couleurs (100 clear, 100 green dark opaque et 250 en Red Transparent) pour les plus forcenés et une version black facilement disponible. La meilleure configuration possible ? Probable.

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