Musculus – Six Pack

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Musculus est un groupe finlandais qui donne dans le Psyché-Metal et le Stoner-Rock. Né en 2012, le groupe vient de sortir son tout premier EP Six Pack en novembre 2015. Côté influences, on retrouve un large panel de groupes: Black Sabbath, Mastodon, Pantera, Red Fang, Truckfighters ou bien encore Church of Misery. Autant dire que sur le papier, ça s’annonce plutôt étendu en terme de style musical.

Cet EP propose six titres assez diversifiés comme on peut le ressentir en comparant « The Matador », qui pratique plutôt un Stoner très gras à l’américaine, et « Shake Your Moneymaker » jouant plus sur une teinte Rock « scandinave ». La musicalité globale de l’opus atteste ainsi toutes les influences du groupe puisque le rythme n’est jamais pratiqué à l’identique. Et puis niveau maîtrise guitares-basse, ça envoie comme il faut. Pour ce qui est de la prestation vocale, attendez vous à une démonstration plutôt puissante, lourde et bien grasse.

Six Pack est donc prometteur et intéressant. Même s’il serait souhaitable que le groupe s’émancipe plus de ses influences trop larges, pouvant parfois dilater la ligne directrice de l’EP, en se démarquant encore plus la prochaine fois. Mais il est fort à parier que la prochaine galette saura mettre encore mieux en avant toute l’énergie, la maîtrise et la puissance de Musculus.

Gin Lady – Call The Nation

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Un peu de légèreté et de subtilité musicale, c’est ce que Gin Lady entend nous offrir. Ce nouvel album du nom de Call The Nation se pose ainsi comme un accomplissement qui respire la bonne humeur et l’énergie. Alors en route pour un peu de peps et de Rock’n’roll.

Porté par une très bonne production, cet opus s’insère dans la tradition musicale du Rock seventies psychédélique avec une prestance mélodique plus contemporaine. Car propulsé par des influences à la Cream ou The Masters Apprentices, le groupe s’engage aussi vers des sonorités relativement proches de Eagles of Death Metal ou The Raconteurs. Il suffit de se mettre des morceaux comme « Down Memory Lane » ou « Mexico Avenue » pour saisir tout le charme et l’âme de l’album.

Plus concrètement, l’ensemble de la bande évolue globalement bien à travers sept morceaux d’une grande efficacité. Mais ici, pas question de pousser le gain à fond : on se pose tranquillement dans son fauteuil et on savoure la simplicité et la « non violence » sonore. Du coup, ça groove à mort côté basse-batterie et les guitares se la jouent Californie ensoleillée, voire désert du Nevada. Néanmoins, cela n’empêche pas Gin Lady de pousser les cordes vocales vers un mélange de puissance et de sensualité qui respire la sueur des douces soirées d’été. « Heavy Burden » et « Country Landslide » sont là pour vous le prouver. Puis il serait dommage de ne pas remuer un peu la tête avec « Ain’t No Use », « I Can’t Change » et l’éponyme « Call The Nation », prouvant ainsi toute la maîtrise de l’ambiance psychédélique du groupe.

Vous l’aurez compris, si vous êtes amateurs de gros riffs et de grosses lenteurs rythmiques, passez votre chemin. Par contre, si vous cherchez un peu de soleil ou si la journée a été mauvaise, ça sera l’album parfait pour retrouver le sourire et profiter un peu de la vie. Call the Nation ne déroge donc pas à la règle en s’insérant parfaitement dans la discographie des Suédois. Ils sauront ainsi ravir les amoureux du vintage et les fanatiques du Rock à l’état pur.

Karma To Burn – Mountain Czar (EP)

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Les vestiges d’une des formations les plus existantes de la planète stoner par le passé se rappellent à notre bon souvenir avec son troisième presque long format depuis leur retour aux affaires. C’est sur une nouvelle structure, Rodeostar Records qui n’est pas franchement estampillée stoner-rock ou desert-rock, que William Mecum flanqué de ses nouveaux partenaires de jeux sort la suite de « Arch Stanton » après avoir fait le bonheur de ses fans en renouant avec le format split sur vinyle si cher aux collectionneurs et autres toxicomanes de la musique.

Cette production tape dans le registre minimaliste en ce qui concerne le nombre de titres alignés puisque constituée de cinq titres uniquement d’où son estampillage bâtard d’EP. Pour ne pas égarer ses indéfectibles fans, le trio n’a pas beaucoup modifié sa recette qui est non seulement sa marque de fabrique, mais aussi une immense source d’inspiration pour de nombreuses formations tant leur style a marqué l’histoire de notre mouvement. On aligne une nouvelle série de numéros (tout comme d’hab en fait) et on ajoute à nouveau un vrai titre avec un vrai nom avec des vraies lettres et de vraies parties vocales : « Uccidendo Un Sogno ». Il s’agit en fait d’une réinterprétation de « Runnin’ Down A Dream » de Tom Petty et ses briseurs de cœurs balancée avec, excusez-moi Mesdames, une grosse paires de couilles même si c’est une voix féminine qui est posée sur la rythmique de bourrins de ces mecs. C’est Stefanie Savy qui tient le crachoir – de belle manière il faut le reconnaître avec un grain proche de certaines riot grrrl qui n’est pas pour me déplaire – dans sa langue maternelle : l’italien. Ce titre le fait plutôt bien avec la rythmique d’enfer du trio étasunien et le solo assuré par Manuel Bissing de la formation suisse Sons Of Morpheus.

Outre l’ovni non-instrumental précité, qui n’est pas une première pour Karma To Burn (« Appalachian Incantations » en contenait, par exemple), on n’est pas dépaysé par ses nouvelles compositions au format 100 % KTB. Evan Devine, à la batterie, et Eric von Clutter, à la basse, envoient une putain de rythmique qui déclenche instantanément va-et-viens de la nuque et martellements du sol à grands coups de semelles. Si l’on met de côté les réticences relatives aux éléments extra-musicaux qui constituent une bonne partie de l’actu du trio depuis quelques années et que l’on n’est pas rebuté par l’instrumental efficace et redondant, il n’y a aucune raison de ne pas se précipiter sur cette nouvelle galette dans la droite ligne de ses prédécesseures (<- certainement le mot féminisé le plus moche de la création). Avec des titres comme le single « Sixty Two », dont la vidéo a été tournée en Suisse (à Bienne) avec une omniprésence du guitariste, la formation US prouve qu’elle en a encore sacrément sous la pédale.

Monster Truck – Sittin’ Heavy

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Il y a une place pour des groups comme Monster Truck dans notre spectre musical. Un peu en bordure, certes, mais entre deux sorties de doom obscur, de sludge maussade ou de psyche-rock vaporeux, il est parfois bon de s’en taper une bonne grosse tranche. Une rasade revigorante de gros rock « à l’américaine » (les amis du cliché noteront que le combo est en fait canadien), dont le style musical emprunte plus à leur patronyme outrancier qu’à n’importe quelle référence musicale plus ténébreuse.

On vous en avait déjà parlé, Monster Truck s’est fait connaître en nos contrées pour avoir partagé la scène de combos comme Vista Chino par exemple. Musicalement, le quatuor se pose en synthèse de heavy blues de bûcheron (et il n’y a pas que la chemise à carreaux qui rappelle le grunge, aussi). On y emprunte autant aux Allman Bros qu’à Clutch sur certains titres, autant à Bob Seger qu’à Alice In Chains. Alors du coup, oui, ça peut donner cette impression un peu roborative après quelques écoutes, l’image  d’un disque si généreux qu’il manque de ligne directrice. Plus exactement, il y en a pour (presque) tout le monde : deux ou trois titres bien heavy (« Another man’s shoes »…), quelques mid-tempo un peu grassouillets (« She’s a Witch », « To the Flame »), un ou deux brulots qui défouraillent (« The Enforcer », « New Soul ») et la paire de balades règlementaires (« Sittin’ Heavy », « Enjoy The Time »). Dire que ça ratisse large est néanmoins inexact : la prod, clinquante et puissante à la fois, enrobe chaque titre et donne le liant sonore qui pourrait manquer sinon.

Il faut dire que le groupe ne se prive d’aucun plaisir égoïste, dégaine le clavier dès qu’il le juge utile par exemple, et tout ce qui peut servir les compos est judicieusement sélectionné. Après, on ne peut pas le passer sous silence (c’est le cas de le dire) : l’élément principal qui surnage de la galette est, encore une fois, le chant de Jon Harvey, par ailleurs bassiste de la formation, qui mettra tout le monde d’accord. Son organe puissant, chaleureux, impeccable de justesse, est un outil efficace pour transformer des compos qui pourraient s’enliser en hymnes d’arena rock (« Black Forest », « Don’t tell me how to live »).

Bref, même si l’on s’aventure assez loin des contrées stoner balisées et parfois un peu confortables que l’on connaît, Monster Truck, à force de culot et de conviction, pourra séduire plusieurs de nos auditeurs, en manque d’une bouffée d’air frais et de plaisirs simples, alors que la production stoner des derniers mois peut s’avérer parfois assez « sérieuse ». Rien de tel qu’une bonne claque de gros rock US joué pied au plancher !

Monomyth – EXO

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Monomyth, c’est le groupe instrumental qui monte ces dernières années. Ça, c’était ce qu’on pouvait dire lors de la sortie de leur deuxième album en 2014. Mais à force de monter, il se peut qu’avec ce troisième album, ils trouvent maintenant leur place dans les hautes sphères des groupes d’influence. En tout cas, l’objectif du groupe est clair : nous faire mentalement atteindre un petit quelque chose, mais seulement après avoir embarqué pour le voyage qui va avec. Aidé pour cela d’une armée de synthé, le groupe entretient une vraie tendance prog et post-rock. Il ne serait pas si étonnant que cela de les voir s’approcher de la synthwave dans de prochaines productions…

Le défaut inhérent à ce style est la capacité à créer du vide à l’infini, mais si et seulement si on n’a rien à raconter. Évidemment, comme pour les précédents, et peut être même encore plus ici, une histoire émerge dans l’esprit de l’auditeur attentif. Et attentif il faut l’être un minimum si on veut commencer à explorer l’univers proposé.

La tracklist elle-même est assez représentative de cet esprit de conteur et de l’exigence en matière d’attention qui est demandée à l’auditeur. « Uncharted » est un véritable prologue de plus de quatorze minutes. Si Monomyth propose régulièrement ces longs formats qui se prêtent aux constructions sans fin de riffs et de ruptures et de thèmes et de sous thèmes etc…, EXO raccourcit le format général avec l’ensemble des autres morceaux sous la barre des 10 minutes. Pourquoi parle-je d’un prologue ? Question que l’on peut compléter par : pourquoi placer le morceau le plus long en premier ? Pour la sélection pardi ! Si après les deux minutes de pluie synthétique qui ouvrent l’album, vous êtes encore présent, alors et alors seulement vous êtes prêt pour le voyage. Malheur à celui qui passera à la suite d’une simple pression de bouton le ramenant à la réalité, il lui sera refusé la plénitude. Si cette histoire de pluie vous fait peur, soyez assuré que la suite, toute en douceurs, finesses mais aussi en turbulences mérite l’intérêt des personnes sensibles.

Une fois ce trou de ver d’« Uncharted » traversé, vous êtes déjà attachés, donc laisser vous portez par le groove de « Et Oasis » ou par la collision de Hadrons déversée dans vos oreilles par « LHC », vous en redemanderez.

Crawling In Sludge – Le Dormi Dau Munstre

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D’un coté de l’atlantique on a le Bayou, qui a vu naître Crowbar et Soilent Green, de l’autre il y a les marais Poitevins qui ont enfanté Inside Conflict et Crawling in sludge. J’en conclus que lorsqu’on évolue dans la boue soit on aime ça et on y patauge de bon cœur soit on adore ça et on y sautille à toute vitesse pour en foutre partout. Dans tous les cas en mettant 5-6 personnes dans un environnement marécageux on obtient une flopée de groupes intéressants .

Dans le cas présent, Crawling in sludge a choisi l’option pataugeage, ici on se vautre dans la fange et on y prend grand plaisir. Je pourrais ressortir tous les adjectifs qu’on trouve dans les chroniques d’Eyehategod, Crowbar ou Down mais je pense qu’on en a tous marre de lire que c’est poisseux, lourd etc etc on sait ce que c’est qu’un marais, on sait ce qu’est le sludge donc on va s’éviter ça, ok ? Merci.

Tout ce qu’il faut savoir c’est que ces petit gars (façon de parler) font ça bien, on sent qu’ils ont de la bouteille et qu’ils aiment ce style depuis un moment. Forcement ça se ressent et pour une fois on a pas l’impression d’entendre un énième clone Franchouillard s’essayant au Nola style.

Les influences sont clairement celles citées par le groupe lui même : Crowbar et Alice in chains avec un gros penchant pour les premiers.

Ce qui fait qu’on se retrouve avec un album mélancolique mais pas pleurnichard dans lequel le son est là, les compos, les intentions et la maîtrise aussi.

Bon faut bien que je râle un peu non ?

Ouais, bon alors il y a quand même un point qui me gêne :

La voix.

En fait le chanteur utilise plusieurs type de voix, mais la principale n’est, à mon goût, pas suffisamment maîtrisée pour être autant mise en avant.

Les passages en voix gutturale sont propres et sonnent super bien (cf «  Le Dormi Dau Munstre »), on sent l’expérience, les plans en chant clair passent sans soucis (voir le break dans « Abriall De Chaer » digne d’Isis) mais le majorité du chant est dans un registre typé Crowbar, un peu rauque mais pas hurlé, et c’est là que je coince, trop entre deux, j’ai l’impression que le chanteur n’est pas encore à l’aise avec cette façon de faire et qu’il en chie. Les lignes perdent en fluidité et en intensité alors qu’elles sont souvent bien trouvées.

Ha oui j’oubliais, les textes sont en Poitevin-saintongeais, oui ma bonne dame, le patois de chez eux !

Ils devraient ouvrir un club avec les Bretons de Stangala d’ailleurs (« nos régions ont du talent crew »).

En tout cas, passée la première écoute ça ne pose aucun soucis.

Au final on se retrouve avec un bon album qui ne souffre ni de répétitions inutiles ni de plan bouche trou, ça passe tout seul et on en redemande quand on arrive au bout.

Le groupe existe depuis un petit moment et je me demande régulièrement pourquoi on n’entend pas plus parler d’eux, encore une histoire de com’ sans doute.

Espérons que ça vienne et qu’on les croise un peu plus souvent sur scène.

Au fait, pensez à mettre vos bottes en caoutchouc avant de mettre le disque dans la platine.

Mars Red Sky – APEX III (Praise for the Burning Soul)

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Le monde-comète porté par la raie manta, totem graphique et symbole de cette musique qui flotte ou qui vole, on ne sait plus trop, ce monde-comète dis-je, ne cesse de croître. Là où Mars Red Sky aurait pu s’empêtrer dans de trop pompeuses idées, là où le groupe aurait pu étouffer dans sa propre ambition, réside une suite logique de Stranded in Arcadia, le précédent effort.

Stranded marquait une évolution évidente du trio, Apex III semble être la deuxième partie d’un triptyque voulant asseoir le combo bordelais comme référence absolue d’un psychédélisme lourd et intelligent.

Pas anodin donc d’y déceler quelques croches et incipit aux accents 60s, borsalino piqué d’acide et lointain cousin des amours folk de Julien Pras. Le EP Shot in Providence amenait d’ailleurs l’auditoire vers cette facette, des influences floydiennes assumées sur le magnifique « Saphir Vessel » à une écriture esthétique de plus en plus cinématographique. Pas étonnant donc que l’album ouvre sur « Alien Ground » au développement classieux à mi-chemin entre Le Sacre du Tympan de Fred Palem pour l’aspect pellicule et Oiseaux-Tempête pour la montée angoissée des arrangements. Rien de stoner là-dedans mais un parti pris retrouvé tout au long d’Apex III qui donne aux riffs gras des compositions un impact plus important qu’à l’habitude chez les bordelais.

L’influence de Gabriel Zander sur l’ensemble de la galette se fait ô combien ressentir. On savait que l’inattendue expérience précédente avait enchanté les différentes parties, il devient évident que cet homme est LE producteur parfait pour Mars Red Sky. Des voix magnifiquement mixées (ce qui rend justice à la science mélodique du frontman, je vous renvoie à son opus solo Shady Hollow Circus, un p’tit bijou folk), une façon de faire résonner la basse et la batterie façon « biffle de velours » et une science de l’équilibre en font un véritable fil de feriste du son. Il est rare d’entendre un album aussi bien produit. Paradoxalement cette maîtrise adoucit un peu les entournures et l’on ne serait pas contre un peu de grésillements.

Mars Red Sky poursuit sa quête d’esthétisme total et rare sont les groupes qui poussent la réflexion à ce point. Apex III est peut-être moins lié dans sa track list que Stranded. Là où son prédécesseur présentait une évolution cohérente et une notion de circularité, le petit nouveau pêche peut-être à ce niveau. On tatillonne un peu dans la soupe mais la position de « Friendly Fire » et son aspect plus pop dévie un peu l’attention. Il reste néanmoins un excellent titre, peut-être même celui qui fera découvrir le trio à d’autres publics.

La question n’est pas de savoir si Mars Red Sky est un grand groupe. Il l’est. Point. Et mérite une reconnaissance plus grande encore. Apex III est un bel album, il sera assurément l’un des meilleurs de 2016. Il assoit un peu plus l’identité du groupe et de sa vision. Le monde-comète grandit, prend de l’ampleur, gagne en beauté. Il nécessite plus de cohérence pour devenir total et se muer en classique. Mars Red Sky termine ce nouveau chapitre par « Shot in Providence », histoire de montrer que rien n’est dû au hasard ? Goûtons ce nouvel opus jusqu’au prochain arrêt manta alors.

Clouds Taste Satanic – Your Doom Has Come

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Clouds Taste Satanic est venu titiller nos platines il y a quelque temps avec une première proposition originale. Deux morceaux instrumentaux pour deux faces d’une même galette, avec des riffs simples, lents, bien exécutés et suffisamment d’idées pour nous tenir en haleine encore et encore. Le soin apporté à la création sonore se retrouvait aussi physiquement par le pressage de vinyles colorés et protégés dans une belle pochette. Pour cette nouvelle sortie, on retrouve le pressage vinyle qui fait plaisir avec ici une teinte blanc explosive et toujours bien dans sa pochette. Mais attention, comme vous vous en doutez, le pressage est à tirage limité…

Mais quoi de neuf ici ? Et bien le groupe a décidé de revoir un peu sa copie. Tout d’abord c’est six morceaux qui sont proposés, dont « One Third of The Sun » qui ne dépasse pas 5 minutes ! Ensuite, le tempo est légèrement accéléré. Pas de cavalcades mais des ruptures plus marquées et dynamiques. Il y a aussi une plus grande richesse dans les compositions en générale. On perd un peu le côté épuré du premier album, mais n’est-ce pas une évolution nécessaire pour éviter de tourner en rond dans un exercice qui pouvait, à la longue, s’avérer un peu vain ? Pour le son, il reste égal, avec une guitare dont la saturation travaillée est omniprésente, ce qui crée en grande partie l’ambiance particulière du groupe. Une touche de batterie plus percutante qu’avant mais toujours légèrement en retrait, tout comme la basse. Par contre, on note une guitare capable d’être plus saillante comme sur « Sudden…Fallen », et qui apparaît comme un nouvel atout.

Voilà donc un groupe avec une proposition d’ambiance très intéressante et une capacité à évoluer qui nous fait apprécier cette nouvelle production.

Bombus – Repeat Until Death

Bombus

Avec « Repeat Until Death », les Suédois sont des candidats plus que sérieux pour les nominations tant attendues de la pochette la plus moche de l’année. Tant pis pour eux : ils ne l’auront pas volé celle-là ! Son long format précédent « The Poet And The Parrot » ainsi que son petit frère le court « Apparatus » se situaient à un niveau autrement plus qualitatif – et créatif – en ce qui concerne l’écrin. Bref, je vais passer sur ces considérations, certes dommageables, mais sans incidence sur la musique. On pourrait tergiverser des heures au sujet de l’emballage, sur le sexe des anges, sur le goût des Scandinaves ou sur le revival heavy-moule-burnes des années quatre-vingt qui inspire ces garçons, mais cette production heavy est-elle au rendez-vous côté son ?

Je suis quelque peu mitigé à la première écoute de cette plaque qui ne me procure pas les mêmes sensations que celles que j’avais éprouvées lorsque je découvrais leur effort précédent et décide de laisser couler un peu d’eau sous les ponts de Göteborg avant de m’immerger à nouveau dans ce « Repeat Until Death ». Nous ne sommes honnêtement pas à des années lumières du prédécesseur, mais un petit quelque chose semble avoir été zappé lors de la conception de ce nouvel opus qui conserve influences et surtout lourdeur. Ces nordiques aux mœurs étranges (voir la vidéo officielle du single « Deadweight ») ont connu une ascension rapide en terme de reconnaissance publique et cet ouvrage arrive peut-être un peu tôt. Il faut dire que leur heavy rock empreint de gimmicks hard rock – ou punk – se trouve pile poil dans le trend actuel qui voit The Shrine rallier à son art de nombreuses tribus rock. Ces Scandinaves s’instaurent quelque peu comme la réponse européenne à la formation ricaine et ils battent le metal pendant qu’il est encore brûlant.

En ayant opté pour « Deadweight » comme représentant officiel de cet album sur les incontournables réseaux de la toile, Bombus ne trompe pas son monde. A l’instar des autres actes de cette production – qui en compte neuf – on est en terres déjà bien connues en ce qui concerne l’enchaînement couplets et refrains. On est en plein dans une autre époque dont les nostalgiques hantent encore nos rangs. C’est lent, pugnace et, surtout, ça tape droit où il faut comme il faut en écrasant tout sur son passage.

Si tu aimes les ballades lourdes inspirées par le hard teuton des eighties (Accept au hasard) : tu seras aux anges avec « Get Your Cuts ». Si tu affectionnes les plans pas super fins et rapides que Dozer pratiquait dans les temps jadis : tu mouilleras ta culotte sur « Eyes On The Price ». Si tu te frottes à poil contre le crépi de ton vestibule en te repassant les vieux Sparzanza, El Caco ou Mustasch : tu vas encore te faire des sales croutes de lépreux avec le bigrement efficace « Repeat Until Death ». Pour répondre à mon interrogation d’il y a quelques lignes : oui, bien sûr, la musique est au rendez-vous pour tous ceux qui affectionnent la lourdeur un tantinet datée, mais ô combien redoutable dont le quatuor a déjà gratifié les oreilles sur disques ou lors de ses remarquables prestations scéniques même si nous ne tenons pas là le disque de la décennie.

Greenleaf – Rise Above The Meadow

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Débuté à l’orée des années 2000 comme side project de quelques membres de Dozer, Greenleaf est devenu, à force de changements de personnel, une sorte d’hydre vocale du stoner suédois, accueillant en son sein les vocalistes de Lowrider, Dozer et Truckfighters. Depuis Trails And Passes (Small Stone / 2004), c’est Arvid Jonsson, chanteur à la voix plus notable que son pédigrée, qui se tient derrière le micro. Greenleaf est devenu, au fil des ans un projet plus actif que Dozer et chacune de ses actualités, albums comme concerts, devient un évènement. Actif depuis 1999, il faut reconnaître aux Suédois une certaine paternité du stoner rock de ce coté ci de l’atlantique. Peu de groupes (sont-ils les seuls ?) peuvent se vanter d’avoir proposé un stoner rock de facture classique durant 15 ans sans lasser. Et ce n’est pas leur sixième publication, Rise Above The Meadow, qui viendra infirmer cet état de fait.

La formation, menée par l’indéboulonnable Tommi Holappa (qui n’aura cette fois changé que de bassiste) continue de tracer sa route, dans le sillon de leur album précédent. Dès le riff du single « A Million Fireflies », l’ombre de Kyuss plane, elle qui a toujours été au dessus des albums de Dozer. Le grain de guitare épais et plombé est adouci par la voix de Jonsson, dont les lignes envoutantes sont la plus grande qualité de cet opus. En deux albums, ce dernier aura par ailleurs surpassé sans trop de discussion ses illustres prédécesseurs. Son timbre parfois chevrotant, toujours puissant, fait des miracles, rendant notables les compositions les plus faibles (« Howl ») et sublimes les plus inspirées (« Levitate And Blow »). Si l’incartade sur le terrain balisé des Queens Of The Stone Age (« Golden Throne ») est assez dispensable, il n’en reste pas moins que ce disque, l’un des plus intéressants de la carrière de ce groupe à part, prouve qu’avec un peu d’inspiration et un bon chanteur, il est encore possible de faire du bon stoner rock classique en 2016. Bravo.

 

Point Vinyle :

Qui dit Napalm Records dit soin apporté aux vinyles. Pour le Greenleaf, ce sont des doubles LP Gatefold 180g qui ont été pressés. Comme à leur habitude, trois versions disponibles : 200 couleur or, 300 bleus (ces deux derniers uniquement disponibles sur le site de Napalm) et des Lps classiques, en noir. Faites votre choix.

The Shooters – Dead Wilderness

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Disponible depuis octobre 2015, le premier album du groupe The Shooters entend vous proposer six titres, s’insérant dans la continuité d’un Stoner traditionnel, avec un certain charme.

Car Dead Wilderness rompt tout de même avec une certaine monotonie souvent palpable. En effet, le groupe espagnol propose de nombreuses ambiances qui s’entremêlent les unes derrières les autres. Préparez vous à vivre des moments proches de groupes phares comme Kyuss, Motörhead ou bien encore Clutch. Car il est évident que la bande s’est nourrie de nombreuses influences musicales en puisant dans la grosse distorsion et en jouant avec le rythme.

Alors certes, le groupe mériterait un peu plus de personnalité, mais, pour un premier album, c’est une bien belle réussite. Le quatuor propose des compositions de qualité où l’on s’accordera à dire que « Lucifer’ Word », « Black Mountain » et « Candelabrum » (c’est-à-dire, la toute fin de l’album) forment les morceaux les plus matures de Dead Wilderness.

On ne peut qu’imaginer une très belle suite pour The Shooters qui, dès le premier opus, a déjà réussi à convaincre.

LowFlyingHawks – Kōfuku

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Des bûches, des bûches et encore des bûches… oui on aime tous ça mais si là vous aviez envie de froid, de bûches glacées. D’étendues désertiques mais couvertes de neige. Partir vers l’inconnu avec des inconnus au delà des mers gelées aux confins des terres inhabitables. LowFlyingHawks en serait la parfaite bande originale. Cultiver aussi bien le mystère relève du tour de force en ces années d’ultra communicabilité et l’hydre à deux têtes cachée derrière le nom LowFlyingHawks l’a bien compris. L’anonymat des pseudonymes des deux multi-instrumentistes EHA et AAL, l’exhaustivité de leur page facebook (je cite : « LowFlyingHawks is a music band ») et toute cette sobriété attirent presque subrepticement l’oreille vers ce « Kōfuku » premier album du groupe sorti chez Magnetic Eye Records ce 12 février.

Sans se mentir ce sont les collaborateurs qui ont participé à l’album qui font le cœur de la communication : Trevor Dunn (Mr Bungle, Melvins) and Dale Crover (Melvins, Nirvana) ça retient déjà l’attention et la touche “produit par Toshi Kasai (Big Business)” met un petit coup de polish au vernis déjà bien chatoyant du projet. Nos esprits se prennent alors à divaguer vers des attentes de qui ne seront en rien satisfaites car Kōfuku est un album glacial. Un ambient-post-doom-drone qui laissera votre nuque en paix mais déchainera vos neurones non-sollicités. Un psychotrope gelant vos capacités cognitives mais boostant vos capacités sensorielles.

Album déroutant et exigeant, Kōfuku commence par une sombre intro réfrigérante qui installe l’ambiance à suivre. Des écrasantes multi-pistes instrumentales se dégagent par la suite les voix éthérées empreintes de mélancolie qui définitivement tirent l’album vers le haut. Aussi travaillées que soient les couches et les couches de guitares, de basses, de batteries et de sons divers et variées, la répétition des tempos et des compositions tend à rendre les titres difficilement distinguables et de ce fait digestes. Néanmoins, d’une violence contenue aux abords naturels se détache toujours une ligne de guitare plus mélodieuse à l’image d’un esprit vous faisant frissoner quand il s’approche de vous dans le 6ème sens. Certains titres marqueront plus facilement « Ruins », Wolves within Wolves », « Fading Sun » par leurs riffs, quand d’autres ne laisseront que quelques bribes d’air passées au sein de la noirceur « Now, Apocalypse », « Destruction Complete ».

Le doom de Paradise Lost sans le death, le doom de Type O Negative sans le hardcore, la rencontre de Neurosis et Nine Inch Nails dans leurs pourtours les plus pesants, avec toujours ce même sens de la mélodie qui ressort et se démarque. Des comparaisons moins « stoneriennes » pour situer le côté aux frontières du genre de Kōfuku. Plus qu’une écoute active, LowFlying Hawks vise l’écoute ressentie. Comme enseveli par une avalanche, votre corps s’engourdissant et votre volonté s’affaiblissant, votre salut repose dans votre âme guidée par les voix qui délicatement vous tirent à la surface. Vous reprenez conscience ainsi allongés les sens en berne mais les étoiles vous réchauffant de leur intensité.

Beesus – The Rise of Beesus

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La dolcevita, douceur de vivre si emblématique de l’atmosphère de la légendaire Rome, transparaît à travers chaque mesure, chaque accord, chaque coup de cymbale de ce modestement intitulé album, « The Rise of Beesus ». Enfin, pas vraiment. Plutôt le contraire en fait. La musique du quatuor romain, combo plutôt discret jusqu’ici, qui sort après 5 ans d’activité (morcelés) son premier album, s’apparente plus à une session d’auto-tamponneuses dans une piscine de goudron qu’à une balade en amoureux main dans la main au coucher du soleil sur les bords du Tibre, m’voyez…

Dix titres, 50 minutes, et pas mal de choses à dire ! Bien loin des dizaines de groupes italiens dont on trouvera inévitablement les mots « psyche » et « heavy » dans le genre pratiqué (dans le désordre, et avec d’autres mots au milieu), Beesus trouve plutôt ses influences dans des combos noise old school (on pense plus à Jesus Lizard ou Sonic Youth qu’à un bon vieux Fu Manchu – voir des titres comme « Zenza » ou « Mata la Verguenza »), voire grunge pour un sens de la mélodie assez marqué, le tout, et c’est ce qui fait chaud au cœur, enveloppé dans une belle coquille de son rond et graisseux, copieusement fuzzé. Des fulgurances doom trouvent aussi leur place ici ou là (« Rise of Beesus », la fin de « Zenza »), et les plans stoner « classique » viennent aussi agrémenter certains titres. On trouve aussi des prises de risque (voir ce « Kusa » moitié planant / moitié brutal en milieu d’album), aussi illustrées par des breaks venus de nulle part, des morceaux bi(ou tri-)céphales, des effets saugrenus, etc… Barré ! Tout ne fonctionne pas parfaitement, bien sûr, et on hausse les sourcils plus souvent qu’à son tour. Mais l’enthousiasme du groupe excuse presque tout. Bref : roboratif ! Trouver une ligne directrice claire devient dès lors un exercice de haute voltige, et on ne s’y risque pas. On passe plutôt du temps à écouter ces titres, et finalement tout s’enchaîne avec une impression de chaos pas désagréable – les écoutes s’enchaînent non sans déplaisir, on ne s’ennuie pas.

La prod – ou plutôt le monceau de glaire qui coule des haut parleurs – sied parfaitement au groupe, avec en particulier pour les esthètes du son, un son de basse si gras qu’on pourrait y faire cuire la production de frites du McDo du coin pendant une semaine. On pourrait être un peu rebuté par les beuglements un peu systématiques de Touis, mais on s’y fait, ça convient finalement bien à l’énergie débridée du combo. Au final, les pièces du puzzle vont donc très bien ensemble, et Beesus a beau évoluer dans un environnement musical complètement ravagé et chaotique, on s’y plonge avec envie, et on y revient avec plaisir.

Seeds of Mary – Choose your Lie

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Débarquant tout droit de la belle Bordeaux, Seeds of Mary vient de sortir son deuxième album Choose your Lie. Et la première chose qu’on peut se dire, c’est que l’époque qui nous aura tant bercé pendant les années 1990 n’est pas morte. Sortez donc les vieux Tee-Shirts à l’effigie des grands groupes Grunge et Hard-rock de cette période style Alice In Chain, Nirvana ou bien encore Metallica et vous serez prêts à vous évader avec le groupe.

C’est à travers une très grosse et bonne production que cet opus offre onze morceaux super efficaces, avec une véritable fraicheur et un ensemble musical des plus équilibrés. En effet, rien n’est à jeter côté instrumental, le trio guitares-basse se marie parfaitement avec les pulsations rythmiques. Et côté voix, rien à dire, ça chante bien, même très bien. On peut même ajouter qu’ensemble, le quatuor cherche à progresser vers une véritable symbiose : pas de déséquilibre où l’un chercherait à prendre le dessus sur l’autre.

Enfin, il sera difficile de vendre un morceau plutôt qu’un autre, puisque la force de Choose your Lie repose sur un enchainement naturel de tous ses titres. Mais pour les plus impatients, jeter vous de suite sur des le titre éponyme de l’album « Choose your Lie », « Killing Monsters », « God and a Gun ». Et pour les plus voyageurs, optez pour la magnifique « King a Without a Sun ».

Donc pas d’inquiétude, Seeds of Mary a réussi le coche en sortant ce très bon album, disponible depuis fin 2015, qui mérite qu’on s’y attarde sur son intégralité. On ne peut que leur souhaiter de continuer dans cette voie.

El Cam – Shaft

elcam
Qu’il est sain et rafraîchissant de trouver un groupe cash, pas encore aseptisé et “hypocritisé” par des velléités marketing stériles, dont les symptômes se retrouvent dans des bios boursouflées, enjolivées, ronflantes et prétentieuses… El Cam est direct, selon toute vraisemblance honnête, et est basé dans le nord de la France (ça c’est juste pour rajouter un défaut dans la liste – vanne gratuite, c’est pour moi, cadeau).
Duo guitare – batterie déjà, le combo n’est structurellement pas armé pour faire dans la fioriture. L’influence Karma To Burn abordée en dur dans la bio, ça fait plaisir – musicalement déjà, on va y revenir, mais en terme d’attitude surtout : impossible de cacher l’évidence derrière son petit doigt, l’influence est majeure, omniprésente.
Conceptuellement, notons-le, El Cam fait une proposition formelle assez originale : même s’ils défendent aujourd’hui leur second EP, le-dit EP n’a pas d’incarnation physique, et même pas en fait d’instance « audio only » : les six titres constituant ce « Shaft » sont captés en live… vidéo ! C’est la bande son de cette captation atypique (live sans public, dans un lieu atypique, une sorte de toit de bâtiment industriel en friche…), regroupée en six morceaux Youtube (existent aussi sur Bandcamp, pour ceux qui se foutent de la vidéo) pour une petite demi-heure en tout.
On va quand même vous parler de la vidéo, même si ce n’est pas le sujet : on y trouve une bonne variété de plans (on ne s’ennuie pas), du fixe, du mobile, c’est rythmé et fun, même si au bout de 30 minutes, sans public, un duo qui fait de l’instrumental… scéniquement c’est assez peu diversifié. Mais ça se laisse quand même regarder, rassurez-vous, vous y apprécierez notamment l’ampleur de jeu et la vélocité d’Aurel’ à la batterie. A la gratte, évidemment, c’est forcément un peu statique (un peu d’effets, des pédales) même si ça fait des efforts.
Niveau musique, on vous la refait pas, l’approche K2B est évidente. Ce n’est pas du mimétisme, seulement une intention musicale similaire, un projet « riff-oriented » avant tout : on pose le riff, on le fait monter en tension, et on le cale sur une compo bien rodée. Rien qui dépasse. On a beau croire les gars qui affichent un travail de composition essentiellement basé sur des jams ; une fois qu’elles sont torchées, en revanche, les compos ne bougent plus, on perd pas son temps (et son efficacité) dans des impros sans fin qui risqueraient de diluer l’intention et l’énergie. Après, même s’il manque un peu le groove du trio ricain (un bassiste ?) le niveau d’écriture est bon, même si les riffs sus-mentionnés ne sont pas tous d’un même niveau (c’est aussi le cas chez K2B ces dernières années, notons bien…). Là où « Red Guts » ou « Life in the Ruts » par exemple sont bien catchy, on a des titres un peu moins marquants, à l’image d’un « Reeks of Firedamp » ou d’un « Slag Heap » qui tournent un peu autour du pot. Un travail de « fignolage » dans ses compos et sa prod (conclusions des morceaux abruptes, intros un peu répétitives, changements d’effets un peu “bruts” parfois, le piège du 100% live…) permettra au groupe pour ses prochaines productions de monter encore une marche vers un l’excellence. On les imagine pouvoir la toucher du doigt dans les prochaines années, et en attendant on appréciera de croiser leur route en live, où leur énergie devrait trouver toute sa place.

https://www.youtube.com/playlist?list=PLsA0vEfYP4i1FwA3Dd2GbsNlMQ5Uu9DrQ

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